Le mot de l'auteure
Le nouveau chapitre s'est fait plus qu'attendre... Après deux suicides consécutifs de mon vieil ordi, un manque d'inspiration pas possible et le retour soudain d'idées, voici donc le chapitre 2 ! Le titre est vraiment nul, mais il faut pas en demander trop... Je voulais quelque chose en rapport avec l'histoire (quand même XD) mais qui n'en dise pas trop... et c'est tout ce que j'ai pu trouver...
Réponse à la review
Merci, je suis ravie que ça te plaise et que la suite t'intéresse J'espère qu'elle sera à la hauteur de tes espérances.
Quand souffle le vent d'été
Chapitre 2 : Apprendre à jouer avec le feu... Un jeu dangereux...
Au moment même où je me réveillai, ce rêve, plus vrai que nature, me revint aussitôt en mémoire. Oui, c'était ainsi que les choses auraient dû se passer. Il n'aurait pas dû mourir, et je serais retourné à l'école, comme chaque année, pour terroriser les première année et humilier une fois de plus Potter et compagnie. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Cette Marque sur mon bras avait fait de moi un homme, un homme en sursis. J'osais à peine me demander ce qui se passerait pour tous ceux qui sont comme moi si le Seigneur des Ténèbres ne triomphait pas. Mais non, c'était impossible. Et déloyal. Je n'aurais pas dû penser ça. En réalité, il y avait même un million de choses auxquelles je n'aurais pas dû penser, comme le manoir de ma famille, saisi par le Ministère, ou cette horrible maison, habitée par de vulgaires Moldus pendant des années.
On frappa à ma porte et cet homme ridiculement maigre et ridé, à la main d'argent offerte par notre Seigneur, entra. Je me redressai et m'assis dans mon lit, sur le point de le réprimander pour être entré sans frapper. Mais je n'étais plus chez moi et je me défiais de ce que cet être si insignifiant et si dévouée la cause qui est celle de tous les Mangemorts pourrait rapporter. Gonflé d'importance, il se dandinait sur place en reniflant bruyamment.
- Le Seigneur des Ténèbres veut vous voir. Il vous attend dans son salon dans vingt minutes.
- Dis-lui que je serai là.
Je ne pus m'empêcher de laisser transparaître mon mépris et mon dégoût dans cette simple phrase. Il ne sembla pas le relever et il sortit sans rien ajouter de plus. Enfin. Ce moment que j'avais attendu, redouté et espéré tout l'été était arrivé : Il voulait me voir. Et je n'avais que vingt petites minutes pour vider mon esprit de toutes les pensées impures qui l'habitaient. Ma tante, Occlumens accomplie, m'avait enseigné l'art de fermer son esprit, mais je craignais toujours le pouvoir pénétrant de celui de mon maître.
- Entre, Draco.
J'avançai à pas mesurés et courbai ma nuque le plus humblement. J'avais rapidement appris à me plier aux lois régissant l'univers de ceux qui fréquentaient le Seigneur des Ténèbres mais cette soumission servile m'avait écoeurée avant même que je ne puisse m'y habituer.
- Vous m'avez demandé, maître.
- Oui.
Il marqua une longue pause, pendant laquelle je n'osai pas bouger. Je sentais son regard flamboyant posé sur moi, comme un rayon de soleil noir tentant d'enflammer mes cheveux. Je savais qu'il aurait voulu lire en moi, mais la pensée de ma mère m'aida à maintenir le masque dissimulé, mais toujours existant.
- Ta précédente mission ne s'est pas déroulée de la manière dont je l'espérais. En réalité, sans la présence d'esprit de Severus, elle aurait même été un fiasco complet.
Dans ma tête, une petite voix, celle de l'adolescent arrogant qui survivait encore en moi, me murmurait de crier à l'injustice, mais une autre, plus forte, plus sage, m'ordonna de me taire.
- Peu m'importe les ressentiments que tu peux avoir à l'égard de Severus. Il a malheureusement dû se sacrifier et abandonner le fief si difficilement conquis de Poudlard. Ce château regorge de ressources que même Dumbledore ne soupçonnait pas. Il me serait grandement profitable d'en bénéficier. Ce sera toi, Draco, qui sera chargé de réparer cette erreur. Et par la même occasion, tu amèneras Potter à moi.
