Auteur : Yami Flo

Genre : Sérieux, Général. Aphélie n'est pas morte, pas encore du moins, on apprend deux ou trois nouvelles, l'infirmerie est un endroit chouette pour se reposer, le professeur Whirlwind est bizarre, et on réentend parler d'un certain personnage...

Disclaimer : Le monde d'Harry Potter, son histoire et les personnages principaux de l'œuvre ne sont pas à moi. Mais les personnages non cités dans les volumes 1 à 5 sont ma propriété.

Chapitre 9 : Réveil Irréel

Le blanc.

La chaleur sur ma peau. Trop de chaleur. C'est celle de la lumière.

Des voix à côté de moi, pas très fortes, un peu comme des murmures.

« Elle se réveille ! » « Mais c'est impossible, Mme Pomfresh a dit qu'elle en avait encore pour deux jours ! » « Eh bien, elle s'est trompée, regarde, elle cligne encore des yeux ! » « Merlin tout puissant ! » « Va chercher Mme Pomfresh, maintenant ! »

Ces voix.

Elles deviennent plus nettes et plus fortes.

Elles sont si familières. Si seulement je pouvais garder les yeux ouverts assez longtemps pour voir à qui elles appartiennent...

Un visage au dessus du mien.

Des yeux verts étincelants qui brillent d'inquiétude. Des cheveux roux dont quelques mèches viennent me chatouiller le visage.

Lily Evans.

-Aphélie ? Tu m'entends ? Si oui, fais moi un signe, je t'en prie !

Je cligne des yeux en signe d'acquiescement.

Et aussi de douleur, la lumière est un peu vive.

Lily pousse un grand soupire de soulagement. Elle sourit doucement, et elle prend une de mes mains dans la sienne, comme pour la réchauffer.

Je ne l'ai jamais vu aussi inquiète. Est-ce que c'est pour moi qu'elle l'est ?

Une porte s'ouvre.

J'ai à peine la force de tourner la tête, mais j'y arrive tout de même.

Christina. Elle court presque, ses couettes sautant à chacun de ses mouvements. Mme Pomfresh la suit un peu plus lentement, en tenant dans ses bras un plateau chargé de potions. Elle me dévisage bizarrement.

-Et bien, Miss Silverstone, ravie de vous revoir dans le monde des vivants. Vous nous avez fait une belle peur, ces huit derniers jours.

Huit jours !

Je serais restée inconsciente pendant huit jours ? Mais, comment...

Et les événements me reviennent brusquement en tête : la morsure, le sang, la course, le froid, la douleur, la fatigue, Severus,...le noir.

Je tente de murmurais son nom. Mais je ne produis qu'un grognement difficilement compréhensible.

Cependant, Christina semble avoir compris.

-Severus va bien. Figure toi que Dumbledore a donné quinze points à Serpentard pour t'avoir amené à l'infirmerie.

-Il paraît qu'il était hystérique, et qu'il a réveillé l'infirmière en hurlant alors qu'elle dormait paisiblement. C'est limite s'il ne l'a pas engueulé pour qu'elle s'occupe de toi plus vite !

-Excusez-moi, mesdemoiselles, mais l'infirmière en question est là ! Et je vous prierais de sortir immédiatement ! Miss Silverstone a besoin de repos, et vous ne l'aidez pas du tout.

-Mais, Mme...

-Non, Miss Evans, c'est non ! Nous avions convenu que vous resteriez une dizaine de minutes, et elles sont largement passées ! Maintenant : DEHORS !

Il n'en faut pas plus à mes deux amies pour sortir immédiatement, après un dernier regard d'excuse et de soulagement.

Mme Pomfresh, en revanche, me fait de gros yeux.

Je sens d'ici venir les grands cris et les jérémiades.

-Maintenant, Miss Silverstone, vous allez m'écouter attentivement. Et pas la peine d'essayer de m'interrompre, vous ne pouvez pas encore parler. J'ai du mal à croire que vous vous soyez montrée aussi irresponsable ! Aller dans la forêt en pleine nuit – oui Miss, nous savons que vous y êtes allée, on a retrouvée l'autre moitié de votre cape là bas, ainsi que vos empreintes de pas – alors que vous étiez déjà gravement malade. Et bien sur, vous vous êtes fait attaquer par un animal ! Mais à quoi aviez-vous donc la tête !?

Eh bien, à prendre une rasade de sang avant de décider de vous égorgé à coup de dents pour ensuite boire ce nectar jusqu'à la lie...

