Et de 15 ! Le scénar se précise un peu plus ici mais j'en garde encore pas mal pour la fin !

Je poste en coup de vent donc je réponds vite. Enfin, du moins j'essais…

Réponse à POH : J't'adore toi ! Et oui, il y a bien un scénar qui va venir petit à petit jusqu'au troisième tome de cette histoire. C'est vrai qu'Hermione et longue à la détente mais bon, Raziel n'est pas mieux de son côté ;). Mais de toute façon, je leur réserve une histoire bien particulière à toutes les deux… Le sang de licorne c'est encore pour plus tard :). C'est le bac de terminale que je passe en juin mais je prends quand même pas mal de mon (précieux à cause du bac) temps pour continuer cette histoire (sans beaucoup de succès… sans rire, c'est décourageant !) Ensuite, pour le japonais, dans mon cas c'est une simple habitude plutôt collante… Gomen… lol, dsl. Merci de suivre POH. Cyberbise à toi !

Note de dernière minute : le titre de ce chapitre sera à mettre en relation avec celui du prochain chapitre. Bonne lecture !


Chapitre 15 : Lentement mais sûrement…


Le lundi 10 novembre, les élèves entrèrent dans la grande salle sans grand enthousiasme. La moitié des élèves étaient déjà présents dans la salle et les professeurs étaient tous là, à l'exception de Dumbledor. Les retardataires arrivèrent en même temps que le courrier. Les hiboux entrèrent par les fenêtres hautes de la salle et plongeaient sur les élèves quand Raziel arriva dans la salle. Draco était déjà assis à sa place habituelle et un grand hibou aux plumes noires lui tendait négligemment un exemplaire de la Gazette du Sorcier.

Plusieurs élèves avaient déjà déplié le journal et leurs réactions en disaient long sur la première page de l'hebdomadaire. La plupart avaient des yeux fixes et grands comme des soucoupes qui restaient figeaient sur le morceau de papier. Raziel fronça les sourcils, comme nombre de ses camarades ainsi que les professeurs, et elle s'installa à côté de Draco pour voir de quoi il retournait. Elle n'en revenait pas ! Le journal informait les lecteurs d'un affrontement qui se serait passé il y a quelques jours au cœur du village de Pré-au-Lard. Les photos montrant le lieu du conflit étaient impressionnantes car les marques que l'on y distinguait étant fort inquiétantes.

Ron, Harry, Ginny et Raphaël à la table des gryffondor avaient eux aussi des exemplaires du journal et ils feuilletaient le journal à la recherche de plus d'infos, comme la plupart des élèves.

Mc Gonagal, agacée par tant d'agitationchez lesélèves, se leva et vint à la rencontre de ceux de sa maison, la mine revêche.

: Mais enfin, que vous arrive-t-il ? Demanda la directrice des gryffondors aux quelques élèves attablés devant elle.

Pour toute réponse, un élève de troisième année lui tendit son journal. Le professeur de métamorphose prit rapidement le journal et le déplia sèchement. Ses yeux parcoururent la première page à une vitesse folle. Une ride d'inquiétude barra son front sous les yeux attentifs des gryffondors.

Alors que tous attendaient une réaction de la directrice adjointe, la porte s'ouvrit pour laisser passer une Hermione essoufflée. La préfète en chef des gryffondors se dirigea droit sur la table des serpentards, apparemment de mauvaise humeur. Elle se planta devant Raziel et la fusilla du regard.

: Tu aurais pu me réveiller ! Reprocha d'amblée la préfète énervée.

: Désolée, Hermione, mais tu as si mal dormi cette nuit que je me suis dis que tu pourrais rester un peu plus longtemps au lit ce matin, répondit sereinement la jeune française.

La voix de Raziel avait porté, tout comme celle d'Hermione, et tous les regards se tournèrent un instant vers elles. Hermione rougit alors sous les yeux mi-intrigués, mi-soupçonneux des élèves. Fleur adressa un regard d'avertissement plein de sous-entendus à Raziel et celle-ci haussa un sourcil, surprise. La préfète en chef des gryffondors se détourna sans un mot de plus et rejoignit la table des gryffondors.

Raziel la regarda partir sans comprendre ce qui s'était passé.

: J'ai fait une gaffe ? Demanda-t-elle à Draco en se tournant vers lui.

: Hum… Pas vraiment, répondit le blond en réfléchissant à la question avant de sourire. Mais votre échange aurait pu passer pour une dispute de vieux couple…

: Hein ? S'exclama la française.

: Ben oui, poursuivit le blond souriant. Je crois qu'ils l'ont perçu comme ça, lui dit-il en désignant le reste de la salle.

: M'enfin ! Je ne suis pas avec Hermione, se défendit la française paumée. Vous les anglais, vous êtes vraiment tordus ! Marmonna-t-elle.

: Peut-être, mais tu sais, termina Draco dans un grand sourire carnassier en fixant le dos de Harry. Ce genre de relation ne surprend plus autant de nos jours…

Raziel ne répondit pas et leva les yeux au ciel. Elle reprit l'exemplaire de journal des mains de Draco et l'observa plus attentivement.

De son côté, Hermione observait avec curiosité sa directrice de maison, toujours en train de lire le journal à l'extrémité opposée de la table. Intriguée, elle s'intéressa à ses amis.

: Que lisez-vous ? Demanda la préfète en chef en s'asseyant prés de Harry.

: De mauvaises nouvelles, je pense, répondit le survivant d'une voix pessimiste en lui tendant son journal.

Hermione le prit sans se faire prier et elle commença à lire aussitôt, les photos étranges l'incitant à lire au plus vite :

Mystère à Pré-au-Lard.

Sur la place du village sorcier de Pré-au-Lard, d'étranges traces d'affrontement témoignent d'un combat sans merci à grand coup de magie. Quand cet affrontement a eu lieu ? Quels en sont les protagonistes ? Quelles étaient les raisons de cet affrontement ? Voilà les questions auxquelles le Ministère devra trouver des réponses au sein de l'enquête menée par les Aurors.

Mais si les deux dernières restent encore en suspend, la première question à facilement trouvée sa réponse grâce à notre envoyée spéciale, Sinévra Darnis.

Mr Deven Mc Koll, patron d'un petit magasin d'alchimie dans le quartier, témoigne à la plume de notre reporter :

« - Ca s'est passé il y a 5 jours, en fin d'après midi. Le plus étrange c'est qu'on a rien entendu. Vers 17h00, j'ai vu passer des ombres devant mon magasin et il faisait pourtant encore jour. Tout de suite après, j'ai à nouveau regardé ma pendule, il était 18h30 !

- Votre pendule est en bon état ?

- Oui, elle marche très bien. Une heure et demi était passée sans que je m'en rende compte et j'était comme engourdi. C'était vraiment bizarre… »

Mrs Telnia Goldish, propriétaire du célèbre magasin de vêtements « Au beau Sorcier » situé non loin de la place en question, témoigne pour la Gazette du Sorcier et confirme les précédents témoignages :

« - Oui, c'est exact. Cet après-midi là, une heure et demie de mon emploi du temps est passé à la trappe. Je m'en souviens parfaitement, cela m'avait mit très en retard pour l'inventaire du stock… »

Tous les habitants de Pré-au-Lard font le même constat : le 5 novembre dernier, une heure et demi s'est envolée sans que personne ne puisse dire ce qui s'est passé sur la place du village durant ce lapse de temps.

Mais la vraie question demeure. Qui ou quoi a bien pu laisser des traces de la sorte incrustées dans la pierre ?

Sur la photo jointe à l'article, plusieurs Aurors (sans doute appelés en urgence par le ministère) arpentaient la place dévastée du village, relevant tout ce qui pouvait faire évoluer l'enquête. Voyant les marques en question, Hermione resta un instant sans réaction, stupéfaite.

