Bon, je crois que ce n'est même pas la peine que je me creuse la tête pour trouver une excuse. Après tant de temps, ça n'en vaut même pas la peine… Mais bon, vous avez tout de même droit à un chapitre ! Il faut pas charrier
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Titre : L'œil du dragon
Auteur : Elizabeth
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Gundam Wing, je tiens à préciser qu'il appartient à son mangaka. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques en laissant une review ou à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr . Merci et bonne lecture.
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L'ŒIL DU DRAGON
Chapitre 8 : LA FIN DU HEROS.
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Lucrezia manqua de tomber à terre alors qu'elle courrait. Le sol trembla sous ses pieds et elle vit son coéquipier se raccrocher à une rambarde du mur. Son bras s'y enroula à son tour et tandis que tout vibrait avec force, la jeune femme agrippa Milliard au col.
« Qu'est ce qui se passe encore ? »
« Aucune idée ! Mais ça vient de l'avant de la station… »
Ils échangèrent un regard et le couloir continua d'être secoué par d'étranges vibrations. Ils reprirent leur chemin aussi vite qu'ils le purent, bien qu'ils sachent pertinemment qu'aucun garde ne les suivrait, tous trop occupés à répondre à l'état d'urgence. Un voyant lumineux rouge s'enclencha, accompagné des hurlements stridents d'une sirène. Miliard ouvrit d'un violent coup de pied la porte qui se tenait devant lui et attira Lucrezia à sa suite. La pièce plongée dans le noir n'offrait rien à l'abord mais une veilleuse automatique se mit à scintiller dans un grésillement sourd et éclaira un tableau de contrôle aux écrans noirs. Miliard s'assit face aux commandes et essaya aussitôt de repérer où se situait ce qui avait causé la mise en place d'un niveau d'alerte maximum. Lucrezia penchée sur son épaule se mit à pianoter avec frénésie sur un des claviers.
Rien n'indiquait un dérèglement dans la station orbitale : toutes les trajectoires étaient correctes et chaque équipe de travail à son poste. La liste des données techniques défila à une vitesse hallucinante à l'écran et l'ordinateur ne repéra aucunes anomalies.
La station avait été conçue pour permettre à une entreprise d'entreprendre l'extraction de minerai sur un astéroïde, mission expérimentale à laquelle Miliard et Lucrezia avaient accepté de participer. Ils avaient peu à peu acquis un statut de direction mais restaient cependant sous le contrôle de l'ISE. Protégée par une milice propre, la station paraissait plutôt être une forteresse volante où l'on ne pouvait accéder à certains secteurs que sous certaines conditions. Cela l'avait toujours étonné qu'une agence non gouvernementale s'accorde une telle arrogance face aux états terrestres.
Une nouvelle secousse les bouscula et les voyants lumineux bleuâtres clignotèrent avant de scintiller à nouveau. Lucrezia se rattrapa au rebord du bureau et sur son écran, s'afficha enfin une information intéressante.
« Je crois que la station vient de toucher quelque chose, murmura t'elle, les mains crispées au-dessus du clavier. »
« Tu veux plutôt dire que quelque chose l'a percuté, répondit Miliard en empoignant son front d'un geste vain. »
« Qu'est ce que c'était ? »
Ils n'eurent pas le temps de continuer leur discussion car une garnison de gardes fit irruption dans la salle, l'arme au poing et prêts à tirer. Miliard pivota sur son siège et sentit la main de sa partenaire s'appuyer sur son épaule.
« Mains en l'air, ne présentez aucune résistance et il ne vous sera fait aucun mal, déclara un sergent d'un geste de tête nerveux. »
« Qu'est ce que vous voulez, vous ne voyez pas que nous travaillons, s'exclama Miliard, faignant d'avoir été interrompu dans une tâche apparemment complexe et abstraite. »
Il jouait quitte ou double mais se doutait que les hommes armés ne tiendraient pas compte de ses récriminations. Pourtant dans une telle confrontation et dans une telle position d'infériorité, il fallait ruser.