-Vous avez eu beaucoup de chance de vous en tirer avec une simple morsure. Vous auriez pu vous faire tuer ! Surtout si la morsure avait été empoisonnée. Là, je n'aurais rien pu faire pour vous.

Mme Pomfresh, regardez moi dans les yeux, et vous verrez que j'en suis parfaitement consciente, merci.

Avez-vous réalisé que c'est un loup-garou qui m'a mordu ? Je ne pense pas. Pour vous, cela doit être un loup des Ténèbres, ces loups qui hantent les cimetières à la nuit tombée ou les endroits gorgés de magie sombre. La Forêt en regorge.

C'est tout aussi bien. J'aurais eu du mal à expliquer pourquoi la morsure du garou a été sans effets secondaires sur moi.

-La blessure était très profonde, je ne vous cache pas qu'à peu de chose près, vous auriez perdu votre bras. J'ai crains un instant qu'il ne faille vous amputer. Mais heureusement, cela ne s'est pas avéré nécessaire. Ensuite, la perte de sang a été très importante. Cependant, je suis certaine qu'elle aurait été fatale à n'importe qui d'autre. Oh, ne me regardez pas comme cela, je sais comment sont les membres de votre famille. Vous n'imaginez pas le nombre de fois où votre tante Anne Lyse est venue dans cette infirmerie.

Attendez voir, là !

Mme Pomfresh connaissait ma tante ? Pourtant, elle ne semble pas si âgée que cela. Peut-être quarante ans, quarante-cinq ans.

...

C'est possible.

Anne Lyse était plus jeune que ma mère. Aujourd'hui, si elle est encore en vie, elle doit avoir dans les trente-sept ans.

Mme Pomfresh était déjà en fonction à l'infirmerie quand les Knight étaient au collège, alors...

Saurait-elle pour la malédiction ?

-Je ne sais pas exactement ce que vous êtes, dans cette famille, mais vous êtes solide. En tout cas, vous avez attrapé une sacrée fièvre. Si Monsieur Rogue ne vous avez pas amener ici, vous n'auriez probablement jamais passé la nuit. Vous devriez le remercier...

Fausse alerte. Elle doit seulement croire que nous sommes surhumains.

Remercier Severus...

C'est quelque chose que je ne manquerais pas de faire.

Severus.

M'a.

Sauvé.

Et il a au passage dû se mettre sa Maison à dos pour avoir sauver une Griffondor.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la très nette impression que nos retrouvailles ne vont pas être comme nous l'espérions.

-Vous avez fait beaucoup d'inquiets, Miss Silverstone. Votre petite sœur est venue chaque matin et chaque soir, les larmes aux yeux. Elle vous adore, cette gamine. Miss Evans et Miss Sander sont passées tous les jours prendre de vos nouvelles. Mr Rogue est passé quatre fois en tout, il vous a même apporté une fleur. Il a précisé qu'il s'agissait de votre favorite.

Severus ? Une fleur ?

Non.

Ce n'est pas le genre du personnage.

Pourtant...c'est bien une rose rouge qui trône dans ce vase sur la table de chevet. Et le petit mot à côté porte bien son écriture.

J'ai soudain la vague impression de nager dans ce que les moldus appellent la quatrième dimension.

-Et il y a eu les Maraudeurs. Ils sont passés moins souvent que ces demoiselles, mais plus souvent que Mr Rogue. Mr Lupin a même apporté une boîte de chocogrenouilles pour vous. Un gentil garçon...

Là, je crois que je vais faire un arrêt cardiaque.

Que Severus m'apporte une fleur, c'est une chose – comment a-t-il su que les roses étaient mes favorites, c'est un mystère ; je ne lui ai jamais dit – que je peux à la rigueur comprendre. Il a pu se sentir obliger de faire un geste sous prétexte qu'il est celui qui m'a ramené ici.

Mais que les Maraudeurs, qui depuis le début de l'année me prennent pour cible de leurs blagues, viennent s'enquérir de ma santé et m'apporte des chocolats, là, c'est plus que je ne puis en supporter.

-En attendant, ma petite, vous allez me faire le plaisir d'avaler cette potion. Vous êtes encore très faible. Et ne comptez pas quitter mon infirmerie avant la semaine prochaine !

J'avale lentement le verre de potion que Mme Pomfresh porte à mes lèvres. Elle a un goût de citron frais. Un parfum que j'adore.

Je me réinstalle dans mon oreiller et ferme les yeux. Peut-être que quand je me réveillerais, le monde aura repris une allure plus normale.

