Je voudrais dédier ce chapitre à mon amie Chrystel qui combat courageusement la leucémie.
Continue de lutter contre cette maladie ma grande, continue de sourire comme tu le fais, ton assuance légendaire lui fera peuret la santé reviendra!


Et bien voici le dernier chapitre de La fin du trio.
Alors sans plus attendre...
Bonne Lecture!

Chapitre 7

Le temps ne pouvait être plus maussade. Une pluie froide tombait en ce matin de novembre et le vent s'y mêlait sombrement. C'était un matin ordinaire pour la plupart des gens, un dimanche, jour de repos, où ils pouvaient prendre du bon temps en famille, oublier leurs soucis et vivre pleinement la vie en ensoleillant cette journée pluvieuse. Mais pour une certaine communauté, ce triste dimanche représentait la fin de plusieurs d'entre eux. Un adieu…

Hermione Granger était assise sur son lit, le regard dans le vide attendant le temps de partir. Elle allait se rendre, comme un millier d'autre sorcier, à la chapelle pour rendre un dernier hommage aux courageux sorciers qui avait péris lors de la dernière guerre deux semaines auparavant. Le monde de la sorcellerie en portait les séquelles, il en portera peut-être toujours…

Elle se rappelait cette nuit terrible, même si elle n'avait pu combattre. Elle avait accueillit et secouru les membres de l'Ordre au quartier général, elle en avait vu mourir quelques-uns entre ses mains. Elle n'avait rien pu faire pour deux d'entre eux… deux être chers à ses yeux…Ginny et Harry...

Ginny n'était déjà plus quand on l'avait apporté au QG. Elle voyait cette scène chaque nuit, chaque instant qu'elle fermait les yeux, chaque fois qu'elle voyait la mère déchirée de celle-ci : Lupin avec Ginny inerte dans les bras et Ron qui restait immobile derrière, le cri déchirant de Molly en voyant son enfant morte résonnait encore à son oreille, l'étreinte du fils et de la mère et les yeux du fils…

Pendant qu'elle restait immobile à les regarder, versant toutes les larmes de son corps, il avait croisé son regard. Ce regard restera à tout jamais gravé dans sa mémoire. Au premier contacte visuelle, elle avait compris qu'il n'était plus lui. Cette image l'avait ravagé. Il s'était passé quelque chose de plus fort que la perte de sa sœur là-bas, quelque chose qui l'avait détruit, quelque chose qui l'avait tué de l'intérieur. Elle était restée quelques instant seule avec lui, quelques secondes qui avait paru terriblement longues. Il l'avait regardé comme si elle avait été coupable de cette mort… il y avait une telle haine dans ses yeux, une haine supérieure à celle qu'elle avait vue quand il lui avait dit que tout était terminé…

Il l'avait quitté, la laissant seule avec sa peine. Elle ne savait plus quoi faire. Devait-elle le rejoindre et combattre à ses côtés? C'est ce qu'elle aurait fait si elle n'était pas enceinte. Mais dans cet état, elle ne pouvait faire qu'une chose, resté au QG et continuer ce qu'elle avait commencé, essayer de sauver le plus de vie possible…

Et puis il y avait eu Harry! Il avait eut beaucoup de place dans ses pensées cette soirée là et même encore aujourd'hui… Il était l'élu, celui qui avait été choisit pour combattre Voldemort, celui qui n'aurait pas voulu que quelqu'un d'autre le fasse… Il était son meilleur ami et peut-être un peu plus depuis quelques temps, mais elle ne voudrait jamais ce l'accepter… jamais… Mais ce qui la rongeait le plus, c'est qu'il était peut-être le père de son enfant. Et si c'était le cas, son enfant ne connaîtrait jamais son père, il ne le connaîtrait que par les légendes et les mémoires. Un héros de l'histoire de la magie. Il ne pourrait jamais le voir, jamais entendre sa voix, jamais se faire réconforter dans ses bras, jamais… Il y avait une chance sur deux que son enfant soit dans cette situation et elle le regrettait amèrement.

