Disclaimer et Rating : voir chapitres précédents
Les coautrices : Sa mère lui a appris à lire à la maison (dans un interview, JKR a dit ques les Weasley n'étaient pas allés à l'école primaires et que Molly leur avait tout appris. Là, c'est pareil). Remarque, futé comme il est, il aurait pu comprendre le système tout seul…
NEPHERIA : Merci !
Salma : On en saura beaucoup plus dans ce chapitre !
cara53 : Merci ! Et merci à Lisou52 de t'avoir indiqué ma fic !
Jajapowaa !°¤µ£ est ce qui me vient souvent à l'esprit quand je pense à James !
Flore Risa : Merci ! Nouveau chapitre tout frais !
lepinceosangpasmele : Tu ne te trompes pas ! C'est vrai que les premiers souvenirs ne sont pas indispensables, mais Bubus est un peu metteur en scène à ses heures : il présente le personnage et plante le décor avant de venir à l'essentiel. Tout comme il aurait pu parler directement à Harry des Horcruxes avant de lui dire pourquoi il pensait que Tom accordait tant d'importance à certains objets et non d'autres, et pourquoi il fait cela.
Vyrses : Merci ! la prochaine est déjà là !
Kyla Ellayan : Oui, pauvre Rogue! Enfin, voilà déjà deux souvenirs plus fondamentaux !
Silmaril666 : J'aimerais bien qu'lle me file des tuyaux ! Ou au moins un seul, pour être sûre du camp de Rogue (même si j'en suis sûre à 99) mais ça ferait passer l'attente un peu mieux !
Elliania : Les raisons de la confiance sont plus montrées dans ce chapitre, les premiers souvenirs étaient plus une introduction pour Harry. Sinon, il ne reverra pas Drago et Rogue dans cette fic. Désolée, ce n'était pas prévu ! Elle est en fait bientôt terminée (deux chapitres après celui-là).
Wendy Malfoy : Les fan arts où Rogue est petit sont toujours choux ! Enfin, il a bien grandi !
sweety malfoy : Merci, voilà la suite.
Onarluca : Merci ! Oui, l'enfance de Severus, c'est toujours intéressant, on a les explications sur ce qu'il est plus tard…
Lanassa Ayla : Oui, on attend toujours sa transformation en cygne, d'ailleurs ! Suite des souvenirs !
emmaD : Oui, sa mère est déjà morte ! J'ai préféré finir la fic avant qu'Harry ne se retrouve face aux vraies Rogue, car ce serait au cours de ses aventures et ça reviendrait à écrire un tome 7, dont je sais qu'il ne tiendrait pas face au vrai…
Ayuluna : Oui, il n'a pas fini d'avancer (quoiqu'à force de continuer, il faudra que ça s'arrête !)
Nefra : Harry va y voir un peu plus clair dans ce chapitre, mais les ultimes révélations sont pour le suivant !
Chapitre 14
Une question de confiance
Harry ne fut pas particulièrement surpris de se retrouver, dans ce troisième souvenir, de nouveau dans le bureau de Dumbledore, qui était cette fois-ci beaucoup plus rempli que les fois précédentes.
Le vieux directeur était à sa place, regardant gravement trois adolescents, deux debout et le dernier écroulé sur une chaise. Le professeur McGonagall se trouvait derrière Dumbledore et paraissait animée d'une rage froide, dirigée vers l'adolescent en qui Harry reconnut son parrain. Les deux autres étaient bien sûr James Potter et Severus Rogue.
Ils étaient très semblables aux jeunes gens qu'Harry avait côtoyés lors de son escapade dans le passé, et il comprit que le dernier souvenir datait sans doute de le fin de cinquième année des Maraudeurs, de la mauvaise blague de Sirius Black.
