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Titre : L'œil du dragon
Auteur : Elizabeth
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Gundam Wing, je tiens à préciser qu'il appartient à son mangaka. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques en laissant une review ou à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr . Merci et bonne lecture.
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L'ŒIL DU DRAGON
Chapitre 6 : LE DOUBLE DE L'OMBRE.
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Trowa ressortit du bureau et on le conduisit vers une pièce où il put s'installer à son aise. Sur le lit était posé une tenue neuve composée d'une veste bleue et d'un pantalon sombre.
Le jeune homme se dépêcha de se changer et disposa dans sa veste le badge qui lui avait été confié ainsi que son arme.
Car si ses adversaires avaient semblés accepté sa proposition, il ne se doutait pas que les doutes planeraient longtemps sur lui et qu'au premier faux pas, on se ferait un plaisir de se débarrasser de lui. Trowa, pour sa part, avait laissé à son ami, Quatre, le soin de sortir Duo Maxwell, le jeune américain des griffes de la sécurité et de lui éviter un procès qui aurait eu de fortes répercutions médiatiques et diplomatiques.
Ses recherches sur Dva ne l'avaient pour l'instant que peu aidées. Il ne savait toujours pas quel était le moyen de pression utilisé sur la jeune fille. Pour sa part, il se devait aussi de tirer au clair ce que cette organisation était entrain de monter comme plans. Sous la couverture industrielle devaient se trouver de bien plus sombres affaires.
Il jeta donc un coup autour de lui, certain qu'une caméra l'observait et tout à son aise, feignant un air nonchalant, il sortit de la pièce. Au détour de quelques couloirs, il parvint à la limite de validité de son badge qui le restreignaient à rester dans les zones sécurisées, apparemment, de simples locaux. Le plus intéressant restait donc hors de portée : certainement, les zones d'exploitation.
Un groupe de gens passa à son abord et il se glissa subtilement à leurs côtés. Voyant son badge épinglé sur sa poitrine, les travailleurs ne firent pas de remarques et se contentèrent de le laisser passer.
« Je crois que les supérieurs nous ont demandé d'aller exploiter la zone 59, déclara un homme à ses camarades. »
Ils tournèrent dans un couloir et Trowa les suivit d'un pas silencieux en prenant soin d'afficher un air neutre. Cependant, son visage se troubla lorsqu'il aperçut une silhouette.
« Faites tourner les équipes, exposa une voix masculine dans un haut-parleur. »
Aussitôt, les ouvriers qui exploitaient les gisements cessèrent leurs activités et laissèrent leur place de labeur à leurs compagnons. Milliard Peacecraft laissa ses doigts parcourir le clavier de commande devant lui et dirigea à nouveau les travailleurs vers leur tache respective.
Depuis la disparition d'Oz, il n'avait consacré sa vie qu'à son travail avec l'aide de Lucrezia Noin. Peu à peu, leur entente s'était affinée et une relation plus tendre et rapprochée était née. Ils avaient décidé tout deux de quitter la surface terrestre, conscients de la difficulté de faire face aux autorités de la planète après leurs actions respectives passées.
Car même si sa sœur lui avait permis de retrouver une place, il avait décliné l'offre avec regret pour accepter un poste dans une firme d'exploitation industrielle de minerai. Les prérogatives qui s'offraient à lui étaient assez importantes et lui permettaient d'avoir une marge de manœuvre relativement large.
Lucrezia l'assistait dans sa tâche et rien ne semblait troubler leur travail. Pourtant quand le jeune homme abandonna sa place pour faire une pause et se dégourdir les jambes, il tomba nez à nez avec sa jeune compagne.
« Bonjour Milliard, tu as fait permuter l'équipe ? »
« Oui et je te propose de te dégourdir un peu les jambes en ma compagnie. SI cela ne te dérange pas… »
« Bien sûr que non ! »
Tous deus poursuivirent donc leurs chemins à travers les couloirs quand un groupe assez bruyant apparut devant eux. Milliard resta sans bouger mais les réflexes de la jeune femme furent plus rapides.
Face à eux, deux soldats armés encadraient une jeune fille vêtue d'une combinaison que ni l'un ni l'autre n'auraient pu oublier.
D'une matière élastique et sombre, toutes ses articulations possédaient des renforts et des capteurs de pression. Son habillement avait tout de celui du pilote de Gundam. Pourtant, tous avaient été détruits depuis quelques années lors de la signature de la convention anti-agression signée entre chaque états et colonies spatiales.
La jeune fille tenait entre ses mains une étrange paire de lunettes argentées, apparemment un remarquable gadget de technologie. Lucrezia s'arrêta devant le trio et ne put s'empêcher.