« Deux appareils viennent de décoller de la base sans autorisation préalable et il m'a été demandé de leur arrêter. L'un d'eux vient de lancer une offensive contre la station et a touché l'aile frontale d'un missile. Les zones sont en niveau d'alerte maximale et vous devriez effectuer l'évacuation du personnel. »
Aucun ne bougea aux paroles pourtant inquiétantes de l'homme face à eux. Et ce fut le souffle de l'explosion qui sauva Lucrezia et Miliard du piège. Les soldats se retrouvèrent projetés au sol. La console implosa avec brutalité et les flammes ravagèrent aussitôt la salle, satura l'air qui devint irrespirable. Lucrezia suivit Miliard tandis que l'explosion se répercutait juste sur leurs talons. Ils parvinrent finalement à l'aile d'embarquement des vaisseaux et trouvèrent alors le corps du jeune américain étendu sur le sol.
Lucrezia s'agenouilla pour tenter de le réanimer mais Miliard lui lança une combinaison avec empressement.
« On ne peut pas le laisser là, Miliard ! Il va mourir, s'écria Lucrezia en remontant la tête de Duo sur sson genou. »
« Prends le avec toi alors et suis-moi, je lance le sas d'ouverture. »
C'est avec difficulté que la jeune femme traîna le corps de Duo jusqu'à la passerelle. Elle parvint cependant à la hisser et se laissa tomber sur le sol du vaisseau en soupirant. Les réacteurs de l'appareil s'enclenchèrent et le vrombissement rugit à leurs oreilles.
« Accrochez-vous, cria Miliard, positionné aux commandes. »
Ils furent aspirés par la porte qui s'ouvrait et une violente décharge ébranla l'appareil en frottant l'angle du sas. Pourtant cela leur sauva la vie car derrière eux, une immense flamme lumineuse dévora le hangar et manqua de peu de les happer. Miliard enclencha quelques commandes et s'écarta du lieu du sinistre. Pendant ce temps, Lucrezia avait enfilé la fine combinaison moltonée par-dessus ses vêtements et aidait Duo à se réveiller. Il ne semblait cependant trop mal en point. Alors que Miliard s'agenouillait à ses côtés, Lucrezia tenta d'accrocher le regard de l'homme.
« Tu étais sérieux quand tu disais qu'on a tiré un missile sur la base ? »
« Oui, absolument. Et j'ai mis le cap sur une des stations qui a accueilli le vaisseau. »
« C'est… lui… qui a fait… ça. »
La voix chevrotante de Duo interrompit leur discussion.
« Qui ça, lui, Duo ? »
« Il voulait … se venger… il est … total… ement aveuglé… »
« Qui ça ! Et qu'est ce que tu fabriquais à bord de la station, bon sang ! »
« On nous a envoyé en mission… pour récupérer Dva… mais il n'a qu'une idée en tête… la supprimer. »
« Duo, de qui parles-tu ! »
« Heero, c'est lui… »
Dva sentit la main froide de Wufei se plaquer dans son dos et ses mains se retrouvèrent attachés par un bracelet électronique. Rien ne servait de résister. Ils avaient atterris bien que le Chinois ait jeté pendant leur vol un regard laconique au tableau de bord qui indiquait qu'Heero avait détruit la station.
Elle attendait donc debout, la sueur suintant sur son front sans pouvoir l'essuyer et elle l'avoua, la peur nouant son ventre avec fermeté. Si Wufei acceptait l'échange, elle ne deviendrait pour l'américain qu'un élément à éliminer. Pourtant, c'était illogique. Son frère étant incapable de piloter, c'était sur elle qu'on comptait. Il n'y avait donc aucun avantage à ce que ceux qui les avaient manipulés, elle et son frère, se débarrassent d'elle. Elle l'avait compris dès qu'on lui avait cité un certain projet, elle était un élément indispensable…
Il y avait donc quelque chose d'autre qui les motivait ; à moins que ce ne fut que pour lui-même que Chang ait accepté l'échange de l'Américain. Il n'avait pourtant aucune raison de désobéir. Cela ne lui apporterait que des ennuis, et plutôt corsés. Pourtant, la jeune fille se rappela qu'il avait dit ne pas tenir tellement d'intérêts aux motivations de ses dirigeants. Avait-il une raison personnelle d'agir ainsi ?
