Le 1.

Nombre de points retirés à Gryffondor : 75 (bien). Titre de préfet : 1 (t. bien).

21h00 : Salle Commune. Rêvasse béatement dans un lourd fauteuil de cuir, une tasse de thé menthe à la main.

Ai décidé de prendre un temps de repos après ce mois de janvier particulièrement éprouvant pour mes pauvres petits nerfs. Je vais me détendre et profiter de mon titre de préfet pour enlever une centaine de point à Gryffondor…

- Malfoy !

- Quoi ?

- Notre tour de garde commence dans un quart d'heure

J'avais oublié ces idioties. Je déteste faire les rondes : il fait froid dans ces couloirs.

Le 2.

Gryffondor : 13 (pour leur retirer des points). Poufsouffles : 5 (pour les effrayer). Serdaigles : 2. Serpentard : 7.

9h00 : Cours de Métamorphose. Transformer un pigeon en canard. Quelle est l'utilité de la démarche ? Hormis bien sûr l'intérêt culinaire de la chose.

Je laissais à Zabini le soin de s'amuser avec le volatile et somnolais paisiblement. Ai dit que je me reposerais, alors je me repose.

- Malfoy, je ne sais pas encore comment tu as fait pour redevenir préfet, mais je te tire mon chapeau.

- Zabini, laisse-moi tranquille.

- Bien sûr, si tu crois que l'on va se mettre soudain à te respecter, tu te trompes lourdement.

- Comme si votre avis ne m'avait jamais intéressé.

- Tu devrais.

- Sûr. Alors il vient ce canard ?

- Ta gueule.

Un canard à trois pattes.

- C'est très original, Zabini très original.

- La ferme.

Un pigeon à tête de canard.

- Malfoy, silence.

- Mais je n'ai encore rien dit !

Un canard.

- Fais-en autant.

Je tapote mon pigeon de sa baguette et il se transforme en colvert. Celui-ci voit le canard de Blaise et ils commencent à se battre. Cela alerte les autres canards qui se mettent aussitôt de la partie. Le cours se termine dans une bagarre générale de canards.

10h00 : Pourquoi retirer des points à Serpentard ? C'est cette peau de vache racornie qui aurait du penser que ces stupides volatiles auraient des velléités territoriales.

17h00 : Ai enlevé exactement le même nombre de points à Gryffondor. Na !

Le 3.

Points retirés aux autres maisons : 125. Position de Serpentard dans la classement des maisons : 1 (comme s'il pouvait en être autrement).

10h00 : M'étire comme un chat. Ai formidablement bien dormi. Je n'ai même pas entendu le réveil sonner…

Il est quelle heure ?

Zuuuuut…

Me recouche. Autant en profiter un maximum.

13h00 : Réveillé par un tremblement de terre. Je me redresse vivement. A défaut de catastrophe naturelle, il y a quelqu'un qui tambourine violemment à ma porte. Je m'enroule dans ma robe de chambre avant d'entrouvrir la porte.

J'avais raison à propos de catastrophe naturelle.

- Pansy.

- Draco Lucius Malfoy, tu as intérêt à avoir une bonne excuse ! Tu as oublié quel jour on est ?

- …Tape pas le sol du pied comme cela, tu me fais peur.

- Tu as oublié quel jour on est !

- C'est ton anniversaire ?

- …

- Bon, j'ai oublié.

- TU AS OSE OUBLIE, hurle-t-elle en rentrant dans la chambre. Aujourd'hui, c'est le jour de la sélection.

- Sélection de quoi ?

- Celle du club d'escrime !

- Comment on peut oublier un jour pareil ? Le professeur Di Pazzi a accepté de nous apprendre l'escrime façon sorcier, tu l'as déjà oublié !

- M'en fous.

- Comment tu t'en fous ? Il est triple champion du monde d'escrime ! Il a gagné Merlin sait combien de concours ! Et il a un charme…Comment peux-tu ne pas vouloir apprendre quelque chose de lui !

- Mais qu'est-ce que tu cherches dans mon armoire ?

- Tes vêtements, quelle question ! Maugrey et lui font passer des tests pour voir le niveau de chacun. Ils en sont aux cinquièmes années.

- Quelle partie dans 'm'en fous' tu ne comprends pas ?

- Ne me dis pas que tu ne veux pas voir le niveau de Harry ?

- Qui ? Potter ? Tu appelles Potter par son prénom ? Mais c'est dégoûtant !

- Quelle importance ?

- C'est se mettre à son niveau de crétin congénital mal élevé.

- Par les couilles de Salazar…Tu n'as pas de vêtements d'escrime ? Oh quelle belle robe…elle vient de Paris ? Mes parents m'en avaient offert une, tu te souviens la rose pastel que je portais pour le bal de quatrième année ?

- Comment l'oublier ?

- Si tu savais comme ils me manquent…

Que répondre à cela.

- Je vais prendre une douche.

13h30 : Salle d'escrime. Je ne vais pas m'inscrire à ce club mais je suis curieux de voir comment certain vont sans sortir…

Di Pazzi va avoir du boulot. Ils ne sont pas vraiment doués. Je dirais même qu'ils sont carrément nuls.

Je ricanais alors que Londubat se faisait envoyer au tapis, adossé contre le mur quand Snape vint près de moi :

- On apprécie la vue, Mr Malfoy ?

- Des Gryffondors qui se ridiculisent c'est fréquent mais toujours distrayant, dis-je en voyant Potter s'avancer vers Di Pazzi.

- Je ne vous ai pas vu sur l'estrade.

- Je n'ai pas besoin de leçons.

- Vous êtes-vous jamais dit que si des Mangemorts se décidaient de vous faire la peau, nous pourrions décider de ne rien tenter pour vous sauver et ainsi récupérer le livre ? chuchote-t-il.

- Je n'en attends pas moins de vous. Pitoyable. Votre champion tiens son épée comme un balai à chiottes.

- Pensez-vous que votre Père serait fier de vous si vous vous entêtez à tenir tête à Dumbledore ? Il ne vous a jamais aimé : il n'est pas prêt de vous témoigner plus d'affection du fond de sa tombe.

- Ce que j'aime chez vous, professeur, c'est votre tact. Regardez-moi ce minable : comment ils peuvent applaudir alors qu'il est aussi nul ?

- Potter est de très loin au-dessus de la moyenne.

- Qui se situe très loin en-dessous zéro. Pourriez-vous cesser de vouloir lire dans mes pensées ?

- …

14h00 : Tous les élèves se sont retrouvés au niveau des novices. Pour leur montrer l'étendue du travail à faire, Di Pazzi leur a fait une petite démonstration. Il a fendu l'air, casser des briques, découper une carotte en fines lamelles en un seul mouvement…Toute l'assistance fit des 'oh' et des 'ah'.

J'ai faim.

14h30 : Je déteste Snape. C'est exactement le genre de trucs que je n'aime pas entendre. Evidemment, Père ne m'a jamais pris dans ses bras ni fait ce genre de trucs plein de guimauve qu'affectionnent les parents au départ de l'Hogwarts Express, mais s'il ne m'aimait pas, il me l'aurait dit.

Bon, il a dit que je lui faisait honte, que je n'avais aucun talent, que j'étais une aberration congénitale et qu'il se demandait parfois pourquoi il ne m'avait pas égorgé à la naissance. Mais comme il ne s'est pas non plus chargé directement de mon éducation (ni ma mère d'ailleurs), il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

Mais des « je ne t'aime pas », il ne me l'a jamais dit. Donc c'est qu'il m'aimait.

Il m'aimait, non ?

Ce n'est pas comme s'il n'avait pas la possibilité de faire un autre enfant et de me tuer. Il aurait raconté partout que je serais tombé gravement malade, etc. Quoiqu'une fois, il m'a regardé longuement avec des yeux que je trouve encore franchement bizarres…

Merlin, je suis en train de m'assurer que mon père n'a jamais essayé de me tuer.

Le 4.

Nombre d'heures de sommeil : pas assez. Cadavre : 1.

Minuit. Sors silencieusement de ma chambre pour me glisser tout aussi discrètement au fon des cachots.

1h00, Londres. Le portoloin m'a emmené au Chemin de Traverse. Je remontais la rue, bien encapuchonné. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans les rues.

1h25 : Arrive devant un immeuble et monte jusqu'au quatrième étage pour m'arrêter devant l'appartement 4C. Il était fermé à clé mais avec une simple épingle à nourrice, je forçais la porte.

