Bien, bien, l'histoire avance… 8D
Réponse à POH : Et oui, elle n'est pas du tout contente notre démone… Enfin, je pense que ça ce vois dans le début de ce chapitre… Merci pour tes reviews POH, ça fait vraiment plaisir… ;D
Ce chapitre est légèrement plus long… Et toujours ce même problème avec le tiré de dial... Si quelqu'un pouvait m'éclairer à ce sujet...
Bonne lecture !
Chapitre 13 : Promenons-nous dans les bois…
Sang observait les allez et venu des élèves de Poudlard, essayant de localiser celle qui s'appelait Raziel. D'après l'image du miroir d'Etirèv, elle avait une drôle de couleur de cheveux et serait donc facile à repérer.
Sang se déplaça sur le toit de l'une des tours du château pour observer plus attentivement le bord du lac. Elle repéra immédiatement une chevelure bleu pale au milieu d'un petit groupe d'élèves et un sourire cruel étira ses lèvres. « Bien, à présent, attendons qu'elle soit seule… »
Sang trouva un renfoncement sur le toit et décida d'y rester jusqu'à la nuit tombée, attendant patiemment de passer à l'action.
La grande salle était remplie de conversations de toute sortes, les nombreux élèves attendant avec beaucoup d'impatience le dîner.
A la table des serpentard, Pansy et Raziel se regardaient en chien de faïence depuis un bon moment quand Draco se tourna vers la française.
: Quelque chose cloche entre vous deux on dirait…
: Euh… Non, non, répondit Raziel avec une note surprise dans la voix. Tout va pour le mieux…
: Mouais, répondit Draco d'une voix septique.
Il se détourna d'elle et Raziel adressa un regard assassin à Pansy avant de l'ignorer purement et simplement. Elle tourna son regard vers la table des gryffondor et couva son frère des yeux, celui-ci discutait joyeusement avec Hermione et Ginny.
Les plats se remplirent soudain sur les tables et les conversations se calmèrent un court instant le temps pour les élèves de se servir. Raziel n'avait pas vraiment faim et elle ne se servit que très peu, plus pour que personne ne s'inquiète que par envie.
Elle fut la première à se lever et elle sortit de la salle sans un regard pour les autres élèves ou les professeurs. En vérité, elle sentait à nouveau ce mélange de mélancolie et de solitude qui la rendait si froide parfois. Dans ces moments là, elle préférait être seule afin de ne pas imposer aux autres son humeur étrange.
Elle passa les grandes portes du hall d'entrée du château et s'avança dans le parc. Elle prit la direction du lac après un petit moment de réflexion et retourna s'adosser contre le chêne dépouillé qui se dressait là. Elle reprit la même position que l'autre jour et ferma les yeux.
Elle écouta avec délice le bruit léger du vent sur le parc tranquille, les cris des volatiles nocturnes dans la forêt proche, les bruits du château comme le murmure assourdis des conversations, ou le son à peine perceptible des couverts et des bancs… Elle respira à plein poumon l'air frais de la nuit et un sourire ravi étira ses lèvres, tout ceci lui faisait oublier son humeur sombre.
Un bruit de chute et le bruit caractéristique d'une branche qui se brise sous un poids trop lourd tira Raziel de ses pensées et elle rouvrit brusquement les yeux pour inspecter le parc. Celui-ci semblait calme, tout paraissait normal. Elle s'adossa à nouveau tranquillement contre le chêne en gardant les yeux ouverts toutefois.
La lune était pleine ce qui permettait à Raziel de bien voir le parc. Une ombre cacha un petit moment la lumière lunaire et la jeune française leva rapidement les yeux. Une ombre se rapprochait d'elle mais elle ne fit rien pour l'éviter, sachant très bien qu'elle n'aurait pas le temps d'y échapper.
Une créature humanoïde semblable à celle qui l'avait sauvez la veille la prit par les épaules et la propulsa à trois ou quatre mètres du chêne et elle atterrit plus près du lac. Elle laissa échapper un cri de douleur, elle avait l'impression que sa poitrine la brûlait deux fois plus douloureusement que d'habitude.
Elle roula sur le sol dur et glacé avant de s'immobiliser les yeux fermés, tentant vainement d'apaiser la douleur. La créature vint vers elle et la prit par la gorge pour la soulever. Raziel se retrouva bientôt suspendue à cinquante centimètres du sol.
: Que lui as-tu fait ? Cracha la créature d'une voix dure.
: A… qui ? Demanda difficilement Raziel.
: Ne te moque pas de moi ! Cracha la créature avec un rictus haineux. Que lui as-tu fait ?
Raziel fronça les sourcils d'incompréhension et sa vue se fit trouble. La créature vit le voile de douleur dans les yeux de l'humaine et elle hésita sur la conduite à tenir. « Une simple humaine ne peut infliger de telles blessures… Même les Anges sont incapable de blesser un être de la sorte… »
Sang relâcha un peu la pression de sa main sur le cou de l'humaine, hésitante. Des cris se firent entendre dans le château et elle se tourna vers celui-ci.
Des humains avançaient vers elles, tenant leurs baguettes magiques en avant, prêts à attaquer. Sang fronça les sourcils et reporta son attention sur Raziel. Celle-ci la regardait avec perplexité ce qui agaça un peu plus la démone.
L'un des humains cria une formule magique et un sortilèges passa juste à côté de la démone rouge sang. Renonçant à l'idée de tous les affronter, elle lança un dernier regard à Raziel avant de la projeter dans les airs sans même regarder où elle atterrirait.
Sang bondit vers les arbres les plus proches et fila vers la lisière de la forêt avant de disparaître dans les ombres de celle-ci.
Raziel sentit qu'on la projetait en l'air et elle entendit les professeurs et ses amis lui crier quelque chose mais elle ne compris pas quoi. L'attaque inattendue de cette créature l'avait passablement déstabilisé et épuisée.
Elle se sentit retomber et elle tomba dans le lac glacial. Surprise, elle en perdit son oxygène et elle se sentit glisser vers l'inconscience. Quelque chose plongea à côté d'elle et on la remonta vers la surface. A demi consciente, elle ne fit aucun effort pour aider son sauveur.
Elle fut de nouveau à l'air libre et elle respira très faiblement l'oxygène qui lui manquait. Elle entendait les autres s'agiter autour d'elle mais sa vue était trop brouillée pour qu'elle puisse distinguer quoi que ce soit. La dernière chose qu'elle discerna avant de s'évanouir fut la tache blanche qu'était la lune sur la voûte céleste nocturne.
: Raziel ! Réveille-toi, supplia Raphaël à genou près de sa sœur.
La jeune française était inconsciente devant eux, ruisselante de gouttes d'eau glacée, et elle semblait plus pâle que d'ordinaire. Dumbledor inspecta le parc mais tout était redevenu normal.
