Ben pour la rapidité c'est loupé ! Non, non, pas les tomates, pas les tomates ! Il est là le nouveau chap ! Tout beau tout chaud ! Euh pour les baffes on verra après la lecture, ok ?
On arrive presque à la fin du 1er tome. L'amitié entre les persos principaux se renforce beaucoup vers la fin de ce chap.
Réponses aux reviews (wouaaa ! vous m'avez gâtée là ! big kiss tout le monde !)
clara : merci ! La suite est là, bonne lecture clara ! Bise !
Manion : ben dis donc, 3 reviews ! Oo lol, merci ! Et oui yuri/yaoi-powa ! Lol, pour les lemons, c'est vrai qu'ils sont pas nombreux (pas du tout même), mais j'arrive jamais à les placer… Mais ne t'inquiète pas, ça va changer pour deux raisons : 1 dans le premier tome, les persos se découvrent mais ça change plus tard et 2 la fin du premier tome est pour bientôt, donc… Tiens, c'est vrai pour le « e » de Dumbledore, je n'avais jamais remarqué. Merci de me l'avoir fait remarquer, j'y remédierai… Ouch ! La tuile : transplanage dans l'enceinte de Poudlard. C'est vrai que ce n'est pas malin de ma part mais je le referai plus ok ? (va falloir que je trouve autre chose, moi…) Euh, Draco n'est pas attrapeur ? Et oui, je sais, j'ai été trop sympas avec Pansy mais t'inquiète, ce ne sera plus le cas (sourire sadique). Voilou ! Bise et bonne lecture, Manion !
POH : salut toi ! Désolée pour l'attente, POH mais je crois que c'est pas mieux pour ce chapitre (dsl). Arf faut que je me dépêche de répondre pour vous poster ce chap… Bon alors la blessure de Raziel a été faite par une ombrane, donc… Arf ! Pour Nagini j'en sais rien. Disons que c'est mon esprit d'art plastique qui ressort. lol. Ben Karkaroff… Je te laisse lire et tu m'étriperas après, si tu veux bien. Lol. Bise et bonne lecture, POH !
harryherron : lol, ce serait p'tête un peu gros à digérer pour Ron, non ? En ce qui concerne Raziel et Herm, ça vient, ça vient… Promis… Euh la mère de Ginny, un peu plus tard. Et pour les deux vilains, c'est sur qu'ils ont du bouleau nos gentils, lol. Bise et bonne lecture, harryherron ! (va falloir que je trouve quelque chose pour raccourcir cette formule, elle est bien mais longue)
Ana : lol t'inquiète, ça le fait à pas mal de monde… Herm et Raziel c'est vraiment pour bientôt. Ca se voit un peu dans ce chap (normalement…). Et re-Bise et bonne lecture à toi, Ana !
Merci beaucoup pour votre soutient :P !
Les choses deviennent vraiment sérieuses. Bonne lecture !
Chapitre 19 : Horrible mutation 2
Le son de ses pas frappant furieusement le sol du ministère se répercutait en écho dans le long couloir vide. Lucius avait traversé le hall du ministère en trombe sous les yeux intrigués des employés. Le bras droit de Voldemort était dans une colère noire : son fils n'avait pas répondu. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose.
« Si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi, Draco. Tu déshonores ton sang de Malfoy ! Je ne peux le permettre ! » Lucius parcouru le long couloir vide en serrant les poings de mécontentement. « J'avais de grand projets pour toi, Draco, mais tu m'as trahi ! » Une flamme de folie passa dans les yeux acier du mangemort tandis qu'il arrivait à l'étage de la justice. Il passa deux autres couloirs et une salle de réception sans y prêter attention dans sa fureur. Il prit un autre couloir, bien plus long, et le traversa au pas de charge. Une porte lui barra alors la route et il l'ouvrit violemment avec impatience. Il pénétra dans une grande salle circulaire et plusieurs têtes se tournèrent vers lui.
La femme qui trônait au milieu du demi cercle de chaises en face de lui se leva avant de prendre la parole d'une voix pincée.
: Et bien, Lucius. Voilà une entrée très peu courtoise !
: Veuillez m'excuser, très chère, mais le temps me manque pour ce genre de chose, répondit Lucius d'une voix contenue.
: Très bien. Que voulez-vous ? Demanda la femme en se rasseyant sur son imposant siège de bois sculté.
: J'ai des révélations de la plus haute importance à faire au Magenmagot, déclara Lucius d'une voix parfaitement maîtrisée.
: Quel genre de révélations ? Demanda la voix desséchée de l'un des vieillards assis à la droite de la femme.
: Elles concernent un meurtre, répondit froidement Lucius en regardant la femme droit dans les yeux.
Le silence prit place parmi les membres du Magenmagot tandis que la femme au visage tiré par la fatigue rendait son regard au fortuné Lucius Malfoy. Celui-ci attendit le bon vouloir de son « amie » pour reprendre la parole. La femme fronça un instant les sourcils avant de s'enfoncer dans son siège pour écouter l'histoire de Malfoy. Avec un hochement de tête, elle incita ce dernier à parler.
Lucius afficha un fin sourire avant d'entamer son récit, jouant à la perfection la carte du malheur et de l'accablement devant les membres du Magenmagot.
Hermione et Raziel avaient mangé avec les autres dans la Grande Salle avant de ressortir dans le parc pour l'après-midi. Harry et les autres étaient retournés en cours et les deux amies s'étaient rendues au pied de leur arbre sans vraiment savoir quoi faire d'autre. Raziel avait émit l'intention de rendre visite aux démons mais elle y renonça bien vite lorsque Hermione lui fit les gros yeux. Le temps passa lentement pour les deux élèves de Poudlard dispensées de cours.
Hermione hésitait depuis un moment entre poser une question à son amie ou laisser le silence se prolonger entre elles. Elle décida finalement de se lancer et elle s'assit en tailleur en face de la française. Celle-ci était adossée au chêne et elle avait fermé les yeux peu de temps avant. Hermione observa ses traits fins, son nez droit, ses paupières baissées, sa bouche bien dessinée, son menton… La gryffondor sortit de sa rêverie quand Raziel ouvrit les yeux et les posa sur elle. Hermione détourna son regard avec gêne avant que Raziel ne brise le silence.
: Que fais-tu ? Demanda la française avec un demi sourire.
: Je voudrais te poser une question, répondit de façon détournée la gryffondor en jouant négligemment avec un brin d'herbe.
: Je t'écoute, dit la française en refermant les yeux.
: Comment sont mort tes parents ? Demanda Hermione avec hésitation.
Raziel rouvrit les yeux sous l'effet de la surprise et elle resta muette un petit moment durant lequel Hermione regretta sa question.
