Notes :

Vous croyez aux miracles ? Car ça y est ! le nouveau chapitre est arrivé ! Je suis désolée de ne pas avoir up-daté plus tôt ! Je sais, j'ai mis 3 mois, et le chapitre ne fait même pas 20 pages, histoire de me faire pardonner… mais c'est pas de ma faute (euh, en fait, si…) si j'ai déménagé… du coup, cartons, rangement… bref, pas trop le temps pour écrire… et puis j'avais pas envie non plus de faire un truc à la va-vite… donc encore un grand mea-culpa pour cette attente et merci à ceux qui liront quand même !

Et non, je ne suis toujours pas payée pour ce que j'écris (j'irais plus vite sinon !) et les persos ne m'appartiennent pas non plus…

Et comme d'hab', c'est la galère pour garder la mise en page sous fanfic ! ce coup-ci, il a même fallu que je télécharge un nouveau navigateur, sinon, je pouvais pas mettre en ligne. Donc désolée pour l'abondance de guillemets, mais il efface les tirets !

Reviews :

Blondy : Merci d'avoir lu les 20 premiers chapitres ! Voilà le 21ème avec « un peu » de retard… j'ai essayé de garder le même ton, espérons que ça ira et que ça ne se verra pas trop qu'il s'est passé beaucoup de temps entre ces deux chapitres !

Nuwie : J'espère que t'as pensé à fermer la bouche depuis le temps ! lol Bon, alors un chapitre avec un poil de Rémus en arrière fond, un poil de Laurelen mais un Sirius tout malheureux quand même ! 'espère que ça te plaira !

Fénice : Moi ? aller trop vite ? C'est la première fois qu'on me la fait celle-là ! ah moins que tu ne parles de la vitesse de l'histoire et pas de ma vitesse d'écriture… Dans ce cas-là, ça changerait tout et oui, ce ne serait pas la première fois qu'on me le dit… en même temps, voilà quoi… cette 5ème année est passée super vite (alors qu'il s'est rien passé d'ailleurs, c'est frustrant !)… et la chute va arriver très vite ! Et c'est vrai que j'aime bien soigner mes dernières phrases, plus particulièrement, c'est pour vous donner envie de revenir. Pour le reste, je fais des efforts !

Alana Chantelune : merci beaucoup. Ca me va droit au cœur, merci, vraiment.

Kritari : merci aussi, vraiment.

Mattéic : « croquignolet »… tiens, va falloir que je l'ajoute à ma liste celui-là !

Luthien : Oh là là, je t'entends déjà d'ici « c'est tout ? t'as pas fait plus long ? en trois mois ? et y a pas Billinouch ? ». Bref, merci beaucoup pour ta review, et non la fin n'est pas prévue pour tout de suite (faut que je me prépare psychologiquement à faire mourir Sirius, quand même… va être dur…). J'essaierai de faire au moins aussi long et en moins de temps la prochaine fois !

Bohemio : C'est pas tellement plus gai ce coup-ci… mais c'est pas à pleurer non plus… enfin, je crois pas…

Cassiopee : Pour être tout à fait honnête, j'espère que Sirius a eu une meilleur vie à Grimmauld que ce que je décris… il mérite vraiment pas tout ça ! En tout cas, même si je crois qu'il est vraiment mort, à la vitesse à laquelle j'écris, le tome 6 sera sorti avant que je n'arrive au passage du Ministère, du coup, on pourra voir si on ré-enchaine sur une autre année avec Sirius !

Misslovesirius : je ne me permettrais pas de faire de reproche vu le temps que je mets à écrire mes chapitres ! merci de me lire en tout cas ! Même si je ne suis pas fic d'or ! (y en a d'autres qui la méritent plus que moi !)

21. Elite

Sirius se refusait à ouvrir les yeux… Non, il ne voulait pas voir une nouvelle journée commencer. L'Ordre s'était réuni la veille au soir et tous les membres s'étaient dispersés, avec chacun une mission à remplir. Tous, sauf Sirius. A moins de se convaincre que le fait de surveiller le quartier général et de rester enfermé soit une mission. Mais dans ce cas, Kreacher avait la même mission, et cela n'était pas pour réconforter le jeune homme. Car si Sirius n'avait rien contre les elfes de maison, bien au contraire, il ne ressentait que de la haine pour celui qui l'avait vu grandir entre ces murs et qui ne manquait pas une occasion, comme à l'époque, pour lui rappeler à quel point il avait tout gâché.

