Dans ce chapitre, quelques doutes planent et on ne va pas tarder à comprendre ce que redoute tellement Dva ! Ah, la pauvre, il semblerait que même les G-boys ne soient pas très efficaces pour l'aider.
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Titre : L'œil du dragon
Auteur : Elizabeth
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Gundam Wing, je tiens à préciser qu'il appartient à son mangaka. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques en laissant une review ou à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr . Merci et bonne lecture.
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L'ŒIL DU DRAGON
Chapitre 5 : INFILTRATION.
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Le jeune homme se demanda comment il avait pu se laisser avoir par cette histoire à dormir debout et comment il pouvait être là, debout, en tenue de pilotage, un casque à la main. A ses côtés, l'autre était occupé à régler les sangles de sa veste sans lui prêter la moindre attention. Heero renifla avec impatience et vit enfin la porte du hangar s'ouvrir pour laisser entrer Relena et Quatre, tous deux accompagnés par un escadron de soldats armés de fusils mitrailleurs.
Duo se releva aussitôt et malgré ses récentes blessures se mit au garde à vous. Relena lui fit un petit sourire et le jeune américain laissa son dos se fléchir quelque peu. Heero redoutait ce moment où il ne pourrait plus reculer, où il ne pourrait plus dire non.
« Bien, je vois que vous êtes fin prêts, avança Relena en croisant les bras. D'après ce que nous avons conclu avec Quatre, vous ne devez que vous rendre à bord de la station spatiale de l'ISE. Rien d'autre, c'est compris ? »
Ses deniers mots s'adressaient à lui bien que la ministre ait légèrement détourné la tête. Si Heero avait accepté cette mission, c'était que Relena le lui avait proposé mais les conditions n'avaient pas été négociables. Maxwell devrait l'accompagner à bord et l'aider dans leur objectif de renseignements.
Il avait d'abord pris cela pour une atteinte personnelle, comme s'il n'était pas digne de confiance, lui, le soldat parfait qui avait été conditionné pour la solitude et la réussite. Relena et Quatre espéraient que les liens qui avaient existé pendant la lutte contre Oz se reformeraient et encourageraient le duo à se comprendre un peu mieux et à s'accorder une confiance mutuelle.
Finalement, le chef de la sécurité n'avait pas hésité : il avait accepté en réalisant qu'il tiendrait à sa portée la vie de l'Américain et que rien ni personne ne l'empêcherait de régler ses comptes avec lui, si ses soupçons se vérifiaient.
Car il était toujours persuadé de la complicité de Duo dans cette affaire. Quant à ce qu'il supposait pour Trowa et la jeune femme, ce n'était pas très clair. Et cette mission lui permettrait de juger plus clairement.
« Vous piloterez ce vaisseau, évidemment. Les gundams ayant été détruit, c'est un des rares appareils non offensifs que nous possédons, conformément à la constitution. »
Heero plissa les yeux et observa l'appareil qu'on avançait jusqu'au terrain d'essai, au-dehors. Il ressemblait à un de ses appareils d'avant la colonisation, un long fuselage aérodynamique et une coquille vitrée digne d'un chasseur. Mais le jeune homme savait parfaitement qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et il interrogea un des techniciens qui se trouvaient près de lui.
« Un ancien modèle qui a été adapté avec les nouvelles technologies. Vitesse stationnaire de mach 3, brouillage électronique…Modèle furtif par excellence… »
L'appareil possédait deux longues ailes rétractiles qui brillaient au soleil. Duo saisit le casque qu'on lui tendit et serra la main de Quatre puis salua Relena avant de s'avancer sur la piste.
« Heero, tu me promets… »
Le regard que lui lança la jeune fille le fit frémir intérieurement, il était rempli d'une implorante tristesse. Heero détourna la tête et commença à s'éloigner lorsque Relena ne put s'empêcher de le retenir par le bras. Il se retourna avec étonnement et comprit qu'elle ne le laisserait pas s'en aller sans lui en faire faire la promesse.