Charmant petit salon. S'il n'était aussi petit, je pourrais presque y vivre. C'était l'appartement du médicomage qui s'était fait tué en même temps que mes parents. Je commençais à regarder les photos qui ornaient la cheminée. Des photos de ses parents. Pas de petite amie, comme le précisait son dossier.

1h40 : Ai commencé par la chambre. Ce type était vraiment un célibataire : une brosse à dent, un paquet de dentifrice, des culottes pliées en quatre. Une proie facile pour quelque Mangemort. Je fouillais son bureau. Il y avait des commandes d'herbes et de potions, des lettres administratives, des listes de courses. Ce type était d'un désordonné. Soudain, une odeur attira mon attention. Cela venait d'un mur cloisonné. Cette odeur…je tapotais. Il sonnait creux. Je frappais plus fort. Un pan s'effondra. Il y avait un corps en putréfaction. Depuis très, très longtemps à mon avis.

Notre brillant médicomage a des squelettes dans le placard. En d'autres circonstances, cela m'aurait bien fait rire.

Mais qui était ce mort ? Je pris ma baguette et jetais une incantation sur le visage du mort.

Les chairs se recomposent et…c'est pas possible…prend un photo du médicomage. Ce n'est quand même pas lui ! Il est mort en même temps que mes parents !

Il y a une embrouille.

Je revins vers son bureau. Regarde les récentes commandes. Il a pris de nombreux produits, comme le désinhibant que m'a injecté Voldemort.

Essayons de reconstituer le puzzle. Monsieur a accès à la pharmacie de Sainte Mangouste et peut emprunter de grosses quantités de produits. Voldemort a besoin de l'un de ses produits et décide de ce servir de Monsieur. Mais Monsieur présente certaines difficultés (peut-être résistait-il à l'Imperium) alors on le tue et quelqu'un prend sa place pour continuer le boulot. Mais pour le remplacer, il faut quelqu'un qui le connaît bien, pour imiter la signature et gruger ses copains.

Etant célibataire, je pencherais pour quelqu'un qui travaille à Sainte Mangouste.

Le Mangemort le remplace puis Voldemort décide de tuer mes parents et…se tue ? Non, il s'est donné beaucoup trop de peine.

A moins qu'il en ai eu marre de se faire passer pour quelqu'un d'autre, ou qu'il a trouvé une meilleure place où il peut continuer son trafic.

Donc, il faut trouver les supérieurs du…de ce qui reste puis voir qui a disparu de l'organigramme de Sainte Mangouste. Ainsi que ces rivaux : un Mangemort aime toujours faire d'une pierre deux coups.

Je n'ai pas le temps de m'en occuper. Je vais me débrouiller pour que Dumbledore cherche à ma place.

Allez, dodo.

3h00 ; Poudlard. Ai sommeil…

6h00 : Déjà ?

8h00 : Cours de DCFM. Comment ça un devoir à rendre ? Quel devoir ?

Je vais pas pouvoir tenir jusqu'à la fin de la journée…

11h45 : Bureau de Snape. Il me regarde avec des yeux en forme de meurtrières. Pourtant, c'est moi qui suis sensé être énervé contre lui.

- Vous vous êtes endormi en cours d'Enchantement.

- Flitwick m'a jeté un sort ?

- …

- J'essayais de faire de l'humour.

- …

12h15 : Sors du bureau. Qu'est-ce que j'ai sommeil : je suis tellement fatigué que je ne pourrais même pas me faire une potion anti-fatigue. Tiens Londubat. Pourquoi il traîne dans les cachots ? Il s'arrête devant moi, me regarde fixement de ces petits yeux porcins (si si !).

- V…V…Vo…commence-t-il.

- V V quoi ?

- Voldemort !

- …Quoi Voldemort ?

Il me regarde avec d'énormes yeux.

- V…Vo…Voldemort est…est…un…est idiot !

- Et ?

- … ?

- Je ne dirais pas idiot : il a montré à plusieurs reprises qu'il avait un cerveau et qu'il savait s'en servir. Mais tout de même inconscient qu'il a réussi à me mettre à dos.

Car JE suis un Malfoy. Et il ne faut jamais sous-estimer un Malfoy. Même quand il manque de sommeil.

La stupeur de Londubat est palpable. Puis la perplexité :

- Tu comptes rester longtemps à me regarder comme une carpe ?

- Tu n'as pas peur ?

- De quoi ? Tu vois Voldemort dans le coin ?

- Mais...mais…tu es…c'est un piège ! Tu fais semblant pour qu'on croit que…

- C'est toi qui viens me voir pour bégayer et c'est moi qui monte un complot ? Tu as déjà pensé à consulter un spécialiste ?

- Londubat me regarde quelques secondes hébété (ce qui semble d'ailleurs être son état naturel) avant de se reprendre, secouer la tête, me regarde soupçonneux :

- Tu ne me rouleras pas dans la farine. Je sais que tu es un Mangemort.

- Tu ne sais même pas boutonner correctement ta robe, lui dis-je en pointant les boutons de sa robe mis n'importe comment.

Pitoyable.

- Et pour quelle raison serais-je Mangemort ?

- C'est évident !

-Mais encore.

-Tes parents étaient des putains de Mangemorts !

-Et ?

-Ta tante est une psychopathe !

- Et ?

- ET tu es d'accord avec tout ce qu'ils font !

- Et ?

- Comment 'et' ?

- Et quelle serait ma motivation personnelle ?

- …

- Je traduis pour que tu comprennes : qu'est-ce que j'y gagnerais ?

- …Tu veux te venger de Harry !

- Je n'ai pas besoin de Voldemort pour le faire. Et le bigleux ne mérite pas un tel sacrifice. Tu imagines un tatouage sur ma peau de pêche ? Touche comme elle est lisse et douce !

- …Tu n'es pas Mangemort ? Dit-il soudainement.

Tiens, j'ai remonté ma manche sans m'en rendre compte.

- Mais…

- Mais quoi encore ?

- Pourquoi tu n'es pas à l'AD ?

- Je ne supporte pas les Gryffondors en cours, je ne vais pas en plus en reprendre une couche. Et je n'ai pas de leçons à recevoir de débiles consanguins.

- On n'est pas des débiles consanguins !

- Je retire 'consanguins'.

- Tu parles mais Harry est beaucoup plus fort et rapide que toi.

Merci de me rappeler ce qui s'est passé l'année dernière.

- Il faut bien compenser sa bêtise par quelque chose.

- …

- Tu comptes occuper le passage encore combien de temps ?

16h00 : Dans mon lit. Quel bonheur…

Le 5.

2h00. Me suis réveillé frais comme une rose. Je vais me commander une omelette aux cèpes avec une brioche au citron et de la crème fraîche pour mouiller le tout.

3h00 : Ch'est bon. Tout en prenant mon premier repas de la matinée, j'écoutais mes oreilles. Je commençais bien évidemment par les Gryffondors.

« - Neville, la fouine peut très avoir masqué sa marque.

- Oui mais Ron, il n'a pas bougé quand j'ai prononcé le nom de Vo..Vo…

- Raison de plus, fait la voix criarde de Granger. Cela prouve bien qu'il est certain qu'il ne risque rien. N'oublie pas que son père avait menti lors de son procès. Les Mangemorts peuvent dénigrer Voldemort ouvertement pour nous berner.

- Il n'empêche que le livre, il ne le lui a toujours pas remis.

- A t'entendre, on dirait presque que tu espères qu'il ne soit pas Mangemort.

- Je n'ai jamais dit cela ! Mais…Pansy et les autres ont bien changé alors…

- Malfoy, c'est Malfoy, Neville. Les autres Serpentards eux, font des efforts pour rentrer dans le rang. Si Malfoy n'était pas Mangemort et s'il était de notre côté, il serait venu nous voir pour nous supplier de l'aider à venger ses parents. Or ce n'est pas le cas.

- Et le livre ? Pourquoi il ne l'a pas déjà remis à son maître ?

- Neville…rien ne dit qu'il ne l'a pas déjà remis.

- …Et pourquoi il ne se passe rien ? fait une voix chevrotante.

- …

- Peut-être que Malfoy est chargé de s'en occuper.»

Je pris le livre en question entre mes mains. De la sécurité de Poudlard, par Albert Malfoy dit le Bâtisseur. De faible constitution, il compensait son éternel état maladif par une vive intelligence. Il a construit de nombreux châteaux dans toute l'Europe. Il a été invité par le directeur de l'époque pour étudier le fonctionnement du service de sécurité de Poudlard.

