Notes :

Voilà la deuxième version du deuxième chapitre, plus longue encore une fois puisque plus travaillée.

Je laisse les réponses aux reviews de la première version et je rajoute les nouvelles.

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Reviews :

Luthien : encore une fois : merci merci merci merci… très jolie citation en plus… je vais essayer d'être à la hauteur.

Nuage : ma première revieweuse inconnue… mince alors… suis toute émotionnée…merci beaucoup…

Patchi : me dis pas que ma fic te fait perdre l'appétit… lol

Alias Ilisa : j'ai pas encore eu le temps de lire ta fic, mais promis, je l'aurais lu d'ici le prochain chapitre !

Nuwie : Suis contente que ça te plaise toujours et que ça atténue le choc du dernier chapitre ! Cette nouvelle version du 2eme chapitre fait une page de plus que l'ancienne, malgré les coupes franches… J'ai du mal à croire que j'arrive à en rajouter encore…

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2. Souvenirs

Time can bring you down

Time can bend your knee

Time can break your heart

Have you begging please

Begging please

Would you know my name

If I saw you in heaven

Will it be the same

If I saw you in heaven

I must be strong, and carry on

Cause I know I don't belong

Here in heaven

Tears in Heaven – Eric Clapton


Quand Sirius descendit dans sa chambre tard dans la nuit, il trouva Rémus assis sur la dernière marche de l'escalier.

« -Rémus ? Ça ne va pas ? Tu te sens mal ?

-Non, non. Je me suis assis là après ton départ et je me suis égaré au milieu de ma réflexion !

-Je connais ça ! A quoi réfléchissais-tu ?

-A rien de particulier. Enfin si. Je pensais à toi, à James, à nous, quand nous étions à Poudlard.

-Cela m'arrive souvent à moi aussi. Mais dis-moi, je pensais à quelque chose l'autre jour : qu'est devenue Shirley ? Vous étiez très liés avant…Enfin tu sais, avant que James et Lily…

-On s'est séparé peu après. De toute façon, notre relation était vouée à l'échec… Un loup-garou marié… Non mais franchement, tu ne vois pas le tableau…

-Je croirais entendre Hermione ! Mais je croyais que ta lycanthropie ne lui posait pas de problème...

-Non, en fait, c'était plutôt mon caractère qui lui posait un problème. J'ai eu une sale période après la disparition de James et Lily, Peter que je croyais mort et ton emprisonnement… J'ai eu du mal à accepter tout ça. Ça faisait un peu beaucoup pour un seul home et en une seule nuit. J'ai vraiment cru que mon monde s'effondrait. Enfin, tout ça, c'est le passé, ça ne sert à rien de s'appesantir. On devrait plutôt aller se coucher, tu ne crois pas ? Ce n'est pas l'heure adéquate pour remuer les vieux souvenirs !

-Oui, tu dois avoir raison. Bonne nuit Moony.

-Bonne nuit Padfoot. »


Le lendemain matin, quand Sirius descendit prendre son petit-déjeuner, seul Bill était à table.

« -Bonjour. Où sont-ils tous ?

-Papa est parti au Ministère, Rémus et maman sont partis faire quelques courses, Hermione essaye de convaincre Ron et Ginny de s'investir dans la protection des elfes de maison à l'étage et j'ai entendu des explosions venant de la chambre qu'occupent les jumeaux.

-Oh. OK. Tu reprends un café avec moi ?

-Oui, je veux bien. Il me faut être en forme aujourd'hui !

-Ah oui ? Qu'est-ce qui se passe ? Une mission intéressante ?

-Euh, non, pas vraiment… Enfin si quand même. Je dois retrouver Fleur sur le Chemin de Traverse, tu sais, la jeune fille qui a participé au Tournois des Trois Sorciers aux côtés d'Harry.

-Elle est française c'est ça ?

-Oui. Elle travaille à Gringotts avec moi et disons que nous avons sympathisé… Tu sais ce que c'est toi… C'est vrai, à ce que je me suis laissé dire, t'avais plutôt du succès auprès des filles…

-Mouais, p'têtre…

-Sirius, ça ne sert à rien de jouer les modestes… Ta réputation à ce niveau-là est restée inégalée…

-Si tu le dis… De toute façon, quand on voit à quoi ça m'a servi…

-Hé, je suis sûr que tu vas bientôt être réhabilité… Et là, les filles n'auront qu'à bien se tenir !