: Tu n'es pas obligée de répondre, Raziel, assura Hermione, mal-à-l'aise. Je comprendrais…
: Non, non, ça ne me gêne pas. Enfin, pas trop, répondit la française en posant son regard sur son amie. Je… Cela semble s'être passé depuis une éternité…
Hermione écouta Raziel sans l'interrompre, celle-ci avait les yeux dans le vague.
: Ca s'est passé à Paris, commença la française d'une voix monotone. Nous étions tous réunis chez notre grand-mère, Alquia, pour fêter une promotion de mon père au ministère de la magie français. Cette promotion, mon père l'attendait depuis un moment déjà. Il était si content : elle devait lui permettre de passer plus de temps avec nous, ce qui rendait ma mère folle de joie… Nous avons célébré la bonne nouvelle en famille. Nous n'aurions jamais imaginé la suite des évènements, même dans nos cauchemars les plus fous…
Raziel se pencha en arrière pour observer les lourdes branches du chêne, essayant de garder son calme face à ses souvenirs douloureux. Hermione l'observait sans mot dire, se préparant à tout entendre sans broncher.
: Notre petite fête s'était terminée tard, poursuivit la française. Mes parents voulaient rentrer chez nous pour faire quelques préparatifs en vu d'une petite réception prévue pour le lendemain. Ma grand-mère avait essayé de les convaincre de rester mais ils avaient refusé. Raphaël avait insisté pour rester chez grand-mère et mes parents lui avaient cédé. C'est donc à trois que nous sortîmes ce soir-là dans les rues sombres et froides de la capitale française. Les mages noirs de Voldemort nous ont attaqué dans une ruelle parisienne sans aucune somation. Je n'ai même pas eu le temps de sortir ma baguette… Mes parents se sont défendus comme ils ont pu mais les mangemorts étaient trop nombreux. L'un de leurs sorts m'a touché et je me suis écroulée en même temps que mes parents…
Raziel s'arrêta un instant en sentant monter en elle des larmes depuis longtemps refoulées. Elle les ravala froidement avant de reprendre.
: Le sort que j'avais reçu n'était pas mortel, continua Raziel en fixant à nouveaux les solides branches du chêne. J'étais sonnée mais toujours consciente et lucide. Les mangemorts étaient déjà repartis lorsque je me suis difficilement relevée un peu plus tard. Et c'est à ce moment là que je les ai vu… Ils étaient étendus au sol, leurs yeux grands ouverts fixant les étoiles lointaines sans les voir. Je ne savais pas quoi faire et je ne pouvais pas abandonner leurs corps dans cette ruelle sordide. Je suis donc restée avec eux durant des heures, attendant que quelqu'un nous trouve. Ca a été les heures les plus longues et les plus éprouvantes de ma vie…
Raziel arrêta son récit en fermant les yeux, bouleversée par les émotions qui se déchaînaient en elle. Elle resta adossée au chêne, immobile. Hermione n'osait rien dire et elle se contenta de fixer la française aux cheveux bleu pâle. Une larme apparut sur l'une des joues de la serpentard et glissa doucement sur elle. Hermione ressentit le besoin irrépressible d'effacer cette larme qui réveillait beaucoup de sentiments en elle. Hermione s'approcha de la serpentard sans bruit et elle effaça la larme de son pouce avec douceur. Raziel ouvrit les yeux en sentant ce geste et elle rencontra le regard proche de la gryffondor qui resta figée. Hermione lui fit un sourire hésitant et rassurant à la fois. Raziel répondit par un petit sourire triste avant de lever la main pour prendre celle de la gryffondor dans la sienne.
: Je n'en avais jamais parlé à personne, souffla Raziel en serrant la main d'Hermione.
Hermione fut étonnée en apprenant cela. Elle pensait que Fleur était au courant pour cette nuit-là ou peut-être Raphaël. Raziel lui lâcha la main en reportant son regard sur le ciel.
: Ce sont des moldus qui nous ont trouvé, acheva Raziel d'une voix tourmentée.
: Et… Que c'est-il passé ensuite ? Demanda timidement Hermione en reprenant sa position initiale.
: Les moldus ont appelés une ambulance avec un petit appareil et ils m'ont dit de patienter un peu avant qu'elle n'arrive, répondit Raziel d'un ton douloureux. Ils sont restés avec moi, je crois. L'ambulance est arrivée un quart d'heure plus tard…
(Souvenir)
La ruelle semblait dormir paisiblement. Seuls les pleurs d'une jeune fille brisaient le silence devenu presque oppressant. Assise dans un coin sombre, la jeune fille pleurait à proximité de deux corps inertes.
Deux passant l'entendirent et s'engagèrent dans la ruelle mal éclairée. En la voyant, l'un des passant s'approcha d'elle puis s'agenouilla devant elle pour lui parler. L'autre passant avait déjà sortit son portable pour appeler les secours.
: Que s'est-il passé ? Demanda le passant agenouillé devant elle.
La jeune fille ne répondit pas, trop choquer pour évoquer la récente attaque. L'autre passant qui s'avéra être une passante, s'approcha des corps avant de reculer précipitamment, horrifiée. L'autre vînt voir ce qui mettait son amie dans cet état et il fit la grimace en découvrant les deux cadavres. La passante se dirigea vers la jeune fille et elle la prit par les épaules sans un mot, attendant que les secours arrivent. L'homme resta à côté d'elles, lui aussi silencieux.
Après plusieurs minutes, la sirène stridente d'une ambulance résonna dans le quartier endormi. Le véhicule arriva en trombe à l'entrée de la ruelle et s'arrêta dans un bruyant dérapage. Deux hommes habillés de blouses blanches en sortirent en courrant. L'un d'eux se précipita vers les trois personnes tandis que l'autre allait chercher le matériel. Une femme elle aussi en blouse blanche sortit du côté conducteur de l'ambulance.
: Je m'appelle Tim, se présenta le premier ambulancier en adressant un sourire confiant aux deux passants. C'est vous qui nous avez appelé ?
: Oui…
: Que s'est-il passé ? Enchaîna le dénommé Tim en se baissant au niveau de la jeune fille.
: Nous ne savons pas. Elle ne nous a pas parlé une seule fois, répondit la passante d'une voix désolée pour la jeune fille.
: Je vois, fit l'ambulancier en souriant gentiment à la jeune fille. Phil ! Apporte deux brancards !
(Fin du souvenir)
: Raziel ? Appela Hermione avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
: Désolée, je n'aime pas parler de cette époque, murmura la serpentard en revenant au présent.
Raziel secoua la tête pour tenter d'effacer ses mauvais souvenirs et Hermione décida de changer de sujet.
: Dis-moi, Raziel, commença Hermione d'une voix plus grave.