Ce livre a été écrit de sa main, avec de multiples croquis.

Poudlard est une merveille. Tous ces sorts, enchantement, runes, trappes et autres pièges se complètent merveilleusement.

Il va me falloir du temps pour tout décortiquer.

Le 8.

Ennuis : 1 (de taille). Nombre de jour avant la Saint Valentin : 6. Nombre de petites amies : 0 (t. mauvais).

7h45 : Une lettre est arrivée ce matin. Elle est portée par un aigle à deux têtes tout blanc. La lettre a le sceau des Malfoy mais celui-ci est noir. Un Malfoy est mort.

A Draco Lucius Tantale Orion Malfoy

Par la présente lettre, nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de Igor Petrovitch Malfoy qui rendit l'âme le7février 19.. à dix heuresdes suites d'une longue et pénible maladie.

Votre présence est attendu au plus tôt pour les obsèques.

Avec toute notre considération,

Dimitri Nicolaïev Malfoy.

Je soupire. Il va falloir se rendre en Russie. Il ne pouvait pas attendre ? Il avait encore deux mois ! Il était si pressé de partir ?

- Un problème Draco ? Demande Manu.

Je le regarde. Ce gosse n'est pas normal : il est à l'Assemblée des Débiles qui m'a mis en tête de leur liste des personnes à abattre. Ne serait-il pas déjà corrompu et tenterait de me soutirer des informations pour les donner à la Touffue aux Longues Dents ?

Méfiance, méfiance…

- Non, il n'y a aucun problème.

Mais cela pourrait le devenir.

11h30 : Quel est le mot de passe de Dumbledore ? Phénix ? Mangemort ? Harry Potter ? Tas de bouse ? Pauvre type, crâne d'œuf…mais il va s'ouvrir ce passage !

Tape du pied sur la statue en poussant une série de juron quand arrive Mac Go'.

- Que faîtes-vous là ? Souhaiteriez-vous parler à Dumbledore ?

Non, j'aime frapper les statues.

- En effet. Malheureusement, je ne connais pas le mot de passe.

- Et ce serait à quel sujet ?

De quoi je me mêle ?

- Ce serait à propos d'une affaire familiale de la plus haute importance.

- Caramel.

- Plait-il ?

C'est le mot de passe. Je n'y aurais jamais pensé.

11h35 : Bureau de Dumbledore. Mon directeur a une capacité fascinante à faire croire qu'il a une solution à tout, qu'il sait tout sur tout et que rien ne peut l'atteindre. Avec son volatile braillard et doré qui passe son temps à pousser des sons incohérents. Absolument rien à voir avec Titan, mon grand-duc, qui, lui, reçu une éducation tout à fait convenable. Actuellement, le vieux fou le regarde gravement, comme s'il comprenait les piaillements insupportables de son pigeon (parfaitement !).

- Igor est mort, Merlin, s'exclame-t-il enfin. Cela ne me rajeunit pas, dites donc ! J'ai à peine cinq ans de moins que lui. C'est vraiment très triste…des nids de cafards ?

- Non merci, sans façons. Je dois me rendre à ses obsèques et j'aimerais avoir votre accord.

- Comme si tu en avais besoin.

- Un accord écrit. Je n'aimerais pas avoir une mauvaise note lors de mon absence. Ni que l'on retire injustement des points à ma maison pour les mêmes raisons.

- Sais-tu ce que Fumseck a dit ?

- Je ne sais pas qui est Fumseck.

Et je m'en fiche.

- Fumseck est mon phénix. C'est l'une des plus intelligentes créatures que j'ai rencontré. Il pense que ce voyage te fait une peur bleue.

Disons que je ne sais pas si je reviendrais vivant ou si Paul ou un autre ne va pas m'égorger au détour d'un couloir.

- Les routes sont si mal fréquentées de nos jours, fis-je.

- En plus d'avoir à voter.

- …Votre pigeon connaît bien les us de notre famille.

Le phénix pousse piaillement.

- Tu l'as vexé (pauvre bête : qu'il me fasse un procès en diffamation s'il n'est pas content). Regarde il est tout rouge ! Mon trésor…

Il est pas bien le vieux… Pourquoi est-ce qu'il a besoin de faire tout ce cinéma ? C'est sensé me rassurer ? Il a tord : cela m'effraie plus qu'autre chose. Il est peut-être schizophrène…

- Je pense que vous aurez besoin d'un garde du corps, me dit-il enfin. Pour veiller à votre sécurité.

- Ce ne sont que des obsèques.

- Mais il vous faudra voter. Et de ce vote dépendra l'attitude de votre famille à l'égard de Voldemort. Il y a de fortes chances qu'il y mette son grain de sel.

- Je vois que vous y avez beaucoup réfléchi. Mais je pense que vous surestimez beaucoup l'influence du chef de notre Malfoy. Il n'a d'influence que celle que ceux qui ont voté veulent bien lui donner. Mais j'accepte volontiers un garde du corps.

18h00 : Devant l'entrée du bureau de Dumbledore. Ma valise en lévitation derrière moi, j'arrivais dans le couloir où Potter et ses amis se donnaient une nouvelle fois en spectacle en se jetant dans les bras de Remus Lupin. Ces Gryffondors ne sont vraiment pas sortables…je passais devant eux en mettant mes gants en daim noir avant de me placer devant l'entrée. Où est donc ce fameux garde du corps ?

- Si tu es prêt nous pouvons y aller.

- …Mr Lupin ? Hoquetais-je.

- Quoi ? Fit Potter. Que…

- Vous êtes…mon…garde du corps ?

- En personne. Dumbledore m'a chargé de sa sécurité durant son voyage, explique Lupin aux Gryffondors.

- Et où est-ce qu'il va ?

- Tuer du moldu.

Franchement de quoi je me mêle ? Je pris ma valise en main tandis que le loup-garou expliquait la situation à ses petits amis courroucés.

- Mais la fouine a…mais pourquoi tu me marches sur les pieds, geins la Belette en sautillant.

- On te souhaite bonne chance, dit Granger précipitamment en lançant des œillades pas du tout discrètes à ses amis. Malfoy aboie beaucoup mais il ne mord pas.

- Tout le monde n'a pas ta splendide dentition de lapin.

- Répète un peu…

- Un peu de calme ! Draco, nous partons.

- Draco ? Fis-je les yeux écarquillés.

Mais quelles sont ses familiarités ?

17h15, Manoir Malfoy. Je laissais Lupin discuter avec ma tante et montais dans les appartements de Père. Mes parents n'avaient en commun que la chambre à coucher qui était au centre de l'étage.

J'ouvris le tiroir du chevet de Père et sortis un écrin avant de m'asseoir sur le lit.

Pourquoi Père n'est pas là ? Ce genre de décisions, je ne me sens pas prêt à les prendre, encore moins à en assumer les conséquences. J'ai suffisamment de problèmes : Dumbledore ne peut pour l'instant rien faire pour me nuire mais il trouvera sûrement un moyen. Ne parlons pas de Voldemort : je ne sais même pas s'il veut me tuer tout court, me torturer et me tuer, ou encore me torturer, prendre le livre et me tuer ou me torturer, prendre le livre, me droguer et me tuer. Et je n'ai pas envie de le savoir non plus.

Je n'ai pas besoin d'avoir à me retrouver au centre d'une querelle familiale. Ce genre de truc finit généralement en carnage.

Le problème est qu'Igor laisse derrière lui une génération entière (mes oncles et tantes) qui ont tous été plus ou moins préparer à lui succéder. Et ils ne vont pas laisser cette chance leur filer sous le nez. Oncle Paul a déjà annoncé la couleur.

J'ouvris l'écrin de velour noir. Une chevalière avec le seau des Malfoy s'y trouve. Je la regardais longuement avant de me la mettre au doigt.

Je n'ai pas envie que l'on dise plus tard que je me suis défilé.

18h00 , Ma chambre. Laisse le pendentif qui contient le contrôleur des Oreilles dans un vase Ming et ouvre ma penderie. Ai besoin de quelques dizaines de robes et d'au moins vingt chapeaux…

- Mais enfin, dépêche-toi, s'écrie ma tante en entrant dans la pièce suivie de Lupin. Nous nous sommes mis d'accord pour prendre la poudre de cheminée jusqu'à notre hôtel à Saint Petersbourg et nous rejoindrons le palais par calèche.

