Chap 16 ! (Vous vous en doutiez, lol)

Réponse à Ma-chan : Merci pour ta review, ça fait toujours plaisir Ma ! Tu peux prendre le temps que tu voudras pour lire ma fic, t'inquiètes pas pour ça, c'est pas vital non plus… (mais bon, j'avoue que ça fais plaisir) lol, je viendrai faire un tour sur la section Tales of quand j'aurai le temps (ce qui me manque de plus en plus à l'approche du bac mais bon…). Voilà, grosse bise à toi et puis ben, bonne lecture, comme d'habitude ! ; )

Petite précision (au cas ou) : le personnage de Raziel n'est pas une Marie Sue. Ce perso, comme tous ceux que j'ai inventé, est un pur produit de mon imagination (parfois débordante, je reconnais… :) ).

Pitite précision 2 (la dernière lol) : Les paroles de chanson contenu dans ce chapitre sont tirées de la chanson Goodnight Kiss du groupe Dream Theather.

Bonne lecture !


Chapitre 16 : …les ombres se dresseront.

Autant Draco savait qu'il ne devait pas s'attendre à un miracle autant il ne pensait pas qu'il devrait affronter son père en plus de Voldemort… Il en était toujours au même point de ses réflexions depuis cinq jours et il avait décidé d'accompagner Harry à l'enterrement de Charlie pour penser à autre chose.

Mais même cela ne suffit pas. Il passa la journée à marcher en silence près de Harry, toujours bouleversé par le retour du souvenir de sa mère.


Le 15 novembre. Il pleuvait ce jour là. Comme si le ciel s'était accordé aux sentiments de la famille Weasley. Ginny avait en partie fini par se faire à l'idée que son frère aîné était mort. Debout seule sur les marches de pierres de l'église moldue, elle regardait fixement l'une des tombes présentes dans l'espace réservé à l'église. La pluie glissait sûr elle et elle était déjà trempée depuis un bon moment, mais elle s'en fichait. Elle écoutait depuis un bon moment déjà le bruit apaisant de la pluie frappant le sol.

Ses cheveux lui collaient au visage et elle écarta brusquement une mèche collante en la repoussant derrière son oreille avec irritation. « Je n'aurai jamais pensé qu'un jour pouvait être aussi froid. Aussi triste… » Elle regardait à présent les rues désertes devant elle. Un café en face de l'église était bondé et elle pouvait distinguer à travers les quelques fenêtres et la buée plusieurs personnes discutant, riant, jouant aux cartes… Un petit garçon turbulent semblait vouloir aller dehors pour jouer sous la pluie mais sa mère l'en empêchait fermement tout en discutant avec une autre femme. Lors d'un moment d'inattention, le garçon réussit à échapper à la poigne de sa mère et il courait déjà vers la porte pour l'ouvrir. Il l'avait atteinte et ouverte avant que sa mère ne le rattrape et il sortit joyeusement en bondissant dans les flaques d'eau. En moins d'une minute, il fut lui aussi trempé et il resta un instant sans bouger pour sentir les gouttes d'eau frapper son visage. Sa mère sortit alors en trombe avec un parapluie, criant après lui avec emportement. Elle l'attrapa par un bras et le tira vers le café avant de le pousser à l'intérieur et de le suivre en claquant la porte.

Ginny laissa son regard glisser un peu plus loin vers une rue si calme qu'elle lui faisait penser à un cimetière. La rouquine descendit une ou deux marches avant de tourner son regard vers le ciel. Un corbeau au plumage noir de jais survola l'église et poussa un croassement rauque. Ginny frissonna à ce cri lugubre avant de reporter son attention vers la rue paisible. Elle avait descendu les dernières marches en se disant que bientôt, d'autres proches seraient peut-être eux aussi enterrés là… Dans ce petit village sordide…

Elle marchait le long de l'allée faite de gravier et, arrivée à la grille, elle hésita à sortir de l'enceinte de l'église pour allait se promener. « Je n'est prévenu personne… Ils vont s'inquiéter… » Renonçant à regret à l'idée de se promener elle resta près des grilles pour observer un saule pleureur non loin d'elle, perdue dans ses sombres pensées.

Un peu plus loin, Raziel, qui était venue la chercher à la demande de Mrs Weasley, resta un moment sur le parvis de l'élise au sommet des marches, la regardant tristement sans se soucier de la pluie. « Ils m'ont dit qu'elle avait du mal à s'y faire. Ce n'est pas étonnant... La perte d'un proche est toujours… difficile à gérer. » Raziel secoua la tête pour chasser le souvenir de ses défunts parents et elle descendit les marches pour rejoindre son amie rousse.

: Ginny ? Appela doucement la française en s'arrêtant derrière elle.

: Oui ? Répondit d'une voix surprise la rouquine en se retournant vivement.

: Ca va ? Demanda Raziel en la regardant avec inquiétude.

: J'ai connu mieux, éluda Ginny en haussant les épaules.

: Je sais, c'est plutôt dure à encaisser, fit Raziel en fixant soudain le saule pleureur à son tour. C'est comme si on allait se noyer. Mais tu verras, tu sortiras finalement la tête de l'eau un de ses jours…

: Comment sais-tu que… S'étonna Ginny avant de s'interrompre brusquement. « Je suis nulle. Elle sait mieux que moi ce que l'on ressent… »

: Tu ne veux pas revenir à l'intérieur ? Tu risque d'attraper froid ici, s'inquiéta Raziel en la fixant à nouveau de ses yeux bleus clairs.

: Je n'ais pas envie de les revoir tout de suite, répondit Ginny en se détournant pour regarder à nouveau l'arbre. J'ais besoin d'être seule…

: J'ais une meilleure idée, répliqua Raziel avant de retourner à l'église.

Ginny la regarda partir sans un mot et elle retourna finalement à sa contemplation du saule pleureur dont les branches alourdies par l'eau de pluie s'abaissaient peu à peu, vaincues.


Raziel passa les grandes portes ouvragées de la vieille église et entra dans le modeste vestibule. Elle passa rapidement ce dernier pour arriver au cœur de l'église où tous les sorciers étaient réunis pour pleurer le défunt.

Les torches qui ornaient les murs donnaient aux sculptures de la vierge et des anges, présentes un peu partout sous le dôme de l'église, un aspect sanglant plus qu'inquiétant. Raziel avança vers la nef et elle se faufila dans la foule dans l'espoir d'atteindre Fleur. Mais avant qu'elle ne puisse trouver son amie, Mrs Weasley l'intercepta avec une légère inquiétude sur le visage.

: As-tu trouvé ma fille, Raziel ? Demanda Molly.

: Oui, Mrs Weasley, répondit en souriant Raziel pour la rassurer. Elle arrive…

: Merci, répliqua la mère de Ron et Ginny avant de retourner auprès de son mari.

Raziel soupira de soulagement et elle traversa rapidement la foule d'amis de la famille pour aller parler à Fleur. Elle trouva celle-ci en compagnie d'Hermione et Raphaël et elle la tira à l'écart pour lui parler au calme. Draco et Harry, un peu plus loin, la regardaient faire avec curiosité.

: Tu serais bien inspirée d'aller dehors, suggéra Raziel avec un demi sourire.

: Pourquoi ? S'étonna le professeur de DCFM.

: Parce que ta moitié est en train de prendre l'eau, répondit d'une voix amusée Raziel.

: Quoi ? S'exclama Fleur avant de se détourner pour partir vers l'entrée de l'église.

