Auteur : Yami Flo

Genre : Sérieux, Général, on finit sur un fond de romance pour ce chapitre. Aphélie est toujours à l'infirmerie, hésitante de ses choix, et c'est un jour très spécial pour elle...

Disclaimer : Comme d'habitude, les persos d'Harry Potter ne sont pas à moi, sauf les originaux. Ce qui inclus ici Aphélie, Violette et Christina.

Chapitre 10 : Sollicitude en un Jour de Fête

Je suis depuis huit jours à l'infirmerie.

Aujourd'hui, nous sommes le dimanche 1er octobre.

Dans le parc de Poudlard, les feuilles ont lentement changé de couleur. Elles tombent des arbres, chatoyantes de couleurs : rouges, jaunes, orangées, brunes,...

Sur le fond se détachent des sapins aux abords de la Forêt Interdite. C'est un tableau magnifique, que je me suis mise, assise dans mon lit, à crayonner sur le carnet de croquis que m'a offert Ajax l'an dernier à Noël.

Mme Pomfresh n'a eu que peu de réticences à me laisser faire. D'abord, mon bras s'est remis bien plus vite qu'on le laisser imaginer au départ. Et puis, généralement, ses patients ne sont pas aussi obéissants et calmes que moi. Mais je vois bien qu'elle me tient toujours rancœur pour ma petite escapade de l'autre soir.

Cependant, elle apprécie le fait de me voir dessiner sans chercher à partir ou à faire la difficile en prenant mes remèdes.

Le dessin a toujours été une de mes grandes passions. J'ose prétendre être douée. Pourtant, personne n'a jamais vu mes œuvres. Je les garde jalousement, qu'ils soient portraits de mes camarades ou simples paysages observés depuis une fenêtre.

Violette m'a ramené mon carnet depuis déjà deux jours, après, grâce à Lindsay et son statut de préfète, avoir été le prendre dans ma malle. Elle ne l'a pas ouvert, j'ai vérifié. Personne ne l'a ouvert, d'ailleurs. Comment en suis-je si sure ? Parce que, glisser sur la tranche, j'ai collé quelques uns de mes cheveux. Ils sont intacts, signe évident que personne ne l'a ouvert. J'ai vu cette astuce pour la première fois dans un film que notre professeur d'étude des Moldus nous a diffusé il y a quelques années.

Comme quoi nous n'avons pas besoin de sortilèges de protection pour nous rendre compte d'une visite inopportune.

Je feuillette machinalement les pages : sous mes yeux apparaissent tour à tour un portrait de Lily, une vue de la salle commune de Griffondor, des croquis de Christina, des paysages forestiers, un portrait d'Ajax et Camélia côte à côte, un bouquet de roses dans un vase, une vue sur la plage faites depuis ma chambre au manoir, Machiavel posé sur son perchoir, Faust endormi dans un panier,...

Ce carnet de dessins est un peu un échappatoire au stresse, selon moi. Dès que je me sens un peu perdue, ou perturbée, je prends mes crayons et je m'installe dans un coin tranquille pour dessiner. Et, en ce moment, j'en ai rudement besoin.

J'ai lu et relu tous mes devoirs, j'ai faits tous ceux que je pouvais, j'ai un peu pratiqué les sorts de métamorphose et les enchantements vus en cours ces dernières semaines, mais mon esprit est sans cesse préoccupé.

Par un simple bout de parchemin.

Un petit morceau de parchemin sur lequel est griffonné une adresse à la va-vite. Le seul moyen pour mon corbeau de retrouver ma tante Anne Lyse. Je ne suis pas dupe. Quand un sorcier ne veut pas recevoir de hiboux intempestifs, la seule solution pour lui devient de rendre son lieu de résidence in cartable. Je ne doute pas un instant que ma tante l'ai fait.

Je ne doute pas non plus de l'authenticité de l'adresse.

Il y a, dans le cœur du professeur Whirlwind, trop de bonté et de douceur pour monter un tel mensonge de toutes pièces.

Mais je ne sais toujours pas si je dois le faire.