Notre hôtel ? C'est mon hôtel.

18h15. Hôtel particulier de Saint Petersbourg. Mes parents l'utilisaient durant la saison pour assister tranquillement aux opéras, concerts et y organisaient parfois de somptueux bals. Il dépose sa malle près de son lit.

- Quel est le programme ?

- Nous nous rendrons ce soir au palais, présenter nos condoléances à la famille et saluer la dépouille. Vous resterez deux pas derrière moi, sauf si je vous le permets. Ne m'adressez pas la parole sauf si je vous y autorise, ne donnez surtout pas votre avis car il n'intéresse personne.

- Je te trouve impertinent.

- Les membres de ma famille savent pour qui vous travaillez et si je ne donne pas l'impression d'avoir voulu de votre présence, ce sera considéré comme une ingérence et si vous persistez à ne pas donner du votre, ils vous livreront en pièces détachées à Dumbledore.

- Vouloir de ma présence consiste à me traiter comme un elfe de maison ?

- A peu de choses près.

19h00. Palais Volia. Sommes arrivés en calèche et Dimitri nous a reçu sur le palier. Il a embrassé ma tante, à peine regardé Lupin, et m'a broyé la main en guise de salutation.

- Nous n'attendions plus que toi.

- Toutes nos excuses pour ce retard. Et toutes nos plus sincères condoléances pour ce triste événement.

- Nous sommes ravi que vous ayez pu venir malgré les événements qui endeuillent l'Angleterre.

- C'eut été terrible de ne pouvoir nous recueillir devant sa dépouille. Grand-oncle Igor fut pour nous un modèle.

Lupin haussa les sourcils devant cette avalanche de 'nous'. Mais se tint coi. Je lui en fus reconnaissant bien qu'il mit un pied d'honneur à se tenir un pas derrière moi et non deux comme le veut la tradition. C'est vraiment pénible un Gryffondor : ça ne respecte rien.

20h00 : Mes oncles et mes tantes ont été charmants avec moi. On ne tue pas durant les obsèques : encore une superbe tradition familiale. Il paraît qu'à la mort de Remus Malfoy, on tenta de déstabiliser son jumeau terriblement touché par sa mort. Romulus, le jumeau, en fut choqué et décida, le contrôle de la famille rétabli, que l'on respecterait la douleur des parents du défunt, en ne tuant personne d'autre.

Il avait oublié de préciser de ne pas torturer non plus.

21h00 : Je discutais avec Oncle Frédéric quand Dimitri est venu vers moi.

- Ce serait un honneur de vous inviter à résider dans notre humble demeure. Les routes ne sont pas sûres (regard en coin à Oncle Paul) et je tiens à ce que vous soyez en sécurité.

- Nous en serons ravi.

Le 9.

Nombre de fois ai cru mourir : 25 (mauvais). Nombre de fois suis mort : 0 (t. t. bien).

8h00 : Ai dormi avec Lupin. N'en reviens pas qu'il est réussi à convaincre ma tante que, pour ma sécurité, je devrais dormir avec lui, dans SA chambre. Dans son lit.

Je n'ai jamais dormi avec qui que ce soit. Surtout pas quelqu'un qui ronfle à faire pâlir le tonnerre et qui bouge tellement qu'il a failli m'éjecter deux fois du lit. Merlin, je dois avoir des poches énormes sous les yeux.

8h02. Douche. Ai d'énormes cernes sous les yeux. Tout est de la faute de Lupin. Je le déteste.

Lupin affirme avoir dormi comme un bienheureux. Il y a au moins quelqu'un qui est heureux.

8h45. Ma chambre. Ai décidé de prendre mon petit-déjeuner au lit. J'adore prendre mon petit déjeuner au lit. Un caprice dont je ne profitais, du vivant de Père, que le dimanche.

Ch'est bon…

- Lupin entre dans ma chambre en coup de vent, suivi par ma tante.

- Un problème ?

- Ton oncle Paul est là. Il veut discuter avec toi.

- Tout de suite ?

- Evidemment.

8h53. Salon. Je m'excusais de l'avoir fait attendre. Ce voyage si éprouvant, ce stress entre l'annonce de la mort, les dispositions à prendre, les Mangemorts qui m'attendaient le long du chemin avec d'énormes couteaux pour me poignarder (j'exagère beaucoup : on a utilisé la poudre de cheminée)…

Paul fit un vague mouvement de la main (mais pour qui il se prend ?) et s'assit au fond du canapé. Lupin se tenait près de la porte et tante Claudia dans un fauteuil.

- J'ai cru comprendre que tu possèderais quelque chose qui intéresserait le professeur Dumbledore.

- On vous aurait mal renseigné, déclarais-je en m'asseyant face à lui.

- Mes sources sont pourtant très sûres.

- Ma foi, on raconte de ses choses en Angleterre. Mon ministère, par ailleurs sous la coupe de Dumbledore, ne s'est pas gêné de faire faire de multiples perquisitions du manoir. Si je possédais ce que vous avancez, il l'aurait déjà en sa possession. Si je possédais quelques effets de la plus haute importance, croyez bien que je le remettrais au professeur Dumbledore (dans ses rêves).

- Je n'en doute pas.

Les sarcasmes ne m'atteignent pas.

- Il y aura bientôt le vote. Quelles sont tes intentions ?

- Ne pensez-vous pas qu'il soit un peu tôt pour parler de cela ? Les funérailles n'ont même pas encore eu lieu.

- Pour qui penses-tu voter ? Répète-t-il encore.

Je choisis mes mots avec attention :

- Pour ce que j'ai pu comprendre, dans le meilleur des cas pour vous, mon oncle, six voix vous sont possibles, mais cela risque de provoquer une fracture avec les pays de l'Est qui semblent pro-Dimitri.

- Sans doute. Mais Dimitri se pliera au vote. Il n'a pas le choix.

- Oncle Dimitri a été élevé pour succéder un jour à son père. Il se pliera peut-être au vote mais ne tiendra sans doute jamais compte de vos ordres. Une scission ne ferait que nous affaiblir comme cela fut toujours le cas. Nous n'avons pas besoin de cela : surtout pas en période de guerre.

- Et à quel est ton idée ? Obtenir au moins une voix de la Pologne ou de la Bulgarie ? C'est impossible. Vladimir est son compagnon de débauche ! Quand à Stanislas, ma foi, il est beaucoup trop endetté et ne peut pas se passer de l'aide de la Russie. Sans oublier qu'Igor avait déjà tué son père quand celui-ci avait tenté de s'émanciper.

On pourrait tuer Oncle Vladimir (un autre pervers) et financer oncle Stanislas (Bulgarie) en sous-main.

- Que proposes-tu donc ? Demande tante Claudia.

- Moi je pense (début de phrase typique d'oncle Paul), que ces trois zones sont sans intérêt : ils passent leur temps à se marier entre eux. Evidemment Dimitri peut poser problème. Mais j'espère bien qu'il se dissocie de la famille, ainsi nous pourrions tous les éliminer.

Qui ça, 'nous' ?

L'entretien finit, ma tante soupire un « il ne manque pas de culot » en s'éventant.

A peine eut-elle terminé ses mots qu'un elfe de maison surgit de nulle part annonça que le maître de maison, sieur Dimitri, demandait à me voir.

Lui ai raconté exactement l'inverse de ce que je pouvais dire à oncle Paul. Lupin est resté bouche bée devant tant d'hypocrisie.

13h00. Couloirs du Palais. Ai décidé de voir Frédéric pour lui demander se s'entraîner avec moi. Rémus Lupin marche à côté de moi : pas derrière, à côté.

Ai envie de lui exploser le crâne.

13h08. En descendant un escalier, je suis tombé sur la femme de Vladimir, Natacha. En fait ce mariage est consanguin. Son père est le grand frère de celui de son mari : ils sont donc de très, très proches cousins. Ce mariage avait été décidé par leurs parents : le père de tante Natacha était l'héritier ruiné et celui de Vladimir le riche second.

Je saluais ma tante en russe et nous avons entamé une longue discussion jusqu'à :

- C'est la première fois que tu vas voter, n'est-ce pas ?

- C'est une nouveauté pour nous tous, admis-je. Cela fait soixante ans qu'un tel événement n'avait lieu.

- J'espère que vous trouverez rapidement un accord.

