Disclaimer non ? Harry Potter, son univers impitoyable et ses personnages charismatiques appartiennent à JK Rowling ? Heureusement qu'on prévient, on ne l'aurait pas deviné, sinon !

Rating : pas bougé. Non, vous ne verrez pas de scènes d'insoutenable violence et de débauche dans ce chapitre !

Olòrin : Une quinzaine de chapitre, je pense, mais avec une fin plutôt ouverte, donc sans doute y aura-'il une suite. Volià déjà le nouveau chapitre.

Mellon : Merci ! Non, ce n'est pas l'élément dont je parlais, même si ça a aussi son importance.

Wendy Malfoy : Le voilà ! Et oui, Bubus a sa part de mystère !

sweet malfoy : Merci ! Non, ce n'est pas un slash.

Salma : Tu verras pour les changements ! Dans ce chapitre il se passe quelque chose de crucial de ce point de vue !

Onarluca : Merci beaucoup !

Silmaril666 : Tu verras, mais dans deux ou trois chapitres !

Elliania : Tu auras droit à un peu de Maraudeurs dans ce chapitre ! Pour Elliania, mon dieu, en plus je le savais… La Narcheska, quand même…

Nefra : Allons, je te pardonne ! Merci !

Dragonise : Je sais que je devrais plus m'être les Maraudeurs, le Harry du livre essaierait sans doute bien plus de leur parler, mais j'arrrive pas à les intégrer sauf s'ils sont nécessaires à l'intrigue… Comme dans ce chapitre…

Jajapowaa : Oui, gagné, c'est le bon élément ! Pour tes reviews, je sais pas, là je n'en ai reçu qu'un exemplaire. Bizarre autant qu'étrange…

Ayuluna : Bah, on peut pas s'empêcher de finir par bien l'aimer, Rogue, malgré tout… Mais bon, est-ce que ça suffira…

Diony: Merci beaucoup !

Kyla Ellayan : Je compte bien terminer cette fic (j' ai des tas de débuts de fics en tête, mais quand je pense ne pas pouvoir arriver au bout, je laisse tomber avant même de les commencer). Sinon, Harry prend conscience que Rogue n'est pas un monstre, mais… Il peut encore tout gâcher…

Chapitre 10

Les Confessions de Severus Rogue

Après l'épisode de la salle des professeurs, Coomer se montra plus désagréable que jamais envers Harry. Celui-ci n'était pas là pendant ses cours, mais à en juger les propos que le professeur de Runes tenait pendant le repas, il avait également Rogue dans le collimateur et lui faisait comprendre sa douleur pendant les leçons, ou du moins essayait.

Rogue, en tout cas, n'avait pas l'air bien impressionné par les tentatives d'intimidation de Coomer, qu'il toisait avec un mépris amusé lorsque Harry surprenait leurs regards dans la Grande Salle.

Pendant ce temps, rien ne semblait avoir changé entre le Serpentard et son professeur de Défense contre les Forces du Mal. Ou peut-être qu'il y avait un peu plus de gêne du côté de Rogue. Être pris en flagrant délit de fou rire devait être pour lui une horrible intrusion dans son intimité.

Qu'est-ce que ce serait alors, lorsqu'il absorberait le véritaserum, se disait Harry, bien que cette éventualité lui semblait toujours reportée. Mais d'après ce qu'il en avait lu, le patient n'avait, une fois les effets dissipés, pas vraiment de souvenirs précis de sa confession… Et de toute façon, avec toutes les horreurs qu'il ne manquerait pas d'avouer, Harry était sûr de ne pas plaindre Rogue.

Sa discussion avec Dumbledore, par ailleurs, le travaillait toujours, et Harry ne se séparait plus du Retourneur de Temps qu'il gardait accroché discrètement à son cou comme si le moyen de le réparer ou de l'utiliser en dépit de ses disfonctionnement allait lui venir à l'esprit par un contact prolongé à l'objet en question.