Anne Lyse Knight a quitté notre famille, et peut-être aussi le monde sorcier voilà au moins quinze ans. Elle devait avoir de bonnes raisons. Si cela se trouve, elle ne veut même pas entendre parler d'une nièce dont elle connaît à peine l'existence, une maudite, qui plus est, alors qu'elle doit avoir oublier le cauchemar qu'il représente dans un endroit peuplé de monde.

Ais-je vraiment le droit de la tirer d'une quiétude pareille ?

Mais, si elle a donné son adresse au professeur Whirlwind, n'est-ce pas le signe qu'elle désire ravoir un contact avec le monde la magie ?

Décidément, mes pensées sont trop chaotiques pour que je puisse terminer mon dessin sans problèmes. D'ailleurs, j'ai fait pas mal de fautes sans faire attention. Je referme le carnet et le repose sous mon oreiller. Au moins, je sais qu'il est en sûreté.

Un autre problème se pose pour moi. Celui de ma nature.

Depuis ma dernière sortie dont l'issue a faillit m'être fatale, c'est comme si le vampire en moi avait disparu. Pas complètement, bien sur, mais...C'est comme s'il restait en stase, endormi, mais près à ressurgir à la moindre occasion.

Et j'ai peur.

Tour à tour, mes sentiments et mes instincts changent pour devenir ceux de l'autre race. Pleinement et entièrement de l'autre race.

Voilà pourquoi j'ai perdu le contrôle l'autre soir. Le vampire en moi a pris possession de tout, avant de se retirer brutalement pour ne laisser que l'humaine.

On peut songer, le cas présent, à une balance à deux plateaux. Pendant des années, j'ai été stable mentalement entre ses deux espèces. Mais maintenant, tout mon équilibre se dégrade au fur et à mesure.

Je sais que je devrais en parler avec un adulte, mais qui ? Je m'imagine mal écrivant une lettre à mes parents en disant : « Cher père et mère, ma nature de vampire me joue des tours et menace de me transformer en dangereuse tueuse et folle furieuse assoiffée de sang. Que puis-je faire ? ». A coup sur, ils demanderaient à m'interner dans un asile. Et ils le feraient sûrement.

Anne Lyse ? Mieux vaut ne pas y penser. Je ne la connais pas, et je ne sais même pas si elle comprendrait. Je ne sais même pas prendre une décision à son sujet, alors...

Le professeur Whirlwind ? Sans façon, je vous remercie. Cet homme, malgré son charmant sourire et sa bonne humeur, nous apprendre à tuer des monstres. Il a commencé les cours par une méthode pour tuer les loups-garous, dès la première semaine.

Remus Lupin a faillit s'évanouir, d'ailleurs. Il a du quitter la classe brusquement après avoir changer de couleur. Mais la vue d'intestins de garous en train de se répandre sur le sol n'est pas belle à voir, même s'il s'agit d'une illusion créée pour les seuls besoins du cours.

Le corps professoral ? N'y pensons même pas. Tel que sont certains, j'aurais tôt fais de me retrouver avec une foule en colère brandissant des pieux en bois, des crucifix et des torches, comme au Moyen Age. Et l'idée de mourir à quinze ans ne me semble guère envisageable.

Il y aurait bien Dumbledore...

Mais, voudrait-il seulement m'écouter ?

J'ai l'impression que ce casse-tête chinois n'est pas prêt de se résoudre de si tôt. Je me rallonge, ramenant une couverture jusqu'à mon visage. Je n'ai pas encore le droit de me lever, et selon Mme Pomfresh, je ne l'aurais pas avant plusieurs jours. Disons que je peux très bien passer une semaine de plus ici avant qu'elle s'estime satisfaite de mon état.

Nous sommes le 1er octobre, je l'ai déjà dit. Et c'est un jour très particulier pour moi.

-Eh, Silverstone !

Merlin, non.

Faites en sorte que j'ai mal entendu. Mais non. La voix est aisément reconnaissable. Je grince silencieusement des dents.

Tournant la tête vers le nouvel arrivant, je m'aperçois qu'il n'est pas venu seul.