« Messieurs, au cas où vous ne le sauriez pas, cette zone est en accès prohibée aux armes à feu et autre. »
« Désolé mais ce sont les ordres, grogna l'un des soldats sans prendre la peine de faire un geste. »
L'autre poussa la jeune fille dans le dos pour la faire avancer et elle fit encore quelques pas vers eux, la tête baissée. Ses cheveux relativement courts tombaient sur son visage et ses mains tremblaient faiblement, trahissant son angoisse.
« Où vous rendez-vous en compagnie de cette jeune personne ? »
La voix de Milliard était froide et autoritaire, pareille à celle qu'il avait employées lorsqu'il travaillait encore pour Oz. Il croisa ses bras et son regard scruta avec attention les deux soldats. Il était l'administrateur de sa zone de travail et il ne voyait absolument pas ce que cet étrange trio venait faire ici.
« Ordre du commandant de l'escorter jusqu'à son boulot ! »
Le soldat le plus proche de Dva pointa le bout de sa mitraillette vers elle pour la désigner.
« Et je peux savoir en quoi cela consiste ? »
« Je ne crois pas, ajouta un des soldats dans un rire. Mission secrète qui ne concerna pas les petits subalternes. Vous n'avez qu'à retourner à vos commandes. »
L'exclamation narquoise du soldat fit enrager Milliard mais lorsque l'un des soldats tomba lourdement au sol et que l'autre se retourna lourdement, son visage resta étonné. Un léger sifflement et l'homme glissa à terre tout en lâchant son fusil.
Une personne sortit de l'ombre et fit glisser son arme à sa taille.
« Que faites –vous dans une zone sous ma responsabilité avec une arme ? »
« Ne vous inquiétez donc pas, ils ne sont qu'endormis. »
« Vous ne répondez pas à notre question, insista Lucrezia qui s'était rapprochée lentement. »
« Je cherche juste à savoir ce que se trame réellement dans cette base et qui tire les ficelles des marionnettes que nous sommes tous. »
« Sortez de l'ombre ! »
« Très bien. »
Trowa apparut avec un fin sourire sur les lèvres, bien que son visage ne soit que son habituel masque impassible.
« Toi ici, s'exclama Milliard d'étonnement. »
« Oui, je crois que je vous dois quelques petites explications. Mais je tiens à être bref. »
Le jeune français exposa donc ce qui lui semblait utile aux deux autres qui l'écoutèrent avec attention.
« Si vous voulez m'aider à éclaircir ce qui se passe ici, j'aimerai que vous retrouviez deux personnes qui se sont infiltrées dans la base. »
« De qui s'agit-il, demanda Lucrezia avec curiosité. »
« D'un américain et d'un japonais qui répondent aux noms de Duo Maxwell et Heero Yuy, répliqua Trowa. Mais je tenais aussi à vous avertir de la véritable fonction de cette base… »
Mais il ne put rien dire de plus car un tir de pistolet retentit et il s'effondra au sol.
« Trowa, cria Dva en se précipitant vers lui. »
« Zviezdana, tu ne bouges pas sinon, je te descends comme mes hommes l'ont abattu. Quant à vous, vous allez venir avec nous à la recherche des deux espions. »
La voix du chinois était tranchante et Milliard et Lucrezia ne purent rien faire d'autre lorsqu'ils s'aperçurent qu'ils s'étaient laissés entourés de soldats, bien malgré eux. Wufei fit un signe à un de ses hommes qui se saisit du corps du jeune français et le traîna sur son épaule.
Duo déglutit bruyamment en sentant le contact froid et implacable de l'arme sur sa tempe. Ses bras de levèrent lentement au-dessus de sa tête et quelques gouttes de sueur perlèrent sur son front. L'Américain ne put retenir un sourire narquois et lança quelques mots à son compagnon.
« Tu ne crois pas qu'on perd du temps à se chamailler comme des gamins ? »
« Je ne t'ai pas demandé ton avis ! »
« Oui mais le temps qui nous est imparti n'est pas illimité, tu sais… »
Heero plissa les yeux et se concentra sur son arme. Sa main hésita puis il fit glisser le revolver à sa taille dans son étui. Haussant les épaules, il soupira.
