Épilogue

Elle voulait rentrer chez elle. Les larmes coulaient abondamment sur ces joues tandis qu'elle pénètrait rapidement dans l'immeuble. Comment pouvait-on être aussi cruel, aussi stupide, comment pouvait-on dire des choses pareils. Elle entra dans l'ascenseur et appuya sur le bouton du dernier étage. Elle ne voulait plus y retourner, elle ne voulait plus les voir. Elle se précipita dans l'appartement en claquant la porte, puis fonça dans sa chambre. Le monde était trop cruel, elle voulait ne plus jamais en sortir. Elle se réfugia sur son lit, au milieu de ses peluches et continua de pleurer.

-Ben alors, qu'est-ce qui s'passe, princesse ?

Elle se redressa brutalement et se tourna vers la porte.

-Papa !

Lex venait d'entrer dans la chambre et se dirigeait vers elle. Il s'assit à côté d'elle, sur le lit, et la prit dans ses bras.

-Pourquoi tu pleures ma Lili ?

Elle se blottit contre lui.

-Pour rien.

-On ne pleure jamais pour rien, princesse. Qu'est-ce qu'il y a ? Un problème à l'école ?

Elle renifla en haussant les épaules.

-C'est à cause de l'un de ces petits crétins ?

Elle secoua négativement la tête, mais, derrière ses larmes, elle ne put s'empêché de sourire, son père traitait tous les garçons qu'elle connaissait, de près ou même de très loin, de petits crétins.

-C'est un problème avec ton travail scolaire ?

Encore non.

-Raconte-moi princesse. Je ne sais pas ce qui fait pleurer les filles de treize ans, à par moi au même âge biensûr, quand j'étais un petit crétin.

Cette fois-ci, elle éclata de rire entre ses sanglots, son père disait toujours de bêtises pour la faire rire quand elle était triste.

-Arrête de dire des bêtises.

Elle le regarda, il avait l'air inquiet, il était toujours si gentil avec elle, si aimant. Comment les gens puvaient-ils dire des choses comme ça.

-Ils disent des choses.

-Mais de quoi tu parles, princesse ?

-Des gens de ma classe, de l'école, ils disent des choses sur toi, ils...

-Oh je vois. J'imagine très bien ce qu'ils peuvent dire de moi, de toi. Ils t'appellent la fille du diable, exact ?

Elle acquiesça d'un signe de tête.

-Viens.

Il se leva et l'entraîna à sa suite. Il la fit entrer dans son bureau.

-Assied-toi.

Elle s'assit dans le fauteuil de son père. Elle adorait ce fauteuil, tellement grand, tellement imposant mais aussi tellement confortable ; tellement lui en fait. Il fouilla dans un placard et en sortit une boîte. Quand il se retourna et qu'il la vit dans son fauteuil, il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. C'était sa mère tout craché.

-Crapule !

Il posa la boîte devant elle et s'assit à son tour.

-Sache que je n'ai jamais rien voulu te cacher, si je ne t'en ai pas parlé avant, c'était pour ne pas te faire de peine. Mais maintenant il le faut, tu dois savoir d'où tu viens et qui est ta famille. Ouvre la boîte.

À l'interieur il y avait des photos, de son père, de sa mère, de gens qu'elle connaissait et qu'elle ne connaissait pas, des photos plus ou moins vielles. Son père désigna un homme sur l'une d'entre elle.

-Ça c'est mon père, Lionel, ton grand-père.

-Il a pas l'air commode.

-Il ne l'était pas, il était même cruel. Il a fait des choses horribles, c'était un criminel froid et calculateur et il a fait de ma vie un enfer. On le surnommait le diable et moi j'était le fils du diable.

Comme elle. Il désigna une femme sur une autre photo, une femme qui lui ressemblait.

-Heureusement que dans mon enfance, ma mère Liliane était près de moi, elle était tout le contraire de mon père, malheureusement elle morte quand j'avais ton âge. Je voulais te donner son prénom, mais ta mère n'a pas voulu, et tu connais ta mère quand elle a décidé quelque chose.

-Pourquoi ?

-Elle disait que c'était un héritage trop lourd à porter, parce que j'aimais énormément ma mère. Alors on a choisit un prénom avec le même diminutif, Lili. Mon père voulait faire de moi une copie de lui-même et il y est presque parvenu, mais il a fait une chose de bien.

-C'est quoi ?

-C'est grâce à lui que je suis tombé amoureux de ta mère.

-Raconte.

-Comme je te l'ai déjà raconté, Clark m'a un jour sauvé la vie. Et c'est lui qui m'a présenté ta mère, elle était rédactrice en chef du journal de son lycée, elle était à peine plus vielle que toi à l'époque, elle devait avoir à peu près quinze ans.