« Je suis absolument outrée par votre conduite, Mr Black, éclata finalement le professeur McGonagall, qui s'était visiblement retenue d'exploser jusque là. Puis-je savoir ce qui vous est passé dans le crâne ? »
Sirius jeta un regard méprisant à Rogue, prostré sur sa chaise, qui regardait le sol d'un air aussi vide que s'il avait été embrassé par un détraqueur. Une manche de sa robe de sorcier était déchirée, laissant voir une longue estafilade qui semblait avoir été sommairement guérie par un sortilège.
« Il n'arrêtait pas de nous coller. Je voulais juste lui faire peur pour qu'il nous laisse tranquille. Je pensais qu'il aurait la trouille en entendant les cris. Je ne pouvais pas savoir qu'il serait assez idiot pour aller jusqu'au bout et ouvrir la porte… »
Minerva McGonagall parvint à avoir l'air encore plus furieuse.
« Silence ! Vraiment, est-il possible qu'à seize ans vous soyez aussi irresponsable ! Si Mr Potter n'avait pas été là… »
Rogue releva la tête pour jeter un bref regard haineux à James, qui paraissait étonnamment humble. Pour une fois, il avait accompli une action dont il n'avait pas particulièrement envie de se vanter.
« Si mon père ne lui avait pas sauvé la vie, Rogue ne serait jamais devenus Mangemort, il n'aurait jamais tué Dumbledore, pensa Harry. Pourquoi devait-il absolument jouer les héros ? »
Mais alors qu'il se faisait cette réflexion, une autre lui vint à l'esprit.
« Mais peut-être que je serais mort aussi… Rogue m'a sauvé la vie une fois… »
McGonagall s'était tue, ne trouvant visiblement plus de mot pour qualifier la conduite de son élève. Dumbledore prit finalement la parole ; de cette voix mortellement calme qui faisait parfois souhaiter à Harry qu'il se mette à hurler et tempêter.
« Mr Black, je n'ai pas l'impression que vous ayez conscience de la gravité de vos actes, de la cruauté dont vous avez fait preuve envers Mr Rogue, mais également Remus Lupin, qui était pourtant sensé être votre ami… »
À ces mots, Sirius perdit un peu de son arrogance et parut mortifié :
« Je… Je ne voulais pas… Je n'ai pas pensé que… »
Dumbledore l'interrompit :
« Que vous utilisiez Mr Lupin comme un simple outil pour votre farce, sans penser aux conséquences ? Et s'il avait sérieusement blessé Mr Rogue ? Non, cela vous est passé bien au-dessus de la tête. Je retire 200 points à Gryffondor. Je sais que vous avez des problèmes personnels en ce moment, et cela vous évitera un renvoi. Je vous donne une chance d'améliorer votre conduite. Maintenant, suivez le professeur McGonagall, elle avisera des punitions supplémentaires que vous méritez. Quant à vous, Mr Potter, votre intervention était plus qu'opportune, sans vous, il y aurait eu plus d'une vie brisée ce soir… Ce qui fera 150 points pour Gryffondor. »
Le visage angoissé s'éclaira, et James suivit Sirius et McGonagall hors de la pièce, laissant Rogue et le vieux directeur seul à seul.
Le Serpentard ne disait pas un mot et contemplait ses mains crispées sur ses genoux, le dos rond, le visage dissimulé par ses cheveux gras. Dumbledore se leva, contourna son bureau et se plaça à la hauteur du garçon.
« Ets-ce que ça va mieux, Severus ? »
Il y eut un silence pesant, puis Rogue lâcha d'une voix rauque.
« Vous vous en souciez ? Je suis toujours vivant, grâce à Potter. C'est l'essentiel, non ? Vous devriez vous inquiétez pour Lupin. Il ne risque pas de rester longtemps à… »
Dumbledore secoua la tête.
« Mr Lupin n'a pas à être tenu pour responsable de ce qui s'est passé, seul Mr Black… »
Rogue eut un rire amer.
« Bien sûr. Ils font toujours tout ensemble ! Vous croyez que Black aurait fait ça si sont ami ne le voulait pas ? Je ne vois pas pourquoi je me gênerais… »
Ce fut au tour du directeur de l'interrompre.
