Réponses aux reviews :
Atradom : Perdu ! Nan, c'est pas une fille Mais je te laisse découvrir la suite, tu verras très vite…
Zabou : Merci pour ta review Là, tu vas savoir…
Le mot de l'auteur (moi :p)
Etant donné que plusieurs personnes m'ont demandé de continuer… ben je continue… J'espère que ça vous plaiera…
Bizoo
Nancy
Quand souffle le vent d'été
Chapitre 1 : Le serment
Poudlard, enfin ! Par la fenêtre de son compartiment, il apercevait déjà les plus hautes tours du vieux château. Il sentit son cœur bondir dans sa poitrine à l'idée de se retrouver une année de plus entre les murs de la célèbre école. Pourtant, il resta assis, raide et digne, en apparence insensible au plaisir de retrouver la chaleur accueillante de son foyer. Car c'était ainsi qu'il considérait Poudlard. Ses amis bavardaient joyeusement autour de lui, mais il restait à l'écart, de plus en plus conscient du large et profond fossé qui existait entre eux. Chaque jour, il rêvait un peu plus à la vie qu'il aurait pu avoir, si elle n'était pas morte, si son père n'avait pas choisi le camp des faibles, s'il avait pu faire autre chose que murer son cœur dans la glace de la nostalgie de sa lointaine enfance. Mais il est impossible de refaire un monde avec des « si » et des rêves et il savait maintenant ce qui lui restait à faire.
- Draco, mon chou, tu n'as rien dit de tout le voyage. Tout va bien ?
- Bien sûr, Pansy, tout va bien, tout va plus que bien, répondit-il.
Il avait essayé de donner à sa voix son habituelle intonation gouailleuse, mais il l'avait sentie défaillir et s'adoucir. Etait-il en train de s'amollir et de lâcher prise ? Non, il ne fallait pas. Pansy n'avait apparemment rien perçu. Elle fit une moue qui se voulait gracieuse et se retourna pour piailler avec sa voisine de droite. Face à lui, Crabbe et Goyle restaient aussi figés que des rochers. Mais c'était sans doute parce qu'ils ne savaient pas quoi faire et encore moins, quoi dire. Draco réalisa qu'il était de plus en plus tyrannique envers eux. Mais après tout, il fallait que ces deux imbéciles s'habituent à obéir à un maître. Cette constatation le fit sourire intérieurement.
Il se rendit compte que l'on approchait de Pré-au-Lard. Il se leva, droit et fier, et tous les autres Serpentard l'imitèrent.
- Vous pouvez rester là, dit-il. Je dois aller dans le wagon des Préfets. J'ai encore quelques instructions à donner.
Pansy fit un pas en avant vers lui.
- Non, je n'ai pas besoin d'une escorte.
- Fais attention, fit la jeune fille d'une voix enfantine. N'oublie qu'il y a cette… Granger.
- Ne t'inquiète pas, Pansy. Je suis persuadé que Potter et Weasley sont encore trop attachés à elle pour la laisser seule avec moi sans être de l'autre côté de la porte.
Il sortit du compartiment, heureux de se débarrasser ne serait-ce que pour quelques minutes de cette sangsue à laquelle son père était décidé à le marier depuis sa plus tendre enfance. Le couloir était digne d'une porcherie. Les élèves s'y étaient amusés, quelques Chocogrenouilles à demi écrasées essayaient encore de faire de lamentables bonds et des Dragées Surprise de Bertie Crochue s'accrochaient à la moquette sombre. Il réprimanda quelques troisième année qui s'envoyaient des trombes d'eau grâce à leurs baguettes magiques, menaça quelques première année de parler de leur « déplorable attitude » au professeur Rogue dès son arrivée à Poudlard et arriva enfin en tête de train, dans le wagon des Préfets, sa robe détrempée et une étrange tâche visqueuse sur sa manche. Les autres Préfets le regardèrent de travers, mais son expression froide suffit à leur faire détourner le regard. Seule Granger s'attarda un peu, les yeux pleins de mépris et de dégoût mêlés. Il l'ignora et s'assit sur la banquette, le plus loin possible de ces jeunes imbéciles.
- Bien. Nous allons arriver à Pré-au-Lard d'ici quelques minutes. Est-ce que chacun d'entre vous se rappelle de ce qu'il a à faire ?
Les jeunes Préfets acquiescèrent en silence pendant que Granger secouait tristement la tête.
