Auteur : Yami Flo
Genre : Sérieux, peut-être un peu d'humour, parfois des passages tristes.
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi. J'ai cherché partout les titres de propriété, mais ils sont introuvables... En revanche, Aphélie Silverstone et sa famille sont à moi, de même que Faust le chat et Machiavel le corbeau.
Note : Après la lecture du tome cinq de HP, mon avis sur les Maraudeurs, et plus particulièrement sur James Potter et Sirius Black, s'est vu révisé. Donc, avis au fans de leur version jeune, ne me tuer pas si jamais l'idée que j'en donne ne vous plait pas.
Chapitre 2 : Ma Famille, les Silverstone - Knight
Le soleil sur mon visage. La chaleur qui doucement se propage au travers des rideaux. Les cris des mouettes. Le clapotement des vagues sur la plage et contre les récifs.
Tous les matins que je passe au Knight Manor, ce sont les mêmes bruits qui me tirent du sommeil. Le château est situé sur une petite île magiquement protégée, in cartable pour les moldus. Le seul moyen d'accoster, c'est une petite crique au milieu des récifs. Mais le bateau ne nous sert à rien. Nous employons seulement la poudre de cheminette. D'ailleurs, ce bateau n'est plus qu'une épave. Il servait seulement à l'époque où les transports magiques n'étaient encore que peu surs. Quoique, si l'on me demandait mon avis, ils sont toujours aussi dangereux et hasardeux.
Le château a été offert à ma mère en cadeau de mariage par ses parents. Cadeau empoisonné, comme elle le dit elle-même. Une demeure centenaire, au passé tragique et douloureux. Quelque part, je me dis que mes défunts grands-parents, Dieu ait leurs âmes, ne devait pas beaucoup l'apprécier.
La vieille horloge de ma chambre indique neuf heures du matin. Personne n'est venu me réveiller, même pas un elfe de maison. Ils ont toujours trop peur de me déranger, depuis un fâcheux incident lors de mes dix ans, où j'ai accidentellement projeté l'un d'eux dans un mur suite à une incroyable crise de colère. Je me suis d'ailleurs fais peur à moi-même.
L'éveil des pouvoirs chez un enfant sorcier est souvent dur et imprévisible. Des catastrophes diverses peuvent avoir lieu. Mes premiers signes de magie, je les ai montré à l'âge de cinq ans, en faisant exploser une armoire en verre contenant de précieuses céramiques appartenant à mon père. Je préfère passer sous silence les résultats de cet « éclat ». Sachez seulement qu'ils n'ont en aucun cas été positif, et qu'aujourd'hui encore, je frissonne en y repensant.
Je mets tout de suite mon uniforme, après tout, je n'ai pas vraiment d'autre tenue à mettre. Je prends juste le temps de refaire ma natte avant de quitter la pièce. Mes malles sont prêtes depuis la veille et déjà dans le hall, parées pour le départ.
J'entre dans la salle à manger en silence. Non pas que j'ai vraiment besoin de prendre un déjeuner, mais je passe chaque matin voir mes parents. C'est probablement le seul moment de la journée où je peux les voir tous ensemble. Je salue de la tête mon père et ma mère, Isaac et Sylvianne, puis mes trois sœurs et mes deux frères. Oui, je sais, nous sommes nombreux. Mais pas autant que dans la famille Weasley. Point positif ? C'est voir. Mais eux, au moins, ont une vie de famille normale.
Mon frère Ajax me fait un petit sourire. Mon deuxième frère,Octavio, m'accorde à peine un regard. Ma sœur Violette éloigne vite sa chaise de moi, s'approchant plus de Dahlia, qui me lance un regard méprisant. Camélia, comme Ajax, m'accorde un sourire, bien que plus crispé que celui de notre frère. Elle a ses raisons.
Octavio et Ajax sont plus âgés que moi.
Ajax travaille à Sainte Mangouste comme Médicomage. C'est celui que je préfère parmi tous mes relatifs, parce que lui ne me fuit pas. C'est généralement moi qui le fuis. Plusieurs fois, lorsque j'étais petite fille, il me préparait des potions sanguines. Pour ceux qui ne le savent pas, il s'agit d'une sorte de sang synthétique. Pour avoir suivit des cours d'étude des moldus, je sais quels sont les moyens dont ils disposent dans leurs hôpitaux. Les transfusions d'un sorcier à un autre ne sont pas connues dans le monde des sorciers. Quand un sorcier a perdu trop de sang, on s'arrange pour lui donner un peu de potion sanguine. Quoique, on ne l'appelle pas comme cela à Sainte Mangouste. On lui donne plutôt le nom de Flux Sanguinis.