« Mr Lupin n'y est pour rien, ainsi que Mr Potter. Et je vous demanderais de garder le secret sur ce déplorable accident. Vous-même, dans cette affaire…
« Ah, je me demandais quand on en viendrais à dire que c'est ma faute ! continua Rogue avec amertume. Oui, j'imagine que si je parlais, vous pourriez toujours me renvoyer moi, sans que personne ne s'en plaigne… Vous faîtes tellement de beaux discours n'est-ce-pas, qu'on doit tous être unis, que le monde est merveilleux… Mais vous m'avez bien fait comprendre ce que je vaux à vos yeux. Cinquante points de moins pour Gryffondor. Une chance que j'ai été sauvé par quelqu'un de votre maison, ou les Lions auraient perdu toutes leurs chances de gagner la Coupe cette année ! »
Rogue se leva.
« La situation n'est pas si simple, affirma Dumbledore avec fermeté, mais la tristesse perçait dans sa voix. Je sais que je n'ai pas été assez présent pour vous qu'en vous en aviez besoin, mais nous vivons une période difficile et je ne suis pas aussi disponible que… Les choses ne seraient jamais allées si loin en temps normal. »
Le Serpentard baissa les yeux, puis se dirigea vers la porte.
« Je ne dirais rien, puisque vous me l'ordonnez, monsieur le Directeur. Mais ne comptez pas sur moi pour avaler toutes vos belles paroles à l'avenir. Je sais à quoi m'en tenir, à présent. »
Le souvenir de Dumbledore se dissipa sur la lourde porte du bureau qui se refermait sur Rogue.
De retour hors de la Pensine, Harry prit le temps de réfléchir à ce qu'il venait de voir. C'était un peu plus dur que lorsqu'il explorait le passé de Voldemort, car il n'avait plus Dumbledore pour l'aiguiller vers les petits détails d'apparence anodine mais à l'arrivée révélateur. Bien sûr, il était question d'un événement qu'il connaissait depuis longtemps… Mais il n'avait jamais été allé chercher plus loin que ce qu'on lui avait raconté… Dans son esprit, Sirius avait fait une blague de mauvais goût à Rogue, qui serait mort sans son père. Et Rogue n'avait jamais fait l'effort de s'en remettre.
L'éclairage était nouveau. Pour la première fois, Harry prit conscience de l'insensibilité dont avait fait preuve Sirius, non seulement envers un garçon qu'il détestait, ce qui à la rigueur pouvait se comprendre, mais également envers Lupin… Et Lupin était resté ami avec lui après cela, lui avait, comme toujours, pardonné. Mais du point de vue de Rogue, si Lupin était resté avec Sirius, c'était une preuve qu'il acceptait sa conduite, qu'il en était complice…
Et surtout, il y avait l'attitude de Dumbledore. Harry lui était reconnaissant d'avoir donné une deuxième chance à Sirius, comme aux autres. Mais Rogue s'était encore une fois senti trahi. Il avait fait confiance à Dumbledore et voilà que le vieux directeur semblait n'estimer sa vie qu'à une cinquantaine de points.
Harry se souvint de ce que le directeur lui avait dit dans sa fureur : il avait déjà demandé à Rogue quelque chose de difficile, et celui-ci n'aurait pas accepté qu'Harry soit conservé à son poste après l'avoir forcé à boire du Véritaserum. Alors après l'incident du loup-garou, Rogue avait encore tenté, malgré tout, de faire confiance au directeur, même si cette dernière avait été fortement ébranlée… Et lui, Harry, était arrivé avec ses gros sabots pour envenimer les choses. Si seulement il avait su… Si Dumbledore lui avait parlé de Rogue, au lieu de protéger sa vie privée… Mais est-ce qu'Harry aurait voulu le croire ?