La française braqua son regard de glace sur elle en entendant le ton de sa voix et elle attendit qu'elle poursuive. Hermione affronta le regard glacé de la serpentard pour aborder une question qui la taraudait depuis longtemps.
: A ton avis, pourquoi Voldemort ne nous a pas déjà attaqué ? Directement, je veux dire, précisa la gryffondor avant d'attendre nerveusement la réponse.
: Par charité ? Proposa ironiquement la française. Je ne sais pas, Hermione, reprit-elle plus sérieusement en voyant le regard tourmenté de la gryffondor. Peut-être qu'il ne nous considère pas vraiment comme une menace. Ou bien il veut d'abord s'amuser avant de nous détruire, fit cyniquement la serpentard.
: Est-ce que… Est-ce que tu crois qu'il pourrait le faire ? Demanda Hermione d'une petite voix légèrement paniquée.
: Faire quoi ? Lui demanda Raziel sans comprendre.
: Nous détruire, répondit Hermione en la fixant intensément.
Raziel fronça les sourcils sans répondre, réfléchissant à la question. « Il y a certainement un moyen de le détruire définitivement mais… J'ai hérité des pouvoirs des Anges, cela ne fait aucun doute pourtant je suis incapable de les maîtriser mis à part celui de la guérison… Si jamais ils n'apparaissent pas rapidement… » Raziel ouvrit ses mains paumes vers le ciel et elle les contempla un moment en réfléchissant.
Hermione la regarda faire et elle se retint de parler malgré le profond malaise qui l'habitait depuis que Dumbledor leur avait révélé son inquiétude pour les pouvoirs de Raziel. Cette dernière releva la tête dans l'intention de parler mais elle resta muette en voyant le professeur Rogue se diriger vers elles à grands pas. Hermione suivit son regard et elle attendit elle aussi que le professeur soit à leur hauteur.
Rogue les salua vaguement avant de les questionner, visiblement préoccupé.
: Auriez-vous vu Miss Parkinson récemment ? Demanda de but en blanc le professeur de potion d'une voix pressante.
: Non, répondit Raziel en scrutant le professeur avec curiosité. Aurait-elle disparu du château ?
: Hm, c'est en effet le cas, répondit Rogue d'une voix perplexe.
: La dernière fois que je l'ai vu, intervint Hermione en réfléchissant, elle était avec nous dans la salle commune des gryffondors. C'était hier soir…
Rogue fronça les sourcils en entendant cette information et il se détourna des deux élèves pour retourner vers le château. Il avait l'air encore plus préoccupé qu'à son arrivée.
Raziel se tourna vers la gryffondor avec un air surpris.
: Que faisait-elle dans la salle commune des gryffondors ? Demanda la française d'une voix étonnée.
: Oh, euh… rien de particulier, fit Hermione en détournant le regard. Nous étions tous réunis pour, euh… une réunion…
: Une réunion ? Répéta Raziel avec incompréhension. A quel sujet ?
: Oh, et bien… A ton sujet, se lança finalement Hermione en retrouvant son courage de gryffondor.
: Hm, je vous ai tant inquiété que ça ? Demanda Raziel avec une petite moue penaude.
: Nous étions en effet très inquiets pour toi, Raziel, répondit Hermione en souriant devant sa moue.
La serpentard ne répondit pas et elle se contenta de contempler la gryffondor assise devant elle avec des yeux perçants. Hermione se sentit rougir mais elle affronta les yeux de glace de son amie.
Elles ne dirent plus rien jusqu'à la fin des cours, toutes deux en grande réflexion avec elles-mêmes.
: Est-ce que vous lui avez donné la lettre, Albus ? Demanda le professeur McGonagal au directeur dans le bureau de celui-ci.
: Pas encore, Minerva, répondit le directeur d'une voix usée.
: Ne tardez pas trop, Albus, cette lettre est sans doute importante, déclara le professeur de métamorphose.
: Quand aura lieu la prochaine réunion de l'Ordre, Dumbledor ? Demanda Maugrey assis dans un coin du bureau.
: Après le match de Quidditch de samedi, répondit Dumbledor d'une voix pensive. Dimanche après-midi serait parfait.
: Au QG, je suppose, fit Maugrey en se levant.
: Au QG, confirma Dumbledor en hochant la tête.
Maugrey fit un petit signe aux deux autres avant de partir. Dumbledor se leva et il vint rejoindre McGonagal à la plus grande fenêtre du bureau qui donnait sur le parc. Ils observèrent côte à côte, silencieux, les deux formes que l'on distinguait au pied du chêne centenaire.
Lucius était ravi. Non seulement il avait joué son petit numéro à la perfection mais en plus, les membres du Magenmagot avaient tout avalé sans peine. Ils lui avaient même promis leur soutient le plus total dans cette « rude épreuve ». Vraiment, le mangemort était très satisfait.
Il passa dans le grand hall avec un pas de conquérant. Il ne passa pas inaperçu. Le bras droit de Voldemort ressortit du ministère avec un immense sourire carnassier. « Draco, tu ne seras bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Tu as fait ton choix mais c'était le mauvais… » Lucius observa un instant les quelques moldus présent dans la rue et son moral remonta en flèche. « Bientôt, vous vous soumettrez tous au règne du seigneur noir, vermines ! Vous ramperez tels de faibles insectes ! »
Un second sourire effleura les lèvres minces du mangemort le plus influent tandis qu'il reprenait sa route à travers Londres vers le manoir du lord noir.
« Adieu, mon fils. »
Les rochers, les prairies, les arbres et les habitations défilaient devant les yeux de la créature sans que celle-ci y fasse attention, toute absorbée par son objectif. « Tuer. Tuer pour survivre… »
Son chemin croisa un autre hameau et la créature ne prit même pas la peine de se cacher. « Ils ne me verront pas si je le décide de toute façon… Voldemort m'a rendu inhumain mais il a laissé mon esprit intact. Si seulement j'avais été plus prudent… »
« Il a dit qu'elle ne pouvait pas maîtriser ses pouvoirs. Qu'ils n'étaient pas encore actifs… »
Les pieds de la créature déchiraient les herbes et la terre sans aucune difficulté. Ses longues griffes étaient autant acérées que les dents d'un requin et aussi longues que les dents des tigres à dents de sabre de la préhistoire. Menaçante, elle l'était. Dangereuse, elle l'était plus encore. Car son corps avait changé mais son esprit restait le même : celui d'un sorcier habile en pleine possession de ses pouvoirs magiques…
: Raziel ? Appela doucement Hermione.
La française ouvrit les yeux et constata avec étonnement que son amie s'était levée. Elle se leva à son tour avec un haussement de sourcil interrogateur.
: Il est temps de retrouver les autres dans la grande salle, non ? Lui fit remarquer la préfète en chef avec un demi sourire.