-Potter. Black. Lupin. Pettigrow.

-Comment tu vas, lance Black avec un sourire un peu crispé ? On passait devant l'infirmerie, et comme tu es là depuis un bout de temps et qu'il parait que tu es revenue dans un sal état de la Forêt Interdite, on s'est dit : « Pourquoi ne pas rendre visite à cette bonne vieille Aphélie Silverstone ? »

C'est bizarre. On dirait qu'il se reproche quelque chose. Qu'il a peur.

-Excuse moi de te dire ceci, Black, mais ton excuse me parait un peu bancale. Que voulez-vous vraiment ?

-On ne t'a pas mentit, Aphélie, nous sommes réellement venus prendre de tes nouvelles. Mme Pomfresh n'a rien voulu dire depuis que tu t'es réveillée, et même avant, il a été dur de lui sortir un seul mot. C'est déjà un miracle à lui seul qu'elle ait bien voulu nous faire entrer...

Je tourne mes yeux vers Lupin. Il est le seul des Maraudeurs qui se permet de m'appeler par mon prénom. Pour les autres, c'est toujours Silverstone. Il a l'air apeuré, confus, et bizarrement culpabilisant.

Maintenant que j'y pense, tous émettent de la culpabilité sincère. Pourquoi ?

Ils ne m'ont rien fait depuis un moment. Se serait-il rendu compte de leur bêtise ? Non. Ce n'est pas cela. Alors je repense aux odeurs que j'ai senties dans la Forêt.

Vent.

Sucre.

Poussière.

Plante.

Personne n'a la même odeur, et les animaux n'en ont jamais qui ressemble un tant soit peu à celle d'un humain.

La réalisation se fait alors dans mon esprit.

Ils étaient là.

Le loup, le cerf, le chien et le rat sont devant moi.

Merlin, comment ces garçons ont-ils pu devenir... ?

Je ferme les yeux un court instant, cherchant mes mots. Inutile d'aborder le sujet ici, alors que n'importe qui peut arriver.

-Je vais bien, lâchais-je d'une voix monocorde. La morsure n'était pas empoisonnée, je ne risque pas de me transformer en monstre. Mme Pomfresh dit cependant que je n'aurais pas passée la nuit si Rogue ne m'avait pas trouvé dans le hall.

-Ne me dit pas que tu dois la vie à Servilus, cria aussitôt Potter.

-Ce qui est sur, c'est que ce n'est pas à toi que je la dois ! Et appelle Severus une seule fois comme cela devant moi, et nulle ou pas en duel, je te le ferais payer !

J'avais parlé sèchement, sous le coup de la colère. Qu'il n'aime pas Severus, je peux le concevoir, mais qu'il l'insulte devant moi, il en est hors de question. Je me suis rendue compte trop tard que je les regardais droit dans les yeux.

Pettigrow en tomba par terre, Black eu un mouvement de recul, et Potter ouvrit de grands yeux. Seul Lupin sembla conserver un calme relatif.

-Aphélie, tes yeux sont rouges, dit-il tranquillement. Tu es sure que tu es normale ? Ou que la morsure n'était pas dangereuse ?

Je sentis néanmoins une note inquiète dans sa voix. Il cachait très bien son anxiété. Presque aussi bien que Severus. Mais il y a des choses qui ne trompent pas, et surtout pas un métis vampire.

-Mes yeux sont toujours rouges lorsque je suis en colère. Vous n'êtes guère observateurs si vous ne le remarquer qu'après des années passées dans un même lieu.

-Tu n'as pas besoin d'être agressive. Nous ne te voulons pas de mal.

-Peut-être, peut-être pas. Mais on ne peut pas dire que votre comportement des dernières semaines soit un exemple qui me donne envie de vous croire.

Touché dans le mille.

Remus rougit, Black regarde ailleurs, Potter plisse les yeux, et Pettigrow se tortille sur place. Aucun n'a l'air très à l'aise.

-Je...nous voulions te présenter des excuses, marmonna Potter entre ses dents. On n'a pas été très chics avec toi, c'est vrai, mais les choses ont changées.