-Non, je crois pas. J'ai passé l'âge ! Bon, je te laisse, j'avais promis à Molly de m'attaquer au nettoyage du salon ce matin. Tu comprends, une mission d'une telle importance, il faut que je me dépêche…

-Oui, je comprends… Mais, Sirius, s'il te plaît, pas un mot à maman… Si elle apprend que je vois quelqu'un, elle ne va plus me lâcher… Je suis sûr qu'elle se doute de quelque chose avec les jumeaux, Ron et Ginny qui n'arrêtent pas de ricaner et de lancer des allusions…

-Compte sur moi, je serai une tombe. » Et Sirius s'éloigna, un léger sourire sur les lèvres.

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Sirius s'arrêta en chemin devant les têtes d'elfes accrochées au mur.

Décidément, je ne comprendrais jamais ce qui poussait ma famille à faire ça. Des têtes d'elfes réduites ! C'est tellement laid. Un tableau, même du plus mauvais goût, n'aurait pas été pire ! Comment est-ce que j'ai pu atterrir ici, dans cette famille ? Ils ont dû échanger les bébés à la maternité à Ste mangouste, c'est pas possible autrement… Et je suis sûr que mes parents auraient été entièrement d'accord avec moi pour une fois !

Soudain, une tête se dressa entre le visage de Sirius et les têtes d'elfes : Fred regardait alternativement le jeune homme et le mur.

« -Sirius, dis-nous, tu pourrais nous expliquer…

-Pas maintenant… » répondit-il avant de grimper les marches quatre à quatre en direction de sa chambre, incapable d'ironiser devant quelqu'un sur les habitudes de ses parents.

Il referma la porte derrière lui avant de s'y adosser. Son regard fit lentement le tour de cette pièce qui avait été sa chambre pendant 16 ans et qu'il avait espéré ne jamais revoir : le lit avec ses baldaquins derrière lesquels il avait étouffé ses cris de rage et de révolte, la grande armoire sombre qu'il avait été heureux de vider cette nuit où il s'était enfui, le bureau avec à côté la bibliothèque qui avait autrefois contenu ses livres de Poudlard. Elle était vide aujourd'hui, sa mère avait dû tout brûler après son départ. Il n'avait quand même pas vraiment espéré trouver quelques vestiges de ses 16 années passées à Grimmauld Place ? Si, en fait, il avait espéré une ou deux fois, au début, que ses parents avaient changé, qu'ils ne lui en voulaient plus, qu'ils avaient compris et accepté son choix… En vain.

Même sans eux, la maison était restée telle qu'il l'avait connue : austère, lugubre, repoussante… Le même lieu dont il s'était enfui en espérant ne jamais y remettre les pieds. Une chose l'étonnait néanmoins : ses parents n'avaient pas changé sa chambre. Ils auraient pu en faire un bureau, une chambre d'amis ou encore une pièce dédiée à la magie noire, n'importe quoi… Mais non, ils s'étaient contentés de détruire le peu d'affaires personnelles qu'il avait laissées, mais l'avait laissée en état pour le reste. Un peu comme si eux aussi avaient espéré le voir changer et revenir vers eux.


Heureusement que Rémus a pu m'acheter des robes, parce que c'est pas ici que j'aurais trouvé quelque chose à me mettre ! Et celle que je portais à Azkaban commençait vraiment à être vieille et miteuse…Ça fait du bien de mettre des vêtements neufs, Rémus avait raison. Et puis il fallait être raisonnable… Mon vieux caleçon vert avait perdu depuis longtemps son confort et sa couleur d'origine… Et même si c'est avec lui que j'ai traversé toutes ces épreuves, il fallait se décider à le jeter ! Le Ministère pourrait quand même prévoir du linge de rechange pour les prisonniers, après tout, qui aimerait rester 12 ans dans la même robe, avec le même caleçon et les mêmes chaussettes … Je sais bien qu'on est sensé perdre notre santé mentale là-bas, mais un peu de dignité ne ferait pas de mal ! Il faudrait que je pense à en parler au Ministère une fois que j'aurais été réhabilité… C'est pas humain comme conditions d'enfermement… Comme si les Détraqueurs ne suffisaient pas…

Sirius eut un sourire aux lèvres, un souvenir lui revenant en tête.

James serait là, je me ferais charrier comme il faut… Qu'est-ce que ça pouvait le faire râler quand je le traînais dans les magasins pour trouver LA robe qu'il me fallait pour le bal… Alors qu'il ne faisait pas tellement mieux finalement ! Bon, il a d'abord fallu que je lui donne quelques cours d'auto-présentation parce que c'était vraiment pas gagné à la base, surtout avec la tignasse qu'il avait - jamais vu des cheveux comme ça… Harry a les mêmes… Harry…