: Attends ! La rappela Raziel, fort peu discrète. Ne lui dis pas que c'est moi !

Fleur hocha la tête et elle disparu derrière la porte qui menait au vestibule. Quand Raziel se détourna vers la nef pour rejoindre ses amis, elle croisa le regard fortement suspicieux de Mrs Weasley posé sur elle. La jeune française prit un air innocent puis elle haussa les épaules en rendant son regard à Mrs Weasley jusqu'à ce que celle-ci se détourne. Enfin, Raziel retourna près de son frère et d'Hermione avant de prendre une pose angélique sous les yeux amusés de ses amis.


Fleur était sortit sur le parvis de l'église et elle avait tout de suite remarquée la jeune Weasley debout face à un saule pleureur. Le professeur français descendit les marches de pierres mouillées en étant attristée par le comportement de son élève préférée. Elle se plaça derrière la jeune gryffondor et elle lui entoura les épaules de ses bras sans prévenir. Ginny sursauta mais elle se remit bien vite de sa surprise et se tourna face à son professeur.

: Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda doucement la jeune fille à son aînée, réconfortée par sa présence.

: L'une des statues de l'église m'a dit que tu prenait l'eau, répondit Fleur en souriant franchement.

: Dis-moi, ta statue, elle n'aurait pas des cheveux bleus clairs ? Demanda Ginny en réprimant un sourire amusé.

: Hum… Je me disais aussi, répondit Fleur en se penchant sur la rouquine.

Fleur effleura les lèvres douces de la jeune gryffondor et elle murmura en se reculant à regret.

: Tes lèvres sont glacées. Rentres, je ne veux pas que tu attrapes froid…

: A une seule condition, répliqua Ginny sur le même ton d'un air malicieux.

: Laquelle ?

: Embrasses-moi, demanda Ginny d'une petite voix.

: Gin, c'est dangereux. Quelqu'un pourrait sortir de l'église à ce moment précis et…

: Je ne pourrais pas continuer comme ça éternellement, Fleur, insista Ginny en s'approchant un peu plus de la française. J'ai besoin de toi… Murmura-t-elle.

: Gin, tu n'es pas raisonnable et si ta mère ou ton père nous voyez ? Tu te rends compte que…

Fleur n'eut pas le temps de finir sa phrase. Ginny l'avait coupé net en l'embrassant tendrement. Ne pouvant lui résister, la française soupira malgré elle de contentement et elle répondit volontiers au baiser en l'entourant de ses bras. Un bruit de pied frappant la pierre au rythme rapide d'une course les fit sursauter et elles se séparèrent rapidement avant de tourner la tête vers le parvis. Là, debout, les bras croisés, Raziel les observait, mi-attendrie mi-courroucée.

: Ta mère arrive, fit-elle simplement à Ginny avant de repartir au pas de course.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Mrs Weasley apparut au sommet des marches la mine inquiète et la coiffure légèrement défaite. Elle posa son regard sur les deux jeunes femmes et secoua la tête en constatant leur état.

: Rentrez toutes les deux ! Ordonna Mrs Weasley d'un ton inflexible.

Fleur et Ginny bondir pour lui obéir, voulant éviter de se faire sermonner par la redoutable Molly Weasley. Elles rejoignirent le reste des personnes présentes à la nef et Mrs Weasley ne les lâcha pas des yeux jusqu'à la fin de la cérémonie. Hermione se pencha vers Ginny une fois cette dernière arrivée pour lui murmurer à l'oreille :

: On dirait que tu as quelques traces de rouge à lèvres autour des lèvres…

Ginny prit immédiatement un mouchoir pour essuyer le rouge à lèvre déplacé. Tout le monde savait bien qu'elle n'en mettait jamais. Elle lança un regard discret à Fleur et celle-ci forma silencieusement et très discrètement le mot « désolée » sur ses lèvres. Ginny ne lui répondit pas et elle sortit à la suite du reste des membres de sa famille. Ron passa à côté d'elle et il lui murmura doucement :

: Vous devriez êtres plus prudentes…

: Ils réagiraient mal en l'apprenant tu…

: Pas maintenant Ginny, la coupa Ron en chuchotant.

Il accéléra le pas pour rejoindre leurs parents, laissant Ginny seule avec ses craintes. Une fois tout le monde dehors, Hermione rejoignit Ginny et elle lui tapota l'épaule en la réconfortant.

: Une fois de retour à Poudlard, ça ira mieux…

: Un peu Hermione, répondit Ginny d'une voix triste. Mais même là-bas nous nous cachons des autres…

: Pourquoi ne faites-vous pas comme Harry et Draco ? Demanda Hermione en cherchant Fleur des yeux.

: Ce n'était pas si simple pour eux au début, répliqua Ginny en baissant les yeux sur le gravier. Et puis c'est différent, poursuivit-elle du même ton triste. Elle est plus âgée que moi. C'est notre professeur, Herm !

: Je le sais bien, rétorqua Hermione en trouvant enfin Fleur des yeux.

La demi-vélane était en train de discuter avec Raziel. La préfète en chef des gryffondors ne put s'empêcher d'observer une fois encore la française aux cheveux bleu pâle. Ginny la tira de ses pensées en lui tapotant le bras.

: Qui regardes-tu comme ça ? La taquina la rouquine en se dévissant le cou pour voir ce que son amie regardait plus tôt.

: Oh ! Euh, personne, répondit Hermione en rougissant doucement. Viens, enchaîna-t-elle en attirant son amie rousse vers le petit groupe que constituait la famille Weasley.

Elles retrouvèrent Ron, Harry et Draco non loin des parents Weasley. La suite de la journée se passa normalement. Mrs Weasley surveillait étroitement sa fille et surtout Fleur tandis que les autres essayaient tant bien que mal de rassurer l'une ou l'autre. Ils passèrent au 12 Square Grimmaud en coup de vent pour dire bonjour aux membres de l'ordre présents. Les plus jeunes furent surpris de revoir un Remus Lupin au teint cadavérique mais Mc Gonagal, Rogue ainsi que Dumbledor les empêchèrent de poser des questions au loup-garou. Après avoir prit un léger rafraîchissement, les élèves et les professeurs repartirent pour Poudlard.


: Tu as trouvé ? Demanda la voix basse de Dumbledor.

: Il n'y avait rien sinon le désordre, répondit Maugrey au directeur de Poudlard.

: Il n'y avait rien du tout ? Insista celui-ci en fixant Alastor.

: Je n'ais trouvé que ceci, dit l'ancien Auror en tendant un carnet au directeur.

Dumbledor le prit et le contempla un instant durant lequel Alastor reprit la parole.

: La maison a été fouillée avant nous, Dumbledor…

: Je sais, le coupa le vieux sorcier en s'asseyant dans son fauteuil avec un soupir las. Nous aurions du le faire plus tôt mais avec tout ce qu'il s'est passé depuis…

: Je comprends, Dumbledor, l'apaisa Maugrey. En attendant, essayez déjà de voir s'il n'y a rien d'utile dans ce carnet, ensuite, nous aviserons…

: Oui, acquiesça le directeur de Poudlard avec un hochement de tête. Au fait, comment va Remus ?

: Pas très fort, répondit d'un ton désolé l'ancien Auror. Il est plus pâle que la lune elle-même en ce moment…

Dumbledor soupira avant de se lever pour allait se poster à la fenêtre de son bureau, observant le ciel en cette nuit déjà bien avancée. Maugrey attendit qu'il reprenne la parole.

