Attention ! Cours d'histoire en perspective ! lol

Chapitre 5 : Un mystère dévoilé


« … dans toute l'Europe occidentale. De 1614 à 1778, ce culte, encore inconnu à l'époque, se développe de façon inquiétante, à tel point que les Ministères de la Magie de tous les pays européens occidentaux décidèrent (en accord avec la communauté magique internationale) de traquer les membres du culte. Un simple soupçon sur un individu suffisait à faire intervenir les Aurors dans les heures qui suivaient. Les partisans de Brian Stéor devenaient de plus en plus nombreux malgré la sévère répression dont ils faisaient l'objet depuis déjà deux années. Le mage dont ils suivaient le culte s'était réfugié au fin fond de la forêt amazonienne, où il avait construit un temple imposant, siège du culte Stéor… »

Hermione releva la tête du livre qu'elle lisait, abasourdie par ce qu'elle venait d'y découvrir. Elle regarda par la fenêtre et constata qu'il devait être plus tard que prévu. Elle se déplaça sur son lit à la recherche d'une position plus confortable pour son corps douloureux et sauta plusieurs pages pour trouver un passage concernant directement Brian Stéor.

« …Brian Stéor (1697-1874) avait suivi ses études à Beauxbatons d'où il fut renvoyé pour usage de la Magie Noire Occulte (une branche oubliée par tous de la magie noire à cause de sa grande instabilité : plusieurs sorciers étaient mort en voulant la pratiquer). Il fut envoyé à Durmstrang où il finit ses études sans problèmes. Elève surdoué, il se tourna rapidement vers la magie noire après avoir obtenu ses ASPIC avec la note maximale. Il s'isola alors et perfectionna son art de la Magie Noire Occulte (communément appelée Noire Occulte) en secret. Peu de temps après, il revint sur la scène internationale de la sorcellerie et commença à rassembler des fidèles du culte Noir Occulte. Par la suite, le culte ressuscité prit le nom de celui qui l'avait relevé : le culte Stéor… »

Hermione bailla et faillit faire tomber le seul livre qui parlait de ce culte dans tout Poudlard. Elle le rattrapa de justesse et reprit sa lecture, passionnée par le sujet.

« …à partir de 1714. Après quelques années de calme relatif (seuls quelques meurtres étaient perpétrés), le culte connut une ascension fulgurante à travers toute l'Europe Occidentale vers les années 1759. Brian Stéor réussit à cette époque à maîtriser presque entièrement la magie la plus dangereuse mais surtout la plus puissante au monde. De 1760 à 1814, le culte pris son envole pour atteindre son apogée en 1814. Début de la grande époque sorcière, cette année marqua la naissance de la suprématie Stéorienne sur la communauté magique internationale. De l'Amérique du Nord, en passant par l'Asie et jusqu'à l'Australie, des milliers de sorciers rejoignirent la folie de Stéor et s'allièrent à lui. Les morts étaient devenus régulières et la psychose de la peur enfermait les familles de sorciers sur elles-mêmes, les obligeant à se cacher jours et nuits, toujours en alerte. Mais le pire était à venir,… »

Hermione piqua du nez sur les pages noircies du livre et décida de terminer sa lecture plus tard. Elle referma le gros livre et se leva en serrant les dents, elle avait l'impression que des centaines de couteaux lui transperçaient le corps. Elle alla poser le gros livre relié de cuir sur son bureau. Puis avec un bâillement à se décrocher la mâchoire, elle revint vers son lit et s'y coucha pour s'endormir aussitôt d'un sommeil sans rêves.


Les cours se déroulèrent sans incidents le lendemain, vendredi 3 octobre. Le mois de septembre était passé tranquillement, les mangemorts n'ayant pas réattaqué depuis le soir du deuxième jour de cours de la rentrée. (Euh… vous suivez là ? dsl…)

En arrivant en classe de métamorphose, dernier cours de la journée, Hermione vit avec étonnement Mc Gonagal parler en privé avec Harry. Elle alla s'asseoir en silence en laissant une place de libre entre elle et Ron.

: Qu'est-ce qu'il se passe ? glissa-t-elle doucement à son ami rouquin qui essayé visiblement d'entendre leur professeur.

: Je ne sais pas, répondit-il, exaspéré.

Hermione se rassit normalement, réprimant une grimace de douleur en voyant Harry revenir vers eux. Il prit place sans un mot, le visage grave. « Mais qu'est-ce qu'il se passe ? » s'interrogea la préfète en chef en sortant ses affaires de cours. Elle scruta un instant son professeur pour tenter de comprendre mais y renonça quand celle-ci commença l'appel. Le professeur balaya toute la classe du regard, le visage sévère et les yeux rouges. Mc Gonagal arrêta ses yeux sur Ron et prit une inspiration pour se calmer.

