Février arriva, et Harry était devant l'écurie. L'heure du premier cours de polo avait sonné. Il avait mis un vieux jogging et une paire de baskets, ne sachant pas quelle tenue mettre. Mais actuellement, Marcus et lui attendaient Draco, qui devait l'aider à la formation.

— Je suis là, j'ai dû aller chercher une commande en centre-ville, déclara Malfoy en arrivant avec un gros sac.

— On a un problème de tenue, informa Marcus. Il n'a aucun équipement.

— C'est réglé.

Posant le sac au sol, Draco sortit une bombe, un pantalon d'équitation, un polo, une veste, et d'autres objets qui avaient encore l'étiquette de prix.

— Tout est sur mesure, il n'y aura pas de problème de taille. Aller va te changer.

— C'est tout pour moi ? Tu es fou, ça a dû te coûter une fortune !

— Mais non, et puis j'avais envie de te faire un cadeau.

— Je te rembourserai.

— Non. On a qu'à dire que tu m'inviteras faire un brunch au brossdur si tu veux.

Harry était bien mitigé sur le fait qu'un simple brunch remboursait l'équipement complet. C'était l'inconvénient de fréquenter Draco, il n'avait pas le même rapport à l'argent. Dans un soupir, il alla se changer dans les vestiaires, utilisant le casier qu'on lui avait attribué.

En voyant son petit ami sortir dans cette tenue d'équitation il dut se faire violence pour ne pas lui sauter dessus. Au lieu de ça, il se rendit en direction des box.

— Tu vas monter Vif d'or, tu verras c'est vraiment une crème, en dressage on fait des merveilles. On va déjà t'apprendre les bases. Moi je vais prendre Nimbus, il est un peu plus sanguin, mais très bien pour le polo et le cross, tu le prendras plus tard quand tu seras plus à l'aise.

— Le doyen a donné des noms bizarres.

— Oh, non, ce sont mes chevaux. Ils sont en pension.

— Ah, répondit avec éloquence Harry, qui n'arrivait plus à s'étonner. Bon bah allons y.

Trois heures durant, Harry apprit les bases de l'équitation, aidées par deux professeurs. Au début peu à l'aise, il avait ensuite l'impression de ne faire qu' un avec son cheval. Ses professeurs chantèrent ses louanges quand il redescendit du cheval, vite remplacé par des rires en le voyant marcher en grenouille.

Le lendemain matin, il avait des courbatures de partout.

— Êtes-vous au courant que mon corps ne survivra pas à 3 heures tous les jours ? En plus, je travaille le soir. Gémit Harry, s'essayant dans l'amphithéâtre pour son cours de gestion.

— Ne t'inquiète pas, on t'entraînera le matin si jamais c'est trop tard pour toi, avant de rire devant l'air horrifié d'Harry.

Concentré sur son cours, il haussa un sourcil en voyant l'écran et son téléphone recevoir un message. C'était simplement Rémus qui lui demandait si tout allait bien, n'ayant pas eu de nouvelle depuis un moment. Avec une once de culpabilité, il se promit de passer manger un soir.

— Partez devant je dois juste rappeler quelqu'un, informa Harry, après la fin de son cours magistral.

Haussant les épaules, le groupe parti en direction des escaliers, allant à leur cours suivant.

— Oui tout va bien, désolé, je n'ai pas une minute devant moi, j'ai plein de choses à vous dire. Je ne travaille pas vendredi et le week-end prochain, je pourrais venir manger? Oui ? Génial. À la semaine prochaine alors. Oh attends ! Je peux emmener une personne ? Qui ça ? Une personne c'est tout.

Les pouffements de rire de Sirius lui apprirent qu' il était en haut-parleur et qu'ils avaient déjà compris de qui il s'agissait.

— Bon je dois y aller, embrasse Sirius pour moi.

Raccrochant, il secoua la tête amusée.

— Tout va bien ? demanda une voix derrière lui, qu'il identifia comme Draco.

— Oui, ne t'inquiète pas. Que fais-tu vendredi soir prochain ?

— Euh, pour l'instant je n'ai rien de spécial de prévu. Pourquoi ?

— Est-ce que tu voudrais venir manger chez moi ?

— Tu me demandes de rencontrer tes parents ?

— Hum ce n'est pas grave si tu ne veux pas, je comprends, ça ne fait qu'un mois…

— Oui, oui, ce serait avec plaisir.