-Pourquoi ? Parce qu'à cause d'un loup-garou en liberté j'ai failli me faire tuer ou mieux, me faire arracher un droit. Je ne suis pas dupe, tous les quatre. Ces animaux avaient un comportement trop étrange pour être réellement ce qu'ils paraissaient. Pas le loup, non, il obéissait à son instinct, mais les autres...ce n'était pas de vrais animaux.

Là, ils ont pâlis. Alors j'avais vu juste.

-Tu peux parler, Silverstone, mais tu n'as aucunes preuves, ragea Potter.

-Peut-être que oui, peut-être que non.

-Qu'est-ce que tu veux dire, hasarda Pettigrow.

-Je n'ai parlé de cette histoire à personne, et je ne compte pas le faire. Je ne veux causer de problèmes à personne, et surtout pas à quelqu'un qui n'est pas responsable de ses actes. De toute façon, j'ai agit comme une idiote. Je n'aurais pas du quitter l'infirmerie alors que j'étais déjà malade. Et j'aurais dû surveiller la lune.

-C'est rare qu'une fille avoue ses propres sottises, remarqua Black, avant de mettre une main devant sa bouche. Il ne devait pas s'être rendu compte qu'il parlait à haute voix.

-Black, mets-toi en tête que je ne suis pas une fille de votre fan-club, et que je n'ai rien à voir avec les midinettes qui vous font de l'œil dans les couloirs dans l'espoir que vous allez les remarquer.

Et là, oh joie, une autre personne vient se joindre à la conversation. Deux, en fait. Et même une troisième.

-Ce n'est pas dur de le remarquer. Et cela fait eu moins une personne de plus dans cette école a avoir du plomb dans la tête.

-Tout le monde ne peut pas craquer pour vous, les garçons.

-Grande sœur, tu vas bien, fit la plus petite en se jetant contre moi ?

Je souris grandement à Lily, Christina et Violette qui sont venues me voir avec, sous leurs bras, des petits paquets empaquetés dans du papier cadeau.

-Evans ! Quelle bonne surprise ! Qu'est-ce que tu viens faire à l'infirmerie ?

Potter sourit de toutes ses dents et prend un air avantageux. Black soupire à en fendre l'âme en claquant une main contre son front. Lupin secoue la tête avec bienveillance, et Pettigrow retient difficilement son rire.

Lily prend un air très agacée, elle. D'un geste de la main, elle écarte James de son chemin et vient s'asseoir sur le bord de mon lit, avant de poser un paquet sur mes genoux.

-Je suis venue voir une amie souffrante. Mme Pomfresh nous a donné on accord. Et je suis là également pour te souhaiter un joyeux anniversaire, Aphélie. Même si un lit d'hôpital n'est pas le lieu idéal pour passer une telle journée.

Stupeur générale du côté des Maraudeurs. Non, finalement, pas générale. Le sourire de Lupin indique qu'il était au courant. Il a la main enfoncée dans une des poches de sa robe.

-Joyeux anniversaire, renchérit Christina en me donnant un petit baiser sur la joue.

Je lui suis reconnaissante de son geste. Il symbolise beaucoup pour moi. Christina est la seule personne qui n'ait jamais eu une telle attention pour moi. D'aussi loin que je me souvienne, personne ne m'a jamais embrassé.

Violette a l'air très excitée. Envolée, sa peur d'être face à moi. Elle a vraiment eu peur de me perdre, pour se tenir à moi de cette manière.

-Ajax et Camélia t'ont aussi envoyé quelque chose. Papa et maman ont écrit un petit mot, probablement pour te souhaiter un bon rétablissement. Mais Octavio et Dahlia n'ont rien fait. C'est bête. Dumbledore a pourtant fait savoir que tu étais très malade, mais eux, ils ne veulent rien faire.

-Je...je ne savais pas que c'était ton anniversaire, Silverstone, balbutia maladroitement Potter.

-Normal, grinça Lily, se n'est pas comme s'il s'agissait d'une personne proche ou d'une amie pour vous.