: Emportez-la à l'infirmerie, ordonna Dumbledor au professeur Mc Gonagal.
: Oui, Dumbledor, répondit la directrice adjointe.
Minerva fit léviter la serpentard inconsciente et se dirigea à pas pressés vers le château, suivie par le groupe d'amis de la jeune française. Dumbledor se tourna vers Rogue.
: Trouvez les fantômes et dite leur de surveiller le parc à tour de rôle, lui dit le directeur.
: Oui…
Rogue partit sur le champ. Un groupe d'élèves de serpentard alla vers le lac et Pansy, qui les menait, fit semblant de s'évanouir. Tout le groupe ricana sous les yeux coléreux des gryffondor restant.
: Rentrez tous au château, ordonna Dumbledor d'une voix cassante au groupe de serpentard.
Ceux-ci partirent sans protester, perdant subitement leurs sourires idiots.
: Rentrez tous, répéta Dumbledor d'un ton plus conciliant à tous les autres élèves.
Tout le monde rentra au château, élèves comme professeurs.
Pomfresh s'affairait autour de Raziel avec une énergie débordante. La jeune française était aussi pâle qu'un linge et complètement glacée. Pomfresh faisait son possible pour remettre d'aplomb la serpentard mais il n'y avait rien à faire, elle n'y parvenait pas.
L'infirmière de Poudlard abandonna finalement et elle alla dans son bureau pour réfléchir à la question plus posément. Ne trouvant aucune solution, elle ressortit de son bureau et se dirigea droit sur Harry et Hermione.
: Asseyez-vous, tous les deux, vous tremblez, reprocha doucement l'infirmière inquiète.
Harry et Hermione s'exécutèrent sans un mot, les yeux fixés sur Raziel. Draco vint à côté de Harry et lui pressa tendrement l'épaule d'une main légère pour essayer de le rassurer. Raphaël penché au dessus de sa sœur, répétait inlassablement les mêmes mots.
: Raziel ! Raziel, réveille-toi ! Raziel ! Raziel !
Fleur s'approcha du jeune français et elle prit l'une de ses mains dans les siennes, comprenant parfaitement ce qu'il ressentait. « Si Raziel meurt, nous ne pourrons pas arrêter Voldemort… Et Raphaël ne supporterait pas la mort de sa sœur… » Fleur poussa un gros soupir, elle aussi inquiète.
Ginny sursauta quand la porte s'ouvrit brusquement et ils se tournèrent tous vers Dumbledor. Celui-ci alla directement vers le lit de l'inconsciente et il interrogea Mc Gonagal du regard. La directrice des gryffondor était restait dans un coin de la salle sans rien dire, très inquiète pour le futur. Elle secoua négativement la tête à l'intention de Dumbledor avant de replonger dans ses réflexions.
Le directeur fronça les sourcils et il prit une chaise pour s'asseoir, attendant que la petite fille d'Alquia se réveille.
Sang entra dans la Cabane Hurlante en étant beaucoup moins en colère. En fait, elle se demandait si elle n'avait pas mal réagis à la situation. « Ma réaction était trop impulsive… Cela ne doit pas se reproduire… »
Elle pénétra dans le salon. Magenta était toujours étendue au sol, Carmin à ses côtés. La cheftaine s'approcha de ses deux compagnons, une lueur alarmée dans les yeux.
: Alors ? Demanda-t-elle à Carmin.
: Toujours rien… Où était-tu ? Répondit le démon noir.
: A… A Poudlard…
: Tu n'as rien fait que nous pourrions regretter au moins ? Demanda Carmin avec appréhension.
: On verra, répondit durement Sang, agacée. Pourquoi n'est-elle pas encore guérie ?
: J'ai essayé mais ça ne marche pas… Son état n'est pas pire mais il ne s'améliore pas non plus… Je trouve cela inquiétant, ajouta Carmin d'une voix abattue.
: Monte la dans notre chambre, s'il te plait, je dois réfléchir…
Carmin obéit tout de suite et il souleva très précautionneusement Magenta avant de monter à l'étage pour l'installer dans leur lit.
Sang resta dans le salon jusqu'à l'aube, cherchant la solution à ses problèmes sans parvenir à la trouver.
Le deux novembre, les cours avaient repris et Raziel était toujours inconsciente. Harry et Dracon observaient Hagrid qui essayait d'attirer une licorne plus farouche que les autres.
: Tu crois qu'elle va bientôt se réveiller ? Demanda Harry en chuchotant d'une voix inquiète.
: Je ne sais pas… Qu'est-ce qui t'inquiète, Harry ? Répondit Draco avec une pointe d'étonnement.
: Raphaël ne va pas bien du tout depuis que Raziel est inconsciente. Ginny m'a dit ce matin qu'on pourrait facilement le prendre pour un zombie en cours…
: Je vois… Dumbledor t'a dit qu'elle était cette… chose qui l'a attaqué ? Poursuivit Draco, les yeux braqués sur la fière licorne.
: Non, il n'a rien dit à personne…
Ils se turent à l'approche de la fin du cours et bientôt, Hagrid leur donna deux rouleaux à faire sur les licornes pour le prochain cours.
Les élèves se dirigèrent vers le château en silence. Pansy passa devant Harry et Draco et elle adressa à ce dernier un regard haineux. Surpris, Draco s'arrêta un petit instant.
: Qu'est-ce qu'il y a, Drac ? Lui demanda Harry.
Draco ne répondit pas tout de suite et il continua à observer Parkinson. Hermione arriva à leur hauteur et elle s'approcha d'eux en voyant l'immobilité de Draco.
: Ca va, Draco ? Fit-elle avec curiosité.
Celui-ci ferma les yeux et les rouvrit avant de répondre.
: Oui, oui, ça va…
Il leur adressa un sourire et partit vers le château. « La lettre… j'avais oublié la lettre de mon père… Je devrais peut-être la lire. Peut-être que c'est important… » Draco monta les marches devant l'entrée du château sans réellement s'en rendre compte, trop absorbé par ses réflexions.
« Venant de lui, ça m'étonnerai que ce soit important… Oh et puis merde ! Je me fiche de ce qu'il peut bien dire ou faire ! Il ne fais plus partit de ma famille ! Non, mieux, je ne fais plus partit de cette famille absurde ! »
Draco eut un pincement au cœur en pensant « Je dois les oublier, mon avenir est ailleurs… »
A la fin de l'après-midi, Dumbledor reçu une lettre cacheté en provenance du ministère de la magie anglais.
Cher Dumbledor,
Je suis au regret de vous informer que la réunion n'aura pas lieu. De nouvelles attaques ont eut lieux un peu partout en Europe et les Amériques commencent elles aussia être touchées par la noirceur de Lord Voldemort.