Raziel répondit par un sourire amusé et elles s'éloignèrent du chêne en silence. La française en profita pour effacer les images de la mort de ses parents de son esprit. « Je ne pensais pas en parler à quelqu'un avant de très longues années. Et pourtant… » Raziel jeta un coup d'œil à la gryffondor et elle contempla un instant ses traits. « Pourtant je l'ais fait… » Raziel reporta son regard sur le chemin de graviers, pensive. « Pourquoi ? A toi, Hermione, pourquoi ? Mon frère à toujours voulu savoir, tout comme Fleur mais j'ais systématiquement refusé… Tu ne m'as demandé qu'une fois… Une seule fois… »
: Raziel ? Souffla soudain Hermione en s'arrêtant.
: Oui ? Répondit la française en l'imitant.
La gryffondor mit un certain temps pour répondre, cherchant les mots justes sans les trouver. Elle fut tentée de retourner au château en courant, apeurée par ce qu'elle pourrait dire, mais… « Raziel… » Elle ferma les yeux et revit le sourire amusé qu'avait eu son amie peu de temps avant. Souriant à cette image qui lui avait rendu son courage et son calme, elle rouvrit les yeux.
: Merci, murmura Hermione d'une voix émue avant de reprendre sa marche vers le château tout proche.
Raziel resta où elle était sans esquisser le moindre geste, paumée. « Merci ? Merci pour quoi, Hermione ? » Secouant la tête sans comprendre, la française reprit sa propre marche en laissant Hermione garder son avance sur elle pour réfléchir à nouveau. « Merci… Je ne comprends pas… Et je n'ais même pas eu le temps de te répondre au sujet de Voldemort : je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l'anéantir… »
« Avec ou sans les pouvoirs des Anges. »
: Nagini ! Nagini, où es-tu ? Beugla la voix stridente du lord noir à travers tout le manoir.
Le cri du maître des lieux avait interrompu un silence profond. Tout le manoir semblait plongé dans une profonde léthargie. Le seigneur noir tournait en rond dans son petit salon, contrarié par l'attitude de Karkaroff avant qu'il ne parte. « Ses yeux mentaient lorsqu'il a juré d'obéir à mes ordres… » Le lord noir se posta à la fenêtre, de plus en plus agacé. « Mais que fait ce stupide serpent ! »
La porte du petit salon grinça derrière lui et il fit volte face pour voir Nagini entrer dans la pièce.
: Tu en as mit du temps ! Reprocha d'emblée le lord noir en colère.
: Ssssss…
: Je sais pertinemment que cet imbécile de traître ne fera pas son travail, commença Voldemort d'une voix profondément agacée. C'est pourquoi je vais mettre au point un plan de secours en cas d'échec de sa part. Et tu tiens le premier rôle dans ce nouveau plan, Nagini, fit Voldemort avec un sourire très satisfait.
: Ssssss…
Le jour du match était enfin venu. En cette après midi nuageuse, Serpentard affrontera Poufsouffle. L'excitation était à son comble, autant chez les joueurs que chez les supporteurs. Toute l'équipe des serpentard était réunie une dernière fois pour affiner leur stratégie à la fois défensive et offensive. Draco était visiblement nerveux.
: Bon, tout le monde connaît ses positions et ses figures ? Demanda une dernière fois le jeune Malfoy en fixant ses équipiers.
Un hochement de tête collectif lui répondit et ils se levèrent tous, prêts à sortir pour en découdre avec leurs adversaires. Draco empoigna son balai en faisant un petit signe à Raziel et celle-ci lui répondit par un sourire rassurant avant de sortir à la suite des autres sur son balai volant. Lorsque Draco sortit à son tour, il fut surpris par le silence qui régnait dans tous les gradins. « Mais qu'est-ce qu'il se passe, encore ? Ce silence est totalement surnaturel ! »
Le capitaine des serpents fronça les sourcils en rejoignant le reste de son équipe.
: Que se passe-t-il ? Lança-t-il avec agacement.
: Aucune idée, lui répondit l'un des batteurs de Poufsouffle.
Draco observa les gradins des professeurs et il remarqua immédiatement l'absence du directeur. « Mais où est-il ? » S'impatienta le préfet en chef en volant jusqu'à Raziel.
: Tu sais ce qu'il se passe ? Demanda son amie d'une voix exaspérée.
: Non, pas plus que toi, répliqua Draco en essayant de conserver son calme.
Madame Bibine apparut à l'entrée du terrain et elle enfourcha son balai pour rejoindre les deux équipes en attente. Celles-ci se rassemblèrent autour de l'arbitre.
: Je suis désolée, mais le match est annulé, fit le professeur de vol d'un ton inflexible.
: Quoi ? S'étonna Draco en s'étouffant à moitié tandis que tous les autres avaient à peu de chose près le même réaction.
: Le match est annulé jusqu'à nouvel ordre à la demande du directeur, confirma le professeur en adoucissant le ton devant les mines défaites de ses élèves.
: Pour quelle raison ? Demanda Raziel.
: Je n'en ais pas la moindre idée, jeune fille, lui répondit Bibine. Mais vous pouvez retourner dans les vestiaires pour vous changer, il n'y aura pas de match.
C'est sur ces paroles que le professeur de vol s'éloigna pour aller prévenir ses collègues de l'annulation tardive du match. Draco fit un effort considérable pour ne pas exploser. « Nous nous sommes entraînés comme des fous pour ce match et voilà qu'ils l'annulent ! »
: Allez viens, Drac, fit la voix de Raziel toute proche de lui. Ca sert à rien de rester là…
La française retourna au vestiaire des serpentards et Draco fit de même sans dire un seul mot. Il fulminait en entrant une nouvelle fois dans les vestiaires de son équipe. « J'espère que Dumbledor à une excellente raison pour annuler ce match ! Nous avions enfin la possibilité de gagner, cette année… »
Au dehors, les nuages s'amassaient.
Raziel était autant agacée par cette annulation que Draco seulement elle ne le montra pas. « De toute façon ça ne servirait à rien. Pfff… Mais j'aimerais bien savoir pourquoi quand même. » Ils avaient repassé leurs robes de sorciers noirs depuis un petit moment mais aucun des joueurs n'avait envie de sortir du vestiaire, tous déçus. Draco se leva finalement du banc où il était assis et il adressa la parole aux autres d'une voix sombre :
: Je sais que, comme moi, vous n'avalez pas cette annulation tardive mais puisque nous n'y pouvons rien, fit le préfet en chef avec résignation. Vous avez quartier libre…
Les autres joueurs déglutirent avant de partir les uns après les autres. Draco soupira fortement avant de respirer un grand coup. « Après tout, ce n'est qu'un match de quidditch… » Se dit le serpentard blond avec philosophie.
: Draco ? L'appela soudain Raziel.
