Auteur : Yami Flo
Genre : Général, Sérieux. Traîner dans les couloirs amène parfois à des rencontres, plus ou moins agréables, et l'ultime, encore voilée par le mystère, changera peut-être à jamais le cours des choses...
Disclaimer : On connaît déjà tous la chanson, Harry Potter n'est pas à moi, sauf quelques personnages de cette histoire.
Chapitre 12 : Le Bal des Citrouilles
Seconde Partie : La Nuit des Rencontres
Airs de violons, de flûtes, et de pianos qui planent dans les couloirs et les salles, raisonnant partout. Chaque recoin du château est empli de ces mélodies intemporelles, irréelles. Dans ces mêmes couloirs, déambulent, l'air de rien, des groupes d'élèves en costumes, bavardant gaiement. Cette nuit, il n'est plus de Maison, de famille qui tient. Il n'y a que la musique et la fête qui nous ouvre les bras.
C'est du moins ce que je crois, lorsque, dissimulée dans l'ombre des piliers, plaquée contre un mur, tapie derrière une armure ou une tapisserie, j'observe les gens qui passent devant moi sans vraiment me voir. Pas que je sois invisible à leurs yeux, non, mais...
Ils sont perdus dans leur rêve, si bien qu'ils ne voient pas – plus ? – ceux qui sont en dehors.
Ils débordent de joie, ils rient pour un rien, se racontent des plaisanteries,...Où est donc passée mon innocence ? Quand je me compare à eux, je me sens perdue, à part. Pourtant, ils sont à peine plus jeunes ou plus âgés que moi.
Mm, quand je dis cela, j'ai l'impression d'être vraiment aigrie.
Pour l'instant, je n'ai pas trop le cœur à rejoindre la Grande Salle.
Je préfère de loin faire un tour d'horizon du château, juste pour m'assurer que, par un hasard qui m'arrangerait bien, Dumbledore ne se serait pas éclipser l'espace d'un instant de sa place d'honneur à la table des professeurs. Mais je crois que je me fais des – comment disent les moldus, déjà ? Ah, oui ! – films. En une telle occasion, il est impensable que notre farfelu directeur laisse son poste.
Alors, pourquoi attendre dans ces couloirs glacés – croyez-moi, je regrette d'avoir oublier ma cape dans les dortoirs, surtout parce que la robe dévoile mes épaules – qu'un miracle se produise ?
Peut-être, dans le fond, que je ne cherche qu'à tromper mon propre esprit. Peut-être que, dans le fond, je n'ai jamais vraiment eu l'intention de parler avec notre directeur. Peut-être était-ce une erreur de la part du Choixpeau de m'envoyer à Gryffondor...
Il avait beaucoup hésité, dans le fond. Il ne savait vraiment pas où me placer, arguant qu'avec mes origines, mon cynisme, mon asocialité et ma nature juste, j'étais pour lui un cas à problèmes.
Alors je l'ai supplié. Je l'ai supplié de ne pas m'envoyer dans une maison où l'on ne me verrait que pour ma lignée, de ne pas m'envoyer dans une maison où ma personnalité devrait être conforme à celle des autres, de ne pas m'envoyer dans une maison où les amitiés prévalaient sur les convictions.
Et le choix s'est fait de lui-même : Gryffondor.
La première Gryffondor de ma famille. Généralement, elle passe plutôt par Serdaigle et – dois-je m'en montrer fière ? – par Serpentard. Dû à notre « tare » familiale ? Ou plutôt, à cause d'une mentalité corrompue par les arts sombres et l'appât du pouvoir ?
Je crois que je pencherais plutôt pour la seconde solution. Les familles de sorciers au sang pur n'ont jamais véritablement été claires. Les Knight moins que les autres. Finalement, je crois que je suis heureuse de porter le nom des Silverstone.
Mes pas me mènent à droite et à gauche. Je rencontre de moins en moins d'élèves. Mais d'un autre côté, c'est compréhensible. On ne joue plus en ce moment des valses ou des menuets dans la Grande Salle, mais des airs à la mode, principalement du jazz ou du blues.