Sur ce qui c'était passé dans les derniers instants de la guerre, elle y avait beaucoup réfléchit. Avant de partir, d'un simple regard, il lui avait promis qu'il reviendrait, mais il n'avait pas tenu sa promesse. Il était mort et elle n'avait jamais revu son corps. Le Lord Noir avait tué Ginny sans pitié, Harry avait vaincu Voldemort et il était mort quelques temps après, suite à l'épuisement du combat. C'est ce qu'on lui avait dit, c'est ce qu'on disait partout… Seulement, elle avait des doutes de la véracité des ces dires. Elle y avait longtemps réfléchit. Quelqu'un avait du se trouver là vers la fin du combat, quelqu'un qui avait été là pour ramener Ginny, qui avait ressortit le corps de Voldemort de la Chambre des Secrets, quelqu'un qui n'aurait pas laisser son meilleur ami agoniser sans rien faire, quelqu'un qui l'aurait ramener s'il l'avait trouvé mort… Une énigme tournait autour des derniers instants. La disparition de Dumbledore et du corps de Harry paraissait lié à cette histoire.

Et oui! La dernière fois qu'on avait aperçu Dumbledore, il traversait lentement le parc de Poudlard avec le corps de Harry dans les bras et il avait transplané derrière les grilles. Personne ne l'avait revu par la suite. Le pays tout entier avait été survolé à la recherche du Grand mage et de son apprenti, mais personne ne les avait trouvés. Une rumeur voulait qu'il se soit isolé pour essayer de rendre la vie à son protéger, malgré que tout le monde sache que c'était impossible… même Hermione avait pensé à cette éventualité…

Personne ne savait ce qui c'était réellement passé. Que des suppositions qu'ils croyaient bien fondé! Ron devait le savoir, mais même lors de l'interrogatoire, sous l'influence du Veritaserum, que le ministère lui avait fait subir, il avait affirmé qu'il n'en avait aucune idée. Qu'il était arrivé dans la Chambre et il avait découvert le corps de sa sœur et de Voldemort… Hermione n'en était pas aussi sure! Elle avait bien essayé de lui parler, de le questionner, la seule et unique phrase qu'il avait daigné lui dire, ne l'avait pas rassuré ou éclairé. « J'ai besoin de plus de temps, Hermione. » Il ne l'avait même pas regarder en disant cela et l'avait quitté en lui tournant le dos. Personne n'avait réussit à lui parler depuis les tragiques évènements, même pas un membre de sa famille. Elle avait bien l'intention de découvrir le fin fond de l'histoire, même si elle devait attendre… c'est ce qu'il souhaitait après tout!

Il avait besoin de temps… mais ils en avaient peu. Elle entamait son cinquième mois de grossesse et si Ron devait être le père, elle voulait que leur relation soit meilleure. Elle voulait un rapprochement, même si ce n'était qu'un semblant de relation. Elle ne voulait pas de cet écart, de ce gouffre glacial qui les séparait. Vivre avec un père distant et comme vivre sans père… si tout restait comme cela, son bébé naîtrait sans père. Cela lui faisait terriblement peur.

La sonnette retentit dans le silence de la maison. Quelques instants plus tard, sa mère vint la chercher.

" Ma chérie, dit Mrs Granger, il est arrivé.

" Merci maman.

Hermione se leva péniblement, elle essuya ses yeux et se rendit dans le hall en attrapant sa cape au passage. Elle savait qui était le « il » qui l'attendait au pied de la porte. Elle le voyait régulièrement depuis la fin de la guerre. Elle n'avait jamais rompu les liens avec lui. Elle avait souvent été là pour lui quand il en avait eu besoin, et maintenant, il lui rendait. Poudlard avait suspendu ses activités pour une période non déterminé, alors il pouvait être avec elle plus souvent.

Neville Londubat, un garçon bien maladroit mais combien sensible l'attendait gentiment dans le hall. Elle ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras quand elle le vit. Le simple « Ça va aller… » qu'il lui avait soufflé à l'oreille la rassura quelque peu.

