Notes :

Donc voilà le chapitre 20… je sais que ça a été un peu long mais j'ai du l'écrire à peu près 8 fois et l'effacer 7 fois… donc c'est toujours pas exactement ce que je voulais, c'est pas très long, mais c'est du concentré !

Et puis dans quelques jours (bon, p'têtre 3 semaines qd même), ma fic aura 1 an ! bon anniversaire fic et bon Noël à tous (au cas où le prochain chapitre traîne aussi un peu !)

Reviews :

Nuwie : Non, pas vu le film en question… j'ai retard en films… pour « the scarlet letter », je comprends pas que tu mettes autant de temps… Gary a pourtant de sérieux arguments pour faire regarder ce fil !!!! lol Bon, j'ai mis plus de temps pour ce chapitre, mais c'est pour mieux retrouver notre Padfoot adoré ! rahhhhh…. Il me fait perdre la tête en plus du cœur…. ; )

Tatiana : c'était LA parenthèse nunuche… retour aux choses sérieuses maintenant !

Luthien : oui, hein, j'espère que t'as honte de toi ! me faire autant de reproches et pas lire les mises à jour !!!! j'espère que t'as honte ! Pour le côté un peu emporté de Sirius, c'est ce qui fait son charme… c'est son côté, énergique, spontané… j'suis vraiment pas objective avec Sirius… mais au fait, devine qui revient ds ce chapitre et qu'on n'a pas vu depuis un moement ??? indice n°1 : il est roux…

Malignant : en même temps, le coup du rendez-vous raté, ça a déjà été tellement exploité au ciné… j'adore « coup de foudre à Seattle », mais quand même… tte façon, là, ça n'a rien à voir !

Juliette : tu vas être contente, pas de Laurelen et que du Sirius…. Si ça c'est pas un chapitre sur mesure !!!! Pour la nunucherie, j'avais prévenu ! mais suis navrée, elle va revenir la miss… par contre, pour l'amitié Sirius/Rémus, je ne dévoilerai rien !

Kritari : non, non pleure pas ! surtout pas ! c'est pas le but ! pour te consoler, pas de nunucherie dans ce chapitre !

Kamy : merci beaucoup !

Choups : pas de panique ! voilà la nouvelle suite !

Bohemio : merci, mais je ne dirai rien sur d'hypothétiques retrouvailles avec Laurelen… Faudra attendre encore un peu pour le savoir !

F : désolée pour cette attente… mais voilà, c'est enfin arrivé !

Mattéic : on fait ce qu'on peut ds la vie !

Blondy : merci pour la review et le mail ! Je ne dirai rien sur ce qui va arriver, vous verrez bien ! Je vous promets juste de vous écrire la suite jusqu'à la mort de Sirius. Pour les sentiments de Rémus, je sais pas encore… c'est pas le perso que j'arrive le plus à cerner, alors je sais pas. En tout cas, merci de me lire !

BONNE NLECTURE !

20. Décalage

Sirius faisait les cent pas dans la cuisine. L'édition de la Gazette du Sorcier, avec en première page les photos des dix Mangemorts qui avaient réussi à s'évader d'Azkaban, était étalée sur la table. Le gros titre le citant comme le « point de ralliement des Mangemorts » le narguait, ainsi que les photos des ex-détenus. Comment Fudge osait-il tracer un parallèle entre lui et Bellatrix ? Il n'avait rien à voir avec cette femme ! Elle représentait tout ce qu'il pouvait haïr en ce monde ! Ils n'avaient jamais rien eu à se dire, à partager et jamais il ne lui pardonnerait tout le mal qu'elle avait fait autour d'elle ! Il connaissait trop de gens qui avaient souffert par sa faute et qui souffraient encore, comme Néville qui, comme Harry, ne saurait jamais combien ses parents étaient des gens formidables.

