Auteur : Yami Flo

Genre : Sérieux, un peu Angst pour ce chapitre. Aphélie fait le point sur les semaines écoulées, l'envie de meurtre sauvage n'est pas loin, et, point important, n'allez jamais dans la Forêt Interdite sans vérifier la Lune...

Disclaimer : §Regarde dans tous ses tiroirs, dans toutes ses armoires, retourne même les poches de son pantalon§ Ben non, les personnages d'HP ne sont pas à moi, si ce n'est ceux non cités dans les livres déjà parus. Ceux- là sont ma propriété exclusive. Note : On change de rating pour ce chapitre suite à des scènes décrites un peu plus bas. Je ne suis pas sure que cela soit nécessaire, mais sait-on jamais ?

Chapitre 7 : Un Soir de Pleine Lune dans la Forêt Interdite

Deux semaines depuis notre arrivée à Poudlard.

Deux semaines que nous subissons, cours après cours, les fantaisies du professeur Whirlwind.

Deux semaines que les Maraudeurs et leur fan-club ne me laissent jamais en paix.

J'ai eu droit à des farces variées et à des vexations diverses.

Les vexations, se sont les déchirements de mon sac en plein milieu d'un couloir, mes devoirs qui disparaissent ou tombent « accidentellement » dans la cheminée de la Salle Commune, qui, comme par hasard, est allumée à ce moment précis, mes bouteilles d'encre qui s'ouvrent dans mon sac, mes plumes qui cassent quand j'écris...

Les Maraudeurs n'y sont pour rien.

Ils s'en amusent, mais ils n'y sont pour rien. Mais quand je surprends les regards réjouis que se portent entre elles les filles de leur fan-club, je sais qui les provoquent. D'ailleurs, elles émettent du plaisir face à mes malheurs, de la fierté entre elles, et...toujours autant « d'amour » pour les Maraudeurs.

Franchement.

Idiotes.

Mais la fine équipe n'est pas en reste.

Côté farce, après le coup des cheveux, le fait de mélanger une potion de polyglotte à mon déjeuner du midi m'a fait parler tour à tour le chinois, le japonais, l'allemand,l'espagnol, l'italien, et quelque chose que j'ai vaguement identifier comme étant du russe.

Après être devenue polyglotte, j'ai reçu un sort de métamorphose qui m'a fait me transformer en lapin à chaque éternuement. Et, suite à la cache d'un sachet de poivre dans la doublure de mon uniforme, ils ont été fréquents.

Je me suis également retrouvée à l'infirmerie pour cause de lévitation impossible à arrêtée. Je marchais normalement, mais à dix centimètres du sol. C'était particulièrement désagréable pour passer les portes.

Je dois avouer quelque chose.

Je suis allergique à l'ail. Depuis toute petite, l'absorption d'un peu d'ail me fait tomber malade. J'ai des vertiges épouvantables, des fièvres très fortes, et reste alitée pendant plusieurs jours avant qu'il n'y ait un peu d'amélioration dans mon état. A Poudlard, j'évite consciencieusement les plats qui en contiennent, et je fais des commandes spéciales aux elfes de maison quand je passe dans les cuisines. Rien de plus simple.

Mais cette allergie a joué contre moi.

La farce suivante, mais celle là ne visait pas que moi, a eu pour effet de me renvoyer à l'infirmerie. Je pense que c'était involontaire. Personne ne devait savoir que j'étais allergique à l'ail, qui est un composant essentiel de la potion d'Insecta, une potion qui fait cracher des insectes dès qu'on ouvre la bouche pour parler. Je ne sais pas qui est l'auteur de cette trouvaille, puisque je ne l'ai trouvé dans aucun livre, mais je le hais.

C'était une idée déjà bien rodée, elle est connue depuis longtemps.

Le meilleur exemple vient d'un conte moldu que j'ai lu étant enfant et dont j'ai depuis longtemps oublié le titre, où deux sœurs se mirent à cracher des roses et des joyaux pour l'une, parce qu'elle était bonne et disait toujours la vérité, et des vipères et des crapauds pour l'autre, qui était fort désagréable et méchante.

Les Serpentards ont eu leur dose en même temps que moi.

La Grande Salle a été envahie d'insecte divers, allant de la fourmi aux mantes religieuses en passant par les mouches et les limaces.