- Malfoy, tu étais censé être dans ce wagon il y a un quart d'heure. Nous avons eu tout le temps qu'il fallait pour réviser les consignes.
Merlin, qu'elle était agaçante avec sa voix haute perchée de Miss-Je-Sais-Tout ! Il ne pouvait s'empêcher de la détester et de la mépriser, et ce fut sèchement qu'il répondit :
- Granger, pendant que toi et tes petits amis faisiez causette en buvant une tasse de thé, qui s'occupaient des imbéciles qui occupent ce train ? Sans vouloir être égocentrique, il me semble que c'est moi. Tu n'as qu'à voir l'état dans lequel est le couloir pour te demander si ta place n'était pas plutôt là-bas qu'ici !
- Je croyais pourtant que l'égocentrisme, l'égoïsme et la perfection t'appartenaient tout entiers, fit la jeune fille tout aussi froidement. Et puisque tu étais si occupé dans ce couloir, alors comment se fait-il que les imbéciles occupant ce train aient pu le dégrader ? Je suis loin d'être parfaite, Malfoy, mais tu es autant à blâmer que moi et les autres élèves dans cette histoire.
Seul le soudain ralentissement du train le retint de lui répondre. Il se leva et sortit sans même lui accorder un regard. Potter et Weasley, qui se tenaient derrière la porte, firent un bond en arrière pour l'éviter. Il ne s'en soucia pas. Il aurait même aimé les bousculer volontairement, mais il ne voulait pas s'y abaisser. Il valait mieux que ces enfantillages désormais. Les élèves, ayant comme lui ressenti la perte de vitesse du train, se précipitaient dans les couloirs, piaillaient, criaient. Il se fraya un chemin au milieu de ce troupeau informe et finit par arriver à une porte. Il se positionna devant en essayant d'éviter de se faire écraser par un groupe de première année trop pressés de sortir.
Le train s'immobilisa enfin et les portes s'ouvrirent. Il fut le premier à descendre et à goûter à la douce fraîcheur de cette soirée de septembre. Il n'eut pourtant pas le loisir d'apprécier la paix de la nuit, car les autre élèves se jetèrent aussitôt sur le quai, heureux de pouvoir se dégourdir les jambes après ce long voyage. Draco s'efforça de guider les première année vers Hagrid, qui devait les mener en bateau jusqu'au château. Il aperçut les autres Préfets qui couraient après les plus jeunes aspirants sorciers sans parvenir à les faire rentrer dans le rang. Le jeune homme se surprit à sourire. Une nouvelle année commençait, de la même façon que toutes les autres auparavant, et il en était heureux. Il se ressaisit aussitôt néanmoins, soucieux de ne pas laisser paraître cette humanité sous-jacente qui l'habitait, et se remit à hurler de plus belle lorsqu'une fille aux couettes blondes omit de rejoindre le groupe des autres première année. Granger ne se montrait toujours pas, et il en était prodigieusement agacé.
Enfin, les plus jeunes montèrent dans les barques d'un air inquiet et il prit place dans une des diligences. Un petit groupe de Poufsouffle de deuxième année s'installa avec lui. Il les dévisagea lentement et froidement, et, impressionnés, ils gardèrent le silence tout le long du trajet. A Poudlard, il fut le premier à descendre et à disparaître dans les entrailles du château.
- Eh, regardez !
- Quchoi ?
- Ron, ne parle pas la bouche pleine ! Tu es dégoûtant ! Qu'est-ce que tu as vu, Harry ?
- On est déjà arrivé, on peut voir la tour d'astronomie.
- Oh, Merlin, c'est vrai ! Je devrai déjà être dans le compartiment des Préfets !
La jeune fille aux cheveux touffus se leva d'un bond et sortit précipitamment du compartiment, comme si une horde de Mangemorts étaient à ses trousses. Elle constata avec horreur l'état déplorable dans lequel les élèves avaient mis le couloir mais se hâta de plus belle à rejoindre la tête du train. Malfoy était aussi responsable qu'elle. Heureusement, les autres Préfets n'étaient pas encore là. Cependant, elle eut à peine le temps de s'asseoir que les deux Préfets des Serdaigle arrivaient. Les autres firent leur apparition quelques minutes plus tard. Hermione nota avec amusement que Malfoy était en retard et que Harry et Ron l'observaient par la porte vitrée. Elle eut envie de leur tirer la langue, mais la compagnie des autres élèves l'en dissuada.