- Mais vous faites parti des Electeurs, ma tante. Si vous le voulez…

Non, mon mari me représentera.

- Pourquoi ?

A son regard blessé, je me dis que j'avais touché un point sensible.

- Je suis navré, m'excusais-je. Vous n'avez pas de compte à me rendre : excusez encore mon impertinence.

- Tu n'as pas à t'excuser ! Et je pense que tu peux nous tutoyer à présent, dit-elle avec un petit sourire. Mais qui est celui qui t'accompagne ?

Oups… Ai oublié Lupin !

- Je manque à tous mes devoirs, commençais-je en anglais. Ma tante je vous…te présente Mr Remus Lupin. Mr Lupin, ma tante Natacha Malfoy. Mr Lupin est un de mes anciens professeurs de Lutte contre les Arts Noirs et a été chargé par Dumbledore de veiller à ma sécurité. Ma tante Natacha, est la femme de mon oncle Vladimir et est une très grande archère.

- Enchanté, dis Lupin en lui serrant la main.

- Un professeur de Défense Contre les Forces du Mal chez les Malfoy, murmure ma tante. C'est très ironique, ne trouvez-vous pas ?

- Je n'osais le dire, madame.

17h00. Ai trouvé Oncle Frédéric et je lui ai mis la raclée de sa vie !

- Tu as avalé un loup-garou ou quoi ? Se plaignit-il. Tu étais moins efficace la dernière fois ! Regarde dans quel état tu as mis ma robe ! Elle est toute fripée : un modèle unique qui vient de Milan ! Les jeunes d'aujourd'hui ne respectent plus rien ! De mon temps, on laissait gagner les anciens pour ne pas les vexer ! Je suis humilié, chouine-t-il avec tellement d'exagération que l'on ne peut définitivement le croire.

- Mais mon oncle, personne ne nous a vu, dis-je en riant.

- Je n'ai plus qu'à me faire seppuku !

- N'exagère donc pas, pouffais-je.

- Comment ? Tu me tutoies ?

- Ben…oui ?

- C'est pas trop tôt, s'exclame-t-il en m'envoyant une violente tape à l'épaule (ai distinctement entendu mes articulations céder) . Tu es presque un homme, dis donc ! Raconte tout à ton oncle favori : avec qui tu couches ?

De quelle vie sexuelle parle-t-il ?

- Ne me dis pas que tu es encore puceau !

- C'est pas possible ! Tous les gamins de ton âge ont déjà commis 'la chose' ! Ta place est dans un musée ou dans un zoo ! S'exclame-t-il avec une nouvelle gifle dans le dos.

Je veux mourir. Là. Tout de suite.

- Si tu veux, je peux t'avoir une femme, avec tout ce qu'il faut là où il faut, et elle te fera de ces trucs que même les vieux pervers n'ont pas idée, me murmure-t-il à l'oreille.

L'humiliation est à présent totale. C'est moi qui vais me faire hara-kiri. Heureusement, il choisit de changer de conversation.

- Au moins, quand tu vas rentrer à Poudlard, je suis sûr que tu ne te laisseras pas marcher sur les pieds par tes cousins.

- Mes cousins ?

- Paul a envoyé son fils et sa fille hier soir à Poudlard. Anna a envoyé Marie-Cécile, ma garce de nièce, et Franz son fils aîné, les autres étant trop jeunes. Ils ne te l'ont pas dit ?

Ils s'en sont bien passés.

Dîner. Dire que l'ambiance est glaciale serait un euphémisme. Un ours polaire grelotterait de froid s'il venait à passer dans la pièce. Pas un mot, pas même le cliquetis des fourchettes ne vint troubler un silence à couper au couteau. Et chacun s'est dépêché de regagner ses appartements pour se coller contre la cheminée.

Le 10.

Sucreries : 0. Elèves à embêter : 0 (mauvais pour le stress).

Aujourd'hui, c'est le jour des funérailles. Une suite d'opérations longues et fastidieuses, qui demandent de la distinction et de la précision.

Après avoir enfilé douze robes noires (comme le veut la tradition), je mis une boucle à mon cou. C'était une pièce montée d'un rubis sang de pigeon de la taille et de la forme d'un œuf de poule, sertie de diamants, le tout monté sur de l'or massif. Voilà une pièce discrète, parfaite pour un enterrement.

Je mis à mon doigt la chevalière marquée du sceau de notre famille. Le chapeau enfin, très simple : noir, décemment pointu (la pointe dirigée vers le bas), bord large et à peine recourbé, sans fioriture.

Je suis fin près.

Mr Lupin est, Merlin merci, tout à fait convenable.

18h00. Bureau d'oncle Dimitri. Suis crevé. Ai du faire au moins une dizaine de courbettes et suis resté debout durant quatre heures.

Je somnolais béatement du fond de mon fauteuil en observant discrètement mes oncles. Ma foi, ils sont tous bien nerveux. Il est amusant de voir que Paul, Anna, Franz, Alessandro et Juan se trouve d'un côté et Dimitri, Vladimir et Stanislas de l'autre.

Cinq contre trois. On pourrait croire que la situation est déséquilibrée mais on aurait tord. Pour que Paul puisse passer sans problème, il faudrait qu'il ait au moins six voix. Dans le cas contraire, n'importe qui peut poser son veto par deux fois sans même avoir à se justifier. Un point que Dimitri connaît parfaitement.

Evidemment je pourrais voter pour Paul, mais je devrais donner le livre à Dumbledore. Sans oublier le fait que je ne l'aime pas et qu'il ne fait rien pour que j'en eusse envie.

D'un autre côté, je pourrais voter Dimitri. Il devrait alors pouvoir mettre son veto. Mais cela ne ferait que retarder l'échéance à moins que l'un des partisans de Paul ne meurt 'accidentellement'…

Mais est-ce que Dimitri aura le courage de le faire ? Je hais ce type : il a déjà envoyé trois femmes au cimetière, sans parler des malheureuses prostituées et autres qui ont eu le malheur de croiser cet immonde pervers.

Il régnait donc dans la pièce un lourd silence morbide souhait jusqu'à ce que :

- Je pense que nous savons tous pourquoi nous sommes là, dit enfin Oncle Paul. Je pense que nous devrions faire ce que nous avons à faire le plus vite possible.

- Quelle fébrilité cousin ! Nous n'en sommes pas à quelques minutes près, susurre Dimitri.

- Nous l'entendons bien, Dimitri. Mais cela fait bien cinq minutes que nous observons dans le blanc des yeux. Autant en finir une bonne fois pour toutes, dit Franz en jouant avec sa baguette.

Nonchalamment, Dimitri quitta la pièce et revint avec une urne qu'il posa sur le bureau.

22h00. Un des nombreux salons. Ai voté pour Dimitri qui a comme prévu poser son veto. Chacun est retourné chez lui. Dimitri nous convoquera dans les semaines qui suivent pour un nouveau vote. Oncle Paul m'a lancé un regard assassin : on aurait dit qu'il cherchait à me lancer un Doloris.

Je regardais l'arbre généalogique de notre famille. Il est immense, je distingue à peine mon nom tout en haut. Je sens que l'on se place derrière moi :

- J'ai cru comprendre que tu avais voté pour Dimitri.

- En effet, mon oncle, dis-je en reconnaissant la voix de l'oncle Alessandro.

- Les couloirs ne sont pas sûrs. Tu devrais te rendre dans tes appartements.

- Je suis chez un Malfoy : je n'ai aucune raison d'avoir peur.

- En effet. Ce doit être dur de se retrouver seul avec autant de vieux.

- J'ai l'habitude, mais je te remercie de t'inquiéter pour moi.

- J'avoue que je ne comprends pas : pourquoi voter pour Dimitri alors que Paul gagnera à coup sûr. Qu'espères-tu à retarder l'échéance ?

- Je n'espère rien. Pour l'heure, je ne vois pas qui pourrait remplacer Igor voilà tout. J'ai vaguement cru comprendre qu'il n'y aurait que mes oncles Paul et Dimitri qui seraient intéressés par cette dignité. Je trouve cela curieux : pourquoi ne te présenterais-tu pas par exemple ?

- J'ai envie de mourir vieux !

Je pouffais de rire.

- Ta tante est moins difficile que toi. Paul pense qu'elle ne poserait aucune difficulté à voter pour lui.

- C'est bien possible.

- Il lui suffirait alors… de te tuer pour avoir la paix.