Curieusement, à part pour cette dernière plaisanterie, les Maraudeurs n'ont jamais été inquiétés, défendus par quelques supposés témoins. Supposés, car je sens bien que McGonagall ou Crimson ne croient pas à ces excuses. Mais même Lindsay fait partie des témoins.

Je ne m'en étonne pas trop. Howard a toujours eu un faible pour Sirius Black, le fait qu'elle le défende était prévisible. Cependant, c'est aussi mon amie, et elle n'hésite pas à me faire de petits cadeaux ou à m'aider discrètement, en, par exemple, m'indiquant parfois par gestes de prendre un autre chemin ou de ne pas descendre dans la Salle Commune. Elle est prise entre deux feux.

Lily est très occupée par ses cours, et elle ne peut pas souvent me venir en aide. Parole, son emploi du temps est tellement chargé que je me demande encore comment elle fait pour tout réussir. Sans compter le temps qu'elle doit passer à faire ses devoirs. Parfois, à minuit et demi passé, elle est toujours assise dans la Salle Commune à finir un devoir. Et elle prend même de l'avance, par moment.

Christina, elle, vit dans on propre petit monde, d'où elle ne voit rien et n'entend rien de ce qui se passe dans le monde réel. Elle a vraiment l'air folle parfois. Elle ne s'est absolument pas rendue compte que j'avais des ennuis, vu la légèreté de ses propos lorsque nous parlons parfois entre deux cours. Mais je l'aime quand même.

Sa folie douce ne l'empêche pas d'être une élève remarquable en sortilèges. Une sacrée sorcière, comme dit un Serdaigle de notre année dont j'ai oublié le nom, et qui sembla avoir le même genre de problème. Mark Lovegood, je crois. Il écrit des histoires abracadabrantes et semble toujours dans la lune, plus que Christina.

Daphné ne fait rien pour m'aider, elle me déteste. Je la soupçonne même d'être responsable de la disparition de la plupart de mes devoirs.

J'ai cependant trouvé une parade efficace face à ces disparitions : j'ai piégé ma malle et mon sac pour que toute personne autre que moi l'ouvrant se prenne une décharge électrique. Une décharge qui fait passer la peau à une couleur bleu ou violette, ou, dans le cas de certaines personnes, donne des boutons. Je suis peut-être nul en duel, mais je m'y entend bien en sortilège. Ce piège est un peu puéril, je l'accorde. C'est une petite vengeance mesquine, mais ces pestes mériteraient bien pire.

Mais pour l'instant, ces préoccupations sont très loin de moi.

En effet, depuis la potion Insecta il y a trois jours, je suis toujours à l'infirmerie, terrassée par la fièvre. Brûlante, inconsciente ou délirant la moitié du temps, c'est à peine si j'arrive à me nourrir seule. De nourriture humaine, cela va s'en dire. Mais il y a pire.

La faim de sang est revenue.

Et je suis bloquée ici jusqu'à nouvel ordre, tant que les effets de la fièvre ne sont pas passés.

Violette est au courant. Ma petite sœur, malgré sa crainte, est passée me voir, et je dois avouer que cette visite a été la plus belle de toutes, plus que celles de Christina et Lily. Violette, qui avait vraiment l'air concerné par ma santé. Violette, qui n'a pas écouté Dahlia quand elle lui disait de ne jamais venir me voir car je n'étais qu'une bête.

Ma Violette.

Elle a bien tenté de faire entrer Faust ou Machiavel, soi disant pour me tenir compagnie, afin que je puisse me ravitailler pour quelques temps, mais Madame Pomfresh s'est montrée intraitable : pas d'animaux dans l'infirmerie. C'est déjà à peine si elle accepte les visites.

Et Violette est aussi terrifiée que moi. Elle sait ce qui risque de se passer si jamais je perd le contrôle. Elle l'a vécu une fois, et elle ne souhaite pas voir cela recommencer. Je le sais également, et je bénis le ciel pour être évanouie la plupart du temps. Sinon, j'aurais déjà égorgé l'infirmière. Et il y aurait une flaque de sang par terre, fraîche, encore chaude, dans laquelle se refléteraient les lueurs des bougies...

NON !

Je dois me calmer, et trouver une solution. Je connais les heures de ronde des professeurs et des préfets. Je connais le chemin qui mène de l'infirmerie à un passage secret qui m'emmènera au dehors du château sans avoir à passer par la porte principale. Car je ne vois qu'un endroit où je serais sure de trouver des proies.