: Oui ? Répondit-t-il en sortant de ses pensées.
: Est-ce que… Est-ce que tu penses que… commença avec hésitation la française.
Son ami fronça les sourcils : il n'avait pas l'habitude de voir son amie hésiter. Il s'assit à côté d'elle en attendant la suite.
: Euh, non. Rien, fit Raziel en se levant brusquement.
La française se dirigeait vers la porte sous les yeux légèrement surpris de son ami lorsque le professeur Rogue entra dans les vestiaires. Le professeur de potion leur lança un regard mi-inquiet mi-agacé avant de prendre la parole d'une voix pressante.
: Le directeur veut vous voir dans son bureau au plus vite. Suivez-moi…
Et il repartit immédiatement des vestiaires. Draco bondit de son banc pour obéir en constatant l'humeur étrange de leur directeur de maison. Raziel emboîta également le pas au maître de potion et tous deux se regardèrent avec incompréhension. Raziel reporta son attention sur son directeur en fronçant un peu les sourcils. « J'espère qu'il n'y à rien de grave. Cette année est vraiment épuisante… »
Ils entrèrent dans le bureau du directeur de Poudlard sans savoir à quoi s'attendre et Raziel ne s'étonna qu'à moitié de voir le reste de leur groupe d'amis assis devant Dumbledor.
: Ah, vous voilà, fit Dumbledor avec un sourire rassurant. Asseyez-vous…
Draco et Raziel prirent place tandis que Rogue restait debout derrière le groupe. Ginny s'agita sur sa chaise, mal à l'aise, et Ron prit la parole.
: Pourquoi nous avez-vous réuni ?
: Nous avons reçu une visite… déroutante, répondit le vieux directeur avec un zest de malice.
Alors que les élèves observaient le directeur sans comprendre, une forme bougea derrière le directeur et s'avança vers eux. « Sang ! » Raziel resta un instant sans réagir, surprise de revoir la démone si tôt. Elle observa du coin de l'œil la réaction d'Hermione et eut un discret sourire en la voyant interdite. La française effaça son petit sourire avant de se lever.
: Sang ? Pourquoi es-tu ici ? Lui demanda de but en blanc la française.
: Nous avons intercepté une étrange créature qui se dirigeait vers vôtre château, sorcier, expliqua la démone en se tournant vers Albus.
: Et ? L'encouragea ce dernier.
: Et je pense que vous devriez la voir par vous-même, elle est assez… spéciale, fit Sang avec un frisson dégoûté.
Un silence accueillit sa remarque et Dumbledor se leva immédiatement pour prendre sa cape. Il sortit sa baguette et fit signe aux autres de se rassembler. Il jeta le sortilège de transplanage collectif en incluant la démone et ils disparurent tous pour la Cabane Hurlante.
« Y'a pas à dire, c'est toujours aussi glauque… » Se dit Raziel. « J'ais oublié de demander pour la déco… Ce n'est pas vraiment le moment. » La tête ailleurs, la française sortit de sa rêverie douteuse en rentrant en collision avec celui ou celle qui se trouvait devant. Elle s'excusa en voyant que c'était le professeur Rogue. Celui-ci lui lança un regard agacé mais ne fit aucun commentaire désobligeant. « Heureusement… »
Raziel observa les alentours et frémit en entendant le hululement sinistre d'un hibou. Les rayons du soleil avaient du mal à réchauffer les lieux. Il régnait un calme étonnant sur le domaine délabré qu'était la Cabane Hurlante. Sang passa devant et elle les guida vers l'entrée de la cabane silencieuse. Elle leur ouvrit la porte et les laissa passer devant. Lorsque Raziel passa devant elle en dernier, elle lui attrapa le bras et la retint quelques secondes.
: Soit prudente, souffla discrètement la démone.
: Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, Sang ! S'exclama avec exaspération Raziel en étant elle aussi discrète sans savoir pourquoi.
Hermione une peu plus loin se retourna vers elles et elle sentit quelque chose comme de la jalousie monter en elle. « Allons, Sang à déjà une compagne apparemment… Mais qu'est-ce qu'elles se racontent ces deux là ? »
: Je sais que ça peut être pénible mais écoutes ceux qui te le disent, Raziel, insista la démone avec un sourire, amusé par le caractère impétueux de la jeune humaine. C'est très important.
: D'accord, d'accord, rassures-toi, fit Raziel avec un soupir mi-résigné mi-amusé. Je ferais attention…
Sang hocha la tête et elle relâcha le bras de la seule humaine ayant réussi à gagner son amitié. Raziel la regarda partir rejoindre les autres avec un semblant de sourire. « Décidément, ces démons sont de plus en plus sympathiques à mes yeux. Merci de m'avoir encouragé à les sauver, Fumseck… » Hermione s'approcha de la française avec des yeux curieux.
: De quoi parliez-vous ? Demanda d'une voix désintéressée la préfète en chef des gryffondors en haussant un sourcil.
: Oh, rien de bien intéressant, fit Raziel en lui souriant. « J'adore quand elle lève un seul sourcil, c'est vraiment craquant… »
: Je vois, fit Hermione d'une voix soupçonneuse.
Raziel allez exprimer son étonnement à voix haute concernant le ton qu'avait employé son amie mais un cri la stoppa net.
: MAIS C'EST QUOI, CA ? Cria la voix saccadée de Ginny dans la pièce voisine.
Hermione et Raziel se rendirent immédiatement dans la pièce en question et elles restèrent un instant figées devant la créature qui trônait au milieu de la pièce sous la surveillance de Magenta et Carmin. « Alors c'est de cette… chose que parlait Sang dans le bureau de Dumbledor… » Conclu brillamment Raziel en réprimant une grimace de dégoût. (1) Tous ceux qui étaient présents dans la pièce fixaient la créature avec insistance, pétrifiés.
Karkaroff, bien que compréhensif, fini par sentir la moutarde lui monter au nez et il prit la parole sous les yeux médusés des autres.
: Si vous pouviez cesser de me regarder comme ça, fit-il avec amertume.
Rogue faillit tomber sur son séant en l'entendant. « Karkaroff ! » Dumbledor avait lui aussi reconnu la voix de l'ancien directeur de Durmstrang. Les élèves et les démons étaient quand à eux tout simplement surpris d'entendre la créature parler.
: Karkaroff ? Souffla avec hésitation Rogue, médusé.
: Oui, confirma la créature en se tournant vers le professeur de potion.
Dumbledor haussa les sourcils de surprise tandis que ceux qui connaissaient le directeur de Durmstrang avant sa transformation ouvraient des yeux ronds. Karkaroff se déplaça légèrement et Carmin suivit son déplacement avec une grande attention. L'ancien sorcier remua un peu, très mal à l'aise, et il se lança dans l'explication de sa condition sans que personne ne l'ait demandé.
