Et voilà, nous arrivons à la fin de notre périple ! Je pris tous les personnages de l'excuser de les avoir torturés mais le résultat en valait tout de même la peine. Je suis arrivée au bout de ce que je voulais et je leur laisse donc de nombreuses pages blanches pour vivre une vie plus heureuse et moins cruelle. Merci à tous les lecteurs qui m'ont soutenu et laissé des petits mots !
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Titre : L'œil du dragon
Auteur : Elizabeth
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Gundam Wing, je tiens à préciser qu'il appartient à son mangaka. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques en laissant une review ou à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr . Merci et bonne lecture.
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L'ŒIL DU DRAGON
EPILOGUE : L'ADIEU AUX ARMES.
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Le soleil éclairait la vitre et un léger courant d'air pénétrait en un filer d'air doux par la fenêtre entrebâillée pour caresser le lit où reposait le malade. Situé dans un coin de la fenêtre où les chauds rayons de lumière automnaux inondaient les couvertures, le lit aux draps blancs immaculés recueillait le corps meurtri d'un jeune homme. Il avait été admis en urgences dans cet hôpital voilà déjà des mois et son état critique s'était stabilisé. Le corps recouvert de bandelettes ne cachaient que d'affreuses brûlures supurreuses que la jeune infirmière s'était néanmoins évertuée à soigner avec application. Ses cheveux si pâles n'étaient qu'un souvenir entre les bandelettes de gaze recouvrant son visage et il n'avait pas ouvert les yeux. Elle avait appris à aimer ce jeune homme dont l'aspect humain n'avait plus grand chose à voir avec le commun des mortels. Il n'avait reçu que deux visites officielles de hauts représentants et il avait d'abord été considéré comme un terroriste potentiel avant que l'équipe médicale s'évertue à faire rejeter le port des menottes qu'on avait voulu infliger à leur malade. Mais son identité était restée secrète et rien ne semblait pouvoir rendre sa vie au jeune anonyme.
Lui était passé dans la matinée et n'avait laissé à la jeune femme qu'un léger sentiment de malaise. Il dégageait cela de plus en plus quand il côtoyait des personnes pour son travail. Son apparence froide et méticuleuse cachait habilement sa nature enfiévrée qui l'avait dominé pendant le reste de la mission et il en était conscient. De retour sur terre, Heero avait repris ses esprits et demandait à passer en jugement pour mise en danger de la vie d'autrui et non-respect des conditions de sa mission. Ce que Relena avait refusé avec aigreur et son insistance ne lui avait valu que de se retrouver à son poste sans plus d'explications. Pourtant, il lui semblait nécessaire de mettre les choses qui résonnaient dans sa tête au clair. Il ne pouvait plus errer ainsi sans fin, le cœur déchiré et l'esprit vaquant alors que son travail lui demandait la plus grande concentration, étant données ses responsabilités.
Il avança dans le couloir de l'hôpital, l'infirmière sur ses talons. Elle ressentait un léger respect empreint d'une inquiétude passive devant son uniforme et il fourra négligemment les mains dans ses poches.
« Voilà, c'est ici. Mais je vous préviens, il n'a toujours pas repris connaissance. »
La voix aigre laissa pleinement sous-entendre au jeune japonais qu'il n'était pas le bienvenu et qu'écourter sa présence serait extrêmement bien vue. Il abandonna l'infirmière et poussa la porte de la chambre. Les murs blancs réverbèreraient la lumière ocre et le tourbillon des feuilles ambrées s'agitant devant la fenêtre estompaient un peu le caractère maladif de la pièce, sa conventionalité malsaine et banale.
Il tira une chaise devant le lit et s'assit dessus, une jambe en appui sur son genou tandis que sa veste d'uniforme retombait sur le dossier. Son regard examina avec attention celui qu'on avait nettoyé et ramené de parmi les morts. Un visage pâle comme la mort dont une partie, la joue droite, offrait des cicatrices profondes. Un bandeau passé sur un des yeux ne laissait pas de doute sur les capacités que récupèrerait son propriétaire.