Pendant ce temps, le directeur entra dans la salle et alla droit vers la table des professeurs, préoccupé. Voyant que ses collègues allaient lui poser de nombreuses questions, Dumbledor leva les mains pour les arrêter.

: Je me vois dans l'obligation d'annuler les cours pour la journée, annonça calmement le directeur d'une voix forte pour que tous l'entendent.

Des exclamations joyeuses montèrent dans toute la salle mais elles n'étaient pas aussi enthousiastes qu'à l'accoutumer. Les professeurs observaient le directeur avec curiosité.

: Minerva, poursuivit Dumbledor en se tournant vers Mc Gonagal, imperturbable. Réunissez tous les professeurs dans la salle des professeurs. Réunion d'urgence, termina-t-il avant de se détourner pour partir.

: Oui, Dumbledor, répondit Mc Gonagal en revenant vers la table des professeurs.

: Professeur Binns, se ravisa Dumbledor en fixant le fantôme.

: Oui ?

: Rassemblez les fantômes. Qu'ils surveillent le parc du château toute la journée, ordonna le directeur.

: Bien, fit le professeur d'histoire de la magie en traversant déjà le mur derrière la table des professeurs.

Dumbledor repartit de la salle sans un regard pour les élèves médusés, en grande réflexion avec lui-même. Hermione le regarda passer sans vraiment comprendre le pourquoi de cette réunion, même si elle se doutait que cela avait un rapport avec les évènements relataient dans la Gazette du Sorcier.

Les autres professeurs quittèrent à leur tour la salle sous les yeux des élèves peu rassurés.

Il y eut un long moment de flottement dans la salle et les conversations retentirent peu à peu dans le silence devenu oppressant. Après plusieurs minutes de bavardages hésitants, les élèves commençaient à se lever pour sortir quand une explosion assez importante retentit dans le parc. Certaines filles crièrent de peur.

Un vent de panique souffla dans la salle remplie d'élèves et bientôt, un désordre total régna dans la grande salle. Tous les élèves de Poudlard gardaient présent à l'esprit la première attaque de mangemorts qui avait eut lieu au début de l'année dans l'enceinte même du château. Les préfets essayèrent de calmer leurs camarades mais le bruit ambiant empêchait quiconque de parler posément. L'intervention des préfets en chef des quatre maisons apaisa un peu la masse compacte des élèves paniqués mais ce ne fut pas suffisant pour mettre un terme à la panique.

Hermione encadrait comme elle le pouvait les élèves de sa maison, aidée des deux préfets de gryffondor et par ses amis de la même maison.

Draco de son côté avait du mal à tenir face aux serpentard, son autorité étant fragilisée depuis quelques temps. Le fait que la préfète des serpentard, Pansy, soit absente n'arrangeait rien. Le préfet en chef des serpentard lâcha une bordé de jurons divers et variés en son fort intérieur et demanda de l'aide au second préfet des serpentards d'un ton virulent. Raziel prêta main forte à Draco, celui-ci se faisant peu à peu submerger par les élèves affolés.

: Besoin d'aide ? Demanda la française en se postant à côté de Draco pour faire face aux autres élèves.

: C'n'est pas de refus, maugréa le serpentard blond en repoussant rudement une fille de quatrième année presque hystérique.

Raziel eut pitié des pauvres préfets qui se faisaient bousculer de toute part par leurs camarades. Elle sortit sa baguette et murmura « Sonorus ! » en pointant sa baguette sur sa gorge. Sa voix magiquement amplifiée monta clairement dans la salle lorsqu'elle s'adressa à la foule compacte de ses camarades pressées devant les portes de la salle.

: Si vous pouviez vous calmer, nous pourrions mettre au point un plan au cas ou des mangemorts se pointent par ici ! Fit la française d'une voix sévère.

Les élèves se calmèrent et arrêtèrent de se bousculer progressivement. Attentifs, ils attendirent la suite. Raziel fit signe à Hermione. Comprenant ce qu'elle voulait, Draco prit la parole pour elle.

: Tu aurais un plan, Herm ? Demanda le serpentard blond.

: Euh…

Alors qu'elle réfléchissait, des bruits de bataille leur parvinrent des couloirs du château : les professeurs avaient sans doutes interceptés les mangemorts. Les élèves s'agitèrent nerveusement. Raziel reprit la parole pour les apaiser :

: Nous sommes plus fort quand nous sommes ensemble. Si nous nous dispersons, nous n'aurons aucune chance face à eux…

Les élèves semblaient d'accords avec elle et ils restèrent en place, attendant la suite des évènements. Hermione sourit soudain. Elle s'approcha de Raziel et lui murmura les détails de son plan. Raziel hocha la tête et lui sourit pour montrer son accord. Elle se tourna vers les élèves en gardant son sourire.

: Bien, voilà notre plan : Les premières années, mettez vous au fond de la salle. Les dernières années devant les portes. Renversez les tables devant les portes, ajouta Raziel après une seconde de réflexion.

Les élèves firent léviter les tables et les positionnèrent comme demandé en veillant à ne blesser personne. Hermione afficha un sourire satisfait et reporta son attention sur la française, comme les autres élèves.

: Parfait, poursuivit Raziel. Maintenant, les préfets positionnez vous devant les portes, vous serez les premiers à attaquer.

Les préfets s'exécutèrent, pas très rassurés. Un élève de serpentard cria par-dessus le bruit ambiant.

: Je refuse de me battre au côté des gryffondors !

: Alors sort de la salle et fais-toi tuer, crétin ! Lui dit sèchement Raziel. Si vous n'arrivez pas à respecter la Trêve des maisons, nous n'avons aucune chance contre Voldemort. C'est à vous de voir…

Un silence complet suivit ses paroles. Les élèves commençaient à comprendre la raison de cette trêve instaurée par Dumbledor.

: Bon, reprit Raziel. Les septièmes année, vous devrez soutenir les préfets, sortez vos baguettes. Faites attention quand vous visez. Sixième et cinquième année, vous pourrez également prendre part à la bataille si elle à lieu. Les autres année, allez au fond et restez tranquilles, nous nous occupons de tout.

Raziel murmura le contre sort et retrouva sa voix normale. Elle se tourna vers Hermione avec un sourire admiratif.

: Super ce plan, complimenta la française.

Hermione fit un effort pour ne pas rougir une nouvelle fois. « J'ai vraiment besoin d'une douche froide, moi. » Elle sourit à Raziel pour la remercier et sortit sa baguette en se détournant. Au dehors, la bataille faisait un bruit monstre. Les élèves prirent leurs positions et la moitié d'entre eux sortirent leurs baguettes.

Tous les élèves étaient positionnaient sauf Harry et Raziel. Les autres élèves refusaient de les laisser intégrer le premier rang. Harry se planta devant Hermione avec agacement.

: Et nous dans tout ça ? S'indigna le survivant.

: Tu ne penses tout de même pas que vous allez rester au premier rang pour combattre ! S'exclama Hermione.

: Et pourquoi ça ? S'insurgea le survivant en colère.

: C'est vous qu'ils veulent, Harry ! Rien ne ferait plus plaisir à Voldemort que de vous attraper vivant tous les deux ! Répliqua Hermione sur le même ton, très inquiète pour leurs deux amis.

: Harry, soit raisonnable, supplia Draco avec un léger tremblement dans la voix.

Le survivant poussa un gros soupir pour se calmer. Il ne pouvait pas refuser cela à Draco. De plus, il ferait sans doute la même chose à sa place. Raziel allait protester quand Raphaël parla :

: S'il te plait, Raziel, je ne veux pas te perdre…

Cela coupa Raziel dans son élan. Elle savait qu'elle n'aurait pas le dernier mot avec son frère à ce sujet. La française leva les yeux au ciel, exaspérée et entraîna Harry à sa suite pour rejoindre les premières années. Ceux-ci insistèrent pour qu'ils aillent tout au fond de la salle, à la table des professeurs, seule table encore debout. Ce qui exaspéra encore plus la française.