Je commence à peine à me remettre, mais se sera suffisant. Cette nuit, quand l'infirmière dormira, il faudra que j'aille dans la Forêt Interdite, sinon, je ne répondrais plus de rien. Et il y aura un carnage parmi les élèves. Et tant pis si je dois aggravé mon état.

C'est soit aller dans la Forêt au risque d'attraper la mort, soit attendre et égorger la première personne qui m'approchera de trop près.

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Je resserre ma cape contre moi, tremblant à la fois de froid et de fièvre, et peut-être aussi d'un peu de peur. La Forêt en pleine nuit n'est vraiment pas la plus belle chose au monde. C'est même la plus effrayante en fait, et je sais de quoi je parle. Je ne souhaiterais à personne de devoir y faire une retenue.

Sauf peut-être à Malefoy, les sœurs Black, moins leur aînée, Andromeda (une fille adorable, pour le peu que je l'ai connu elle était déjà en septième année lorsque je suis rentrée à Poudlard pour la première fois) et une bonne partie des trois dernières années de Serpentard.

A part Severus, bien sur.

Le vent souffle dans les branchages, il les fait craquer. C'est lugubre. De plus, cette nuit, je ne suis pas rassurée du tout.

En temps ordinaire, je croise des animaux de toute sorte. La plupart ne s'approche pas de moi, ils ont trop peur que je les morde. Mais les licornes viennent parfois me saluer en passant, et les centaures me disent quelquefois où aller pour trouver une proie.

Et il y a le silence.

En temps ordinaire, la Forêt est remplie de petits bruits, allant du cri des hiboux à l'état sauvage, en passant pas les cris d'autres espèces qui ne sont pas toujours identifiables, et qu'il ne vaut mieux pas chercher à connaître si l'on tient à la vie.

Mais cette nuit, rien. Même pas les cliquetis des pattes des Acromentulas, ces araignées géantes qui se terrent quelque part au plus profond de la Forêt. J'ignore qui connaît leur présence en ces lieux. Hagrid, probablement, et Dumbledore. Rien ne lui échappe jamais. Sauf peut-être ma nature exacte.

Non.

Il doit savoir. Quelque part au fond de lui, il doit savoir. Sinon, comment expliquer cette étrange phrase, qu'il a prononcé lors de ma première année : « Vous savez, miss Silverstone, vous n'avez pas besoin de vous cacher. Vous êtes une jeune fille charmante, et je ne pense pas que l'opinion de vos amis changerait pour autant » ?

Mais je suis protégée par Fidelitas. Il ne peut pas savoir.

Rageusement, je plante mes canines dans la gorge d'un écureuil noir, qui a eu la trop mauvaise idée de s'attarder trop longtemps au bord d'un étang. Son sang n'est pas le meilleur, mais je me préoccupe plus de la quantité que de la qualité. Plus j'absorbe de sang, moins j'ai besoin dans prendre dans les semaines qui suivent.

Mais là...

Je n'arrive pas à m'arrêter de boire. Je sens les griffes de l'animal entaillées ma main, dans un futile effort pour se dégager de ma prise, je vois ses yeux dans lequel brillait tout à l'heure l'éclat de la haine devenir peureux, paniqués, puis lentement, s'éteindre. Son corps cesse de bouger. Je me nourris toujours.

Je n'arrête pas de boire.

Son corps devient plus mou. Je me demande bien pour quoi.

Alors je me rappelle du son.

Un craquement sinistre et profond.

L'écureuil est mou parce que je sens ses os se briser sous ma poigne. Ce n'est plus qu'une marionnette à qui l'on a coupé ses fils, et qui s'effondre. Encore une minute, et il n'y a plus une goutte de sang dans tous son corps.

Et, horrifiée, je lâche le cadavre, maintenant exsangue, qui retombe sur la berge avec un bruit étouffé, les pattes en croix.

Je viens de vider un animal de tout son sang. Et j'ai encore faim.

J'ai froid, je tremble de froid, ma fièvre à augmenter et je vois trouble. Et j'ai encore faim. Un voile rouge commence à descendre devant mes yeux, alors que de mes yeux coule le précieux liquide porteur de vie, comme celui que je viens d'arracher à son propriétaire, mais cette fois, il y a une différence. C'est mon sang qui coule au travers de mes yeux.

