Disclaimer et rating : immuable.
Maugreyfilliae : Je ne peux pas dire si ton hypothèse est juste, mais en tout cas, à mon avis, Rogue devait avoir des sentiments vraiment profonds pour Lily, plus que de la simple amitié (même si ça n'était pas réciproque).
Kyla Ellayan : Si tu aimes les chapitres où Rogue et Lily interagissent, tant mieux, c'est le cas dans ce chapitre. Pour Slughorn, c'est vrai que je me demande « Club des Limaces » je trouve que ça fait pas mal, bien ridicule, mais Pr Limace-à-Cornes, à part s'il fait cours chez les Comanches à la rigueur, bof… Peut-être que JF Ménard ne gardra que le côté limace en l'orthographiant autrement. Enfin, on verra bientôt !
Axos : Tu verras pour Rogue ! Mais je pense effectivement que la fin d'HP6 est plus compliquée qu'elle ne le semble à première vue !
légion : l'êtranger : Ce que fait Harry aura plus ou moins un rôle dans le futur, tu verras bien… Pour Peter, je ne vais pas trop développer le personnage dans la fic.. Si Harry avait été projeté dans le passé après le Prisonnier d'Azkaban ou la Coupe de Feu, il s'en serait sans doute occupé en priorité, mais à présent, c'est Rogue son sujet de bataille et il ne le lâchera pas pour autre chose avant un moment !
Rody85 : Mais non, tu ne m'as pas du tout saoulé ! Je ne peux pas dire que la suite de l'histoire se déroulera comme tu le pense, mais en tout cas, ce sera riche d'enseignement pour Harry ! Pour le véritaserum, il faudra attendre encore environ deux chapitres avant qu'Harry trouve le moyen de le faire prendre à Rogue…
Diony : Si tu as des doutes concernant l'allégeance de Rogue dans ma fic, tu penses bien que je donnerais pas la réponse à la seule personne pour laquelle il y a du suspense de ce côté. Non, disons que Rogue est mon personnage préféré. Et le côté : « il a tué Dumbledore donc c'est un grand vilain pas beau » me parait trop facile pour coller à un personnage aussi complexe…
Jajapowaa : Merci ! (ne te crois pas non plus obligé de reviewer si tu n'as rien à dire ! Pour l'enfance de Rogue je l'imaginais comme ça depuis un moment à part que j'imaginais son père branché magie noire… Depuis le tome 6, ça ne tient plus la route, mais le reste (famille pauvre, climat détestable) me semble toujours coller, autant, sinon plus qu'avant !
yuya-chan : Evidemment, si tu n'as pas lu le 6, quelques passages peuvent poser problème ! Mais plus que quelques jours !
Onarluca : Merci ! Voilà donc le nouveau chapitre !
Chapitre 8
Lucius Malefoy
La nouvelle que Rogue était de retour ne fit pas grand bruit, le lendemain matin, et encore moins le fait qu'il passerait quelques jours à l'infirmerie par ordre express de Mme Pomfresh. Cela ne l'empêcha pas de recevoir quelques rares visites. Harry savait que Dumbledore était venu discuter avec Rogue peu de temps après son arrivée, mais il ignorait de quoi ils avaient bien pu parler. Cependant, à l'heure du dîner, le jeune homme n'avait pu s'empêcher de remarquer que le vieux directeur avait l'air préoccupé, voire même découragé. Avait-il essayé de convaincre Rogue d'avouer que son père le battait ? Et dans ce cas, Rogue pensait-il que lui, Harry, avait « cafter » à Dumbledore malgré sa promesse ?
Ce ne fut néanmoins pas la seule visite, et Harry, qui tenait toujours à son programme de surveillance, en étouffant du mieux qu'il pouvait tout sentiment de pitié à l'égard du Serpentard, assista aux deux autres, caché sous sa cape d'invisibilité.
Le mardi, alors que tous ses camarades prenaient leur déjeuner dans la grande salle, Lily Evans entra dans l'infirmerie et pris place au chevet de Rogue. Ce dernier, qui avait l'air à peine moins pitoyable que la veille, se redressa tant bien que mal.
« Je t'apporte les cours d'hier » fit gentiment Lily en posant une liasse de parchemins sur la table de nuit, où étaient déjà empilés quelques livres de classe rafistolés au Sorcier Collant, l'adhésif magique.