: La disparition de Sirius l'a beaucoup affecté, pensa à voix haute Dumbledor.

: Certainement, dit simplement Alastor d'une voix attristée.

: Merci, Alastor, fit soudain Dumbledor en se tournant vers Maugrey. Je passerai bientôt tous vous voir au 12 Square Grimmaud.

Alastor hocha la tête avec un sourire en guise d'accord avant de transplaner dans un pop sonore. Dumbledor s'assit de nouveau à son bureau et commença à lire le carnet de son amie décédée, Alquia Driad.


Le lendemain, les cours reprirent normalement et les gryffondors avaient la joie de commencer la journée par deux heures de potions avec Rogue. Heureusement, Harry avait constaté de nombreux changements chez leur professeur de potion. Celui-ci ne s'en prenait plus aussi souvent au survivant depuis que ce dernier était avec Draco. De plus, l'arrivée de Raziel et Raphaël à Poudlard semblait avoir radoucit l'irascible prof de potion. Mais évidemment, les nombreuses maladresses de Neville continuaient à exaspérer Rogue ce qui valait au gryffondor maladroit une bonne partie des sarcasmes du directeur des serpentards.

Outre ce fait, Rogue s'était globalement amélioré et Harry en venait presque à l'apprécier dans ses bons moments. Comme d'habitude, Harry et Draco étaient au fond du cachot de Rogue, Ron juste devant eux. Hermione était elle aussi au fond dans l'autre rangée de bureaux et elle semblait accorder une plus grande importance au profil de Raziel qu'au cours théorique de Rogue en cet instant. Harry souriait discrètement. « Quelque soit ce qui la préoccupe au sujet de notre française, ce doit être sérieux pour qu'elle ose ne pas écouter un cours… »

Malheureusement pour la préfète en chef des gryffondors, Rogue remarqua lui aussi l'inattention de celle-ci et un fin sourire étira ses lèvres minces.


Hermione avait hésité à changer de place en début de cours. Elle savait parfaitement que si Raziel était à côté d'elle, elle ne pourrait pas suivre la leçon de Rogue. Mais après un rapide débat intérieur avec elle-même, elle en était arrivée à la conclusion que Raziel se douterait de quelque chose si elle changeait de place. C'est pourquoi elle était restée à sa place. C'est pourquoi elle n'écouta pas…

« Si j'ai bien compris, elle sera donc celle qui bloquera les pouvoirs de Voldemort. Si ses pouvoirs apparaissent, évidemment… Nous sommes presque à la moitié de l'année. Je me demande ce que nous ferons après avoir passé nos ASPICs… » Raziel tourna un instant les yeux vers elle et Hermione fixa intensément sa feuille toujours vierge. La française fronça un peu les sourcils en voyant le parchemin vierge de toute encre devant son amie et elle s'inquiéta soudain pour elle, sans aucune raison quand elle y repensa après coup.

: Ca va ? Murmura Raziel à la préfète.

: Oui, répondit difficilement Hermione, la gorge serrée par l'embarras.

Raziel nepoursuivit pas mais elle la fixa encore un peu, intriguée. Hermione commençait à rougir quand Raziel reporta son attention sur Rogue. La préfète en chef soupira intérieurement de soulagement et elle se risqua à détailler à nouveau la française. C'est à cet instant précis que le professeur Rogue décida d'intervenir d'une voix sarcastique :

: Dites-le moi si je vous dérange dans votre observation de Miss Riel, Miss Granger…

Hermione sursauta en se détournant et éprouva une subite passion pour son encrier. Toute la classe se tourna dans leur direction pour la regarder et elle se sentit rougir. Heureusement, Raziel resta stoïque, ce qui soulagea et mortifia à la fois la préfète en chef des gryffondors. « Elle se soucis donc si peu de ma personne ? » Se demanda Hermione, au comble du doute. Rogue reprit son cours après avoir attendu quelques minutes et les élèves reportèrent leur attention sur lui avec un bel ensemble. Hermione jeta un coup d'œil à Raziel et détourna vivement les yeux en constatant que celle-ci la regardait étrangement.

Raziel se re-concentra ensuite sur la leçon de Rogue et Hermione se garda bien de poser à nouveau les yeux sur elle, indécise sur la conduite à tenir envers elle. « Suis-je donc en train de tomber… amoureuse ? Non, c'est complètement idiot… Pas moi… Pas avec… une fille… » Dépassée par ses propres sentiments, Hermione mit ses réflexions de côté et tâcha d'être attentive à la fin du cours.


Une semaine était passée sans aucun autre incident. L'enquête menait par le ministère de la magie à Pré-au-Lard était au point mort. Les Aurors ne trouvaient pas un seul indice et cela faisait un peu plus d'une semaine maintenant qu'ils piétinaient. A Poudlard, les évènements suivaient leur cour normale. La moitié de l'année était proche et l'on pouvait sentir chez certains élèves les premières tensions dues aux examens de fin d'année. Cette après-midi là, Harry et les autres avaient une réunion de l'AD et le survivant angoissait un peu à cause du succès de cette opération.

: Harry ! Les membres de l'AD vont encore nous attendre ! Lui fit remarquer Draco en le repoussant légèrement.

: Cela ne leur fera pas de mal, répliqua le survivant en s'approchant dangereusement des lèvres du serpentard blond.

: Harry, tu n'est pas raisonnable, c'est la…

Draco ne put continuer, Harry venait de prendre possession de ses lèvres. Le survivant attendit que Draco entrouvre ses lèvres avant de passer la langue entre elles pour approfondir leur baiser. Un frisson parcourut le dos du survivant tandis que Draco prenait le contrôle de cet échange et passait ses mains dans le dos de Harry. Celui-ci entoura le cou de Draco et le baiser devint peu à peu plus sulfureux. Après deux bonne minutes, Draco mi fin au doux baiser avec quelques réticences, sachant parfaitement qu'ils étaient tous les deux attendus.

Harry serra un instant Draco contre lui avant d'accepter de se séparer du préfet en chef des serpentards. Draco lui fit un sourire cajoleur et Harry prit la direction de la salle sur demande avec une mine légèrement boudeuse. Draco lui passa un bras autour de la taille pour se faire pardonner et ils arrivèrent devant la salle en se tenant mutuellement par la taille.

Ils étaient entrés dans la salle aux dimensions revues à la hausse et Ginny arrivait vers eux avec un sourire suspicieux.

: Eh bien ! Vous en avez mit du temps pour trouver la salle, remarqua presque innocemment la jeune gryffondor rousse.

: Euh… Oui, répondit Harry d'une voix hésitante. On a eu des ennuis avec Rusard, improvisa-t-il en se frottant la nuque d'une main.

: Je comprends, fit Ginny d'un ton très peu convaincu.

Harry ne dit rien et il se tourna vers le reste de la salle. Il eut le ventre noué en voyant le nombre d'élèves présents. « Comme d'habitude… Franchement, je ne suis pas fait pour ça, moi… » Il croisa le regard de Raziel et celle-ci lui adressa un clin d'œil pour le rassurer et le détendre, ce qui marcha presque entièrement. Harry lui adressa un sourire en retour. « Hermione a fait le bon choix. Je me demande si elle a enfin compris ce qu'il se passait chez elle… Enfin, de toute façon, ce n'est pas le moment de s'occuper de ça. » Pensa Harry en se tournant face à la masse compacte des élèves.