- Bien, dit-elle. Apparemment, Malfoy n'a pas daigné venir. Je crois qu'il vaut mieux commencer sans lui.
Les deux Préfets de Serpentard lui lancèrent un regard dédaigneux mais ils gardèrent prudemment le silence. Hermione avait acquis une réputation de tyran pendant ces deux dernières années passées au poste de Préfète des Gryffondor et ils ne tenaient pas à le vérifier. A tour de rôle, comme une musique bien réglée, chacun répéta ce qu'il avait à faire, à quel moment et à quel endroit. Hermione était pendue à leurs lèvres, cherchant une faille qui ne venait pas.
- Très bien. Nous allons donc pouvoir attendre ici l'arrivée à Pré-au-Lard. Malfoy aura peut-être l'idée d'apparaître avant que le train ne s'arrête.
De ce fait, la porte coulissa et le Préfet-en-Chef entra. Hermione eut peine à réprimer un éclat de rire. Il était vraiment ridicule. Il se tenait droit et fier comme à son habitude, mais sa robe de qualité supérieure était trempée et chiffonnée et une étrange matière visqueuse tâchait son coude. Alors que les autres Préfets détournaient la tête, elle continua à le fixer, pleine de dégoût et de mépris pour ce fils de Mangemort trop sûr de la victoire de son maître. Il s'assit à l'extrême bord de la banquette qui faisait face à la jeune fille et dit froidement :
- Bien. Nous allons arriver à Pré-au-Lard d'ici quelques minutes. Est-ce que chacun d'entre vous se rappelle de ce qu'il a à faire ?
- Malfoy, tu étais censé être dans ce wagon il y a un quart d'heure, répondit sèchement Hermione en secouant légèrement la tête. Nous avons eu tout le temps qu'il fallait pour réviser les consignes.
- Granger, pendant que toi et tes petits amis faisiez causette en buvant une tasse de thé, qui s'occupaient des imbéciles qui occupent ce train ? Sans vouloir être égocentrique, il me semble que c'est moi. Tu n'as qu'à voir l'état dans lequel est le couloir pour te demander si ta place n'était pas plutôt là-bas qu'ici !
- Je croyais pourtant que l'égocentrisme, l'égoïsme et la perfection t'appartenaient tout entiers, fit la jeune fille tout aussi froidement. Et puisque tu étais si occupé dans ce couloir, alors comment se fait-il que les imbéciles occupant ce train aient pu le dégrader ? Je suis loin d'être parfaite, Malfoy, mais tu es autant à blâmer que moi et les autres élèves dans cette histoire.
Elle mourait d'envie de le gifler pour le faire descendre de son piédestal d'orgueil. Mais le train ralentit, et Malfoy se leva aussitôt et sortit sans mot dire. A son tour, elle quitta le compartiment et fut aussitôt assaillie par les plaintes d'Harry et de Ron.
- Vraiment, Malfoy ne tape sur les nerfs ! On dirait que…
- Si… s'il n'était pas le fils… le fils de son père, je lui ficherais une de ces dérouillées ! le coupa Ron, les oreilles rougissantes.
- Si tu n'étais pas aussi peureux, tu veux dire, fit Hermione avec un sourire. Ne faites pas attention à lui, s'il ne sait que s'acharner sur vous, ce n'est pas comme ça qu'il va permettre à son cher maître de tous nous tuer. Maintenant, si vous me le permettez, j'ai un gang de jeunes aspirants sorciers à faire rentrer dans le droit chemin.
En effet, un groupe de première année se pourchassaient à coup de Bombabouses. Elle s'avança vers eux, baguette levée, le visage complètement inexpressif. Elle s'était aperçue que cette méthode était généralement assez impressionnante pour que ses cibles – les première année – et donc très efficace. De ce fait, les élèves s'arrêtèrent aussitôt et la fixèrent, surpris et inquiets. Hermione se retint de rire et dit froidement, dans un murmure, en désignant son insigne de Préfète-en-Chef :
- Est-ce que vous savez ce que cet insigne signifie ? Est-ce que vous savez qu'elles peuvent être les conséquences pour vous ?
Les jeunes élèves pâlirent brusquement. Merlin, qu'ils étaient drôles à voir ! Dans son effort pour se retenir de rire, elle eut un unique tremblement violent. Les première année prirent aussitôt les jambes à leur cou. La jeune fille cessa alors de se retenir et éclata franchement de rire. Ron et Harry manifestèrent à nouveau leur présence derrière elle.