Rogue y jeta un regard méfiant, puis hocha la tête.
« Merci. » grogna t'il.
Lily ne parut pas perturbée par ce manque d'enthousiasme.
« J'étais inquiète hier, en ne te voyant pas », poursuivit-elle.
Rogue remonta légèrement le drap sur son menton, toujours sur ses gardes.
« Oui, Granger me l'a dit. C'est lui qui est venu me chercher. »
Tous deux restèrent silencieux un moment. Lily tenait visiblement à engager une discussion, mais Rogue ne semblait pas du tout avide de l'aider.
« Ah, oui, le Professeur Granger ! Son cours d'hier était très intéressant ! »
Rogue laissa échapper un bruit dubitatif.
« Je ne l'aime pas. Il n'est pas si extraordinaire que ça. »
Il prit une voix aigue sensée imiter celle d'Harry :
« Bon, maintenant, on va se mettre par deux ! Jetez-vous des sorts ! Défendez-vous ! Allons, allons, on s'applique ! »
Sous sa cape, Harry serra les poings. Tout sentiment de compassion à l'égard de ce sale petit mage noir s'était soudain évaporé.
« Tu exagères ! fit Lily, dans un mélange d'indignation et d'amusement, ce qui énerva Harry plus que jamais, j'ai vraiment progressée depuis le début de l'année. Et ce n'est pas de sa faute si tu sais déjà tout… »
Rogue reprit sa voix habituelle :
« Oui, eh bien c'est comme ça. En plus, c'est un fouineur. Il n'arrête pas de me regarder à la dérobée et de me poser des questions. Je ne lui ai rien fait, aux dernières nouvelles ! »
La jeune fille secoua la tête, faisant voler sa magnifique chevelure auburn.
« Tu t'imagines des choses. Et puis, toi aussi, tu fouines un peu, non ? Il y a deux ans, tu étais persuadé que notre prof d'Arithmancie détournait une partie des fonds destinés aux élèves ayant des difficultés financières pour se payer des vacances en Australie… Tu menais une véritable enquête et… »
Rogue haussa les épaules :
« Oui, bon, et après ? Je ne m'étais pas trompé de beaucoup, c'était le prof de Défense Contre les Forces du Mal. Enfin, ça n'a rien à voir. Franchement, tu ne le trouves pas louche ? »
Lily n'avait pas l'air de le trouver louche.
« Tu ne devrais pas le soupçonner comme ça. Et puis, c'est lui qui a pris la peine de venir te chercher, hier ! »
Rogue eut soudain l'air furieux :
« Ah ouais ? Et je peux savoir le rapport ? Je devrais peut-être lui être éternellement reconnaissant ? De quoi ? Je serais revenu à Poudlard un jour ou deux plus tard, il n'y avait pas de quoi paniquer ! Il n'est venu que parce que le vieux Dumby le lui a demandé et franchement, ce n'était pas la peine ! J'étais très bien chez moi à me reposer, pas comme dans cette infirmerie où tout le monde vient me poser des questions et me faire la morale ! »
Lily et Harry furent tous deux pris au dépourvu par la soudaine explosion de Rogue, mais au moins, l'expression d'Harry était soigneusement cachée.
« Mais enfin, s'exclama sa mère, il n'y a pas à se mettre dans des états pareils ! On était juste inquiet ! Dumbledore veut t'aider… »
Cela ne calma pas Rogue, au contraire :
« Je n'ai pas besoin d'aide de ce vieux chnoque, merci bien ! Et je n'ai pas non plus besoin qu'une Sang de Bourbe me tourne sans arrêt autour ! »
Lily se leva, très pâle, tandis que Mme Pomfresh, attirée par les cris, accourait.
« Allons, ceci est une infirmerie ! Que se passe t'il ? »
Le visage fermé, Lily se dirigea vers la sortie.
« Rien du tout. J'allais partir. »
Rogue et Mme Pomfresh la regardèrent s'en aller, l'infirmière avec une certaine surprise, le Serpentard avec une expression butée sur le visage.