Entrouvrant finalement les paupières, son regard se posa sur la guitare qui reposait contre le mur. Sirius se redressa alors brusquement et s'empara de l'instrument, espérant retrouver la paix au contact des cordes.

So tired I couldn't even sleep

So many secrets I couldn't keep

Promised myself I wouldn't weep

One more promise I couldn't keep

Les accords s'enchaînaient sous les doigts du maraudeur, comme s'il avait lui-même composé la chanson.

It seems no one can help me now

I'm in too deep, there's no way out

This time I have really led myself astray

Une boule se formait dans sa gorge, la serrant et le tiraillant.

Can you help me remember how to smile ?

Make it somehow all seem worthwhile

How on earth did I get so jaded ?

La voix de Sirius devint roque, la boule qui l'oppressait le gênant maintenant pour chanter.

Like a mad man laughing at the rain

Little out of touch, little insane

Just easier than dealing with the pain

Sirius jeta la guitare sur son lit. Des larmes lui brûlaient les yeux, mais il se refusait à les laisser couler. D'un geste rageur, il les essuya avant de se lever et de quitter sa chambre en claquant la porte. Arrivé dans la cuisine, il ouvrit le placard et s'empara d'une bièraubeurre qu'il entama, debout, appuyé sur la porte. Puis, lentement, il alla s'asseoir à la grande table et croisa les bras avant de s'enfouir la tête dedans. Est-ce que les déchéances, ça se prévoit ?


Laurelen faisait onduler son corps sur le rythme de la musique. Elle ne pouvait pas s'empêcher de danser à chaque fois qu'elle aimait les morceaux qui passaient à la radio, ce qui amusait toujours Sirius. Il avait beau aimer danser, il ne comprenait le besoin qu'elle avait de remuer en permanence, et ce, quelque soit son activité. Ainsi, il la contemplait, depuis le canapé, pendant qu'elle remuait la pâte du gâteau au chocolat au rythme de Dancing Queen d'ABBA.

C'est elle qui lui avait fait connaître ce groupe Moldu et il devait reconnaître qu'il l'appréciait assez, même s'il préférait encore les groupes sorciers – peut-être parce qu'il les connaissait mieux ?

Soudain, elle se retourna et le fixa, penchant légèrement la tête sur le côté, comme à chaque fois qu'elle avait un sujet épineux à aborder.

« - Sirius, j'ai eu une idée. Je me suis dit que ça pourrait être sympa si on invitait tes parents un de ces week-end…

" - Pardon ? Tu veux faire quoi ?

" - Ecoute, ne fais pas cette tête… Je me disais juste que ça pourrait être bien de les inviter. Ils seraient sûrement ravis de voir où tu vis… Et puis j'aimerais bien les rencontrer…

"- Non.

"- Sirius, ne te braque pas…

"- Je ne me braque pas, je ne veux juste pas les voir chez moi. Et je suis bien certain que c'est réciproque !

"- Et moi, je suis sûre que tu te trompes ! Que tu n'aies pas été d'accord avec eux pendant ton adolescence, je peux le comprendre, en fait, c'est le cas d'énormément de gens, mais je trouve ça idiot que vous restiez brouillés ! C'est de l'orgueil mal placé !

"- De quoi ? Tu plaisantes, là, j'espère ? Mes parents sont parmi les êtres les plus bornés et optus que je connaisse, avec le reste de ma famille à part quelques rares exceptions ! Ils sont persuadés d'être meilleurs que le reste de l'humanité parce qu'ils sont des sangs purs… Mais laisse moi te dire quelque chose : ils ont tout faux ! En fait, ils ne sont qu'un ramassis de…

"- Sirius ! Arrête ! Ecoute, je ne les connais pas et je ne sais pas ce qui c'est passé entre vous mais … Je n'arrive pas à croire tout ça… Ce n'est pas possible…

"- Et pourtant si… Enfin, pourquoi tu ne veux pas me croire ?