Nous sommes donc obligés d'abandonner l'idée d'une telle réunion, la sécurité des ministres primant sur le reste des priorités.
Avec mes salutations distinguées,
Cornélius Fudge.
Le directeur de Poudlard fronça les sourcils, surpris par ce revirement de situation. Il se leva et alla à la fenêtre pour réfléchir. « Annulée ? Tout devient plus compliqué de jour en jour… Si au moins Raziel était réveillée… »
Fumseck poussa un cri sur son perchoir et Dumbledor lança un regard intrigué à son phoenix.
: Et bien, Fumseck, que t'arrive-t-il ? Demanda le directeur à son vieux compagnon ailé.
Le phoenix s'agita sur son perchoir avant de prendre son envol et de sortir par la fenêtre ouverte. Dumbledor le regarda faire sans comprendre puis reprit le fil de ses pensées. « Je me demande qu'elle était cette créature… Ce n'était pas un animal et pourtant… Cela ne ressemblait à rien que nous ayons déjà vu… »
Dumbledor poussa un soupir mi-résigné, mi-exaspéré. Il retourna à son bureau et s'assit. Il était en train de relire la lettre du ministre lorsqu'on frappa à la porte de son bureau.
: Entrez ! Fit distraitement le directeur pensif.
La porte s'ouvrit et Mc Gonagal entra dans le bureau avec un léger sourire aux lèvres. Dumbledor lui fit signe de s'asseoir mais elle refusa d'un signe de tête et prit la parole.
: Dumbledor, elle s'est réveillée, l'informa la directrice des gryffondor.
: Ah ! Très bien, répondit Dumbledor en se levant.
Le directeur fit le tour du bureau et se dirigea vers la porte.
: Venez.
Mc Gonagal lui emboîta le pas et ils se dirigèrent ensemble vers l'infirmerie de Poudlard.
Raziel avait ouvert les yeux avec quelques réticences, la lumière déclinante du soleil lui faisant horriblement mal aux yeux. Elle tourna la tête pour rencontrer le visage anxieux de son frère penché sur elle.
: Raziel ! Ca va ? Demanda Raphaël à sa sœur, alertant les autres de son réveil.
: Ca va, petit frère, répondit la jeune française avec un sourire.
Elle se redressa dans son lit, adoptant la position assise. Hermione et Fleur s'approchèrent immédiatement, suivies par Draco, Harry et Ginny.
: Comment te sens-tu ? Demanda la demi vélane à son amie.
: Je vais bien Fleur, je me sens en pleine forme, répondit Raziel avec une grimace mi-amusée, mi-agacée.
Elle repoussa la couverture de son lit et se prépara à se lever quand Pomfresh apparut à la porte de son bureau.
: Je ne vous conseille pas de vous lever, jeune fille. Vous devriez vous reposer, avertit l'infirmière.
Raziel lui adressa un sourire désolé avant de se lever du lit. Pomfresh revint en maugréant dans son bureau, une lueur résignée dans les yeux.
Raziel adressa un sourire aux autres en les faisant reculer pour fermer le rideau de son lit. Elle se changea et remit son ensemble préféré : le blanc en cuir. Elle repoussa le rideau juste au moment ou Dumbledor et Mc Gonagal entraient dans l'infirmerie. Le directeur s'approcha de la serpentard avec un certain soulagement dans le regard.
: Vous êtes réveillée. Bien, commença Dumbledor. Je dois vous informer que la réunion entre les ministres est annulée, nous restons donc ici demain…
: Annulée ? Le coupa Harry. Pourquoi ?
: C'est trop risqué, semble-t-il, répondit Dumbledor. Il faut que tu comprennes, Harry, et toi aussi Raziel, que Lord Voldemort va étendre sur le monde sorcier sa noirceur et sa haine. Il n'aura de cesse de terroriser les sorciers du monde entier…
: Je croyais qu'il voulait nous tuer en priorité, lui fit remarquer Raziel avec étonnement en désignant Harry et elle-même.
: Oui, mais ses nouveaux pouvoirs doivent lui monter à la tête, répondit Dumbledor. Et puis, il me semble qu'il a déjà tenté de vous tuer plus d'une fois, Miss Riel…
: Dumbledor, intervint Mc Gonagal, pensez vous que le seigneur noir s'en prendra aux élèves de l'école ?
: Il l'a déjà fait, Minerva, répondit Dumbledor, las.
Les autres observèrent le directeur et il leur apparut en cet instant plus vieux que n'importe quel homme sur terre.
Raziel toussota pour faire diversion et les têtes se tournèrent vers elle. Elle leur adressa un sourire rassurant.
: Qu'est-ce qui te fait sourire ainsi, Raziel ? Demanda Ron en entrant dans l'infirmerie.
: Quoi qu'il arrive, je sais que nous parviendrons à vaincre Voldemort, répondit Raziel en fixant Harry.
: Pourquoi en es-tu aussi certaine ? Lui demanda le survivant.
: Parce que je refuse que celui qui a tué tant de gens reste impuni, mon cher Harry, répondit Raziel avec un sourire confiant.
Ils regardèrent leur amie avec étonnement et un zest de confiance. Dumbledor, lui, souriait tout comme Mc Gonagal. Les paroles de la jeune française avaient un peu apaisées les doutes et les craintes du directeur de Poudlard.
: Bien, je vous laisse à vos occupations, fit Dumbledor avant de sortir, suivit par Mc Gonagal.
: Tu es sur que ça va ? Demanda Raphaël à sa sœur.
: Très bien, petit frère, répondit sa sœur. Cesse de te faire du mauvais sang pour moi…
Raphaël adressa un sourire contrit à Raziel, sachant parfaitement qu'il se conduisait parfois comme une mère poule avec sa sœur. Et d'ailleurs, c'était réciproque.
: Que diriez-vous d'une balade dans le parc ? Lança soudain Ginny avec enthousiasme.
Des sourires apparurent sur les lèvres de ses amis et c'est Harry qui répondit.
: Super idée ! S'exclama le survivant en traînant Draco vers la porte de l'infirmerie.
Le serpentard blond lança un regard mi-amusé, mi-désespéré aux autres et ceux-ci les suivirent en riant doucement, eux aussi amusés.
Sang était resté au chevet de Magenta toute la nuit et toute la journée. Elle avait essayé de guérir son amour sans y parvenir. Frustrée, elle restait assise à côté du lit de Magenta en lui serrant la main avec inquiétude, le regard fixe.
Carmin entra dans la chambre en faisant le moins de bruit possible. Il alla vers Sang et lui murmura à l'oreille :
: L'espion est de retour.
Sang sursauta et tourna la tête vers lui avec un rictus de rage.
: Où est-il ? Demanda-t-elle d'une voix hargneuse.