Sirius sentit un frisson lui parcourir le dos à cette évocation : si Harry ne connaissait pas ses parents, ce n'était pas la faute de Bellatrix mais la sienne. C'est lui qui s'était trompé, lui qui les avait abandonnés aux mains de Voldemort, lui qui les avait trahis… C'était de sa faute si ses amis étaient morts. De sa faute si son filleul n'avait pas de parents. De sa faute s'il avait du passer toutes ces années et tous ces étés chez les Dursley. Il était l'unique responsable de tout ce qui avait rendu Harry malheureux pendant plus de dix ans. Certes, Sirius avait payé cher ses erreurs de son côté. Mais tout le mal qu'il avait fait autour de lui, comment l'accepter ? Comment vivre avec toutes ces erreurs ? Tous ces morts, ces vies gâchées qui l'entouraient ?

Et pourquoi finalement ? Qu'en était-il pratiquement 15 ans plus tard ? On en était au même point. Voldemort était toujours là, ses disciples à ses côtés, bien décidés à faire régner la terreur une seconde fois. La Marque des Ténèbres allait salir le ciel à nouveau, sans que l'on puisse prévoir qui seraient les nouvelles victimes du Mage Noir. La terreur allait s'emparer de la population, plus personne ne vivrait en sécurité, les familles s'apprêtaient à vivre de nouveau dans l'angoisse que l'un des leurs, un ami, ne soit enlevé ou tué. Les plus jeunes, qui n'avaient pas connu la première guerre, allaient apprendre rapidement quelques règles indispensables de sécurité. Les autres retrouveraient les sortilèges utilisés à l'époque. Tout avait été fait en vain. Tous ces morts, ces vies détruites, ces familles déchirées… Tout recommençait. La méfiance et la peur allaient s'emparer du monde des sorciers une seconde fois.

Et pendant que les gens qu'il aimait allaient affronter Voldemort et ses Mangemorts, Sirius était enfermé dans la maison de ses parents, à « garder le quartier général de l'Ordre ». Il n'était vraiment pas fait pour ça ! C'était un travail pour Snivellus, pas pour lui ! Après tout, c'est le Serpentard qui aimait traîner dans les cachots… Il aurait été à son aise dans ce repère de magie noire, alors que Sirius le tenait en horreur ! Il aurait donné le peu qu'il possédait pour partir en mission pour l'Ordre… rechercher des Mangemorts… affronter des créatures susceptibles de rejoindre le Seigneur des Ténèbres. Aller donner une bonne leçon aux détraqueurs… ça c'était un travail pour lui ! Mais au lieu de ça, c'est Snivellus qui jouait les espions et lui qui débarrassait la maison de ses reliques de magie noire. Il y avait vraiment des moments où Sirius ne comprenait rien aux plans de Dumbledore…

Sirius finit enfin par s'asseoir, une bièraubeurre devant lui. Il ferma un instant les yeux, les mains serrées sur la bouteille. Et où était Rémus maintenant ? Etait-il en mission dangereuse pour l'Ordre ou était-il simplement chez lui à se reposer ? Sûrement la deuxième solution : la nuit dernière était soir de pleine lune. Et il l'avait passé seul… Certes, Sirius avait été absent lors des métamorphoses pendant de nombreuses années et Rémus n'avait plus besoin de lui depuis longtemps… mais quand même… ils avaient été plus que des amis pendant 10 ans… et aujourd'hui, il se rendait compte que Snape était plus utile à Rémus, avec sa potion, qu'il ne l'avait jamais été… Un goût amer monta dans la bouche de Sirius. Comment avaient-ils pu en arriver là ?

Quand Bill entra dans la cuisine, il trouva la table du dîner de la veille non desservie, et plusieurs bouteilles vide de bièraubeurres. Par terre, à côté d'une chaise renversée, la Gazette du Sorcier ouverte sur l'article parlant de l'évasion. Quand il avait lu le journal la veille, le jeune Weasley s'était douté que le Maraudeur allait être bouleversé. C'est pour ça qu'il avait tenu à venir, parce qu'il avait la sensation qu'il lui devait au moins ça… pour l'avoir écouté parler de Frances sans se moquer, pour lui avoir donné quelques conseils bien sentis… pour l'avoir cru coupable jusqu'à cet été.