: Qu'avons-nous étudié la dernière fois ? Demanda-t-il à la cantonade.

: Le sortilège du bouclier et celui du patronus, répondit Lavande Brown d'une voix excitée.

: Ah, oui, c'est vrai. Merci, Lavande, poursuivit Harry en souriant. Bon, vous vous êtes entraîné ? Interrogea-t-il ses camarades.

Concert de réponses très variées et contrastées dans un brouhaha plutôt assourdissant. Le survivant leva les mains pour réclamer le silence afin de reprendre la parole.

: De toute façon, que vous l'ayez fait ou non, nous allons perfectionner ces deux sorts, annonça fermement Harry face aux quelques protestations qui s'élevaient déjà dans la salle. Ils vous seront sans doute très utile avant la bataille finale…

Un silence tendu et inquiet suivi ses paroles et les mêmes groupes que la semaine dernière se formèrent dans toute la salle, les aînés encadrant leurs cadets. Parfois, un professeur passait durant les réunions pour voir si les élèves avaient besoin d'aide dans un domaine ou un autre. Ce jour-là, le sortilège du patronus était le sort le plus difficile à lancer et certains élèves avaient du mal à l'assimiler. Harry circulait dans la salle en compagnie de Ron, Hermione et Draco qui avaient tous les trois un niveau honorable en la matière. Raziel, elle, encadrait un petit groupe mélangeant deux première année de serpentard et poufsouffle, un cinquième année de gryffondor et une sixième année de serdaigle. Raphaël s'occupait pour sa part d'un groupe de troisième année.

Une certaine concentration régnait dans la salle tandis que les membres de l'AD apprenaient à maîtriser les deux sorts du jour à la perfection.


La réunion était passée et le dîner venait juste de prendre fin. Notre groupe d'amis était sortit dans le parc pour profiter de la beauté fugitive du crépuscule tout en discutant tranquillement sous le chêne à proximité du lac. Celui-ci s'était paré d'un châle de reflets rouge sang imitant à la perfection la teinte ensanglantée des nuages.

: Raziel, s'éleva soudain la voix de Draco.

: Oui ? Fit la française sans cesser de regarder le ciel.

: J'ai parlé avec Rogue. Il a accepté de faire de toi notre nouvelle préfète et il t'intègre aussi dans l'équipe de quidditch… L'informa le serpentard blond.

: Ok, répondit en souriant Raziel.

: Au fait, tu as un balai ? Continua Draco en posant son regard sur elle tandis que Harry s'appuyait sur lui.

: Raziel a un Poussière Céleste, intervint fièrement Raphaël en repensant au balai dernière génération de sa sœur.

: Comme moi ! S'exclama Harry, ravi.

: Mais, Raziel, il est chez… Grand-mère, dit tristement Raphaël en repensant à sa grand-mère décédée.

La mort de se grand-mère l'avait plus atteint que sa sœur, celle-ci ayant l'habitude de se blinder le cœur en cas de coup dur. Mais Raphaël, lui, avait ressentit cette perte comme une gifle cinglante.

: Ah, oui, répondit Raziel en se redressant. Tu as raison… Voyons voir si je peux arranger ça… dit-elle en se levant.

La française sortit sa baguette et elle allait parler quand Fleur arriva. Ginny se leva et, regardant s'il n'y avait personne dans le parc, elle s'avança vers le professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Celle-ci lui sourit et elle la prit dans ses bras. Les deux jeunes femmes s'embrassèrent passionnément et leurs amis détournèrent les yeux un instant pour leur laisser un semblant d'intimité.

Après un petit moment, Raziel reprit là où elle en était et elle leva sa baguette au niveau du ventre. Elle ouvrit la bouche pour lancer le sortilège quand Fleur, Ron, Harry et Hermione s'exclamèrent en même temps :

: Mais qu'est-ce que tu fais ?

: Je voulais juste voir si je pouvais faire venir mon balai jusqu'ici, c'est tout, les rassura Raziel en levant les yeux au ciel. Pas la peine de me materner comme ça, souffla-t-elle avec exaspération.

: Tu devrais être plus prudente Raziel, tenta de se justifier Hermione tandis que les autres l'appuyaient par un hochement de tête

: Je n'ais pas besoin de vos conseils ! S'énerva la jeune française en baissant un peu sa baguette.

: Raziel ! Tu dois être plus prudente ! Riposta Fleur d'un ton sans équivoque.

: Tu n'as pas a me donner d'ordre ! S'emporta Raziel en défiant Fleur du regard.

Des étincelles rouges jaillirent de la baguette de la serpentard française et Raziel l'observa un moment, surprise. Les autres la regardaient sans un mot, étonnés par son changement d'humeur si soudain. Seul Raphaël restait sans réaction, il avait l'habitude. Quoique les paroles de sa sœur l'aient un peu blessé. Raziel ferma les yeux pour se calmer. « Pourquoi suis-je ainsi ? Pourquoi faut-il toujours que je m'emporte lorsqu'on me donne des ordres ? » Raziel rouvrit les yeux et découvrit son frère devant elle. « Raphaël, excuses-moi, je sais bien que tu détestes me voir ainsi… Je dois rester seule un moment… » Raziel se pencha sur son frère et elle lui déposa un léger baiser sur le front.

Désolé, petit frère, murmura Raziel en lui souriant faiblement. Excusez-moi, dit-elle plus haut en se détournant.

Raziel partit en direction du château, se sentant coupable d'avoir plombé l'ambiance. « Il faut toujours que je gâche tout… » Elle entra dans le château et monta à l'étage sans savoir où elle allait. Sans même s'en soucier. « Il me manque quelque chose mais je ne sais pas quoi. Parfois, quand je fais attention à mes sentiments, j'ai l'impression qu'il y a un grand vide en moi… Un manque… » Elle monta une longue volée de marches qu'elle ne reconnaissait pas. « Allons bon, où suis-je, maintenant ? » Elle arriva à la plus haute tour du château qui n'est autre que la tour d'astronomie. Elle contourna la salle de classe du professeur Trelawnay et alla se poster plus haut pour admirer la vue sous la nuit presque totale à présent. Elle se pencha aux créneaux pour juger de la hauteur de la tour avant de s'asseoir sur l'un des créneaux pour essayer de se détendre.

« Goodnight kiss in your nightgown

Lavender in your bed

So innocent as you lie down

Sweet dreams that run though your head

Pourquoi j'ais cette chanson dans la tête, moi ? Cela fait longtemps que je ne l'ais pas entendu pourtant… Cela remonte à… 5 ? 6 ans ? Peu importe…

Are you lonely without Mommy's love ?

I want you to know I'd die for that moment

You're just a poop girl

Afraid by this cruel world

Taken away from it all

Cette chanson me rappelle mes parents...