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Vous souvenez vous de ce que j'ai dit au sujet du monde qui reprendrait une tournure plus conventionnelle ?

Vous pouvez l'oublier, surtout quand le professeur Whirlwind vous sourit à votre réveil.

-Bon réveil Miss Silverstone. J'espère que je ne vous dérange pas trop ?

Je marmonne une réponse qu'il doit prendre pour un oui.

Je n'ai aucun contrôle sur ma propre voix, c'en est rageant au possible. Ma gorge me fait mal...

-Il vaudrait mieux éviter de parler pendant encore quelques jours, Miss.

Il se lève et fait quelques pas vers la fenêtre qui fait face à mon lit.

Il y a grand soleil dehors.

Merlin, non !

Que quelqu'un ferme les rideaux ! J'ai mal !

Serais-je devenu télépathe ? Toujours est-il que le professeur Whirlwind tire d'un coup sec les rideaux face à moi, et me regarde d'un air franchement...

Je ne sais pas quel qualificatif lui donné. Compréhensif ? Paternel ?

Il sourit beaucoup, cet homme. Comme si rien ne pouvait entacher sa bonne humeur.

-Vous savez, Miss Silverstone, à l'origine, j'étais venu pour vous parler des cours que vous aviez manqué ces derniers temps, en tant que porte parole des professeurs. Ils s'accordent pour venir vous faire repasser les interrogations ici, et vous redonnez des cours particuliers, car il semble évident que vous ne pourrez pas tout apprendre de vos camarades. Mais je ne suis pas venu uniquement pour cela...

Je le dévisage curieusement.

J'ai rarement dû être aussi expressive avec un professeur. Cet homme a quelque chose de spécial en lui, c'est indéniable.

-Vous ressemblez énormément à votre tante Anne Lyse, Aphélie. J'ai du mal à croire que je n'ai pas réalisé plus tôt le lien de famille. En plus, ni l'une ni l'autre n'appréciez le soleil et la lumière vive, à ce que je vois.

Anne Lyse Knight.

C'est la deuxième fois aujourd'hui que l'on me parle d'elle.

Mais combien de personne ici l'ont connu et ne me l'ont jamais dit ? Les rares fois où j'ai tenté de me renseigner chez mes parents, j'ai été éconduite plutôt violement et congédié dans ma chambre.

Mes joues s'en souviennent encore. Mon père ne contrôle pas sa force, et j'ai souvent fini avec des bleus.

-Vous avez les mêmes yeux, c'est indéniable. Quoique les votre soient totalement roses. Votre tante, elle, avait un mince anneau bleu qui cerclé les pupilles. La forme du visage est également très ressemblante. Le teint pâle, aussi. Mais vous êtes aussi brune que votre tante est blonde. Oh, je sais qu'un vampire blond, ce n'est pas courant, mais...J'espère qu'au moins vous saviez que votre tante est un vampire ?

Je hoche la tête.

Qu'il sache qu'Anne Lyse est vampire n'est pas si surprenant, enfin je crois. Je suis la seule protégée par un sort. Et je bénis celui qui a eu cette idée.

Le Fidelitas marche. Même s'il sait confusément ce que je suis, il ne peut pas le dire. Il ne le voit pas. Mais il a fait le lien.

Il sourit un peu plus.

-Je vous rassure, Miss, que personne d'autre, si ce n'est le Directeur, n'est au courant de votre « histoire familiale ». Nous la tenons de votre tante. Elle nous l'a raconté à tous les deux, il y bien longtemps.

J'ai du mal à y croire.

Qu'un membre de notre famille fasse des confidences à Dumbledore, je peux le comprendre. C'est un des plus puissants sorciers au monde, et un homme bon et compréhensif.

On peut placer sa confiance en lui sans regrets.

Mais le professeur Whirlwind...

Un parfait étranger. Un homme sortit de nulle part. Un homme qui nous apprend à nous battre et à repousser des créatures dont justement font parti les vampires...

Pourquoi ?

-Anne Lyse était la meilleure de mes amies. Vous savez, j'ai encore son adresse. Peut-être aimeriez-vous que je vous la donne ? Ce serait une chance unique de communiquer avec elle...

Il a vraiment son adresse ?

Il pourrait vraiment me la faire connaître ?

Rencontrer ma tante...

Est-elle seulement encore vivante ? Elle a totalement disparu quelques mois après ma naissance, officielement, parce qu'en vrai, elle avait déjà couper les ponts avec le reste de la famille. Depuis, plus personne de ma famille n'a entendu parlé d'elle, et personne n'a pris la peine de chercher non plus...

