Notes :
Comme promis, le nouveau chapitre, dans un délais raisonnable en plus !
Et je voulais juste ajouter que la chanson du chapire précédent, c'était « Runaway Train » de Soul Asylum. Voilà.
Reviews :
Juste un mot : un grand merci d'avoir eu la patience d'attendre le dernier chapitre et de l'avoir lu ! Un grand grand merci ! Cette fic m'est salutaire en ce moment alors merci d'y croire !
Fenice : mais si il est gentil Sirius… C'est le plus beau, le plus gentil, le plus cool, le plus sex…
Nuwie : oui, alors le coup de sex-appeal, y a un copyright Blacky dessus… Mais oui, les chapitres reprennent, ça revient… et si JKR n'écrit pas les pensées de Sirius, on le fera ! mdr !
Cassiopee : merci ! oui la suite arrive ! Je crois que j'ai traumatisé tout le monde avec cette histoire de chapitre qui traîne… je te laisse décider si j'ai eu assez d'inspiration !
Kritari : OO euh… t'as pris quoi de ma fic ? pour en faire quoi ? mais si en plus j'arrive à inspirer les gens : WHAOU !
Bohemio : non, t'inquiète pas, y a plus de risque qu'il se reproduise… ça se castre les rats…
Hermione : et ben ce coup-là, t'as pu corriger… j'espère que t'as pas oublié de faute ! et merci bcp de prendre le temps de me relire !
Blondy :ça y est ! et j'ai mis moins de temps ! que demande le peuple ?
(Ange qui m'a laissé une review ailleurs : un grand merci !)
22. Abcès
« Lie to me,
Convince me that I've been sick forever.
And all of this,
Will make sense when I get better. »
Breathe No More, Evanescence.
Sirius jurait dans sa chambre, assis à son bureau. Il n'y avait rien à faire, il n'arrivait pas à écrire. Pourtant, ce n'était pas faute de n'avoir rien à exprimer, mais rien ne sortait. Il avait hésité cent fois sur le sujet à aborder et la manière dont il devait s'y prendre, griffonné plusieurs débuts, tous raturés au final. L'impression qu'il avait d'écrire son journal intime, telle une collégienne introvertie, le bloquait complètement. Puis, après plusieurs heures, une idée lui vint à l'esprit, si simple qu'il s'étonnait de ne pas y avoir pensé plus tôt : il ne devait pas écrire son journal, il devait lui écrire une lettre, à elle… Et aussitôt, les mots lui vinrent et il commença sa rédaction, sans plus aucune hésitation.
Laurelen,
Il s'est passé tant de temps… Je me demande si tu me reconnaîtrais si on se croisait… Je crois que non, sûrement pas… Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. L'homme que tu as connu et aimé autrefois est mort… Oui, mort… Si mon corps est toujours là, j'ai perdu mon âme au cours de ces années. Tout ce qu'il me reste, c'est de l'amertume, des regrets, des remords… De la culpabilité aussi… Comment un homme seul peut-il commettre autant d'erreurs en si peu de temps ? J'ai été entêté, orgueilleux et je le paye aujourd'hui… J'aurais dû t'écouter, suivre les instructions de Dumbledore… Si je n'avais pas écouté James, rien ne serait arrivé… Dumbledore aurait veillé à leur sécurité et Harry aurait toujours ses parents. Au lieu de ça, j'ai cru qu'on pouvait se jouer de Voldemort… Mais ce n'est pas la faute de James, je ne peux pas le blâmer… Ce devait être moi le gardien de leur sécurité… C'est moi et moi seul qui l'aie convaincu de changer… Pourquoi ai-je été aussi naïf… Comment n'ai-je pas vu que c'était Peter le traître ? Comment ai-je pu douter de Rémus ? Comment ai-je pu nous conduire à notre perte ?