Une explosion résonna à proximité et les élèves resserrèrent automatiquement leurs prises sur leurs baguettes. A côté de Raziel, Harry faisait les cent pas, hors de lui.

: Comment peuvent-ils nous faire ça ? S'insurgea une nouvelle fois le survivant. Je suis sûr que nous sommes les plus à même de neutraliser les crétins encapuchonnés !

: Calmes-toi, Harry. Ils veulent simplement nous protéger, le raisonna Raziel.

: C'est pas une raison, s'obstina Harry avec une peu moins de force.

: Ecoutes, Harry, je comprend ce que tu ressens, crois-moi, mais…

Raziel fut coupée par une explosion qui fit trembler le sol. Les élèves étaient un peu moins sur d'eux. L'explosion avait brutalement ouvert les portes à la volée. Une vingtaine de mangemorts apparurent derrière la fumée qui se dissipait lentement. Avant que les hostilités commence, Raziel remarqua que la colère de Harry avait été remplacée par de la peur. Et Raziel le comprenait : tous leurs amis étaient en première ligne et ils serez les premiers touchés.

Raziel se sentit blanchir lorsque les mangemorts avancèrent dans les écharpes de fumée restantes. « Raphaël ! Raphaël ! C'est à moi de te protéger ! Pas l'inverse ! » Pensa Raziel alors qu'un voile de peur assombrissait son cœur.

Ils restèrent là, regardant leurs amis se battre, impuissants.


La bataille qui suivie fut extrêmement confuse. Les mangemorts avait été pris par surprise et ils n'avaient pas vraiment apprécié. Les élèves se défendaient du mieux qu'ils pouvaient mais malgré leur grand nombre, ils avaient un mal fou à neutraliser leurs ennemis.

Les tables protégèrent efficacement les élèves pendant les premières minutes de la bataille mais rapidement les mangemorts se remirent de leur surprise et leurs attaques furent plus incisives. Les élèves répliquaient cependant avec force et grâce à leur nombre élevé et aux préfets, ils repoussèrent leurs assaillants. Quinze des vingt mangemorts étaient étendus au sol, hors d'état de nuire.

Mais la victoire avait un goût amer. Deux élèves avaient reçu un Avadra Kedavra et gisaient sur la pierre froide, les yeux grands ouverts dans une expression de stupeur figée. L'un des deux élèves décédés était le préfet des serpentards et Draco le regarda un long moment, comme foudroyé par sa mort. « Matt… Nous ne jouons plus, hein, Voldemort ? » Pensa Draco en fermant les poings de rage.

Il restait encore cinq mangemorts quelque part dans le château mais les élèves ne sans souciaient pas. Partagés entre soulagement et colère, ils n'osaient pas quitter la salle et attendaient que les professeurs viennent les chercher.

Harry allait rejoindre leurs amis lorsque la petite porte derrière la table des professeurs s'ouvrit brutalement. Les cinq mangemorts réapparurent et pointèrent leurs baguettes sur le survivant afin d'accomplir leur mission. Celui-ci n'eut pas le temps de se retourner que les cinq sorciers noirs avaient déjà lancé leurs sortilèges sur lui. Draco pâlit.

Hermione courut vers son ami mais elle savait qu'il était trop tard.

: HARRY !

C'était Ron qui avait crié. Le survivant se tourna vers les mangemorts et vit les sorts une seconde avant que ceux-ci ne l'atteignent. Il sortit maladroitement sa baguette mais la fit tomber dans la précipitation. « Merde ! » Même en se baissant il serait touché. Les sorts allaient l'atteindre quand…

: Protego ! Cria Raziel en courant vers Harry la baguette pointée sur son ami.

Le bouclier apparut et renvoya les sorts dans plusieurs directions. Raziel attrapa Harry par le bras et elle l'entraîna un plus loin au pas de course. Plusieurs élèves lancèrent des stupefix sur les mangemorts et ceux-ci tombèrent à la renverse, pétrifiés.

: Merci, murmura Harry en adressant un pauvre sourire à la française.

Celle-ci ne répondit pas tout de suite, essoufflée par sa course effrénée. Après avoir reprit son souffle, elle lui adressa un sourire.

: De rien, Harry, lui répondit-elle simplement.

Elle se redressa et rangea sa baguette dans l'une de ses poches. Draco arrivait en courant et il attrapa le survivant par la taille pour le serrer contre lui.

: Tu m'as fait une de ces peurs, souffla le serpentard blond d'une voix à peine perceptible.

Harry lui entoura doucement les épaules puis répondit d'une voix rassurante :

: Je vais bien.

Les élèves entreprirent de ranger la salle sans le moindre enthousiasme. Lorsque les deux cadavres des élèves morts furent la seule source de désordre restante dans la salle, quelques élèves se dévouèrent pour s'occuper d'eux.

Ceux qui connaissez les deux morts pleuraient leurs amis perdus, donnant à la salle une nouvelle dimension : celle de la tristesse. Personne n'y était insensible parmi les élèves encore présents. Ginny s'était assuré de l'état de santé d'Harry avant de se diriger à grandes enjambées vers la sortit.

Ses amis la rattrapèrent et lui demandèrent pourquoi elle partait si vite.

: Fleur. Je veux savoir si elle va bien et où sont les professeurs, répondit la rouquine en passant les portes abîmées de la grande salle.

Le groupe sortit donc de la salle pour partir à la recherche des professeurs.


Sang se réveilla en étouffant un cri de douleur. Elle observa le salon, se demandant vaguement comment elle était arrivée là. Elle fit un effort pour ne pas retomber dans l'inconscience mais ce n'était pas gagné. La douleur qui lui vrillait le flanc gauche ne faisait qu'empirer depuis son réveil.

Elle baissa doucement la tête et elle vit son sang suinter de la grosse morsure. « Une morsure ? » Après une minute de réflexions, la démone se souvint de l'affrontement dans le village sorcier. « Les sorciers noirs, l'énorme serpent, le rat espion, le Lord noir… »

Son crâne se mit à bourdonner et un mal de tête commença à la lancer. Elle tourna un peu la tête et elle constata que Carmin la regardait, étendu sur l'un des canapés, l'épaule droite déchirée. Le démon noir essaya de sourire avant de sombrer dans l'inconscience sous les yeux impuissants de son amie.

Un cri mélodieux parvint à franchir le brouillard qui régnait dans l'esprit de la démone et elle fit un dernier effort pour observer le ciel. Dans le rectangle de ciel bleu qu'elle distinguait par la fenêtre de là où elle était, Sang vit un oiseau rouge feu qui survolait la Cabane Hurlante avant de s'évanouir à son tour, à bout de force.


Le groupe d'amis avait finalement retrouvé les professeurs à proximité de la salle des professeurs. Ceux-ci étaient arrivés devant la salle lorsque les mangemorts étaient apparus à l'autre bout du couloir. Ils étaient tous en vie mais certains avaient apparemment étaient la cible des sortilèges des mangemorts.

Fleur avait l'air blessée et elle s'appuyait sur le professeur Mc Gonagal pour garder son équilibre. Bibine elle aussi était blessée, ainsi que Rogue, mais les blessures de ce dernier étaient bénignes.

En arrivant près d'eux, Ginny se précipita vers Fleur et elle lui proposa de l'aider avec une lueur inquiète dans les yeux. Fleur la rassura d'un sourire avant que Dumbledor ne prenne les choses en main.

: Les blessés, je vous suggère d'aller à l'infirmerie, dit le directeur en redressant son chapeau sur sa tête. Pour les autres, allez voir les élèves de vos maisons et assurez-vous que tout va bien. Professeur Rogue, professeur Mc Gonagal, suivez-moi. Vous aussi, ajouta-t-il en se tournant vers le groupe d'amis.