L'odeur est si forte elle me rend folle. Du sang. Il me faut du sang. Plus de sang.

NON !

C'est impossible ! Je ne peux pas avoir tuer un animal ! Jamais encore je n'ai eu besoin d'aller jusque l ! En temps normal, boire tant de sang m'aurait suffi pour plus d'un mois ! Je ne peux pas avoir encore envie de sang !

Mais la faim me tiraille toujours l'estomac. Elle est plus forte que tout.

Et, dans la nuit, un voile rouge couvrant toujours ma vision, je me surprends à chasser à nouveau, à trouver encore un autre animal, à boire cette fois encore son sang jusqu'à la lie. Et brusquement, je me trouve rassasiée.

Je suis au centre d'une clairière, les herbes couchées par le vent. Des feuilles y sont mêlées, comme collées par les flaques d'eau, ainsi que des branches brisées.

Le cadavre de ma dernière proie m'apparaît plus clairement : c'est un renard argenté, une bête qui a la capacité de se rendre invisible à volonté. Ses poils sont d'ailleurs utilisés dans la fabrication des capes d'invisibilité.

Comment ais-je fais pour le débusquer ? Un tel animal est si méfiant qu'il ne se serrait jamais fait prendre aussi facilement.

Il a les pattes repliées sous lui. Sa fourrure est abîmée par endroit, révélant de la chair. Il porte plusieurs marques de coups de griffes et de croc. Et il est déjà à demi froid.

Cela ne veut dire qu'une chose : il était déjà mort lorsque je l'ai trouvé.

Et je n'ai pas arrangé l'état du cadavre, qui ressemble de plus en plus à un appât.

Sa chair, ce n'est pas moi. Et personne n'a touché à son sang à part moi. Sang que je n'ai pas bu entièrement. Il en a coulé hors de la plaie causée par mes crocs, et par celles des autres marques, un liquide encore tiède qui forme une flaque pourpre au sol, luisante sous la lumière des étoiles. Et, dans le lointain, j'entends hurler un loup.

NON !

Instinctivement, je lève la tête vers les cieux, espérant de tout cœur m'être trompée. Mais non. J'avais raison. La lune est haute dans le ciel. Elle est pleine.

Et ce soir, les loups-garous sont les maîtres de la Forêt.

Et quelque chose me dit que je suis leur prochaine proie...

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Yark yark yark ! Je sais, je suis sadique de couper à un moment pareil, hein ? Pour me faire pardonner, je vous mets, lecteurs fidèles, un petit extrait du prochain chapitre.

« Mais, pour l'instant, la vie passionnante des vampires et leurs mœurs étranges sont vraiment très loin dans mon esprit. En ce moment, je cours aussi vite que mon corps et mes jambes me le permettent. Parce que je viens de me faire prendre en chasse par un loup-garou vraiment furieux.

Je savais que cela arriverait. J'étais bien trop proche de son terrain de chasse pour qu'il ne me remarque pas. Enfin, si on peut parler de chasse dans son cas. Il ne porte pas d'odeur de sang, aucune odeur de proie, comme s'il avait passé son temps à courir et à jouer. Son odeur est à la fois sauvage et bestiale, celle de la bête qu'il est devenu ce soir, mais...En arrière fond, une odeur si familière...celle des plantes forestières... »

Je suppose que tout lecteur attentif sait d'où provient cette odeur. Je suppose aussi que tout le monde sait qui est lancé aux trousses d'Aphélie. Le prochain chapitre paraîtra dans le courant de la semaine prochaine. Pour ceux qui suivent Apprendre à Aimer, le troisième chapitre est presque finit et devrait être posté bientôt.

Sur ce, RAR :

Krol : (rougit à en devenir fluorescente) Merci beaucoup. Bonne chance pour la suite, ça ne va pas être de trop, parce que j'ai une panne d'inspiration depuis quelques jours...

Rowena d'argent : Ravie que la première farce des maraudeurs t'ai plu. Concernant tes idées, héhé, le mystère restera entier, mais c'est pas mal trouvé. Tu ne manques pas d'imagination non plus Concernant Aphélie, elle n'est pas du genre à chercher ouvertement les querelles, et si elle se venge, c'est par des moyens très détournés. Et pour Rogue...tu verras bien comment vont évoluées les choses entre Aphélie et lui.

Gabrielletrompelamort : Enchantée de te revoir, et contente que l'histoire te plaise toujours autant.