Je levai légèrement la tête, un peu étonné. Il le perçut sans doute et esquissa un sourire. On eut dit qu'il prenait un malin plaisir à jouer avec les émotions que je tentais de garder en moi.
- Je ne veux pas que tu le tues, non. Mais tu feras en sorte qu'il me recherche et qu'il me trouve. Tu ne m'as pas débarrassé de Dumbledore. Je n'attends rien d'autre que Poudlard et Potter sur un plateau.
- Maître, comment pourrais-je…
- Peu m'importe. Mais sache que tu seras surveillé. Il y a plus de Mangemorts au Ministère qu'on ne le suppose. Chaque faux pas sera connu et aura ses conséquences.
Malgré mon apparente indifférence, sa voix froide et détachée me glaça le sang. J'étais sûr que je ferais tout pour lui obéir et le satisfaire.
Londres. Midi. Le Chaudron baveur était désert. Je jetai un coup d'œil rapide derrière le bar. Personne.
- Eh oh ! Il y a quelqu'un ?
Pas un bruit. Je tirais une chaise et m'y laissai tomber, tapotant impatiemment la table des doigts. Ce silence commençait à m'irriter, mais j'hésitais à élever de nouveau la voix. On entendit soudain une cavalcade et un petit sorcier édenté apparut, baguette levée. Il parut soulagé en s'apercevant que j'étais seul, mais il esquissa une grimace de terreur en me reconnaissant.
- V… vous !
Je ne sus que répondre. Je posai les deux mains à plat sur la table afin qu'il comprenne que je n'allais pas l'attaquer.
- Vous êtes recherché et vous osez vous montrer ! Ici ! Je… je vais contacter le Ministère !
- S'il vous plaît.
Il serra un peu plus fort sa baguette entre ses vieux doigts desséchés.
- Je voudrais une chambre. - Vous pensez que je vais vous en louer une ?
Il fit un pas en arrière. Devinant qu'il n'allait pas tarder à transplaner, je me levai brusquement, bondis près de lui et le saisis fermement par le bras.
- J'ai besoin d'une chambre. S'ils me retrouvent, je suis mort. Ils ne viendront pas me chercher ici. S'il vous plaît. Je le fixais droit dans les yeux, cherchant à être le plus convaincant possible. Mais je doutai. Et ce doute faisait dangereusement trembler ma voix.
- Je ne vous louerai rien du tout. Allez au Ministère, nous verrons plus tard.
- Vous ne comprenez pas ! Si je vais au Ministère, ils me stupéfixieront avant même que je puisse ouvrir la bouche. Ils m'enfermeront, et je serais de nouveau entre les mains du Seigneur des Ténèbres. Ses espions sont partout, et ils ont reçu l'ordre de me tuer.
Il me dévisagea longuement. Son expression changea lentement et une profonde lassitude se peignit sur son visage.
- Asseyez-vous, Mr Malefoy. Malgré les rumeurs qui courent sur votre compte, Albus Dumbledore a toujours eu confiance en vous. Je ne sais pas quel rôle vous avez joué dans les événements du mois dernier, mais je me fierai à l'opinion que le professeur Dumbledore avait de vous.
J'eus un sourire amer. S'il savait… Je regrettais ma faiblesse, mais je me sentais si coupable de cette mort sur laquelle j'avais tant compté.
- Vous voulez boire quelque chose ?
- Avec plaisir. Quelque chose de fort. Un Firewhisky, ça serait parfait.
- Vous ne devriez pas.
- Il a beaucoup de choses que je n'aurais pas dû faire et beaucoup d'autres que je ferai à tort. Servez-moi un Firewhisky, s'il vous plaît. Ça ne peut plus me faire de mal.
Il me versa un faible dose d'alcool. Je ne protestai pas. Nous restâmes assis, face à face. Je buvais mon whisky à petites gorgées, goûtant à la chaleur liquide qui enflammait ma bouche avant de descendre dans mes entrailles. Tom sirotait son thé, observant chacun de mes mouvements d'un air toujours soupçonneux.