Ils partirent ensemble vers la petite chapelle isolée. La pluie martyrisait les vitres de la voiture du ministère. Elle regardait se défiler le paysage britannique devant ses yeux, elle n'accordait aucune attention aux gens que Neville allait chercher.

Quand ils arrivèrent à l'endroit prévu après plusieurs heures de route, Neville du lui secouer l'épaule pour qu'elle se rende compte qu'ils y étaient. Elle fut stupéfaite de voir le nombre impressionnant de sorciers qui se tenaient à l'extérieur de la chapelle, qui était beaucoup trop petite pour tous ces gens. Mais comme elle s'en doutait, la chapelle avait été ensorcelée pour tous les accueillir.

Le bâtiment était construit d'une mosaïque de pierre clair et foncé, un vitrail aux couleurs de Poudlard s'érigeait au-dessus de la grande porte de merisier sculpté. Le cloché se dressait au-dessus de la chapelle, sans menace, avec sécurité. Quelques arbres entouraient l'endroit et derrière ceux-ci, une vaste plaine. Une campagne aux milliers de monticules de pierre ou de marbre. Le cimetière s'étendait à perte de vue. C'était là que reposait tous les sorciers qui avaient trépassé.

Elle débarqua de la voiture et suivit Neville jusqu'à l'entré de la chapelle. La pluie avait cessé, mais les larmes continuaient de couler, pour tout le monde. En entrant dans l'oratoire, elle remarqua que l'endroit était plus vaste que la Grande Salle de Poudlard et comportait des centaines de banc pouvant accueillir tous les sorciers qui attendaient à l'extérieur. Elle scruta l'assemblé qui pénétrait lentement et aperçu avec un pincement au cœur, un groupe de rouquins, assit les uns près des autres. Elle aurait aimé les rejoindre, mais elle trouvait cette pensé inapproprié. Ils devaient rester en famille, et puisqu'elle ne faisait plus partit de la famille… elle n'avait pas sa place. Elle décida donc de rester avec Neville et s'assit entre lui et Luna qui les accompagnait.

Quand tout le monde fut bien installé, le maître de cérémonie, un certain Gleis, s'approcha de l'autel et commença à marmonner des paroles incompréhensibles dans une langue éteinte. Quand il termina son monologue, la salle était baignée d'un silence lourd. Après quelques minutes de quiétude, il commença le récit des dernières années et fit le décompte des morts à la guerre. À chaque nom, on pouvait entendre un sanglot étouffé, et quelque fois, une personne se levait pour dire un dernier hommage à cette personne qui était chère à son cœur.

Le maître de cérémonie avait procédé par ordre alphabétique. La dernière nommée fut bien Ginevra Molly Weasley. Bill s'était levé et avait fait l'éloge de Ginny d'une voix tremblotante et s'arrêtait quelque fois, incapable de continuer, car sa gorge était trop serrer de sanglots. Ses propos était remplis de vérité et de sensibilité. Il la décrivait comme elle avait toujours été, vivante et forte. Il n'oublia pas de prononcé l'injustice de sa mort, de tous ces morts avant d'aller ce r'asseoir en disant un dernier adieu à sa petite sœur. C'était touchant et terriblement douloureux.

Neville qui sentait les secousses causées par les sanglots d'Hermione, la pris par les épaules pour la serrer contre lui. Se laissant aller contre lui, Hermione regarda néanmoins la rangé de rouquin et aperçu Mrs Weasley dans les bras de son mari, pleurant à chaudes larmes, tout comme elle.

Quand Bill fut de retour aux cotés de Fleur, le maître de cérémonie reprit place près de l'autel. Il ne restait qu'une personne à nommer. Une personne qu'il avait volontairement passé quand il en était à la lettre P.

" Nous ne pouvons pas évoquer la mort de tous ces gens sans parler de quelqu'un d'autre, dit-il d'une voix grave. Je veux parler, bien sûr, de Harry James Potter.