Ginny se sépara de ses amis et préféra accompagner Fleur à l'infirmerie. Les autres suivirent Dumbledor jusqu'à son bureau où le directeur prit place dans son fauteuil et fit signe aux autres de s'asseoir. Une fois installés, ils observèrent attentivement le directeur, attendant qu'il prenne la parole.

: Cette attaque m'inquiète, avoua finalement franchement Dumbledor. Je pense que ce qui est arrivé à Pré-au-Lard a un rapport avec Voldemort. Si c'est effectivement le cas, il semblerait que notre ennemi prenne confiance en lui de jour en jour. Nous sommes dans une très mauvaise passe…

: Dumbledor ? L'appela Mc Gonagal en essayant de comprendre ce que son vieil ami voulait dire.

: Voldemort maîtrise ses pouvoirs au fur et à mesure que ceux-ci apparaissent, ce qui le rend excessivement dangereux, dit Dumbledor d'une voix préoccupée. Je m'inquiète car tes pouvoirs, Raziel, mettent du temps à venir, quels qu'ils soient…

: Alors c'est une course contre la montre ? Demanda Rogue d'une voix tendue.

: Oui, Severus, répondit Dumbledor. Et pour l'instant, nous nous faisons distancer…

Raziel baissa la tête en fronçant les sourcils mais ne dit rien, gardant ses pensées pour elle plus par habitude que par manque de confiance. Les autres l'observait silencieusement. Raziel se sentait mal à l'aise et elle décida de partir de ce bureau plutôt que de rester là comme une potiche, sans rien dire. Elle se leva sans adresser un seul regard aux autres et sortit de la salle.

Raphaël, Hermione et Mc Gonagal s'étaient tous les trois à moitié levés pour aller la chercher mais Dumbledor les en empêcha.

: Laissez-la. Je pense qu'elle aimerait être seule… Pour méditer…

Dumbledor contempla le ciel de mi-journée sans réellement faire attention aux autres. Les nuages qui glissaient sur la voûte azur l'aidaient à mieux réfléchir.

: Minerva, dites aux fantômes de poursuivre la surveillance du parc jusqu'à nouvel ordre, fit le directeur sans quitter le ciel des yeux. Professeur Rogue, contactez Maugrey au 12 Square Grimmaud et dites-lui que je l'attends dans mon bureau ce soir.

: Oui, Dumbledor.

Les deux professeurs partirent tous les deux, laissant le directeur en compagnie de Draco, Harry, Ron, Raphaël et Hermione. Ceux-ci se levèrent et ils allaient partirent quand Fumseck entra soudain par la fenêtre pour aller se poser sur son perchoir. Dumbledor suivit son phoenix des yeux et un sourire effleura ses lèvres.

: Où étais-tu, Fumseck ? Demanda doucement le directeur à l'oiseau de flamme.

Celui-ci poussa un léger trille mélodieux en guise de réponse et Dumbledor retourna à son observation du ciel en méditant.

: Je vois, murmura le directeur d'un air absent. Je vois…

Les cinq amis sortirent du bureau du directeur sans avoir compris un traître mot de ce qui s'était passé avec le volatil de Dumbledor. Oubliant ce que le directeur leur avait dit sur elle, ils partirent en direction du parc à la recherche de Raziel.


Ils la trouvèrent au bord du lac, assise sous le vieux chêne. Elle releva la tête en les entendant approcher et elle leur sourit lorsqu'ils prirent place autour d'elle.

: Ca va ? Lui demanda Raphaël de but en blanc.

: Très bien, petit frère, répondit Raziel en se basculant en arrière pour s'adosser au chêne.

Une brise légère vint secouer les branches des arbres et Raziel remarqua qu'elle soulevait les longs cheveux bruns d'Hermione. « Bon sang ! C'est pas le moment de se laisser aller… » La française secoua la tête et elle se perdit dans la contemplation du ciel de mi-journée, ses pensées vagabondant librement.

« Y'a pas à dire, c'est l'année la plus bizarre de ma vie. Si on m'avait dit un jour que je finirai mes études à Poudlard… Il fait bon aujourd'hui, je me demande si ça va durer. Pour un peu, j'en oublierai presque nos ennuis… Presque.

« Il y a quelque chose, je ne sais pas quoi, qui me tracasse… » Elle tourna son regard vers le ciel et elle détailla la forme des nuages sans y faire réellement attention. « Quelque chose. Quelque part… Un lieu ? Non… Si pourtant… » Ses yeux revinrent vers le lac et elle observa les mouvements de l'eau à la surface du lac. Elle ne remarqua même pas ses amis qui la fixaient, en attente d'une réponse de sa part. « Où est-ce que j'ais vu ce cercle en pierre dallé ? Ah, zut ! J'ai horreur de ça ! S'est comme les rêves que l'on essai de se rappeler sans y arriver… »

: Raziel ! Tu nous écoutes ? Fit la voix agacée de Draco, tirant brusquement la française de ses pensées.

: Oh ! Euh, non, désolée, répondit Raziel en se redressant immédiatement. Vous disiez ?

: On parlait de Pré-au-Lard, la renseigna Harry.

: Pré-au-Lard ? Répéta Raziel alors que ce mot la faisait à nouveau penser à cette impression bizarre qui lui tiraillait l'esprit.

: Oui, tu sais, le petit village à côté de… Il paraît que… Enfin, c'est…

Raziel n'écoutait plus. « Pré-au-Lard. Pré-au-Lard… Pré-au-Lard… » Le nom du village résonnait dans sa tête inlassablement, comme une ancienne comptine qui vous obsède. « Quelque chose… A Pré-au-Lard ? Mais quoi ? »

: Raziel ! L'appela une fois encore Draco en perdant patience. Mais qu'est-ce que tu as ?

: Rien, rien, répondit avec empressement la française. Je réfléchissais…

: Nous disions que ceux qui avaient fait ces traces devaient être puissants, lui dit Harry en lui indiquant le journal qu'il tenait à la main.

Raziel observa le journal sans répondre et ses yeux tombèrent sur une photo où l'on pouvait distinguer une place au centre de laquelle se trouvait un cercle de pierres dallées. Raziel sentit un déclic s'opérer quelque part dans son esprit et elle arracha le journal des mains de Harry pour le regarder avidement.

: Qu'est-ce qu'il te prend ? Demanda Harry avec étonnement.

Raziel ne répondit pas et elle lu l'article qu'elle avait déjà lu avant l'attaque des mangemorts. Les autres la regardaient sans comprendre, attendant qu'elle ait fini pour qu'elle leur explique.

La française relisait l'article avec beaucoup d'attention. Elle avait l'impression étrange qu'un détail lui avait échappé. Un détail important. « Mais où ? » Elle avait fini l'article et elle n'avait rien trouvé de plus intéressant qu'à sa première lecture. Avec un soupir déçu, elle rendit son journal à Harry. L'impression d'avoir raté une information capitale persista néanmoins et cela l'irrita.

: Je peux te le passer, si tu veux, lui proposa le survivant avec un sourire. Je n'en ais pas l'utilité de toute façon…

: Si ça ne te dérange pas, je veux bien, Harry, accepta Raziel en lui retournant son sourire.

Elle récupéra le journal et le fourra dans son sac. Ils restèrent un moment sans rien dire, profitant simplement de cette journée sans cours. Ginny se profila à l'entrée du château et elle se dirigea vers eux d'un pas tranquille. En arrivant à leur hauteur, la rouquine leur adressa un sourire resplendissant.

: Fleur est totalement guérie, annonça gaiement la jeune fille. Elle sortira peu avant le dîner.

Ron sourit en voyant la joie de sa sœur cadette. Celle-ci s'assit près de Raphaël et se tourna vers lui avec un visage moins enthousiaste.

: Tu as rédigé le devoir sur les vertus magiques du sang de tigre, pour Rogue ? Demanda Ginny à son camarade de classe et ami.