: Voldemort m'a retrouvé il n'y a pas si longtemps, commença-t-il d'une voix sombre. Ou plutôt, c'est Malfoy qui m'a retrouvé à la demande du lord noir, rectifia-t-il. Je n'est pas résisté longtemps, je n'avais pas la puissance nécessaire pour…
Un silence pesant régnait dans la pièce. Tous attendaient la suite et Draco se sentait plutôt mal à l'aise.
: Il m'ont d'abord infligé une séance de tortures pour me punir d'avoir abandonné le lord, continua Karkaroff d'une voix de plus en plus douloureuse. Après ce traitement, dont je vous passe les détails, ils m'ont emmené dans une autre salle et c'est là que Voldemort m'a fait muter, finit dans un murmure brisé le sorcier défiguré.
Un silence pesant. Encore. Dumbledor et Rogue, qui connaissaient le mieux le sorcier, ne savaient que faire pour lui venir en aide. Ginny avait une expression horrifiée figée sur son visage.
: Je me suis rebellé mais s'était sans espoir, le lord n'est plus le même, enchaîna Karkaroff en fixant le sol. Il… Il m'a ordonné de tuer une certaine Raziel, fit-il en redressant la tête pour observer le groupe.
Plusieurs têtes se tournèrent vers une jeune fille aux cheveux étranges restée impassible et Karkaroff s'adressa à elle.
: Mais ne vous en faites pas, je n'ai pas l'intention de le faire, assura Karkaroff d'une voix brisée. Plus rien n'a d'importance…
Dumbledor s'approcha un peu, livide. « Ceci est inhumain », pensa le directeur de Poudlard avec une compassion grandissante. Il adressa un sourire hésitant à l'ancien sorcier.
: Karkaroff, que… que voulez-vous de nous ? Demanda le vieux sorcier d'une voix compatissante.
: Gardez votre pitié, Albus, je ne supporte pas la pitié, frémit Karkaroff.
Les démons se tendirent sous la menace mais Dumbledor les calma d'un signe de la main. Il attendit que Karkaroff reprenne la parole. Tous les autres étaient profondément choqués par la situation de l'ancien sorcier.
: Je suis venu pour…
Karkaroff s'arrêta et frissonna en y pensant. « Voldemort ! Je prierais tous les dieux de l'univers pour que vous mourriez dans d'atroces souffrances pour ce que vous me faites subir ! » Il se redressa et alla à l'une des fenêtres de la pièce, en proie aux regrets. « Je n'aurais pas eut le temps de faire tout ce que je voulais. J'aurais tellement aimé pouvoir revoir Durmstrang et certains élèves, comme ce cher Victor… » Pensa Karkaroff en fixant les quelques arbres entourant la cabane décrépite. « Si seulement j'avais été plus prudent… »
Avec un soupir, Karkaroff se détourna de la fenêtre et revint vers le centre de la pièce silencieuse. « Il est trop tard pour les regrets… »
: Dumbledor, je suis venu pour que vous m'acheviez, annonça d'une voix résolue l'ancien sorcier.
Le silence se fit plus profond et tous regardèrent Karkaroff avec un mélange de compassion et de respect. Dumbledor secoua la tête de droite à gauche, désemparé. « Vous tuer ! Vous me demandez beaucoup, Karkaroff… »
: Dumbledor, insista Karkaroff. Je ne peux rester ainsi !
Le directeur de Poudlard resta muet, incapable de tuer son ancien ami. Rogue soupira, lui aussi avait du mal à se faire à cette idée.
: Dumbledor, tenta une dernière fois Karkaroff pour convaincre Dumbledor. Le lord noir m'a laissé mon libre arbitre mais il peut le reprendre à tout moment. Je refuse de devenir sa marionnette !
: Il y a peut-être un moyen de vous sauver, Karkaroff, temporisa d'une voix éteinte un Dumbledor désemparé qui fuyait le regard de son ancien ami.
: Vous connaissez la réponse, murmura Karkaroff.
Un autre silence pesant. Au dehors, le vent commença à souffler dans les branches des arbres rabougris. Quelques oiseaux lancèrent leurs cris dans la tourmente quiemporta leurs chants sur plusieurs centaines de mètres. Un nuage passa devant le soleil, masquant ses rayons dorés.
: Je vous en prie, supplia à voix basse Karkaroff. Libérez-moi…
Harry et les autres étaient émus par la demande du malheureux sorcier. Harry avait baissé la tête et il fermait les poings de toutes ses forces, atrocement touché par le tourment du sorcier. Des larmes apparurent dans ses yeux sans qu'il puisse les contenir. « Encore. Encore, encore, encore et encore ! Quand cessera-t-il de semer la souffrance ! » Il imaginait ce que pouvait ressentir le sorcier : désespoir, haine, souffrance… solitude…
Hermione était elle aussi touchée par la douleur de Karkaroff. Bien sûr, ils ne le connaissaient pas vraiment et ils ne l'appréciaient pas particulièrement lors de leur rencontre pour le Tournoi des Trois Sorciers mais… Mais ce qu'il vivait était… devait être un tel supplice… Prier quelqu'un de nous tuer…
Karkaroff laissa sa tête basculer en arrière en fermant les yeux. Il ne voulait plus de tout ça. Il avait trouvé la solution. Sa solution. L'ombre d'un sourire effleura ce qui était autrefois ses lèvres et il reporta ses yeux vides sur Dumbledor. « Je suis venu mourir… »
- Si je le dois, je vous forcerais la main, Dumbledor. J'en suis désolé, mais il le faut…
Dumbledor observa d'un regard triste l'ancien sorcier. Celui-ci lança un dernier regard en direction de la fenêtre, observant les arbres qui résistaient bravement au vent furieux. Il y trouva la force d'en finir et s'élança sur Raziel, les griffes en avant, l'air menaçant. Carmin, qui était le plus proche, réagis aussitôt et mit hors d'état de nuire la pauvre créature. Karkaroff s'écroula au sol les yeux grand ouvert sur le néant, un fin sourire flottant sur ce qui devait être ses lèvres. Les autres restèrent pétrifiés. Au dehors, la tourmente s'apaisait peu à peu.
: Carmin, commença Magenta en comprenant ce que pensaient leurs invités humains.
: Je sais, la coupa doucement Carmin en s'agenouillant devant le corps difforme et à présent sans vie. Mais il méritait de mourir. Pas d'une mort punitive mais d'une mort… libératrice, acheva doucement Carmin en lui fermant les yeux.
Les autres restèrent sans bouger. Une larme roula silencieusement sur la joue d'Hermione, traçant très lentement un sillon brillant derrière elle.
