Et un chapitre 17 ! Un ! (dsl je suis bavarde au début de ce chapitre…)

Bon, alors avant toute chose, je tiens à m'excuser auprès des fans du couple Harry/Hermione qui sont venus voir ma fic en pensant que ce couple y était, j'ais eu de petits ennuis avec mon compte et les persos se sont faussés je ne sais comment (je n'ai pas vérifié après pensant que tout était ok)…Veuillez m'en excuser. Vraiment gomen.

Réponse à POH : Et oui, j'avais prévenu que ce serait très irrégulier. Il se trouve que je cherche le temps pour écrire, il n'y a que ça qui puisse me détendre en ce moment et comme je suis super stressée à l'approche du bac… Et de rien pour les chapitres, après tout, c'est pour vous que je les écris (et pour qu'il y ait un yuri supplémentaire aussi, lol). Et aussi pour que vous ayez encore une autre histoire (en plus de toutes les autres) à lire pour vous distraire (et peut-être vous satisfaire) ! A votre service ! Grosse bise POH !

Réponse à haryherron : Bienvenu à toi ! lol Une parieuse, cool ! Alors… Je ne peux te répondre explicitement pour ne pas gâcher les surprises que je vous garde en réserve mais bon d'abord, l'histoire d'amour entre Hermione et Raziel sera plutôt complexe donc la déclaration sera pas pour tout de suite (mais elles seront souvent confrontées l'une à l'autre donc ça risque de faire des étincelles de temps en temps). Pour les démons, ça se précise justement à la fin de ce chapitre. Pour Gin, y'a du vrai et du faux dans ce que tu dis (ça t'avance beaucoup ça, lol) Enfin pour les pouvoirs de Raziel, ben ils apparaîtront avant qu'elles ne sortent ensemble mais là aussi, y'aura quand même un truc, mais quoi ? Surprise… Voilà ! Bise haryherron !

Je vous préviens, ce chapitre est un peu plus basé sur un perso secondaire que sur les autres et je pense que vous comprendrez vite de qui il s'agit en lisant. Je sais que certains l'aiment beaucoup (tous ?) et je dois avouer que j'en fais partie, alors… (pas pu résister…)

Bonne lecture !


Chapitre 17 : Souvenirs de maraudeur

Il était tard. La nuit était tombée depuis un bon moment déjà et il était encore plongé dans ses pensées. Chaque fois qu'il réfléchissait un peu trop, son esprit revenait vers lui. Il avait de plus en plus de mal à dormir et lorsqu'il y arrivait, ses songes étaient envahis par le souvenir du jour fatal. Toutes ses pensées étaient hantées par son fantôme et rien n'arrivait à le distraire de lui ne serait-ce qu'une minute. Son teint déjà pâle était presque semblable à celui d'un mort-vivant et les membres de l'ordre (qu'il croisait sans cesse au QG de l'ordre) lui demandaient inlassablement s'il allait bien. « Bien sur, tout est merveilleux… » Pensa-t-il une fois encore avec ironie, les larmes aux yeux, comme souvent depuis quelques temps. Il montait encore les marches de l'escalier qui menaient au premier étage du 12 Square Grimmaud. Molly venait de l'envoyer se coucher pour qu'il reprenne des couleurs mais seule une résurrection aurait pu lui rendre son ancienne énergie. Celle-ci l'ayant quitté quand il avait basculé derrière le voile…

Il poussa un autre soupir à fendre l'âme. Encore un. Le planché usé de sa maison familiale craqua sous son poids mais il n'y fit pas attention, une nouvelle fois hanté par son souvenir. « Il faudra que je parle à Dumbledor quand il sera là… » Il était entré dans sa chambre et s'était allongeait sur son lit sans prendre la peine de se déshabiller. « De toute façon, je n'arriverai pas à dormir… »

Il pensait que toute cette histoire était morte et enterrée mais il s'était trompé finalement. Ses sentiments pour lui n'avaient pas changé depuis leur septième année d'étude à Poudlard. Seulement, il avait préféré les garder pour lui à tout jamais plutôt que de le perdre. Il n'en avait pas parlé une seule fois depuis toutes ces années. A personne. En fait, depuis qu'il avait compris ce soir là, il avait tout fait pour oublier…

Souvenir n°1 :

Il leur semblait que les cours avaient duré une éternité. Jamais ils n'avaient eu une journée aussi chargée. Les professeurs avaient été détestables et les cours, carrément soporifique tellement ils étaient ennuyeux ce jour là. Non, franchement, Remus savait déjà qu'il se souviendrait de cette journée longtemps après l'avoir vécu…

Il était assis dans l'un des fauteuils de la salle commune des gryffondors en compagnie de ses amis. Il savait parfaitement pourquoi leurs professeurs s'étaient comportés ainsi avec eux : celui qui s'était fait connaître sous le nom de Lord Voldemort et qui voulait purifier le monde sorcier avait une nouvelle fois frappé. Dans une petite ville anglaise nommée Archester, plusieurs corps avaient été trouvés sans vie par les autorités moldues de la région. Le ministère de la magie avait été alerté car les corps retrouvés ce jour-là ne portaient aucune trace de blessure et il s'avéra même, après analyse, qu'ils étaient en pleine santé mis à part le fait qu'ils soient morts. Très vite, la nouvelle s'était répandue et tout le monde avait très bien compris que Voldemort était l'auteur de ce crime, comme de tant d'autres déjà.

Ce jour là marqua cependant un tournant dans la terreur qu'inspirait Lord Voldemort à la communauté des sorciers car il s'en était prit non seulement à des moldus, mais aussi à des sorciers respectés qu'il qualifiait lui-même de « Sang-de-bourbe ». Des sorciers descendants de pères et de mères moldus. Cela avait provoqué un électrochoc au sein du monde sorcier : tout le monde connaissait ses opinions mais personne ne pensait qu'il allait mettre à exécution ses menaces. Cela paraissait… fou. Tout simplement.

Voldemort avait à présent acquis la dimension de la terreur et de nombreux admirateurs le rejoignaient chaque jour dans sa folie pour l'assister. Il les appelait ses « mangemorts ». Les septièmes années savaient déjà qu'une fois leurs études achevées, ils devraient choisir leur camp. Ténèbres ou anti-ténèbres. A cette époque-ci, il n'y avait pas encore de lumière puisque personne n'avait d'espoir. Voldemort était un sorcier puissant accédant peu à peu au sommet de son art et personne ne pouvait le contrer. Personne…

Remus et ses amis faisaient partis de ces septièmes années et ils avaient tous cette question en tête : que ferais-je une fois dehors ? Le loup-garou soupira, abattu par cette journée épuisante.

: Que t'arrive-t-il Remus ? Demanda la voix de Sirius.

Le loup-garou avait sursauté avant de tourner la tête vers son ami assis à sa droite. « Patmol… » Remus avait sourit en secouant la tête.

: Rien, Sirius, répondit-il. Je repensais juste à cette journée…

Il n'avait pas poussé sa réponse plus loin, les autres ayant tout de suite compris où il voulait en venir. Ils s'étaient tous tus un moment, réfléchissant chacun dans leur coin. Lily Evans avait alors rejoint le célèbre groupe de maraudeurs en lançant un regard chargé d'électricité à Sirius. La préfète ne chef des gryffondors n'avait jamais apprécié le meilleur ami de James. Même s'ils étaient ensembles depuis un peu plus d'un mois maintenant, Sirius était régulièrement l'objet d'une dispute entre les deux amoureux. Ce qui avait fini par exaspérer Patmol à la longue.

Comme à son habitude, Sirius s'était levé en la voyant approcher et il était parti en adressant un signe de la main à James, évitant même de la regarder. L'antipathie était réciproque, au grand dam de James. Sirius avait prit la direction de leur dortoir sans un mot et Peter l'avait suivi peu après. Remus avait regardé James embrasser Lily tendrement et il avait bêtement sourit, attendri par les deux tourtereaux. Il n'y avait pas si longtemps, les deux amoureux ne cesser de s'affronter à travers tout le château, se défiant mutuellement afin de savoir lequel ou laquelle serait le ou la plus fort(e). Mais un jour, ils avaient abandonné cette joute perpétuelle, tous deux fatigués de devoir affronter l'autre de jour en jour. A force de se haïr sans commune mesure à chaque instant, ils en étaient venu à s'aimer car c'est bien connu, de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. Et ce qui devait arriver arriva...