: Oui, je l'ais presque terminé, répondit Raphaël alors que Raziel avait levé un sourcil. Tu as besoin d'aide ?

: Oui, avoua Ginny, un peu inquiète. Je m'y suis prise un peu tard et…

: N'en dit pas plus, la coupa le jeune français avec un sourire. Viens, je vais te montrer, lui dit-il en la tirant par le bras pour l'emmener vers le château.

: On serra de retour pour le déjeuner, lança Ginny à leurs aînés avant de suivre Raphaël jusqu'au château.

Raziel les regarda marcher vers le château, son rythme cardiaque s'étant considérablement accéléré. « Est-ce qu'il sait ? Ou peut-être les professeurs… Non, non, c'est impossible. Grand-mère a juré… avait juré… de garder ce secret jusqu'à sa mort. Je ne pense pas qu'elle le leur ait dit… Du moins, je l'espère… »

: Raziel…

La française se tourna vers Draco en entendant le ton qu'il avait employé.

: Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda-t-elle, intriguée.

: Je m'interrogeais, déclara Draco, les yeux pensivement fixés sur l'herbe du parc.

: Sur quoi ? Lui demanda Harry en s'approchant de lui.

: Sur tes pouvoirs, Raziel, répondit Draco en levant les yeux sur la française. Et sur les paroles de Dumbledor, ajouta-t-il en détournant les yeux de son amie française avant de terminer en pensées : « Si ils n'apparaissent pas bientôt, Voldemort pourra agir à sa guise et si ils ne viennent pas du tout… »

Raziel ne savait pas quoi dire. En vérité, les paroles de Dumbledor l'avaient énormément alarmée. Et elle savait très bien que ses pouvoirs mettaient du temps à venir mais elle n'y pouvait rien. Mais même en sachant cela, la jeune française s'en voulait, pensant que ce devait être de sa faute. « A qui la faute, sinon ? » Se demanda amèrement Raziel.

: Laissez-lui un peu de temps, intervint sereinement Hermione. Le transfert a bien eut lieu donc, il n'y a pas d'inquiétudes à avoir. Ca va venir…

Raziel releva rapidement les yeux sur sa camarade de chambre avec un pincement au cœur. « Elle a confiance en moi ? Pourquoi… » La française dévisagea son amie un moment et Hermione détourna la tête, gênée.

: De toute façon, nous ne pouvons qu'attendre, conclu Harry. Ne te tracasse pas avec ça, Raziel, rajouta-t-il avec un sourire rassurant pour la française.

Il releva ensuite la tête de Draco et il lui déposa un léger baiser sur les lèvres pour le rassurer. Le serpentard blond rougissait joliment quand quelqu'un cacha le soleil devant eux. Ils levèrent la tête avec un bel ensemble pour constater que Pansy se tenait devant eux sans oser parler.

Ron se leva à moitié, les poings serrés, mais Hermione le devança.

: Qu'est-ce que tu fais là, Vipère ? Murmura rageusement la préfète en chef des gryffondors.

Pansy ne répondit pas. Elle observait Raziel en silence et celle-ci faisait de même. Raziel avait compris en se réveillant à l'infirmerie que Pansy avait agit sous le coup d'une impulsion, de la peur et de la colère. Et même si elle ne l'excusait pas, elle était cependant plus apte à être clémente envers elle. « Après tout, si elle n'était pas allé les chercher, je serais morte à l'heure qu'il est… Je me demande pourquoi elle a changé d'avis… »

: Que me veux-tu encore, Pansy ? Lui demanda froidement Raziel avec un soupir.

: Je suis juste venue… m'excuser, dit doucement la préfète des serpentards avec hésitation.

: Ben voyons ! S'exclama ironiquement Ron. Après l'avoir poignardée, tu viens gentiment t'excuser. Comme c'est mignon !

: Tu n'as rien as faire là, Pansy, renchérit Draco d'une voix dure. Vas t'en !

Pansy fit demi tour et elle avait fait quelques mètres quand Raziel la rappela soudainement.

: Pansy ! Attends !

La préfète se retourna vers Raziel et celle-ci lui fit signe de revenir. Les amis de la française regardaient leur amie comme si elle était devenue folle. Pansy était à nouveau debout devant Raziel.

: Je suppose que tu n'es pas venue nous voir seulement pour ça, je me trompe ? Continua Raziel comme si de rien était. Que voulais-tu ?

: On… On m'a raconté ce qu'il s'était passé ce matin, répondit Pansy d'une petite voix. J'ais appris la mort de Matt, dit-elle en posant ses yeux sur Draco. (Math s'était l'autre préfet des serpentards, pour ceux qui ont oublié…)

: Et alors ? Demanda d'une voix moins rude le préfet en chef des serpentards.

: Je pense que tu devrais prendre sa place, murmura Pansy à Raziel. Tu la mérites…

: J' y pensais, moi aussi, lui dit Draco. Je vais m'en occuper, Pansy.

: Ok, répondit la préfète en se tournant vers le château pour repartir.

: Qu'est-ce qu'ils t'on donné comme punition, cette fois ? Demanda Hermione sans pouvoir contenir plus longtemps sa curiosité.

La vieille haine de Pansy pour Hermione refit surface l'espace d'une seconde mais elle se contrôla en levant les yeux vers le ciel, observant les nuages paisibles pour se calmer. Elle répondit finalement d'une voix atone :

: Je suis en retenue avec Rogue tous les soirs pendant un mois.

Pansy repartit en direction du château sans en rajouter. Les autres se tournèrent vers Raziel et Ron la regardait comme si elle était Trelawnay en personne.

: Pourquoi tu as agit comme ça avec ELLE ? L'interrogea le rouquin avec un zest d'indignation.

: A choisir, je préfèrerais l'avoir dans mon camp que dans le camp adverse, répondit sérieusement la française. Je pense lui accorder une seconde chance. Mais c'est la dernière…

Raziel se leva et elle frotta sa robe pour en enlever les brins d'herbes qui y étaient accrochés. Elle vérifia la position du soleil ce qui confirma ce que son estomac lui avait déjà indiqué : s'était l'heure du déjeuner.

: Vous avez l'intention de graver mon portrait dans vos mémoires ou quoi ? Demanda Raziel, riant en constatant que ses amis ne l'avaient pas lâché des yeux depuis sa dernière phrase.

Les autres sourirent et se levèrent à leurs tours. Ils marchèrent calmement vers là grande salle, discutant de la nouvelle potion que le professeur Rogue avait l'intention de leur apprendre et du cours de métamorphose de demain. Le professeur Mc Gonagal leur avait annoncé au dernier cours qu'ils allaient aborder les métamorphoses humaines avancées.


Ce jour-là, ils avaient passé l'après-midi presque tous ensemble.

Ils avaient d'abord rendu visite à Fleur à l'infirmerie et ils avaient plaisanté avec elle un petit moment, oubliant tous leurs soucis pour un court instant.

Ensuite, ils étaient retournés dans le parc et avaient fait un long parcourt dans celui-ci, parlant de tout et de rien, se creusant la tête pour ne pas toujours revenir sur Voldemort et la guerre qui s'annonçait de plus en plus imminente de jour en jour.

Ils accueillirent avec joie l'heure du dîner, ayant épuisé un bon nombre de sujets de conversation. Ainsi, ils en savaient un peu plus sur Raziel et Raphaël, et ceux-ci sur leurs amis.

Installaient à leur table, Raziel et Draco continuaient de discuter en attendant que tout le monde soit là pour que les plats se remplissent de nourriture.

: Dis-moi, Draco, fit soudain Raziel en prenant une légère teinte rosée. Est-ce qu'Hermione à un petit ami ?

: Elle t'intéresse ? Demanda Draco un sourire goguenard accroché aux lèvres.

: Euh, non, non ! Pas du tout ! Répliqua Raziel, confuse, en prenant un autre degré de rouge. C'est de la simple curiosité…

: Mouais, fit le serpentard, septique.