Harry resta là un moment, sans savoir sur quel pied danser. Rogue avait enfin montré ce qu'il pensait de Lily, dans son énervement, pensa-t'il au départ. Et ce n'était pas la première fois… Pourquoi Lily avait-elle continué à le fréquenter, alors qu'il ne cachait pas son mépris pour les enfants de Moldus ? Cela dépassait son entendement…
Le ventre d'Harry se rappela finalement à son bon souvenir, et le Gryffondor partit vers la Grande Salle. Il aurait juste le temps de manger avant les cours de l'après-midi.
Le soir, Harry revêtit une fois de plus sa cape d'invisibilité pour monter la garde auprès de Rogue. Tout ceci lui semblait assez laborieux, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'à tout moment, Rogue pourrait se trahir et que lui, Harry, ne pouvait se permettre de laisser passer cet instant. Tant de choses avaient dépendu de la confiance mal placée de Dumbledore envers le Serpentard !
Quand il arriva, Rogue était en train de feuilleter les parchemins que lui avaient prêté Lily le matin même. Elle avait été bien bonne de ne pas les lui reprendre quand il l'avait insulté, jugea Harry en lançant un regard méprisant à Rogue.
Une demi-heure plus tard, alors qu'Harry commençait à trouver le temps long et toutes ses manœuvres inutiles, Mme Pomfresh annonça à Rogue qu'il avait droit à une petite visite, à condition qu'il reste calme. Elle s'effaça, laissant passer un Evan Rosier à l'air contrarié.
Celui-ci attendit que Mme Pomfresh s'éloigne, puis chuchota si bas qu'Harry fut obligé de s'approcher pour entendre :
« Alors comme ça, Malefoy t'avait vraiment invité pour les vacances ? cancana Rosier Il était déçu que tu ne sois pas là. Et son… ami aussi. Celui-là, il n'aime pas être déçu, je peux te le garantir. »
Rogue fronça les sourcils :
« Je n'avais pas le choix » grogna-t'il.
Rosier ricana :
« Oui, tu comptes le servir, mais si jamais papa-maman te disent de faire ceci ou cela, tu leur obéiras en priorité, hein ? »
Le visage de Rogue prit une vilaine teinte rosée.
« La ferme ! siffla-t'il. Qu'est-ce que tu me veux, à la fin ? »
Son condisciple sortit d'une poche de sa robe un morceau de parchemin soigneusement scellé.
« Malefoy m'a dit de te passer ça."
Rogue s'en saisit, marmonna une formule inaudible qui défit le sceau et parcouru le billet des yeux. Rosier le regarda avec avidité.
« C'est tout ? » dit enfin Rogue en repliant le parchemin.
Rosier hocha la tête, visiblement désappointé que Rogue ne lui fasse pas part de ce qu'il avait lu.
« Eh bien, je ne te retiens pas, » acheva Rogue en indiquant la porte de la main.
Ce fut au tour de Rosier de rougir. Se faire congédier comme un elfe de maison par quelqu'un d'un milieu social aussi inférieur au sien que Rogue devait être une insulte cuisante. Il s'en alla, non sans avoir jeter un dernier regard de dégoût au Serpentard alité.
Rogue rangea soigneusement le parchemin entre les pages de son livre de potion, puis se laissa retomber sur son oreiller, l'air pensif. Harry brûlait d'envie de s'emparer du message de Malefoy, mais pour cela, il devait attendre que Rogue s'endorme… Et soit le garçon avait naturellement le sommeil troublé, soit les nouvelles qu'il avait pu lire l'avaient particulièrement excité, car il ne cessa de s'agiter dans tous les sens pendant un long moment. Enfin, cependant, il arrêta de remuer et sa respiration se fit plus lente et régulière.
Avec mille précautions, Harry ouvrit le livre de classe de Rogue, et saisit le morceau de parchemin. S'approchant de la veilleuse, il put enfin en déchiffrer le contenu.
Cher Severus,
Inutile de te dire ma déception ainsi que celle de mon ami d'avoir du passer les vacances sans avoir l'occasion de te rencontrer. Mon ami est malheureusement très pris en ce moment, et je crains que l'occasion de vous présenter l'un à l'autre devra hélas attendre le mois de juillet. Néanmoins, j'aimerais te rencontrer le plus tôt possible, et Rosier m'a appris que votre prochaine sortie à Pré-Au-Lard avait lieu vers la fin février. C'est pourquoi, je t'attendrais derrière Zonko mercredi 6 janvier à 21heures. Pour sortir, suit le passage caché derrière le grand miroir du quatrième étage. Inutile de te dire que si tu te fais prendre, je n'ai rien à voir dans cette affaire.