« C'est d'accord, Relena. »
Les mots sortirent avec quelques difficultés puis il les avala littéralement et se détacha de son étreinte pour rejoindre Duo qui montait déjà dans l'appareil, l'uniforme remonté jusqu'au cou malgré la chaleur. Il grimpa les premiers échelons de l'échelle et prit place au premier poste de pilotage. Le siège le forçait à garder une posture à demi-allongé qu'il ne trouvait que peu pratique. La coque de pastille translucide se referma au-dessus et Duo, qui s'était installé derrière lui au poste de co-pilote, fit un signe de la main pour indiquer qu'ils étaient prêts.
« Je te conseille de mettre ton masque à oxygène, grogna le jeune japonais en attachant la bride du sien à gauche de son cou. »
« Pas de problème, Heero, s'exclame l'autre avec de la bonne humeur dans la voix. »
Il enclencha une manette et une série de voyants lumineux s'alluma sur le tableau de bord. Un léger vrombissement gronda dans leur dos et l'appareil s'avança doucement sur la piste. Un agent agita sur leur droite un panneau pour les engager à décoller et Heero poussa la puissance des réacteurs au maximum. La carlingue se mit à trembler et l'appareil prit de la vitesse, se propulsant toujours plus vite sur la piste de bitume et laissant derrière lui une vague de chaleur brûlante que Quatre et Relena contemplèrent avec appréhension.
Enfin, les roues quittèrent le sol et pointant vers le ciel, les deux pilotes disparurent aussitôt dans un aveuglant rugissement dans un nuage, une traînée blanche derrière lui.
Duo sentit son corps se soulever sous l'effet de l'apesanteur et il serra un peu plus fort le siège auquel il était attaché. Le voyage lui parut relativement rapide malgré les inquiétudes qu'il avait eu face cet appareil. Le paysage s'effaça dans un flou éblouissant et ils se retrouvèrent bientôt dans l'espace.
Heero enclencha le pilote automatique et dégagea son casque ainsi que son masque. Il se retourna et sembla interroger l'Américain du regard.
« Oui, demanda Duo. »
« Qu'est ce qui me prouve que tu n'as rien à voir dans la tentative d'assassinat qu'a subi Relena ? »
« Tu veux parler de … »
« Oui, cette fille… »
Le masque de joie et de bonne humeur s'estompa aussitôt du visage de Duo et son regard parut penseur et triste.
« Je … je… Je pensais que c'était vrai… entre nous, je veux dire… »
« Et bien, tu t'es trompé, conclut Heero ave froideur. Cette fille est un agent d'une organisation malsaine qui a prit l'apparence d'une société minière. Elle a effectué un crack boursier dans le but de provoquer une crise financière et la mort de la ministre devait engendrer un chaos diplomatique pendant lequel elle en aurait profité pour prendre le pouvoir. »
« Ce n'est pas possible, se contenta d'ajouter Duo en secouant la tête. Pas possible, pas elle… »
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A la base de lancement, Quatre et Relena rejoignirent la salle de communication et tentèrent d'établir un contact. L'écran qui devait afficher les coordonnées resta un instant sans s'allumer puis un crépitement électrique résonna et un des ingénieurs s'installa face au clavier et se mit à taper frénétiquement dessus. Quelques minutes passèrent sans que rien ne se produise et finalement, l'homme se retourna, l'air désolé.
« Mme le ministre, je suis désolé mais je ne parviens pas à établir le contact avec la station spatiale. Je vais demander à la seconde équipe de vérifier si rien ne perturbe le réseau. »
Alors qu'il s'en allait, Relena s'assit contre la table et fixa Quatre avec attention.
« Je trouve que c'est plutôt mauvais signe, déclara t'elle, sa voix tremblant quelque peu bien qu'elle essaya de la contrôler. »
« Ton frère… »
« A été accepté sur un poste de supervision de l'extraction de minerai. Il est accompagné de Lucrezia Noin. »
« Et il… »
« Non ! Mon frère ne peut avoir participer à une rébellion ! »
« Ce n'est pas ce que je voulais dire, tenta d'ajouter le jeune arabe alors que la jeune fille paraissait de plus en plus mal à l'aise. »
Un lourd silence s'installa entre eux jusqu'à ce que l'ingénieur revienne en courant.