: Je t'assure, c'était juste pour savoir, se défendit la française en essayant de se convaincre elle-même par la même occasion.

: Non, elle n'a personne, répondit Draco en gardant un semblant de sourire. Elle a rompu avec Ron depuis un moment déjà.

: Ah. Je vois, dit simplement Raziel en cherchant Hermione du regard.

Elle la trouva assise auprès de Ginny et d'Harry, en pleine conversation. Draco la regardait scruter Hermione en laissant renaître son sourire goguenard. A la table des gryffondors, Ginny intercepta le regard de Raziel et celle-ci baissa la tête en rougissant, ayant une soudaine passion pour sa stupide assiette. « C'est moi qui suis stupide. Ce n'est pas le moment de tomber amoureuse… » Se réprimanda la française en se giflant mentalement. Mais au fond de son cœur, une petite voix lui soufflait le contraire.

Draco décida de changer de sujet pour écourter le silence de son amie.

: J'ais réfléchi à ce que nous a dit Pansy, tout à l'heure, dit le préfet en chef en admirant le plafond crépusculaire de la grande salle. Et je pense qu'elle a raison.

: A propos de ? Fit Raziel sans comprendre.

: A propos du poste de préfet vacant dans notre maison, dit Draco en reportant ses yeux sur elle. Tu conviendrais parfaitement au poste. J'en parlerai à notre directeur de maison, demain, décida-t-il sans demander son avis à Raziel.

Celle-ci n'eut pas l'occasion de protester. Les plats se remplirent enfin, mettant aussitôt fin à la discussion.


Ginny souriait depuis qu'elle avait intercepté le regard de Raziel pour la préfète en chef des gryffondors. Elle hésita à en parler avec son amie mais les plats se remplirent devant eux et son estomac se rappela à son bon souvenir. « Bah ! Je lui en parlerai plus tard, ce n'est pas pressé… »

De toute façon, Ginny oublia bien vite la chose quand Fleur entra dans la grande salle, de nouveau sur pied grâce à Pomfresh. La jeune gryffondor sourit discrètement à leur professeur français et celle-ci y répondit tout aussi discrètement car seuls leurs amis étaient au courrant pour elles.

La rousse gryffondor entama jovialement le plat de pommes de terre qui se trouvait devant elle sous les regards rieurs de ses amis pour son appétit insatiable.


: Au fait, continuait Draco à la table des serpentards. Tu savais que Matt faisait également parti de notre équipe de quidditch ?

: Euh, non, répondit Raziel en rabaissant sa fourchette.

: Eh bien tu le sais maintenant, fit impatiemment Draco avant d'enchaîner subtilement. Tu sais jouer au quidditch ?

: Je t'arrête tout de suite, Drac, dit Raziel en voyant parfaitement où il voulait en venir. Je ne ferais pas parti de votre équipe.

: Tu as accepté d'être préfète. Je ne vois pas ce qui peut te déranger dans le fait de jouer au quidditch, rétorqua Draco avec incompréhension.

Raziel réfléchissait à la question et Draco reporta son attention sur son assiette. Raziel glissa son regard par l'une des fenêtres au-delà de la grande salle, cherchant les étoiles des yeux. « Rejouer ? Ca fait longtemps que je n'ai pas enfourché un balai. Depuis combien de temps, déjà ? 3, 4 ans, je dirais… C'est loin ! »

Raziel jouait avec sa fourchette en réfléchissant. « Je me demande si je serais encore capable de faire les figures que j'aimais tant. » Elle releva les yeux sur la fenêtre et contempla le ciel avec envie. « La sensation grisante du vent sifflant à mes oreilles, l'ivresse de la vitesse, l'impression de puissance, les poussées d'adrénaline… Tout ça me manque… »

Raziel prit sa décision et elle posa sa fourchette.

: Quel poste occupait-il ? Demanda la française.

: Poursuiveur, répondit en un sourire Draco.

: Poursuiveur… Répéta en murmurant Raziel alors qu'un sourire étirait ses lèvres. Ok, Draco. Je marche.

: C'est bon, lui dit le blond. On a un entraînement le 1er décembre, ce sera le premier entraînement de l'année donc, tu n'as rien loupé, la renseigna-t-il.

: Comment marche le décompte des points pour la coupe des quatre maisons ici ? Lui demanda curieusement la française.

: Je te montrerai quand nous retournerons au quartier des préfets en chef, répondit Draco avant de retourner à son repas.

Raziel fit de même et elle du faire son possible pour patienter jusqu'à la fin du repas. Quand celui-ci arriva enfin, Raziel bondit du banc et elle tira Draco de celui-ci pour se diriger vers la sortie de la salle tout en disant joyeusement :

: Alors, comment ça marche ?

: Tu es bien enthousiaste ! Répliqua Draco en riant.

: Il me tarde de remonter sur un balai…

Draco l'observa un moment alors qu'ils passaient non loin de la table des gryffondors. Leurs amis attablés les regardèrent se diriger vers les portes et Raphaël cria à Draco :

: Qu'est-ce qu'il lui prend ?

: Le quidditch la rend enthousiaste !

Raphaël ne répondit pas mais il lui sourit. Alors que leurs deux amis avaient quitté la salle, Harry attira l'attention de Raphaël.

: Ta sœur sait jouer au quidditch ? Lui demanda le survivant avec excitation tandis que Ron et Ginny tendaient l'oreille, intéressés par la réponse du français.

: Oui, répondit fièrement Raphaël. Elle était une très bonne poursuiveuse…

: C'est vrai ? Fit Ron.

: Racontes ! S'exclama joyeusement Ginny.

Une nouvelle conversation enflammée sûr le quidditch s'enclencha et Hermione posa le menton sur sa main, partagée entre exaspération et résignation. « Enfin… Au moins ils parlent de Raziel. C'est déjà ça… » Hermione fronçait les sourcils à présent. « Il faudrait que j'analyse mes sentiments sans tarder, moi… Serait-il possible que je… que je… Merlin ! Je crois que je ne veux pas le savoir. Pas encore… »


Draco avait conduit Raziel devant les sabliers représentant les quatre maisons de Poudlard et lui avait rapidement expliqué leur fonctionnement. Mais même en faisant vite, il ne termina pas avant que les élèves ne sortent de la grande salle pour rejoindre leurs salles communes respectives.

Leurs amis les rejoignirent pour leur souhaiter bonne nuit puis ils se séparèrent, se dirigeant chacun vers leurs lits respectifs. Harry, Hermione, Draco et Raziel se dirigeaient donc vers le quartier réservé aux préfets en chef. Assez gênées, Hermione et Raziel évitaient de se regarder pendant que Draco passait un bras autour du cou de son survivant.

Ils marchaient en silence, fatigués mais satisfaits de cette journée en demi-teinte. En arrivant dans le salon des préfets en chef, Raziel avait prit place dans l'un des fauteuils et avait ouvert son sac pour en ressortir quelques bouquins. Draco et Harry avaient salué leurs deux amies puis s'étaient rendus dans leur chambre sans attendre.

Hermione, elle, hésitait. Elle lança un regard interrogateur à Raziel mais celle-ci était absorbée dans la lecture d'un bouquin quelconque. « Pourquoi faut-il toujours que je revienne vers elle ? » Se demanda la préfète en chef des gryffondors en s'adossant au mur pour contempler la française qui lisait. Raziel avait une mèche de cheveux qui lui barrait le visage sans pour autant masquer ses yeux. Hermione observait la concentration que l'on pouvait lire dans les yeux de son amie française en essayant d'ignorer son envie de remettre la mèche de cheveux bleus pâles derrière l'oreille de la française.

« Je sens toujours cette pulsion en moi. Depuis qu'elle m'a définitivement guérie de la blessure de l'Ombrane, il y a cette impression étrange… Comme si… Ce rythme régulier en deux temps. Comme un battement de cœur… Parfois, il s'accélère… » Hermione ferma les yeux et essaya de sentir ce deuxième battement. Après quelques secondes, elle ouvrit les yeux pour les poser encore une fois sur Raziel.