« Je ne te laisse le champ libre que parce que la mission représente ce qu'il y a de plus important. »
« Pour moi, le plus important n'est pas d'obéir à des ordres stupides que l'on nous a donnés mais de découvrir ce qui a fait que Dva nous ait floués. Les sentiments humains sont parfois supérieurs aux missions que l'on se doit d'accomplir. »
Heero ne prêta pas attention aux délires de son camarade et avança avec prudence dans le couloir. Peu lui importait ce que les gens pouvaient penser de lui et de ses agissements ! Les sentiments humains l'avaient depuis bien longtemps abandonnés et seuls ses faibles traces d'un amour caché flottaient dans son esprit (bien qu'il se donne toutes les peines du monde pour le refouler). Un soldat est une arme entre les mains de ses supérieurs et une arme se doit d'agir selon ce qu'on attend d'elle. Il n'y avait pas à discuter.
« Dis-moi, Heero, tu es peut-être insensible mais tu as forcément une conscience. Et cette conscience, elle ne te réveille pas la nuit ? »
Les questions permanentes de Duo commençaient à lui embrouiller la tête. Il saisit le passe que se trouvait dans sa poche et actionna une barrière magnétique qui leur laissa le champ libre. Cependant, quelques bruits de voix retentirent dans le couloir adjacent et aussitôt, le Japonais se redressa de toute sa hauteur, les muscles bandés, prêt à agir. Duo s'était tu à son grand soulagement. Il aurait été dommage de devoir l'assommer car il pourrait toujours l'aider face à des gardes trop nombreux.
Une silhouette apparut avec une arme à la hanche, un homme qui semblait simplement effectuer un tour de garde. Heero dégaina son arme et son tir atteignit l'homme au ventre. Ce dernier chuta au sol et Heero s'avança en courant face aux autres. Deux hommes gardaient une porte de métal verrouillée par un code digital. Le premier lui intima l'ordre de jeter son arme à terre mais il ne reçut en échange qu'un tir qui lui érafla l'épaule. Son coéquipier força Heero à se jeter au sol mais ce fut avec grand soulagement que le Japonais vit que l'Américain s'était saisi de l'arme du premier garde et entamait un savant échange avec les deux hommes.
Heero descendit le premier gardien et Duo le second sans parvenir à éviter une balle qui lui érafla l'avant-bras gauche. Il poussa un cri et pressa la blessure contre sa poitrine pour tenter de calmer l'hémorragie.
Heero se releva et s'approcha de la porte jusqu'à lors gardée. Ses doigts effleurèrent le clavier puis il sortit un petit boîtier métallique qu'il emboîta sur un cran de la porte. Le voyant lumineux s'alluma et commença à chercher le code d'accès. Le Japonais souffla et se laissa glisser au sol, en profitant pour s'éponger le front.
« Ca ne te dérange pas que je me vide de mon sang ? »
« De un, si tu peux encore parler, c'est que tu n'es pas prêt de t'évanouir. De deux, je suis habité à agir seul, sans partenaire, et je suis donc incapable de te soigner. De trois, on m'a juste demandé de ne pas te tuer. Pas de t'aider à rester en vie. »
Le ton ironique ne fit pas sourire Duo qui ne broncha pas et se contenta d'arracher un pan de l'uniforme vert d'un des gardes et de s'appliquer un garrot sur sa plaie, à la commissure du bras.
« Merci encore, déclara Duo en narguant son partenaire. »
« Pas de quoi ! »
Le silence retomba et Heero allait se remettre debout quand le voyant lumineux se mit à clignoter. Le code d'accès avait été découvert. Duo le suivit jusqu'à la porte blindée et ils la poussèrent ensemble.
Ce qu'ils découvrirent les laissa sans voix.
Tout d'abord, ils ne distinguèrent rien dans la pénombre qui éclata à leurs yeux. Un gémissement se fit entendre et Duo s'approcha alors que Heero restait sur la défensive.
« Il y a quelqu'un ici. »
« Oui mais apparemment, il n'est pas dans ses capacités de te sauter à la gorge. »
La silhouette était couchée par terre et Duo s'agenouilla à ses côtés. Un bras bandé, la personne gémit encore une fois et grogna quand la lumière de la petite lampe de l'Américain l'inonda.
Ses courts cheveux blonds flottaient dans son cou et malgré son visage émacié par la faim et la fatigue, ses yeux verts brillaient avec ardeur.
Duo resta d'abord sans bouger et ses mains se mirent à trembler. Il y avait quelque chose qui n'allait pas chez le jeune homme qu'il était entrain d'observer. Il lui rappelait trop fortement quelqu'un.
« Qui êtes-vous, demanda Duo en articulant du mieux qu'il put. »
« Je m'appelle Siem. »
Le silence retomba et Duo entendit même le souffle de Heero s'arrêter quelques instants.
« Siem Zviezdana. »
Ce fut un léger souffle qui déclara ses deux mots avant de retomber dans l'obscurité.
fin du chapitre 6