It's been 5 years to the day and

My tainted blood's still the same

I can't help acting this way and

Those bastard doctors are gonna pay

Il n'y avait personne ce jour-là... Juste moi, mes parents et leurs bourreaux dans cette rue parisienne glaciale. Des serviteurs de Lord Voldemort... Ils sont morts commenos parents. Eux, ils sont morts devant moi et je n'ais rien pu faire… Il n'y avait personne… Et pourtant, j'ai appelé…

I'm so lonely without baby's love

I want you to know I'd die for one more moment

I'm just a poop girl

Afraid by this cruel world

Taken away from it all

J'ais appelé si longtemps que ma voix s'en est brisée... Mais rien, aucune réponse. Juste la rue salle, les corps, moi, mes larmes, le froid et la solitude… »

Raziel sentit une larme rouler sur sa joue gauche et elle la laissa poursuivre sa course jusqu'à ce qu'elle tombe sur sa robe de sorcière. « Larmes éphémères et inutiles… » Pensa amèrement la jeune française. Elle ramena ses genoux contre elle et les serra dans ses bras pour essayer de se réconforter. « Je suis restait près de trois heures dans cette rue sordide du vieux Paris avant que des moldus ne nous trouvent. Les médecins moldus n'ont rien pu faire comme les médicomages d'ailleurs… Grand-mère avait été prévenue et elle était aussitôt venue pour me récupérer. Elle n'avait rien dit à Raphaël à ce sujet. Elle avait toujours refusé… Et durant les quelques semaines suivantes, je n'avais plus prononcé une seule parole… » Raziel observa les lointaines étoiles, glaciales et solitaires. « Je me souviens encore de leurs corps… »

Raziel fronça les sourcils. « Je recommence… Je dois penser à autre chose… » La française ferma les yeux et elle chercha les paroles de la chanson qui lui trottait dans la tête. Elle les répétait inlassablement avant de sentir une main se poser sur son épaule. Elle ouvrit les yeux et elle découvrit Raphaël, debout à côté d'elle, qui lui retournait son regard.

: Ca va ? Lui demanda son jeune frère avec une hésitation dans la voix.

: Je vais bien, ne t'inquiètes pas, Raph, répondit Raziel en souriant distraitement. Comment m'avez-vous trouvé ? Demanda-t-elle finalement comme le silence s'éternisait.

: Nous nous inquiétions pour toi alors nous avons demandé à ton frère où tu pouvais bien t'être isolée, répondit doucement Fleur en sortant de l'ombre de la tour.

Hermione en sortit à son tour, suivie par Ginny. Raphaël adressa un sourire contrit à sa sœur, craignant d'avoir fait une erreur. Raziel lui sourit gentiment et elle leva une main pour lui ébouriffer les cheveux. Ce simple geste qu'il affectionnait tant suffit à le rassurer et il se détendit un peu. Raziel se leva du créneau et elle fit face à ses trois amies.

: Je suis désolée pour tout à l'heure, je… Raziel hésita avant de reprendre. Je crois que j'ais simplement besoin d'être seule pour réfléchir à tout ce qu'il nous arrive en ce moment…

: Je vois, répondit Fleur en s'approchant de son amie. Si tu veux, on peut te laisser. Tu sauras retrouver ton chemin ? Demanda-t-elle.

: Je me débrouillerais, assura Raziel en lui souriant.

Fleur se plaça devant son amie avant de la prendre dans ses bras. Raziel répondit à son étreinte avec un temps de retard, étonnée par le comportement de leur professeur, tout comme Ginny et Hermione. Fleur se redressa légèrement.

: Que t'arrive-t-il ? L'interrogea Raziel.

: Je m'inquiète réellement pour toi, Raziel, répondit dans un murmure Fleur. Tu as changé. Et je crains un peu plus chaque jour qu'il… Fleur s'interrompit.

: Qu'il ? L'encouragea Raziel avec curiosité.

: Non rien, se ravisa Fleur en pensant aux conséquences que pourraient avoir ses paroles.

Fleur se détourna de son amie française et elle repartie vers l'escalier de la tour. Ginny la suivit après avoir adressé un clin d'œil à son amie aux cheveux bleu pâle. Celle-ci et Hermione se regardaient mutuellement, chacune en proie au même conflit inconscient interne. Hermione soupira finalement et elle battait en retraite quand elle entendit Raziel chuchoter derrière elle.

: Je te verrai dans notre chambre…

Sans se retourner, Hermione acquiesça d'un hochement de tête avant de rejoindre Ginny et Fleur, le cœur lourd.

Raziel la suivit des yeux puis elle reprit sa place sur le créneau, observant les étoiles sans les voir, son esprit vagabondant de pensée en pensée. « Je crois que je suis restée trop longtemps dans le passé… Je dois revenir au présent. Ils ont besoin de moi… et moi d'eux, si je suis franche avec moi-même… » La française sourit à cette résolution, espérant qu'elle réussirait à la respecter. « Je me demande ce qu'avait le loup-garou, Remus Lupin ? Il était si pâle quand nous l'avons revu l'autre jour… » Raziel se déplaça légèrement et elle observa ce qu'elle pouvait distinguer du sol en contrebas de la où elle était. « Et la créature ? Elle ne quitte pas ma mémoire… J'aimerais la retrouver et savoir qui elle est. Et aussi ce qu'elle est… »


Fleur avait entraîné son amour et Hermione vers son bureau, voulant leur parler sans attendre, ce qui les étonna un peu plus encore. Une fois arrivait devant la porte du bureau de Fleur, celle-ci l'ouvrit et elle invita les deux autres à rentrer à l'intérieur. Elle les avait suivi et elle leur désigna des fauteuils avant de s'asseoir à son bureau pour les observer en méditant.

Perdant graduellement patience, Hermione finit par rompre le silence.

: Fleur ?

Celle-ci sursauta légèrement et elle redressa la tête vers elles, les larmes aux yeux. Hermione et Ginny la regardaient avec incompréhension, stupéfaites, et la rouquine se leva pour marcher jusqu'à sa française avant de la prendre tendrement dans ses bras pour tenter de la réconforter. Fleur sourit et sembla se ressaisir.

: Désolée, je… je repensais à Raziel, déclara d'une petite voix le professeur de DCFM.

: A Raziel ? Répéta Ginny en s'écartant sans comprendre, limite jalouse.

: Oui, confirma Fleur en attirant la jeune Weasley vers elle. Mais pas pour ce que tu crois…

: Pourquoi as-tu coupé ta phrase tout à l'heure ? Demanda Hermione d'une voix presque absente en regardant le tapis de Fleur.

: Hermione, souffla d'une voix grave la française, alertant la préfète en chef des gryffondors qui releva la tête. Je connais Raziel depuis quelques années déjà et il m'arrive parfois de savoir ce qu'elle pense. Je suis peut-être dans l'erreur mais j'ai l'impression qu'elle pense mourir dans son combat contre Lord Voldemort…

: QUOI ? S'exclama Hermione en se levant d'un bond, prise au dépourvu.

: Attends ! La calma Fleur. Laisse-moi m'expliquer…

Hermione se rassit en essayant tant bien que mal de calmer son cœur affolé. « Raziel… » Sa vue commença à se brouiller mais elle parvint à se contrôler. « Raziel… »

: Je t'écoute, articula difficilement la gryffondor, la gorge serrée.

Fleur lui adressa un sourire désolé avant de commencer son explication.

: Je ne sais pas, ce n'était sans doute qu'une impression sans fondement mais… Son regard était si vide quand nous sommes arrivés là haut et puis d'autres petits détails… Expliqua Fleur en réfléchissant. Mais en y repensant, je me demande si cela n'était pas une simple illusion…

: Tu n'as pas de preuve tangibles, Fleur, intervint Ginny pour essayait de rassurer Hermione qui avait à cet instant une expression horrifiée.

: Tu as raison, convint la française en se levant.

Fleur alla à côté d'Hermione et elle lui posa une main sur l'épaule.