Bill se sentait coupable vis-à-vis de Sirius. Pourtant, il n'avait fait que croire les témoins des évènements de l'époque, rien de plus. Il n'avait rencontré l'ex-prisonnier qu'au début de l'été, une fois que Dumbledore s'était décidé à dire aux Membres de l'Ordre ce qui s'était réellement passé le soir du meurtre des Potter. Avant cela, il n'avait ressenti que de la colère pour l'homme qui avait privé Harry d'une famille. Avait-il haï le présumé coupable ? Non, les évènements ne l'avaient pas touché directement, ni sa famille, donc il n'avait pas eu de sentiments extrêmes. Néanmoins, il avait tremblé pour les siens quand il avait appris l'évasion du prisonnier et il avait été déçu lorsqu'il avait su que Sirius avait échappé aux détraqueurs.

Il se sentait également coupable pour l'attitude de Percy. Il en voulait à son frère de croire le Ministère plus que sa propre famille. Il lui en voulait de croire que Harry était un simulateur. Il ne comprenait pas l'acharnement qu'il mettait à essayer de retrouver Black pour le remettre aux détraqueurs. Pourquoi son frère était-il aussi désireux de détruire la vie d'un homme ? Peut-être pour les mêmes raisons qui le poussaient à rejeter un jeune garçon qui ne lui demandait rien, si ce n'est le droit à un peu de bonheur.

Bill sortit de la cuisine et grimpa l'escalier. Arrivé devant la chambre de Sirius, il trouva porte close. Devait-il frapper et s'immiscer dans la vie d'un homme qui ne lui avait rien demandé ? Après tout, c'est le jeune Weasley qui s'était mis dans la tête de « voler au secours » de l'ancien prisonnier. Ce dernier avait juste eu des rapports courtois avec lui, rien de plus. C'était toujours lui qui était allé au devant du Maraudeur, pour lui demander des conseils, pour parler de ce qui le préoccupait. Jamais l'inverse. Et moment de frapper à la porte de la chambre, Bill se demandait s'il ne faisait pas une erreur.

Sirius trouva Bill devant sa porte en descendant de la chambre de sa mère où il avait nourri Buck.

- « Tu me cherchais ? »

Bill eut un sursaut, n'ayant pas entendu Sirius arriver.

- « Euh, c'est à dire… non, enfin, oui… Je suis venu voir comment tu allais… avec cet article… dans la Gazette… et l'évasion des Mangemorts.

- Je n'ai rien à dire là-dessus. On savait tous que ça allait arriver, non ?

- Bon, non, enfin, si, mais…

- Arrête, Bill, on savait que ça allait arriver. On savait tous que les détraqueurs allaient se rallier à Voldemort et que ce jour-là, les Mangemorts retourneraient auprès de leur maître.

- Mais on ne pensait pas que la Gazette allait t'accuser d'être l'investigateur de tout ça…

- Et qui voulais-tu qu'ils accusent ? Qui voulais-tu que les Mangemorts rejoignent à partir du moment où, pour le Ministère et le grand public, Voldemort est mort ! Forcément, pour tout le monde, j'essaye de réunir une armée autour de moi !

- Sirius, écoute, je sais que je manque de tact, mais s'il te plaît… Je ne suis pas là pour te juger, je suis juste venu voir comment tu allais… Je ne suis pas contre toi, tu sais…

- Je sais, je sais, mais épargne-moi le couplet, tu veux ! J'ai largement passé l'âge d'avoir besoin de quelqu'un pour me réconforter ! C'est Rémus qui t'envoie aux nouvelles ?

- Non, pas du tout ! Pourquoi Rémus m'enverrait-il ? Tu sais, c'était la pleine lune hier, alors je crois qu'il a d'autres loups à combattre que de se préoccuper de ce que je fais, sans mauvais jeu de mot !

- Mouais… Vraiment, Bill, c'est pas le moment… et puis je n'ai aucune envie de parler de tout ça !

- Ecoute, je suis désolé, je ne voulais pas te froisser… je pensais juste que vu qu'on avait un peu parlé tous les deux…

- Quoi ? Parce que tu crois que parce que tu m'as raconté tes peines de cœur, je vais en retour te raconter ma vie ?