- Vraiment, Hermione, tu deviens franchement sadique ! s'exclama Ron, à mi-chemin entre la désapprobation et l'hilarité.
- Merlin ! Et c'est Ronald Weasley qui vient me faire la morale ! le taquina la jeune fille en tentant vainement de reprendre son sérieux. Dois-je te rappeler la façon dont tu as terrorisé ce pauvre Dennis Crivey l'année dernière ?
Harry éclata de rire à son tour pendant que Ron se mettait à bafouiller.
- C'était différent… Je… il… il l'avait vraiment mérité… je…
- Il était vraiment trop collant, ajouta Harry, venant au secours de son ami.
- C'est ça ! fit Hermione. N'empêche que vous vous êtes bien amusés… Le pauvre… en caleçon devant la moitié de l'école… Moi, je ne fais qu'effrayer de futurs délinquants pour les empêcher de recommencer. C'est un but… erm… très noble. Bon, maintenant, vous m'excuserez, mais je dois vraiment y aller.
Elle quitta en toute hâte le wagon presque désert et partit à la poursuite de première année égarés tout en s'efforçant de guider les autres élèves vers les diligences qui devaient les mener à Poudlard. Enfin, elle monta dans la dernière diligence où Harry, Ron, Ginny et Neville l'attendaient. La diligence s'ébranla alors qu'un concert de voix montait de l'intérieur. Les jeunes gens arrivèrent à Poudlard avant même d'avoir pu s'en rendre compte.
Le ciel était clair. Hermione leva la tête et l'éclat blanc de la pleine lune se refléta dans ses yeux. Harry et Ron l'imitèrent.
- Ca ne va pas être une bonne soirée pour le professeur Lupin… marmonna Harry.
L'année précédente, Dumbledore l'avait convaincu de reprendre son enseignement à Poudlard, en dépit des nombreuses lettres de parents qu'il avait reçues. En cette époque à nouveau si troublée, il cherchait à s'entourer de personnes de confiance pour protéger son école et ses élèves du danger grandissant que représentait Voldemort.
Harry, Ron, Hermione, Ginny et Neville entrèrent dans le Hall grouillant de première année inquiets et se faufilèrent jusqu'à la Grande Salle. Ils rejoignirent la table des Gryffondor et s'installèrent près de Seamus et Dean. Hermione jeta un œil à la table des professeurs. Comme elle le supposait, le siège qu'aurait dû occuper Lupin était vide. A côté, Hagrid jetait des regards inquiets ici et là. Dumbledore aussi était absent. La jeune fille se retourna vers ses amis.
- Je crois qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Dumbledore n'est pas là.
La fraîcheur du Hall le frappa après la chaleur étouffante de l'air extérieur. Il ne s'arrêta pourtant pas et plongea dans les sous-sols du château. Il retrouva bien vite le cachot obscur qui servait de bureau au professeur Rogue et frappa hardiment.
- Entrez ! fit sèchement la voix du professeur.
- Professeur, je dois absolument le professeur Dumbledore, dit Draco, à peine entré dans la pièce.
- Bien, Malfoy. Je vais vous y conduire. Mais je vous ai à l'œil.
- Vous savez aussi bien que moi que mon père n'a aucune influence sur moi.
- Mais je sais bien mieux que vous qu'il faut se méfier de tout le monde. Voldemort a un ascendant important sur vous sans même que vous vous en rendiez compte.
Le jeune homme ne répondit pas. Ce n'était que trop vrai. Il se laissa mener jusqu'à la gargouille de pierre qui dissimulait l'escalier conduisant au bureau du professeur Dumbledore, puis Rogue lui jeta un sort qui le rendit sourd jusqu'à ce que le professeur de Potions eut murmuré le mot de passe. Ils montèrent. La porte était ouverte. Le professeur Dumbledore les accueillit avec un sourire bienveillant.
- Severus, je vous laisse le soin de surveiller ces garnements dans la Grande Salle.
- Je crains qu'il ne soit pas prudent de…
Voyons, qu'aurais-je à craindre de Mr Malfoy ? Je vous en prie, Severus.
Rogue tourna les talons à contre-cœur.
Mr Malfoy, que me vaut le plaisir de votre visite ?
Je viens vous prêter serment, professeur.
Je me doutais que votre visite n'avait pas pour but le seul plaisir de me voir. Asseyez-vous, nous allons devoir parler. Cela risque de prendre du temps.
Quand souffle le vent d'été, Fin du Chapitre 1 : Le serment