« Rien. Je n'arrive plus à le sentir… Peut-être parce que mon propre cœur bat fortement en ce moment même. Je me demande ce que… Mais ! » La gryffondor fronça les sourcils en sentant à nouveau le battement mais cette fois-ci, il était plutôt rapide. Au même instant, Raziel avait relevé la tête, une expression excitée sur le visage. La française attrapa vivement son sac afin d'en sortit le journal qu'Harry lui avait donner plus tôt, et elle le déplia immédiatement avant de se replonger dans la lecture de l'article traitant de Pré-au-Lard. Elle n'avait pas remarqué Hermione.

Celle-ci l'avait regardé faire avant de se rendre dans leur chambre pour réfléchir. « Ce n'était sans doute qu'une coïncidence… » Hermione alla à la salle de bain et s'y enferma pour prendre une douche. « Cela ne peut avoir un rapport avec elle… » Elle entra dans la douche et ouvrit le conduit d'eau chaude. « Pourtant, après ce que je viens de constater, ce n'est peut-être pas si idiot… » Elle prit le gel douche et se savonna sans réellement s'en rendre compte, absorbée par ses pensées. « Et si ce battement était le battement du cœur de Raziel ? Pfff… Je deviens vraiment folle moi avec tout ça ! Ca n'a aucun sens ! » Agacée de tourner en rond dans ses réflexions, Hermione mit pour une fois son cerveau en veille.


« Ce bouquin est nul… » Raziel suivait les lignes d'écriture des yeux sans pour autant les lire, toujours préoccupée par ce détail qui devait lui échapper. « Cela à donc un rapport avec Pré-au-Lard et donc, avec le combat qui s'y est déroulé… » Elle allait refermer le livre qu'elle tenait quand l'un des mots écris dans celui-ci attira son attention. « Sang… » Fronçant les sourcils, elle se concentra sur les quatre lettres de ce mot. « Sang… Du sang ? Du sang… Sang… A zut ! C'est vraiment pénible ce… ce… » Raziel ouvrit grand les yeux sans plus s'occuper du livre. « Noir ! Du sang noir ! C'est ça ! Le sang de la créature était noir ! Mais je ne vois pas le rapport avec le journal… »

Tout de même excitée, Raziel attrapa son sac et en sortit la Gazette du Sorcier de ce matin pour le lire une fois de plus. Son regard glissa sur les feuilles noircies par l'encre et tomba sur l'une des photos de l'article en question. Elle lut le titre de la petite photo (La découverte d'un liquide inconnu.) avant d'examiner celle-ci plus attentivement.

La photo de petite taille montrait deux Aurors prélevant un échantillon de liquide noir dans une flaque de celui-ci. Le premier Auror avait prit une petite pipette pour prendre le liquide et son collègue lui tendit un tube en verre. Une fois le liquide à l'intérieur du tube, ils le bouchèrent et le passèrent à un autre collègue en dehors du cadre de la photo.

« C'est ça ! Le sang noir ! C'est la même consistance, la même couleur, le même aspect… Ce qui veut dire que la créature c'est battu avec… Voldemort ? Je ne vois que lui mais j'aurai pourtant cru qu'elle serait de son côté… » Raziel avait enfin trouvé mais à présent que tout ça était clair, elle se demandait bien à quoi cela lui servirai pour l'avenir. « Pourquoi devais-je le comprendre absolument ? » Raziel secoua la tête avant de remettre ses bouquins et le journal dans son sac, puis elle se leva et entra dans la chambre qu'elle occupait avec Hermione.

Celle-ci était déjà couchée et elle semblait dormir. Raziel avait fait attention à ne pas faire de bruit pour se changer dans la salle de bain et elle revint dans la chambre sur la pointe des pieds. Un rayon de lune filtrait entre les rideaux tirés et éclairait en partie les cheveux de la gryffondor étendue devant elle. Raziel observait la respiration tranquille de son amie quand celle-ci se retourna en ouvrant les yeux sur elle. Raziel se sentait rougir mais heureusement, la pénombre qui régnait dans la chambre devait en parti masquer son visage. Elle resta là sans bouger, hésitant entre donner une explication valable à son observation ou aller se coucher sans un mot. Mais finalement, ce fut Hermione qui parla.

: Tu as fini ? Murmura la préfète en chef d'une voixendormie.

: Oui, répondit d'une voix basse la française. Je t'ais réveillée ?

: Aucune importance, fit Hermione en souriant.

Raziel ne répondit pas, frappée par la beauté du visage d'Hermione éclairé par le rayon de lune. Elle sentit son cœur s'affoler et elle décida de mettre un terme à la petite conversation afin d'éviter une bévue.

: Euh, bonne nuit, dit rapidement la française à son amie.

: Bonne nuit, répéta Hermione en souriant d'avantage.

Raziel alla se coucher et elle resta sans bouger un long moment, réfléchissant aux sensations qui la prenaient lorsqu'elle était en compagnie d'Hermione. Celle-ci de son côté était ravie. « J'ai encore sentit le battement, rapide, comme affolé. Raziel… » Hermione s'endormie sans s'en rendre compte, le sourire aux lèvres.


Harry était couché. Draco finissait de se déshabiller quand une lettre cachetée tomba de l'une des poches de sa robe de sorcier. Le serpentard blond haussa un sourcil et il se baissa pour la ramasser. Il tourna l'enveloppe et il la reconnu aussitôt. « La lettre de père… » Il hésita à l'ouvrir une nouvelle fois. Se disant qu'il serait peut-être plus prudent d'en connaître le contenu, il décida à contrecoeur de l'ouvrir et alla s'asseoir sur la chaise à côté de la fenêtre de leur chambre. Il cassa le sceau et déplia le parchemin légèrement froissé. Il le mit face à la fenêtre et lut son contenu grâce à la lumière de la lune.

Draco,

Tu me déçois énormément… Tu aurais pu devenir quelqu'un d'important. Quelqu'un dont j'aurais été fier. Mais tu as fait ton choix… Et tu ne me laisses une fois encore pas le choix.

Je t'ordonne de revenir au manoir, Draco ! C'est un ordre. Et si tu ne l'exécutes pas, tu le regretteras amèrement, crois-moi. J'ais été trop coulant avec toi. Mais c'est fini. Il est tant que tu apprennes à te conduire en homme ! A te conduire en Malfoy !

Je ne permettrais pas que tu deviennes mon ennemi, Draco. Si tu ne reviens pas dans les deux jours qui suivront ce message, ce n'est plus la peine d'espérer mon pardon. Si je constate que tu es devenu mon ennemi, je ferais en sorte que tu sois mis hors d'état de nuire. Et crois-moi, je suis très doué à ce jeu là… J'ai déjà réussi à te briser en partie, Draco, ce qui reste sera facile à détruire pour moi et tu le sais.

Ce que tu as fait au Noël de l'année dernière était un crime pur et simple mais j'ai gardé le silence. Jusqu'à présent… Prends garde, Draco. Ma patience a atteint ses limites…

Ton père.

Draco pâlit et une larme glissa silencieusement sur sa joue tandis que ses doigts froissaient sans ménagement la lettre menaçante. « Mère. » La colère et la peur s'insinuèrent en lui et il jeta la boule de parchemin froissé de toutes ses forces contre le sol. « Du chantage ! Il veut me faire du chantage maintenant ! » Avec rage, Draco sortit sa baguette avant de murmurer difficilement :

: Inflamaré !