Neville resserra son étreinte sur Hermione quand il entendit le nom de son ami. Il savait qu'elle était terriblement peiner par la mort de ce dernier. Elle, elle regardait toujours les Weasley, un en particulier, celui qui se tenait au bout du banc, celui qui, malgré leur proximité, paraissait loin des autres. Elle l'avait vu se raidir en entendant le nom de Harry. Elle sut qu'il écoutait attentivement tout ce que le maître de cérémonie disait.

" Il a survécu à Tom Marvollo Riddle pour mieux pouvoir le vaincre. Non seulement, c'était un sorcier particulièrement puissant, mais aussi c'était un homme aux qualités multiples. Il a su montrer à de nombreuses reprises, son courage extraordinaire, sa loyauté…

Elle n'entendit pas plus longtemps l'éloge de Harry car Ronald s'était levé brusquement, faisant taire le maître de cérémonie. Tous les regards c'était retourné vers le rouquin qui descendait l'allée d'un pas rapide et direct. Quelques secondes passèrent et l'hommage à Harry continua comme si elle n'avait pas été interrompue. Cependant, Hermione continua de suivre Ron du regard. Elle ne pouvait entendre que des bribes de paroles : « sauveur » « Ordre de Merlin », « l'homme de Dumbledore » (n.d.a. Je devais le marquer!), « monument » … elle le perdit quelques instants plus tard dans l'ombre d'une colonne.

Ron se dirigeait vers la sortie, il devait quitter cette pièce, il étouffait, il ne pouvait plus écouter ces bêtises, ses mensonges au sujet de Harry. C'était trop lui demander…

Avant d'arriver à la grande porte, un mouvement dans la pénombre l'attira du coin de l'œil. Il se retourna et aperçu celui qui était rechercher depuis deux semaines. Il se tenait dans l'ombre d'une colonne de marbre blanc, à l'abri des regards. Ron s'en approcha en s'engouffra dans l'ombre et le scruta quelques instant. Dumbledore avait encore prit de l'âge. Il paraissait épuisé et la lueur de ses yeux s'affaiblissait. Il était troublé.

Son ancien directeur le scruta également, il évalua son état, sa peine et ses remords avant de faire sa déclaration qui devait lui faire après avoir analysé le souvenir de Ron.

" Vous n'êtes pas un meurtrier Ronald, lui dit-il dans un chuchotement.

Meurtrier, c'était le mot que Ron redoutait le plus en ce moment. Il le savait, il était un meurtrier, comme tout les autres qui étaient enfermé à Azkaban. Il avait tué de sang froid, ce n'était pas de la légitime défense. Il le regrettait, certes, mais au moment où il avait commis le crime, il l'avait souhaité! Il ne pourrait jamais ce le pardonner. Comment Dumbledore pouvait-il lui dire qu'il n'était pas un meurtrier? Il avait tué…

" Je l'ai tué, marmonna férocement Ron.

" Vous ne l'avez pas tué, Ronald, intervient Dumbledore.

Une explosion jaillit dans sa tête. Harry n'était pas mort. Dumbledore l'avait sauvé… mais la réalité refroidit ses ardeurs…

" Vous l'avez arrêté, reprit le vieil homme, vous l'avez sauvé en faisant cela Ronald.

Comment pouvait-on sauver quelque en le tuant? C'est ce que disait Harry en tuant Ginny. Pour son bien… ce n'est jamais pour le bien de l'autre…

" Comment pouvez-vous dire…

" Il n'était plus lui-même, répondit-il, votre sœur n'aurait certainement pas été sa dernière victime. Vous devez continuer à vivre Ronald, les remords et la rancune n'amènent rien de bon et il y a des gens qui ont besoin de vous. De toi plus que quiconque. Un bébé naîtra bientôt et il aura besoin d'un père.

Ron baissa les yeux et fixa ses pieds. Même sur un ton calme et posé, l'ancien directeur savait montrer sa supériorité et faire rentrer la vérité à l'intérieur des plus borné. Il savait tout ça, mais il avait encore besoin de temps… Il décida donc de dévier la conversation. Et en tant qu'Auror, il devait questionner celui qui a causé cette chasse à l'homme depuis quelques jours.

" Où étiez-vous? lui demanda-t-il en relevant la tête.