Remus n'avait jamais eu une telle crise de fou rire avant le jour ou James avait fait sa déclaration à l'indomptable Lily Evans. C'était à mourir de rire. Le jeune Potter avait arraché quelques fleurs dans la serre du professeur de botanique et il était allé la retrouver près du lac. Remus l'avait discrètement suivi, ne voulant surtout pas manquer ce moment tant attendu par de nombreux élèves de l'école. Malheureusement pour James, il s'était avéré que les « fleurs » empruntées au vieux professeur de botanique étaient en fait des Antéluvia d'Amérique du sud. Une variété de plante extrêmement rare ressemblant à s'y méprendre à des roses exotiques. Lorsque Lily s'était approchée pour prendre les « fleurs », celles-ci avaient déversé sur elle une quantité impressionnante d'un liquide nauséabond d'un très mauvais effet. Autant dire que Lily n'avait pas répondu à la déclaration de James comme celui-ci l'avait imaginé. La préfète en chef des gryffondors n'avait jamais été aussi furax contre le pauvre Potter. Il avait fallut une bonne semaine d'apprivoisement acharné pour que Lily accepte de lui reparler. Mais non seulement James était au comble du désespoir en ce qui concernait Lily, mais en plus le vieux Elgeus, le professeur de botanique de l'époque, n'avait jamais pardonné le gryffondor d'avoir arraché une plante aussi rare que celle des Antéluvia de sa serre…

Remus avait chassé ses souvenirs et il était revenu au présent avant de décider de partir lui aussi afin de laisser les deux amoureux en tête-à-tête. Le loup-garou s'était levé puis avait souhaité une bonne nuit aux deux amoureux et ceux-ci lui avaient répondu par le même souhait. Remus les avait quittés avec un sourire amusé et il était parti rejoindre Sirius et Peter. Il les avait retrouvés dans leur dortoir et Sirius s'était tout de suite approché de lui pour lui parler en privé.

: Que comptes-tu faire après cette année, Remus ? Lui avait demandé Sirius de sa voix profonde.

: Allons Sirius, tu sais bien que ma lycanthropie m'empêchera sans doute de trouver un travail, avait répondu le loup-garou avec un petit sourire désabusé.

: Tu n'as vraiment aucune idée ? Avait insisté Sirius en le fixant de ses yeux noirs.

: Non, aucune, avait confirmé Remus en baissant un peu la tête, de plus en plus abattu.

Sirius avait alors relevé la tête de son ami d'une main assurée et douce. Remus à ce moment là avait sentit une fois encore son cœur s'emballer, comme à chaque fois que Sirius l'approchait d'un peu trop près.

: Ne t'inquiètes pas, on te trouvera toujours quelque chose à faire, l'avait rassuré Sirius avec un sourire confiant.

Son ami avait retiré sa main de son menton et Remus avait ressentit ce geste comme une déchirure, une perte affreusement cuisante. Le loup-garou avait faillit rappeler Sirius sur le coup mais il s'était ravisé en comprenant de mieux en mieux ce qu'il ressentait pour Patmol. Remus avait quitté le dortoir tout de suite après cette conversation sans se retourner en entendant Sirius l'appeler. Il avait descendu les marches et était passé dans la salle commune des gryffondors encore pleine sans un regard pour personne. Il avait bien vu que James et Lily le regardaient avec une légère inquiétude dans les yeux mais il avait détourné son regard d'eux et était sortit sans aucune explication.

Une fois sortit de la salle, il avait prit les escaliers pour descendre et il se rendait dans le hall quand il avait croisé le professeur Dumbledor. Celui-ci l'avait arrêté pour lui demander si tout allait bien et Remus avait répondu d'un signe de tête affirmatif sans desserrer les dents. Dumbledor l'avait observé un moment, peiné de voir son élève ainsi, avant de le laisser partir vers le parc du château en lui lançant :

: Ne tardez pas trop, monsieur Lupin…

Remus avait simplement hoché la tête avant de disparaître derrière les portes du château. Il faisait froid ce soir là et le loup-garou regrettait un peu sa cape mais il n'y pensait déjà plus deux seconde plus tard, absorbé par l'analyse de ses sentiments. Il avait décidé de s'asseoir à proximité du lac en espérant que la vision de l'eau calme l'apaiserait. C'est donc devant le lac de Poudlard par une nuit glaciale qu'il compris ses sentiments pour son ami Sirius Black. Patmol. « Sirius, je t'aime… » Il avait enfoui sa tête dans ses bras, pleurant en silence cet amour impossible. Lui plus que quiconque savait parfaitement que le beau Sirius était l'un des garçons les plus recherchés par la gente féminine et qu'il se laissait souvent trouver par celle-ci…

Une nuit froide et triste. Le vent hurlait dans les branches des arbres proches de lui, masquant le bruit de ses pleurs. C'est également ce soir là que Remus se jura de sceller à jamais cet amour condamner dans les tréfonds de son cœur.

Fin du souvenir n°1.

Jamais… Il n'en avait jamais parlé. A lui comme à personne d'autre. Et il le regrettait maintenant. Oh, oui ! Comme il regrettait cette décision de jeune homme désespéré. Ce serment fait à lui-même l'avait dès lors rongé de l'intérieur, le faisant souffrir en silence. Il aurait pu briser son serment une fois celui-ci devenu trop lourd et il aimerait encore pouvoir le faire aujourd'hui mais c'était impossible. Comment pourrait-il ? Celui qui le hantait à chaque instant était porté disparu depuis plus d'un an maintenant…

Remus avait fermé les yeux et il essayait depuis un bon moment de faire le vide en lui quand on frappa à la porte de sa chambre. Il se redressa avant de dire « entrez ». Molly Weasley avait ouvert la porte doucement et elle était entrée en regardant Remus avec des yeux inquiets. Tonks apparu derrière elle et referma la porte avant de s'approcher à son tour du loup-garou. La métamorphomage avait son éternel sourire sur les lèvres et elle s'était assise à côté de leur ami sans demander la moindre permission, fidèle à elle-même.

: Comment te sens-tu ? Demanda la jeune femme au loup-garou d'un ton anxieux.

: Bien, bien, assura une fois de plus Remus en leur adressant un sourire qui se voulait plein de vie.

: Écoutez-moi bien, Lupin, commença alors Mrs Weasley d'une voix totalement exaspérée et presque agacée. Que vous jouiez les loups-garous apeurés, passe encore. Mais je vous serais reconnaissante d'être présent aux réunions importantes, à l'avenir, surtout en ce moment…

: Excusez-moi, répondit d'une petite voix Remus. Je sais que je devrais suivre les réunions plus assidûment mais je n'ai pas la tête à ça en ce moment, Molly…

: Remus, souffla doucement Molly en s'asseyant de l'autre côté du loup-garou. Nous voyons tous très bien que vous êtes tourmenté par quelque chose. Je sais que nous ne nous connaissons peut-être pas assez pour que vous nous en parliez en toute confiance mais… Essayez tout de même un de ces jours, Remus. Vous voir dans cet état nous attriste tous…

: Je vous remercie, Molly, mais je ne crois pas que cela soit une très bonne idée, vous savez. Je…

: C'est à propos de Sirius, n'est-ce pas ? Devina Tonks en observant le loup-garou d'un œil exercé.

Remus sursauta en entendant à nouveau ce prénom tant aimé. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas été prononcé devant lui, sauf par Harry évidemment. Il baissa la tête en souriant, d'une part pour cacher sa gêne et d'autre part pour la perspicacité de la jeune femme.

: Sirius ? S'étonna Molly sans comprendre ce que cela pouvait bien signifier. Que vient-il faire là-dedans ?

: Non, rien, fit Tonks avec un discret clin d'œil pour Remus. Je me suis trompée…

: Ah, fit Molly sans comprendre ce qu'il s'était passé. Peu importe. Serez-vous des notre demain, Remus ?

: Oui, répondit le loup-garou.

: Bien, termina Mrs Weasley en se levant pour partir. Vous venez Tonks ?

: Non, je vais rester encore un peu pour lui tenir compagnie, Molly, répondit la jeune métamorphomage en souriant au hochement de tête de Remus. Allez-y, je vous rejoins dans peu de temps…

: Très bien, acquiesça Molly Weasley avant de sortir de la chambre.

Tonks s'était alors tournée vers le loup-garou pour poursuivre la conversation là où ils l'avaient laissé.

: Alors c'est Sirius, n'est-ce pas ? Redemanda la métamorphomage avec un fin sourire.

: Hum… Et bien… Oui, finit par répondre Remus, abandonnant son silence.

: Je l'savais ! S'exclama joyeusement la jeune femme. Mais dis-moi, Remus, pourquoi te mets-tu dans un état pareil pour… lui. Enfin, je veux dire, il est… porté disparu depuis plus d'un an, dit-elle en se calmant.