" - Parce que… Parce que je n'arrive pas à croire que quelqu'un d'aussi incroyable que toi puisse avoir une telle famille ! Tu ne peux pas avoir grandi entouré de tellement de préjugés et de haine et être devenu quelqu'un d'aussi gentil et tolérant… Ce n'est pas… Possible »

Sirius la regarda un moment sans rien dire. Elle n'était pas la première personne à s'étonner des différences qui existaient entre lui et sa famille. Mais c'était la première fois qu'il ressentait autant le fossé entre lui et les siens. Il pouvait voir les interrogations qui se formaient dans sa tête à travers son regard. Elle ne comprenait pas sa répulsion envers sa famille et elle ne le pourrait pas tant qu'il ne lui aurait pas parlé de son enfance, de sa vie avec eux, au numéro 12 de Grimmauld Place.

« - Viens t'asseoir. Je crois qu'il faut qu'on parle.

" - Sirius, si tu ne veux pas en parler, je ne te forcerai pas. Ne te sens pas obligé…

" - Mais il faut que tu comprennes… Et tu ne le pourras pas si je ne te raconte pas mon enfance là-bas… Si je ne t'explique pas qui ils sont vraiment… »

Laurelen s'avança doucement et s'assit sur le fauteuil, face à Sirius. Elle savait que ce moment allait être pénible pour le jeune homme mais c'est lui qui avait raison : elle ne comprenait pas son attitude vis-à-vis de sa famille et elle avait besoin de cette explication. Elle avait besoin de savoir si le problème ne venait que de sa famille, s'il était objectif ou si c'était simplement une fuite de sa part, un refus de l'engagement, des obligations familiales.

« - Je t'ai dit que ma famille était ce qu'on appelle une Sang Pur, c'est à dire qu'elle n'est composée que de sorciers et sorcières issus de familles de sorciers. Aucun Moldu. Enfin si, un, une fois, il a épousé une de mes cousines et elle a été bannie de la famille. Le simple fait de sympathiser avec des Moldus ou des sorciers qui ne sont pas des sangs purs était une injure aux yeux de mes parents. Au début, je ne comprenais pas bien où ils voulaient en venir et j'avais tendance à aller à l'encontre de leurs principes par esprit de contradiction et pour les défier. Regulus était tellement soumis, il gobait tout ce qu'ils disaient et faisait tout pour les satisfaire. Mais quand je suis entré à Hogwarts et que j'ai rencontré James, Rémus et Peter… C'est comme si mes yeux s'étaient enfin ouverts… C'est à ce moment-là que j'ai réalisé à quel point toute cette lubie sur la supériorité supposée des sorciers n'était qu'une énorme supercherie. Les sorciers n'ont rien à envier aux Moldus. Je t'assure que tu vaux un million de fois mieux que n'importe quel membre de ma stupide famille.
Alors voilà, j'ai arrêté de faire semblant d'être un bon fils et mes parents m'ont mené la vie encore plus dure, ne cessant de me répéter que je ne serais jamais qu'un bon à rien, que j'étais la honte de la famille… Que je gâchais tous leurs espoirs… Que mon avenir était raté d'avance… Que je ne méritais pas mon nom. Tout était prétexte à des reproches, des humiliations, de leur part, de celle de mon frère, même de leur elfe de maison ! Alors tu dois comprendre mon soulagement quand j'ai enfin pu partir de chez eux ! J'avais 16 ans et les Potter m'ont accueilli les bras grands ouverts. Et puis un an plus tard, mon oncle Alphard m'a légué un bon paquet d'or en héritage, alors j'ai pu acheter mon appart. Alphard était la deuxième personne fréquentable de la famille : la première est ma cousine Andromeda. Elle a toujours été ma cousine préférée… Contrairement à ses sœurs, elle n'a jamais cru en la supériorité des sorciers, même s'ils sont de sang pur ! Du coup, on se retrouvait sur le même terrain, on se comprenait… C'était moins dur de se sentir rejeté par sa propre famille en sachant qu'on était deux. »

Sirius marqua une pause. Laurelen le regardait, commençant à comprendre ce qu'il avait du endurer durant toute son enfance. Pourtant, elle sentait qu'elle était encore loin du compte. Si sa famille avait été capable de le rejeter uniquement parce qu'il pensait qu'avoir un « sang pur » ne faisait pas de lui l'élite de la planète, alors Sirius avait vraiment du être maltraité, sinon physiquement, du moins moralement. Comment avaient-ils pu être si durs avec lui juste pour ça ? Comment des parents peuvent-ils rejeter leur enfant parce qu'il ne se croit pas le roi du monde ?