-Et toi ?

-Vingt-et-un. Au début, c'était une simple connaissance, l'amie d'un ami, et puis à l'époque elle était amoureuse de Clark.

-Maman était amoureuse d'oncle Clark ?

-Pour son malheur, oui. Car Clark n'avait d'yeux que pour Lana.

-Lana ? Comme dans Lana Teague, la mère de Scott ?

-C'est ça.

-Hé ben le monde est petit.

Il eut un sourire.

-Mon père a profité des déboires amoureux de ta mère pour qu'elle se mette à son service, déjà à l'époque ta mère était brillante et redoutable. Mais elle s'est retrouvée piègée, avec mon père rien n'est gratuit et il lui demandait de travailler contre les gens qu'elle aimait. Alors nous nous sommes associés pour l'envoyer un prison.

-T'as envoyé ton père en prison ?

-Oui. J'espèrais ainsi echapper à son influence, mais j'ai échoué. J'ai pris la place qu'il avait laissé vacante et je suis devenu comme lui. J'ai définitivement sombré du côté obscure, quand ta mère est partie pour la Chine.

-Pourquoi elle est partie ?

-Parce qu'elle était amoureuse de moi et que j'étais trop stupide pour le voir. J'ai fais des choses terribles et je le regrette aujourd'hui, mais d'une certaine façon les gens ont raison à mon sujet.

-Non, c'est pas vrai, tu n'es pas comme ça, moi j'le sais.

Elle s'était remise à pleurer. Lex se leva pour la prendre dans ses bras.

-Chut princesse, ne pleure plus ma Lili.

-C'est pas vrai.

-Ce n'est plus vrai et c'est à cause de ta mère. Quand elle est revenue cinq ans plus tard, Clark m'a laissé une chance de me racheter, pour elle et c'est ce que j'ai fait, j'ai changé. Même si ma stupidité et mes cachotteries ont fallu tout gâché. Et puis tu es arrivé et notre vie a pris tout son sens.

Leetha resta là quelques instants devant les photos, essayant de comprendre, d'assimiler tout ce que son père venait de lui dire. Puis...

-Papa, est-ce que je peux te poser une question ?

-Biensûr princesse.

-Pourquoi maman et toi vous ne vous êtes jamais marié ?

-Ta mère dirait sans doûte que c'est parce que je suis un imbécile.

-Tout à fait.

Chloé se tenait dans l'encadrement de la porte.

-Maman.

-Amour, ça fait longtemps que tu es là ?

Chloé balança doucement la tête.

-Un certain temps.

Elle se rapprocha d'eux et les embrassa.

-Ben alors mon p'tit cœur ? Ça va mieux ?

-Oui, mais je voudrais bien savoir pourquoi vous vous ne vous êtes jamais marié et pourquoi papa est un imbécile.

-En fait avant de retrouver ta mère, j'ai été marié sept fois.

Leetha regarda son père, choquée.

-Sept fois ?

-Oui et chacun de mes mariages a été une catastrophe, j'ai épousé trois psychopathes, qui ont essayé de me tuer, trois maniaques de la carte de crédit, qui ont essayé de me ruiné et une qui m'a quitté sous pretexte que j'en aimais une autre, ta mère entre parenthèses. Le mariage et moi ça fais deux, je suis maudit. Alors avec ta mère j'ai pas pris de risque, pas de mariage, pas de divorce.

-Mais c'est complètement crétin !

-Oh ça va, je le sais. Tu sais quoi, princesse, je vais l'épouser ta mère.

Il se mit à genou devant Chloé.

-Chloé Sullivan veux-tu m'épouser.

Celle-ci le regardait en riant.

-Biensûr, sombre imbécile, ça fais plus de quartoze ans, qu'est-ce que je dis, vingt ans, que j'attend que tu me le demandes.

Lex attrappa sa futur femme et l'embrassa passionnément.

-Vous êtes complètement cinglés.

-Dis donc, princesse, un peu de respect pour tes parents.

-Vous allez vraiment vous marier ?

-Ouais, de tout façon, maintenant on ne risque plus rien, ça fait presque quatorze ans qu'on se supporte tous les jours, c'est pas un p'tit mariage qui va nous séparer.

-Dire que j'ai abandonné la Chine pour vivre avec un dingue pareil.

-Ose dire que tu regrettes.

-Pas une seconde.

Cette fois-ci ce fut elle qui l'embrassa. Levant les yeux au ciel, Leetha sortit du bureau, en marmonnant.

-Mes parents sont dingues, je suis née dans une famille de cinglé. Mais pas question que j'en change.

Fin définitive ce coup ci.