: Je le sais bien, Tonks, fit le loup-garou d'une voix triste. Je le sais bien…

Les deux amis gardèrent le silence. Tonks pour ne pas blesser encore plus le loup-garou et celui-ci pour ne pas aggraver sa propre blessure. Comme le silence s'éternisait, Tonks se leva et elle se dirigea vers la porte sans un mot. Remus l'avait regardé faire sans pour autant lui dire de rester, trop triste pour être de bonne compagnie de toute façon. La jeune femme ouvrit la porte et elle lui lança avant de sortir de la chambre :

: Tu devrais parler avec Harry, dit-elle d'une voix sûre. Lui pourrait peut-être t'aider…

La jeune métamorphomage sortit de la chambre de son ami avec un dernier sourire pour celui-ci. Remus continuait à fixer la porte de sa chambre en réfléchissant intensément. « Harry ? Je ne suis pas sûre qu'il comprenne mes sentiments pour Sirius. Et je ne le veux pas d'ailleurs. Je ne veux pas le perdre à son tour… » Remus se déplaça sur le lit afin de s'allonger complètement dessus. « Harry… Que penserais-tu de moi si jamais tu apprenais cette vérité ? Et les autres ? »

Le loup-garou porta son regard vers la fenêtre et il contempla la demi-lune. « Toi qui es liée à moi, ne peux-tu me guider ? » Il s'endormit finalement sans s'en rendre compte, épuisé.


Raziel peinait réellement à marcher mais l'un des deux démons la soutenait dans son périple pour atteindre la chambre où reposait Magenta. Elle avait encore sa protectrice à soigner puis après elle pourra enfin se reposer. Avant de repartir pour Poudlard. Elle avait atteint un long couloir éclairé par des torches enflammées. Bizarrement, ce détail la fit penser à l'époque du moyen age.

Le démon qui la soutenait la fit s'arrêter et Raziel le regarda pour savoir ce qu'il se passait. Elle n'arrivait pas à distinguer si c'était Sang ou Carmin qui lui rendait son regard, à cause de sa vue brouillée. Elle ferma les yeux en secouant la tête pour essayer d'améliorer sa vision mais ce ne fut pas très efficace. Agacée, la française se dégagea de l'étreinte du démon qui l'aidait.

: C'est encore loin ? Souffla la jeune serpentard en reprenant son souffle.

: Non, on est arrivé devant la porte, répondit la voix de Sang. Viens…

La française sentit des bras l'entourer avant d'être entraînée vers le mur opposé. Là, Sang ouvrit la porte devant elle et elles entrèrent dans la chambre, suivies de Carmin. Raziel entendit la porte se refermer et elle essaya de distinguer avec plus de netteté la chambre. Elle découvrit une forme de corps assez vague allongée sur un lit et elle s'avança vers elle. La démone qui la tenait toujours, l'aida à s'asseoir au bord du lit avant de la lâcher. Raziel se rapprocha de la forme et elle reconnut le visage de Magenta. Avec un sourire tremblant, elle tendit les mains au-dessus d'elle, pressée d'en finir.

Les deux autres démons l'observaient attentivement. Sang avait rejoint l'autre côté du lit pour être auprès de Magenta quand elle se réveillera et Carmin était derrière l'humaine pour la rattraper en cas de coup de fatigue. La lumière revint dans les mains de la jeune fille puis elle se diffusa dans le corps de la démone inconsciente dont les blessures se refermèrent automatiquement.

Raziel acheva le transfert de guérison et elle se sentit basculer, complètement vidée. « J'y réfléchirai à deux fois avant de recommencer ce genre de guérison en chaîne… » Elle fut rattrapée par derrière alors que Magenta ouvrait les yeux sous le regard passablement soulagé de Sang. Les deux démones se regardèrent un instant sans rien dire puis Magenta tourna la tête vers Raziel.

: Mais qu'est-ce que… ? S'étonna la démone rouge clair en se levant pour aider Carmin.

Magenta mit une main derrière la tête de Raziel pour la soutenir, celle-ci étant au bord de l'évanouissement. Sang s'approcha des trois autres avec une légère inquiétude dans les yeux. « Si le miroir disait vrai, et pour l'instant c'est un sans faute, Voldemort étendra son emprise au-delà de ce monde si personne ne l'arrête… Les pouvoirs qu'il a reçus son colossaux et je ne vois qu'un seul démon pouvant être à l'origine de ces pouvoirs… Le grand maître démon… Satan… »

Magenta observa l'humaine avec une pointe d'exaspération. « Je me suis sacrifiée pour elle, et tout ce qu'elle trouve à faire, c'est de se tuer à me soigner… C'est plutôt idiot… » Carmin allongea la jeune fille sur le sol et Magenta s'agenouilla à côté d'elle en posant délicatement sa tête sur le planché.

Raziel sourit face aux visages des démons penchés sur elle. « Alors les démons ne sont pas des bestioles sans cervelles assoiffées de sang et de carnages ? C'est plutôt difficile à croire mais après tout, pourquoi pas. Si quelqu'un venait me dire que le soleil est en réalité un énorme citron jaune très chaud, je serai prête à le croire… Tout ce qu'il se passe depuis le début de l'année est tellement…bizarre que plus rien ne m'étonne. » La jeune fille observa plus attentivement le visage de Sang. « C'est elle qui semble les mener… Elle est très attachée à Magenta, on dirait… » Elle tourna ensuite son regard vers Carmin. « On dirait qu'il est le plus septique à mon égard. Tant mieux. J'aime les gens prudents… » Elle posa enfin son regard sur le visage proche de Magenta. « Elle a vraiment l'air inquiète… »

: Inquiète ? Demanda une Raziel souriante à la démone rouge clair d'une voix presque imperceptible.

: Oui, répondit simplement Magenta.

: C'est juste de la fatigue, ça passera vite, la rassura Raziel d'une voix amusée par la situation plutôt étrange.

La jeune fille s'évanouit soudain, complètement épuisée. Carmin la prit dans ses bras et il entreprit de la descendre dans le salon pour l'allonger sur le canapé mais Magenta le retint d'une main ferme.

: Non, fit la démone rouge clair d'un ton catégorique. Laisse-la ici. Pose-la sur notre lit…

Sang haussa un sourcil mais elle n'objecta pas à cette demande et Carmin s'exécuta avec une expression décontenancée. Il déposa la jeune humaine sur le lit et s'écarta un peu.

: Vous lui faites confiance ? Demanda le démon noir d'une voix incrédule.

: Oui, répondit Magenta sans hésitation en se rendant auprès de l'inconsciente.

: Je dois avouer, répondit Sang d'une voix légèrement étonnée. Que j'ais pour cette humaine ce que l'on pourrait appeler de la… sympathie.

Sang rejoignit Magenta et elle observa son amour un instant.

: Tu es totalement guérie ? Lui demanda-t-elle.

: A cent pour cent, répondit Magenta avec l'un de ses plus beaux sourires.

Sang tourna son regard vers Raziel et elle la détailla un peu plus. « Cette humaine pourrait devenir notre alliée si j'ai bien compris le message du miroir… » La démone rouge sang sentit des bras l'entourer et Magenta lui murmura à l'oreille :

: Tu m'as manqué, amour…


Hermione avait cherché partout sans trouver la moindre trace de Raziel. Finalement désespérée par cette disparition impromptue, elle retourna dans le quartier des préfets en chef et elle toqua à la porte de la chambre de Draco. Elle entendit un vague grognement en réponse et elle attendit nerveusement qu'il lui ouvre. Une fois la porte ouverte, la gryffondor entra sans attendre, passant devant un Draco déconcerté.

Hermione découvrit un Harry aux joues rougies dans le lit de Draco mais elle ne s'en étonna pas vraiment. Elle s'assit sur le lit et se prit la tête dans les mains, épuisée et horriblement inquiète.

: Herm ? Ca va ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Harry en regardant intensément son amie.

Draco avait refermé la porte et il avait à présent les sourcils froncés devant l'attitude inhabituelle de la préfète en chef des gryffondors. Il s'approcha d'elle et s'assit à ses côtés tandis qu'Harry s'était penché vers elle pour lui poser une main apaisante sur l'épaule.

: Herm, qu'est-ce qu'il y a ? Répéta Harry d'une voix inquiète.

: Raziel, sanglota la gryffondor. Elle a disparu…

Les garçons se regardèrent avec des yeux légèrement alarmés. Ils savaient parfaitement que leur amie n'était pas du genre à plaisanter avec ce sujet là en particulier depuis quelques temps. Ils se regardaient sans savoir quoi faire tandis que leur amie sanglotait doucement en grande partie à cause de l'épuisement. Mais pas seulement…


Remus s'était réveillé en sursaut au beau milieu de la nuit. Il était en sueur. « Sirius… Encore et encore. La bataille et le voile. Toujours… » Il avait décidait de s'asseoir sur son lit car de toute façon, son sommeil n'était d'aucun repos. Il revoyait encore le jour où Sirius était venu le voir durant la troisième année de Harry alors qu'il était lui-même professeur de DCFM. Il avait faillit avoir une crise cardiaque ce soir là, mais pas pour ce que croyait Sirius…

Souvenir n°2 :

Les cours étaient finis depuis environs une heure et demie. Le soleil tapait encore fort malgré ses rayons déclinants et le professeur Lupin était à la recherche de fraîcheur dans le parc de Poudlard. Il avait observé un instant Harry et ses deux amis se diriger vers le lac en discutant. « Tu serais fier de lui James. C'est un garçon bien, tout comme toi. Si seulement il avait pu vous connaître, Lily et toi… » Il avait alors secoué la tête et il s'était remit en marche vers la direction opposée au lac. Il s'était donc rapproché du château et l'avait contourné pour trouver un coin tranquille, à l'abri des regards des élèves survoltés. Il avait alors croisé le jeune Draco Malfoy. Celui-ci s'était tu en voyant le professeur arriver. « Sans doute en train de préparer un mauvais coup. » S'était dit Remus en passant à côté d'eux sans pour autant se soucier d'eux.