- Que venez-vous faire ici ? finit-il par demander.
Je voulus répondre, mais il m'interrompit.
- Ne me dites pas que vous pensez être en sécurité ici, vous savez aussi bien que moi que c'est faux. Non. Vous être venu chercher quelque chose. Ou quelqu'un.
J'hésitai une seconde ou deux avant de décider de la conduite à adopter.
- J'ai besoin de voir Potter.
- Harry Potter ? On dit que vous vous êtes toujours haïs.
- C'est vrai. Je méprise toujours sa suffisance, son orgueil, mais j'ai besoin de lui. Et il aura besoin de moi.
Je supposai qu'il aurait aimé dire quelque chose, mais mon ton était sans réplique.
- Je vais me coucher. Quelle chambre ?
- Chambre 11. Je vais chercher la clef.
- Merci.
Le Chemin de Traverse était désert. Cela me surprit quelque peu, n'étant pas revenu au milieu des humbles sorciers depuis un assez long moment, mais en y réfléchissant, c'était une réaction plus que logique. Je poussais la porte du magasin aux affiches tapageuses. Un homme aux cheveux d'un roux flamboyant se tenait devant le comptoir, me tournant le dos. Je me raclai la gorge afin de signaler ma présence. Il se retourna d'un bond. Son visage me montra un instant sa surprise, mais il fut bientôt envahi par une expression haineuse et méprisante que je n'y avais jamais vue. Il brandit sa baguette et la braqua sur moi, près à me jeter un sort.
- Je ne pensais pas te revoir ici, Malfoy. En réalité, même tu n'avais pas voulu suivre les traces de ton père, j'aurais refusé de te voir poser ne serait-ce qu'un orteil ici.
- Ecoute, Weasley, je ne suis pas là pour…
- Je me fiche de ce que tu fous ici ! Mais tu n'aurais pas dû venir. Fred ! Fred ! Viens ici !
Il ne détourna pas les yeux de mes mains, bien qu'elles soient posées à plat sur mes cuisses.
- Si tu bouges, tu es un homme mort. Fred va transplaner au Minstère et quelqu'un va venir pour t'arrêter. Je ne sais pas qui tu voulais essayer de tuer cette fois. Harry, peut-être ?
- Je…
- Peu importe. Fred ! C'est urgent !
La copie conforme de mon assaillant surgit de l'arrière-boutique. Il me reconnut aussitôt, jeta un regard à son frère et sortit sa baguette à son tour.
- Je vais prévenir Kingsley et Tonks. Ils seront sans doute ravis de le voir, dit-il, une lueur joyeuse dans les yeux. Peut-être même que Lupin sera là et qu'il aura envie de le croquer un peu avant de le tuer.
Il disparut dans un « pop » sonore. George Weasley ne me quittait pas les yeux. Après un long moment, il agita légèrement sa baguette. Je me sentis tomber en arrière, inconscient, sans avoir le temps de me rendre compte qu'il m'avait stupéfixié.
Lorsque que je retrouvai l'usage de mon corps et de mes sens, je me trouvai dans une petite chambre sombre et salle. Dans un coin, quelques vieux os pourrissaient et les toiles d'araignée envahissaient chaque recoin des murs tâchés d'humidité. Quelqu'un se tenait au-dessus de moi, le visage si près du mien qu'il me fallut quelques instants pour le reconnaître. Potter. Les cheveux plus ébouriffés qu'à l'ordinaire, les traits tirés et l'air menaçant, mais toujours le même. Sa baguette étaient pointée sur ma poitrine, appuyant sur la chair entre deux côtes.
- Tu sais quel jour on est, Malfoy ?
J'avais un affreux mal de crâne et ma vue se brouillait par intermittence. Quelques séquelles de ma chute incontrôlée, sans doute. Je ne pus que secouer la tête.
- Le 31 juillet, Malfoy, le 31 juillet. Le jour de mes dix-sept ans.