Un samedi matin, le Gryffondor se promenait dans le parc, se demandant une fois de plus quel stratagème adopter pour piéger Rogue, la cape d'invisibilité roulée en boule dans une poche de sa robe comme il en avait pris l'habitude au cours de l'année précédente, lorsque son regard fut attiré par un attroupement au pied d'un gigantesque pin qui bordait le lac. Il s'approcha prudemment. La présence d'un professeur risquait d'alerter les élèves, quoiqu'ils fassent et Harry voulait d'abord savoir de quoi il s'agissait avant de prendre des mesures.

Il s'en rendit bien vite compte. Au centre du cercle et au pied de l'arbre se tenaient les Maraudeurs, et un vieux sac en toile laissant échapper des livres d'occasion était abandonné sur le sol. James, visiblement ravi, faisait sauter une baguette dans sa main, mais Harry nota que ce n'était non pas la sienne, mais celle de Rogue. Lupin paraissait mal à l'aise et ouvrait la bouche avant de la refermer, comme s'il brûlait de dire quelque chose mais n'osait pas. Sirius et Peter, de leur côté, étaient hilares, comme la plupart des élèves qui les entouraient.

Intrigué, Harry chercha sans le voir Rogue du regard. James avait ses affaires, c'était sans doute encore de lui qu'il se moquait, pensa t'il avec un sursaut de fureur, plus destiné à la conduite de son père qu'au choix de sa victime. Mais où était Rogue ?

Harry s'aperçut alors que l'attention des élèves était dirigée vers les branches de l'arbre et non pas le sol. Levant les yeux à son tour, il vit Rogue suspendu sur une branche à mi-hauteur, pâle et tremblant.

« Alors Servilus, tu comptes rester perché toute la journée ? Ton superbe livre de potion ne descendra pas tout seul, tu sais ! » s'exclama James.

Des éclats de rire nourris suivirent cette remarque et Harry, levant davantage la tête, vit le livre de Rogue coincé entre deux branches, encore plus haut.

Rogue ferma un moment les yeux puis sembla se rattraper et reprit son attention, l'air d'être au bord de l'évanouissement.

« C'est dangereux, James, je crois qu'il a le vertige… » marmonna Lupin.

Sirius éclata de rire.

« Évidemment, qu'il a le vertige. Pourquoi tu penses qu'on l'a envoyé là haut, Lunard ? »

Une nouvelle salve de rire salua les paroles de Sirius tandis que Rogue laissait échapper un juron.

« Oh, ça, ça ne se dit pas ! » s'offusqua joyeusement James.

Il fit un geste étrange avec la baguette de Rogue et le livre de potion s'envola pour se nicher encore plus haut.

« Tu vois, tu lui as fait peur ! continua James. Mais je ne sais pas si c'est dû à ton langage ou simplement à ton horrible tête ! »

Harry sortit alors de sa torpeur. Il était professeur, bon sang, il ne pouvait pas tolérer de choses pareilles, quel que soit l'élève qui en était la proie.

Se frayant un passage au milieu des étudiants qui cessaient de rire au fur et à mesure qu'il avançait, il se planta devant James, les bras croisés. Peter recula précipitamment, avec un couinement effrayé.

« Vous êtes devenu complètement fou, Potter ? siffla Harry en lui arrachant la baguette des mains. Vous mettez la vie de votre camarade en danger et… »

Il fut interrompu par un horrible craquement suivi d'un grand cri. Lupin eut tout juste le temps de se pousser avant qu'une branche, Rogue et le livre de potion ne s'écrasent à l'endroit où il se tenait auparavant.

Rogue poussa un nouveau hurlement en atterrissant, puis se roula en boule au sol en gémissant. Harry se précipita vers lui tandis que les élèves commençaient à se disperser le plus discrètement possible.

« Personne ne bouge ! » cria Harry tout en se penchant sur Rogue qui restait prostré au sol en se tenant la jambe gauche.

Harry se tourna vers les Maraudeurs et le reste des spectateurs.

« Cinquante points de moins pour Gryffondor, à cause de vous, Mr Potter, fit d'une vois sourde. Et j'enlève dix points à chaque élève qui s'est tenu là en ricanant plutôt que de tenter d'arrêter cette horreur. Maintenant, filez tous. »

Les élèves ne se le firent pas dire deux fois. Les Maraudeurs furent les derniers à s'éloigner, Lupin et James assez pâles et mal à l'aise, Pettigrew toujours aussi effrayé. Seul Sirius ne semblait pas très ému. Harry l'entendit glisser à James quelque chose comme : « je parie qu'il fait semblant, ce pleurnicheur » mais préféra faire la sourde oreille et se concentrer sur Rogue.