Les choses étaient décidément loin d'être simples. Bien qu'il ait encore du mal à voir où Dumbledore voulait en venir avec ses souvenirs, Harry se rendait compte que toute cette histoire de confiance n'allait pas que dans un seul sens… Rogue aussi avait cherché à faire confiance à Dumbledore et avait été déçu. Peut-être que le directeur avait tant affirmé par la suite sa confiance en Rogue pour se rattraper de ne pas avoir été à la hauteur quand il l'avait fallu ?
Harry saisit avec appréhension la fiole suivante. Il avançait dans le temps et verrait sans doute bientôt plus clair. Mais il n'était pas sûr de vouloir connaître de nouvelles révélations qui achèveraient de bouleverser tous ses repères…
Allons, il n'allait pas s'arrêter quand cela devenait véritablement important.
Le décor était de nouveau le bureau de Dumbledore. Cette fois, le directeur était seul et préoccupé, faisant les cent pas dans la pièce, lorsque des coups furent frappés à la porte, qui s'ouvrit sur Hagrid.
« Excusez-moi, Dumbledore, monsieur… Mais j'ai rencontré, en rentrant de Pré-au-Lard, le jeune Severus Rogue, monsieur… Il a dit qu'il venait vous voir, alors je l'ai laissé attendre devant la grille, histoire de savoir si… »
Dumbledore se redressa, l'air en alerte.
« Severus Rogue ? Oui, bien sûr, faites-le venir. Merci Hagrid. »
Le Gardien des Clés et des Lieux de Poudlard sortit. Quelques minutes plus tard, Rogue lui succéda dans le bureau.
Harry comprit que quatre ou cinq ans environ avaient dû s'écouler entre les deux souvenirs. L'homme qui venait d'entrer avait une petite vingtaine d'années, et s'il portait toujours une robe noire, il ne s'agissait plus d'un uniforme de l'école mais d'un vêtement civil, usé et rapiécé. Rogue avait l'air encore plus maigre que quand il était écolier, plus maigre que ce qu'il était, ou serait, à l'époque où il enseignerait à Poudlard. Il rappelait Remus Lupin à Harry, et ce dernier supposa que Rogue devait avoir du mal à joindre les deux bouts… Il n'avait peut-être aucun emploi avant de devenir professeur. Visiblement, les sombres prédictions de Rogue comme quoi on ne voudrait pas de lui à Ste-Mangouste se vérifiaient, et Harry doutait que ce fut parce qu'il n'avait pas les compétences.
« Oui, Severus ? » fit Dumbledore d'un ton encourageant.
Rogue, les yeux baissés et manifestement troublé, alla s'asseoir, puis resta un instant immobile en se tordant les mains, comme Dobby le faisait lors de la deuxième année d'Harry, lorsqu'il essayait de lui dire quelque chose sans savoir comment.
« Je… J'ai… Quelque chose de très important à vous dire… » marmonna Rogue.
Il jeta un regard méfiant tout autour de lui.
« Nous sommes seuls, et rien de ce qu vous direz ne sortira de cette pièce, » assura Dumbledore.
Rogue garda un air suspicieux, mais se décida à parler.
« Je… La dernière fois que nous nous sommes vus, c'est à la Tête de Sanglier, quand le barman m'a surpris à écouter à votre porte… Je vous ai dit que c'était parce que je voulais postuler pour un emploi de professeur et que j'étais curieux de savoir comment se passaient les entretiens… Alors vous m'avez laissé partir, tout en disant qu'aucun poste n'était libre pour moi. »
Dumbledore hocha la tête, impassible. Rogue hésita, avant de continuer.
« C'était la vérité, mais… Je… Ce n'était pas mon idée, au départ, de devenir professeur… Seulement… »
Rogue s'interrompit, ne sachant pas comment continuer.
« C'était plutôt une idée de votre… Maître, n'est-ce pas, » fit Dumbledore, d'une voix toujours aussi calme et aimable.
Rogue blêmit et se tordit les mains de plus belle, lançant un regard terrifié à Dumbledore.