Les résultats ne sont pas toujours excellents. Avouons le, ils sont même très hsardeux. Mais ces potions calment ma soif de sang, et pour le reste, je m'en moque, même si Ajax m'a avoué qu'à la longue, je pourrais en devenir dépendante, un peu comme d'une drogue.
Mon autre frère, Octavio, est Auror, et je dois avouer que j'ai peur pour lui, avec la montée en puissance de cet homme, Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom. Et aussi, parce qu'il sait qu'Egisthe, notre cousin, est un fervent défenseur des arts sombres. Mais les querelles familiales passent au second plan devant la menace que représente Lord Voldemort.
Oh, je ne prononce jamais son nom à voix haute. La plupart des gens me trouvent suffisamment bizarre comme cela, pas la peine d'en rajouter en prononçant, sans une once de peur, le nom si redouté. Je partage l'avis du directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, comme quoi la peur d'un nom ne fait qu'accentuer la peur elle-même.
Mes sœurs Camélia et Dahlia sont plus âgés que moi également.
Camélia vient de finir ses études à Poudlard l'an dernier. Elle vient d'entrer au Ministère, dans le bureau de réparation des catastrophes magiques. De mes sœurs, c'est la plus compréhensive, mais elle a du mal à rester dans la même pièce que moi depuis qu'elle a découvert ma nature vampirique. Mais, pour elle, je reste sa soeur, quoiqu'il arrive.
Dahlia, elle, travaille aussi au Ministère, mais à la coopération internationale. Une vraie peste, selon moi, et incroyablement ambitieuse. Pas étonnant que le choixpeau magique l'ai envoyé à Serpentard. Selon elle, on aurait dû me noyer à la naissance. C'est dire l'amour qui nous unit. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle me fait peur, mais...Elle éveille en moi un curieux sentiment de malaise.
Violette, la dernière de mes soeurs, va entrer en seconde année à Poudlard. Contrairement à moi, elle est à Serdaigle. Une enfant enjouée et adorable, tout mon contraire, en fait. Elle est aussi blonde que moi je suis brune, et ses yeux sont aussi bleus que les miens sont rosés. Je l'adore quand elle rie ou quand elle sourit. Mais elle a peur de moi, alors généralement, je reste loin d'elle. Surtout depuis que j'ai failli la mordre.
Ma nature de vampire n'est pas très développée, contrairement à d'autres membres de ma famille. Un vampire normal boit du sang tous les jours, c'est son seul moyen de survivre. Mais pour les métis, c'est différent. Leurs besoins en sang sont plus faibles, et ils n'ont pas obligatoirement besoin de sang humain. Le sang des animaux leur convient parfaitement, mais généralement, mieux vaut ne pas en abuser.
Moi-même, je me nourris parfois sur Faust ou Machiavel, mais, malgré leur affection pour moi, ils ont l'habitude de disparaître dès que ma soif de sang me revient. Ils sont prudents.
Je n'ai sucé du sang humain qu'une seule fois, lorsque j'étais toute petite. Camélia s'était blessée en tombant, et elle saignait. Moi, je me suis mise à lécher la blessure et à en aspirer le sang. Le plus effrayant, c'est que dès que j'eu achever de boire, la plaie se volatilisa. Inutile de chercher pourquoi Camélia me regarde parfois comme un monstre.
En temps ordinaire, je ne bois que du sang d'animaux, toutes les deux semaines, et pas plus de deux petits verres. Cela me suffit amplement. Mais il est déjà arriver que je ne puisse pas boire ce précieux fluide sur de plus longues périodes. Le pire est arrivé il y a deux ans. Je n'avais pas bu de sang depuis plus d'un mois, et j'étais affamée.
Quand Violette est entrée dans ma chambre pour me parler, je lui ai sauté dessus et j'ai tenté de la mordre à la gorge. La seule chose qui m'en a empêché, c'est l'intervention providentielle de Tobby, mon elfe de maison personnel. Mais depuis, Violette ne veut plus rester seule dans la même pièce que moi. Je ne peux pas lui en vouloir, après tout. Quant à Tobby, il resserre d'avantage son attention sur moi. Il est, en quelque sorte, l'espion de mes parents.