: Il est dans le village sorcier…
: Laissons-le pour l'instant, je m'occuperai de lui plus tard, fit Sang en reposant son regard sur Magenta.
: Mais…
: Carmin ! Nous devons d'abord trouver le moyen de guérir Magenta, le coupa Sang.
: Oui, excuse-moi. Tu as raison, reconnu Carmin avec un regard triste pour Magenta.
Ils se regardèrent un moment puis Carmin repartit au rez-de-chaussée, frustré d'être aussi impuissant.
Draco observait les nuages bas menaçants qui glissaient sur le ciel bleu azur. Il s'était installé au pied du chêne qui était finalement devenu leur lieu de rassemblement coutumier.
Il tenait nerveusement la lettre de son père entre ses doigts, hésitant à l'ouvrir ou non. « On est le 4 novembre. Demain aura lieu la première réunion de l'AD… » Draco regarda les nombreuses tours du château avant de reporter son regard sur le lac paisible.
Il froissa légèrement la lettre sans s'en rendre compte, repensant à sa mère. « Comme j'aimerai que vous soyez à côté de moi pour m'aider, mère… » Des larmes lui brouillèrent la vue et il les chassa rageusement avant de se lever. « Je dois être fort… »
Il retourna vers le château en rangeant la lettre dans l'une des poches de sa robe de sorcier. Il allait rentrer quand il entendit une bagarre pas loin. Il se tourna vers la source du bruit et s'en approcha rapidement.
Près de la rive du lac, il découvrit Pansy en train de s'en prendre à Raphaël, Hermione et Ginny avec l'aide de Crabbe et Goyle.
Il courut dans leur direction, la colère couvant en lui. Il arriva juste à temps pour retenir le bras de Crabbe qui s'apprêtait à frapper Ginny.
: Arrêtez ça tout de suite ! Cria le préfet en chef des serpentard, hors de lui.
Les trois serpentard s'immobilisèrent en l'entendant et ils se tournèrent vers lui.
: Tiens, tiens. Mais qui voilà ? Fit Pansy avec un petit ricanement mauvais. Ne serait-ce pas bébé Draco ?
: Tais-toi, Pansy ! J'enlève 20 points à serpentard pour ce que vous venez de faire, cracha haineusement Draco.
: Toi ? Nous enlever des points ? Fit Pansy avec un sourire mauvais.
Draco l'ignora et il entraîna ses trois amis un peu plus loin. Pansy ne fit rien pour l'en empêcher et elle lança méchamment :
: Bébé Draco se sent seul depuis la mort de sa maman ?
Draco se figea et les autres le regardèrent bizarrement en entendant cela. Le préfet en chef des serpentard vint se planter devant Pansy.
: Comment… Comment sais-tu, langue de vipère ? Demanda Draco d'une voix ou la colère n'avait d'égale que la tristesse.
Pansy se contenta de rire avant de s'éloigner, Crabbe et Goyle dans son sillage.
Draco ferma les poings de rage, totalement impuissant. « Si je m'écoutai, j'effacerai ce sourire stupide que tu affiches sans cesse depuis que tu crois diriger les serpentard… » Le blond souffla profondément pour se calmer.
Hermione s'approcha de lui et lui posa une main sur l'épaule.
: C'est vrai ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante. Ta mère… est morte, Drac ?
: Oui, répondit le préfet en chef d'une voix douloureuse, les yeux rivés au sol.
: Je suis désolée, fit Hermione, peinée pour leur ami. Viens…
Elle entraîna le serpentard vers le château accompagnée de Ginny et Raphaël. Ginny lança un regard incrédule à Hermione et celle-ci soupira. « Sa mère… morte. Mais comment ? Je ne comprends pas, les Malfoy sont l'une des familles sorcières les plus puissantes… »
Ils arrivèrent au château alors que le ciel se teintait de rouge.
Hermione avait conduit Draco au salon réservé aux préfets en chef. Ginny, malgré les bleus qui commençaient à la lancer, alla chercher le reste de leur groupe.
Raphaël aida Hermione à installer Draco dans l'un des fauteuils, le blond ne réagissait plus à rien, perdu dans ses souvenirs. Hermione pria pour que Harry arrive bientôt, sachant que le survivant serait le seul à pouvoir réconforter Draco.
Hermione et Raphaël s'installèrent sur le canapé en face de Draco, observant leur ami sans pouvoir le réconforter.
Ginny arriva enfin accompagnée de Harry, Ron et Fleur. Celle-ci se dirigea vers Raphaël, inquiète pour le frère de son amie. Harry alla droit sur Draco et il le prit simplement dans ses bras, devinant que le serpentard blond ne voudra pas parler de sa mère avant qu'il ne soit prêt.
Ron rejoignit Hermione et il lui demanda ce qu'il s'était passé précisément mais elle n'eut pas le temps de répondre, Raziel venait d'arriver.
La dernière venue se dirigea droit sur son frère et elle demanda à Raphaël si il allait bien.
: Je vais bien, juste quelques bleus…
Raziel l'observa attentivement et elle fit de même avec Ginny et Hermione avant de se calmer un peu. Cette dernière avait rougis ce qui fit sourire Ginny.
: Que s'est-il passer ? Demanda Raziel.
Comme personne ne répondait, elle se plaça devant Draco et Harry.
: Drac, dis-moi ce qu'il s'est passé…
: Raziel, ce n'est pas le moment, commença Harry, il…
: Non, laisse Harry, le coupa Draco avant de se tourner vers Raziel. Pansy les a attaqué alors que je passais par là. Je suis intervenu et elle m'a parlé de… ma mère, termina le serpentard en baissant la tête.
Raziel fronça dangereusement les sourcils, essayant difficilement de se contenir. N'y tenant plus, elle explosa :
: Cette vipère ! Cria Raziel, hors d'elle. Elle est allait trop loin cette fois !
Raziel sortit comme une tornade, visiblement très remontée. Les autres ne comprirent pas ce qu'elle entendait par 'cette fois' et ils la suivirent précipitamment, même Draco, voulant empêcher à leur amie de faire une bêtise.
Raziel marchait au pas de course. « A cette heure-ci, ils doivent être dans la Grande Salle pour le dîner… »
Elle se dirigea vers les grandes portes de la salle et les ouvrit violemment. Le silence l'accueillit dans la salle pas tout à fait pleine. Certains professeurs déjà présents la regardèrent avec curiosité.
Elle se dirigea vers sa table et repéra Pansy parmi les élèves de sa maison. Elle alla directement vers elle et lui murmura d'une voix rageuse :
: Toi et moi, dans le parc à 11h00 !
Tous les serpentard l'entendirent alors que les élèves des autres maisons tendaient les oreilles pour entendre ce qu'elle disait. Pansy était piégée. Si elle ne relevait pas le défi devant tous ceux qui les observaient, elle pouvait dire adieu à son autorité sur les serpentard.