Je ne sais pas ce que tu sais de cette nuit-là… Qui t'a prévenue ? T'a-t-on seulement prévenue ? Sûrement, oui, Rémus a dû s'en charger. Laurelen, je suis innocent… Je n'ai pas trahi James et Lily, jamais je n'aurais pu faire une chose pareille ! Je voulais juste que tu le saches, même si cela n'a plus vraiment d'importance aujourd'hui. Tant de temps s'est écoulé. Enfin, sache qu'en fait, au dernier moment, j'ai convaincu James de changer de gardien et de prendre Peter. Et ce bâtard nous a trahi ! Il a vendu James et Lily à Voldemort… Ils sont morts parce que j'ai cru être le plus fort en jouant un tour de passe-passe… Comment ai-je pu être aussi idiot ? Je ne peux m'empêcher de penser que c'est comme si je les avais tués moi-même… C'est tellement absurde… Tu sais que j'aurais donné ma vie pour eux… Et voilà le résultat ! Harry est orphelin, par ma faute…
Je crois que c'est pour ça que je n'ai pas clamé mon innocence… Parce que quelque part, je suis coupable… Oui, je suis coupable de les avoir abandonnés, de les avoir livrés au traître ! Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Tout ce gâchis par ma faute… Et puis comment aurais-je pu me défendre de toute façon ? Nous n'avions rien dit avec James. A personne. Nous ne voulions pas que le Voldemort se doute de quelque chose… Quelle erreur ! Harry s'est retrouvé obligé de grandir chez des gens qui le haïssaient parce que je n'ai pas tenu ma parole… Je devais m'occuper de lui, je l'avais promis à ses parents. Et au lieu de ça, j'ai été absent… Je me suis laissé enfermer à Azkaban, sans rien dire, au lieu de me battre pour lui… Et pour toi…
Car je suis coupable vis-à-vis de toi aussi… Si tu savais comme je m'en veux… Tous ces projets que nous avions… Je t'avais promis de prendre soin de toi, que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour que nous ne soyons pas séparés, jamais. Et voilà le résultat ! Je t'ai abandonnée, sans même te laisser une chance de comprendre… Sans même te laisser une explication… Comment ai-je pu être aussi égoïste ? Je te demande pardon, pour tout. Mais je n'étais plus le même… J'étais comme anesthésié de tout sentiment, de toute logique après avoir trouvé les corps de James et Lily… Je ne pensais qu'à une chose : les venger. Et quand Peter s'est enfui, en un quart de seconde, j'ai comme basculé… Comme si mon esprit ne pouvait plus rien supporter. Alors, je me suis laissé emmener par les hommes du Ministère…
Et puis j'ai été enfermé. Je n'ai compris ce qui s'était passé et les conséquences de mes actes que quelques jours après. Là, quand j'ai réalisé qu'il n'y aurait pas de procès, que c'était trop tard, je me suis renfermé sur moi-même. Je ne ressentais plus rien, même la présence des Détraqueurs, les gardiens de la prison, ne me faisait rien… J'ai cru devenir fou bien souvent… Mais à chaque fois que je me sentais au bord du ravin, je m'en arrachais en pensant que je devais tenir le coup, aussi longtemps qu'il le faudrait… Que Peter commettrait bien une faute un jour ou que par un moyen ou un autre la vérité éclaterait… Je me devais donc de tenir jusqu'à ce jour, pour Harry.
Alors voilà, je me suis accroché, tant bien que mal. Et un jour, j'ai vu cette photo dans la Gazette du Sorcier : c'était Peter, sous sa forme de rat, sur l'épaule d'un garçon qui était à Hogwarts, avec Harry. Il était aux premières loges si jamais Voldemort revenait, et j'étais le seul à le savoir ! Il fallait que je fasse quelque chose, il fallait que je protège Harry ! Alors je me suis enfui… Sans doute as-tu vu ma photo dans les journaux ? M'as-tu seulement reconnu ? Et qu'as-tu pensé ? M'as-tu cru coupable ? M'as-tu cru capable faire du mal aux personnes que j'aimais le plus au monde ?
Je voudrais que tu me pardonnes pour tout le mal que j'ai dû te faire… Je ne voulais pas que ça se passe comme ça… Quel idiot j'ai été ! Si seulement j'avais été moins égoïste… Si je ne m'étais pas précipité la tête la première, alors peut-être aurions-nous pu limiter les dégâts au moins… Peut-être que Dumbledore et Rémus m'auraient cru… Et alors, j'aurais pu m'occuper de Harry, comme je l'avais promis à ses parents.