En vérité, il était préoccupé. Le fait qu'il soit un loup-garou ne se savait pas dans le collège sorcier. Seuls les professeurs et Dumbledor savaient qu'il était un lycanthrope. Il ne voulait surtout pas que les élèves le sachent car il connaissait par avance leur réaction et celle de leurs familles. Rogue lui préparait des potions pour contrôler avec plus d'efficacité ce problème mais le maître de potion était plus que réticent à son égard. « Et je ne peux pas lui en vouloir. » Se dit tristement Remus en repensant à ses années d'études à Poudlard. « Nous étions sans doutes trop dur avec lui à l'époque. Idiots… Comme des ados… »

Il avait alors entendu le craquement d'une brindille sur sa droite et il s'était retourné vivement le cœur battant. Là, dressé sur ses pattes, se tenait un énorme chien au pelage noir accompagné d'un chat orange. Le chien réveilla tellement de souvenir en lui que Remus bascula en arrière sous le coup de la surprise. Il se réceptionna durement sur son fessier avec un petit grognement de douleur. Le chien se rapprocha un peu avant de le renifler puis il s'éloigna de quelques mètres et se retourna vers le loup-garou comme s'il attendait qu'il le suive. Remus fronça les sourcils mais la surprise passée, il se contenta de se relever et de suivre les deux animaux.

Ceux-ci lui firent traverser un bras isolé de la forêt interdite afin d'atteindre les environs de Pré-au-Lard. Une fois le village à proximité, le chien s'arrêta et Patmol se transforma en homme sous les yeux tourmentés de Remus. Sirius lui adressa un sourire affreusement faible avant de tomber à genou au sol. Le loup-garou était partagé entre l'envie d'aider son ami et celle de l'éviter comme tous les sorciers normalement constitués auraient évité un évadé d'Askaban.

Seulement voilà, de tous les sorciers des environs, Remus Lupin était sans doute le moins normalement constitué du fait qu'il soit un loup-garou et qu'il ait un sérieux faible pour cet ami évadé. En face de lui, Sirius avait à peu de choses près le visage d'un déterré.

: Remus… Je t'ais cherché… partout… Tu dois… m'aider…

: T'aider à quoi, Sirius ? A échapper aux détraqueurs ? Demanda amèrement Remus dont les vieux sentiments refaisaient surface beaucoup trop violemment à son goût.

Sirius leva des yeux blessés sur lui.

: Tu crois réellement… que je suis… coupable de cette horreur ? Tu penses sincèrement… que j'aurais pu faire… une chose pareille ?

Le ton désespéré et anéantit de son vieil ami incita Remus à douter de ses certitudes. Il avait tant de fois espéré que tout cela soit faux. Qu'il y ait une autre alternative à la vérité. Cette vérité qui prétendait que Sirius Black, son ami de toujours, avait assassiné tant de gens ainsi que Peter Pettigrow…

: Mais si ce que l'on ma dit n'est pas la vérité, quelle est-elle ? Demanda Remus en s'approchant de Sirius.

: Peter nous a trahi Remus. Il sert Voldemort…

: Alors il serait le traître ? Et toi dans tout ça, que deviens-tu ? Demanda le loup-garou en redressant son ami.

: Une sorte de victime, Remus. Il avait tout orchestré…

: Pourtant on a retrouvé l'un de ses doigts dans la rue du drame, Sirius. Tu vas me dire que c'est lui qui se l'ait coupé ? Enchaîna Remus en penchant la tête sur le côté d'un air septique.

: Oui, Remus. C'est ce qu'il a fait pour faire croire à sa mort…

: Je pourrais te croire Sirius, soupira le loup-garou en le fixant. Mais il me faudrait une preuve de ce que tu avances…

: J'ai réussi à sortir de cette prison avec toute ma tête, n'est-ce pas un signe, Remus ? Tu crois que j'aurais pu en sortir saint d'esprit en étant le vrai coupable du crime dont on m'accuse ?

: Non, c'est un fait. Personne ne peu survivre à la folie qu'insufflent les détraqueurs aux coupables…

: Alors je ne peux te mentir, Remus et je ne le veux pas…

: Expliques-moi ce qu'il s'est passé ce jour-là…

Assis au beau milieu de ce champ non loin de Pré-au-Lard, Sirius avait donc passé le reste de la soirée à lui raconter tous les détails de ce jour, Pattenrond couché sur ses jambes. Et même si Remus avait été passablement abasourdi par le récit de son ami, il le crut car cette version des faits éclairait certains points inexplicables des évènements de ce jour funeste…Et puis de toute façon, il était inutile de se voiler la face, il ne pouvait repousser Sirius ne serait-ce qu'une journée entière…

Fin du souvenir n°2.

Remus avait les lèvres étiraient en un sourire douloureux. Ce souvenir lui avait rappelé à quel point le manque grandissait en lui. « N'y a-t-il pas un espoir, même très mince, de te retrouver Sirius ? Je vous en supplie, faites qu'il y ait encore de l'espoir… »

Il était vraiment très tard. Le loup-garou avait les yeux rivés sur les lointaines étoiles qui brillaient avec la même intensité que des diamants. Il observait leur brillance froide, quasi indifférente, lorsque des éclats de voix se firent entendre au rez-de-chaussée du manoir Black vers la cuisine. « Mais que se passe-t-il encore ? » Remus fronça les sourcils et se força à descendre pour voir ce qu'il se passait.


Hermione tournait en rond dans la salle commune des gryffondors. Harry avait réuni tous leurs amis dans cette salle pour monter un plan de recherche visant à trouver Raziel. En plus du groupe habituel il y avait Neville, Luna, Lavande, Parvati et Dean pour ne citer qu'eux. On pouvait aussi apercevoir Pansy dans un coin isolé de la pièce. La préfète des serpentards avait sans doute l'espoir d'apaiser la colère qui pesait sur elle au sein des maisons depuis l'épisode de la forêt.

Ginny, assise à côté de Raphaël, observait la préfète en chef des gryffondors qui tournait en rond devant la cheminée de la salle commune. « Si elle continu comme ça, elle va finir par avoir le tournis. Je ne l'avais jamais vu aussi anxieuse… » Ginny baissa les yeux sur ses propres mains et elle constata avec surprise qu'elles étaient crispaient sur ses genoux. « Pas étonnant. Si on perd notre tête brûlée française, on risque d'avoir un énorme problème avec face-de-serpent… Mais pourquoi faut-il qu'elle disparaisse ainsi, elle aussi ? » La rouquine avait tourné son regard vers Raphaël et elle avait eut un sourire compatissant pour le pauvre frère de Raziel. « Heureusement qu'elle n'est pas tout à fait inconsciente. Mon pauvre Raphaël, tu risques de te faire pas mal de cheveux blanc pour ta sœur avant la fin de cette guerre … »

Ils n'avaient prévenu aucun professeur. Même Fleur avait été tenue à l'écart de cette réunion surprise contre l'avis de Ginny et Raphaël. « C'est elle qui la connaît le mieux pourtant, à part Raphaël… » Ginny fixait à présent Harry qui discutait avec Draco dans un coin de la pièce. « Je me demande ce qu'ils se racontent ces deux-là. » Avec un soupir, la rousse gryffondor reposa son regard sur les flammes déchaînées de la cheminée. « Je pense tout de même que les professeurs devraient être mis au courrant. Face aux mangemorts on peut résister mais pas très longtemps et contre d'autres créatures, ce n'est même pas la peine d'y penser… Et comme ça m'étonnerait que notre amie soit allée faire une ballade à la belle étoile, je ne vois pas ce qu'il peut lui être arrivé d'autre qu'une mauvaise rencontre… »

Hermione avait beau se passer en revu tous les coins et recoins de Poudlard, elle ne parvenait pas à savoir où pouvait être Raziel. « Elle n'est pas au château, c'est impossible. J'ai cherché partout… » La préfète en chef des gryffondors avait arrêté de faire les cent pas et elle essayait à présent de réfléchir comme elle l'avait toujours fait avant de rencontrer Raziel, c'est-à-dire froidement et logiquement. Les flammes vacillèrent dans l'âtre, faisant trembler les ombres de la salle commune. Un courrant d'air traversa la pièce dans son ensemble en provenance du tableau de la grosse dame. Alors que les élèves avaient tourné la tête vers elle, le tableau avait pivoté pour céder le passage à une Fleur visiblement agacée.