« Mr Rogue, est-ce que ça va ? » demanda Harry en lui touchant l'épaule, se doutant bien que ça n'allait pas du tout.

Rogue ne se tourna pas vers lui, mais cessa de gémir pour hoqueter :

« Laissez-moi tranquille ! Je ne vous ai rien demandé ! »

Harry se demanda un instant si le Serpentard avait conscience qu'il s'adressait à un de ses professeurs où s'il était aveuglé par la douleur.

Le Gryffondor ne savait pas du tout comment réagir, jusqu'à ce qu'en un éclair lui apparaisse la solution : s'il arrivait à convaincre Rogue de le suivre, la mauvaise conduite de James aurait peut-être son utilité… En fait, elle tombait à pic…

« Mr Rogue, est-ce que vous pouvez vous lever ? Je vais vous accompagner à l'infirmerie ! »

Rogue arrêta de se tenir la jambe et tenta de se relever avant de pousser un nouveau cri de douleur.

« Pas encore à l'infirmerie ! cria t'il en s'essuyant le visage avec la manche pour essayer de se débarrasser des larmes et de la morve qui coulaient librement. Ils vont en… core… dire que je suis… un pleurnichard ! »

Harry tenta de l'aider à se relever mais Rogue fit un geste brusque pour l'éloigner.

« Ne… Me touchez pas ! »

Il retomba une nouvelle fois par terre. Est-ce que sa jambe était cassée ou avait-il juste un problème à la cheville, se demanda Harry. Il n'arrivait pas à le voir, mais ça n'avait pas grande importance, en fait. Le problème serait vite réglé.

« Vous n'aurez pas besoin d'aller à l'infirmerie, cette fois, si c'est ce que vous voulez, dit-il d'un ton le plus rassurant possible. J'ai ce qu'il faut dans mon bureau. Vous savez, au cas où il y aurait un accident en cours… Je vous arrangerai la jambe en moins de deux, et personne n'en saura rien. Regardez… »

Rogue lui jeta un coup d'œil soupçonneux entre deux tremblements et vit son professeur sortir de sa poche une cape d'invisibilité.

« On va mettre ça, et vous n'aurez pas à supporter le regard de vos, euh… camarades dans les couloirs.. »

Cette fois-ci, son élève parut oublier suffisamment sa douleur. Harry voyait qu'il avait réussi à l'intéresser.

« C'est une vraie cape d'invisibilité ? Je sais que Potter en a une. » marmonna t'il.

Harry hocha la tête. Il était étrange de penser que cette même cape qu'il tenait dans sa main devait également se trouver, en ce moment même dans le dortoir des Gryffondors.

« Ce ne sera pas évident de passer inaperçu, mais on peut toujours essayer. »

Rogue resta silencieux un moment, mais l'idée de rentrer au château et d'être guéri sans attirer l'attention et les moqueries des autres semblait incontestablement le séduire.

« Vous me faites confiance ? » insista Harry.

Rogue resta encore un instant silencieux, mais lorsque Harry lui tendit la main pour l'aider à se relever, il la saisit sans la moindre hésitation.

Comme Harry l'avait prévu, atteindre son bureau ne fut pas chose aisée. Rogue devait marcher à cloche pied tout le long du chemin en retenant ses cris de souffrance, tandis qu'Harry, tout en marchant assez lentement pour rester à sa hauteur, le soutenait d'une main pour qu'il ne tombe pas tout en retenant de l'autre main la cape d'invisibilité. Il ne fut donc pas mécontent en arrivant finalement à ses appartements, dont il ouvrit la porte.

Il installa Rogue dans un fauteuil en face de son bureau. Celui-ci, épuisé, ferma les yeux, les mains agrippées à sa jambe.

Vraiment parfait, pensa Harry en se dirigeant vers une petite armoire.