« Madame, il semblerait que l'un des satellites soit hors d'usage. »
« Connaît-on l'origine de cette défaillance ? »
« J'ai bien peur que quelqu'un soit intervenu car un tel matériel ne peut normalement pas tomber en panne. De plus, le satellite de relais n'est pas disponible. »
Relena serra de rage les poings sur ses hanches et se redressa. Son frère se trouvait au sein d'une organisation manipulatrice et elle venait d'envoyer à la mort celui qu'elle aimait.
« Vous êtes sûrs qu'il n'y a aucun moyen de les joindre, demanda t'elle sur un ton proche de l'imploration. »
« Non, à moins de passer par une autre station spatiale comme relais ou d'intercéder au près d'un autre gouvernement pour avoir accès partiellement à leur réseau de communication spatiale. Mais je doute que… »
« Aucune importance, je vais faire mon possible en tant que ministre des relations pour permettre d'établir une communication, même si cela doit me demander des heures de négociations. »
Quatre observa sa détermination avec plaisir et lui proposa de la ramener au siège du ministère. A eux deux, ils parviendraient bien à faire flancher un des autres pays ne serait-ce que pour quelques heures de disponibilité.
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« Je vais vous demander de rester calme et de ne pas bouger, quoi qu'il arrive. Le mieux, s'ils vous interrogent, seraient de dire que vous avez été piégés par moi et qu'ayant proposé une alliance, vous avez pensé que cela pourrait être intéressant. »
« Très bien. »
Le sas dans lequel ils se trouvaient laissa une lourde porte en métal s'ouvrir et aussitôt deux agents de sécurité armés chacun d'un revolver se dressèrent devant eux. Leurs regards se portèrent sur Dva qu'ils avaient déjà eu l'occasion de voir puis s'attardèrent sur le jeune homme qui l'accompagnait.
« Veuillez dire à vos supérieurs que l'agent Zviezdana de retour de mission et que Trowa Barton l'accompagne. »
« Je ne crois pas que ce sera nécessaire, déclara un des sentinelles. Nous avons ordre de supprimer tous ceux qui ne sont pas autorisé à pénétrer dans cette base. »
« Je comprends parfaitement, ajouta Trowa en souriant, mais je pense que certaines conditions vous feront changer d'avis. »
Le Français sortit de sa veste un revolver qu'il appliqua sur la tempe de Dva sans sourciller ni même lui prêter attention. Le canon de l'arme, froid et glissant, dérapa entre quelques mèches de cheveux blonds trempés de sueur. La détermination du jeune homme et le son de voix, métallique et raide, fit frissonner Dva qui aurait presque put croire que ce qu'il avançait été réel.
« Je ne pense pas que vos supérieurs apprécieraient de devoir se passer de mademoiselle dans leurs plans. »
Les deux soldats croisèrent un regard et l'un d'eux partit en courant vers la droite tandis que l'autre cracha quelques mots dans son émetteur. Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles Dva sentit le bras de Trowa se resserrer autour de son cou et elle se rendit compte qu'elle aurait bientôt du mal à respirer. Heureusement, l'homme leur fit signe d'avancer et le Français relâcha quelque peu la pression de son avant-bras. Dva accrocha ses mains autour comme pour tenter de se débarrasser de cette gêne mais il lui déclara que si elle continuait, il n'hésiterait pas à la descendre froidement.
On les fit pénétrer dans un bureau où deux hommes vêtus de costumes sobres leur firent signe de s'asseoir. Un gardien referma la porte et s'approcha comme pour désarmer discrètement Trowa. Ce dernier, se doutant, de ce que ses adversaires allaient faire, enclencha la gâchette.
« Voyez-vous, messieurs, je ne tiens pas tellement à me séparer de mon arme ni de cette jeune fille. »
Il s'assit dans un fauteuil et força Dva à s'accroupir au sol, la tête appuyée contre sa poitrine tandis qu'il le tenait par le col de sa veste.