Le hall métallique de la nouvelle station était mal éclairé et elle manqua plusieurs fois de tomber.
« Pourquoi vous faites ça, demanda Dva avec nervosité à Wufei. »
Celui-ci détourna la tête vers elle d'un air étonné et joua avec le canon de son arme tout en la fixant du regard.
« Faire quoi ? »
« Et bien, m'échanger contre mon frère ! Vous savez pourtant que je suis indispensable à ce que vous comptez faire. Vous ne pouvez vous permettre de me perdre ! »
« Tout cela ne m'intéresse pas. A vrai dire, je m'en moque totalement ! »
Dva sentit sa mâchoire se décrocher et lança un regard incompréhensif au jeune homme. Chang était imperturbable et son regard glacé ne cessait de fixer l'ouverture du hall d'un air attentif.
« Les faibles doivent mourir, c'est tout. Pour moi, tu n'es qu'un pion sur l'échiquier. »
« Et quel est votre objectif, si vous ne cherchez pas ceux de la prétendu ISE ? »
« Cela ne vous regarde pas, de toutes façons, vous allez mourir sous peu ! Je doute que Yuy ne se fasse pas une joie de vous tuer… »
« Vous le connaissez donc, s'étonna Dva en reculant de quelques pas. »
Le Chinois agita son arme dans sa direction et émit une désapprobation en la voyant bouger ainsi.
« Tss tss. Restez où vous êtes ! »
Il engagea son chargeur avec application et la jeune fille frissonna en entendant le déclic fatal de l'arme.
« C'était il a quelques années seulement… On nous avait chargés de tout autre chose à l'époque… Tous les espoirs étaient fondés sur nous cinq. »
« Vous cinq… Mais il y a quelques années, c'était la guerre… Alors…qui êtes-vous vraiment ? »
« On nous avait engagés pour lutter contre Oz, l'organisation qui menaçait la paix internationale. Mais cela ne m'emportait que peu… »
« Qui était avec vous ? »
« Yuy, Raberba, Barton et Maxwell. »
Elle comprit alors l'efficacité du piège qui s'était refermé sur elle sans toutefois savoir quel était le rôle de ceux qui l'avaient aidée.
« Duo… Il était… avec vous mais.. C'est impossible ! »
« Si, nous étions tous les cinq pilotes de gundam. »
Ses jambes se dérobèrent, elle sentit son souffle se couper et sa poitrine se souleva péniblement en sanglots étouffés. Alors que Wufei allait venir vers elle, la cloison métallique de la salle résonna et Heero apparut, le regard froid et déterminé, braquant son arme sur Siem. Le Chinois empoigna la jeune fille et la redressa sans douceur. Les deux frères et sœurs se dévisagèrent et Siem baissa avec honte la tête. L'aspect pitoyable du garçon l'affligeait profondément, son visage aux traits élimés marqué par la souffrance et les privations et son bras en écharpe.
« Pardonne-moi, Dva. Tout est de ma faute ! J'ai accepté ce qu'on m'offrait mais je te jure que je ne voulais pas continuer le projet… »
« Ta gueule, murmura avec une douceur amère Heero en le repoussant. »
« Je me suis cassé moi-même le bras pour les empêcher de poursuivre ça mais je n'ai fait que t'entraîner à nouveau dans ce cauchemar… »
« Un mot de plus et je te descends ! »
Tous se turent et ce fut autour des deux anciens pilotes d'établir les modalités de l'échange.
« Envoie-moi la fille et je relâche le garçon. »
« Très bien… Il va m'aider pour la suite… »
Les deux jumeaux s'engagèrent chacun à marcher pas à pas tandis que ceux qui les menaçaient jouaient un délicat combat oral.