" Où on avait besoin de moi…

" Où?

Dumbledore ne fit que sourire à sa question, il n'allait pas le lui dire. Il n'était pas prêt à l'entendre, peut-être qu'un jour il le serait, mais pas maintenant.

" Je dois repartir, dit Dumbledore.

" Mais…

C'était trop tôt. Il ne pouvait pas partir pendant qu'il y avait une communauté entière avait besoin de lui, le réclamait. Mais Dumbledore étant ce qu'il est, n'avait aucun compte à rendre à personne, n'ayant plus de responsabilité au sein de la communauté, il était libre de faire ce qu'il désirait.

Dumbledore prit donc la main de Ron et y mit la fiole. La fiole du souvenir…

" Votre souvenir Ronald, je vous donne le choix de le faire connaître aux autres ou de le garder pour vous.

Ron serra la fiole dans sa main. Il allait la garder pour lui, il ne voulait pas que tout le monde sache qu'il était un meurtrier.

" Tu n'es pas un meurtrier, Ronald, reprit Dumbledore.

Ron le regarda une nouvelle fois intensément les yeux brillant de larmes et demanda :

" Quand allez-vous revenir?

" Quand on aura plus besoin de moi, dit-il sagement.

" Qui … qui a besoin de vous? s'essaya Ron.

Dumbledore secoua la tête de gauche à droite. Ron ne pouvait insister plus longtemps. Mais il restait encore une question non résolue que lui seul connaissait la réponse.

" Qu'avez-vous fait de son corps?

" J'ai fais ce qu'il y avait de mieux pour lui.

Et sans ajouter davantage, Dumbledore s'évapora dans une brume de la couleur de ses yeux. Ron resta quelques instants supplémentaires dans l'ombre de la colonne, méditant sur les propos du vieux mage, et s'interrogeant sur ses questions sans réponses. Cependant, Ron savait que Dumbledore ne faisait jamais rien sans raison particulière et s'il ne lui avait rien dit, c'était probablement pour de bonnes causes.

Suite à cette rencontre, Ron constata que sa douleur était moins lourde. Que ses émotions négatives avaient diminué! Même dans une situation de crise, Dumbledore avait toujours eut cet effet d'apaisement. Il sortit de l'ombre et jeta un rapide coup d'œil à l'assemblé. Tous regardaient encore devant, écoutant religieusement l'hommage que McGonagall faisait à Harry. Une seule personne regardait dans sa direction… Hermione. Il la regarda, puis repartit vers la sortie.

Arriver à l'extérieur, il marcha longtemps dans la campagne, zigzagant entre les pierres tombales. Il s'arrêta devant celle destiné à sa petite sœur, un trou devant avait été creusé préalablement.

Il s'assit sur la pelouse et ne bougea plus. Le ciel s'était éclaircit et le soleil perçait entre les nuages. Un rayon caressait son visage et pendant un instant, il crut sentir la présence de sa petite sœur. Ce mince moment lui réchauffa le cœur quelque peu. Malgré tout ce que Harry avait pu dire ou faire dans la Chambre, il y avait une partie de vérité, Ron le savait, il l'avait sentit. Ginny était heureuse maintenant… Il regarda au loin, en oubliant tout, vidant sa tête et son cœur, profitant de cette proximité avec sa benjamine. Il ne s'aperçut même pas de la silhouette qui s'était assise près de lui.

Ils restèrent tous deux côtes à côtes sans prononcer mots pendant de longues minutes. Hermione le regardait. Il paraissait loin d'elle, malgré qu'il soit à moins de trente centimètres. Elle l'avait vu se cacher dans la pénombre quelques minutes et en ressortir avec un air étrange. Ni triste, ni en colère, ni heureux… Que s'était-il passé dans l'ombre? Elle voulait le savoir, comme elle voulait savoir ce qui c'était passé dans la Chambre et comme elle voulait savoir ce qu'il advenait d'eux…

Elle savait qu'il avait besoin de temps, il le lui avait dit quelques jours avant, mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir s'en approcher, de vouloir lui parler. Elle ne pouvait pas vivre comme ça. Dans l'incertitude, dans le néant qu'elle avait causé, dans la chute de leur trio… Elle devait reprendre sur elle suite à la mort de Harry et Ginny, mais sans Ron, elle en était incapable.