-Seigneur, renchérit Christina, on croirait voir un vieux couple marié depuis dix ans !

-Alors attends de voir comment ils seront vraiment après dix ans de mariage, rigole Black, en lui donnant une tape sur l'épaule.

-Je n'épouserais jamais un débile pareil, hurla Lily !

James ne dit rien, mais en revanche, il prit une teinte pivoine très intéressante. Ses yeux semblaient dire : « Vous pensez vraiment qu'on ferait un beau couple ? »

Et là, je ne peux pas m'en empêcher, je ris.

Je me moque de dévoiler mes canines proéminentes, je me moque de manquer de m'étouffer tellement j'en suis heureuse, je me moque que les gens me dévisagent comme si j'étais devenue folle.

D'un coup, j'ai l'impression que tous les soucis qui me pesaient sur les épaules ont disparus.

Je reprends brusquement mon attitude impénétrable.

-Veuillez m'excuser. Mais je n'ai pas pu me retenir devant vos têtes.

-Grande sœur, tu es sure que tu te sens bien ? Tu ne veux pas que j'appelle l'infirmière ?

-Non Violette. J'ai juste perdu le contrôle un instant. Mais je vais bien.

-Si c'est ça que tu appelles une perte de contrôle, on devrait s'arranger pour qu'elles arrivent plus souvent. Tu es vraiment mignonne quand tu ris ou quand tu souris, fit soudain la voix de Black.

-On peut savoir ce que vous faites encore là, vous quatre ? Mme Pomfresh vous avez donné dix minutes, et elles sont largement écoulées, répliqua Lily.

Visiblement, la présence des Maraudeurs la mettait dans une rage folle.

Elle voulait qu'ils partent, qu'ils nous laissent seuls entre filles et surtout entre proches. De son point de vue, leur seule présence pouvait ruiner ma journée.

Je n'invente rien, je sens simplement ses émotions qui affluent vers moi avec la force d'un torrent. Et si elle continue, elle va en venir aux mains.

Je jette un regard d'avertissement à Lupin. Lui, au moins, a compris le danger, il prend gentiment James par un bras, pousse Black devant lui, et bon gré mal gré, les entraîne avec lui, vite suivit par Pettigrow qui doit maintenant me prendre pour une folle.

Une fois les garçons partis, Lily me presse d'ouvrir mes paquets.

Je commence par lire le mot de mes parents. Il est très court, à peine trois lignes brèves et signées non pas papa et maman, mais Mr et Mrs Silverstone-Knight. Ils n'ont fait aucuns efforts pour paraître vraiment concerné par mon sort. Ce n'est pas comme si je ne m'y attendais pas. Mais j'ai quand même un pincement au cœur en y pensant.

D'Ajax, j'ai reçu une cape pour remplacée celle perdue. Elle est noire et rouge, comme l'ancienne, mais le bas et le col sont brodés au fils d'argent, formant des motifs en forme de fleurs de lys. Le fermoir est une broche en argent qui représente la même fleur.

Camélia a été plus simple. Elle m'a écrit une longue lettre sur mon inconscience, comme une mère l'aurait fait pour son enfant. Elle a joint cependant un paquet contenant une bouteille de parfum plus deux autres contenant des potions. Je n'ai eu qu'à les déboucher pour retrouver l'odeur des potions sanguines. Dessus, elle a mis une étiquette marquée : « Fortifiants ». C'est bien son genre.

Le cadeau de Christina était, lui, aussi bizarre que sa propriétaire. J'aimerais qu'elle m'explique où elle a trouvé une boîte à musique en forme de cercueil qui joue tour à tour des musiques funèbres ou des airs de piano et de violon vraiment magnifiques.

Ce qui ne m'a pas empêché, avec Violette, d'échanger un regard lourd de sens.

Lily m'a offert, pour sa part, un exemplaire d'une pièce moldue qui m'avait beaucoup plus il y a quelques années. Je le lui avais emprunter, et c'est avec un immense regret qu'il m'a fallu le lui rendre. Le titre, c'était « Roméo et Juliette », de William Shakespeare. C'est l'un des rares qui ne fassent pas partis de ma collection au château.