Laurelen, comment te dire combien tu m'as manqué ? Comment te dire à quel point tu me manques encore ? Tes cheveux ont-ils gardé leurs reflets auburn ? Tes yeux ont-ils toujours cet éclat si particulier ? Je crois que nos souvenirs m'ont aidé à tenir toutes ces années… Dans les moments les plus durs, je repensais à nous, à nos projets, et je me disais que je devais tenir… Je te devais une explication… Ne crois pas que j'essaie de renouer avec le passé, je me doute bien que tu as dû refaire ta vie, et c'est tout ce que je te souhaite. J'ai laissé passer ma chance et je ne veux pas faire irruption dans ton quotidien. Je t'espère heureuse, profitant du bonheur que tu mérites.
Je voulais juste te dire la vérité sur les évènements de cette terrible nuit. Et te dire par où je suis passé. Azkaban est un lieu maudit… On y perd son âme… Il m'arrive encore d'entendre les cris des prisonniers, de me réveiller au milieu de la nuit avec une angoisse terrible au fond de l'estomac, la peur qu'ils viennent me chercher. Je n'ai pas peur de donner ma vie, mourir au cœur d'un combat ne m'effraie pas, mais ça oui. Je ne supporterais pas d'y retourner, même pour un temps très court.
Je voulais aussi te dire que j'allais bien, enfin sur un plan physique en tout cas. Je ne peux pas te dire où je me cache, mais sache une chose : je préfèrerais mille fois devoir errer dans des forêts obscures qu'être ici. Je tourne en rond, mes vieux fantômes me hantent… Et je ne peux rien faire ! Je ne peux ni veiller sur Harry, ni agir. J'ai été inutile pendant tant d'années, j'aimerais qu'on me laisse une chance de me rattraper… Je sais que je peux être utile, autrement qu'en restant enfermé ! Et pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûr de tenir encore longtemps enfermé ici… Il y a peu de choses qui me font tenir, mais sache que tu en fais partie… Harry aussi… Et l'idée que peut-être, un jour, quand tout sera terminé, on se retournera sur le passé et on se rendra compte que, finalement, tout ça avait un sens…
Rémus était venu voir Sirius sitôt rentré de mission. Il voulait voir son ami, s'assurer qu'il allait bien. Il était entré dans la chambre, la porte étant entrouverte, et avait trouvé le carnet ouvert… Le loup-garou n'avait pu s'empêcher de lire le message qui ne lui était pas destiné. Il savait qu'il n'aurait pas dû, pourtant, il devait s'avouer qu'il était heureux de constater que son ami avait pu confier une partie de ce qui le hantait… Restait à lui faire sortir le reste. Et comment ? Il savait que Sirius le prendrait mal s'il lui avouait avoir lu ce qu'il avait écrit dans le carnet, et il ne pourrait pas le lui reprocher. Il n'était pas le destinataire de cette lettre, elle était pour celle que Sirius n'avait pas réussi à effacer de son esprit malgré ce qu'il avait dit.
Néanmoins, cette irruption dans la vie privée du Maraudeur avait un aspect positif : le loup-garou comprenait mieux l'attitude de son ami, à l'époque et aujourd'hui. Mais comment l'aider ? Car Sirius avait besoin d'aide… Bien qu'il refuse de l'avouer à Rémus, il le disait à Laurelen : « je ne suis pas sûr de tenir encore longtemps enfermé ici… ». Il avait besoin de sortir, d'aider, de se sentir utile. Mais comment lui apporter tout ça ? Dumbledore avait été très strict sur ses recommandations et il n'était pas question de lui désobéir en allant faire ne serait-ce qu'un tour dans le quartier. Alors que faire ?