: Mr Weasley, je vous prierez de venir me voir à mon bureau dès la fin des cours, lui annonça-t-elle d'une voix moins dure que d'ordinaire.

Plus personne n'osa bouger. En général, ce genre de chose se produisait quand quelque chose de grave était arrivé. Hermione lança un regard inquiet à Harry puis à Ron, mais ceux-ci ne réagirent pas. Elle s'intéressa alors au cours, avec moins d'attention que d'ordinaire cependant.

L'heure semblait vouloir s'étirer et Hermione perdait peu à peu patience quand la cloche de fin des cours sonna enfin. Elle rangea ses affaires et sortit précipitamment de la salle dans l'intention d'intercepter Harry. Celui-ci sortit et Hermione l'entraîna à l'écart.

: Harry, qu'est-ce qui ne va pas ? le questionna-t-elle, inquiète du manque de réaction de son ami.

Le survivant ne réagissait toujours pas, les yeux dans le vague. Hermione le secoua et reposa sa question un peu plus fort.

Harry sembla se réveiller et regarda son amie dans les yeux. Il lui prit brusquement la main et la tira derrière lui.

: Viens.

Il lui fit traverser tous les couloirs menant à la salle commune des gryffondor ainsi. Une fois qu'ils y furent entrés, il se dirigea vers le coin le plus isolé de la pièce et fit asseoir Hermione sans ménagement dans un fauteuil se trouvant là. Son amie fronça les sourcils et se retint de crier, au supplice. Il s'assit dans l'un des deux autres fauteuils restant et ferma les yeux.

: Je le hais, souffla-t-il avec rage.

: Qui ? fit Hermione, surprise.

: Voldemort, expliqua sur le même ton Harry en rouvrant les yeux.

Un petit silence suivit pendant qu'Hermione réfléchissait et qu'Harry tremblait de colère. « Voldemort ? Voldemort… Une… Une nouvelle attaque ? Seigneur, faite que ce soit faux… » Hermione croisa le regard sombre de son meilleur ami. « Non ! »

: Une nouvelle attaque ? Demanda-t-elle d'une toute petite voix.

: Oui…

: Pourquoi Ron devait…

: Charlie… Ils… Ils l'ont tué… murmura Harry, abattu.

De surprise, Hermione faillit s'étouffer et il lui fallu un petit moment avant de pouvoir poursuivre la conversation correctement.

: Oh mon dieu ! Mme Weasley, Ron… Ginny ! s'alarma la préfète en se levant à demi.

: Elle est également dans le bureau de Mc Gonagal, la devança Harry.

Hermione se rassit, sous le choc. Voyant au bout d'un moment que Harry ne décoléré toujours pas, elle soutint son regard avec acharnement. Celui-ci l'évita et contempla avec soudain beaucoup d'intérêt l'une des tapisserie accrochée au mur. S'apercevant qu'Hermione ne le lâcherait pas des yeux avant qu'il n'est expliqué son comportement, il capitula en soupirant, très tendu.

: Il a laissé un petit mot aux Aurors, commença le survivant en se calmant à mesure que les mots sortaient de sa bouche. Il leur a fait comprendre qu'il s'en prendrait à tous ceux qui sont proches de moi…

Harry gigota dans son fauteuil, mal à l'aise. Hermione comprit son malaise et lui adressa un sourire rassurant.

: Ce n'est pas de ta faute, Harry… Et cela ne nous empêchera pas de continuer à être tes amis. Il en faudrait plus pour nous éloigner de toi, lui assura la préfète en chef avec confiance.

Harry fut convaincu par le ton confiant de son amie et sentit cette boule de culpabilité, qui lui pesait depuis qu'il avait appris s'envoler. Il laissa échapper un sourire de remerciement pour son amie, soulagé. « Heureusement que vous êtes là, Mione. »

C'est alors que le portrait de la grosse dame pivota violemment, cédant le passage à une Ginny en larmes, suivie de près par un Ron très pâle. Les élèves interrompirent leurs conversations pour les observer. Ginny courut vers Hermione et se jeta dans ses bras. Hermione eut toutes les peines du monde à ne pas hurler de douleur mais s'y obligea pour ne pas éloigner son amie, voulant à tout prix l'aider et la consoler.

La rouquine sanglota dans les bras d'Hermione tandis qu'Harry et Ron se regardaient sans savoir quoi faire. Gêné par le silence, Ron décida de parler pour se soulager un peu.