Je me demande ce qu'il fait en ce moment… Est-ce que ça se passe bien avec son oncle et sa tante ? Est-ce qu'il fait des cauchemars ? Est-ce qu'il continue de culpabiliser pour ce qui est arrivé à l'autre garçon ? J'aimerais tellement qu'il puisse venir ici… Je lui apprendrais quelques sorts, histoire qu'il puisse se défendre convenablement… Je lui avais promis qu'il pourrait habiter avec moi, qu'il quitterait la maison de son oncle et sa tante… Et voilà… Encore une promesse non tenue… J'avais aussi promis à ses parents qu'il ne leur arriverait rien, que je les protégerais même si je devais y laisser ma peau… Bien joué Sirius… Tu t'es ramassé sur toute la ligne…

Sirius s'était depuis longtemps laissé glisser sur le sol. Il restait là, immobile, insensible à la douleur de la jambe sur laquelle il était assis. Une larme coulait lentement le long de sa joue. Un vide immense l'avait envahi.


« -Sirius ? appela doucement Ginny derrière la porte, on passe à table.

-Je n'ai pas faim. Mangez sans moi

-Mais…

-Mangez sans moi ! »

Le jeune homme écouta les pas légers descendre l'escalier, s'assurant que la jeune fille allait bien transmettre le message et que personne ne remontait.

Après quelques minutes, il se redressa, massa sa jambe endolorie et alla se passer de l'eau fraîche sur le visage. Penché au-dessus du lavabo, Sirius regardait fixement son reflet dans le miroir : Que s'était-il passé ? Quand est-ce que tout avait commencé à ne plus avoir de sens ?

Sirius se rappelait avoir été proche de son frère quand ils étaient très jeunes, Régulus lui vouant une adoration sans faille. C'était son père qui lui avait appris tous les sorts qu'il connaissait en entrant à Poudlard, ce qui lui avait donné un avantage énorme sur tous les autres élèves, d'autant plus qu'il était très doué. Sirius se souvenait de ses parents le complimentant sur ses capacités exceptionnelles en potions et en sortilèges. Etait-il possible, qu'après tout, ils aient formé une famille unie à une époque ?


S'il était honnête avec lui-même, il reconnaîtrait que oui. Les Black avaient été unis et fiers de leur famille. Sirius et Régulus avaient joué avec leurs cousines, avaient été proches d'elles. C'était seulement un ou deux ans avant d'entrer à Poudlard que Sirius avait commencé à se poser des questions sur leur « excellence » du sang et à prendre ses distances avec ses cousines et son frère. Et quand il était entré à la fameuse école, il s'était aperçu que la noblesse du sang n'avait aucun rôle dans les capacités en sorcellerie, la preuve en était de nombreux Serpentards qui n'étaient que des idiots, menés par son hautaine mais néanmoins brillante cousine Bellatrix. Sirius, quant à lui, était supérieur à la majorité des élèves, de part ses connaissances, son intelligence et ses facilités, et le seul élève qui l'égalait dormait dans le même dortoir que lui : James Potter.

C'était ce qui les avait rapprochés dès le début, ils étaient capables de jeter n'importe quel sort sur qui ils voulaient. Et puis James avait accepté Sirius immédiatement, malgré tous les bruits qui circulaient sur la famille Black et ses prédispositions pour la magie noire, ce qui ne jouait pas en faveur du garçon au sang pur au sein des Gryffondors. De plus, Bellatrix se faisait un plaisir d'amplifier ces rumeurs en répétant bien haut que son oncle et sa tante avaient dû être profondément choqués que Sirius ait été placé à Gryffondor par le Choixpeau Magique, car il déshonorait sa famille et son sang en ne respectant pas la tradition qui voulait que tous les Black aillent à Serpentard.

Et tandis que la déception et la colère des Black vis-à-vis de leur fils aîné grandissaient à cause de ses fréquentations, Sirius prenait de plus en plus de recul par rapport à sa famille, réalisant brutalement que tout ce qu'on lui avait dit depuis sa plus tendre enfance sur la supériorité des Sang-Purs était faux. Aussi, le jeune homme se construisit-il très vite une nouvelle famille avec James bien sûr et les deux autres garçons qui occupaient leur dortoir Peter et Rémus. Les quatre Gryffondor se baptisèrent eux-mêmes les Maraudeurs et se renommèrent Padfoot, Prongs, Moony et Wormtail au cours de leur cinquième année, lorsqu'ils réussirent tous à devenir des Animagi. A ce moment-là, Sirius n'avait plus de contact avec ses parents en dehors des grandes vacances qu'il était obligé de passer à Grimmauld Place et qui se résumaient à deux mois de disputes et de reproches. Même à Poudlard, le jeune homme évitait ses cousines et son frère qui faisaient tous partie de la même bande de Serpentards et qui ne rataient pas une occasion d'essayer de l'humilier, donnant ainsi une « excuse » aux quatre Maraudeurs pour une vengeance en bonne et due forme.