Bien à toi, L. M
Harry regarda le billet un instant. Et s'il l'apportait à Dumbledore ? N'était-ce pas la preuve que Rogue mijotait quelque chose ? Mais il savait déjà ce que le vieux directeur lui répondrait : ce billet ne prouvait pas que Rogue comptait obéir à Malefoy. Si on interrogeait ce dernier, il pourrait juste répondre que l'ami en question n'était qu'une relation haut placée et respectable qui aiderait Rogue à entrer à Ste-Mangouste, et que bien sûr, il regrettait d'avoir proposé à Rogue d'enfreindre le règlement pour le voir, mais enfin, pas de quoi l'envoyer à Azkaban !
Non, sa décision était très facile à prendre : demain soir, il suivrait Rogue, toujours caché sous sa cape, et il entendrait ce que Malefoy avait à lui dire. Si vraiment il n'en entendait pas suffisamment pour condamner Rogue, il trouverait un moyen de lui faire boire le Veritaserum.
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Rogue quitta l'infirmerie dans la matinée, ses contusions entièrement disparues et le bras à nouveau souple. Harry, qui avait très peu dormi, et était distrait à l'idée de la rencontre du soir, eut du mal à faire des cours sérieux ce jour-là, et fut repris à deux reprises par Tiberius O'Flaherty pour avoir déclaré des absurdités concernant le sort du patronus. Il remonta cependant bien vite dans l'estime de ses élèves en en convoquant un.
Le soir, plutôt que de suivre Rogue par le passage secret, il sortit un peu plus tôt pour se rendre à Pré-Au-Lard. Arrivé au niveau de chez Zonko, il se rendit à nouveau invisible. Malefoy était déjà là. Âgé d'une petite vingtaine d'année, Lucius ressemblait plus à son fils que jamais (quoiqu'en fait, c'était plutôt l'inverse, se reprit Harry). Elégamment vêtu, il affichait cependant une maturité et une présence que Drago n'avait pas encore atteinte, et qu'il n'aurait peut-être jamais.
Vers 21h10, Rogue arriva enfin, essoufflé.
« Ah, fit Lucius avec satisfaction de sa voix traînante. Je commençais à m'inquiéter. »
Les joues rouges, Rogue reprit sa respiration :
« Faillit me faire choper par Rusard ! » haleta-t'il.
Malefoy se contenta d'hocher la tête, un sourire plutôt condescendant sur le visage.
« Bien. Nous n'allons évidemment pas discuter ici, on pourrait nous surprendre. Par chance, j'ai un appartement non loin. »
Rogue et Harry le suivirent, jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une coquette maison, un peu isolée des autres.
Malefoy ouvrit la porte d'un coup de baguette magique et laissa entrer Rogue. Harry, qui commençait à devenir très fort au jeu « invisible-je-me-glisse-entre-les-portes » passa également sans encombre.
Les trois jeunes gens montèrent un escalier et arrivèrent dans un salon luxueux éclairé par un feu de cheminée.
« C'est bien modeste, naturellement, comparé à mon manoir, » fit Malefoy.
Rogue essayait tant bien que mal de cacher son admiration.
« Assieds-toi, » continua Malefoy en désignant un fauteuil de cuir.
Il continuait de regarder Rogue avec un petit sourire amusé, comme s'il avait devant lui un animal dressé plus doué que la moyenne. Rogue lui obéit, et le regarda en tripotant nerveusement l'accoudoir du fauteuil.
« Comme je te l'ai dit dans mon mot j'espère que tu l'as détruit, au fait (Rogue opina) nous étions très déçu de ton absence. Bien sûr, le Seigneur des Ténèbres était heureux de rencontrer une jeune recrue aussi enthousiaste que Rosier, mais je lui avais tellement parlé de toi ! Dès ta première année, j'ai senti ton potentiel. Et je n'ai pas du me tromper, ou le vieux Slughorn ne t'aurait jamais admis dans son Club, n'est-ce-pas ? »
Rogue approuva sans un mot.