: Ils ne veulent pas que l'on rentre chez nous, lâcha-t-il d'une voix enrouée.

: C'est sans doute mieux pour votre sécurité, chuchota Harry en ayant peur de dire quoi que ce soit de blessant pour son meilleur ami.

: Je… je sais, répondit Ron imperceptiblement en détournant les yeux. Mais j'aurais aimé être auprès de notre mère… Elle aura besoin de notre soutien…

Ginny sanglota plus fort en entendant son frère et broya presque Hermione dans ses bras. « Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi Charlie ? » se demandait-elle en revoyant des images de son frère souriant. Des flashs l'assaillirent : son frère la soulevant dans ses bras pour son 8ème anniversaire, son frère la soignant après une chute de vélo, son frère la consolant après une dispute, son frère lui souriant avec attendrissement, son frère l'écoutant raconter ses petits problèmes, son frère l'amusant lors d'une déprime, son frère la surveillant de loin, son frère l'aidant à mettre la table, son frère… « Stop ! Non… Charlie… » Ginny épuisa ses dernières larmes… « Non… Pas toi… Pas Charlie… »

Un silence pesant étouffé la salle commune. Seuls les pleurs de Ginny le brisaient par instants. Les autres élèves, ne voulant pas déranger, montèrent pudiquement dans leurs dortoirs. Luna s'approcha et proposa à Ginny de venir se reposer, mais celle-ci refusa et s'accrocha encore plus à Hermione qui manqua s'évanouir de douleur. La préfète en chef fit signe à Luna de ne pas insister et Miss Lovegood partit vers son dortoir.

Harry, lessivé, se leva et entraîna son meilleur ami, pâle comme la mort, vers leur propre dortoir. Ron le suivit avec la démarche d'un automate court-circuité. (truc vraiment saccadé lol)

Une fois les garçons partis, Hermione repoussa gentiment Ginny pour apaiser la douleur devenue insupportable. Elle sourit à son amie et lui prit la main pour lui faire comprendre qu'elle était là. Elle se leva et la fixa dans les yeux.

: Viens, suis-moi, ordonna la préfète afin de faire réagir son amie effondrée.

Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers la sortie. La Grosse Dame manifesta vigoureusement son mécontentement d'être ainsi réveillée à tout bout de champs en leur criant dessus mais elles n'y firent pas réellement attention. Hermione pressa le pas, espérant vivement éviter de croiser un prof ou pire, Rusard. Elles arrivaient au deuxième étage et étaient presque au dortoir des préfets en chef quand des bruits de pas retentirent dans le couloir.

Hermione chercha un endroit où se cacher mais en vain. Un peu inquiète, elle vit Rogue apparaître à l'autre bout du couloir. En les voyant, celui-ci pressa le pas et allait les engueuler sèchement lorsqu'il reconnu les deux élèves. Il stoppa net, au courant pour la mort de Charlie et ne sut qu'elle attitude adopter. Hermione reprit leur marche en tirant Ginny par la main. Rogue les laissa passer sans rien dire et hocha simplement la tête quand Hermione le défia d'intervenir. Le professeur repartit en réfléchissant sur les attaques de plus en plus fréquentes.

Hermione vit avec soulagement la porte des préfets en chef devant elles. Elle délivra le mot de passe une fois devant elle et entra sans attendre, Ginny toujours derrière la brune. Là, elle alla droit à sa chambre et y pénétra. Elle fit asseoir Ginny sur son fauteuil et ferma ensuite la porte. Elle se changea dans la salle de bain et mit un pyjama noir.

Retrouvant son amie prostrée dans le fauteuil, elle hésita sur l'attitude à avoir puis s'avança résolument vers la rouquine.

: Ginny ? Vas te changer, tu dormiras ici… Comme ça tu pourras te reposer demain matin si tu le souhaites, expliqua naturellement Hermione.

Mais la jeune Weasley ne régissais toujours pas. Ne sachant plus quoi faire, son amie la contempla, silencieuse. Perdant patience au bout de quelques minutes, Hermione se leva et entreprit de soulever son amie elle-même si il le fallait. Mais elle dû abandonner bien vite, son corps supportant très mal ce genre de traitement. « Foutu Doloris ! » Elle se rassit sur le lit, désemparée.

Ginny sembla se réveiller et inspecta la chambre inconnue du regard, paumée.

: Où est-ce que je suis ? S'étonna-t-elle à voix haute.

: Tu es dans ma chambre, lui répondit Hermione de son lit.

Ginny fit volte face, surprise, et la fixa sans comprendre.