Elle décida donc d'interrompre l'instant méditatif de Ron pour enfin avoir réponse à ses questions. Elle posa sa main sur le bras du rouquin en murmurant son nom. Il prit un temps infini pour tourner la tête vers elle. Elle l'avait vu fermer les yeux, puis les rouvrir sur la petite main qui tenait son bras avant de lever les yeux vers elle. Hermione ne sut décrypter son regard, elle y avait jadis eut la capacité…

Il lui prit la main et l'enleva de son bras avant de la relâcher. Il retourna à sa contemplation du paysage environnant. Hermione interpréta ce geste comme un refus, un éloignement volontaire… Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, mais il parla. Elle ne s'y attendait pas, en tout cas, pas de cette voix.

" Je vais t'aider, débuta-t-il très calmement. Je vais t'aider du mieux que je peux pour le bébé. Je serai là pour lui, même s'il est de Harry… Je serai là dans les bons comme dans les mauvais moments. Ce sera mon enfant… notre enfant…

Le « notre enfant » résonna en écho dans sa tête. Elle interpréta cela comme la reprise de leur histoire. Une joie incontestable s'empara d'elle.

" Oh! Ron… commença Hermione en se jetant sur lui.

Il interrompit son élan et la regarda droit dans les yeux et fit non de la tête.

" Non! Hermione, dit-il d'un voix maintenant moins certaine, plus tourmenté. J'ai encore besoin de temps. Tu m'as énormément blessé et après ce qui c'est passé dans la Chambre…

Il baissa la tête. Il n'était pas près à en parler, ça lui avait fait beaucoup plus mal que tout ce qu'elle pouvait imaginer. Harry lui avait fait mettre en doute l'amour d'Hermione et cela il ne pouvait pas l'oublier...

" Qu'est-ce qui c'est passé dans la Chambre? demanda-t-elle.

" J'ai encore besoin de temps, répondit-il.

" Mais…

" Non! Hermione!

Il prit une grande inspiration, pour ne pas crier, pour ne pas pleurer, puis il lui prit la main, avec délicatesse.

" Je t'aime Hermione, mais j'ai besoin de temps. C'est tout ce que je te demande.

Plusieurs larmes coulaient sur les joues d'Hermione, mais aucune sur celles de Ron. Il se leva enfin et marmonna un dernier : « Je suis désolé » et se retourna vers la foule qui s'avançait vers les tombes, emportant les cercueils des défunts.

Un mois plus tard…

Il était arrivé devant sa porte depuis quelques minutes déjà, mais il n'arrivait pas à annoncé sa présence. Il y avait dès lors trois semaines qu'il préparait cela qu'il ne devait pas lâcher si près du but. Il lui avait promis qu'il serait là pour le bébé, il n'avait pas mentit. Il avait préparé sa venue dans le plus grand secret, mais il fallait maintenant qu'il lui montre ce qu'il avait préparé pour le petit… et pour eux. Il ne savait pas quelle serait sa réaction, mais maintenant qu'il y était, il ne devait plus reculer. C'est ainsi qu'il vint la chercher pour l'amener au cœur de Londres, dans un cartier principalement habité par les Moldus, pour lui montré ce qu'il avait aménagé.

Elle fut surprise au début quand elle le vit sur son perron, mais elle en était heureuse. Elle sentait que le temps qu'il avait besoin se raccourcissait et qu'il y avait de l'espoir. Son espoir grandit encore plus quand elle entra dans l'appartement qu'il avait acheté… pour eux. Lui, elle et le bébé.

Tout avait déjà prit place, il y avait même les traces d'une habitation régulière. Il lui fit visiter l'endroit comme on visite un musée. Il y avait de la fierté dans sa voix, une gêne presque imperceptible, mais également et surtout une grande joie. Hermione y trouva sa place immédiatement. Elle se sentait bien. Elle se sentait chez elle.