« Que cherches-tu ici, Wufei ? Es-tu comme par la passé dans le camp des extrémistes, toujours plus proche du pouvoir, bien dans le rang ? »
« Tu n'as donc rien compris en bon chien-chien de l'autorité que tu es ! Toujours sous les ordres de Relena, je suppose ? »
« Tu supposes bien, grogna froidement Heero. Mais toi, alors, que recherches-tu ? »
« La même chose que par le passé, voyons… »
Les yeux du japonais se voilèrent quelques instants puis il secoua vivement la tête.
« Tu sais très bien que c'est impossible… »
Mais ils n'échangèrent plus un mot lorsque Heero s'aperçut avec rapidité que Dva s'apprêtait à s'écarter de la trajectoire. Il fonça sur elle et la maîtrisa sans difficulté, bien qu'elle se débattit avec avidité.
« Lâchez-moi ! »
« Dva Zviezdana, vous avez été condamnée pour attentat à la paix mondiale et l'ordre publique, tentative d'assassinat que la personne du ministre des affaires étrangères et spatiales. Votre statut a été rendu par un tribunal qui a demandé la peine de mort. Vous n'avez rien à dire pour votre défense ! »
Wufei avait emmené Siem et tous deux avaient disparu tandis que la jeune fille remuait entre les bras du japonais. Son bracelet électronique lui appliqua plusieurs décharges qui ne la calmèrent pourtant pas. Elle écoutait les paroles insensées du jeune homme. Il se prenait pour une justice divine, aveuglée par les sentiments qui le dévoraient et appliquait du mieux qu'il le pouvait ses idéaux. La dernière phrase se répercuta contre les murs alors qu'il lui plaquait le visage contre la paroi métallique pour la calmer. Le canon de l'arme s'approcha avec lenteur de sa gorge et elle déglutit bruyamment alors que les larmes salées brûlaient ses joues.
« Comment ne pouvez-vous pas comprendre et rester aveugle à ce point ? Je sais que vous avez été pilote de gundam. C'est vous qui avez ramené la paix lors de l'opération météor, n'est ce pas ? Et tous vos idéaux galvaudés ont disparu lorsqu'on a détruit vos appareils. Vous vous êtes désespérément raccrochés à des illusions que vous apportait cette nouvelle société. »
Il ne répondit rien mais grinça des dents suffisamment fort, ce qui encouragea Dva à continuer.
« Je sais ce que ça fait de piloter un Gundam. Je l'ai fait plusieurs fois par le passé ais pour moi, cela n'a aujourd'hui qu'une atroce signification. »
« Vous racontez n'importe quoi pour gagner du temps ! »
« Non, je vous le jure ! Il y a à bord de cet appareil un prototype d'un nouveau genre de Gundam doté d'une puissance de feu jamais égalée. Et ceux qui se cachent derrière l'ISE comptent lancer une attaque contre la terre. Je suis sûre et certaine que toutes les manipulations diplomatiques qu'ils ont effectuées avaient un but… »
« Et même si c'était vrai, comment pourriez-vous être au courant de tout cela ? »
« Je… je… »
La force qui lui tordait le bras se desserra brutalement et elle ne comprit d'abord pas ce qui se passait.
« Et bien, nous vous écoutons. »
Lorsqu'elle se retourna, elle découvrit la haute silhouette d'un homme aux longs cheveux blonds accompagné d'une jeune femme aux courts cheveux noirs. Au sol, gisait Heero avec une jolie bosse à l'arrière de la tête. Et derrière eux se tenait celui qu'elle pensait avoir trahit. Il s'avança en trébuchant et sans qu'elle ne comprenne, Duo s'affala dans ses bras ouverts.
« C'est fini, murmura t'elle entre ses dents tandis ses yeux se brouillaient à nouveau. »
« Non, pas tout à fait, ajouta t'il dans un souffle. »
Leurs regards s'entrecroisèrent avec une lourdeur coupable.
« Qui es-tu vraiment Dva ? »
fin du chapitre 8
(19/10/05)