: Tu seras plus tranquille pour dormir, ici. Vas te changer, il y a des affaires dans la salle de bain. Dépêches-toi, il est tard, finit la préfète avec un soupir fatigué.

: Ok. Mer… Merci, bégaya la rouquine avant de disparaître dans la salle de bain.


« … et le culte connut alors son heure de gloire. Les différentes nations n'avaient heureusement rien remarqué sur les étranges phénomènes que provoquait Stéor et son culte, bien trop occupé à se quereller mutuellement pour des broutilles sans importances. Ainsi, la magie Noire Occulte passa inaperçu dans le monde entier, au grand soulagement de la communauté mondiale des sorciers. Evidement, des Aurors de tous les continents avaient été chargés de retrouver Brian Stéor mort ou vif, mais le culte était si puissant que cela restait impossible même pour les plus puissants d'entre eux. Le monde sorcier connut des heures sombres et violentes durant lesquelles les membres du culte s'employaient à terroriser les sorciers et sorcières du monde entier, mais surtout d'Europe Occidentale. De 1814 à 1859 eut lieu une période de terreur et de malheurs mêlés, plus communément appelée la Faucheuse… »

Hermione frissonna à ces nouvelles idées qui l'assaillaient. « Pourquoi personne n'en parle jamais ? S'est à peu de chose près la même chose que le règne de Voldemort du temps de sa puissance, non ? » Un peu perdue, la jeune préfète reprit sa lecture historique.

« …Arriva 1859, année de toutes les folies. C'est à cette époque que le monde moldu sombra peu à peu dans d'innombrables petits conflits. Protégé par le chaos relatif entourant cette période de l'histoire, Stéor, qui maîtrisait à présent parfaitement toute la magie Noire Occulte se mit à créer de nouveaux sortilèges dévastateurs. Ainsi, en pleine quête d'identité, les moldus n'eurent jamais conscience des manigances de l'instigateur de la Faucheuse. Celui-ci entreprit de détourner le sortilège de la mort, l'Avada Kedavra, et de le changer en Evra Kadavra. Ce nouveau sortilège surpuissant, invoqué, en même temps que la mort du destinataire, le retour à la vie de son fantôme rendu docile. Ce sortilège fut très employé durant la Faucheuse et de ce fait, Stéor eut bientôt une véritable petite armée de fantômes à ses ordres. Ce sortilège à lui seul fut la cause de plus de la moitié des morts magiques de la Faucheuse. Avec le temps, de plus en plus de membres du culte Noir Occulte apprirent ce sort cruel, entraînant de lourdes pertes qui déchirèrent les familles du monde des sorciers… »

Hermione s'arrêta un instant pour digérer toutes ces données, essayant par la même occasion de mesurer l'horreur indicible qui devait planait à cette époque troublée. Mais devant l'ampleur de tout ceci, et de son mal de crâne, elle y renonça et scruta un instant le paisible couché de soleil. Apaisée, elle replongea dans la lecture passionnante, et horripilante, du gros volume d'histoire de la magie.

« … En 1868, Stéor, toujours traqué et fort de son succès avec l'Evra Kadavra, entreprend de fabriquer le sortilège le plus instable et le plus dangereux à utiliser du monde : le Delubrum Cadere 1. Ce sortilège faisait en vérité appel aux forces de la nature les plus titanesques en invoquant les pouvoirs de l'Enfer et du Paradis. Il fut mis au point par Stéor lui-même, mais son créateur ne put jamais l'utiliser, ayant été tué par l'une de ses propres invocations avant de pouvoir le faire. Seule une poigné de membres du culte Stéor avaient eut vent de ce sortilège profanateur et ils ne purent le retrouver étant inlassablement pourchassés par les Aurors. Peu à peu, ce sortilège vertigineux sombra dans l'oubli. Tout ce que l'on sait de ce sortilège maudit, c'est que sa formule est conservée à l'intérieur d'un livre perdu frappé du glyphe du néant. A la mort de Stéor, tué en 1874 par Elvira Driad, son culte persista encore quelques temps mais ses membres se déchirèrent et il s'écroula de lui-même vers les années 80. Le temple de la forêt amazonienne est aujourd'hui introuvable… »

: QUOI ? s'écria Hermione en faisant un bond sur son fauteuil.

La préfète relut le passage encore une fois pour être certaine de ce qu'elle avait lu. Elle se leva soudain et fit tomber le livre dans un bruit mat, elle le ramassa et sortit en vitesse de sa chambre. Le petit couloir des préfets en chef était très silencieux, ce qui eut pour effet d'apaiser la jeune gryffondor. Hermione se planta devant la porte vert et argent et toqua. La voix étouffée de Draco lui parvint et elle entra sans se soucier de ce qu'il lui avait dit.