'Si jamais il se réveille', pensa dans un souffle Heero. Il contempla ainsi pendant que le temps suspendait son envol l'homme à la fois héros, victime, bourreau et martyr qui venait d'échapper au jugement. Alors que leur appareil pénétrait dans l'atmosphère, auréolé de flammes, les jumeaux Zviedvana étaient parvenus à rentrer en collision avec le missile tiré depuis la station spatiale. Le rayon si puissant de leur gundam n'avait apparemment pas été enclenché et c'est un ciel illuminé des débris du missile qu'ils avaient offert à des millions d'habitants paralysés par la peur panique qu'avaient véhiculé différents organes de presse dont la télévision. Les dégâts importants des retombées métalliques avaient heureusement épargné les habitations mais le souffle de l'implosion avaient apporté la mort. Et c'était donc pour homicide, participation à des actes de nature terroristes et mise en danger de la paix mondiale que Siem avait manqué d'être condamnée à une peine capitale et exemplaire. Cependant, Relena était intervenue à la tribune de la commission des nations et avait plaidé une immunité qu'on avait accordé grâce à ses talents d'oratrice aussi bien que son influence au sein de la politique mondiale.
Il tira un paquet de cigarette de sa poche et se dirigea vers la fenêtre, allumant d'un geste souple son plaisir. Heero inspira un nuage de fumée et prit avec délice appui sur le rebord de la fenêtre. Ainsi, la vie avait pardonné et acceptait de ramener d'entre les limbes de la mort un homme condamné aux pires souffrances. Tandis que d'autres avaient été rappelés aux flammes de l'enfer d'où les avaient tirées leur grandeur malveillante et leur volonté de domination. Pour Heero, Treize Kushrenada était bel et bien mort mais son ombre tel un souffle invisible ne cesserait de hanter la vie de ceux qui l'avaient connu. Et celui qui avait voulu se mesurer à lui et avait su avant tous son retour avait maintenant disparu. Chang Wufei s'était soustrait des griffes de la police et avait emporté avec lui son désir de vengeance face à cette incarnation de puissance qu'était l'ancien leader charismatique d'Oz. Ce dernier mort, la société ISE avait été démantelée et les activités de déstabilisation économiques maîtrisées par des spécialistes avant que le monde ne tombe dans la catastrophe prévue.
« Comment osez-vous fumer ici ! Vous savez parfaitement que c'est interdit ! »
Les cris de l'infirmière attirèrent la sécurité et on l'invita à regagner la sortie. Il déplissa d'un geste dédaigneux les plis de sa veste sombre et mégot toujours à la bouche, croisa la silhouette qu'il attendait.
Le jeune homme face à lui portait un costume noir et un duffle-coat noir qui ajoutait à la tristesse de son air. Ses longs cheveux châtains retombaient en une longue tresse dans son dos et se balançait avec mollesse lorsque le jeune homme haussait les épaules.
« Maxwell, je ne savais pas que tu venais ici ? »
L'autre leva les yeux et reconnut son ancien camarade. Ils échangèrent une poignée de main amicale et l'Américain soupira.
« Je viens lui porter des fleurs, soupira t'il. »
« Tu te rattrapes sur son frère, c'est ça. »
« Arrête de dire n'importe quoi, laissa entendre Duo. Mais après tout, peut-être que tu as raison. Je devrais cesser de courir après les courants d'air. »
« Bonne journée. »
Heero salua son ami d'un geste quasi militaire et sortit de l'hôpital alors qu'une bourrasque de vent s'engouffra dans ses cheveux indisciplinés. Il les plaqua d'un geste rageur et remit les gants de cuir tandis qu'un discret véhicule gouvernemental venait se garer à sa hauteur. Il monta dedans son un regard en arrière.
Duo pénétra à nouveau dans la chambre de Siem et sentit sa gorge se nouer devant le visage d'ange mort du jeune homme. Sa maigreur s'était accru depuis qu'il l'avait délivré de sa geôle dans la station spatiale. Il présentait alors déjà une incroyable faiblesse due aux mauvais traitements alors qu'il s'était lui-même cassé le bras dans l'espoir d'arrêter la spirale qui l'attirait. Et l'accident n'avait rien arrangé, condamnant son corps fragile à de multiples fractures. Son inconscience était peut-être préférable face à la douleur à laquelle il aurait eu à faire.
Tout à coup, quelque chose attira le regard du jeune homme. Il ressortit aussitôt dans le couloir pour héler l'infirmière.