Alors que je regarde par une fenêtre donnant sur le lac, une main se pose brutalement sur mon épaule.
-Seriez-vous seule, gente demoiselle ?
Je sursaute et me retourne vivement, mes cheveux, que j'avais pour une fois laissés libres, volant autour de moi durant le mouvement.
Mon cœur bas la chamade : je n'ai pas entendu cet homme m'approcher. Pourtant, j'aurais dû. Mes sens sont très développés normalement, particulièrement l'ouïe, et cela m'a souvent était dort utile lors de mes sorties nocturnes.
Or cette fois, rien.
Pas un son.
Comme si j'étais devenue sourde. Et la voix de mon vis-à-vis m'a semblée résonnante. Serais-je, sans m'en apercevoir, devenue sourde pendant quelques instants ? Non, me rendis-je compte au bout de quelques instants. En fait, tous mes sens commençaient à me jouer des tours. Mon odorat me sembla d'un coup cent fois plus développé, en même temps qu'un voile grisâtre semblait retomber sur mes yeux.
Face à moi, mon interlocuteur, qui ne portait qu'un loup noir, eut un sourire.
-Vous aurais-je surpris, mademoiselle ? J'en suis confus. Ce n'était point mon intention.
Qui que fut ce garçon, il se prenait véritablement au jeu des costumes.
Il portait un habit de gentilhomme moldu européen, probablement de la première moitié du dix-huitième siècle.
Une veste à la française pourpre, une chemise blanche avec de la dentelle aux manches, un gilet jaune, un jabot qui pendait à son cou, une culotte bleue, des bas de soie blanche et des souliers à boucles pour la tenue. Une perruque poudrée et coiffée en catogan, et un tricorne pourpre pour la complétait. Oui, cet ensemble lui allait parfaitement. Dommage que le parfum me cache son odeur naturelle.
A coup sur, aux vues de sa taille et de sa voix, cela devait être un étudiant de mon année. Mais pour ce qui est de la maison, alors là, impossible de préciser.
Impassible, les yeux tournaient vers le lac, son tricorne dans ses mains, il continuait de parler.
-Je n'imaginais pas les membres de l'aristocratie des ténèbres si peu causant. On m'avait pourtant vanté les vampires comme des êtres loquaces, et même légèrement vantards de leurs exploits et de leurs pouvoirs.
Sous mon masque, je haussais un sourcil. Dans notre livre de DCFM, dans le chapitre consacré au vampire, il y avait tout un paragraphe faisant allusion au comportement des vampires en société. Visiblement, cet élève connaissait bien sa leçon. Sans savoir pourquoi, cela me rendit nerveuse.
Et ce malaise qui ne me quittait pas, cette impression d'être malade – une première pour moi. Je n'avais jamais ressenti cela – et d'être prête à m'effondrer...
J'avais deux solutions : la première, laisser ici cet homme et partir au plus vite dans un coin encore plus isolé jusqu'à ce que je me sente mieux. La seconde, converser gentiment, conformément à l'éducation des sangs purs, sans perdre de ma superbe.
Choix difficile. Alors, que prendre ? Les sentiments, ou l'éducation ? Aller, va pour l'éducation. Ne serait-ce que pour le remercier de parler avec quelqu'un habillé en vampire. S'il savait...
-Tous...tous les êtres des ténèbres...ne sont pas comme cela, articulais-je difficilement. Vous semblez ignorer, mon bon seigneur, qu'ils sont également des créatures discrètes, qui préfèrent agir dans l'ombre, semant intrigues et discordes dans leur sillage.
Je le vois sourire. Moi-même, malgré la nausée que je sens proche, je ne peux retenir un minuscule sourire. Je sais parfaitement ce que je dis. J'ai lu de fond en comble, et appris par cœur tous les passages traitant des monstres vampiriques dans nos livres de DCFM.