Ils m'aiment, je le sais. Voilà pourquoi ils n'ont jamais voulu me tuer, comme d'autres membres de la famille l'auraient fait à leur place. Mais en même temps, ils me craignent. Je voudrais parfois me blottir contre eux et pleurer, mais je ne peux pas. Parce qu'ils me rejetteraient aussitôt. Je n'ai pas le souvenir qu'ils soient une seule fois venu me dire bonne nuit, pas une seule fois, ou qu'ils m'aient simplement embrassé ou serré dans leurs bras. Pour eux, je ne suis que la paria, la vampire, celle qu'ils haïssent et aiment tout à la fois. Et je le resterai probablement toujours.
Poudlard me manque de plus en plus. Là-bas, je ne suis qu'une marginale, alors les autres restent loin de moi, mais ils ne me rejettent pas. Je leur fais un peu peur, à cause de mon physique « spécial », mais ils ne connaissent pas ma nature, ils me voient telle que je suis, comme je suis. Et c'est réconfortant. J'aimerais déjà y être pour retrouver les dortoirs, et les filles.
Ne vous y trompez pas, je n'ai pas d'amies. Mais j'ai de bonnes relations avec plusieurs d'entre elles. Lily Evans, notamment. Ma condition de sang pur devrait me pousser à la rejeter, parce qu'elle est née de parents moldus, mais je l'apprécie trop pour cela. J'adore cette fille. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et elle a le cran de remettre les Maraudeurs à leur place.
Les Maraudeurs. Les plus grands farceurs que l'école ait jamais connus. Le groupe est constitué de quatre élève de Griffondor, James Potter, Sirius Black, Remus Lupin, et Peter Pettigrow. Je ne sais pas trop comment je dois les considérés. Parfois, c'est vrai, ils sont vraiment drôles, et ils me font sourire. Mais parfois, leurs blagues sont cruelles et méchantes, et elles me font pleurées. Pas en publique, non. Inutile que l'on s'aperçoive que je pleure du sang.
Ces blagues, j'en ai été la cible une fois, en seconde année, pour avoir pris la défense d'un élève de Serpentard que James et Sirius semblaient, et semblent toujours détesté. Inutile de dire que les membres de Griffondor m'ont mené la vie dure pour avoir "pactis" avec l'ennemi.
Mais je n'aime pas l'injustice. Il ne leur avait rien fait, mais ils l'avaient attaqué. Oh, ils se font la guerre des coups bas, et également des duels de sorcellerie, mais là, ils y allaient trop fort. C'est vrai : la combinaison des sortilèges Furunculus et Amplificatum est particulièrement douloureuse. Le pauvre garçon avait le visage et les bras recouverts de furoncles qui n'arrêtaient pas de grandir et grossir. Atroce.
J'ai perdu mon calme, ce jour là. J'ai giflé Sirius et je suis partie chercher un préfet. Autant dire que les Maraudeurs ont souffert ce jour là. Les élèves n'ont pas apprécié, je l'ai déjà dit. La plupart ont refusé de me parler pendant des semaines. Les autres ont cherché à me blesser moralement. Et les Maraudeurs m'ont fait payer en ensorcelant mes livres de classe. Ne vous moquez pas, les morsures des livres enchantés sont vraiment profondes et douloureuses.
La faim de sang m'a tiraillé plus que de coutume lorsque j'ai vu mon sang s'écouler des plaies. J'ai cru que j'allais agresser un élève. Heureusement, j'ai réussi à faire taire ma faim assez longtemps pour me nourrir en paix au soir sur la chatte du concierge, Mrs Nice. Nom qu'elle porte très mal, je vous l'assure. C'est une créature teigneuse et méchante, famélique, à qui il manque des poils par plaques entière. Agressive et colérique, Faust et elle se battent souvent. Et autant dire que ce n'est pas elle qui prend le plus de coups.
Quant à son sang...Brr, une horreur ! Mais on ne choisit pas toujours sa proie.
Dans tous les problèmes que m'ont causé ma prise à parti pour les Serpentard, je n'ai eu qu'une seule lueur réconfortante : Lily. Elle a semblé comprendre pourquoi j'avais pris la défense de cet élève. Elle a été outrée par le mauvais tour qui m'a été joué. Et les Maraudeurs ont été bon pour une paire de gifles chacun de sa part.
Le Serpentard que j'ai aidé, Severus Rogue, m'a seulement lancé un regard venimeux lorsque je l'ai accompagné à l'infirmerie ce jour-là. Regard qui ne m'a fait ni chaud ni froid, je dois l'avouer. J'avais, et j'ai toujours l'habitude de pire.
De sa Maison, c'est l'un des rares qui me laissent totalement en paix. Nous ne sommes pas amis, mais nous ne somme spas non plus ennemis. Disons qu'il existe entre nous ne sorte de trève passive.