D'un autre côté, elle soupçonnait fortement Raziel d'être plus forte qu'elle. Indécise, Pansy hésita avant de répondre finalement :
: J'y serais…
: Parfait, Vipère ! Cracha Raziel avant de s'éloigner.
Elle sortit de la salle et alla vers la porte d'entrée du château, plutôt impatiente de remettre Pansy à sa place. Les autres arrivèrent enfin dans le hall d'entrée du château et ils rejoignirent Raziel à la porte d'entrée.
: Raziel ? L'appela Fleur. Qu'as-tu fait ?
: Ce qu'il fallait, répondit la française aux cheveux bleu clair.
Elle leur adressa un sourire malicieux avant de sortir dans le parc. Ils la suivirent, intrigués par son comportement. Raziel se dirigea vers leur chêne et elle s'y installa dans le but d'attendre son adversaire. Les autres la regardèrent faire sans comprendre et Draco allait parler quand un groupe de serpentard sortit du château à la suite de Pansy.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour voir arriver des élèves des autres maisons voulant assister à l'affrontement. Raziel sourit et elle se leva pour accueillir son adversaire en gardant son sourire.
: Bien, tu es venue, fit Raziel. Que préfères-tu, avec ou sans l'aide de la magie ?
: Je ne te fais pas suffisamment confiance pour envisager un duel de magie avec toi, Miss Ange ! Cracha Pansy avec dégoût.
: Comme tu voudras, Vipère, répondit calmement Raziel. Nous réglerons donc cela à l'ancienne…
: Je t'attends, murmura Pansy d'une voix doucereuse.
Parkinson recula vers une surface plus plane du parc et Raziel la suivit. Les deux adversaires furent bientôt entourées par les autres élèves qui formaient une sorte d'arène au centre de laquelle se tenaient Raziel et Pansy. Au premier rang se tenaient les amis respectifs des deux antagonistes.
: Quand tu veux, fit moqueusement Raziel.
Pansy ne répondit pas et elle s'élança sur Raziel. Celle-ci esquiva l'attaque grossière sans problème avec un sourire condescendant. Pansy poussa un grognement de rage et elle revint à la charge avec une approche plus subtile. Elle balança son poing gauche droit dans la figure de Raziel pour faire diversion tandis que de l'autre, elle frappa les côtes de celle-ci. Raziel parvint à éviter le poing se dirigeant vers sa tête mais elle reçue l'autre de plein fouet.
La jeune française en perdit son souffle. Les amis de Pansy ricanèrent et elle en profita pour attaquer dans la foulé : elle balança un autre coup de poing. Raziel l'évita sans trop de mal sauf pour ses côtes douloureuses. Elle attendit que Pansy revienne vers elle pour passer à l'action. Alors que son ennemie courrait vers elle à toute vitesse, elle décocha un coup de pied fulgurant juste sur sa trajectoire et Pansy se plia en deux sous le choc.
La prétentieuse serpentard tomba à genou en essayant de retrouver son souffle, les yeux agrandis par la surprise. Raziel attendit qu'elle se relève pour poursuivre le combat. Pansy se jeta furieusement sur la française et la prit par les épaules avant de passer derrière elle pour l'étrangler. Les élèves s'agitèrent. Il n'avait jamais était question d'un combat à mort…
Raziel fronça les sourcils avant de perdre peu à peu son accès à l'oxygène. Elle agrippa les bras de Pansy devant son cou et la tira en même temps qu'elle se penchait en avant. Parkinson passa par-dessus la française et elle fit un court vol plané avant d'atterrir durement sur l'herbe desséchée du parc. Il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits puis elle se releva, prête à revenir à la charge.
Raziel lui adressa un sourire moqueur et Pansy s'élança vers elle, excédée. Elle ne finit cependant pas sa course effrénée, les professeurs étant arrivés pour stopper le combat. Rogue attrapa Pansy par le bras et la retint fermement tandis que Mc Gonagal signifiait à Raziel de ne plus bouger en posant une main sur son épaule.
Dumbledor arriva à son tour et il regarda les deux élèves avec une pointe d'exaspération.
: Bien, vous serez toutes les deux mises en retenue, commença le directeur. Professeurs, trouvez quelque chose à faire à nos deux punies…
Les deux professeurs hochèrent la tête et Dumbledor reprit la parole.
: Vous autres, dit-il en regardant les élèves, retournez au château. Harry ? J'aimerais que toi et tes amis vous veniez dans mon bureau tout de suite à l'exception de vous Miss Riel…
: Oui, professeur, répondit Harry avec un regard en biais pour Raziel.
Celle-ci avait hoché la tête et elle regarda ses amis partir vers le château en compagnie de Dumbledor. Mc Gonagal toussota, ramenant l'attention des deux élèves et de Rogue sur elle.
: Pour ma part, je n'ais rien à leur faire faire, fit la directrice des gryffondor avec un regard interrogateur pour Rogue.
: En vérité, moi non plus, Minerva, fit Rogue en lui rendant son regard.
: Eh bien… Que va-t-on leur faire faire comme punition, dans ce cas ? Demanda Mc Gonagal.
: Peut-être que Hagrid a besoin d'aide, suggéra Rogue, pensif.
: C'est une bonne idée ! Répondit la directrice des gryffondor. Suivez-nous…
Ils se dirigèrent tous les quatre vers la cabane d'Hagrid, Pansy lançant des regards meurtriers à sa rivale. Ils arrivèrent devant la cabane et frappèrent à la porte. La lumière éclairait l'intérieur de la cabane et le chien d'Hagrid aboyait avec moins d'ardeur que d'habitude. Ils entendirent des bruits de pas lourds et la porte s'ouvrit sur un Hagrid apparemment fort occupé.
: Vous désirez ? Demanda le semi géant, les sourcils légèrement froncés.
: Nous avons là deux élèves qui doivent faire une retenue, expliqua Rogue. N'ayant rien à leur faire faire, nous nous demandions si vous aviez besoin d'aide pour vos… travaux, fit Rogue avec hésitation.
: Hum… Ma foi, ce ne serait pas de refus, fit Hagrid en réfléchissant. Entrez ! Dit-il aux deux élèves avant de se tourner vers ses deux confrères. Merci, je vais m'en occuper…
: Bien, répondit Mc Gonagal. A plus tard…
Les deux professeurs s'éloignèrent en discutant tandis que les deux élèves rentraient dans la cabane. Hagrid referma la porte et leur fit signe de s'asseoir. Raziel s'assit avec reconnaissance tandis que Pansy observait le mobilier de la cabane avec répugnance. Elle resta debout, hautaine.
: Une retenue, alors...