: Miss Weasley, je dois vous parler de…

Fleur s'arrêta au beau milieu de sa phrase et de la salle commune en voyant les nombreux élèves qui l'observaient avec des mines mi-coupables, mi-étonnées. La demi-vélane avait haussé un sourcil et elle s'apprêtait à parler quand Hermione se laissa bruyamment tomber dans l'un des fauteuils faisant face à la cheminée avec un énorme soupir résigné.

: Elle n'est pas à Poudlard, c'est tout bonnement impossible. J'ais tout vérifié dans les moindres détails et…

: Pst ! Hermione, je crois que tu ferais mieux de te taire, souffla dans un murmure Neville qui semblait impressionné par la colère de leur professeur de DCFM.

: Écoutes, Neville, tu n'as pas à me dire quand je dois me… taire, répliqua vertement Hermione avant d'hésiter quand elle découvrit une Fleur debout derrière elle, les mains sur les hanches.

Hermione lui adressa un sourire pour essayer de détendre leur professeur mais elle y renonça en voyant que celle-ci la fusillait du regard. « Oups ! C'est pas gagné… »

: Qu'est-ce que vous faites tous ici à une heure pareille ? Demanda Fleur d'une voix coupante comme le fil du rasoir.

La demi-vélane balaya la pièce du regard pour voir qui était présent dans la salle et elle termina son inspection par Raphaël. Celui-ci se tassa un peu plus dans son fauteuil quand Fleur s'avança vers lui au pas de charge.

: Que se passe-t-il, Raphaël ? L'interrogea Fleur alors que tous les autres regardaient le français avec une pointe de pitié.

: Heu… Rien, tout va bien…

: Je le sais parfaitement quand tu me mens, Raphaël, alors évite ! S'énerva le professeur de DCFM en le fusillant à son tour du regard.

Raphaël allait ouvrir la bouche pour répondre quand Hermione toussota pour attirer l'attention de Fleur sur elle. Raphaël soupira de soulagement avant de regarder Hermione avec reconnaissance. Celle-ci lui sourit, amusée, avant que Fleur ne se plante devant elle avec un air passablement sévère. « Je ne savais pas qu'elle pouvait égaler Mc Gonagal sur ce point là… »

: En vérité, professeur, Raziel a… disparu du château, avoua Hermione d'une petite voix pas rassurée du tout.

: Quoi ? Souffla Fleur en fixant intensément la préfète en chef des gryffondors.

: Hum... Et bien, depuis que nous l'avons laissé au sommet de la tour d'astronomie, je ne l'ais pas revu, expliqua Hermione en se forçant au calme.

Fleur ne répondit pas, abasourdie. Elle avait tourné son regard vers les autres élèves présents et elle avait l'intention de parler quand Mc Gonagal entra en robe de chambre écossaise, suivie de près par Dumbledor, celui-ci portait une robe de sorcier bleu nuit parsemée d'étoiles couleur or. Les élèves reculèrent en voyant l'expression particulièrement sévère du professeur Mc Gonagal. « Ah, je me suis trompée, » se dit Hermione avec un sourire. « Fleur n'est pas de taille face à cette chère Minerva… »

: Hum, je conseille vivement à tous ceux qui ne sont pas des gryffondors de partir pour leurs dortoirs respectifs sur-le-champ, fit sereinement le directeur de Poudlard.

Les élèves en question se glissèrent en dehors de la salle sans demander leur reste. Le professeur Mc Gonagal avait les yeux rivés sur Hermione, sans doute inquiète pour le visage alarmée de la préfète en chef. Celle-ci adressa un sourire au professeur de métamorphose et Fleur s'approcha des deux nouveaux arrivants pour leur expliquer la situation.

: Nous avons un problème, Mr le directeur, commença Fleur en cherchant ses mots.

: Allons, ne perdons pas de temps, Fleur, intervint Mc Gonagal d'une voix inquiète. Que se passe-t-il ?

: Et bien, Raziel a disparu du château, les informa Fleur.

: Comment ça, disparu ? Demanda Dumbledor dont les yeux étaient traversés par une lueur alarmée.

: Il y a une heure environs, je me suis aperçue que Raziel n'était pas revenue dans notre chambre, expliqua Hermione d'une voix hésitante. Nous l'avions laissée au sommet e la tour d'astronomie. Je l'ai cherchée partout dans l'enceinte du château, professeurs, et je ne l'ais trouvé nulle part…

: Vraiment nulle part ? Interrogea Mc Gonagal en fixant intensément la préfète en chef des gryffondors.

Hermione hocha la tête pour répondre, incroyablement inquiète pour la française. Raphaël, toujours assis devant la cheminée, était visiblement en plein désarroi et les autres s'approchèrent de lui pour essayer de le rassurer. Hermione reposa son regard sur les flammes, laissant les autres réfléchir pou elle car elle était bien trop inquiète pour leur être d'un quelconque renfort. Elle repensa alors à leur petite discussion au sommet de la tour et elle entendit à nouveau la dernière phrase de Raziel à son intention. « Je te verrai dans notre chambre… Si tu avais l'intention de revenir, il n'y a qu'une seule raison à ton absence : tu as des ennuis… Mais où es-tu ? » Hermione se prit la tête entre les mains sous les yeux intrigués de ses amis et des trois professeurs présents dans la salle commune des gryffondors, les autres gryffondors ayant retrouvé leurs dortoirs eux aussi. « Où es-tu ? »


Raziel ne s'était toujours pas réveillée. Le trio était resté dans la chambre à la demande de Magenta pour veiller l'humaine, ce qui avait passablement énervé Carmin. Celui-ci s'était retranché dans un coin de la chambre et s'était assis à l'écart, légèrement furax contre ses deux amies. « Nous ne sommes pas des baby-sitters ! Si elles veulent la voir de nouveau sur pied, tant mieux mais par pitié, qu'elles me laissent en dehors de tout ça. Je ne veux rien avoir à faire avec une humaine… »

Sang observait Carmin depuis l'autre côté de la pièce, les sourcils légèrement froncés. « Pourquoi réagit-il ainsi à chaque fois qu'il s'agit d'humains ? On dirait qu'il leur en veut pour je ne sais quoi. C'est bizarre… Il avait déjà rencontré des humains avant d'entamer cette mission ? »

Magenta était quant à elle au chevet de Raziel. Sang s'intéressa de nouveau à elle et elle alla la rejoindre au chevet de l'inconsciente sous les yeux coléreux de Carmin. Sang se posta derrière son amour et elle lui glissa doucement à l'oreille.

: Pourquoi es-tu si attentive à la santé de cette humaine, Magenta ?

: Ce Voldemort ne m'inspire aucune confiance, Sang. Il est fourbe, sournois, cruel, menteur… Je pense que nous ne devons pas lui faire confiance, répondit Magenta en fixant Raziel sans ciller.

: Il n'y a que ça qui te préoccupe pour que tu protège ainsi cette humaine ? Demanda Sang avec incrédulité.

: Non, répondit Magenta. Bien sur que non, il n'y a pas que ça. Ce Voldemort et plutôt ambitieux et je doute qu'il se contente de la terre si les Enfers sont à sa porté… Il ne peut atteindre les cieux et assiéger le Paradis à cause de la présence des Anges mais les Enfers, c'est une autre histoire…

: Que veux-tu dire ? Intervint Carmin en se levant pour se rapprocher, intéressé par la discussion.

: Carmin, tu sais d'où lui viennent ses pouvoirs ? Demanda tristement Magenta.

: Au sorcier humain ? Non, je n'en ais pas la moindre idée. Pourquoi ? Répliqua le démon noir.

: Moi je le sais, souffla Sang. Ses pouvoirs lui viennent du grand maître…

: QUOI ? De Satan ? S'exclama le démon noir en suffoquant légèrement. Il avait l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre sous l'effet de la surprise.

: C'est exactement ça qui m'inquiète, continua Magenta en écartant une mèche de cheveux du visage de l'humaine. Pourquoi le grand maître a-t-il accordé ses pouvoirs à cet humain ?

: Cela je ne le sais pas mais j'aimerai le savoir, fit Sang d'une voix pensive. Pourquoi le plus craint des démons aurait-il un intérêt à donner ses pouvoirs à un humain ?

: Tu ne pense pas que ce serait pour envahir ce monde ? Demanda soudain Carmin en fixant intensément la démone rouge sang.

: Je n'y avais pas pensé, dit Sang d'une voix à peine audible. Par les ténèbres ! Si jamais c'était le cas, notre monde volerait en éclats !

: Pourquoi ça ? S'interrogea Carmin avec une peur non dissimulée.

: Réveilles-toi, Carmin ! Cria Sang d'une voix exaspérée. Tu connais nos règles et nos principes ! Nous n'avons en aucune façon le droit de nous imposer sur une terre étrangère aux Enfers. Cela est proscrit et condamné par la grande majorité des nôtres et c'est compréhensible : les humains n'ont aucune chance face aux démons inférieurs et encore moins face à nous… De plus, l'accord que nous avons passé avec les cieux nous l'interdit formellement. (1)

Un silence suivit les paroles de Sang alors que les trois démons réfléchissaient aux conséquences de toute cette histoire.