« Allons, c'est pour me dire cela que vous êtes venu, alors pourquoi avoir peur ? »
Le jeune Mangemort avala sa salive, secoua la tête, puis reprit :
« Oui, j'aurais dû me douter que vous auriez compris… Mais pourquoi m'avoir laissé partir ? »
Dumbledore disposa ses mains en clocher et lança à Rogue une œillade perçante.
« Pourquoi vous en empêcher ? De quel droit ? Vous écoutiez aux portes, ce qui est certes un manque d'éducation, mais n'en consiste pas pour autant un crime… »
Rogue rejeta la tête en arrière et ricana. Il paraissait aussi furieux qu'effrayé, à présent.
« Oh, ça suffit ! Vous saviez que je suis un Mangemort, et vous n'avez rien fait ! J'imagine que vous alliez me laisser le choix, n'est-ce-pas ? Entre tout répéter au Seigneur des Ténèbres ou faire comme si je n'avais rien entendu, pour épargner la vie de celui dont la prophétie parlait, parce qu'au fond, vous pensez que je suis quelqu'un de bien ? »
Dumbledore ne répondit pas, et Rogue eut un nouveau ricanement amer :
« Eh bien, le choix ne m'a posé aucun problème ! Je ne me suis pas gêné, je lui ai répété tout ce que j'avais entendu ! L'enfant qui naîtra fin juillet de parents l'ayant défié trois fois et qui seul pourra le détruire ! »
Dumbledore fronça les sourcils.
« C'est exactement ce que vous lui avez dit ? »
Rogue parut surpris par la question.
« C'est bien ce que j'ai dit, car c'était bien ce que j'avais entendu. Alors, Dumbledore ? Vous avez un joli discours tout prêt pour la circonstance ? »
Harry se rendit compte que Rogue, tout arrogant qu'il parut, ne parlait ainsi que pour dissimuler la panique qu'il ressentait depuis son entrée dans le bureau.
« En fait, déclara Dumbledore d'un ton calme, je me demandais quand vous alliez me dire la véritable raison de votre visite. Bien sûr, ce que vous venez de me dire est fort intéressant, mais je ne comprends pas ce que vous en retirez. »
Rogue eut un reniflement méprisant, mais bientôt, il perdit ses airs assurés et recommença de se tordre les mains.
« Je… Je… Le Seigneur des Ténèbres a appris que deux enfants correspondant à la prophétie étaient nés il y a deux semaines. Le fils Londubat et… Potter. Il a décidé que… Il pense que la prophétie parle de Potter et il veut s'en débarrasser le plus vite possible, avant qu'il ait ce fameux pouvoir susceptible de le vaincre. »
Rogue releva la tête et Harry vit sur son visage un air absolument désespéré :
« Je ne savais pas ! Je ne pensais pas qu'il s'en prendrait aux Potter, je… Je pensais juste que la Prophétie pourrait l'intéresser, pas qu'il… »
Dumbledore avait perdu son air bienveillant et avait à présent l'air très sérieux et concentrer.
« Harry, le fils de James et Lily Potter ? Bien sûr, ça a plus de sens que les Londubat… Mais pourquoi avez-vous tenu à me le dire. Je ne pense pas que le nom de Potter vous soit très sympathique… »
Rogue eut une sorte de spasme.
« C'est à cause de Lily… C'est… Je ne pensais pas que devenir Mangemort pourrait lui nuire, au contraire, je croyais… Que je pourrais la protéger, sachant quand elle serait en danger, que je pourrais défendre nos intérêts à tous deux. Et à la place c'est moi qui… C'est ma faute… »
Rogue devint silencieux, comme s'il ne trouvait plus de mots pour exprimer tout le dégoût que cette situation et lui-même lui inspirait.
Dumbledore regarda un instant Rogue brisé devant lui, et une étrange lueur de victoire passa dans ses yeux bleus.