Hagrid réfléchissait en observant les deux élèves. « Il y a bien ce petit problème à régler dans la forêt, mais je ne suis pas sur qu'elles en soient capables sans mon aide… Pourtant cela me rendrait vraiment service… » Hésitant, il observa les ombres de la forêt. « Raziel serait sans doute en danger là-bas… Je risque d'avoir des problèmes s'il lui arrive quelque chose. Non, rien de réellement dangereux ne rode dans la forêt en ce moment… » Il reposa son regard sur les deux élèves qui le fixaient. « C'est décidé… »
: Eh bien, je pense avoir trouvé, fit Hagrid avec un sourire engageant.
: Ben, l'était temps ! Murmura Pansy d'une voix amère.
: Vous allez vous rendre dans la forêt interdite, commença Hagrid avant d'être interrompu par Pansy.
: Non mais ça va pas ? Vous êtes dingue ou quoi ? S'exclama la serpentard, paniquée.
: Eh bien, Vipère, fit Raziel pour venir en aide à Hagrid. On a peur de quelques arbres ?
: Certainement pas, répliqua Pansy d'une voix chargée de haine contenue.
Hagrid lança un regard mi-surpris, mi-reconnaissant à Raziel avant de poursuivre.
: Bien. Récemment, une licorne s'est égarée dans la forêt. Elle a été blessée par une créature que je ne connais pas. Le problème, c'est qu'elle refuse que je l'approche. Peut-être que si vous y alliez, elle vous suivrait…
: Blessée par quoi ? Demanda Raziel avec une légère inquiétude.
: Je n'en sais rien, Raziel, répondit sincèrement le semi géant. Toujours est-il que cette créature n'est plus dans la forêt donc vous ne risquez rien. La licorne vous suivra sans doute plus volontiers que moi…
: Et où doit-on la conduire ? Demanda Pansy avec un regard narquois pour Raziel.
: Ici, conduisez-la ici, ensuite je me chargerai de la soigner, répondit Hagrid.
Hagrid les observa un instant se défier du regard avant de terminer :
: Vous n'aurez qu'à suivre la piste qui va vers le nord. Allez-y maintenant. Et soyez prudentes…
Elles sortirent et Hagrid retourna près du feu. Il mit de l'eau à chauffer et s'approcha de son gros chien noir afin de le soigner.
: On dirait que toi aussi tu as eut à faire à cette créature, mon pauvre Crockdur…
Dumbledor était à son bureau et observait les personnes devant lui avec gravité.
: Il faut que vous sachiez que je me suis renseigné sur la créature qui a attaqué Raziel, fit le directeur.
: Et qu'avez-vous trouvé ? Demanda Harry alors que Raphaël fixait intensément le directeur de Poudlard.
: Eh bien, il est là le problème, soupira le directeur. Je n'ais rien trouvé…
: Qu'est-ce que cela signifie ? Demanda Mc Gonagal avec anxiété.
: Eh bien… Je penses que cela signifie que Raziel n'a pas eut à faire à une créature de notre monde, répondit Dumbledor, perplexe à cause de ses propres mots.
: Alors nous serions face à des créatures envoyez par Lord Voldemort ? Demanda Fleur en réfléchissant.
: Exactement, Miss Delacour, exactement, répondit Dumbledor avec un sourire.
Ils se regardèrent tous un moment, soit incrédules, soit légèrement désespérés par la tournure que prenait les évènements. Fumseck poussa son cri aux notes d'espérance, attirant leur attention.
Le phoenix de Dumbledor déploya ses ailes et brassa l'air durant quelques secondes avant de s'envoler de son perchoir pour sortir par la fenêtre. De nombreuses paires d'yeux suivirent le vol du phoenix sur le bleu sombre du ciel nocturne.
La forêt, plongée dans la pénombre de la nuit, résonnait de bruits inquiétants. Les branches craquaient sous l'action du vent, les volatiles noctambules poussaient leurs cris stridents sous la frondaison des arbres serrés et même les feuilles mortes semblaient revivre quelques minutes, juste le temps de participer à l'ambiance sonore de la forêt endormie.
Raziel et Pansy avançaient sur la piste à peine distinguable sous l'épaisse couche d'humus qui couvrait le sol de la forêt interdite. Munies d'un lampion, elles avançaient lentement sous les branches des arbres.
: Quand je pense qu'il a osé nous envoyer dans cette putain de forêt par les temps qui courent ! Chuchota rageusement Pansy en suivant Raziel.
: Ferme-la ! Lui intima Raziel, exaspérée. Si tu n'avais pas fait l'imbécile, nous n'en serions pas là !
: Oh, toi ça va, Miss Ange ! Tu te crois meilleure que les autres, peut-être ?
: Au moins, je ne suis pas une vipère, moi… Répliqua Raziel avec acidité.
: Garce, tu vas ravaler tes paroles ou je…
: La ferme ! Ordonna Raziel alors qu'un cri aigu et strident inhumain transperçait la forêt toute entière.
Elles s'arrêtèrent. Pansy se sentit pâlir et Raziel retint son souffle un instant, un peu inquiète malgré elle. Elle reprit leur marche et Pansy la suivit de près.
Les ombres qui s'étendaient derrière les arbres prenaient des teintes différentes selon leur orientation. Certaines affichaient des reflets violets, d'autres gris anthracite ou même bleus et certaines même se voyaient affublées de reflets presque argentés quand la lumière le permettait.
Les arbres sombres étaient plutôt menaçants du fait de ces ombres et de leur imagination. Certains faisaient même penser à quelques vieillards desséchés aux longs bras squelettiques et fourchus pourvus de mains griffues. Raziel frissonna à cette pensée déplaisante et elle accéléra le pas. « Plus vite nous ferons, plus vite nous sortirons… »
: Tu essaies de me semer ? Demanda Pansy d'une voix acerbe.
« Pour un peu, je l'aurais presque oublié, cette buse… » Soupira intérieurement Raziel avant de répondre avec lassitude :
: Plus vite nous ferons, mieux ce sera…
: Mouais, dis plutôt que t'as la frousse ! Ricana Parkinson.
: C'est vrai que t'es une buse, finalement, fit distraitement la française occupée à surveiller les alentours.
: Quoi! S'étouffa Pansy en fermant les poings de colère.
: Bon, tais-toi maintenant, continua Raziel sans vraiment faire attention à elle. Je crois que nous approchons de la licorne en question…
: Ah ! Se moqua l'autre. Et comment le sais-tu, Sherlock Holmes ?
: Regarde à tes pieds, triple buse ! S'énerva Raziel.
Pansy baissa les yeux et vit une flaque d'un liquide assez épais de couleur argentée. Du sang de licorne. Elle releva rapidement les yeux pour constater que Raziel était partie devant sans l'attendre. Elle se pressa de rattraper la française.
: Ne fais pas de bruit, lui dit celle-ci en avançant à pas léger vers un bosquet d'arbres juste devant elles.