Elle stoppa net en constatant qu'elle dérangeait Draco, celui-ci comptant fleurette à un Harry fort empourpré. La préfète de gryffondor leur tourna pudiquement le dos tandis qu'ils séparaient leurs lèvres et hésita à parler devant Harry. Elle sursauta en entendant Draco l'appeler doucement et se retourna pour lui faire face. Il était assis sur son lit, Harry à côté de lui, et scrutait Hermione intensément.

: Qu'est-ce que tu voulez me dire ? demanda le serpentard d'un ton un peu amer, ayant été interrompu au moment le plus intéressant de son tête à tête avec Harry.

: Désolée, j'ai enfin trouvé pour le livre, annonça-t-elle avec un regard appuyé sur Harry.

: Je crois que tu peux parler devant lui, fit Draco avec un petit sourire.

: Mais de quoi vous parlez tous les deux ? S'énerva Harry avec des regards suspicieux pour ses amis.

: Dis-lui, Drac. Je croix qu'il doit être mis au courant, dit Hermione en avisant le seul fauteuil de la pièce.

Elle s'installa dans le fauteuil de Draco en face des deux garçons, le livre sur les genoux. Le serpentard ne disait toujours rien, indécis, et il capitula finalement au regard insistant de son amie.

: Ok, ok. Bon, Harry, j'ai découvert avant la rentrée que mon père devait retrouver un livre frappé du glyphe du néant appartenant à un culte ancien : le culte Stéor, expliqua Draco en regardant Harry dans ses magnifiques yeux verts. Voldemort veut ce livre. J'avais demandé à Hermione de faire des recherches concernant ce bouquin.

Harry se tourna vers Hermione, une lueur inquiète dans les yeux.

: Et tu as trouvé… Prédit le survivant avec une pointe de fatalisme dans la voix.

: Oui, en effet. Et… Je croix que ça ne va pas vous plaire…

Hermione fit silence un instant en regardant le gros livre posé sur ses genoux. Elle s'enfonça dans son siège et leur rapporta tout ce qu'elle avait pu trouver dans le livre à propos du culte qui les intéressait. Plus elle parlait, plus les deux autres sentaient naître en eux un malaise déplaisant, comme s'ils pressentaient que tout ceci allait très mal se terminer.

Lorsque Hermione cessa enfin son flot de paroles, un silence lourd prit possession de la chambre de Draco. Les deux garçons ne souriaient plus du tout maintenant, et leur amie avait un visage grave. Harry, mal à l'aise, se leva brusquement et alla se poster à la seule fenêtre de la chambre. Il observa un moment les derniers rayons de soleil jouaient sur le lac sombre en une multitude d'éclats lumineux. Perdu dans ses réflexions, il n'entendit pas Draco qui s'était placé derrière lui. Draco posa doucement une main sur l'épaule de son gryffondor, faisant sursauter celui-ci.

: Ne t'inquiète pas, nous trouverons bien une solution, souffla le serpentard d'un ton qui se voulait rassurant.

: Et comment ? Seuls ? s'exclama Harry avec amertume en se retournant pour faire face au serpentard.

: Harry…

: Non ! Drac, nous n'avons aucune chance ! S'alarma le survivant en se tournant à nouveau vers la fenêtre. Nous avons déjà du mal avec Voldemort tout court ! Comment veux-tu que nous le combattions si il possède en plus des pouvoirs aussi puissants que ceux de l'Enfer ?

: Nous ferons comme nous avons toujours fait, Harry. Nous tiendrons, répliqua fermement le préfet des serpentard en observant la nuque de son gryffondor.

Le survivant ne répondit pas et s'obstina à observer le parc de plus en plus envahi par les ombres. Hermione se leva et se mêla à leur conversation.

: Tu as bien changé Harry… Avant la mort de Sirius, tu n'aurais jamais abandonné si vite, lui fit remarquer sa meilleure amie une pointe de tristesse dans la voix.

: NE PARLE PAS DE SIRIUS ! Hurla Harry avec colère.

Ses deux amis le regardèrent avec ébahissement. « Mais qu'est-ce qu'il te prend Harry ? » Se demanda Draco, stupéfait. « Harry, ne t'enferme pas dans ce passé… » pensa douloureusement Hermione en repensant à Sirius.