Le parchemin prit feu aussitôt et il n'en resta plus qu'un petit tas de cendres grises. Draco le fixait sans s'y intéresser, au comble du désespoir. « Que vais-je faire ? Les deux jours sont passés depuis un moment déjà… Est-ce qu'il en a parlé au Magenmagot ? Mais ce n'était pourtant pas moi ! C'est injuste ! Ce n'était… pas moi… Je ne… voulais… pas… »

Draco tomba à genou et il ne put retenir ses larmes plus longtemps. Il resta là sans bouger, laissant les larmes apaiser le tourment de son cœur au supplice. « Pourquoi m'as-tu fais cela ? Pourquoi… » Un sanglot lui échappa et il se força au silence pour ne pas réveiller Harry. « Mère… Je suis désolé… » Draco se leva brusquement et il sortit rapidement sans faire de bruit afin de ne pas céder à l'envie de serrer Harry contre lui. Il espérait trouver un réconfort quelconque en dehors de sa chambre.

Dans le salon, il trouva Raziel assise sur l'un des fauteuils, le menton posé sur la main, les sourcils froncés. Elle lisait encore le journal de ce matin. Il allait faire demi tour quand elle releva les yeux et les posa sur lui. Elle ne fit aucun commentaire en voyant ses larmes et cela le rassura un peu. Il alla vers elle et elle lui désigna un fauteuil en face d'elle. Il y prit place et parla le premier.

: Que fais-tu là ? Lui demanda le serpentard blond en essuyant les traces de larmes encore visibles sur ses joues plus pâles qu'à l'ordinaire.

: Je n'arrivais pas à dormir, répondit Raziel en posant le journal sur le bras du fauteuil. Et toi, que t'arrive-t-il ? Lui demanda-t-elle avec hésitation.

: Ce n'est rien, mentit Draco en souriant.

: Je ne te crois pas, répliqua la française en voyant son pitoyable sourire.

: Je ne veux pas en parler, s'énerva Draco en fronçant les sourcils.

: Comme tu voudras, Drac, le calma tout de suite Raziel en levant une main. Mais si tu veux parler, je suis là, conclu-t-elle avant de se lever pour aller se coucher.

En passant à côté de lui, elle lui déposa un léger baiser sur la joue pour essayer de l'apaiser. Le serpentard la retint par le bras, surpris.

: Pourquoi t'as fait ça ?

: C'est ce que font les amis pour se réconforter, répondit Raziel avec un sourire. Même si je me doute que tu aurais préféré que ce soit Harry qui le fasse, ajouta-t-elle avec un clin d'œil entendu.

Draco lui rendit son sourire, amusé par son comportement parfois déroutant.

: Je peux récupérer mon bras ? Demanda Raziel avec une grimace comique.

Draco s'excusa en riant et il lui rendit son bras. La française l'en remercia et lui souhaita bonne nuit puis elle retourna dans sa chambre. Il allait s'enfoncer dans son fauteuil pour méditer mais il se rendit compte que ses craintes s'étaient apaisées en parlant, même brièvement, avec Raziel. Le serpentard se leva et il fixa un instant la porte de la chambre de son amie. Avec un soupir rasséréné, il retourna dans sa propre chambre avant de rejoindre Harry dans leur lit. Il caressa légèrement la joue de son survivant avant de tomber à son tour dans les bras de Morphée.


: Tu es venu seul ? Demanda Dumbledor en fixant une silhouette dissimulée dans la pénombre de son bureau.

La silhouette se déplaça souplement et Maugrey Fol-Œil apparut dans la lumière glaciale du bureau du directeur. Son visage coupé à la serpe se découpa crûment dans la lumière lunaire, accentuant le côté effrayant de son visage défiguré.

: Oui, répondit la voix basse de l'ancien Auror.

: Assis-toi, l'invita Dumbledor en prenant place dans son fauteuil.

Maugrey prit place et il fixa curieusement son vieil ami. Celui-ci était absorbé dans la lecture de parchemins posés sur son bureau. Perdant finalement patience, Maugrey prit la parole.

: Que me voulez-vous, Dumbledor ?

: Excuse-moi, Alastor, dit Albus en secouant la tête, visiblement préoccupé. J'aimerai que tu fasses deux choses, Alastor. La première : vas aux cachots du château et parle à Rogue. Il garde sous sa surveillance Peter Pettigrow…

: Quoi! Le coupa Maugrey en sursautant légèrement. Mais Pettigrow est…

: Mort, je sais, termina Dumbledor. Mais ce n'est pas le cas. Severus t'expliquera ce qu'il en est. Conduit Peter aux Aurors. La deuxième : il faut que tu ailles en France. Je veux que tu fouilles la maison d'Alquia Driad pour moi.

: Mais pourquoi ? S'étonna Alastor sans comprendre.

: Il doit y avoir une raison à l'attaque des Ombranes sur elle, expliqua Dumbledor d'une voix triste au souvenir de son amie décédée. Elle devait sans doutes avoir des renseignements sur les pouvoirs de l'Enfer ou ceux des anges…

: Je comprends, oui, confirma Maugrey en se levant.

: Surtout, fait attention, reprit Dumbledor avec une ride d'inquiétude au front. Les Ombranes gardes peut-être cette maison…

: Je serais prudent, assura Maugrey en souriant.

Il se leva et salua Dumbledor avant de sortir par la porte en direction des cachots. Dumbledor le suivit des yeux puis il revint sur le parchemin qu'il lisait à l'arrivée de Maugrey. C'était un message du ministre de la magie anglais en personne : Fudge.

Dumbledor,

Nous avons reçu des plaintes de la part des parents de certains élèves décédés. Je vous suggère de faire plus attention à vos protégés, Albus. Renforcez la sécurité de Poudlard ou je serais au regret de m'en charger moi-même.

J'aimerais savoir ce qu'il se passe avec Voldemort. D'où lui viennent ses pouvoirs ? Je suis sûr que vous le savez Albus.

Ne tardez pas trop à répondre.

Cornélius Fudge.

Dumbledor sentit une pointe de colère le parcourir. « Si vous n'aviez pas était aussi stupide, Mr le Ministre, Sirius serait encore en vie… » Le directeur froissa la feuille et la jeta dans la cheminée où elle s'enflamma rapidement. « Je vais vous répondre, Fudge. Ne vous en faites pas pour ça. »

Dumbledor retourna s'asseoir à son bureau et il commença la rédaction de sa réponse.


Maugrey avait remit Peter aux Aurors du ministère. Ceux-ci avaient été passablement surpris de le voir en vie et Maugrey leur avait rapidement expliqué le stratagème qu'avait monté le traître pour servir son maître. Les Aurors avaient approuvé sa version des faits car elle élucidait certains points encore flous de l'enquête classée.

Maugrey avait donc laissé le traître aux bons soins des Aurors. Il était de nouveau dehors et il se réparait à transplaner pour la France lorsque des cris retentirent derrière lui, sûr la place en face du ministère de la magie. Il fit volte-face et vit avec stupéfaction une quinzaine de mangemorts terroriser les quelques moldus présents à cet endroit précis.

Il allait intervenir mais plusieurs Aurors étaient sortis du ministère pour s'occuper des serviteurs noirs de Voldemort. Maugrey se détourna et il transplana pour Paris en se demandant comment tout cela allait bien pouvoir finir.

En apparaissant dans l'une des petites ruelles de la capitale française, Alastor eut la désagréable surprise de tomber sur un autre groupe de mangemorts qui semblaient préparer une attaque. « Les choses empirent de jour en jour on dirait. Si en plus ils deviennent coordonnés… La guerre est à nos portes semble-t-il… » Il soupira, las. Le groupe de sorciers noirs lui tournait le dos c'est pourquoi il avait pu prendre sa baguette et lancer un sort d'invisibilité sur sa personne sans se faire remarquer. Il sortit discrètement de la ruelle et lança une écharpe d'étincelles rouges dans le ciel pour prévenir les observateurs sorciers éventuels qu'il y avait un problème ici.

Il partit alors précipitamment vers le quartier de La Plume du Hibou.


La suite bientôt…

Bises, Lumenor.