: Si Voldemort est assez fort pour détruire ce monde, il le serait également pour s'attaquer aux Enfers s'il lui en prenait l'envie…

: Oui, Magenta, mais pas seulement, poursuivi froidement Sang.

Ses deux amis se retournèrent vers elle avec une certaine appréhension dans les yeux.

: Comment cela pas seulement ? Demanda Carmin.

: Il ne s'arrêtera pas n'est-ce pas ? Il sèmera la discorde entre les différentes races que compte les Enfers et tuera nombre d'entre nous…

: Il nous détruirait à notre tour ? S'alarma Magenta.

: Qu'est-ce qui l'en empêcherai ? Il possède les pouvoirs du plus puissant démon des Enfers et il veut le pouvoir absolu…

: Mais Satan l'arrêterai, non ? Voulut se rassurer Carmin.

: Tu crois vraiment, Carmin ? Satan a les mêmes ambitions que ce sorcier humain et il nous a très bien fait comprendre qu'il n'avait d'ordre à recevoir de personne.

: Mais les maîtres et le conseil font autorité, rétorqua Magenta en affichant une expression incertaine.

: Oh non, Magenta, répondit d'un ton désabusé Sang. Les maîtres et le conseil ont une autorité certaine mais juste pour les autres démons. Satan échappe à cette autorité depuis bien longtemps. Il ne craint personne, comprends-tu ?

: Alors tu pense qu'il se rangerait du côté de Voldemort si un conflit venait à éclater ? Conclu nerveusement Carmin.

: Exactement, répondit simplement Sang.

: Il n'a jamais reconnu l'autorité du conseil, réfléchit à voix haute Magenta. Maintenant que tu m'y fais penser, je me rappelle que ma sœur disait sans cesse que ce « grand maître nous cause bien plus d'ennuis que toutes les calamité des Enfers réunies ».

: Pourquoi disait-elle cela ? Demanda Carmin.

: Tu sais que ma sœur est assigné au Conclave de la Sécurité (3). Eh bien, j'ai entendu dire, avant que nous partions, que de plus en plus de démons inférieurs rejoignaient l'idéologie de Satan et que leurs actions radicales étaient de plus en plus meurtrières…

: Alors les différents Conclaves sont enfin informés de ce problème ? Demanda Sang avec un semblant de soulagement dans la voix.

: Oui…

: Ainsi, c'est pour cela que vous voulez aider cette humaine, fit Carmin en posant son regard sur Raziel. Vous voulez que Voldemort soit mis hors d'état de nuire avant qu'il n'engendre de gros problèmes…

: Oui, répondit Sang. Si jamais toute cette histoire est découverte chez nous, les différentes Factions risquent de rompre le pacte de paix et les Jours des Loups (2) reviendront au sein des Enfers. Il est hors de question que cela recommence. Cet incident avait fait des millions de morts…

: Autrement dit, nous aiderons ces humains pour arrêter le sorcier avant qu'il n'atteigne notre propre monde, conclu Carmin en comprenant enfin le comportement de ses amies.

: Tout à fait, acquiesça Magenta.

Les trois démons se turent un instant. La nuit devait être très avancée mais ils n'avaient pas sommeil. Le pouvoir de guérison de l'humaine les avait complètement remis et ils se sentaient aussi reposés que s'ils avaient dormi durant des heures. Sang regardait les différentes teintes que prenait la voûte céleste à travers la fenêtre. Les étoiles étaient vraiment brillantes cette nuit et elle s'approcha de la fenêtre pour les admirer tandis que Carmin retournait s'asseoir et que Magenta retournait au chevet de l'humaine. Sang admirait les étoiles depuis un bon moment quand ses pensées dérivèrent une fois encore vers la jeune humaine. « Je me demande… Si Voldemort n'avait pas été un risque pour les nôtres, est-ce que nous les aurions aidés ? Carmin sûrement pas mais Magenta, ce n'est pas impossible. Quant à moi, cette humaine a gagné ma sympathie en nous sauvant tous les trois. Je ne pensais pas qu'un humain ayant la possibilité de sauver la vie d'un démon le ferait et elle vient de me démontrer le contraire. Soit les hommes sont moins stupides que je ne le croyais, soit cette jeune humaine est une perle rare… »

En bas, une ombre passa rapidement entre deux bosquets de ronces derrière la fenêtre, interrompant les pensées de la démone rouge sang. « Mais qu'est-ce que… ? » Sang se détourna de la fenêtre d'un seul bloc et elle s'élança vers l'inconsciente.

: Qu'est-ce qu'il te prend ? Demanda Carmin en se levant.

: Il y a quelque chose qui rode dans les environs de cette baraque, répondit Sang en soulevant Raziel du lit. Nous ferions mieux de descendre.

: Pour aller où ? Demanda Magenta en se dirigeant vers la porte.

: Au sous-sol, répondit Sang en portant Raziel en dehors de la chambre. Cette maudite bicoque doit bien avoir un sous-sol…

Ses deux amis préférèrent rester silencieux en entendant le ton nerveux qu'elle avait employé. Ils avaient descendu l'escalier menant au rez-de-chaussée et ils allaient vers la cuisine quand ils entendirent des grognements et des glapissements tout autour de leur QG. Sang accéléra nerveusement le pas tandis que Carmin fronçait les sourcils et que Magenta était parcourue d'un frisson de peur. Ils cherchèrent mais ne trouvèrent pas de sous-sol. Sang jura et ils se rendirent dans la pièce comportant le moins de portes ou de fenêtres, le garde mangé à l'arrière de la cabane. Une fois là, Sang déposa doucement l'humaine au sol et elle entreprit de condamner la porte d'accès à la pièce grâce à un sort d'effacement qui fit disparaître la porte par laquelle ils étaient entrés. Carmin se posta alors là où se trouvait la porte. Sang alla se poster à proximité de la seule fenêtre de la pièce qui était d'une taille réduite et munie de barreaux. Magenta, elle, avait reprit sa veille et elle s'occupait de l'humaine inconsciente.

: A ton avis, qu'allons-nous affronter ? Demanda Carmin à la cheftaine du trio d'une voix très peu rassurée.

: Je ne sais pas, répondit calmement Sang. Mais quoi que cela soit, nous devrons la protéger, dit-elle en désignant Raziel d'un mouvement de tête.

Carmin hocha la tête en signe d'assentiment et Magenta afficha un sourire ravi. « Finalement, il arrivera peut-être à se faire à l'idée que les humains ne sont pas tous nuisibles pour nous… C'est une bonne chose. » Magenta interrompit ses pensées en entendant des bruits en provenance de la pièce juste à côté de la leur. Un raclement incroyablement terrifiant se fit entendre sur le carreau de la petite fenêtre et Sang pivota sur elle-même pour faire face à l'éventuelle menace. Les trois démons virent alors la tête d'une créature à l'aspect inquiétant. La tête de panthère noire était à deux centimètres à peine des barreaux de la fenêtre, ses crocs luisant intensément sous la lumière argentée de la lune. Son pelage sombre était ras et ses griffes impressionnantes cliquetaient sur le carreau de façon irrégulière. Ses deux grandes ailes de chauve-souris leur masquaient la lumière lunaire. « Qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Se demandèrent Sang et Carmin alors que Magenta faisait une grimace en voyant la créature. « Je me rappelle. Ce sont les mêmes créatures que celle qui m'a blessée… »

: Évitez le corps à corps avec elles, les prévint Magenta en se levant. C'est l'une de ces créatures qui m'a blessée.

: Ainsi, voilà ce qu'est une Ombrane, murmura Sang pour elle-même.

Les trois démons attendirent nerveusement que les Ombranes parviennent à les atteindre. Magenta espérait sincèrement que Raziel se réveillerait bientôt. « Si elles sont trop nombreuses et qu'elle est toujours inconsciente, ce sera sans doute difficile de la protéger… »


Dumbledor les avait tous fait transplaner pour le 12 Square Grimmaud. Il espérait qu'avec les membres de l'ordre présent là-bas ils retrouveraient rapidement la trace de Raziel. Le directeur de Poudlard avait rassemblé tout le monde dans la grande cuisine, non sans quelques cris. Remus était le dernier à être entré dans la pièce. Son teint était toujours aussi cadavérique et Harry insista pour que le loup-garou prenne place à côté de lui, inquiet.

: Je t'assure que je vais bien, Harry, mentit le loup-garou en s'éloignant un peu.

: J'insiste, professeur Lupin, répliqua Harry d'une voix autoritaire qui surprit tout le monde, lui compris. Désolé, professeur, mais je m'inquiète réellement pour vous, s'excusa-t-il en retenant le loup-garou par le bras.

Remus lui adressa un sourire pour le rassurer et il capitula finalement. Tout le monde était installé autour de la longue table. Molly Weasley braqua un regard passablement intrigué sur le directeur de Poudlard avant de prendre la parole.