: J'avais besoin de vous en parler pour être rassurée à son sujet… Je suis désolée de t'avoir alarmé pour rien, Hermione, s'excusa à voix basse le professeur de DCFM.

: Je ne suis pas alarmée ! Répondit d'une voix mi-coléreuse, mi-sanglotante celle-ci en bondissant littéralement de son fauteuil.

Hermione partit en trombe de la salle, les larmes aux yeux. Ginny allait la suivre mais Fleur la retint. La rouquine renonça à poursuivre son amie mais elle s'inquiétait tout de même pour elle.

: Qu'est-ce qu'elle a ? Demanda Ginny à Fleur en se serrant contre elle pour trouver un peu de réconfort.

: Je ne sais pas vraiment mais je pense que notre amie s'est attachée à Raziel, répondit Fleur d'une voix désolée pour son manque de tact.

La française attira Ginny vers elle et elle lui caressa tendrement les cheveux autant pour se calmer que pour la rassurer. Ginny se serra contre son aînée, se laissant apaiser par les caresses de sa française.


Hermione courrait. Elle ne savait pas où mais elle courrait pour fuir une réalité qui avait enfin atteint son esprit. Elle courrait. Vite, loin, sans s'arrêter…

« Alors c'est ça ? Je l'aime ? Mais pourquoi ? Je sais que ce n'est pas son cas… Elle me l'a démontré… » Les couloirs défilaient autour d'elle mais elle ne les voyait pas, la vue brouillée par les larmes. « Raziel… C'est donc cela… Depuis le début… » Ses sentiments devenaient plus clairs à chaque fois que l'un de ses pieds touchait le sol, accélérant toujours plus sa course effrénée. « Raziel… Je ne peux pas…»

Elle courrait encore et encore…


Raziel était toujours au sommet de la tour d'astronomie, repensant à la créature qui l'avait sauvée plusieurs semaines auparavant. « Où est-elle en ce moment ? » Un bruissement d'ailes se fit entendre vers sa droite et Raziel regarda dans cette direction. Elle essayait de voir ce qui avait provoqué ce bruit quand Fumseck apparut devant elle à la lumière de la lune pour se poser sur l'un des nombreux créneaux.

Je suis en mesure de vous montrer le chemin…

Raziel sursauta avec tant de force qu'elle faillit basculer dans le vide, consternée d'entendre cette voix dans sa tête. Elle posa son regard sur le phoenix alors qu'elle se souvenait d'une situation similaire. « J'avais presque oublié… La licorne… Elle m'avait parlé elle aussi… » La française se remettait de sa surprise tandis que Fumseck attendait patiemment.

: Que veux-tu dire ? Demanda quelques minutes plus tard la serpentard.

Vous recherchez les démons, n'est-ce pas ?

: Les… démons ? Répéta d'une petite voix une Raziel peu rassurée.

Je sais où ils sont. Je peux vous guider…

: Euh… Oui, mais… Ils ne sont pas dangereux ? S'intrigua la française.

Non. Leurs blessures sont trop graves pour qu'ils puissent bouger… Ils ne vont pas tarder à mourir… Répondit le phoenix en secouant la tête.

: Comment ça ? S'exclama Raziel.

Le Lord noir a lâché son serpent sur eux. Leurs blessures sont très sérieuses… Expliqua Fumseck en remuant ses ailes.

: Je dois y aller ? Demanda Raziel en quête d'un conseil.

C'est à vous de voir, Gardienne. Si vous décidez d'y aller, je peux vous y emmener.

: Je ne sais pas, hésita Raziel. C'est risqué… Si les autres l'apprennent, ils ne vont pas apprécier…

Raziel observait le phoenix de Dumbledor pour voir s'il avait un conseil pour elle mais Fumseck la regardait de ses yeux d'or sans bouger, attendant sa réponse. La jeune française hésita encore un peu mais elle céda finalement, dévorée par la curiosité envers ces créatures.

: D'accord, dit-elle en se levant. J'accepte…

Bien, fit d'un ton appréciateur le phoenix. Ne bougez pas, je m'occupe du transport, Gardienne…

: Pourquoi m'appelez-vous ainsi ? Je ne suis pas un Ange, dit Raziel alors que le phoenix entamait une manœuvre dans les airs pour pouvoir prendre la serpentard par les épaules avec ses pattes.

Vous possédez les pouvoirs des Anges, répondit Fumseck. Vous êtes donc comme eux…

: Mais je…

Raziel ne finit pas sa phrase, Fumseck l'avait attrapée par les épaules et soulevée de la tour sans aucun effort. La française eut le souffle coupé par l'appréhension mais elle s'habitua peu à peu à ce moyen de transport très peu répandu dans le monde sorcier. Le vent lui fouettait le visage et Raziel avait de ce fait du mal à voir où ils se dirigeaient. Elle aurait aimé pouvoir prendre sa cape, l'air étant plutôt frais mais elle oublia bien vite ce détail quand ils arrivèrent au dessus du village sorcier nommé Pré-au-Lard.

: Mais où…

Ceux que vous cherchez ce sont réfugié dans la vieille bâtisse qui se trouve au sommet de la colline devant vous, la renseigna Fumseck en perdant progressivement de l'altitude.

Raziel regarda l'endroit indiqué et elle frissonna en voyant la dite bâtisse… L'aspect décrépit de la maison lui donnait un air de maison hantée qui aurait facilement pu être le QG d'une secte satanique.

Je vais vous poser un peu plus loin pour que personne ne vous voit, annonça le phoenix.

: Ok, répondit simplement Raziel en sentant l'excitation monter.

Il l'amena à une ou deux ruelles plus loin et la déposa doucement au sol. Il se posa devant elle et secoua la tête de haut en bas.

Allez-y, maintenant, conseilla Fumseck. Je vous attendrais derrière la vieille demeure pour vous ramener à Poudlard…

Fumseck reprit son envol et se dirigea vers la sinistre demeure. Raziel le suivit pour se guider à travers les nombreuses rues et ruelles de Pré-au-Lard et elle arriva face aux grilles du domaine appartenant à la vieille demeure. Un frisson lui parcourait l'échine alors que la grille émettait un grincement sonore plutôt sinistre sous sa poussée. La grille s'ouvrit finalement complètement et Raziel s'avança lentement sur l'allée de pierre recouverte de mousse et presque totalement cachée par les hautes herbes. La vieille demeure était vraiment dans un piteux état.

« Je me demande ce que Fumseck voulait dire quand il parlait de démons… » Se dit la serpentard française en arrivant à proximité de la porte d'entrée. Celle-ci était à moitié dégondée. Raziel n'avait jamais vu autant de toile d'araignée en un seul et même endroit. Elle se planta face à la porte en l'observant comme s'il s'agissait d'un grand prédateur. Elle tendit la main avec hésitation puis, faisant taire sa peur, elle poussa la porte d'un coup avant de se reculer précipitamment, au cas ou… « Courageuse mais pas téméraire… » Ironisa en elle-même la française. « Enfin du moins, pas à temps plein… »

Raziel entra dans le petit vestibule où elle fut surprise de constater que la déco avait été entièrement refaite. « Je me demande qui est le décorateur… Quel qu'il soit, il a des goûts bizarres… » Conclu-t-elle en détaillant les tapisseries noires et rouges vif qui même dans le noir était un peu visibles. Elle se dirigea vers la porte qu'elle arrivait difficilement à distinguer en face d'elle et la poussa doucement en sentant son rythme cardiaque s'accélérer subitement.