-Elle est toujours vivante, vous savez. Je la vois encore souvent. Une femme formidable, si vous voulez mon avis.

Pourquoi sourit-il comme cela ?

Pourquoi est-ce que j'ai la sensation qu'il me ment sur la nature exacte de ses relations avec ma tante Anne Lyse ?

Enfin, un mensonge...

Disons plutôt qu'il ne me dit pas l'entière vérité. Qu'il me cache quelque chose.

Je ne pense pas que se qu'il me cache soit en mal. Je pense plutôt qu'il le fait dans le but de me préserver d'une nouvelle qui pourrait me faire un choc.

Brusquement, quelque chose s'écrase sur mon lit. Un sac de cuir brun, du même genre que celui que j'utilise pour porter mes livres et mes parchemins d'un classe à l'autre.

-J'ai mis le papier avec l'adresse dans ce sac. C'est à vous qu'appartient la décision, Miss Silverstone. J'ai joint à ceci vos précédentes copies de cours, ainsi que vos devoirs. Et oui, Miss, ce n'est pas parce que vous êtes souffrante que vous devez vous reposez sur vos lauriers. Après tout, c'est l'année des BUSE. Il ne faudrait quand même pas les ratés.

D'un air absent, il prend quelques feuilles et les regardent.

-Vous avez obtenu de très bonnes notes à cette dissertation sur l'effet des poils de tanuki dans les potions de métamorphoses japonaises. Un O, et aussi un E pour un commentaire assez pertinent – je me suis permis de le lire, j'espère que vous n'êtes pas fâchée ? – sur la rareté de cet ingrédient, qui vous a valu une note supplémentaire. Je pense que vous êtes dans les bonnes grâces du professeur Crimson.

C'est bien un professeur.

Il ne pense à rien d'autre qu'à la réussite de ses élèves à leurs examens. Je croirais presque voir le professeur McGonagall. Ou le professeur Crimson.

Mais ni l'un ni l'autre n'ont cette lueur joyeuse dans le regard, ce ton de plaisanterie qui laisse entendre qu'il n'en pense pas vraiment un mot, et cette joie de vivre qui caractérise le professeur Whirlwind.

J'ouvre mes sens autant que je le peux.

J'aime beaucoup son odeur. Elle ressemble à celle des fruits. Celle de la pêche, surtout. C'est doux. C'est rassurant.

-Je vais vous laisser, Miss. J'ai un cours à donner dans dix minutes. Vous ne connaissez pas votre chance de pouvoir rester allonger à ne rien faire. Enfin, je me comprends...

Il ramasse tranquillement quelques parchemins qu'il a du corriger en attendant mon réveil, se tourne, fait quelque pas, et s'arrête.

-Miss Silverstone...ce n'est pas que je veux me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais...si vous avez un problème, si vous avez besoin de soutien, sachez que moi et le professeur Dumbledore serons toujours présents. Surtout, n'oubliez pas une chose, Miss : c'est à vous qu'appartient la décision. C'est toujours la votre, quoiqu'il arrive. Nos choix sont déterminants pour l'avenir, et les votre vous mèneront loin. Tout du moins, je l'espère.

Il ne rajoute pas un mot, et il sort.

Moi, je me contente de fermer les yeux pour repenser à ce qu'il m'a dit tout à mon aise.

Je ne sais pas ce que je dois faire.

Implicitement, le professeur Whirlwind sous-entend que je dois me confier à quelqu'un, lui avouer ma nature. Il me laisse le choix de le faire, à lui ou à Dumbledore.

Explicitement, il me demande de prendre contact avec les personnes les plus à même de m'aider dans ma condition.

Peut-être que je devrais. Peut-être que je devrais parler avec ma tante.

Peut-être pourra-t-elle me renseigner sur le mal étrange qui me fait perdre le contrôle de mes instincts, qui me demande toujours plus de sang au fur et à mesure que le temps passe.

La décision est mienne, hein ?

Alors, pourquoi ais-je la fâcheuse sensation qu'elle est contrôlée par un autre ?

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Et voilà, un nouveau chapitre, un.

Désolée pour le retard, mais en ce moment, je suis en panne d'imagination, et je n'arrive pas à écrire grand-chose.

Le prochain chapitre devrait bientôt arriver. Pareil pour Apprendre à Aimer. Il faut juste que je trouve le courage de m'y remettre.

Au revoir, et à bientôt.