Le printemps était arrivé, avec lui le fameux match de polo. Harry avait prévenu, fini les 3 heures d'entraînements intensifs. Il voulait bien continuer à jouer au polo, mais plus intensément.

— Les gradins sont pleins à craquer, informa Marcus, en entrant dans les vestiaires. Potter, je compte sur toi !

— Sirius et Remus sont venus, déclara ce dernier, enchanté.

— Père et mère aussi.

Harry regarda Draco, se demandant si le jour de la rencontre était venu. Il avait certes travaillé les points que l'héritier Malfoy lui avait dits, mais de là à être prêt, il en doutait.

— On verra à la fin du match, décréta Draco, devinant le questionnement intérieur.

— Bon, nous allons affronter les Gryffondor. Je vous rappelle que nous devons marquer au moins 15 points pour nous placer devant eux. Et 20 pour être assurée d'avoir la coupe des 4 maisons.

Les quatre joueurs, dont le remplaçant se regardèrent. Cela n'allait pas être une mince affaire. À grand renfort d'un tableau velleda gigantesque, d'aimants et de dessins le capitaine exposa une dernière fois ses stratégies, avant que le signal signifiant que le match allait commencer sous peu l'interrompre. Ils sortirent de la pièce se rendant en direction des boxs.

— Je monte qui ? paniqua Harry, en rattrapant Draco. Vif d'or ?

— Non, tu vas prendre Nimbus. Je vais prendre Vif d'or. Deuxième période tu prendras Émeraude, troisième Jerry, et quatrième tu reprendras Nimbus.

— Mais je ne me suis jamais entraînée avec lui, paniqua l'étudiant, tout en attachant sa bombe.

— Tu as ça dans le sang Harry, s'esclaffa Marcus, en lui tapant dans le dos.

Les chevaux piaffaient, semblant tout aussi impatients que les joueurs.

— Prêt ?

Se mettant en selle, Harry fit un signe de tête.

L'ambiance du match était quand même autre chose que les entraînements. L'euphorie était contagieuse, et les exclamations des autres étudiants leur donnèrent encore plus de motivation. Des banderoles, des fanions, des peintures pour la peau aux couleurs des deux maisons. Ajustant sa casaque avec la fierté d'appartenir à Serpentard, il se plaça à son poste, attendant le coup d'envoi.

Le coup de sifflet de l'arbitre retentit, et la balle fut lancée. Plus rien ne comptait pour Harry. Ignorant son appréhension, il donna tout pour gagner ce match.

Il portait le maillot numéro 4, le poste le plus défensif de l'équipe. Il devait défendre le goal de son équipe, renvoyer la balle dans la direction opposée à la direction initiale. Également, lorsque ses coéquipiers étaient assez démarqués, il pouvait envoyer la balle vers l'avant en la passant au numéro 3 qui était Johanna Kelson, ou le numéro 2, Draco, pour un tir au but. Comme il était à un poste défensif, son adversaire dont il devait se méfier était Olivier Dubois, le capitaine de l'équipe adverse.

Galopant sur le terrain et frappant la balle de toute sa puissance, il se répéta le mantra « l'homme, ligne, balle » qu'on lui avait enseigné. D'abord se concentrer sur « l'homme » – le joueur adverse – puis sur la « ligne de la balle » et enfin, la balle en jeu. Comme dirait Draco, le polo est «le sport des rois et le roi des sports».

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Tout aussi essoufflé que ses camarades, il retira son casque et s'essuya son front dégoulinant, allant au pas pour la récupération. Le dortoir des Serpentard était euphorique. 23 points. Presque un point par minute, le match durant 30 minutes si on ne tenait pas compte des pauses. En tant que défenseur, il n'avait pas marqué de points, mais avait réussi à empêcher les Gryffondor de revenir au score.

— Pour le match Serdaigle Serpentard je te mets numéro 3 ! s'exclama Marcus, en se mettant à son allure, tapant dans sa main. Tu as été génial ! À moins que Serdaigle marque autant de points que nous, ce qui n'arrivera pas, nous allons avoir la coupe des quatre maisons ! Les Serpentard sont imbattables !