« Il me semble que cette jeune fille vous appartienne. Je l'ai rencontré alors qu'elle était en visite au ministère et entretenait une discussion serrée avec le chef de la sécurité. Je l'ai sauvée pour savoir pour qui elle travaillait et il m'a parut intéressant de venir discuter de vos projets en tête-à-tête. »
« Pouvons-nous d'abord savoir à qui nous avons affaire, déclara un des deux hommes en sortant une bouteille de whisky dont il versa trois vers. »
Trowa vit le verre glisser sur la table qui se trouvait devant lui tandis qu'un des deux hommes se levait, les mains dans le dos.
« Je m'appelle Trowa Barton et je suis détenteur de 40 des actions d'une des plus grandes exploitations industrielles terrestres. »
« Et quelle est cette entreprise, cher monsieur Barton ? »
« La Raberba Winner Society, ajouta Trowa, presque certain de l'effet qu'allait lancer le nom de l'entreprise de Quatre. »
« En effet, c'est un choix fort peu négligeable. Mais puis-je savoir ce que vous désirez ? »
« C'est simple, je suis parvenu à maîtriser les dégâts du crash boursier que vous avez produit et il me semble intéressant de pouvoir vous fournir des installations terrestres pour vos projets. »
« Et que voulez-vous en échange ? »
« Une responsabilité dans ce que vous êtes en train monter car je pense que vos ambitions ne se limitent pas à une crise économique. »
« Je vois que vous êtes perspicace, monsieur Barton. Il faut que nous réfléchissions à votre proposition. »
« Je ne crois pas, déclara Trowa qui n'avait pas fait un seul geste vers le verre d'alcool posé devant lui, le regard froid. Car je possède quelqu'un qui vous serait fort utile. »
Il tira en arrière la tête de Dva et celle-ci poussa un cri lorsqu'il fit glisser lentement le revolver de sa tempe à son cou.
« Il est évident que nous avons affaire à quelqu'un de déterminé et qui a su se munir d'atouts plus que convaincants, répondit l'un des deux hommes pour cacher la position maladroite dans laquelle ils se trouvaient. »
« C'est d'accord, monsieur Barton, ajouta son collègue. »
« Comme justificatif, je demande à pouvoir garder votre agent entre mes mains, juste au cas où… »
Le visage des deux hommes se barra d'un rictus puis ils firent signe que l'entretien était terminé.
« Je tiens juste à annoncer à l'agent Zviezdana qu'une nouvelle mission l'attend. Etant donnée l'incapacité de certaines personnes à s'acquitter de leur travail, elle nous semble la mieux qualifiée pour s'en charger. »
Si Trowa qui avait relâche son étreinte et tenait simplement son revolver posé sur ses genoux, ne semblait n'avoir rien remarqué, ce n'était pas le cas de Dva qui avait immédiatement compris l'allusion de l'homme. Ainsi, ils l'avaient tellement torturé que cette personne se trouvait dans l'incapacité de s'occuper de cette tâche. Elle allait devoir refaire ce qui, petite l'avait tellement amusé mais qui maintenant ne lui laissait dans la bouche qu'un goût amer et un affreux sentiment de malaise. Si elle avait su, il y avait sept ans, alors qu'elle s'amusait à courir dans la base et à demander à son père d'accéder à son caprice (ce caprice qui l'avait plongé dans cette situation aujourd'hui), qu'elle plongerait lentement dans cette décadence morale, qu'elle accomplirait ce que son père leur avait fait jurer de ne jamais révéler à personne ! Mais les promesses faites à un mort valaient-elles d'abandonner les vivants, ceux qui s'étaient trompés et avaient dévoilé ce qu'ils avaient juré tous les deux de protéger pour que jamais la haine humaine ne s'en empare et frappe d'une manière irrévocable et effroyable l'humanité ? Peut-être aurait-elle du tout révéler à ce Trowa Barton qui avait promis de l'aider, lui révéler ce qu'avait fait son père, Piat' Zviezdana et ce pourquoi elle était prête à se battre, prête à abandonner et trahir l'homme qu'elle aimait. Pourtant le regard que porta sur elle le jeune français la laissa de marbre et elle se ressaisit brutalement alors qu'on les invitait à sortir. Etait-il possible qu'elle se soit faite doublement avoir, autant par ce Chang Wufei que par ce Trowa Barton ? Qu'il l'ait simplement ramené à l'organisation dans le seul but qu'elle ne leur file pas entre les doigts ?