Galant, le jeune noble fait la révérence, et me tend une main, que je saisie après quelques secondes d'hésitation.
Pendant un instant, nous marchons côte à côte dans le couloir, et je me rends finalement compte que je ne sais même plus où je suis. Mais cela n'a guère d'importance, mon compagnon semble parfaitement savoir où il va, lui.
Nous n'avons rien dit depuis un moment. Finalement, il reprend la parole. Il parle bas, peut-être parce qu'il a peur de me vexer en posant sa question.
-Concernant votre réponse de tout à l'heure...Serais-ce la raison pour laquelle vous ne vous joignez pas à nous au bal, jeune demoiselle ? Vous m'en verriez navré dans ce cas, car vous ne me faites pas l'effet d'une personne mauvaise.
-Juger de la nature d'une personne sur son apparence peut-être bien trompeur, monseigneur. Nul ne sait quels secrets se cachent au fond des cœurs et des esprits. Et nul ne veut vraiment les connaître.
-Oh ? Vraiment ?
-J'en suis pour ma part convaincue. Je connais assez de personne dans mon entourage pour m'en justifier, croyez le bien.
-Vous semblez avoir perdu toute confiance en l'humanité.
-Non, je n'en suis pas encore à ce point, monseigneur, mais parfois, je me dis qu'il est bien insignifiant de chercher à me rapprocher des autres, puisque, de toute façon, ils ne pourront jamais comprendre ce que je pense.
Le silence s'instaure durant quelques secondes. Pas longtemps, juste assez pour que mon interlocuteur formule mentalement la réponse qu'il va me donner, en y mettant le ton et les formes.
-Vous m'en voyez confus, demoiselle. Les hommes ne sont pas tous si égoïstes. Certains sont là, prêts à ouvrir leurs cœurs tout comme leurs oreilles.
Pitié, Merlin, faites que ce garçon ne soit pas un bon samaritain. Il s'arracherait les cheveux par poignées s'il se décidait à vouloir m'aider malgré moi.
Je donne alors ma réponse, n'indiquant rien de ce que je pense ou ressens dans mes paroles.
-Certes, messire. Mais, que pourrait-on dire alors ? Comment se confier à un être qui ignore tout de vous ou de votre vie ? Surtout lorsque les secrets que vous voudriez pouvoir partager vous pèsent, et risquent à jamais de changer votre image aux yeux des êtres qui vous sont chers ?
-Ah, cela...Avec votre cœur, tout simplement.
-Mon cœur ? Je ne suis pas sur de bien comprendre. Et puis, les êtres de la nuit n'ont pas de cœur, humain.
-Ah ah ! Permettez moi d'en rire. Tout le monde à un cœur, ma chère, qu'il soit humain, vampire, garou, harpie,...C'est normal que vous ne compreniez pas ce que je veux vous dire. Mais je crois que vous le comprendrez bien assez tôt. Si vous voulez bien m'excuser à présent, j'ai quelques amis qui m'attendent.
Il se pencha vers moi, prit délicatement ma main, et l'embrassa. Je n'ai jamais apprécié les baisemains, mais là...Après quoi, il recoiffa son tricorne et s'éloigna à pas lents. Sans savoir pourquoi, je fis un pas en avant, et ma voix s'éleva dans les airs, à la fois faible et hésitante.
-Attendez...
-Oui ?
-Aurais-je...aurais-je la plaisir de vous revoir cette nuit ?
-Bien sur. Dans la Grande Salle. Si vous consentez à y faire une apparition, je vous accorderai volontiers une danse, gente damoiselle. Ceci vous sieds-t-il ?
-Grandement, monseigneur.
-Alors, tout est réglé. A plus tard, demoiselle, et surtout, que vos crocs ne mordent personne.
Cette fois, il s'éloigna avec plus de rapidité. Sans doutes avait-il prédit ma réaction.
Restée seule, je soupirais. J'avais la curieuse impression d'avoir fait un saut dans le temps. Un peu comme lorsque j'assistais à ces pompeuses réunions de familles ou réceptions données par les grandes familles sorcières.