Je compris aussitôt la menace sous-entendue dans son ton gouailleur. Il était libre d'utiliser la magie, n'importe quand, n'importe où et face à n'importe qui. S'il me torturait, personne ne dirait rien, car le Ministre serait trop heureux de m'avoir entre ses mains. J'avais mal présumé du caractère de mes multiples adversaires et ma rencontre avec les jumeaux Weasley avait tourné au quasi-désastre. Je ne pouvais pas me permettre un faux de plus. Le Seigneur des Ténèbres ne me le pardonnerait pas. Potter se tourna vers une femme aux cheveux rose bonbon enlaçant étroitement un type à l'allure misérable :
- Vous lui avez retiré sa baguette ?
Il acquiescèrent. Je tâtai mes poches. En effet, elles avaient été entièrement vidées de leur contenu.
- Harry, si tu devrais… tu sais… vérifier. Remus et moi avons pensé que tu préfèrerais le faire toi-même.
Potter leur lança un regard curieux que je ne réussis pas à interpréter. Il recula un peu pour me contempler avec mépris et dégoût, puis leva mes bras, étroitement liés aux poignets par des lacets de cuir qui entraient dans ma peau. Il retroussa la manche gauche de ma robe jusqu'au coude, révélant la Marque. Son visage ne manifesta aucune surprise.
- Tu vois, Malfoy, je le savais depuis un bon moment. Maintenant, si tu penses que je vais te livrer à Scrimgeour pour qu'il t'enfermes à Azkaban, tu te trompes. Après, je suis l'homme de Dumbledore, encore et toujours.
Je perçus une pointe d'ironie perçant sous les propos amers. Il était en position de force, mais j'aurais pu tenter de l'affaiblir en jouant sur ses sentiments trop développés pour un être digne de respect. Malheureusement, il était surveillé par ce couple si mal assorti.
- Tu resteras ici, où personne ne viendra te chercher et où personne ne te trouvera. Tu ne sauras plus rien du monde extérieur même si tu peux être certain du moindre petit malheur qui arrivera à ta chère mère et à ton maître. Voldemort mourra, et tu resteras ici comme le dernier des rats, dans la saleté et l'obscurité. Je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion.
- Ecoute, Potter, je… j'aimerais beaucoup que… qu'Il meure. Je…
- Ne te fiche pas de moi. C'était sur ses ordres que tu as voulu… tuer Dumbledore et c'est pour te sauver la mise que Rogue l'a fait à ta place. - Justement… je… j'ai beaucoup… regretté…
C'était plus difficile que je ne le pensais de jouer la comédie. Il me regardait d'un œil soupçonneux et je décidai de ne plus hésiter.
- Tu sais, Potter, c'est difficile de résister à une offre faite par un sorcier comme le Seigneur des Ténèbres. J'ai été fier de la confiance qu'il m'accordait. J'ai été fier d'être un instrument dans sa main, pour l'accomplissement d'une grande œuvre qui changerait la face du monde à tout jamais. Mais quand je me suis trouvé face à lui, je me suis souvenu tout ce que Poudlard représentait pour moi et à quel point Dumbledore en était responsable.
- Ne mens pas. Je sais que tu aurais aimé qu'il parte depuis longtemps. Non, tu as simplement eu peur, peur de ce qu'un sorcier vieux, affaibli par un sort et désarmé aurait pu te faire. Tu as été lâche. Il fit signe aux deux autres de sortir et claqua la porte derrière lui. Je l'entendis murmurer quelques sorts pour la condamner, puis plus rien. Je restais seul, dans le noir, avec ces cadavres de rongeur et ces araignées affairées, n'ayant rien d'autre à faire que de le haïr du plus profond de mon cœur. Je me demandai pourquoi Il m'avait confié cette mission, renonçant à tout hyprocrisie, et une part de moi se demanda s'Il n'espérait pas ma mort. Je redoutai la colère et la haine de Potter et ce qu'elles pouvaient l'amener à me faire. A cause de Rogue, de mon père et du Seigneur des Ténèbres.
Quand souffle le vent d'été, Fin du chapitre 2 : Apprendre à jouer avec le feu... Un jeu dangereux...
La suite au prochain numéro J'espère que ça vous aura plu et que vous me laisserez plein de reviews !