« - Je n'ai jamais reparlé à mes parents depuis mon départ, même quand mon frère est mort. Il a été tué par Voldemort ou, du moins, par un de ses Mangemorts. Il avait du comprendre que se croire supérieur aux Moldus et aux sorciers non-purs était une chose, mais de là à tuer tous ces gens… Si Voldemort était prêt à tout pour avoir du pouvoir, mon frère n'était pas assez courageux pour le suivre… Seulement, il n'avait pas compris qu'on ne peut pas revenir en arrière une fois qu'on s'est engagé auprès du Seigneur des Ténèbres, alors il s'est fait tuer. Mes parents ont du l'enterrer en héro, persuadés qu'il avait eu raison tout de même de suivre Voldemort, d'avoir essayé de rendre au monde sorcier sa pureté. Pour ce que ça lui aura valu ! »

Sirius se leva brusquement et marcha jusqu'à la fenêtre. Face à lui s'étalait des rues moldues de Londres.

« - Mes parents n'ont jamais compris mon amitié pour James, Rémus et Peter, pas plus qu'ils n'ont compris ma sympathie pour des sorciers qui n'étaient pas issus de familles de Sang-Pur… Alors aller frapper à leur porte maintenant et leur dire : salut, après tout ce temps, je viens vous présenter ma copine, vous allez l'adorer si vous passez outre le fait qu'elle est une Moldue… Non, je ne crois pas… Ils font partie gens que je préfèrerais ne jamais avoir à revoir. A moins peut-être s'ils réalisaient leur erreur et qu'ils se décident de se battre maintenant contre Voldemort. Mais ne rêvons pas, on ne change pas des siècles de préjugés sur un coup de baguette magique ! »

Il se retourna pour regarder Laurelen, un pâle sourire sur les lèvres.

« - Non, crois-moi, on est beaucoup mieux sans eux. Ma vie est en tout cas un milliard de fois plus belle depuis que je n'ai plus de contact avec eux… Et encore plus depuis que je t'ai rencontrée. Et puis, nos enfants pourront jouer avec les Potter et les Lupin juniors, sans oublier les petits Pettigrew ! Je t'assure qu'ils ne rateront rien en évitant de jouer avec les enfants Black and Co. Mon simple nom de famille sera déjà une punition, pas besoin de rajouter les week-ends chez les grands parents paternels en plus ! »

Après lui avoir souri tendrement, Laurelen se leva à son tour et le rejoint près de la fenêtre, l'enlaçant doucement.

« - On fera comme tu voudras. Je comprends que tu leur en veuilles et que tu ne souhaites plus les voir. Sache juste que si jamais un jour tu changeais d'avis, je serais là et je te suivrais. »

Le jeune homme lui jeta un bref coup d'œil malicieux :

« - Sirius Junior aussi ?

" - Si tu veux ; après tout, ça ne m'engage pas vraiment, vu que je ne te laisserai jamais appeler notre fils Sirius Junior ! »


Sirius regardait le carnet de Rémus entre ses mains. Il l'avait retrouvé derrière un meuble et avait décidé de ne pas le jeter.

« Après tout, peut-être que Rémus à raison, que ça me soulagerait d'écrire… En même temps, écrire sur quoi ? Sur Azkaban ? Pour risquer de tout réveiller ? Toute cette souffrance ? Non, je ne peux pas, je ne veux pas… Harry a besoin de moi, pas d'une loque… Et puis pour dire quoi ? Les cris des prisonniers ? Les gémissements la nuit ? Le froid et la peur qui s'emparent de vous dès qu'un Dementor passe devant votre cellule ? L'ennui… L'ennui qui vous ferait devenir fou… Toutes ces heures passées, enfermé, avec uniquement des souvenirs à ressasser… Et pour seul réconfort, la pensée de se savoir innocent… Cette vérité qui vous protège, comme une bougie dans le noir… Petite flamme fragile, vacillante… Résistant avec peine aux heures les plus sombres. Toutes ces années gâchées… Et toutes ces questions sans réponse… »