Elle compris qu'elle ne pouvait plus quitter cet endroit quand elle découvrit la petite chambre que Ron avait adaptée pour le bébé. Les murs étaient peints en vert pâle, Ron s'y justifiait en disant ne pas savoir le sexe du bébé. Les meubles étaient tous en bois de chêne, quelques oursons étaient disposés habilement un peu partout et un mobile était suspendu au-dessus du berceau chantonnant une mélodie réconfortante. Elle fut magnifiquement émue de voir l'attention que Ron avait apportée à la venue du petit être, qu'elle n'avait pas de mot pour exprimer ce qu'elle ressentait.

Ron de son côté, il se rappelait quand il avait annoncé à sa mère l'état d'Hermione et son projet d'aménagement. C'était la semaine suivante l'enterrement de Ginny, le jour de la naissance du deuxième enfant de Bill et de Fleur. Ils l'avaient nommé Ginevra Gabrielle Weasley, en la mémoire de Ginny et en l'honneur de sa marraine Gabrielle Delacour. Ce même jour, Charlie et sa femme Adriana avait également annoncé la venu d'un autre Weasley. Molly qui avait souffert de la perte de sa fille, avait retrouvé le sourire suite à ses heureuses nouvelles.

Ronexamina attentivement Hermione. Elle avait changé, elle avait prit des rondeurs qui lui allaient à ravir. Son ventre était maintenant bien visible, il avait encore de la difficulté à croire qu'il y avait un être qui grandissait là, son enfant. Il se mit alors à genou devant elle, la surprenant grandement. Il fit glisser sa main sur le rond que formait son ventre, c'était son premier contacte avec le bébé. Il l'aimait déjà! Il leva le chandail d'Hermione pour avoir un contacte plus rapproché avec lui. Hermione en frissonna, il avait longtemps qu'il ne l'avait pas touché. Elle le regardait caresser son ventre et dire des mots doux à la petite chose qui grandissait en elle. L'émotion qu'elle avait ressentit quelques instants auparavant quintupla et elle ne put retenir ses larmes.

C'est alors que Ron s'approcha encore plus d'elle pour aller coller son oreille contre l'abdomen arrondit, puis pour y donner un baiser, le premier baiser à son bébé. Ensuite, il déposa sa joue où il avait déposé un baiser et enlaça Hermione de ses bras.

Un sanglot s'empara d'elle, mais elle réussit toutefois à rapprocher la tête de Ron en entrelaçant ses doigts dans sa chevelure flamboyante. Il restèrent plusieurs minutes ainsi rapprochées, partageait cet instant, tous les trois.

C'était le départ de la reconstruction de leur relation, tout en douceur mais avec une force indestructible.

Trois mois plus tard…

Ron attendait nerveusement dans la salle d'attente. Il ne tenait plus en place, il y avait douze heures qu'il l'avait amené parce qu'elle lui avait dit : « C'est l'heure Ron » Il n'avait pas tout de suite compris l'heure pour quoi, mais quand il l'avait vu crispé le visage, la main sur le ventre bien arrondit, il avait un instant paniqué, l'autre agit. Et il était là, attendant, tournant en rond sous les regards amusés des sages femmes qui passaient.

Mais quand la porte de la chambre s'ouvrit laissant apparaître une infirmière avec un rouleau de tissu dans les bras, un sourire radieux au visage, il du s'asseoir pour ne pas s'écrouler. Quand elle lui glissa la petite chose entre les bras, il ne sut pas tout de suite comme il devait s'y prendre, mais quand il sentit sa chaleur le parcourir, son odeur l'envahir, cela lui vint automatiquement.

" C'est une petite fille, M. Weasley, intervient l'infirmière.

" Ma petite fille, dit-il en découvrant la tête du bébé pour y découvrir une fine couche de cheveux couleur de feu.


C'est tout! Si vous avez questions ou commentaires n'hésiter surtout pas. Il y aura un chapitre de réponses aux reviews quand j'en aurai eu suffisamment...!
Emily