- C'est tout à fait plausible. Il va falloir réussir à me tuer. J'ai moi-aussi l'intention de vivre encore très longtemps.

Sur ce, je quittais la pièce suivie de près par Lupin.

- Je suis bien content de ne pas faire parti de votre famille.

C'est ce qu'ils disent tous.

- Je suis étonné de vous voir aussi calme. Votre oncle vient de vous menacer et je n'ai pas l'impression qu'il plaisantait.

- Je peux vous assurer qu'il ne plaisantait pas. S'il le dit, c'est qu'il y a déjà sérieusement pensé. Connaissez-vous Mac Laggan ?

- And…mais… Ne change pas de conversation !

- Je savais que vous le connaissiez !

- Je l'ai connu : c'était un héros et il est mort. Mort.

- Vous avez répondu oui alors que je parlais au présent.

- Tu m'as pris au dépourvu.

- Pourquoi me tutoyez-vous ? Nous ne sommes pas amis, et encore moins des connaissances.

- Vous sautez du coq à l'âne.

- Qu'est-ce que ces animaux ont à voir avec notre conversation?

- Expression moldue. Cela veut…

- Une expression moldue dansune demeure ancestrale des Malfoys ! Vous voulez vous faire tuer ! Une chance qu'il n'y ait pas de tableaux dans les parages, ce serait l'apocalypse sinon, dis-je en joignant les mains. Où en étions-nous au fait ?

- Tu me demandais pourquoi je te tutoyais.

- En effet. Vous utilisez mon prénom en me tutoyant, ce qui prouve que vous avez reçu une bonne éducation, pas comme Potter qui a du être élevé chez les cochons et…

- Mais tu en fais autant à son égard.

- Je n'ai aucune considération pour cette dégénérescence, je peux me le permettre.

- Harry est un garçon formidable ! Il n'a pas eu une vie facile comme vous !

- Que savez-vous de ma vie ? D'ailleurs vous remarquerez que vous me tutoyez quand vous êtes en colère.

- Je ne suis pas en colère.

- La mère à Potter est une Sang de Bourbe !

- Retirez immédiatement …!

Il s'arrête en me voyant pointer un doigt vers lui.

- Vous voyez que vous êtes en colère !

- …J'ai compris, dit-il en avançant rapidement.

- Qu'est-ce que vous avez donc compris ?

- Rien !

- Comment cela, 'rien' ?

- Nous n'avons plus rien à nous dire, dit-il en s'élançant vers sa chambre.

- Mais on commence à peine à communiquer !

Il m'a claqué la porte au nez. J'y suis sans doute allé un peu fort avec la mère à Potter. J'ai sous-estimé sa réaction : l'année dernière, c'était logique avec Potter. Les Gryffondors ont décidément le sang plus chaud que les Serpentards. Je me serais contenté de glisser de la belladone dans la tisane, moi…

Le 11.

Crétins en plus à Poudlard : 4. Nombre de cauchemars devenus réalité : 1. Envies de meurtres : 444 (bien).

Lupin ne m'a pas adressé la parole depuis hier. En tout cas, je suis heureux d'avoir pu regagner Poudlard en entier après un détour au Manoir (pour récupérer mon pendentif).

12h30. Couloir de Poudlard. Me suis arrêté net. Eux.

Ici.

Mes cousins.

A Poudlard.

Pourquoi ? Pourquoi ? Qu'ai-je fait de mal dans ma vie pour justifier que le sort s'acharne sur moi avec autant de cruauté ?

Essayant de masquer ma consternation, je m'approchais d'eux. Ils discutaient avec Dumbledore aux anges devant cette bande de vipères sur pattes, venus ici pour me faire mourir de rage.

- Draco !

Paul Malfoy, fils de oncle Paul Malfoy, petit-fils de Grand-oncle Paul Malfoy…un matin, un de leurs ancêtre s'est réveillé un beau matin et décida que les premiers mâles nés prendraient le prénom de Paul. Cette tradition stupide et sans fondement perdure encore et, aujourd'hui, Paul LXVI me broie la main sous prétexte de l'émotion. Il a une tête de plus que moi, vingt kilos de muscles de plus que moi, il a marché avant moi, parlé avant moi, a appris à aller au pot avant moi.

Môssieur est le soi-disant meilleur poursuiveur du monde, l'espoir du Quidditch français comme Père me rappelait pompeusement, Môssieur a quantité de petites amies dont il se permet d'oublier les noms et qu'il charme avec ses p d'yeux violets, Môssieur est champion du monde junior d'escrime, Môssieur est major de sa promotion.

Môssieur m'exaspère. Je hais Paul. Et il le sait.

- Paul, quel plaisir de te revoir, lui dis-je avec un grand sourire alors que je lui broyais de concert ses doigts (prends toujours ça !). Ta sœur est là ! Mais c'est merveilleux !

La débile est venue aussi. Antigone, ma bien-aimé cousine. Oh, elle est douce, gentille, sa cuisine est formidable, mais…elle est bête, ça ne devrait pas être permis d'être aussi bête.

Je lui fis la bise et la félicitait de son allure toute pétillante. Tout ce rouge Gryffondor, ça me remue l'estomac. Me tourne vers les autres.

- Marie-Cécile.

Sous une épaisse couche de fond de teint, de mascara et de fard à paupière se cache la personne la plus méchante, vicieuse et cruelle que j'ai jamais vu, hormis peut-être Voldemort mais lui il n'est vraiment plus humain. C'est la fille d'Anna. Son père était un riche financier (les Nimbus, c'est lui) que l'on a retrouvé mort dans sa baignoire. Pouvoir se suicider dans trois centimètres d'eau pour le molosse qu'il était m'a toujours intrigué, mais enfin…

Petite fille modèle dont on loue l'intelligence vive, elle passe pour une fille adorable mais déterminée. Déterminée à pourrir la vie de tout ce qui ne lui plaît pas et je ne lui ai jamais plu. Elle m'a traumatisé à plusieurs reprises quand nous étions dans le même pensionnat suisse.

Et enfin, Guillaume. Guillaume et ses jeux virils du lancer-de-Draco ou du qui-va-casser-le-nez-de-Draco, et inventeur du célèbre qui-va-trouver-le-moyen-de-faire-pleurer-Draco. Ce type est bêtement méchant. Il y a des gens qui sont odieux pour le plaisir d'être odieux et il en fait parti. Evidemment il est beau lui, il est charismatique, lui. Il est vice-champion du monde junior d'escrime, lui. On lui pardonne tout à lui…

Pour commencer, il me broie la main. Je ne vais plus pouvoir l'utiliser pendant une semaine après un traitement pareil.

Mais pourquoi êtes-vous là demandais-je, semblant remarquer les autres élèves de Durmstrang et Beaux-Bâtons qui nous entouraient.

- Tu n'es pas au courant ? Mon père a reçu de nombreuses menaces de morts de la part des Mangemorts, explique Paul.

- Merlin ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de fâcheux !

Pour ce que j'en ai à foutre.

- Il se porte heureusement très bien (pour sûr, je l'ai vu hier). Mais il a pris peur, c'est compréhensible, peu de gens sont à l'abri du Seigneur des Ténèbres (c'est pour qui ce regard), et nous allons terminer l'année en sécurité à Poudlard.

- En sécurité, répétais-je, moqueur. C'est vraiment dommage ce qui se passe de nos jours. Le monde n'est vraiment plus ce qu'il était : personne n'est en sécurité nulle part, quelle tristesse ! Mais je suis sûr que vous vous plairez à Poudlard.

Des cons comme vous, ce n'est pas ce qui manque ici.

21h00 : Lupin a fait son compte-rendu à Dumbledore :

« - Vous dîtes qu'il a demandé après Mac Laggan ?

- Parfaitement, et il avait l'air de s'intéresser à la réaction que je pourrais avoir. Je ne pense pas qu'il sache ce qu'il cherche exactement.

- Tout de même, c'est troublant, fait Snape. Il découvre un cadavre chez le médicomage qu'aucun Auror n'avait d'ailleurs pris la peine de faire fouiller, semble avoir trouvé quelque chose dans ses notes et maintenant il s'intéresse à Mac Laggan. Comment a-t-il pu faire le lien ?

- Je ne pense pas qu'il est déjà fait le lien (maintenant si) entre Mac Laggan et la bombe de Sainte Mangouste, mais il est certain que nous allons devoir nous en occuper et l'empêcher de chercher plus avant, fait la voix de Dumbledore.