Des robes à l'ancienne, un langage plus soutenu dans la plupart des cas, des airs comme ceux joués en début de soirée et qui reviennent par moments...
Bizarrement, ce fut la première fois que je m'y sentais à l'aise. La présence d'une personne fait parfois toute la différence.
La conversation aussi.
D'un pas un peu moins ferme que celui de mon mystérieux gentilhomme, je pris à mon tour le chemin de la Grande Salle. A présent, j'avais un double objectif dans cette soirée : parler à Dumbledore, et recroiser le chemin de ce garçon qui avait réussi à me mettre tellement à l'aise.
Mais avant, direction l'infirmerie, demander une potion calmante à Madame Pomfresh, parce que je me sens vraiment de plus en plus mal.
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Vous savez quoi ? C'était véritablement une mauvaise idée.
Je veux dire, pas en soi, parce que je sais très bien que Madame Pomfresh ne refuse jamais un remède.
Bien sur, je me sentais déjà beaucoup mieux depuis un moment, mais je tenais à prendre des précautions. Surtout après mes dernières « crises ».
La mauvaise idée, c'était de passer par le chemin le moins fréquenté et le plus éloigné de la Grande Salle pour me rendre dans l'entre de l'infirmière.
Parce qu'on fait toujours de mauvaise rencontres dans ces cas là. Et, bien sur, cela n'a pas manqué. Que disent les moldus, dans ce là ? Ils se réfèrent à une sorte de loi, mais je ne me souviens plus vraiment du nom...
Toujours est-il que rencontrer des élèves, trois garçons et une fille, plus grands et probablement plus âgés que vous, dans un couloir à peine éclairé par quelques torches, et qui ont, même si ce n'est que deux d'entre eux, leurs baguettes à la main, peut être saisissant.
Mais, quand en plus les élèves en question portent des costumes évoquant une harpie dans le cas de la fille, et un croisement entre un troll et un détracteur pour les autres, ce n'est franchement, mais franchement pas la meilleure façon d'être rassuré.
-Tss, qu'est-ce que nous avons là ? Une pauvre petite Sang-de-Bourbe égarée ! Allons donc, tous ces idiots seraient-ils dépourvu du sens de l'orientation, grinça la « harpie » avec un sourire mauvais. Les trois garçons rirent à ce commentaire.
Croisant les bras sur ma poitrine, et tentant de ne pas montrer ma nervosité, je me décidais à leur répondre. Et je regrettais intérieurement de ne pas avoir pris ma baguette avec moi. Merlin, mais qu'est-ce qui m'avait pris ?
-Contrairement à ce que vous semblez pensé, ma chère, je ne suis pas une Sang-de-Bourbe. Ma famille ne comporte que des sorciers depuis les débuts de cette école.
-Oh, vraiment ? Je n'ai pourtant pas eu le loisir de te croiser dans notre Salle Commune, rétorqua un des garçons, un septième année au vu de sa taille et de sa voix.
-Qu'en savez-vous ?
-Tu n'es pas des notre, et cela se voit ! S'énerva un autre, un peu plus petit, et vraisemblablement plus jeune. Probablement le plus jeune de toute la bande, un quatrième année, si j'en jugeais par sa voix, qui n'avait pas encore fini de muer.
-Jusqu'à quel point ?
Je vis le dernier membre de la bande se mettre à serrer compulsivement sa baguette. Visiblement, aucun d'eux ne s'imaginer que je répliquerais de la sorte. Ils devaient probablement s'attendre à ce que je cherche à m'enfuir ou à les supplier de me laisser tranquille. Si tel est le cas, c'est bien mal me connaître.
-Messieurs, et mademoiselle, pourrais-je passer à présent ? Voyez-vous, bien que votre présence me soit fort sympathique, il n'est pas dans mes intentions de m'éterniser ici plus que de raison, fis-je avec ironie.
-Pour qui tu te prends, la dame de la nuit ! Cria un des membres de la bande.