Tout d'abord, il lui fallait trouver Sirius dans la maison et essayer de le faire parler. Puisqu'il s'était confié dans ce carnet, peut-être accepterait-il de le faire à nouveau, mais de vive voix. Alors, Rémus pourrait lui dire que Laurelen avait cru en lui jusqu'au bout… Qu'elle avait essayé de le voir à Azkaban… Qu'elle s'était battue pour lui… Elle ne l'avait jamais abandonné, contrairement à lui qui se disait son meilleur ami à cette époque. Elle avait cru en l'homme qu'elle aimait et qui lui avait promis de tout faire pour la protéger, comme il l'avait promis à James et Lily. Et c'est ce qu'il avait essayé de faire. Rémus savait que si Sirius avait eu ne serait-ce que l'ombre d'un doute concernant la loyauté de Peter, il n'aurait pas convaincu James de le choisir comme Gardien du Secret.
Plus Rémus réfléchissait à la situation et plus il comprenait les intentions de Sirius : il voulait protéger Peter en même temps. Si personne ne savait que c'était lui le Gardien, personne ne le chercherait. Voldemort et ses Mangemorts concentreraient leurs recherches sur Sirius et ses amis courraient moins de danger, que ce soient les Potter ou Peter, vu que Sirius avait pris soin de lui trouver une planque… Le loup-garou retrouvait bien là le courage du Maraudeur : il n'hésitait pas à endosser tous les risques pour que ses amis soient à l'abri.
De rage, Rémus frappa le bureau avec son poing. Comment avait-il pu douter de Sirius à ce point ? Comment avait-il pu penser que c'était lui le traître alors qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger ceux qu'il aimait ? Un bruit derrière lui le fit sursauter. Se retournant, il vit Sirius dans l'embrasure de la porte, ses yeux allant du carnet au Maraudeur.
« Sirius, écoute, je suis désolé, je ne voulais pas être indiscret. La porte était ouverte, je te cherchais, et j'ai vu le carnet…
"Tu as lu ? » La voix de Sirius était tendue.
« Oui ». C'était plus un soupir qu'une véritable affirmation.
Les deux homme restèrent figés un moment, n'échangeant pas un mot. Rémus avait la tête baissée, se sentant coupable de cette intrusion dans la vie privée de Sirius. Ce dernier restait immobile ; seuls ses yeux continuaient leurs aller-retour du carnet à son ami. Puis, rompant brusquement cette scène quelque peu irréelle, Sirius sortit et descendit l'escalier. Rémus ne fit pas un geste dans un premier temps, ne sachant que faire. Mais, quand il entendit la voix de son ami s'élever de la cuisine, lui demandant de venir, il se précipita à l'extérieur, désireux de le rejoindre et de s'expliquer.
Assis à la grande table en bois, recroquevillé sur sa chaise, Sirius attendait que Rémus entre dans la pièce. Ils devaient se parler, crever l'abcès qui empoisonnait leur relation depuis si longtemps. Il avait espéré ne pas en avoir besoin après leurs retrouvailles dans la Cabane Hurlante. Mais un malaise, une sorte de gêne, s'était installé entre eux peu à peu et avait pris une profondeur insondable depuis leur installation dans le quartier général de l'Ordre. Il était temps que cela cesse et qu'ils retrouvent leur amitié… Et au fond, peut-être était-ce une bonne chose que Rémus ait lu le carnet.
Pourtant, quand il entra dans la pièce, Sirius ne pu s'empêcher de sursauter : où était son ami ? L'homme qui lui faisait face, de l'autre côté de la table, ne pouvait être le Maraudeur avec qui il avait fait les 400 coups… C'était presque un vieil homme, maltraité par la vie, les cheveux grisonnants, les traits tirés par les épreuves et la fatigue. A cet instant précis, Sirius comprit qu'il n'avait pas été le seul à souffrir tout au long de ces années. S'il avait été enfermé à Azkaban, Rémus avait dû affronter d'autres épreuves et de toute évidence, il était inutile de faire un concours pour savoir lequel des deux maraudeurs avait le plus souffert.
Sirius sentit son cœur se serrer à cette pensée. Il ne pouvait pas parler avec Rémus et risquer de lui infliger d'autres souffrances. Il était visible que son ami avait souffert lui aussi, sûrement pas des mêmes maux, mais qui était-il pour lui en imposer d'avantage ?
« Tu veux qu'on parle Sirius ?