- L'empêcher de sortir de Poudlard ?

- Je doute que cela soit suffisant. Il n'est déjà pas sensé quitter Poudlard : nous pouvons retirer le passage qu'il a utilisé la dernière fois mais rien ne nous garantit qu'il ne trouvera pas une autre sortie.

- Quelles autres informations as-tu pu trouver ?

- Il y a deux camps qui s'affrontent chez les Malfoy et comme vous l'aviez prévu Malfoy a voté Dimitri. J'ai l'impression que certains de ses oncles n'ont pas beaucoup de patience et seraient d'avis de l'éliminer.

- Ce n'est pas ce que je pourrais appeler le scoop du siècle.

- Si tu me laissais finir.

- Pour ce que tu as à dire.

- Allons, Severus, allons…Remus, nous sommes toute ouïe.

- Et bien…»

Le reste n'est pas de la plus grande importance.

Le 14.

Nombre de petites amies : 0. Nombre de flirt : 0. Vie sexuelle : nulle. Vie sociale : aucune.

10h00 : Bibliothèque. Paul et Granger se battaient actuellement pour savoir qui aurait la pile de livres la plus haute.

Je tentais vainement d'atteindre un livre haut perché (qui est l'idiot qui l'a mis là) quand une ombre se plaça derrière moi.

Guillaume, 200 kilos de muscles pour deux mètres de long. Un immense sourire carnassier. Je vais me faire démolir.

- Guten morgen mein cousin, fait-il de sa grosse voix.

- Salut cousin. Et ce séj…tu serais aimable de me redéposer au sol ?

- Pourquoi ? Tu as le vertige ?

- Disons…que tu m'étrangles…Merci…

- Papa dit que tu gênes. Tu sais ce que je fais au gêneur ? Ils passent un bon quart d'heure avec mon poing gauche. Et mon droit aussi. Tu saisis l'allusion ?

- …Oh je viens de comprendre. C'est très clair. Tu es le roi des allusions hé hé…j'avais pas saisis (tu parles !) tout de suite ! Tu es très fort.

- N'est-ce pas ? dit-il en jouant de ses muscles avant de s'en aller.

La seule consolation que j'ai est qu'il est encore plus vantard que méchant. Je soupirais, récupérais mon livre et quittais la bibliothèque pour tomber sur Marie-Cécile. Il ne manquais plus qu'elle.

- Dracooooooo, a-t-elle fait de sa voix de crécelle en me tapotant l'épaule pour que je remarque son mètre quatre-vingt. Mon petit Dracoooo ! Tu n'as pas changé depuis les couches, hein ? Toujours aussi petit !

Et toi, toujours aussi cBIPnne ?

- Tu te souviens quand on était petit et comment on s'amusait ? Il faut que je vous dise, commence-t-elle alors à ses amis, Draco était tellement actif qu'il a même failli se noyer dans une rivière ? Tu te souviens ?

Je me souviens avoir été poussé. Par une sBIPlope qui se reconnaîtra. Non, sa présence ne m'irrite pas furieusement le poil. Je me fiche complètement d'elle. Enlève ta main de mon épaule ou je mords.

- Partez devant, je vous rejoins, dit-elle à ses amis. Ma tante m'a dit que tu te prenais pour ton père, commence-t-elle quand ils furent assez loin. Tu n'en as pas assez d'être la honte de notre famille ?

- De la part d'une fille qui s'est tapée tout Durmstrang…

- Fais gaffe à tes propos.

- Mesure les tiens et viens en au fait.

- Méfie-toi. Je ne suis pas là en touriste : je vais te faire virer de Poudlard.

- Tu peux toujours rêver.

Sur ce, elle tourna ses souliers (modèle unique de Paris) et rejoint ces camarades de Serdaigles.

11h52 : Ecoutais Bertie Moonstar, un tableau du neuvième étage de la tour ouest me raconter comment le chevalier de Catogan s'était fait posé un lapin par un autre tableau du premier étage de la tour est, Miss Sue Calligan. Le crétin avait fait le tour des portraits pour tomber sur Ernie Calligan, le mari. Cela a finit en bagarre rangée qui a obligé Dumbledore a intervenir. Comme j'aurais aimé être là pour voir cela.

15h30 : Suis tombé sur Antigone. Dans la famille on l'appelle Anticonne. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus objectif mais elle est tellement…Poufsouffle. Elle est venue vers moi et s'est mis à bégayer :

- Je…je voulais te dire…que j'étais désolé…pour tonton Lucius…

- Mais…tu sais, tu n'y es pour rien…

- Oui, mais…mais…ça me rend triste…hoquete-t-elle.

- Calme-toi. Ecoute, tu es vraiment très gentille (comment on parle à une Poufsouffle ?) mais il faut être forte. Les Malfoy ne pleurent pas, je te rappelle.

- C'est…c'est vrai…je vais mieux…

- Tes camarades de Poufsouffle sont sympas, au moins.

- Ca va. Ils ne me parlent pas trop mais Sue, une fille de mon dortoir, est très gentille.

- Tant mieux, mais…tu ne devrais pas avoir cours ?

- …C'est vrai !

Elle court jusqu'au bout du couloir avant de revenir aussi précipitamment vers moi :

- Où se trouve la salle 206 B?

18h00. Toilettes de Poudlard. Paul est entré et a refermé la porte tout en tentant de la faire sortir de ses gongs.

- Ne t'approche plus de ma sœur.

- Plait-il ?

- Je ne veux pas te voir à moins de cinq mètres de ma sœur ou je te refais le portrait.

- Mais qu'est-ce que vous avez mangé qui vous rend aussi agressif ?

- Et ne lui adresse même pas la parole !

Il s'en est allé avec encore plus de fracas. Je me penchais pour voir qu'il y avait des élèves dans les toilettes. Il faut toujours qu'il me mette dans de ces situations…

23h30 : Ai l'impression que les Gryffondors ne dorment jamais.

« - Avez-vous remarquez comme les cousins Malfoy sont à l'égard ? On dirait bien qu'il y a de l'eau dans le gaz. J'ai vu la montagne de muscle le soulever comme un fétu de paille (il ne faut pas exagérer non plus) et le traiter de gêneur.

- C'est une manœuvre de diversion. Ils…

- Non Ron, je ne pense pas. Vous avez lu les journaux récemment ? Le chef de leur famille est mort et chez les Malfoy il est élu par différentes personnes dont Malfoy, enfin la fouine vu qu'ils sont plusieurs.

- Je ne vois pas le rapport.

- Tu as fait des recherches sur les Malfoy ? C'est répugnant.

- J'ai bien fait des recherches sur les verracrasses. C'est une famille qui aime bien les secrets à première vue : il n'y avait pas grandchose hormis de très nombreux champions d'escrime. En tous les cas, vu que le père de Paul Malfoy a été la cible des Mangemorts, je pense que les cousins ne sont vraiment pas en bons termes avec la fouine. Et ils pourraient nous être très utiles.

- 'Mione tu me fais peur avec ces yeux-là.

- Ecoute-moi au lieu de dire des bêtises. Dobby ne peut pas ouvrir les valises de Malfoy parce qu'il y a une protection très spéciale. Je suis sûr que ces cousins ont le même sang. Il nous faut juste leur demander de fouiller les affaires de Malfoy à sa place. »

Elle est rusée. Mais manque de pot, j'ai toujours un coup d'avance sur vous.

Le 15.

4h00. Bibliothèque. Je forçais la serrure de la réserve et m'avançais vers le fond. D'après les plans de mon ancêtre, il devrait se trouver…je m'arrêtais devant l'étagère du fond. Je pris ma baguette et lui lançais un sort pour voir à travers. Noircie par le temps, se trouvait une porte. Ainsi donc Albert avait raison. Derrière cette porte, protégé par des dizaines de protections plus efficaces les une que les autres, il devrait se trouver le cœur de Poudlard, une pièce conçue par les fondateurs pour contenir toute la magie qui protège cette batisse.

Que Voldemort mette la main dessus, et nous serons tous morts. Mais quel est alors le rôle du Weasley aux dragons ?

Il a essayé de me droguer mais ne m'a jamais réclamé le livre du temps où j'étais encore fréquentable. Wealsey débarque après mon évasion (que je ne m'explique toujours pas). Ensuite Bellatrix en personne et son mari encore plus sinistre se sont déplacer en grande fanfare pour moi à Azkaban.