Curieux. Personne ne s'est adressé à moi en disant clairement vampire, malgré ce déguisement si apparent. Un effet du Fidelitas ? Probable.
-La question est, pour qui vous prenez-vous, vous ? Dans le fond, si vous êtes ce que je pense, vous n'êtes, sommes toute, que des laquais sans avenir et sans valeur.
-Garce !
Aïe ! Stupide réplique, et stupide courage des Gryffondors. Visiblement, ils ne sont pas contents du tout. Et vu leur air patibulaire, je vais vraiment sentir passer la correction qu'ils me destinent.
Je me demande évasivement, alors qu'un des « trolls » m'agrippe le poignet, combien de temps Madame Pomfresh va me garder à l'infirmerie, cette fois. La fille a levé sa baguette, et commence à prononcer un sort.
-Incen...
-Stupéfix !
Un trait rouge toucha de plein fouet la jeune fille avant qu'elle ait eu le temps d'achever le sort. Elle s'effondra à terre, son masque tombant au sol sous le choc, révélant le visage d'une fille de sixième année que je ne connaissais pas, et que je ne tenais pas à connaître.
Les trois garçons se regardèrent les uns les autres sans comprendre, jusqu'à ce qu'un quatrième personnage – je ne m'inclus pas dans le lot, pas plus que la jeune fille, déjà vaincue – entre en scène, jusque là caché derrière un des larges piliers qui soutenaient le plafond.
Franchement, la vie est ironique. Figurez-vous que mon chevalier servant...en était vraiment un. Il portait une armure comme celle que l'on voit disséminées dans le château, mais en noire, et, apparemment, en plus léger. Deux plumes mauves étaient rattachées à son heaume, et il y avait un fourreau à son côté.
Et je n'avais pas vraiment envie de savoir s'il possédait également l'épée qui allait avec.
Toujours est-il que son entrée, ajoutée au fait que sa visière était rabaissée et qu'il tenait sa baguette pointait sur me garçon qui me maintenait, n'incitait pas franchement la sympathie.
-Partez, dit-il d'une voix froide et tranchante. Avant que je ne m'énerve réellement.
Je vis distinctement le plus petit de mes assaillants blêmir, mais les deux autres ne semblèrent pas plus intimidés que cela. L'un d'entre eux leva même sa baguette contre lui, mais...
-Furonculus !
...le chevalier noir avait été plus rapide. L'autre garçon commença à se tordre sur le sol, en proie à d'atroces douleurs causées par les pustules qui apparaissaient sur sa peau. Le plus jeune prit ses jambes à son cou sans demander son reste.
Il ne restait pas plus qu'un seul opposant, celui qui me tenait.
-Lâches-là, fit la voix de mon « sauveur ».
Bizarrement, l'autre le fit sans demander son reste.
Le chevalier m'attrapa par l'autre poignet et me tira à lui, sans jamais quitter du regard les trois types toujours présents.
-Débrouilles toi pour les emmener à l'infirmerie et trouver une bonne excuse pour leur état. Oh, tant que j'y suis, tu diras à Black qu'il payera lui aussi avant la fin de la soirée.
Sur ce, il partit en me tirant derrière lui.
Moi, pour ma part, j'étais sonnée. Black ? Régulus Black ? Le petit frère de Sirius ? Il avait participé à cette mascarade ridicule ? Il faudra que j'aie une franche conversation avec son frère aîné à ce sujet. Sirius ne m'aine pas beaucoup, mais dès qu'il s'agit de causer des ennuis à son cadet, il devient soudainement très vivable et enthousiaste...
Brusquement, je réalisais que je n'avais pas songé à me dégager de l'étreinte du chevalier. Je tentais de lui faire lâcher prise, mais sans grand succès. Cela sembla même l'énervé.
-Arrêtes ça, siffla-t-il. Il y a encore quelques élèves qui n'apprécient pas franchement les membres des autres Maisons dans le coin. Si tu veux, je te laisse seul, et on verra comment tu t'en sortiras !