Pansy ne répondit pas cette fois-ci, quelque chose avait bougé dans le bosquet. Raziel s'avança lentement et écarta très lentement les quelques branches qui lui empêchaient de voir à l'intérieur du cercle d'arbres.
La licorne était couchée sur le sol, son flanc droit était couvert de sang argenté. Raziel s'approcha doucement pour ne pas l'effrayer. La licorne s'agita nerveusement et du sang suinta de sa vilaine blessure. Raziel lui murmura des mots apaisants et le son de la voix de l'humaine calma peu à peu la fantastique créature. Car fantastique, elle l'était. Cette licorne était plus grande que ses congénères. Son pelage était d'un blanc si intense qu'il en devenait légèrement bleuté et les poils de sa crinière et de sa queue étaient de couleur argent, semblables à deux coulées d'argent liquide.
Raziel s'accroupit devant la magnifique licorne et risqua une caresse sur son cou. La bête renâcla un petit instant puis se laissa finalement faire. Raziel sourit à la licorne blessée, heureuse de pouvoir l'approcher de si près sans risque.
Pansy la regardait faire sans broncher, une pointe de jalousie mordant son cœur. Elle s'approcha à son tour de la licorne mais celle-ci s'ébroua avec force avant de renâcler bruyamment. Pansy fronça les sourcils tandis que Raziel reprenait la parole.
: Ne t'approche pas, Vipère ! Lui ordonna la française. On dirait qu'elle n'apprécie pas les serpents…
: Comme tu veux, Miss Ange, répliqua froidement Pansy avec une main dans sa poche. Je vous attends plus loin…
La serpentard s'éloigna avec un rictus sadique sur le visage et Raziel se préoccupa à nouveau de la licorne, un peu inquiète par l'expression de sa rivale. Elle fit une dernière caresse à la licorne avant de se redresser. « Comment vais-je faire pour lui faire comprendre qu'il faut qu'elle se lève pour nous suivre ? » Se demanda la française en croisant les bras sur sa poitrine.
La licorne se leva d'elle-même pendant que Raziel réfléchissait et celle-ci sursauta quand la licorne lui toucha le dos de ses naseaux. Raziel se retourna et elle caressa le pelage doux de la tête de la licorne. « Et bien, voilà qui règle le problème… Je me demande pourquoi elle s'est levée… »
La licorne secoua la tête. C'est vous qui l'avez suggéré…Raziel fit un bond de trois mètres en entendant cette voix dans sa tête et elle faillit faire une attaque. Elle se calma en fouillant les alentours du regard, essayant de voir qui avait parlé. Je suis juste devant vous… Son cœur rata un battement mais cette fois elle ne fit aucun bond. La jeune française se tourna vers la licorne, stupéfaite.
: C'est toi ? Demanda la française en scrutant la licorne.
Exactement.
: Comment ce fait-il que je puisse t'entendre ? Et que tu me comprennes ? Interrogea Raziel, à deux doigts de se pincer.
Je sens en vous une lumière différente, celle des gardiens célestes… Une force qui n'est pas de ce monde. Je pense que cela est la réponse que vous cherchez…
: Les pouvoirs des Anges ? Murmura Raziel en fixant ses mains.
Anges ? Est-ce ainsi que vous nommez les gardiens célestes ?
: Oui…
Toi qui possèdes leurs pouvoirs, crois-tu pouvoir me guérir ? Fit la licorne en positionnant son flanc déchiré face à la française.
: Laisse-moi faire, répondit Raziel avec un sourire.
Elle plaça sa main sur le flanc douloureux et elle refit appelle aux mêmes forces guérisseuses qu'avant. Sa main devint luminescente et la lumière se transmit au corps de la licorne blessée. La lumière se concentra sur la blessure et lorsqu'elle disparut, Raziel constata que la blessure n'existait plus. La licorne se cabra de contentement. Merci…
: Heu… De rien, répondit Raziel. Mais, dis-moi, qu'est-ce qui a bien pu te faire une telle blessure ?
Je n'ais pas eut le temps de voir, mais j'ai sentit... Et ce n'était pas une espèce connue. La chose qui m'a attaqué m'a parlé…
: Pour te dire quoi ? Demanda la française.
Qu'elle était obligée de faire ça pour sauver l'une des siens…
Raziel ouvrit des yeux ronds tendit qu'une sorte de déclic se faisait dans son esprit : l'attaque de l'Ombrane, l'intervention de l'étrange créature à la peu rouge clair, se fuite, ses paroles…
Raziel fronça les sourcils.
: Je vois… Bien, il faut que je rentre, maintenant, fit Raziel avec un regard dans la direction du château.
Je comprends. Je dois moi aussi partir…
: Est-ce que je te reverrais ? Demanda Raziel, assez triste de devoir quitter la mystérieuse licorne.
Si tu reviens dans l'ombre de la forêt, appelle mon nom et je viendrais. Je me nomme Liëna… Raziel hocha la tête. Au revoir, gardienne… La licorne se cabra une fois encore avant de sortir au galop du bosquet d'arbres. Raziel sortit elle aussi et elle suivit des yeux la licorne jusqu'à ce que celle-ci soit hors de vue. « Gardienne ? Je ne suis pas un Ange… »
: Alors tu l'as soignée ? Demanda Pansy avec un sourire satisfait.
: Oui…
: Parfait, sortons de cette sinistre forêt, alors, fit Pansy en avançant vers le sentier presque entièrement recouvert de feuilles mortes.
Raziel ne répondit pas et suivit la pretencieuse serpentard. Celle-ci était ravie. « Je n'aurais pas à me débarrasser de ce stupide canasson… Tu vas payer cher ton arrogance, Raziel, et tu ne sera plus jamais là pour me défier ! » Pansy jubilait tandis qu'elles avançaient lentement le long de la piste.
La forêt était plongée dans un silence inquiétant et plutôt étouffant. Raziel méditait encore sur la découverte de son nouveau pouvoir. « Est-ce que je peux parler à tous les animaux ? C'est totalement démentiel ! »
Pansy replongea la main dans sa poche et elle caressa son couteau de poche avec un sourire mauvais. Elle joua avec le canif un petit moment, impatiente de le planter dans la chair de la garce qui la suivait…
Sang et Carmin n'en revenait toujours pas.
Même le sang de licorne n'avait aucun effet sur leur amie. Sang était allait exprès dans la forêt pour trouver ce sang aux vertus magiques puissantes. Elle avait blessée une licorne en essayant de ne pas la tuer. La pauvre créature avait tout de même souffert et tous ça pour rien…
Sang avait osé porter la main sur une créature normalement révérée par son peuple et elle se sentait mal à l'aise depuis lors. Et Magenta était toujours gravement blessée.