Si j'étais égocentrique, je dirais que dans un premier temps il voulait que je me serve du livre pour faire le boulot à sa place, à savoir détruire les protections de Poudlard. Puis, sentant que ma loyauté était plus que vacillante il l'a confié à celui qui lui a envoyé le message (encore moi, mais là, il ne le sait pas). Il change à nouveau d'avis, je n'ai pas vraiment eu le temps de donner signe de vie à mon personnage et il me fait enlever par Snape (avec la bénédiction de Dumbledore) pour m'enrôler de force mais manque son coup. Du coup, il joue une nouvelle carte avec Weasley. Qui se méfierait d'un Weasley, une famille amie des moldus et assimilés depuis des générations ? Tout ce qu'il a à faire, c'est me prendre le livre ou en tout cas ce qui concerne le moyen de faire stopper les sorts de protection.

Le seul problème est que je n'ai pas envie de donner ce livre à Voldemort. Pas du tout.

Le 23.

Réunion de crises chez les Gryffondors.

« - Vous voulez que nous entrions dans la chambre de Draco pour y trouver un livre ?

- Oui.

- Pourquoi ? Demande Paul.

- Parce que nous sommes amis.

J'entends mes cousins sourirent.

- Fraülein Granger, sommes-nous amis parce que vous avez besoin de nous ou parlez-vous de véritable amitié ?

- Ce n'est pas comme si nous avions échangé avec vous plus de deux phrases à la suite depuis notre arrivée.

Long silence. Les Gryffondors découvrent qu'ils ne sont pas les seuls à savoir penser.

- Si nous le faisons, Draco aura-t-il des problèmes ?

- D'énormes problèmes.

- Quand devrons-nous agir, fait la voix enjouée de Paul.

- Vous vous détestez à ce point ?

- Nous ne détestons pas. Nous n'avons que des points de divergence. »

Le 25.

15h00 : Après des nuits sans sommeil, ai décortiqué le système de protection de Poudlard. Je n'y vois pas de failles pour l'instant. Toutes les solutions que je trouvais ne fonctionneraient pas ou durant un cours laps de temps.

Je notais l'une d'entre elles et la codait avant de la plier et de la glisser sous mon lit.

Ce soir, Nott est sensé me rendre visite ce soir, puis Pansy entrera et prétendra que Dumbledore demande à me voir. Je suis alors sensé les laisser dans ma chambre et me traîner jusque chez Dumbledore où je me rendrais compte de la supercherie. Profitant de mon absence, Paul et Guillaume aidés par les BBS vont fouiller ma chambre.

Je poussais un soupir d'exaspération et fermais les yeux en m'asseyant dans mon fauteuil.

J'aurais presque de la peine. Je me sens seul. Quand j'étais petit, je voulais avoir un frère ou une sœur. Mais Mère avait eu du mal à perdre du poids après ma naissance et ne souhaitait pas renouveler l'expérience. Quant à Père…Père avait exactement eu ses mots :

- Draco, si j'avais eu le choix, ta mère aurait avortée et je n'aurais pas à te supporter. Va faire tes devoirs.

Depuis ce jour, je n'ai plus voulu de petit frère ou quoi que ce soit d'approchant de peur qu'il ne soit meilleur que moi.

Quand j'aurais la majorité, je quitte ce pays pour une île déserte dans les tropiques. Avec deux elfes de maison et quelques livres. Et un abonnement au Daily Prophet pour apprendre la mort de Potter que je puisse pisser sur sa tombe.

Potter est fantastique : il me suffit de penser qu'il puisse lui arriver quelques chose de mauvais pour retrouver la bonne humeur !

19h00 : Nott m'a suivi dans ma chambre sous le prétexte de m'emprunter quelques cours puis est resté pour discuter Quidditch. J'hésite à lui rappeler qu'à l'ordinaire, nous ne parlons jamais de Quidditch.

20h00 : Comme prévu, Pansy est venue me prévenir que Dumbledore me demandait dans son bureau.

- A cette heure-ci ? T'a-t-il dit pourquoi il voulait me voir?

- Non, mais cela semblait assez urgent.

- Je grommelais quelques insanités et sortis un vague : « Dans cinq minutes »

- Je reste à t'attendre, cria Pansy quand je tournais dans le couloir.

20h15 : Ai marché dix minutes avant de faire demi-tour. Pansy qui faisait le guêt eut à peine le temps de s'écrier : « Mais Draco tu es déjà de retour ! ».

- Tu es obligée de le crier aussi fort, ironisais-je alors qu'elle se mettait devant moi.

- Mais…mais…tu n'es pas parti voir Dumbledore ! Tu es fou ! tu vas avoir des ennuis.

- Je lui dirais qu'il a oublié de me donner son mot de passe. En plus, je n'ai pas tellement envie de le voir ce soir alors…pourquoi tu m'empêches de rentrer dans ma chambre ?

- Mais…mais pas du tout.

Elle ouvre doucement la porte. Nott lisait un livre, un brin essoufflé. Je scrutais ma chambre et il n'y avait pas de grands changements. Où sont-ils cachés ? Sous le lit ? Dans l'armoire ?

Je me laissais tomber sur le lit.

- C'est le pied d'être préfet ! Sans vouloir te vexer Pansy, soupirais-je en m'étirant. Il faut s'appeler Théo-Théo pour ne pas apprécier d'avoir une chambre à soi.

- C'est plus facile de se faire tuer quand on vit seul. Les statistiques le prouvent, objecte l'interpellé.

- Tu es morbide Théodore Nott. Au fait, comment cela se passe dans votre association ? Les Gryffondors ne vous font pas trop souffrir au moins.

- Ils ne sont pas aussi bêtes que je le pensais, fait le préfet. Il y en a de franchement débiles, mais on trouve des personnes très intelligentes.

Je me redressais, les regardais longuement :

- Est-ce que vous pensez que je suis un Mangemort ?

- …Pou…Pourquoi cette question ?

- Vous vous entendez très bien avec des types qui pensent que je suis Mangemort. Je sais qu'il ne faut pas faire de généralités, mais je pense avoir le droit de me poser la question.

- Non, non, personne ne croit que tu es Mangemort ! N'est-ce pas Théodore !

- Tu serais déjà mort si je le pensais.

- Nott, tu vas me faire pleurer d'émotion. Si tu n'avais pas déjà perdu vingt kilos, je te serrais dans mes bras ! leur dis-je.

- Tout ce qui nous intéresse c'est de pouvoir venger nos parents. Le reste n'a pas d'importance.

Je m'assis en tailleur sur mon lit :

J'aimerais vous demander un service.

- Cela dépend du service.

- J'aimerais que vous trouviez un espion.

- …

- Après tout, vous êtes plus proches que moi de Potter, du vieux fou et de ses amis. Vous avez plus de chance.

- De quel espion parles-tu ?

- De celui qui a informé Voldemort que Théo et moi nous rendions à Gringott.

- Ne prononce pas ce mot !

- Au point où nous en sommes, je ne vois pas ce qui pourrait nous arriver de pire.

- Draco, murmure Théo éberlué. Un espion ? J'ai annoncé que je sortais à beaucoup de monde…Merlin, s'exclame-t-il avant de quitter précipitamment la pièce.

- Pourquoi ne pas en parler plutôt à Dumbledore ? Demande Pansy en se tordant les mains. Lui, il saura trouver le coupable.

- Je crois qu'il est aussi embêté que nous pour trouver l'informateur sinon ce serait déjà fait. Il a déjà renvoyé tous les Aurors mais ce qui s'est passé avec Nott prouve qu'il y a une taupe parmi les élèves et les profs. J'ai besoin de savoir qui c'est.

- Pourquoi en as-tu besoin ?

- J'ai un compte à régler avec un type qui a joué un grand rôle dans la mort de mes parents. Un certain Mac Laggan.

- Mac Laggan…Tu veux le tuer, n'est-ce pas ?

- Parfaitement.

- …

- Je peux compter sur toi ?

- Oui. Ce n'est pas comme si j'avais le choix : si il y a un espion comme tu dis, nous sommes tous en danger.

- Merci. Bon, il faut que je prenne une douche et que je me couche, dis-je en lui montrant la sortie.

Entre dans la douche. A mon retour la pièce était complètement vide mais on avait oublié de refermer le battant d'une armoire.

Quelle journée ! J'ai semé les petits cailloux. A eux de faire le boulot à leur place.