« Je ne crois pas que la situation soit perdue, Severus, dit-il en s'approchant du jeune homme. Je vais mettre les Potter en lieu sûr. Ils ne l'auraient pas été sans votre intervention… Ce dont je vous suis gré. Mais dites-moi… Voldemort ne risque-t-il pas de savoir que vous êtes venu me voir ? »
Rogue frissonna en entendant le nom de son Maître.
'Il sait que je suis venu vous voir. C'est lui qui m'a dit de venir. Mais c'était pour renouveler ma demande d'emplois. Il ne saura pas que j'ai parlé d'autres choses… Je… J'arrive à le bloquer. Je maîtrise l'Occlumancie, vous savez. »
Une note de fierté perçait dans sa voix.
« Très bien, déclara Dumbledore avec satisfaction. Vous pourrez retourner auprès de lui, lui annonçant que malheureusement, le poste de Porfesseur de Défense contre les Forces du Mal est déjà pourvu pour la rentrée prochaine. Naturellement, j'aurais peut-être quelque chose pour vous l'année prochaine. Je le pense même vraiment. »
Rogue regarda le directeur avec incrédulité :
« Vous ne m'envoyé pas à Azkaban ? Vous avez la preuve que je suis un Mangemort ! Je vous ai tout avoué… »
Dumbledore eut un léger sourire :
« Êtes-vous bien sûr de servir Voldemort ? Un serviteur loyal aurait-il couru le risque de me porter de tels renseignements ? Continuerez-vous de le servir après cela ? »
Rogue hésita, puis déclara avec difficultés :
« Non, je ne pourrais… Mais néanmoins, ce que j'ai fait… Et je n'ai pas fait que lui parler de la prophétie… Je devrais être en prison. »
Dumbledore continuait de sourire :
« Je suis d'un avis contraire. Ne préférez-vous pas être utile ? Continuer de protéger les intérêts de Lily ? »
Rogue garda le silence, puis approuva de la tête. Dumbledore eut l'air encore plus satisfait.
« Voilà quelque chose que vous accomplirez difficilement à Azkaban, n'est-ce-pas ? L'Ordre souffre de ne pas savoir ce que prépare Voldemort, nous sommes souvent pris par surprise, et il se peut qu'au moins l'un d'entre nous ne soit pas un allié sûr… Un espion nous serait bien utile… Vous avez le choix, Severus. »
Rogue regarda fixement Dumbledore.
« Le choix entre aller à Azkaban et espionner pour votre compte ? » dit-il finalement.
Dumbledore secoua la tête, souriant.
« Le choix entre rester un esclave des Ténèbres et aller vers la Lumière. Un passage toujours plus difficile pour ceux qui sont resté longtemps dans l'obscurité, mais ils en ont d'autant plus de mérite… »
Rogue fixa le vieil homme, essayant de percevoir un piège, puis, après un long moment hocha la tête.
« Oui… Je le ferais… Espionner pour vous, je veux dire. Pour Lily. »
Une fois éjecté du souvenir, Harry essaya de remettre ses idées en place ; Ce souvenir était déjà plus satisfaisant. Il n'était pas aussi secoué qu'il s'y serait attendu. Après tout, cela correspondait à ce que Rogue lui avait dit à propos de Lily sous l'influence du Veritaserum. Son amour pour elle était sincère. Rien d'étonnant à ce que Dumbledore ait misé dessus, lui qui y accordait tant d'importance. Et il avait continué à lui faire confiance par la suite, même après la mort de Lily… Parce qu'il pensait que Rogue le protégerait lui, Harry, en souvenir de sa mère ? Parce qu'il pensait que Rogue voulait laver ses fautes et venger la jeune femme de son meurtrier ?
Quoiqu'il en soit et malgré cela, Rogue avait néanmoins trahi Dumbledore et l'Ordre… Mais le directeur avait encore laissé trois souvenirs après ce qui aurait pu être une explication suffisante à sa confiance. Harry devait voir l'ensemble di tableau avant de se faire une opinion définitive…