: Vous n'en avez rien à faire de la mort de Sirius, fit remarquer Harry avec ressentiment. Cela ne vous a fait aucun effet…

Draco ne répondit pas étant donné qu'il n'avait pas vraiment connut le parrain de Harry. Hermione, elle, sentit ses yeux la piquer. « Tu n'as pas le droit de dire ça Harry. Tu n'as pas le droit… »

: Tu es cruel… Comment peux-tu dire ça, Harry ? répliqua la gryffondor. Sirius nous était très cher, et tu le sais parfaitement. Ce n'est pas parce que nous n'en parlons jamais que… que cela nous… nous est égal…

Hermione s'interrompit dans un sanglot déchiré. Harry sentit le remord l'assaillir. Penaud, il se détourna de la fenêtre et s'approcha d'Hermione en contournant Draco.

: Je suis désolé, Mione, lui dit-il en la prenant dans ses bras. Mais j'ai tellement besoin d'en parler, parfois…

Hermione se retint de crier de douleur en maudissant les mangemorts qui lui avaient infligé cette torture.

: Il suffisait de le dire, Harry. Nous t'aurions évidement écouté… fit-elle le souffle court.

: Sans doute… Qu'est-ce que tu as, Hermione ? Poursuivit le gryffondor.

: Moi aussi je me le demande, parfois… Intervint Draco en observant intensément Hermione.

: Rien. Ce n'est rien, je vous assure, répondit celle-ci avec un sourire qu'elle réussit à rendre convainquant.

Un autre silence passa durant lequel les deux garçons regardèrent leur amie avec d'énormes soupçons. Hermione leva les yeux au ciel et retourna s'asseoir après avoir séché ses larmes. Les deux autres firent de même et ils se fixèrent un instant sans rien dire. Au bout d'un certain temps, Hermione reprit la parole :

: Quoi que nous fassions, nous devrons mettre les professeurs au parfum…

: Oui, s'est plus prudent. Mais tu crois qu'ils vont nous prendre au sérieux ? S'inquiéta Draco. Non attends, ajouta-t-il en voyant qu'elle allait répliquer. Ce que je veux dire c'est que… Ca ne vous semble pas bizarre que cette période ne soit jamais étudiée en cours ?

: Si, évidement. J'ais été très surprise en découvrant tout ceci… Mais là n'est pas la question…

: A mon avis, ils seront obligés de nous croire, assura Harry, confiant. Après tout, ils connaissent sûrement cette histoire puisque elle a existé… Ils doivent l'aborder qu'en septième année peut-être…

: Ouais, t'as pas tord, acquiesça Draco, un fin sourire sur les lèvres.

: Il faut leur dire le plus vite possible. On ne sait pas quand Voldemort invoquera la magie du culte, fit Hermione en se levant brusquement de son fauteuil.

: Pour bien faire, réfléchit Draco à voix haute, il faudrait réunir les professeurs et tout leur expliquer…

: Allons voir Dumbledor, proposa Harry le plus naturellement du monde.

Les autres hochèrent la tête à l'unisson et ils sortirent tous de la chambre du serpentard.

Ils arrivèrent devant la gargouille qui bloque l'accès au bureau de Dumbledor environ dix minutes plus tard. Hermione prononça le mot de passe et la statue hideuse se déplaça sur le côté. Ils s'engouffrèrent dans l'étroit passage et frappèrent à la porte. La voix altérée du directeur leur répondit aussitôt à travers le bois de la porte. Ils entrèrent dans le bureau et restèrent debout sans savoir quoi faire. Dumbledor, assis à son bureau leur adressa un sourire un peu surpris et leur fit signe de s'asseoir.

: Et bien, que voulez vous me dire, jeunes gens ? Demanda le directeur avec une lueur de malice dans les yeux.

: Euh… C'est tout ce que Harry parvint à dire.

: Nous aimerions vous parler de quelque chose de très important, commença Hermione en insistant sur le 'très'. Mais pour cela, nous avons besoin que tous les professeurs soient réunis, professeur.

: Ah… Hum… Très bien, répondit Dumbledor de plus en plus étonné. Eh bien, je vais réunir les professeurs. Je ne pense pas que vous soyez du genre à exagérer, Miss Granger.

: C'est vraiment très urgent, professeur, assura Draco pour appuyer son amie.

: Très bien, très bien, fit Dumbledor en se levant de son fauteuil imposant. Retrouvez nous dans la salle des professeurs dans un quart d'heure.

: Oui, professeur, répondirent-ils en cœur.

Dumbledor les salua et sortit de la salle à pas pressés. Les trois élèves s'apprêtaient à sortir quand Fumseck poussa un cri mélodieux. Harry fit face à l'oiseau de feu et celui-ci poussa un second cri plus triste que le précédent.