« Maintenant, écoute. Tu avais sans doute une bonne raison de ne pas venir (la bouche de Malefoy se tordit, montrant qu'il en doutait) mais le Seigneur des Ténèbres n'accepte généralement pas qu'on lui fasse faux bond. Il passe l'éponge pour cette fois, car après tout, tu n'es pas son serviteur, mais tu dois être sûr de ce que tu veux. Tu veux bien le servir ? »
Rogue resta silencieux un moment, l'air hésitant. Harry fut surpris : ainsi, il ne savait pas encore s'il devait devenir Mangemort ? Mais la réponse du garçon le prit au dépourvu autant que Malefoy :
« J'aurais vraiment aimé le rencontrer pendant les vacances. J'aurais pu voir s'il s'y connaît en magie noire autant qu'on le dit. Alors, j'aurais pris ma décision. »
Le riche Serpentard le regarda avec des yeux ronds, puis éclata d'un rire incrédule :
« Tu ne lis pas les journaux, ou quoi ? Bien sûr qu'il y connaît un rayon en… »
Rogue, qui semblait avoir pris de l'assurance, l'interrompit.
« Ce que je peux lire dans les journaux, c'est qu'il est suffisamment charismatique pour s'être entouré de serviteurs capables de lancer des Impardonnables sur son ordre. Mais les Impardonnables, je peux les apprendre et les lancer moi-même. Si le Seigneur des Ténèbres n'a rien de mieux à m'apprendre, je n'ai pas besoin de lui. Je ne sers pas le premier venu. Tu pourras lui dire ça. »
Malefoy n'avait plus envie de rire. Il regarda Rogue avec un mélange de colère et d'inquiétude. Harry aussi était étonné par le petit discours de Rogue. Il était persuadé que ce dernier, fasciné par la magie noire, n'avait rien eu de plus pressé que se rallier auprès de Voldemort et se placer sous sa protection. Et voilà qu'il osait mettre en doute ses capacités, alors que tout le monde tremblait rien qu'à son nom. Harry se souvint alors de la peur qu'éprouvait le Rogue adulte, quand lui-même prononçait le nom du Mage Noir devant lui. Sûrement que son opinion avait vite changé… Oui, Voldemort avait dû lui montrer qu'il n'était pas seulement charismatique !
Malefoy se leva en rajustant sa cape.
« Je le lui dirais, ne t'en fait pas. Cela va beaucoup l'intéresser. Et l'amuser, si tu as de la chance. Nul doute qu'il te fera, à l'occasion, une petite démonstration de ses talents. Tu seras convaincu, je crois. Mais tu risques de regretter que ses capacités ne se bornent pas aux Impardonnables… »
Rogue se leva à son tour, comprenant que l'entretien était terminé. Une légère appréhension se lisait désormais sur son visage maigre, comme s'il avait conscience d'avoir été trop téméraire, mais il tenta tant bien que mal de la dissimuler.
« Eh bien, à la prochaine… » marmonna-t'il alors que Malefoy, suivi d'Harry, le raccompagnait vers la porte.
Malefoy eut un petit rire.
« J'ai hâte. »
Rogue fila discrètement dans les rues de Pré-Au-Lard, Harry toujours derrière lui. Il s'arrêta devant une petite remise à balais, qui, Harry le comprit, dissimulait l'entrée du passage secret conduisant à l'école. Le jeune professeur le laissa là et prit le chemin classique, retirant sa cape.
Ce qu'il avait entendu était très intéressant, bien sûr, mais encore une fois, pas de preuves probantes. Ils avaient parlé du Seigneur des Ténèbres, mais après… Harry se dit qu'il devrait trouver un moyen de consigner les conversations à l'insu de Rogue. Malheureusement, il ne savait pas comment mettre quelqu'un sur écoutes… Et les engins électroniques ne marchaient de toutes façons pas à Poudlard…
Alors qu'il arrivait en vue des grilles de l'école, ses pensées au Véritaserum, Harry se souvint de l'année où il avait entendu parler de la potion pour la première fois. L'année où Rita Skeeter avait écrit tant d'horreur sur lui. Rita et sa Plume à Papotte.
Ce fut ce dernier souvenir qui déclencha comme un flash dans sa tête. Prendre les paroles de Rogue par écrit ne serait pas si compliqué que ça, après tout ! Il lui faudrait juste le matériel adéquat…