Raziel et tous les autres le virent. Ginny et Harry étaient dans le même état. Draco s'occupa de Harry et Ron alla consoler sa sœur. Rogue et Dumbledor s'étaient approchés du corps inanimé et ils restèrent un moment sans réagir.
Raziel se rapprocha d'Hermione et se plaça en face d'elle. Elle ne dit rien et leva la main vers la joue de son amie pour effacer la larme cristalline de son pouce. Hermione releva les yeux et les posa sur elle. Ils étaient remplis de tristesse. « Est-ce que… nous finirons tous ainsi ? » Se demanda la préfète en chef sans réellement faire attention à Raziel. « Mourrons-nous tous dans la souffrance, le désespoir et la solitude ? »
: Pas tant que je vivrai, fit Raziel à voix basse.
Hermione revint à la réalité et assimila ce qu'elle venait de dire avec une légère surprise au fond des yeux.
: J'ais parlé à voix haute ? Demanda la gryffondor en murmurant.
: A voix basse, répondit Raziel en lui adressant un sourire dans lequel elle essaya de mettre toute son assurance, tout son soutient et tout son espoir.
Hermione ne répondit pas et elle baissa la tête, apaisée par ce sourire. D'autres larmes lui venaient aux yeux mais celles-ci étaient différentes puisqu'elles concernaient la française en face d'elle. Raziel lui posa une main légère sur l'épaule avant de se détourner pour rejoindre son frère. Elle s'arrêta net en voyant que ce dernier était déjà en compagnie de quelqu'un d'autre. « Carmin… » Raziel les observa et elle fut stupéfaite de voir son jeune frère rougir devant le jeune démon noir.
Un peu plus loin, Dumbledor se releva enfin et il sortit de la Cabane Hurlante sans un mot, visiblement atteint par cette histoire. Rogue se leva à son tour et il fit disparaître le cadavre d'un coup de baguette, une ombre planant sur son visage. Il se tourna vers les élèves et les démons.
: Nous rentrons à Poudlard…
Rogue se détourna et il sortit à son tour sans ajouter une seule parole. Les élèves suivirent le professeur de potion sous les yeux hésitants des démons. Sang fut tentée de rattraper Raziel pour lui parler mais elle y renonça finalement. « Ce n'est pas très urgent mais… Il faudra que nous parlions… »
Le groupe était retourné à Poudlard dans un silence lourd de tristesse et de craintes. Des craintes qu'ils ressentaient avec plus d'intensité depuis qu'ils avaient vu ce dont était capable le lord noir. Ils savaient à présent que leur avenir serait noir sous l'ombre menaçante de Voldemort. Les plus jeunes se rendaient compte que cette guerre ne serait pas la plus facile, ni la plus rapide. Lorsqu'ils arrivèrent dans le hall, Dumbledor leur adressa un sourire avant de partir de son côté, encore déstabilisé par ce qu'ils venaient de vivre.
Rogue fit de même sans le sourire et les jeunes se retrouvèrent finalement seuls au beau milieu du grand hall, un peu paumés. Ginny soupira et elle s'adressa aux autres avec une petite voix :
: Je… J'aimerais que nous restions ensemble jusqu'au dîner.
: Moi aussi, fit Raphaël en lui faisant un petit sourire.
: Allons dans le parc, proposa Draco en entraînant Harry.
Les autres les suivirent en silence jusqu'au chêne. Le fait de retrouver l'arbre centenaire les rassura tous un peu et une partie de leur peine s'envola vers les nuages. Raziel reprit sa place au pied du chêne et elle se cala contre lui. Les autres s'assirent en cercle de part et d'autre de la française, comme d'habitude, à l'exception de Raphaël. Celui-ci prit place à côté de sa sœur, en quête de réconfort. Les autres les regardèrent sans rien dire, essayant de se changer les idées.
: Raziel, commença Raphaël avant d'hésiter.
: Oui, Raph ? L'encouragea la serpentard en posant ses yeux sur lui.
: Est-ce que… Est-ce que nous avons une chance ? Se lança finalement le jeune française en fixant les brins d'herbes devant lui.
Les autres relevèrent la tête et posèrent leurs regards sur lui, surpris par la question de leur ami. Ils avaient tous la même question en tête mais ils n'avaient pas osé la poser à qui que ce soit. Et encore moins à la française aux cheveux bleu clair. Raziel soupira et ils fixèrent leur attention sur elle. Elle leva les yeux de la tête de son frère pour observer le ciel, y cherchant une réponse. Mais seuls les nuages paresseux étaient visible sur la voûte céleste. Elle baissa la tête et observa le château en face d'elle.
: Je ne sais pas, Raph, répondit-elle finalement. Je ne sais pas…
La française reprit son silence en voyant Fleur apparaître aux portes du château. La demi vélane se dirigeait vers eux avec une certaine urgence, les yeux rivés sur Ginny. Raziel se sentit sourire et les autres suivirent son regard pour comprendre. Ginny afficha à son tour un sourire, bien plus joyeuse qu'avant en voyant son amour arriver à grands pas. Elle se leva et s'avança un peu pour accueillir la demi vélane.
Les deux jeunes femmes se regardèrent avec passion sans pour autant se toucher : d'autres élèves était dehors pour profiter du parc de Poudlard. Les deux jeunes femmes rejoignirent leur cercle d'amis et elles y prirent place en se tenant discrètement la main, se jetant des regards tendres aussi souvent que possible. Raziel les observa un moment, attendrie par les amoureuses. Raph s'agita à côté d'elle et elle reporta son attention sur lui. Elle fronça les sourcils en voyant qu'il avait les larmes aux yeux et elle l'attira à elle sous les regards curieux des autres.
: Raph, même s'il n'y avait plus d'espoir, je continuerai de sourire, lui souffla Raziel d'une voix apaisante.
: Pourquoi ? Demanda timidement son jeune frère en la fixant.
Raziel afficha un sourire pensif avant de répondre, cherchant les mots justes. Durant ce silence les autres l'observèrent sans un mot, attendant la suite. Hermione sentait son cœur se serrer de plus en plus. « Raziel… » La française pencha la tête et déposa une bise légère sur le front de son frère avant de répondre d'une voix sereine.
: Pour toi, souffla-t-elle.
Raphaël laissa échapper une larme en se jetant sur sa sœur pour la serrer dans ses bras.
: Et pour tous les autres, acheva dans un murmure la française en entourant son frère de ses bras.
Les autres en question l'entendirent et ils se turent, ne sachant pas quoi dire. Sans qu'ils s'en rendent compte, ils avaient tous oublié leurs craintes en écoutant les paroles de leur amie française. Seule Fleur avait du mal à suivre mais elle étira tout de même les lèvres pour sourire à la française. « Tu commences à t'ouvrir, Raziel. Tu es moins froide et j'en suis heureuse… »
Hermione braqua sur la française un regard intense. « Raziel… Une fois de plus, tu as réussi à nous rassurer. Comment fais-tu ? » La préfète en chef affronta le regard froid de son amie lorsque celle-ci lui rendit son regard. Elles s'observaient en silence depuis un petit moment quand Harry rompit le silence avec un petit sourire au coin des lèvres.