: Qu'y a-t-il Fumseck ? Chuchota Harry, un peu inquiet à cause de la tristesse soudaine du phoenix.

Celui-ci ouvrit ses ailes et plana de son perchoir aux pieds du survivant. Là, l'oiseau majestueux frotta sa tête contre la jambe d'Harry. Ce dernier haussa un sourcil, surpris par le comportement étrange du phoenix de Dumbledor. Les deux autres observaient se manège avec anxiété : pourquoi le volatile réagissait-il ainsi ?

: Fumseck ? Appela le survivant désemparé.

L'oiseau releva sa tête magnifique et poussa un dernier cri suraigu chargé de désespoir en braquant ses yeux étincelants sur Hermione. Celle-ci en eut le souffle coupé. Puis, sans prévenir, Fumseck s'envola et partit par la fenêtre. Les trois amis suivirent des yeux le point rouge sur le bleu azur jusqu'à ce qu'il disparaisse. Harry et Draco observèrent Hermione tandis que celle-ci restait à contempler le ciel.

: Vraiment bizarre, murmura Draco avant de sortir à son tour du bureau du directeur.

Hermione lança un regard inquiet à Harry puis ils emboîtèrent le pas au serpentard, moins sûr d'eux tout à coup.


Le couloir de la salle des professeurs était calme en cette fin de journée. En approchant, les trois élèves purent entendre des voix agitées en provenance de la salle où il leur était jusque là déconseillé de pénétrer. Ils avancèrent dans sa direction quand Rusard apparut à l'autre bout du couloir.

: AH, AH ! Jubila-t-il en s'élançant vers eux. La main dans le sac ! Alors ? Qu'est-ce que vous prépariez ? Bombardement à la bombabouse ? Visite nocturne dans la réserve ? Farce ? Piège ? Embuscade ? Fit-il d'une traite. Alors ? ALORS !

Ils allaient répondre lorsque la porte de la salle des professeurs s'ouvrit brusquement, Rogue s'encadrant dans l'embrasure.

: Qu'est-ce que c'est que tout ce vacarme, Rusard ? S'époumona-t-il, visiblement de mauvaise humeur en cette heure tardive.

Il posa son regard sur les trois élèves et se calma.

: Ah ! Vous voila, vous… Eh bien ! Entrez ! Nous n'avons pas toute la nuit devant nous! Fit aimablement remarquer le professeur de potion d'un ton mélodieux. (Ah… Ironie, quand tu nous tiens…)

Harry, Hermione et Draco entrèrent dans la salle sans demander leur reste, trop heureux d'échapper à Rusard. Celui-ci faisait une drôle de grimace et il repartit en bougonnant, furieux. Rogue referma la porte, content de lui.

Hermione constata que tous les professeurs étaient présents et en fut intimidée. Harry et Draco s'avancèrent vers eux et prirent place dans les fauteuils que leur désignait Mc Gonagal. La préfète en chef préféra rester debout, trop nerveuse.

: Alors ? Commença Dumbledor de l'autre côté de la salle bondée.

Draco leva les yeux sur Hermione et celle-ci lui fit signe de parler. Draco répondit par un signe de tête et se tourna vers leurs professeurs :

: Euh… Et bien, voilà… Avant la rentrée, j'ai surprit une conversation entre mon père et… Lord Voldemort, débuta avec peu d'assurance le serpentard tandis que certain fronçaient le nez en entendant le nom du sorcier noir. Voldemort voulait que mon père lui ramène un livre ancien, frappé du glyphe du néant. Un livre qui appartenait au culte Stéor, rajouta Draco après un temps d'arrêt.

Les professeurs se lancèrent des regards mi-affolés mi-incrédules durant un instant puis se ressaisirent. L'éternel sourire malicieux de Dumbledor s'était effacé et son visage était aussi froid que la glace. Mc Gonagal semblait mal à l'aise et elle ferma les yeux en sentant un vertige la faire vaciller. Flitwick fut secoué de tremblements légers et Mme Chourave ouvrit des yeux ronds tandis que Rogue fronçait les sourcils de façon très inquiétante. Seule Fleur resta impassible, quoique légèrement moins rassurée. Hagrid, dans un coin de la pièce, fit sursauter tout le monde quand il demanda d'une voix basse :

: Tu es sûr de ce que tu dis, Malfoy ?

: Nous en sommes certains, répliqua Hermione en se plaçant à côté de son ami serpentard. J'ai fait des recherches, murmura la gryffondor en posant l'énorme livre d'histoire de la magie sur la table au centre de la salle.