En potion, cours communs entre nos deux maisons, je m'assieds souvent à côté de lui quand la place n'est pas prise par un autre Serpentard. Ca lui permet de passer un cours relativement calme. Je dis relativement, car si les Maraudeurs ne veulent pas prendre le risque de blesser un camarade de Maison dans l'explosion d'un chaudron, ils n'en sont pas moins moqueurs et railleurs.
Bref, de la manière dont je les vois, mes sentiments pour eux varient entre affection ou haine. Et quelque chose me dit que cette année, ce sera plus en haine qu'en affection.
Ils n'ont pas digéré le fait que je les dénonce à McGonagall pour avoir versé une potion de coloration dans le déjeuner des Serpentard, juste deux jours avant la fin des cours. Tout du moins, James et Sirius. Peter s'est joint à eux pour me faire des reproches. Remus a simplement hoché la tête en disant qu'il ne m'en voulait pas le moins du monde. Quoique, il fit une drôle de grimace quand la Grande Salle fut décorée en Vert et Argent pour la victoire de la Maison du Serpent. Lily a été la seule à dire que j'avais bien agis. Même si elle regrettait la perte des points, elle estimait cela comme une punition juste.
Ils ne seront pas les seuls à m'en faire baver, cette année. Suite à ma dénonciation, Griffondor a perdu 120 points (trente par Maraudeur), et le fan club des Maraudeurs m'a fusillé du regard.
Ah, je l'oubliais. Le fameux club élevé à la gloire du si séduisant James, du si sexy Sirius et du si gentil Remus. Curieusement, les filles semblent toutes oublier Pettigrow. Un club qui rassemble les trois quarts de la population féminine de Poudlard, toutes Maisons et années confondues.
J'aurais donc à dos les Serpentard simplement pour être à Griffondor, et ma condition de sang pur ne va rien m'épargné, sauf le fait d'être traitée de Sang-de-Bourbe, les Griffondor eux-mêmes pour leur avoir fait perdre la coupe l'an dernier, les Maraudeurs, eux, pour les avoir dénoncés, et leur fan club pour leur avoir attiré des ennuis.
Autant le dire, ma cinquième année à Poudlard risque d'attirer toutes les catastrophes. Mais je suis sereine, et je reste heureuse. Parce que là-bas, j'ai l'impression de vivre. Parce que là-bas, je ne serais pas cloîtrée dans une chambre à attendre, je ne serais plus transparente, ignorée de tous. En fait, ironiquement parlant, je vais être en pleine lumière.
Mais ce qui m'attend me semble la meilleure des choses. Je n'en peux plus de vivre en étant transparente aux yeux des miens, en étant la créature qui hante la nuit le château, à la recherche de nourriture. Je veux pouvoir vivre comme tous les sorciers et sorcières de mon âge, sans avoir à me préoccuper d'une malédiction centenaire qui pèse sur mes épaules.
Est-ce trop demander ? Moi, je ne trouve pas. Mais ce n'est pas moi qui choisis.
L'horloge enchantée de la salle à manger indique dix heures. Il est temps de se rendre au quai 9 ¾. Ajax, Octavio et Dahlia sont déjà partis au travail. Camélia doit nous accompagner Violette et moi à la gare avant de transplaner pour le Ministère. Père dois se rendre à Gringott pour affaires avec les gobelins. Mère est déjà partie dans sa roseraie, qu'elle soigne toujours avec amour. Je crois cependant qu'elle ferait une drôle de tête si elle savait que beaucoup des espèces qu'elle cultive sont venimeuses. Merci au professeur Greenfield, notre professeur de Botanique, pour m'avoir renseigné lorsque je lui ai montré les illustrations.
Je prends une cape à la poterne située dans le hall. Une cape noire, doublée de velours rouge. Douce, chaude, et plutôt banale dans les grandes familles au sang pur. Faust et Machiavel sont enfermés dans leurs cages, calmes. Je n'ai jamais compris comment ils faisaient, car moi, si j'ai l'air insensible en surface, l'idée de prendre la poudre de cheminette me soulève le cœur à chaque fois. Mais mes animaux n'ont pas l'air de trouver cela désagréable. Ils sont cinglés.
Et je le suis encore plus qu'eux, songeais-je lorsque je jetais une poignée de poudre dans les flammes et m'y engouffrait à mon tour, en suivant Violette et Camélia, déjà parties sans m'attendre en emmenant une bonne partie des bagages.
Parce que, retourner à Poudlard en sachant parfaitement ce qui m'attend, c'est du masochisme à l'état pur.