Là se trouvait une potion de Ressoudement des Os qu'il avait demandé à Mme Pomfresh au début de l'année, au cas où il y aurait des incidents légers pendant ses cours. L'infirmière lui avait dit que la potion guérissait facilement les fractures, mais qu'elle lui serait quand même reconnaissante de lui envoyer les élèves blessés en fin de cours pour un examen plus approfondi. Il s'agissait plus de conscience professionnelle que d'une véritable nécessité, avait cependant compris Harry.

Mais ce n'était pas la seule potion qui se trouvait dans l'armoire… Harry saisit la fiole de Veritaserum subtilisée à Slughorn des mois auparavant, jeta un coup d'œil dans la vitre où Rogue, les yeux toujours fermés, se reflétait, et versa rapidement le sérum de vérité dans la potion de Ressoudement des Os.

« Tenez, « fit Harry en tendant la fiole à Rogue qui la saisit sans tergiverser.

Pendant que le blessé avalait le mélange à petites gorgées, la tête rejetée en arrière, Harry s'assit à son bureau en donnant un discret coup de baguette contre un tiroir.

Le tiroir en question ne contenait en tout et pour tout qu'un gros rouleau de parchemin et la fameuse plume à dictée. Au moment où Harry avait joué de sa baguette, elle s'était mise en marche, prête à recueillir tous les mots qui seraient prononcés dans cette pièce jusqu'à ce qu'Harry décide de l'arrêter.

Rogue allait enfin avouer ses sombres desseins…

« Votre jambe va mieux, Mr Rogue ? » demanda Harry en observant attentivement son élève par-dessus son bureau.

Le grattement de la Plume à dictée, qui prenait note de chacune de ses paroles était presque inaudible.

« Oh oui, beaucoup mieux, professeur ! » répondit Rogue avec enthousiasme, un large sourire s'étalant sur son visage cireux.

Une telle expression était absolument incongrue de sa part, et Harry comprit avec satisfaction que le Veritaserum devait y être pour quelque chose. Maintenant, par quoi entamer l'interrogatoire? Il devait prouver à Dumbledore que Rogue était dangereux, si semblable à Voldemort quand ce dernier était lui-même élève à Poudlard…

« Vous devez détester votre père, n'est-ce pas ? » commença Harry.

Un bon début, sans aucun doute. Voldemort avait assassiné son père moldu, et nul doute que Rogue abritait aussi peu de tendresse à l'égard du sien, considérant la façon dont il était traité. Aussi, la réponse le prit au dépourvu.

« Je ne sais pas, » avoua Rogue d'un ton pensif.

Harry se demanda s'il n'avait pas été trop avare sur les doses… Mais Rogue n'avait-il pas dit lui-même qu'une seule goutte suffisait pour avouer ses secrets les plus intimes ? Le Serpentard lui-même ignorait-il ses propres sentiments ?

« Que voulez-vous dire ? Expliquez-moi... »

Rogue se tripota les mains. Il était toujours détendu et sans méfiance, mais la question semblait complexe et lui demander une intense réflexion. Harry s'aperçut que le Veritaserum n'avait pas exactement le même effet sur lui que sur Croupton Jr, qui avait répondu mécaniquement aux questions posées par Dumbledore, comme un somnambule. Rogue donnait plutôt l'impression d'avoir été mis tellement en confiance qu'il parlait comme à un vieil ami l'ayant invité à prendre le thé.

« Oh, eh bien, c'est difficile à dire, poursuivit-il. Il y a des fois, je le déteste vraiment. Quand il me frappe, par exemple, ou quand il dit du mal de ma mère. Quand il dit que ses pouvoirs de sorcière étaient inutiles, que ce n'est pas ça qui lui faisait gagner de l'argent, ou l'a empêché de tomber malade… Comme si on guérissait la dragoncelle d'un coup de baguette magique ! Le traitement est cher et même quand on a les moyens… Mais il n'y comprend rien, ce n'est qu'un moldu ! » ajouta-t'il avec un mépris cinglant.

Harry se pencha en avant.

« Vous lui reprochez d'être un moldu ? »

Voilà qui devenait intéressant. Mais encore une fois, la réponse ne fut pas exactement ce à quoi il s'était attendu.