: Ce livre était dans la réserve, s'étonna Mme Pince.

: Oui, en effet, confirma Hermione. C'est là que je l'ais prit…

: Miss Granger ! Cela ne vous ressemble pas ! S'exclama Mc Gonagal, outrée.

: Si, en temps de crise, cela me ressemble, répondit calmement Hermione avec un sourire d'excuse. Voldemort veut se servir de la magie du culte contre nous, contre Harry, les prévint la gryffondor.

: Mais comment diable…

: Continuez, demanda Dumbledor en coupant Rogue.

: Voldemort voudra sans doutes se servir du Delubrum Cadere mit au point par Stéor, les renseigna la préfète en chef avec sérieux. Il voudra se servir du sortilège perdu…

Sous le choc, les professeurs ne dirent rien. Rogue vint se planter devant les trois élèves et leur fit remarquer cyniquement :

: Et comme vous l'avez vous-même dit, Miss Granger, ce sortilège est perdu…

: Plus maintenant, intervint Draco en fixant son directeur de maison. Mon père m'a contacté peu après la rentrée pour me dire qu'il avait trouvé le livre et qu'il allait bientôt revenir.

Rogue palissait à vue d'œil, ce qui ne fit qu'augmenter la crainte des autres personnes présentes.

: Le livre est en sa possession, chuchota Harry avec désespoir en plongeant ses yeux dans ceux de Dumbledor.

Celui-ci soutint son regard en même temps qu'il réfléchissait. Un silence lourd de menaces plana dans la pièce. Les professeurs, assommaient par la réapparition de cet ancien culte, étaient tétanisés. Dumbledor se remis debout sous les yeux paumés des autres profs et vint se placer à l'une des fenêtres de la longue pièce.

: Dites-moi, chers élèves, demanda doucement le directeur en se retournant vers eux, pensez-vous qu'il va utiliser le sortilège dans toute sa puissance ?

: Oui, professeur, je le pense en effet, répondit Hermione pour eux trois.

Un sourire très, mais alors très, inquiétant se dessina sur les lèvres du directeur de Poudlard. Les autres le regardèrent comme s'il était fou et quelques uns sentirent un frisson glacer parcourir leur échine. Hermione ne dis rien et haussa un sourcil, en attente.

: Alors c'est parfais, les acheva Dumbledor avec un regard des plus amusés.

: Allons, Albus, expliquez-vous ! Supplia Minerva au bord de la crise de nerf.

: Eh bien, c'est très simple. Si ce sort fait en effet appel aux pouvoirs de l'Enfer, n'oubliez pas qu'il invoque dans le même temps les pouvoirs du Paradis… Leur fit remarquer Albus avec un sourire éclatant.

Des soupirs soulagés retentirent à travers la pièce en constatant que le vieux directeur n'avait pas perdu la raison. Celui-ci repris sa contemplation méditative à la fenêtre. « Et si j'ais bonne mémoire, une personne pourra sans doutes nous aider dans notre nouvelle lutte… » Le directeur tourna son regard vers le stade de quidditch silencieux, pensif. « Alquia Driad… J'espère que nous te trouverons à ta dernière adresse, mon amie… »

Dumbledor se tourna une fois de plus vers les autres et leur lança joyeusement :

: On dit que Paris est un ravissement en cette période de l'année !

Il fit signe aux trois élèves de s'approcher, ainsi que Rogue et Fleur et ceux-ci obéirent immédiatement.

: Minerva, je vous laisse diriger les opérations en notre absence, annonça Dumbledor avec confiance.

: Eh ! Attendez ! Où est-ce que l'on v…

Harry ne termina pas sa phrase. Dumbledor avait sortit sa baguette et avait lancé le sort de téléportation collective. Ils disparurent dans une explosion d'étincelles lumineuses. Encore un peu perdus, les autres professeurs mirent du temps à quitter la salle des professeurs.


Le petit groupe de sorciers apparus dans une ruelle sombre typique du vieux Paris, Harry et Rogue se trouvant debout sur un tas d'ordures. Harry levait les yeux au ciel, exaspéré et Rogue grognait son mécontentement alors qu'ils s'écartaient du tas nauséabond.

: Désolé, s'excusa Dumbledor avant de s'expliquer. Paris a bien changé depuis ma dernière visite…

Dumbledor sortit de la ruelle suivit par le reste du groupe.


1 : Delubrum Cadere édifice sacré du néant (à peu près, j'ai jamais fait de latin… donc gomen si c'est pas tout à fait ça…)

Voilà, voilà… Tout ce petit monde se met en place.

Bises ! Lumenor.