Violette a réagit comme une petite fille. Il n'y avait qu'elle pour me donner une peluche. Un adorable loup en peluche, d'ailleurs, mais quand même...

Le geste y est, et dans le fond, c'est ça qui compte.

-Tu n'as pas tout, ouvert, remarqua Lily. Regarde, il reste deux paquets.

Je regarde la table de chevet. Il y en effet deux boîtes posées dessus. L'une est très petite, et l'autre à la forme d'un livre directement empaqueté. Un mot accompagne chacun des deux.

Habituellement, je ne suis pas curieuse, mais là...

-C'est Rogue qui me l'a donné pour toi, indiqua Violette. Il m'a dit que si je te ne le remettais pas, il s'assurerait qu'il m'arrive pleins d'ennuis.

Je souris intérieurement. Severus a toujours eu l'art et la manière d'effrayer les plus petits. Avec de telles dispositions, il ferait un professeur remarquable dans les classes difficiles. C'est bien un livre qu'il m'a donné. Un livre sur les potions, naturellement. Un livre que je ne connaissais pas encore, et Merlin sait si c'est dur.

Glissé entre la couverture et la première page, il y a un mot de sa main.

« Je ne tiens pas à perdre la seule partenaire de potion valable que j'ai pu trouver dans cette école. Rétablis toi vite et porte toi bien, sinon je te jure que je t'achèves de mes propres mains. Et débrouilles-toi pour que ta sœur et tes amies tiennent leurs langues.

S.R »

Oui.

Tout Severus en quelques phrases. Il ne veut jamais qu'on s'aperçoive qu'il possède un bon fond. C'est bien dommage. Il ne serait pas aussi solitaire. Mais qui suis-je pour donner des conseils, moi ?

L'autre cadeau, c'est un écrin contenant un pendentif en forme de croissant de lune. Le bijou est en or, incrusté d'un petit saphir en son centre.

« Je suis vraiment désolé du comportement que nous avons eu ses dernières semaines. En espérant que tu voudras bien nous pardonner. Je te souhaite un bon anniversaire et un bon rétablissement. Portes-toi bien.

R.L »

Remus Lupin ?

C'est lui qui m'a offert le bijou ?

Quand les gens écrivent, parfois, leurs émotions sont si fortes qu'elles se communiquent aux mots.

Il y a encore des sentiments dans le morceau de papier. Plus qu'à l'ordinaire, comme si l'on savait parfaitement ce que l'on faisait. C'est de l'affection, de la culpabilité, de la franchise, de la douceur, et un vrai repentir.

C'est étrange.

Je n'aurais jamais imaginé qu'un Maraudeur puisse montrer autant de bonne volonté pour de simples excuses.

Les sorciers normaux ne sont jamais aussi compréhensifs et sages.

Mais Remus n'est pas un humain lambda.

Je ne suis pas une humaine non plus.

Il est loup-garou.

Je suis demi vampire.

Dans le fond, c'est réconfortant de penser que je ne suis pas seule dans cette galère. Et peut-être, peut-être qu'un jour, je lui dirais...

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Vous n'y croyiez plus, n'est-ce pas? Pourtant, voilà bien le dixième chapitre de Famille Maudite. Cela fait un moment que je n'y travaille plus beaucoup, je dois l'avouer. Je passe d'avantage de temps sur ma traduction, La Légende Commence (ceci dit en passant, ce serait sympa si je pouvais avoir une ou deux reviews pour cette histoire. Même si vous ne connaissez pas la série, allez voir, please). Concernant Apprendre à Aimer, je crains fort qu'il ne faille attendre un moment avant d'en avoir la suite. J'essaierais de mettre un nouveau chapitre avant la rentrée, mais je n'en suis pas encore sure. Et j'ai une autre fic en projet sur Harry Potter, qui devrait bientôt être postée elle aussi. Donc, du boulot en perspective. Et avec la rentrée qui approche, cela semble s'étendre...

Un immense merci à ceux et celles qui ont pris la peine de m'envoyer une review. A la prochaine!