« Je ne peux pas vraiment le lui reprocher, ce n'est pas comme s'il en était responsable, non ? Mais ça me faciliterait la vie, s'il n'en était pas un, c'est sûr. Il comprendrait à quel point Poudlard est important pour moi. Il ne voudrait pas que je quitte l'école pour me trouver un travail à l'usine, par exemple… Parce qu'il a été incapable de garder le sien, et ça, il en est responsable. »

Le visage de Rogue perdit un instant l'expression détendue et confiante si inconvenante de sa part, puis il retrouva le sourire.

« Mais ce n'est pas toujours comme ça, vous savez ! Il y a des fois, quand il a trouvé un job, et qu'il est de bonne humeur, il peut être tout à fait agréable. Il y a deux ans, il a trouvé un travail de coursier, et il était vraiment content. Il m'a même offert des livres ! poursuivit Rogue avec une expression de pure extase, comme s'il avait encore du mal à y croire. Il déteste ça, mais il savait que moi, ça m'intéresserait. Bien sûr, il l'a regretté quand il a encore perdu son travail, il a dit que je lui faisais dépenser bêtement de l'argent… Mais je ne peux pas vraiment le haïr, pas tout le temps… »

Rogue regarda ses mains d'un air pensif. Harry ne savait comment relancer la discussion. Elle ne prenait pas du tout le chemin prévu.

« Et, euh… James Potter, lui vous le détestez vraiment, par contre ! »

Rogue relava brusquement la tête, une expression de dégoût sur le visage.

« Alors ça, ça ne fait aucun doute ! Le sublime James Potter, que ses parents couvrent de cadeaux, il suffit qu'il leur demande… Eux ne vont pas lui reprocher de leur faire dépenser bêtement de l'argent, hein ? Quand on peut se le permettre ! Et il réussit tout ce qu'il entreprend. Sauf en potion, mais ce n'est pas grave, hein, pourquoi un Potter devrait s'en soucier ? Il peut toujours en acheter toutes faites… Et toujours à écraser les autres et… et… à tourner autour de Lily ! Il ne l'aime même pas ! »

Harry sursauta : « Pardon ? »

Rogue hocha la tête avec indignation.

« Bien sûr que non ! Vous voulez savoir pourquoi il veut tant sortir avec elle ? C'est parce que c'est la fille la plus belle et la plus populaire de toute l'école ! Et elle, elle n'a pas à faire la maligne pour ça ! Mais s'il sortait avec, il ferait encore plus parler de lui que jamais. James Potter avec Lily Evans ! Il ne va pas sortir avec quelqu'un d'autre que la meilleure, ce serait indigne de lui ! Il ne l'aime même pas autant que… que moi ! »

Rogue donna un coup de pied rageur et se mordit la lèvre. Son visage était à présent convulsé de fureur. Harry, quant à lui était abasourdi. Le Veritaserum poussait à dire la vérité… Ainsi, son père n'avait jamais aimé sa mère, ne voulait d'elle que pour son image… Mais non… Le Veritaserum poussait seulement à être sincère… Rogue devait être strictement convaincu que James était si arrogant qu'il ne pouvait adorer que sa propre personne… Mais il se trompait… Néanmoins, l'idée que Rogue aime sérieusement sa mère le perturbait presque autant.

« Vous l'aimez ? Mais vous la traitez de Sang-de-Bourbe ! » protesta-t'il, essayant de se rassurer.

Rogue lui lança un regard malheureux.

« Je ne peux quand même pas lui dire la vérité, si ? Elle ne se moquerait pas de moi, j'en suis sûr, mais… Elle ne voudrait jamais. Qui voudrait d'ailleurs ? Elle aurait juste pitié de moi. C'est quand même mon amie, alors, même s'il elle n'est jamais… avec moi… Mais James Potter finira bien par y arriver, elle ne le déteste même pas autant qu'elle essaie de le faire croire et même de s'en persuader. J'ai bien compris, moi… Ce n'est pas juste ! »

La voix de Rogue se brisa et pendant un instant, Harry se sentit horriblement désolé pour lui. Jamais il n'aurait cru que son horrible professeur de potion, celui qui avait rapporté la prophétie à son maître, qui avait assassiné Dumbledore, ait pu abriter un amour pareil à l'égard de qui que se soit. Encore moins de sa mère.