« Excusez-moi, mademoiselle, est-ce que l'homme qui est venu avant moi, l'agent Yuy, avait des fleurs avec lui ? »
« Non, je ne crois pas. Mais de toutes façons, ce n'est pas le genre d'homme à apporter des fleurs à ce malade, si vous voulez mon avis. »
Il l'entendit faire un ou deux commentaires désagréables sur le comportement désagréable du japonais mais Duo avait à nouveau pénétré dans la chambre pour contempler sur la table de nuit un vase blanc qui était éternellement resté vide pendant des mois jusqu'à ce que lui-même apporte quelques bouquets. Mais il savait pertinemment que la dernière fois qu'il était venu, cela datait déjà de trois semaines. Et ce bouquet de fines fleurs blanches et de lys pourpres n'était pas de lui. Il se précipita à la fenêtre et vit une silhouette vêtue de noir longer l'allée du jardin et commencer à s'éloigner. Aussitôt, il s'acharna sur la poignée de la fenêtre, pestant contre ses doigts glissants et sa stupeur première. Rien ne comptait plus qu'ouvrir cette maudite fenêtre. Il y parvint et s'accouda profondément sur le rebord, les cheveux au vent. La silhouette allait disparaître derrière un bosquet doré lorsqu'il cria son nom. Ce nom qui l'avait hanté pendant tant de nuits et de jours, rendant son existence vide de sens et de plaisir. Il avait passé des heures, seul et solitaire, à attendre de la voir paraître devant lui avec sa blondeur juvénile et son regard vert pénétrant. Il avait imploré, hurlé pleuré qu'on la lui rende, de retrouver son corps et son parfum, sa présence mais c'était toujours ce silence consternant qui l'avait entouré pendant ses longs mois d'agonie. Et il était venu peu à peu rendre visite à son frère.
Son cri déchira l'air et l'instant sembla se figer alors qu'il tremblait, les mains crispées sur le rebord de plâtre. La fine silhouette se retourna.
Il abandonna avec une fureur monstre la chambre et se mit à courir comme si plus rien n'avait d'importance. Il parvint dans le jardin, sa veste ouverte aux vents, les yeux mouillés de larmes et sa voix tremblant d'émotion. Dès qu'il l'a vit, il se jeta dans ses bras et tomba à genoux devant elle, enserrant avec force son flanc. Une main gantée passa dans ses cheveux et leurs regards se rencontrèrent quand les jambes de Dva croulèrent sous son poids. Leurs bouches avides et palpitantes se rencontrèrent et s'unirent dans les délices glacés de la brise, mêlé à l'amertume de leurs larmes.
« Pourquoi avoir fait ça, Dva ? Pourquoi s'être sacrifié comme ça ? »
« Ce n'est que mourir pour mieux renaître, Duo. C'était note adieu à la vie amère et traînant sans cesses ses douloureux souvenirs avec elle. Un suicide pour se purifier des erreurs du passé et car je pensais ne pas avoir de raisons de vivre. »
Duo pleura amèrement en entendant ses paroles. Ses mains se crispèrent sur la veste de la jeune fille et il sanglota en posant sa tête sur son bras.
« Mais ce que tu es aux yeux des gens n'est-il pas plus important que cette illusion de toi-même que tu traînes tel un cadavre et que tu crois découvrir dans chaque miroir ? On ne lave pas son passé par les flammes, Dva. C'est seulement par l'amertume de tes larmes et la souffrance qu'on apprend qu'on ne doit pas oublier. Moi, je n'ai pas oublié ce qu'on m'a fait souffert pour me former en dieu de la mort pendant la période troublée. Et je me suis redressé de mes cendres, Dva. Je n'ai pas disparu tel un courant d'air insaisissable en laissant les autres pleurer. Tu n'as pas droit d'être si égoïste, Dva. Non, tu n'as pas le droit… »
Il secoua vainement la jeune fille qui l'attira contre lui. Elle caressa à nouveau ses cheveux et écarta doucement les lèvres pour prononcer ses mots avec amour.
« Au moment où je pensais mourir, Duo, je me suis souvenue que quelque chose de plus fort que cet oubli m'appelait pour vivre à nouveau. Et c'était l'amour que je te porte Duo. »
Elle passa ses bras autour du jeune homme qui lui étreignait toujours solidement les reins et laissa les feuilles pourpres et or s'envoler dans les rayons du soleil. Sur leurs lèvres s'étira enfin un doux sourire de paix face aux jours de paix qui les attendaient.
FIN