Elle avala de travers et sentit son ventre se tordre de douleur tandis que le doute qui l'avait effleuré quelques instants plus tôt se renforçait et prenait en elle des proportions incroyables.
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Le vaisseau atteint rapidement la station spatiale de l'ISE et Heero fit signe à son camarde de rajuster sa tenue pour se tenir prêts à pénétrer à l'intérieur de la base. Un des sas de secours se trouvait à proximité et Heero fixa des détonateurs silencieux qui, par impulsion électromagnétique, atteignirent les verrous électroniques qui refermaient l'entrée qui se présentait à eux. Le panneau sauta et Heero observa Duo à travers son casque. Son visage se perdait à travers les reflets vitreux de sa visière et il lui fit signe de pénétrer en premier. Heero ne ressentait nulle peur, on lui avait confié des missions bien plus dangereuses et de toutes façons, il avait appris à ne faire du danger qu'une donnée parmi les autres, presque négligeable. Non, il avait fait pénétrer l'Américain pour pouvoir le surveiller au cas où, bien que quelques doutes qu'il se forçait à ravaler au fond de lui-même venaient l'agacer par moments.
Il glissa à travers la soute et se laissa retomber sur le sol tandis que l'Américain refermait d'un coup sec le panneau d'un coup sec. Ils se blottirent dans un renoncement et se dévêtirent de leur combinaison qu'ils abandonnèrent dans un coin. Il leur fallait maintenant se trouver un uniforme qui leur permettrait de passer assez inaperçu pour pouvoir se déplacer sans contraintes et sans questions.
Heero remarqua avec un certain soulagement que les détonateurs à impulsion n'avaient en apparence rien endommagé d'électronique. Un écran devant une porte clignotait et les lumières blafardes au plafond montraient bien que tout fonctionnait parfaitement.
« Hé vous ! »
Trop tard, ils avaient trop traîné. S'il avait été seul, Heero ne se serait jamais laissé surprendre aussi bêtement. Il ne leur restait plus qu'à faire face. Duo s'était retourné et se mit à courir face aux deux hommes qui leur faisaient face, sa natte flottant derrière lui. L'un des deux paniqua, il pensait très certainement qu'ils prendraient la fuite, et ne tira que son arme de service qu'il braqua en direction de l'Américain. Heero vit l'autre homme s'approcher de lui avec un cri et il recula pour gagner un peu de détente. Son pied frappa son adversaire au thorax et bien que le soldat parut surpris, il ne flancha pas pour autant. Heero évita un crochet du droit mais se fit rapidement plaquer contre la paroi du couloir. Il avait beau être souple, rapide et agile et avoir subi une solide formation, l'autre le dominait par sa taille et sa force. Il retint avec justesse la main qui s'approchait de sa gorge mais sentit tout de même les doigts se resserrer autour de cou. Il bloqua l'avancée de l'homme d'un coup de coude mais fut bientôt obligé de porter ses mains à la gorge tant l'air lui manquait. Ses yeux se voilèrent au moment même où l'étreinte se desserrait brutalement. Duo se trouvait face à lui et l'arme à la main, venait de frapper la sentinelle d'un violent coup de crosse sur le crane.
Quelques instants plus tard, Duo trouva dans la poche de la veste d'un des deux hommes une carte magnétique qu'il essaya sur la porte la plus proche. Apparemment utilisée dans tout le secteur, ils se dépêchèrent d'échanger leurs propres vêtements contre les uniformes noirs des deux soldats.
« Belle entrée en la matière, ne put s'empêcher d'ajouter Duo en faisant glisser la visière de la casquette. »
Heero haussa les épaules et lui fit signe d'avancer devant lui.
« Plus discret, ç'aurait été pas mal. »
« Allons, Heero, ne me dis pas qu'un peu d'exercice t'a fatigué ! »
Le rire de l'Américain s'étouffa lorsque son camarade lui braqua le canon de son arme sous le nez.
fin du chapitre 5
(28 juin 2005)