« Bon, euh, continua-t'il, plus que jamais persuadé que l'interrogatoire lui échappait… Et… Comptez-vous devenir Mangemort, après Poudlard ? »

Le visage de Rogue se recomposa :

« Je pense que oui. Si leur Seigneur des Ténèbres ne me déçoit pas. C'est ce que j'ai dit à Malefoy. S'il s'y connaît vraiment… Lui, au moins, veut bien de moi, et je pourrais apprendre tellement de choses ! »

Harry se mordit la lèvre. On y était ! Rogue était en train d'avouer ses projets. Mais pourquoi, à présent, regrettait-il un peu qu'il le fasse ? Rogue n'était pas si mauvais que ça et puis…

« Mais alors, vous serez dans le camp opposé de Lily ! Elle est fille de moldue ! » fit-il remarquer.

Rogue eut l'air troublé.

« Oui… Je sais, mais… En fait ça peut être une bonne chose, non ? Je serais au courant si elle risque quoi que ce soit, alors je pourrais la prévenir… Et si je plais au Seigneur des Ténèbres, il l'épargnera sans doute pour moi ! Oui, si je suis un bon serviteur, il le permettra… »

L'expression de Rogue se fit rêveuse, et Harry le regarda avec incrédulité, avant de réaliser qu'en dépit de son savoir, de son intelligence et de son apparente maturité, le garçon en face de lui n'avait pas dix-huit ans… Se pouvait-il qu'il soit si naïf ?

Mais il venait d'avouer son intention de devenir Mangemort. Harry en avait la preuve, écrite par la plume à dictée. Dumbledore le croirait à présent… Il réglerait le sort de Rogue et jamais celui-ci ne deviendrait Mangemort, n'alerterait Voldemort au sujet de la Prophétie, ne commettrait le moindre meurtre… Après des mois d'efforts, il avait réussi… Il lui suffisait de porter le parchemin au directeur… Alors pourquoi hésitait-il ? se demandait Harry en contemplant le garçon pâle et maigre qui souriait distraitement devant lui, inconscient de son sort qui se jouait.

Rogue n'était qu'un gamin, il n'était pas vraiment méchant, il avait juste des problèmes… Mais Drago aussi avait été jeune, Croupton Jr également… Alors qu'Harry était en proie à ce dilemme, Rogue eut soudain un hoquet et se leva de sa chaise, les mains à la gorge, la respiration sifflante :

« Qu'est-ce que… haleta-t'il qu'est-ce que je vous ai dit ? Vous… »

Il pointa un doigt accusateur sur Harry qui se levait à son tour, inquiet.

« Vous avez mis quelque chose dans la potion, je n'aurais jamais raconté… Sinon… »

Harry était atterré. Les effets du Veritaserum se dissipaient, mais Rogue n'aurait pas dû se souvenir de ses aveux… Et pourquoi semblait-il étouffer ?

« Vous l'avez mis dans la potion de…kof… Ressoudem…kof kof… Dangereux, mélanger des potions… kof… Interdit… »

Sous les yeux horrifiés de Harry, Rogue s'écroula au sol en se griffant la gorge à la recherche d'un peu d'air. Le Gryffondor, se secouant enfin, courut vers la cheminée et jeta de la poudre argentée dans l'âtre :

« Mme Pomfresh ! hurla-t'il. »

Quelques secondes plus tard, l'infirmière sortit de la cheminée et jeta un coup d'œil à Rogue qui se convulsait sur le tapis. Sans attendre, elle le saisit dans ses bras comme s'il ne pesait rien et se jeta dans la cheminée, repartant d'où elle était venue. Harry s'apprêtait à la suivre quand la cheminée fut soudain occupée par Albus Dumbledore, dont le regard étincelait derrière ses lunettes en demi-lune… Mais pas de malice.

« Venez dans mon bureau, Mr Potter, » fit-il d'une voix inhabituellement dure.

Et Harry sut que cette fois, il avait vraiment commis une terrible erreur.

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Voilà ! Ce chapitre devait être auparavant divisé en deux (s'arrêtant quand Rogue boit le veritaserum) mais j'ai préféré livrer un long chapitre plutôt que deux très courts…