- Pas la peine de prendre ce ton ironique…

- Et pas la peine de jouer les Rémus ! Vous m'agacez tous les deux ! Maintenant, si tu n'as rien d'autre à faire ici, je ne te retiens pas.

- OK, puisque tu le prends comme ça, j'y vais.

- Parfait ! »

Sur ces mots, Bill descendit les marches rapidement et sortit de la maison en claquant la porte, tandis que Sirius claquait la porte de sa chambre.

Sirius frappa dans tout ce qu'il rencontra sur son chemin jusqu'à la fenêtre : le pied du lit, l'armoire et le bureau. C'est ainsi que le carnet que lui avait donné Rémus tomba par terre, s'ouvrant sur deux pages vierges. Sirius le fixa un moment avant de détourner son regard. Non, il n'écrirait pas dedans. Rien à faire. Son ami avait sûrement les meilleures intensions du monde en lui offrant ce cadeau, mais non. Il était hors de question qu'il écrive ce qu'il ressentait. C'était trop personnel. Et surtout trop confus. Tout se mélangeait, ses émotions, ses sentiments… Il ne contrôlait plus rien.

Sirius avait cru qu'après Azkaban, tout redeviendrait normal. Mais ce n'était pas le cas. Tout était de plus en plus confus. Il ressentait tellement de colère en lui, tellement de rage, il avait envie de tout casser, tout ce qui l'entourait. Peut-être qu'ainsi il pourrait évacuer une partie de ce qui l'oppressait et qui l'empêchait d'avancer. Sirius avait l'impression que chaque jour qui passait l'enfonçait un peu plus dans le sol, et il sentait que s'il ne réagissait pas, bientôt, il serait trop tard, il ne pourrait plus rien faire pour s'en sortir. Mais il avait beau se débattre, essayer de faire surface, c'est tout juste s'il arrivait à sortir la tête de l'eau. Certains soirs, il avait l'impression que les murs de la maison se resserraient autour de lui, prêts à l'engloutir.

Dans ces moments de désespoir, Sirius était tellement découragé, tellement fatigué qu'il voulait tout laisser tomber. Il avait l'impression d'avoir passé la plus grande partie de sa vie enfermé, que ce soit à Grimmauld ou à Azkaban. La liberté, il l'avait uniquement connue durant ses 7 années passées à Hogwards et les 16 mois qui avaient suivi. C'était les seuls moments où il avait enfin pu vivre ses sentiments tels qu'il les ressentait, suivre ses impulsions. Il avait pu être lui-même et trouver des gens qui lui ressemblaient, qui le comprenaient, qui l'acceptaient avec ses qualités, ses défauts, ses coups de gueule aussi bien que son besoin désespéré d'être aimé pour lui et non pour ce qu'il représentait. Et aujourd'hui, que restait-il de tout ça ? Des regrets, des morts, des souvenirs… Rien à quoi il puisse se raccrocher, rien qui lui donne envie de continuer, de se battre.

En fait, la seule personne pour laquelle il avait envie de se battre, c'était Harry. Et tout les séparait. Ils ne se connaissaient pas et Sirius commençait à douter qu'ils puissent avoir cette chance un jour. Pourtant, ils en avaient été si près, cette nuit de pleine lune, cette fameuse nuit où il aurait dû retrouver sa liberté, où Peter aurait dû payer pour ses actes. Mais au lieu de ça, le traître s'était une fois encore échappé et Sirius avait failli recevoir le baiser du détraqueur, après avoir risqué sa vie pour protéger son filleul et ses amis du loup-garou qui s'était emparé de Rémus.

Dans les heures les plus sombres de la nuit, quand Sirius sentait qu'il perdait pied, il lui arrivait de penser qu'il aurait mieux fait d'y rester cette nuit-là. La dernière image que son filleul et son vieil ami auraient eue de lui aurait été celle d'un homme combattant pour sa liberté et que la vérité soit connue de tous. Et au lieu de ça, il montrait un homme cassé par des années de prison, terré chez lui en attendant que d'autres le sauvent. Sirius ne se ressemblait plus, il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été et cela le détruisait. Plus les heures passaient et plus Sirius s'éloignait de ce qu'il était.