-Que...
-Tais-toi ! Inutile qu'ils nous entendent !
-Mais comment peuvent-ils savoir de quelle Maison nous sommes ? Murmurais-je quand même.
-Idiote ! Il n'y a rien de plus simple : ils ont observé toutes les personnes déguisées dans la Salle Commune de Serpentard avant de partir à la fête, histoire de s'amuser un peu en torturant quelques Sang-de-Bourbe ou n'importe quel élève des autres Maisons.
-Je ne suis pas une Sang-de-Bourbe !
-Je sais.
Ce fut tout. Nous ne prononçâmes plus une seule parole avant d'atteindre les portes de la Grande Salle. Elles étaient encore grandes ouvertes, laissant voir un éclairage tamisé et de nombreux couples sur la piste de danse improvisée qui se tenait à la place des habituelles longues tables où nous prenions nos repas.
Personne ne nous prêté attention, à ma plus grande joie, et, même si je ne pouvais pas voir son visage, probablement aussi à celle de mon compagnon.
Finalement, je finis par briser le silence.
-Merci...
-Tss, stupide. Je n'ai pas fait ça pour t'aider, mais parce que Serpentard aurait eu des ennuis s'ils avaient continué.
-Bien sur...veux-tu danser ?
-Pardon ? Serais-ce une supplique, fit le chevalier d'un air moqueur.
-Cela s'appelle une invitation. Je doute que tu puisses repartir comme cela, surtout maintenant que tu as été vu, répliquais-je en faisant un large geste de la main vers un groupe de filles qui le détailler du regard en murmurant entre elles.
Il se figea brutalement, et demeura sans mots pendant quelques instants. Lui aussi devait trouver ce genre de fille superficiel.
-Mm, serais-ce ton moyen à toi de me protéger de ces folles ?
-On peut voir les choses comme cela.
-...Bien. Mais une seule.
Il prit ma main, et bon gré mal gré, m'entraîna sur la piste de danse. L'orchestre engagé par le directeur jouait une valse, ce qui me fit grimacer. Je n'avais jamais aimé me tenir très près des gens. Visiblement mon cavalier non plus.
Alors que nous tournoyions encore, je me penchais vers lui et captais son odeur. Menthe, citron, racine. Je souris franchement en me rendant compte de qui était mon cavalier, mon « chevalier ».
-Mademoiselle ? M'accorderiez-vous cette danse ? Si, bien sur, votre cavalier y consent...
Nous nous figeâmes. La musique n'était pas encore terminée, mais quelqu'un s'était déjà approcher de nous. Ce fut sans réelle surprise que je reconnu le gentilhomme « français » de tout à l'heure.
Le chevalier haussa les épaules et me lâcha. Le gentilhomme prit sa suite en m'entraînant à son tour dans la farandole des couples. Du coin de l'œil je vis l' « énigmatique » chevalier noir disparaître dans la foule.
-Je suis ravi, dit-il, que vous ayez décidé de vous joindre à nous. Encore plus que vous ayez trouvé un cavalier. Peut-être ais-je interrompu quelque chose...
-Non, pas du tout. Il comptait bientôt partir, de toute façon.
-En vous laissant seule ?
-Nous n'étions pas ensemble.
Il n'ajouta rien, se contentant de danser avec moi. Il se débrouillait plutôt bien, mais on devinait qu'il avait assez peu d'expérience avec ce genre de danse, au contraire du chevalier. Nous dûmes resté ainsi durant dix minutes, quand le professeur Whirlwind se présenta devant nous.
Les professeurs, s'ils assistaient à la fête, avaient simplement revêtu des robes de soirées.
-Miss Silverstone ? Veuillez me suivre s'il vous plait. Le directeur aimerait vous parler.
Je sentis mon cavalier se raidir. Je n'en tins pas compte, et sans vraiment le quitter des yeux, je me tournais pour faire face à notre professeur de DCFM.
-Comment avez-vous su que c'était moi, professeur ?