: Pourquoi cette réunion soudaine, Albus ? Que ce passe-t-il ? Demanda Molly d'une voix pleine d'appréhension.

: Raziel a disparu, répondit sans ambages le directeur de Poudlard.

Toutes les personnes présentes le regardèrent intensément. Miss Nevria avait une légère inquiétude dans les yeux. Les Weasley étaient carrément inquiets et Maugrey jura d'une voix imperceptible. Lupin avait la tête baissée. Miss Craft avait le front barré d'une ride soucieuse et c'est elle qui rompit le silence.

: Depuis combien de temps ? Demanda la sociolomage en gardant son calme.

: Il y a environ… une heure et demi, disons, répondit Dumbledor en jetant un coup d'œil à Hermione.

Celle-ci était, tout comme Raphaël, visiblement très affectée par la disparition de la française. Le professeur Mc Gonagal posa une main compatissante sur l'épaule de la préfète en chef des gryffondors assise juste à côté d'elle. Cette dernière sursauta légèrement mais elle ne dit rien, se sentant horriblement déchirée entre le besoin de retrouver Raziel et son impuissance à le faire.

: Que voulez-vous que nous fassions, Albus ? Demanda Arthur d'un ton serviable.

: Trouvez une carte des environs de Poudlard, Arthur, répondit en réfléchissant Dumbledor. De préférence assez détaillée, rajouta-t-il pendant que le père de Ron et Ginny se levait.

Arthur hocha la tête avant de sortir de la cuisine au pas de course. Les autres entendirent un pop sonore juste après. Dumbledor tourna son regard vers l'une des fenêtres de la cuisine immense. « Nous devons absolument retrouver ta petite fille, Alquia. D'après ton carnet, il y une lettre qui nous attend chez toi qui pourrait sans doute nous être utile en aider Raziel… » Dumbledor reporta son attention sur les personnes présentes dans la pièce.

: Je vous suggère de patienter dans le salon en attendant qu'Arthur revienne, fit le directeur de Poudlard.

Ils s'exécutèrent tous sans un mot de protestation. Dumbledor s'était lui aussi levé pour retenir Alastor. Il attendit que tous soient partis de la cuisine pour parler à l'ancien Auror.

: J'aimerai que tu retourne chez Alquia, lui dit Dumbledor. Elle a dissimulé une lettre très importante pour nous dans le sol de son salon, au centre exact de la pièce. Trouve-la et rapporte-la le plus vite possible. Cette lettre est vitale…

Devant la gravité de son ami, Maugrey hocha la tête et transplana aussitôt pour le quartier de la Plume du Hibou. Dumbledor soupira et retourna à sa contemplation des rues londoniennes plongées dans le sommeil en attendant le retour d'Arthur Weasley.


Raziel s'était réveillée en sursaut en entendant Magenta pousser un petit cri angoissé. La serpentard ouvrit brusquement les yeux et fut éblouie par une intense lumière rouge qui disparut rapidement. Elle clignait des yeux pour atténuer la douleur quand elle entendit un certain nombre de grognements tout autour d'elle. Électrisée par ces bruits hostiles, elle se leva d'un bloc en tirant sa baguette de la poche avant de son pantalon en cuir blanc. « De l'action… J'ai bien fait de me changer juste avant la réunion de l'AD… » Elle repéra à la hâte les lieux et prit note de la position des trois démons. Ceux-ci l'entouraient, comme s'ils voulaient la protéger. Raziel observa la petite pièce dans laquelle ils étaient prit au piège avant de regarder par la petite fenêtre. Elle aperçut une Ombrane qui passait devant la fenêtre à ce moment là et un désagréable frisson la secoua.

: Tu te sens mieux ? Lui demanda Magenta sur sa gauche.

: Oui, répondit l'humaine avec un faible sourire. On dirait qu'on va avoir de gros ennuis… Combien sont-elles ? Demanda-t-elle en se tournant vers Sang.

: Je ne sais pas vraiment mais je dirais une douzaine, répondit Sang en observant l'humaine un instant. Restes bien au centre de notre cercle, ajouta-t-elle finalement.

: Pourquoi ? Demanda Raziel sans comprendre.

: Nous te protègerons, répondit simplement Magenta.

: Je vous remercie mais je n'ais pas besoin de votre protection, répliqua Raziel en bougonnant. Je sais très bien me battre…

: C'est ce que nous allons voir, fit Sang avec un sourire approbateur pour le courage de la serpentard.

Celle-ci répondit à son sourire par un sourire confiant. Un raclement se fit entendre derrière Carmin puis un silence total prit place autour d'eux, lourd de menaces. Carmin scrutait nerveusement les murs tout autour de lui et il fit un bond quand celui qu'il gardait se fendit violemment d'une fissure. Il se mit en position défensive et il accueillit la première Ombrane avec une boule de feu.

Magenta et Sang se tenaient prêtes et Raziel priait pour que les Ombrane n'attaquent pas toutes en même temps. Mais sa prière ne fut pas entendue. Trois autres Ombranes entrèrent par la fissure béante tandis que la première hurlait sa souffrance. Les trois nouvelles se jetèrent sur Magenta. Sang vint aussitôt à ses côtés pour la protéger à tous prix tandis que Carmin retenait la première. Raziel se décida à agir et elle alla aider les deux démones qui avaient du mal à combattre des ennemies aussi rapides dans un espace aussi petit. La serpentard visait l'Ombrane la plus proche d'elle quand elle murmura d'une voix tendue « Inflamare ! ». L'ombrane visée poussa aussitôt un cri de douleur et elle s'éloigna des deux démones, en feu. Sang eut juste le temps de lui adresser un hochement de tête en signe de gratitude avant que l'Ombrane dévorée par les flammes ne se jette avec rage sur l'humaine. Les démones avaient l'intention de venir en aide à Raziel mais les deux autres Ombranes leur barrèrent le passage.

Raziel s'attendait vaguement à cette réaction de la part de la créature et elle essaya de l'éviter mais elle ne faisait pas vraiment le poids face à la vitesse de déplacement fulgurante de l'Ombrane. Celle-ci avait sorti ses griffes acérées et elles atteignirent le flanc droit de Raziel. Cette dernière retint avec peine un cri de douleur et elle s'étala au sol sous l'effet de la surprise. Elle se releva comme elle put sans attendre, sachant très bien que rester au sol signifierai sans doute la mort pour elle. Raziel fit le bilan de cette première vague d'assaut et dans l'ensemble, elle fut contente de constater qu'ils avaient bien tenu le coup face aux Ombranes. Sur les quatre qui les avaient attaqué, il n'en restait qu'une encore en vie et elle était blessée. L'Ombrane repartit par la fissure en traînant légèrement l'une de ses pattes arrière. Les trois démons n'étaient pas blessés.

: Ca va ? S'inquiéta Magenta en s'approchant de l'humaine en compagnie de Sang tandis que Carmin refermait la fissure grâce à la magie.

: Oui, oui, ça va, répondit Raziel sans pouvoir retenir une grimace de douleur.

: Tu as le côté droit couvert de sang, ça m'étonnerai que tu aille bien, fit remarquer Sang. Nous ne pouvons pas te soigner, la guérison démoniaque ne marche que sur nous et…

: Je sais, Sang, je sais, la rassura Raziel en suffoquant légèrement.

Elle se dirigea vers la fenêtre et elle l'ouvrit pour trouver de l'air frais avant de porter la main à son côté droit dans un vain effort pour apaiser la douleur mordante des griffures profondes. Elle retira sa main en sentant son sang la recouvrir, elle l'observa un petit moment, hypnotisée par la couleur profonde du sang. Les trois démons s'approchèrent d'elle pour s'assurer de sa santé.

: Ne vous inquiétez pas, je tiendrais le coup, les rassura la française en leur adressant un léger sourire.

Ils allaient répondre quand ils entendirent tous les quatre un chant mélodieux qui venait des bosquets non loin de la petite fenêtre. Raziel scruta les ombres pour voir d'où provenait ce chant qu'elle savait être celui de Fumseck. Un nuage dériva dans le ciel sous l'action du vent, libérant les rayons de lune qui éclairèrent le paysage. Raziel distingua alors un plumage rouge vif entre deux bosquets et elle sourit sous les yeux intrigués des démons.

: Fumseck ! Viens devant nous, nous avons besoin de ton aide, appela Raziel d'une voix pressante.

Le phœnix sortit des bosquets et voleta jusqu'à eux. Raziel lui adressa un sourire un peu crispé. « Nous devons faire vite, les Ombranes risques de repasser à l'attaque d'ici peu de temps… » Raziel essayait d'enlever son blouson de cuir blanc mais sa blessure l'empêchait de retirer le vêtement correctement. Sang l'aida à l'enlever tandis que Fumseck penchait la tête sur le côté avec curiosité.

Vous êtes blessée ? Demanda le phœnix.