Une fois à l'intérieur de la pièce suivante, Raziel fut prise à la gorge par la forte odeur nauséabonde qui y était et elle suffoqua un moment, espérant trouver un minimum d'oxygène pour pouvoir respirer. Elle se dirigea vers la première fenêtre qu'elle avait vue et elle l'ouvrit violement, faisant entrer par la même occasion dans la pièce de l'air frais et de la lumière. Elle découvrit alors une sorte de petit salon bien meublé. La pièce était à dominante noire et même les meubles avaient été peints en noir puis laqués. Ayant de nouveau accès à l'air et pouvant voir ce qui l'entourait, Raziel s'avança vers le centre de la pièce pour l'inspecter. Elle regarda les rares tableaux accrochés aux murs en se demandant ce qu'ils pouvaient bien représenter. Ils étaient un mélange de flammes et d'ombres pouvant évoquer l'Enfer. Raziel eut un désagréable frisson d'appréhension et elle se détourna. Elle vit une autre porte de l'autre côté de la pièce et se dirigea vers elle mais avant de l'atteindre, elle marcha sur quelque chose de glissant et faillit s'étaler au sol. Elle reprit son équilibre à temps pour éviter la chute et retira son pied d'une flaque de liquide noir. « Noir ? » Raziel se baissa pour l'observer minutieusement. « Oui, c'est bien ça. J'avais raison… C'est le même liquide qui maculait les murs et le sol de mon ancienne chambre de serpentard… La créature est donc bien ici. Est-ce que celle qui m'a attaquée sur la rive du lac est là elle aussi ? »

Raziel avait les sourcils froncés quand elle se releva pour allait ouvrir la porte. La même odeur que précédemment la prit à la gorge mais elle était beaucoup plus forte ici. Elle retint sa respiration et distingua le reflet d'un carreau. Elle courut dans sa direction pour ouvrir la fenêtre qui devait se trouver là. « Je l'espère, je manque d'air et cette odeur me soulève le cœur… » Elle trouva une poignée et la tourna vivement. La fenêtre grinça un peu mais elle s'ouvrit sans résistance. Raziel soupira de soulagement avant de respirer goulûment l'air rafraîchissant. « C'était moins une… » Elle se retourna pour observer cette nouvelle pièce et elle resta figée, totalement ahurie par le spectacle qu'elle voyait.

Allongé sur un canapé de cuir rouge, une créature humanoïde semblable aux deux autres restait immobile, les yeux fermés. Raziel pouvait percevoir le mouvement presque imperceptible de la cage thoracique se soulevant sous l'action de la respiration. « Fumseck ne m'avait pas menti. Celui-ci est en mauvais état… » Raziel se rapprocha doucement en contournant un imposant fauteuil. Elle avait atteint le démon quand un léger bruit venant de derrière la fit sursauter. Elle fit volte face et resta hypnotisée par le regard agonisant de la créature à la peau rouge sang étalée au sol. « C'était elle près du lac… »

La créature essaya de bouger mais son mouvement ouvrit encore plus l'impressionnante blessure qu'elle avait au côté gauche, faisant ruisseler un peu plus de sang au sol. Raziel se précipita vers elle et la maintint immobile en lui parlant doucement, sans réellement comprendre pourquoi elle allait faire ce qu'elle savait devoir faire.

: Calmes-toi, fit Raziel d'une voix compatissante. Si tu bouges trop, je ne pourrai pas t'aider…

La créature la regarda un instant avec des yeux moins fiévreux et elle sembla comprendre puisqu'elle se détendit légèrement. « Mais qu'est-ce que je fais ? » Pensèrent la créature et la française en se jaugeant du regard. Raziel se mit finalement à genou devant elle et elle se concentra de toutes ses forces. Elle invoqua le pouvoir de guérison qui sommeillait en elle en déployant toute sa volonté pour le maîtriser. Elle tendit ensuite les mains au dessus de la blessure et ferma les yeux pour commencer le processus de guérison. Les runes bleues réapparurent sur son corps. « Si Fumseck m'a envoyé ici, c'est qu'il leur fait confiance. Et puis il m'a dit qu'ils avaient combattu Voldemort, c'est plutôt bon signe… » Raziel entama la phase finale de la guérison en lâchant toute son énergie sur la démone blessée. Celle-ci fut nimbée de lumière et elle sentit la blessure se refermer d'elle-même. Raziel acheva le transfert en dissipant l'énergie accumulée en elle et les runes disparurent, mais elle se sentit faiblir et elle ne put s'empêcher de tomber sur le côté, totalement épuisée par cette guérison. « Pourquoi suis-je si fatiguée ? » Raziel récupérait lentement ses forces tandis que la créature se levait. Elle observa Raziel à moitié couchée au sol sans savoir quoi faire et la serpentard fit de même. « Peut-être que je suis dans cet état parce qu'elle n'est pas humaine… De toute façon, si elle m'attaque, je ne pourrais pas me défendre... » La créature fronça les sourcils.

: Pourquoi m'avoir sauvé la vie ? Demanda-t-elle d'une voix basse et profonde.

Raziel ne répondit pas, encore trop faible pour ça. Elle essaya de s'asseoir mais c'est seulement grâce à l'aide de la démone qu'elle y parvint. La française la regarda en souriant faiblement.

: Le peu de choses que je sais sur vous, commença Raziel sans quitter son sourire, n'est pas si sombre que j'aurais pu le penser. C'est bien vous qui avez combattu Voldemort au village ? Demanda-t-elle en se levant presque sans difficulté.

: Oui, répondit la démone avec une pointe de méfiance dans la voix. Comment le sais-tu ?

: Simple déduction, éluda Raziel en se tournant vers le démon noir inconscient sur le canapé. Qu'est-ce qui a bien pu vous faire de telles blessures ? Poursuivit Raziel alors qu'elle s'avançait vers le démon inconscient.

: Le serpent, répondit la créature rouge sang. Que fais-tu ?

: Je vais recommencer la guérison, lui dit Raziel sans se tourner vers elle. Au fait, comment t'appelles-tu ? Demanda-t-elle en s'agenouillant devant le canapé taché de noir.

: Je m'appelle Sang, la renseigna la démone en l'observant avec étonnement. « Elle veut le guérir alors que ma guérison l'a épuisé… J'ai du mal à la comprendre. Pourquoi elle nous aide ? »

Raziel invoqua à nouveau le pouvoir de guérison et les mêmes runes bleues se tracèrent sur sa peau. Ses mains devinrent blanches et le transfert commença. La lumière passa de l'humaine au démon en refermant la déchirure à l'épaule droite de celui-ci. Raziel acheva le transfert avant de basculer sur le côté mais elle s'y attendait et se reçu sur les mains. Pendant ce temps, le démon noir avait ouvert les yeux et les avait posé sur l'humaine. Surpris, il allait l'attaquer par réflexe quand Sang l'en empêcha en s'interposant entre eux. Le démon la regarda sans comprendre.

: Elle vient de te sauver la vie, Carmin, lui expliqua Sang en lui adressant un regard dur.

Le démon ne répondit pas tout de suite et observa l'humaine sans comprendre pourquoi elle avait fait ça. Raziel se releva sous leurs yeux et elle tituba. Sang s'approcha d'elle pour la soutenir dans sa démarche hésitante. Carmin les suivait en silence, en grande réflexion.

: Où vas-tu ? Demanda Sang à la française.