Ce fut avec des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre que mes deux amoureux allèrent à leur cours suivant. Après une journée bien remplie et beaucoup de devoirs, Harry ne voulait que s'allonger sur son lit et dormir tout le week-end qui s'annonçait. Mais Marcus n'était pas de cette idée, le rattrapant pour l'emmener au centre équestre. Il s'en sortait vraiment de mieux en mieux, et commençait même à prendre du plaisir à jouer. Cela lui apportait une bonne fatigue, et il rencontrait d'autres camarades, agrandissant son cercle d'amis.

.

— J'ai acheté une bouteille de Château Mouton Rothschild, tu penses que ça ira ? La cuvée 2016 n'est pas la meilleure, mais je m'y suis pris trop tard, soupira Draco, alors que Harry prenait sa douche après son cours d'équitation.

— Tu as quoi ? demanda Harry, ahuri, en passant la tête à travers le rideau de douche.

— Acheté une bouteille de vin de… répéta l'étudiant, sans avoir le temps de finir sa phrase.

— Tu es fou, je te rappelle que ça coûte au moins 70 livres sterling la bouteille !

— J'en fais trop ? Je ne voulais pas arriver les mains dans les poches.

S'enveloppant dans une serviette, Harry regarda l'heure sur son téléphone.

— Ne t'inquiète pas, Sirius est un grand amateur de vin. Tu pourras discuter avec lui. D'ailleurs, c'est lui qui m'a aidé à mémoriser toute la carte du restaurant. Mais ils ne vont pas moins t'accepter si tu viens sans rien.

— J'avoue que j'étais impressionné que tu connaisses aussi bien les différents cépages.

— En même temps, c'est un trois étoiles, pas n'importe quel restaurant. Je finis de m'habiller et l'on y va. Va chercher ta bouteille.

Dans un sourire amusé, Draco quitta la chambre de son petit ami pour rejoindre la sienne. Une fois manteau et bonnet enfilé, ils sortirent de l'université.

— Il y a aura un bus pour rentrer ? S'inquiéta Draco, tandis qu'ils se rendaient à l'arrêt.

— Oui, ne t'inquiète pas, j'ai vérifié.

S'asseyant dans le bus presque vide, Harry regarda Draco par le reflet de la vitre. Il n'avait pas peur de leur réaction sur le fait que ce soit un garçon, non, plus sur le nom de Malfoy. Même s'il semblait qu' ils s'étaient déjà rencontrés à l'hôpital, il y avait une différence entre se présenter comme son camarade et son petit ami.

— Au fait, tu savais que ma mère était la cousine de ton père Sirius ?

— Sérieux ? demanda Harry, abasourdi.

— Oui. Je crois que mon grand-père maternel avait un frère et une sœur, et donc cette sœur est la mère de Sirius.

— Le monde est petit. C'est ta mère qui a repris la société Black ? Puisque Sirius avait refusé de la reprendre.

Cette fois, ce fut Draco qui fut étonné.

— Je ne savais pas que tu connaissais cette société. Non, c'est sa sœur Andromeda. Mais je crois que mère a encore des parts.

— Tu vas reprendre le groupe Malfoy quand tu auras fini tes études ? s'enquit Harry, la question lui brûlant les lèvres.

J'aimerai bien oui. Peut-être pas tout le groupe d'un coup, mais une cogérance avec mon père le temps du roulement. Après je suis surtout intéressé par l'activité import-export. Et toi tu sais dans quel domaine tu voudrais être ?

— Eh bien je vise peut-être haut, mais j'ai toujours été attiré par l'étranger. Donc un poste de responsable des filiales a l'étranger. Ou ingénieur international. Commercial export à l'étranger. En Europe ou en Asie.

— Si l'on se marie, tu pourras être responsable de la filiale Malfoy en France.

— Ça ne m'étonne même pas que vous soyez dans le classement du magazine Forbes, rit doucement Harry en se levant, arrivant bientôt à l'arrêt.

— Tu lis Forbes toi ?

— Ce n'est pas, car je suis une personne du peuple que je n'ai pas le droit de lire un magazine d'économie.

Draco soupira, descendant du bus.

— Arrête de te dévaloriser. Tu m'as ouvert les yeux sur le fait que je me reposais trop sur mon nom et que cela n'excuse pas tout.

— Je plaisantais. Prêt à rencontrer ma famille ?

— Allons-y.