Sirius s'était souvent demandé ce qu'étaient devenus son filleul et ses amis après son emprisonnement. Il était le seul à savoir que c'était Peter le traître… Comment Rémus avait-il réagit ? S'était-il occupé d'Harry ? Lui avait-il raconté qui étaient ses parents, à quel point ils étaient des gens formidables ? Est-ce que Rémus avait réussi à fonder une famille ou avait-il été marqué à tout jamais par cette nuit tragique ? Quelqu'un finirait-il par rétablir la vérité ? Peter finirait-il par commettre une erreur ? Harry lui pardonnerait-il un jour d'avoir trahi ses parents ? Saurait-il seulement un jour que ce n'était pas Sirius l'homme de main de Voldemort ? Et Laurelen ? Avait-elle cru en lui malgré tout ? Avait-elle pris sa défense, essayé d'expliquer à Rémus et Dumbledore que jamais Sirius n'aurait pu faire de mal à James et à sa famille ? Qu'était-elle devenu après cette nuit ? Avait-elle seulement essayé de le voir à Azkaban ? Avait-elle refait sa vie ? Un homme l'y avait-il aidée ? Avait-elle compris ce qui avait du se passer cette nuit-là et lui avait-elle pardonné d'avoir tout gâché ? Lui pardonnerait-elle un jour ?

Toutes ces questions, pour la plupart sans réponse, sorties d'un autre monde, d'un autre temps, assaillaient à nouveau Sirius, comme un cauchemar éveillé. Il n'avait jamais réussi à trouver le courage parler à Harry pour savoir ce qu'il ressentait à son égard, s'il lui en voulait ou pas. Après tout, il n'avait pas plus osé interroger Rémus alors qu'ils se connaissaient depuis plus de 20 ans ! Si seulement il connaissait le moyen de sortir tout ce qui le hantait… Rémus avait tenté de lui en donner un avec ce carnet, mais il ne pouvait pas marquer toutes ces questions dedans… Cela ne servirait à rien de toute façon, car ce dont il avait vraiment besoin, c'était de réponses. Il avait besoin de savoir ce que pensait Harry, ce que Rémus avait traversé et comment il avait surmonté les épreuves. Il voulait savoir comment Laurelen avait réagi à son absence, si quelqu'un avait gardé contact avec elle. Si quelqu'un savait où elle était et ce qu'elle était devenu. Avait-elle coupé ses cheveux ? Avait-elle gardé son sourire qui illuminait la pièce et son rire clair qui éclatait dans la pièce ?

Sirius se releva brusquement, faisant tomber sa chaise à la renverse, et alla prendre un parchemin dans le placard : il fallait qu'il écrive à Rémus, qu'il lui dise de revenir au plus vite, qu'ils puissent enfin crever l'abcès et essayer de redevenir amis. Mais au moment de plier le parchemin, Sirius réalisa ce qu'il était sur le point de faire : mettre en danger la vie d'un membre de l'Ordre, et pour pas grand chose si on y réfléchissait bien. Il déchira lentement le parchemin et le jeta dans la corbeille à côté du bureau.

Rémus devait revenir pour la prochaine assemblée de l'Ordre, il serait alors bien temps de dissiper les zones d'ombre. Sirius n'avait qu'à attendre le moment où il pourrait poser à son ami toutes les questions qui le rongeaient de l'intérieur. Parallèlement au soulagement qu'il ressentait à cette idée, une angoisse le saisit au ventre : et si Rémus voulait aussi des réponses ? Sirius savait que le loup-garou aurait bien aimé savoir ce qui s'était passé pendant toutes ces années à Azkaban. Peut-être profiterait-il de l'occasion pour poser lui aussi des questions, questions auxquelles Sirius n'était pas sûr d'avoir envie de répondre. D'autant plus qu'il n'était déjà pas sûr de savoir comment réussir à parler à Rémus : comment aborder un sujet aussi sensible ? Le jeune homme réalisa qu'il n'y arriverait pas s'il n'était pas préparé. C'est alors que son regard se posa de nouveau sur le carnet : la solution était là, devant lui. Il fallait qu'il écrive toutes les questions qu'il se posait afin de ne pas perdre ses moyens face au loup-garou. Avec un support papier, quelques soient les réponses qu'il obtiendrait, il aurait quelque chose à quoi se raccrocher, il ne perdrait pas le fil. Et si jamais il n'arrivait plus à parler, Rémus pourrait toujours le lire et continuer à lui répondre. Il ne lui restait donc plus qu'à réussir à démêler ce sac de nœuds dans sa tête et à tout mettre à plat sur ces pages blanches.