"Non… Je ne crois pas que ce soit vraiment utile finalement.
"Tu es sûr ? Je pensais qu'on avait des choses à se dire tous les deux…
"Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as lu l'essentiel sur le carnet et je ne veux pas remuer plus de fantômes. Toi aussi, tu as eu des moments difficiles, je n'ai pas le monopole de la douleur, alors parle si tu veux, mais pour ma part, j'ai vidé mon sac. » Le ton du Maraudeur était plus sec qu'il ne l'aurait voulu.
« Sirius… Qu'est-ce qui nous est arrivé ?
"On a vieilli…
"Crois-tu que notre amitié a vieilli elle aussi ?
"Je crois qu'elle a changé, comme nous. Mais je crois que l'essentiel est resté… Je l'espère en tout cas.
"Tu crois ? Tu penses vraiment que l'essentiel est resté ? Est-ce que tu crois qu'elle survivra au fait que nous nous sommes soupçonnés mutuellement ?
"Je ne sais pas. Sûrement, oui, sinon, nous ne serions pas là en train d'en parler…
"Je m'en veux tellement de ne pas t'avoir soutenu… D'avoir cru que tu étais coupable…
"Rémus, si tu veux qu'on se retrouve, il va falloir que tu te pardonnes d'abord. Je ne t'en veux pas de m'avoir soupçonné… Je t'ai soupçonné aussi. L'important, c'est que nous ayons tiré les choses au clair !
"Elle, elle t'a cru…
"Elle ?
"Laurelen… C'est moi qui lui ai annoncé ton emprisonnement et qui lui ai dit ce qui s'était passé… Elle ne me croyait pas… Elle disait que jamais tu n'aurais trahi James… Qu'il fallait qu'on aille à Azkaban pour te voir, savoir ce qui s'était véritablement passé… Et moi, j'ai refusé…
"Rémus…
"Non, Sirius, tu ne comprends pas ! Elle croyait en toi, j'aurais dû faire de même ! Après tout ce qu'on avait traversé ensemble, j'étais un de ceux qui te connaissaient le mieux et je ne t'ai pas fait confiance ! J'ai écouté ceux qui me disaient que tu étais le traître ! J'aurais dû ouvrir les yeux, ou au moins, écouter Laurelen. On aurait peut-être pu faire quelque chose, peut-être que tu n'aurais pas eu à passer toutes ces années à Azkaban à la place de Peter ! Mais au lieu de ça, je me suis terré dans mon trou et j'ai coupé les ponts avec tout le monde… Je voulais essayer d'oublier que j'avais perdu mes trois meilleurs amis en une nuit… Les personnes auxquelles je tenais le plus au monde ont disparu en une nuit… Mais j'avais tort… Parce que l'une d'elles était bien vivante, enfermée injustement… Et moi, je n'ai rien fait… »
Une larme roula sur la joue du loup-garou.
« Rémus, je veux que tu m'écoutes très attentivement. » La voix de Sirius s'était faite douce, bien qu'un peu rauque. « Tu n'es pas responsable de ce qui s'est passé. J'aurais fait la même chose à ta place, alors arrête de te culpabiliser. Et puis, tout n'est pas perdu, après tout, on a bien réussi à se retrouver… Et si tu veux bien arrêter de t'accuser de tous les maux de la Terre, alors on pourra reconstruire notre amitié. Et qui sait, peut-être que dans quelque temps, on pourra aller draguer les filles ensemble ! »
Un faible sourire se dessina sur les lèvres de Rémus et il se décida à relever la tête pour planter ses yeux dans ceux de son ami qui le fixait en souriant. Peut-être Sirius avait-il raison après tout, peut-être n'était-il pas trop tard pour retrouver ce qui les unissait et qui l'avait aidé à traverser tous les moments difficiles de sa vie jusqu'à cette tragique nuit. S'il était inutile d'essayer de rattraper le temps perdu, ils pouvaient toujours essayer de rebâtir leur amitié… Mais il devait d'abord se pardonner à lui-même. Après tout, peut-être que Sirius avait raison, peut-être que tout ça aurait un sens un jour…