-Le professeur Dumbledore m'a fait l'immense privilège de me révéler en quoi consister votre costume. C'est, après tout, lui qui s'est chargé de la distribution.
-Savez-vous ce qu'il me veut ?
-Il semblerait que quelqu'un soit venu vous voir, et que cela ne peut pas attendre, selon eux.
Je ne répondis rien. Je me contentais de suivre notre enseignant, quelque peu inquiète. A quoi allais-je encore avoir droit ce soir ?
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Je m'attendais à beaucoup de choses.
Mais certainement pas à celle-là.
Confortablement installée dans un fauteuil du bureau de Dumbledore, discutant amicalement avec lui, se tenait une femme blonde, dans la trentaine.
Elle avait des cheveux blonds dorés, coupés au carré, et portait une longue robe rouge bordeaux. Quand elle tourna les yeux vers moi, je m'aperçus, sans surprise, qu'ils étaient rouges. Cependant, un mince anneau bleu cernait la pupille. Elle sourit, révélant de canines assez proéminentes, un peu plus que les miennes.
Dumbledore souriait, semblant ravi de la voir, de même que le professeur Whirlwind.
-Alors c'est elle, Ethan ?
-Eh oui. Permet moi de te présenter Aphélie Silverstone. Alors, Anne Ly', ton avis ? Elle te ressemble beaucoup, n'est-ce pas ? Et pas seulement au point de vue physique, tu sais...
-Merci, mais elle ne m'a pas caché ce qu'elle était, Ethan. Et si j'étais à ta place, je n'en rajouterais pas.
-Pourquoi, tu me mordrais ?
-Je suis un vampire, ça ne me ferait ni chaud ni froid de te vider de ton sang.
Elle paraissait sérieuse, mais...
Dans ses yeux, dans son sourire, on devinait qu'elle plaisantait.
J'étais tétanisée. Dès que je l'avais vu, j'avais compris qui elle était. Je n'arrivais pas à détourner les yeux de son visage, son visage si semblable au mien par la pâleur et la forme. Ce visage qui n'avait jusque là était qu'un rêve.
Elle souriait, elle me souriait comme jamais ma mère ne l'aurait fait pour moi. Et elle me regardait sans crainte, elle s'affichait sans honte, et elle m'invitait inconsciemment à l'imiter.
-Elle est vraiment charmante. Enchantée, Aphélie. Je suis Anne Lyse. Et je crois que nous avons, avec tes professeurs, beaucoup de choses à nous dire.
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Que fait donc Anne Lyse à Poudlard ? Pourquoi réapparaître après tant de temps ? Quel est son lien avec le professeur Whirlwind ? Et surtout, que veux-t-elle à sa nièce ?
Vous le saurez dans la troisième partie de ce chapitre, La Nuit des Vérités.
Sinon, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? N'hésitez pas à laisser une review pour faire part de vos impressions.
Maintenant, RAR :
Jamesie-cass : Bon courage pour la fic, y a pas de problèmes. L'idée du costume m'est venue lorsque je me suis souvenue du film d'animationLe Cygne et la Princesse, que ma mère m'avait offert il y a quelques années. Lors d'un bal, le double de Juliette, l'héroïne, portait une robe qui y ressemblait. Par contre, tu ne me rassures pas du tout pour ce qui est du travail scolaire...
Gabrielletrompelamort : Arg, le boulot est une plaie commune et éternelle. Concernant Dumbledore, ce n'est pas si étrange que cela. Il suffit de considérer le fait qu'il est fait le rapport entre Aphélie et sa tante Anne Lyse, et qu'il n'arrive pas clairement à énoncer cette similitude. Après tout, il est loin d'être stupide.
Kelidril : Il est effectivement possible qu'Aphélie tombe amoureuse, mais si c'est le cas, ce ne sera pas avant un moment, et ce sera loin d'être simple, surtout avec le scénario que j'ai planifié...
Merci également à laurine et Zorette qui m'ont également envoyé des reviews.
A bientôt pour le prochain chapitre !