: Vous avez peur de ne plus jamais vous revoir ou quoi ? Interrogea-t-il les deux amies avec une lueur amusée dans les yeux.
Hermione et Raziel rompirent leur échange en rougissant. Hermione fit un effort pour ne pas en vouloir à Harry. « Pour une fois que j'avais capté ses yeux… » Se dit la préfète en chef des gryffondors avec un soupir résigné.
: Il est tard, intervint soudain Ron en observant le ciel. Nous devrions rentrer…
Et en effet, en levant les yeux ses amis purent voir le ciel se voiler de rouge et d'orange. Le soleil semblait posé sur l'horizon et ses rayons déclinant réchauffaient l'atmosphère de leurs couleurs vives. Le petit groupe se remit debout et ils retournèrent tous vers le château en discutant par petits groupes de plusieurs sujets.
Derrière eux, un peu plus loin, trois formes sombres perchées dans un arbre les regardèrent partir en silence avant de disparaître dans un nuage de fumée.
Ginny avait insisté pour accompagner Fleur jusqu'à son bureau après le dîner. La demi vélane avait cédé au bout de quelques minutes : la jeune Weasley était bien plus têtue qu'elle. Elles marchaient donc vers les appartements de Fleur dans les couloirs déserts quand Ginny s'arrêta soudain. Fleur l'imita et elle se tourna vers elle.
: Fleur, laisse-moi dormir avec toi, cette nuit, demanda en chuchotant la jeune fille en fixant le sol.
Fleur accusa le coup quelques secondes avant de réagir. Elle s'approcha de la rouquine et l'attira vers elle pour la serrer sur son cœur. « Elle a l'air si fragile, ce soir. » Se dit la demi vélane avec un pincement au cœur. Ginny se laissa faire. Elle avait vraiment besoin de la française. « Fleur… »
: Que t'arrive-t-il, Gin ? Lui demanda la demi vélane en lui caressant les cheveux.
: Je… J'ais peur de te perdre, Fleur, répondit d'une voix triste la jeune Weasley. De te perdre, ou de mourir…
: Gin, souffla d'une voix rassurante Fleur. Je n'ais pas l'intention de partir ou de mourir. Et je ne laisserais jamais personne te faire du mal, fit-elle en repoussant doucement son amour pour la regarder dans les yeux. Jamais…
Ginny se calma un peu et elle sourit à la demi vélane avant de se serrer contre elle.
: Viens, lui dit doucement Fleur en l'entraînant vers ses appartements.
Elles entrèrent dans la chambre de la demi vélane et Fleur referma la porte derrière elles tandis que Ginny observait la pièce avec un semblant de joie. « Propre et accueillante… » La gryffondor attendit que Fleur la rejoigne pour lui murmurer à l'oreille.
: Je t'aime…
Fleur lui répondit en l'embrassant passionnément. Ginny perdit son équilibre sous cet assaut inattendu et Fleur l'enserra dans ses bras pour la maintenir debout. La gryffondor répondit enfin au baiser de sa compagne et elles se laissèrent emporter par leur échange en oubliant le reste du monde. (2)
Hermione et Raziel étaient retournées dans leur chambre en même temps que tous les autres. Elles s'étaient changées pour la nuit depuis un bon moment mais ni l'une ni l'autre n'avait envie de dormir. Allongées sur leurs lits respectifs, elles essayaient en vain de s'endormir. Finalement, Hermione se leva et elle se rapprocha du lit de son amie avec hésitation. Raziel la regarda approcher dans la pénombre de leur chambre sans faire de commentaire, attendant simplement que son amie soit arrivée près d'elle.
Hermione remarqua les yeux de glace posés sur elle et elle sentit son courage s'envoler. Elle hésita encore un peu mais elle posa finalement la question qui lui trottait dans la tête depuis la discussion sous le chêne un peu plus tôt.
: Raziel, ce que tu as dit tout à l'heure à propos de l'espoir, commença la préfète en chef sous les yeux attentifs de son amie. Est-ce que… ça veut dire qu'il n'y en a plus ?
Raziel haussa les sourcils, surprise par la question. « Alors elle aussi, elle s'inquiète pour notre avenir… » La française se redressa sur son lit pour répondre à son amie.
: Absolument pas, Hermione, lui assura-t-elle avec un sourire. J'ais dit cela pour vous démontrer qu'il y avait encore de l'espoir.
: Je ne comprends pas vraiment…
: S'il n'y avait plus eu d'espoir pour notre avenir, vous ne m'auriez tout simplement pas cru, expliqua doucement Raziel. Mais vous m'avez cru puisque vous espérez à nouveau, non ?
: Si…
: Parce que vous n'aviez pas totalement perdu espoir, continua Raziel. Et si vous avez gardé espoir, c'est peut-être parce qu'il reste réellement de l'espoir pour nous, acheva Raziel avec un sourire ravi.
Hermione ne répondit pas, plongée dans ses réflexions. « Ce n'est pas faux. Si nous avions vraiment perdu tout espoir concernant la victoire, tes paroles n'auraient eu aucun effet sur nous… » Hermione reporta son attention sur la françaiseaprès un long moment. Celle-ci s'était endormie, à moitié assise sur son lit. La gryffondor eut une expression tendre avant de s'approcher pour remonter les couvertures de son amie sur cette dernière. Elle fit un violent effort pour ne pas lui caresser la joue, craignant de la réveiller.
La gryffondor se redressa et elle observa une dernière fois la française avant d'aller se coucher.
: Bonne nuit, mon ange, murmura Hermione dans le silence de la chambre avant de s'endormir enfin, le sourire aux lèvres.
Voilà pour ce chap ! La fin du tome 1 est proche : un ou deux chapitre(s)…
(1) Pour avoir une idée de la bête : vous voyez la grosse bestiole à la fin de Alien 4 ? Celle moitié humaine, moitié alien ? Ben c'est à peu de chose près la même chose sauf que Karkaroff n'a pas le nez pointu ridicule de la chose (lol).
(2) Elles n'échangent qu'un baiser. Il n'y a pas encore de relations plus poussées entre elles. (laissez leur un peu de temps, Ginny est jeune quand même, non ? Aïe ! pas tapez ! je ferais p'tête un truc alors…)
Prochain chap (dernier ou avant dernier du tome 1): la lettre d'Alquia éclair bien des choses et tout s'accélère…
J'espère que vous avez aimé !
Bises,
Lumenor.