: Où se trouve celle à la peau rouge clair ? Demanda Raziel d'une voix fatiguée en titubant dangereusement.

: Tu connais Magenta ? S'exclama Sang en la lâchant avant de la rattraper de justesse.

: Oui, s'il s'agit bien d'une démone à la peau rouge clair, répondit d'une voix faible Raziel.

: Comment ? Demanda soudain avec intérêt Carmin en prenant de vitesse Sang.

: Elle m'a sauvé d'une ombrane envoyée par Voldemort, murmura d'une voix épuisée Raziel alors qu'ils commençaient à monter l'escalier menant au premier étage. Je ne sais pas pourquoi. Elle a été blessée et je n'est pas eut le temps de la soigner…

: Elle t'a protégé ? S'étonna Sang.

: Oui, fit Raziel en sentant son corps s'engourdir. La licorne, s'était vous ? Demanda-t-elle à son tour.

: Euh… Oui, répondit Sang d'une voix étrangement gênée. Je… Je ne voulais pas lui faire de mal mais je n'avais pas le choix. Le sang de licorne est capable de rallonger la vie des créatures condamnées mais il a un second effet sur les démons, celui de guérir les blessures de la chair…

La démone rouge sang fit une pose dans son explication alors qu'ils atteignaient le sommet de l'escalier. Carmin regardait Sang avec un soupçon de reproche dans les yeux. « Les licornes, comme toutes les créatures fabuleuses, sont considérées comme des êtres sacrés par notre race et les blesser est un crime à la limite du sacrilège. Nous vénérons leur sagesse et leur ancienneté ce qui est assez paradoxale si l'on considère la définition que l'on nous donne dans ce monde. Mais seulement voilà, cette image est en tout point fausse… » Pensa Carmin avant de revenir à la conversation étrange qui se déroulait entre Sang et l'humaine sensée être leur ennemie. « Le premier contacte entre nos deux races… »

: Dis-moi, demandait Sang d'une voix pensive. Sais-tu pourquoi nous ne parvenons pas à la guérir ?

: Les ombranes sont rares mais extrêmement dangereuses, répondit Raziel dans un murmure. Elles sont non seulement rapides mais elle sécrètent également un liquide sur leurs griffes qui empêche les blessures de cicatriser…

: Je vois, répondit Sang en observant l'humaine avec un légère inquiétude pour elle qui l'étonna.

Raziel avait du mal à tenir debout. Les deux précédentes guérisons l'avaient épuisé…


Quelque part en Angleterre, dans son immense manoir, le seigneur noir observait un journal posé négligemment sur la table. La porte derrière lui pivota sur ses gonds en grinçant. Il se retourna et observa en silence Lucius dont la robe de sorcier était tachée de sang. Après un instant de flottement, le Lord prit la parole.

: Où en êtes-vous ? Interrogea-t-il d'une voix glaciale le mangemort.

: Nous en avons presque terminé avec le traître, mon seigneur, répondit d'une voix sadique Lucius. Il ne résistera plus très longtemps. Lorsque nous l'aurons plongé dans l'inconscience, nous placerons les sortilèges d'entrave sur lui et vous pourrai l'ensorceler en toute sûreté.

: Parfait, apprécia Voldemort, satisfait.

: Puis-je vous demander ce que vous désirez faire de lui, mon maître ? Demanda d'une voix hésitante et curieuse le père de Draco.

: Tu verras, Lucius, répondit Voldemort en affichant un sourire de pur sadisme. Tu verras… Au fait, Lucius, ajout-t-il avec un grand sourire triomphant. Envoies sur le champ quelques Ombranes à la Cabane Hurlante de Pré-au-Lard.

: A vos ordres, mon maître, répondit le mangemort.

Il s'inclina et sortit en affichant un sourire impatient sur les lèvres. Voldemort se détourna pour aller prendre le journal posé sur la table. Il le prit et l'ouvrit en jubilant. « Alors… Qu'avais-tu à me cacher, Alquia ? » S'interrogea le Lord noir en commençant la lecture du petit journal.


Hermione était retournée dans sa chambre sans s'en rendre compte. Elle avait ouvert la porte brusquement et n'avait pas prit la peine de la refermer derrière elle avant de se jeter sur son lit pour pleurer à sa guise. Elle ne savait plus quoi penser. « Je l'aime… Elle… » Elle fut parcourue par un violent sanglot. « Raziel… Je ne pourrai jamais te l'avouer. Comment le pourrais-je ? Tu te soucis de moi que comme d'une amie… Et rien d'autre… » Ses larmes se tarissaient malgré la profonde déchirure qu'elle sentait en elle. Elle était trop épuisée pour continuer à pleurer ainsi. Elle se redressa légèrement pour s'essuyer les joues avant d'entendre un bruit en direction de la porte de la chambre. Elle se releva vivement et découvrit Harry et Draco qui l'observaient depuis le pas de la porte. Hermione détourna les yeux de ceux d'Harry et elle baissa la tête, complètement abattue.

: Herm ? L'appela doucement Harry en s'approchant d'elle, suivi par Draco qui ferma la porte derrière eux.

Elle ne répondit pas et se laissa tomber sur le lit, sachant déjà qu'elle ne pourrait plus mentir à ses deux amis. Ceux-ci s'approchèrent de son lit et Harry s'assit sur le lit à côté d'elle tandis que Draco restait debout devant eux. Hermione n'osa pas affronter leurs regards et elle resta la tête baissée.

: Qu'as-tu, Herm ? L'interrogea d'une voix compatissant Harry.

: Oh, Harry… Je n'ais pas… Je n'ais pasenvie d'en parler, répondit d'une voix hésitante la préfète en chef des gryffondors.

: Herm, intervint Draco d'une voix sereine. Si tu as besoin de parler, tu sais où nous trouver, d'accord ?

: Oui, répondit la jeune femme en fixant toujours le sol tandis qu'Harry fusillait Draco du regard.

Draco hocha la tête et il entraîna Harry vers la sortie. Une fois dehors, Harry lui demanda sèchement pourquoi il avait fait ça alors qu'elle avait sans doutes besoin de ses amis pour être consolée.

: Elle est têtue, Harry, répondit Draco en lui adressant un sourire exaspéré. Elle ne voudra pas nous parler tant qu'elle ne l'aura pas décidé…

Harry ne répondit pas mais il du admettre que son serpentard blond avait raison. Avec un dernier regard vers la porte de sa meilleure amie, Harry suivit Draco dans leur propre chambre.

Hermione, elle, avait basculée en arrière dès qu'ils étaient sortis de la chambre en remerciant Draco pour son intervention. Elle comprenait l'inquiétude d'Harry mais elle n'était pas encore prête pour révéler son secret aux autres. « Raziel… Mais où es-tu ? » Se demanda soudain la préfète en chef en se redressant pour regarder l'heure qu'il était. « Déjà ? Mais pourquoi n'est-elle pas revenue ? » Elle sentit soudain le second battement en elle. Un battement affolé, totalement irrégulier. « Raziel ! » Elle en était sur depuis l'autre jour, ce battement était celui de Raziel même si elle ne comprenait pas comment. Elle se leva avec la même rapidité qu'un ressort, très inquiète. Elle se souvenait de la tour d'astronomie et elle décida de s'y rendre au plus vite. Elle attrapa sa cape et partit en trombe de sa chambre sans se soucier de l'heure tardive.


A suivre ! Une tite review ?

Bises ! Lumenor.