« Magenta, réveille-toi ! Je t'en pris… » Pensa Sang, au supplice depuis que sa compagne était apparue devant eux couverte de sang…
La réunion dans le Bureau de Dumbledor se pousuivait.
: Pourquoi nous avez-vous demandé de venir dans votre bureau, professeur ? Demanda Hermione au directeur de Poudlard.
: Je dois avouer, Miss Granger, que mon inquiétude est de plus en plus grande concernant Harry et Raziel, fit le directeur de Poudlard en se levant.
Il alla se poster à la fenêtre pour observer le calme qui régnait dans le parc. Son regard glissa sur le lac endormi et il se posa sur la cabane d'Hagrid. La lumière était allumée dans la cabane du gardien des lieux et des clés de Poudlard, ce qui intrigua le directeur. « Je passerais voir Hagrid après cette petite réunion. » Se promis Dumbledor en refaisant face à ses élèves et à Miss Delacour.
: Vous vouliez nous demander quelque chose ? Interrogea la demi vélane.
: Oui, Miss Delacour, répondit Dumbledor en lui adressant un sourire bienveillant. Je souhaiterai que nos deux amis en danger soient plus prudents, fit Dumbledor en posant un regard explicite sur Harry.
: Je vous assure que nous ne le faisons pas exprès, professeur, fit Harry en se ratatinant dans son siège.
: Je veux bien le croire, Harry, mais tu dois comprendre que Voldemort le fera exprès, lui, continua Dumbledor. Harry, nous ne pouvons nous permettre de vous perdre vous et Miss Riel…
: Je… Je sais, professeur, répliqua Harry avec une pointe d'amertume. « Ils ont peur de me perdre simplement parce qu'ils ont peur que Lord Voldemort ne les tus après moi… Parfois j'ais vraiment l'impression d'être un simple et stupide bouclier qui prend les coups… »
: … Tu m'écoutes, Harry ? Demanda Dumbledor en fixant le survivant.
: Désolé, professeur. Vous disiez ?
: Surtout ne pense pas que tu n'es rien pour nous, Harry. Ne vas surtout pas t'imaginer que tu n'es qu'une protection, le rassura Dumbledor.
: Comment savez-vous ? Murmura Harry, surpris.
: Il nous suffit de lire sur ton visage et dans tes yeux, Harry, répondit doucement le directeur en retournant s'asseoir.
Harry fronça les sourcils et il se tourna vers ses amis en quête d'une confirmation. Ils le regardèrent avec des mines sévères et Hermione prit la parole :
: Nous ne voulons surtout pas te perdre, Harry, fit la préfète en chef avec un tremblement dans la voix. Tu es notre ami…
: Je ne m'en remettrais pas, mon vieux, confirma Ron d'une voix enrouée.
: Tu sais bien que je tiens à toi, fit Ginny avec un grand sourire pour le survivant.
: Je ne te permet même pas de douter de moi, Harry, fit Draco avec une pointe de peur dans la voix à l'idée de perdre son survivant.
Harry les regarda en silence. Fleur lui adressa un sourire.
: Tu n'as pas hésité à sauver Gabrielle il y a 3 ans, fit la demi vélane française. Tu es définitivement très important pour moi, Harry…
: Je ne te connais pas franchement bien, mais tu ressembles un peu à Raziel, poursuivit Raphaël un peu timide. Et en cela, je suis sur d'une chose…
: Laquelle ? Demanda Harry, étonnée que leur jeune ami prenne lui aussi la parole pour le rassurer.
: Tu es quelqu'un de bien, Harry. Il ne m'en faut pas d'avantage pour m'attacher à toi, termina le jeune français avec un sourire.
Harry répondit à son sourire, rassuré par leurs paroles. Dumbledor reprit la parole, satisfait :
: Tu vois, Harry… Fais passer le message à Raziel… et vous aussi, ajouta Dumbledor en regardant les autres. Je crains qu'elle ne soit plus tête brûlée que toi, Harry…
: Vous n'avez pas tord, professeur, soupira Raphaël avec une bonne dose de fatalisme et une touche d'humour en levant les yeux au ciel.
Les autres sourirent devant l'exaspération de leur ami et Dumbledor fit de même. « Tête brûlée… » Se répéta le directeur en observant une fois de plus la cabane de Hagrid. Il eut un drôle de pressentiment et décida d'écourter cette réunion improvisée.
: Soyez prudents, termina Dumbledor avant de se lever en leur faisant signe qu'ils pouvaient prendre congé.
Ils sortirent du bureau et Harry resta à la traîne. Une fois les autres sortit, il se tourna vers Dumbledor.
: Merci, professeur, fit le survivant avec sincérité avant de s'en aller à son tour.
Dumbledor le regarda partir avec un sourire aux lèvres, content d'avoir pu aider le survivant. Son regard passa sur la cabane de Hagrid et il se dépêcha de prendre sa cape avant de sortir à pas pressés pour se rendre chez le gardien des lieux et des clés de Poudlard.
Les arbres se faisaient de plus en plus espacés et Pansy décida de passer à l'action avant qu'elles n'atteignent la lisière de la forêt.
Elle ralentit l'allure pour que Raziel soit à sa hauteur et elle se fit dépasser. Raziel la laissa faire et elle ne comprit que trop tard son erreur. Pansy s'était jetée sur elle par derrière, la maintenant en place d'un bras passé autour de la cou.
: Mais que...
De l'autre main, Parkinson avait attrapé son canif. « Si je ne suis pas assez forte pour t'affronter à la magie, tu n'es pas assez forte pour me résister au couteau… » Pensa Pansy avec une certaine fierté. Elle ouvrit le couteau et frappa Raziel au côté droit.
Raziel sentit la lame s'enfoncer dans sa chair avec stupéfaction. La douleur cuisante qui lui vrilla le côté droit la fit haleter et sa surprise était telle qu'elle ne réagit pas. Seconde erreur…
Pansy retira la lame sans ménagement et elle se recula un peu. Elle enfonça une seconde fois la lame dans la chair de Raziel, dans le dos au niveau du poumon droit. Raziel sentir les tissus se déchirer et elle entendit Pansy lui cracher :
: J'espère que tu éviteras de me défier à l'avenir, ou je serais moins clémente…
Pansy la lâcha et elle s'effondra sur le tapis de feuilles mortes. Elle regarda la serpentard s'éloigner d'elle avec colère pour sa propre stupidité et rage pour s'être faite attaquer dans le dos.
Raziel expulsa l'air de ses poumons défaillants avec un sifflement. Sa vue se brouilla et elle ne distingua bientôt plus qu'une mosaïque de couleurs informes. A bout de force, elle s'évanouit au milieu de la piste. Les feuilles mortes qui l'entouraient avaient une teinte rouge sang…
A suivre !
Bises,
Lumenor.