: Oui, mais ce n'est pas une blessure inquiétante, répondit Raziel alors que les démons la regardaient bizarrement. Elle passa son blouson entre les barreaux de la petite fenêtre avant de reprendre : Prends ce blouson, s'il te plait. Apporte-le à Dumbledor et aux autres, ils comprendront que quelque chose cloche.

Je le ferais, répondit Fumseck en prenant le blouson dans son bec. Soyez prudente Gardienne…

: Je le serai, répliqua Raziel alors que de nouveaux grognements résonnaient de l'autre côté de la pièce. Vas-y maintenant, conseilla-t-elle.

Fumseck hocha la tête et il prit son envol en engendrant un important déplacement d'air avec ses grandes ailes. Raziel se retourna vers les démons et leur rendit leurs regards étonnés.

: Tu sais parler aux animaux ? L'interrogea Carmin d'une voix impressionnée.

: Seulement aux créatures magiques bienveillantes, répondit Raziel avec un sourire amusé.

Les démons ne purent poursuivre la conversation, les grognements redoublaient d'intensité.

: Quel que soient les personnes que tu souhaites alerter avec ton blouson, j'espère qu'ils comprendront vite et viendront nous aider parce que là, nous sommes en très mauvaise posture, fit Sang avec pessimisme.

Magenta sembla prendre peur aux paroles de Sang et elle se rapprocha d'elle. La démone rouge sang lui passa un bras protecteur autour des épaules sous le regard attendrit de Carmin. Magenta se lova contre Sang ce qui surpris Raziel qui les observait à la dérobée. L'humaine sortit de ses rêveries en entendant un hurlement aiguë et sinistre.

: Moi aussi j'espère qu'ils viendront vite, dit-elle avec une certaine tension dans la voix.

Ils se tournèrent tous les quatre vers le mur en face d'eux, priant silencieusement pour que la réparation effectuée par Carmin tienne encore un moment…


Il régnait dans le grand salon du 12 Square Grimmaud une atmosphère d'attente insupportable semblable à celle de l'annonce d'une sentence. Tout le monde était assis dans les nombreux fauteuils individuels et pas un mot n'était prononcé. Ils ne savaient tout simplement pas quoi ajouter à ce qui avait déjà été dit. Seuls les reniflements de Raphaël rompaient de temps en temps le silence. Ses amis essayaient de le rassurer tant bien que mal mais ce n'était pas très efficace.

Dumbledor soupira une nouvelle fois, agacé de devoir attendre ainsi sans rien faire. Un autre pop sonore retentit dans le vestibule du manoir Black, les faisant tous sursauter. Arthur entra en trombe dans le salon surpeuplé et il se dirigea droit sur Dumbledor.

: C'est tout ce que j'ais pu trouver en si peu de temps, Albus, fit-il en tendant un carte pliée au directeur de Poudlard.

: Ca conviendra parfaitement, Arthur, assura Dumbledor en se dirigeant vers la table au centre du salon.

Il étala la carte bien à plat sur la table et sortit frénétiquement sa baguette de sa robe de sorcier. Le vieux sorcier posa l'extrémité de sa baguette sur la carte tandis que les autres se rassemblaient autour de la table pour voir ce qu'il faisait. Dumbledor murmura un sort de repérage et il fixa la carte sans ciller. Le sort mit quelques secondes pour agir et il fit apparaître sur la carte un point rouge en mouvement. « Au moins, elle est encore en vie. » Se dit Dumbledor en affichant un sourire soulagé.

: Nous l'avons trouvée, leur dit Dumbledor avec un soulagement visible.

: Albus, la carte indique la Cabane Hurlante, fit remarquer le professeur Mc Gonagal avec une expression soucieuse.

: En effet, répondit simplement le directeur de Poudlard. Les professeurs, suivez-moi, ajouta-t-il en se détournant de la table.

: Eh ! Attendez ! S'exclama Harry en rattrapant Dumbledor alors que Fleur s'était levée pour suivre ce dernier. Nous aussi on vient, fit-il d'un air buté.

: C'est hors de question, monsieur Potter, répondit Mc Gonagal. Si miss Riel a des ennuis, il vaut mieux que vous restiez en sécurité ici, lui dit-elle en rejoignant Dumbledor.

: C'est hors de question ! Protesta Raphaël en se levant d'un bond. Raziel est ma sœur et je viens avec vous !

: Raphaël… commença Dumbledor.

: Je refuse de rester ici si elle a des ennuis, le coupa Ginny sous les yeux étonnés de ses parents alors que Ron se levait à son tour.

: Je veux venir aussi, ajouta Draco en rejoignant Harry.

Hermione se leva à son tour, une expression incroyablement têtue accrochée au visage. Mc Gonagal la regarda avec une pointe d'exaspération.

: Pas vous aussi, miss Granger, fit la directrice des gryffondors.

: Nous perdons du temps, dit simplement Hermione en fixant Dumbledor droit dans les yeux.

: Très bien, très bien, vous pouvez tous venir, capitula le vieux sorcier avec une lueur amusée dans les yeux. Mais je vous préviens, je ne veux pas d'héroïsme déplacé si jamais nous avons des ennuis…

Ils hochèrent tous la tête et se regroupèrent au centre de la pièce. Dumbledor allait les faire transplaner quand ils entendirent un cri mélodieux en provenance de la plus grande fenêtre du salon. Hermione qui en était la plus proche s'avança vers la fenêtre et l'ouvrit. Fumseck entra alors avec fracas dans la pièce et se posa juste devant la gryffondor tandis que les autres s'approchaient avec curiosité du phoenix. Celui-ci baissa la tête et il déposa un blouson blanc devant Hermione avant de repartir par la fenêtre ouverte. La préfète en chef des gryffondors se baissa automatiquement pour ramasser le vêtement et elle pâlit considérablement en le reconnaissant. Derrière elle, les autres froncèrent les sourcils.

: Hermione ? Appela Harry en s'approchant d'elle.

: C'est le blouson de Raziel, fit Hermione d'une voix atone.

: Je le vois bien, Herm. Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Harry sans comprendre.

Hermione se tourna vers les autres et leur montra le blouson en question. Celui-ci était tâché de sang sur le côté droit. Dumbledor inspira une profonde goulée d'air pour garder son sang froid et il reprit la parole.

: Partons immédiatement, ordonna-t-il en levant sa baguette.

Les professeurs de Poudlard et leurs élèves se réunir et ils disparurent tous immédiatement sans que les membres de l'ordre ne puissent dire un seul mot. Les parentsWeasley avaient un air inquiet sur le visage sans doutes pour Ron et Ginny.Remus secoua la tête, plutôt inquiet pour la jeune française. « J'espère qu'elle n'a rien de grave, nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre… » Remus adressa un sourire rassurant aux autres et ils lui rendirent avec hésitation. Le loup-garou sortit tranquillement de la pièce et il retourna dans la cuisine. Tonks apparut peu de temps après sur le pas de la porte et il la regarda hésiter avec amusement.

: Tu veux me parler ? Demanda le loup-garou en attirant une chaise à lui pour s'asseoir.

: Euh, oui, répondit Tonks en en faisant de même. Tu as réfléchi à ce que je t'ais dit à propos d'Harry ?

: Oui, répondit-il avec un hochement de tête. Je lui parlerai dès que j'en aurais l'occasion.

Tonks lui sourit, heureuse de voir que le loup-garou se portait un peu mieux que ce matin. Lupin lui rendait son sourire quand les autres membres de l'ordre les rejoignirent dans la cuisine. Ils s'assirent tous et discutèrent de la tournure incertaine que prenaient les événements en s'inquiétant légèrement pour le groupe qui venait de transplaner.


Professeurs etélèves étaient apparus à une vingtaine de mètres de la Cabane Hurlante. Ils sepétrifièrent en entendant des grognements accompagnés de glapissements. Un peu plus loin, ils aperçurent une ombre qui se dirigeait vers eux à toute vitesse…


(1) : ça peu sembler étrange, je sais, mais les Enfers et le Paradis ont signés un traité malgré leur haine réciproque interdisant aux démons de toutes les espèces d'envahir d'autres mondes en échange de quoi les Anges les laissent tranquille. Ce traité a aussi été signé afin de stopper net les affrontements réguliers entre les démons et les anges dont le coût en terme de vies était excessivement élevé.

(2) : ce que Sang appelle Jours des Loups est une période historique spécifique pour les Enfers durant laquelle les différentes Factions (rassemblements politiques et/ou idéologiques dans la société démoniaque) se sont déchirées dans une longue guérilla civile dont le bilan se chiffre en millions de morts (à noter que les habitants des Enfers ont une population totale de 60 milliards d'individus toutes espèces confondues). C'est à la suite de ce conflit sanglant qu'un pacte de paix fut signé entre toutes les Factions afin d'éviter que cela ne recommence.

(3) : aux Enfers, les Conclaves sont l'équivalent des ministères chez nous. Ils sont cependant bien plus grands et puissants que les nôtres.

(Mais où est-ce que je vais chercher tout ça, moi ?…)

Une tite review pour la suite ?

Bises ! Lumenor.