— Les entraînements ont porté leur fruit, déclara Draco satisfait. Allons mettre au repos les chevaux. Mes parents m'attendent aux écuries, on peut déjà te présenter comme un camarade.

— Une chose à la fois ? supposa Harry.

— Je préfère attendre d'être au restaurant, dans un endroit où il sera obligé de garder son sang-froid.

Harry n'eut pas le temps de demander de quel restaurant il parlait que ce dernier avait déjà quitté le terrain.

Il arriva dans les écuries avec le cœur qui battait la chamade. Et si Sirius et Remus étaient aussi aux écuries, et avaient rencontré le couple Malfoy, et leur avaient dit que leur fils se fréquentait ? Cela serait un carnage au sens propre. D'autant plus, Harry ne pensait pas que Sirius soit resté en bon terme avec sa famille.

Heureusement, il ne les vit pas, mais rien ne lui prouvait qu'ils n'étaient pas en chemin. Il descendit de son cheval, et lui enleva les différents équipements. Après un quart d'heure le temps de s'occuper de Nimbus, il hésita à se changer, mais préféra rester en tenue de polo, car il avait juste enfilé un sweat et un jean avant d'aller à l'écurie. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver Draco, qui discutait avec ses parents devant le box d'un cheval.

— Je voudrais vous présenter Harry Potter, un camarade qui est dans mon master.

— Lord Malfoy, Lady Malfoy, c'est un honneur de vous rencontrer.

— Le plaisir est pour moi. Je vous félicite pour votre victoire, je me souviens que votre père était un très grand joueur de polo également. Draco, quelles sont tes disponibilités pour que nous fassions un restaurant ?

— Puis-je inviter Harry ?

Lucius jeta un regard indéchiffrable à son fils, avant de se tourner vers sa femme qui n'avait pas dit un mot.

— Bien sûr, nous sommes ravis de rencontrer un nouvel ami de Draco, déclara Narcissa. Vous regarderez vos emplois du temps et vous nous direz. Je pense réserver au Gordon Ramsay, ça fait longtemps que nous n'y sommes pas allés. Est-ce que vous le connaissez, Harry ?

— Je dois avouer que j'ai un faible pour leur plat signature, les quenelles au brochet sauce nantua et leurs petits légumes vapeurs, acquiesça Harry.

— Très bien, nous attendons ton message, Draco, déclara Lucius avec un sourire en coin. Nous allons rentrer, passez une bonne soirée.

Après les derniers échanges de politesse, Draco regarda ses parents partir, puis se tourna vers Harry, des interrogations dans le regard.

— Le hasard fait que c'est le même restaurant ou Siri et rem m'ont invité pour fêter ma licence et mon admission à Poudlard. Et j'ai vraiment aimé les quenelles.

— C'est aussi le plat que père prend chaque fois.

— Tu ne les appelles jamais maman ou papa ? S'interloqua le nouveau joueur de polo.

Draco fronça les sourcils en pleine réflexion.

— Non, ce serait un manque de respect.

Harry était dubitatif sur ce point, mais ne releva pas. Regardant l'heure, il se dirigea vers les vestiaires pour prendre une bonne douche bien méritée. En sortant, il remarqua les appels manqués de Sirius s'afficher sur l'écran de son téléphone. Enfilant son sweat-shirt, il le rappela mettant le haut-parleur.

— Harry! On te cherchait, où es-tu ? s'exclama la voix déformée par le haut-parleur.

— Je suis encore aux écuries, je prenais ma douche. Et vous, vous êtes où ?

— On est allé dire bonjour à cette bonne vieille McGonagall. On allait aller voir si tu n'étais pas dans ta chambre.

— On se retrouve dans la grande salle ? proposa Harry. Je meurs de faim.

Après les derniers échanges, Harry prit la direction de la grande salle. Il ne savait pas quoi penser de cette première rencontre. Il pensa surtout qu'il avait intérêt à faire un tour dans les boutiques, parce qu'il n'était pas sûr que la vieille veste en tweed qui appartenait à son père soit élégante.