Le 1er.
12h00 : Théodore tambourine à ma porte. N'ai pas envie de me lever.
12h15 : Nott a beaucoup maigri, pris un teint blafard ses yeux étaient vitreux. Il s'est décidé à prendre sa chambre de préfet. J'avais réussi à comprendre, grâce aux Oreilles, qu'il craignait depuis la rentrée pour sa vie.
Il aurait pu me le dire.
Pas que cela m'intéresse en soi, mais pour le plaisir de le savoir.
- Il y a quelqu'un qui veut te voir. Il est chez Dumbledore.
- Qui est-ce ?
- Aucune idée.
12h30 : Arrive devant la statue qui garde l'entrée du bureau. Elle s'efface avant même que je puisse dire un mot.
- Oncle Dimitri, constatais-je en masquant un rictus de mépris. Vous ici !
Oncle Dimitri, le fils d'Igor. Une horrible montagne de muscles suintante de vices. Derrière lui se trouvait sa dernière acquisition, Tatiana, toute fluette, à peine plus âgé que moi, silencieuse (elle est là comme trophée vivant à trimbaler), et son petit frère Piotr qui n'est que le second choix dans la hiérarchie et donc sans grand intérêt aux yeux du monde. Aussi massif que son frère aîné (mais pourquoi suis-je aussi petit !), il parle peu, mange peu, dors peu, lit peu, et si cela se trouve, baise peu (en tout cas, beaucoup plus que moi).
Il tient discrètement la main de Tatiana qu'il caresse encore plus discrètement. Mais j'ai l'œil pour ce genre de détail : Mère, bien qu'elle s'en défendait, fut la plus grande commère d'Angleterre.
Ce trio se tenait devant moi, Dimitri tout sourire, Piotr imperturbable, et Tatiana en poupée triste.
- Mais c'est mon cher neveu, Draco, s'exclame-t-il en russe de sa grosse voix. Figure-toi que je parlais de toi avec ton directeur !
Le contraire m'eut étonné.
Il m'entraîna dans les couloirs. Son frère et sa femme, nous suivirent de loin.
- En attendant que nous décidions définitivement de qui représentera notre famille, je dois me substituer à mon père. Ce dernier tenait beaucoup à ne pas nous mettre à dos aucune des parties. Or j'ai cru comprendre que tu refuserais d'aider Dumbledore. C'est une faute grave : je te prierais donc de lui remettre le livre qu'il te réclame.
Je joignis mes mains et m'arrêtais près d'une fenêtre. Opération : gagner du temps.
- J'ai bien évidemment l'intention de faire ce que vous me demandez, mais la situation actuelle ne le permet pas.
- Remettrais-tu en cause un de mes ordres ?
- Je n'oserais pas, minaudais-je. Cependant, il est nécessaire de s'assurer que cela ne nuira pas à long terme à notre famille : Dumbledore est entouré d'espions au service de Vous – Savez - Qui. Pourquoi remettre un livre à l'un pour qu'il finisse irrémédiablement dans les mains de l'autre ?
- A partir du moment où ce livre ne sera plus en ta possession, ce problème ne nous concernera plus.
- Sur les bases de faits relatés par ce livre, ont été construits les systèmes de sécurité de nos demeures : mon manoir, votre palais, les différents hôtels particuliers que notre famille possède. Je vous laisse imaginer sans peine le carnage dans nos rangs si Dumbledore n'était pas à même de garder ce livre et de veiller à ce que cela ne nuise dans un futur lointain à notre famille.
Merlin, il réfléchit. L'instant est historique.
- Permettez-moi, mon oncle, de m'assurer au préalable que le Seigneur des Ténèbres ne pourra jamais trouver ce livre. Ensuite, je suis prêt à obéir à votre requête.
- Mon Père était un grand homme. Sa mort laisse un grand vide, il est irremplaçable.
- Je suis sûr que celui qui le remplacera sera juste et sage, dis-je benoîtement. Le vote qui aura lieu saura, à n'en pas douter, révéler un dirigeant digne de tous ceux qui l'auront précédé.
- Ta langue est onctueuse, Draco, répond-il en me déshabillant du regard (pervers !). Malheureusement, le vote est une chose imprévisible (c'est le principe). Comment être sûr que le plus juste aura les voix nécessaires ?
Les ambitieux, ce n'est pas ce qui a jamais manqué dans notre famille…
- Je vais te laisser le temps de veiller au mieux de nos intérêts : après tout, tu sais mieux que nous comment les Anglais fonctionnent, conclut mon oncle en souriant de toutes ses immenses dents.
D'où vient cette soudaine gentillesse ? Laissez-moi deviner…
- A charge, bien entendu de revanche…
- Mais comment pourrait-il en être autrement, fis-je tout miel.
Est-il vraiment en train de croire que je voterais pour lui pour ce simple délai ?
Ils sont partis, Dimitri heureux d'avoir de nouveau ma voix (qu'il n'y compte pas trop), Piotr tenant le bras de Tatiana qui n'en finissait pas de sourire pour faire bonne figure. A voir les regards que Piotr et Tatiana se lançaient furtivement, je dirais qu'ils ne sont pas seulement beau-frère et belle-sœur…
- Qu'est-ce qui te fait ricaner ?
- Tu ne comprendrais pas Manu, tu ne comprendrais certainement pas.
Le 2.
7h45 : Grande Salle. Le Daily Prophet affirme que mon oncle Paul a échappé à une tentative d'assassinat. Et de rappeler que Père et lui s'entendaient tant et si bien qu'ils ne se souffraient même pas en peinture. De là à dire que Oncle Paul est un fidèle de Dumbledore…
La vérité est que Père et Oncle Paul ont beaucoup de différents à régler : Grand-père a tué Grand-oncle Sébastien, le frère du père d'Oncle Paul lors d'un duel plus ou moins loyal selon les deux camps. Mon grand-oncle voulut tuer Père mais se trompa et c'est un de ses cousins, feu Andrew, qui fut tué. Pour se venger, Père tua à son tour le petit frère d'Oncle Paul, Oncle François. L'affaire en resta là : Père décidant qu'il avait eu le dernier mot et Oncle Paul qui promit vengeance. Plus loin dans le temps, il y aurait une histoire de fiancée, d'héritier floué
Ou tout simplement d'orgueil mal placé.
Je pris une tasse de thé avant de tourner encore quelques pages. Il n'y avait rien de bien particulier, Voldemort inactif et le ministère annonçant de nouvelles mesures de sécurité.
22h30 : Où est passé Nott ? Je ne vais pas faire ma ronde tout seul, il n'y a rien de plus ennuyant. Après avoir être passé dans la Grande Salle, le parc, la Salle Commune, je suis monté dans le dortoir où il ne se trouvait toujours pas. Je commençais à m'énerver quand je sentis une odeur écoeurante me prendre à la gorge. Mais d'où cela pouvait-il provenir ?
J'ouvris le tiroir de son chevet.
Une tête à moitié décomposée, toute verte, toute gonflée…je crois que je vais vomir…
Je reculais un peu pour mieux juger. De très, très loin, cela ressemblait à son père. Mais…beurk, qu'est-ce qu'il fait avec la tête de son père dans son chevet ? Il est devenu fou ou quoi !
Le nez pincé, je refermais le tiroir. Si c'était de son fait, Théodore aurait au moins pu jeté un sort de désodorisation, c'est atroce ! Je regardais autour et me penchais sous son lit. On trouve toujours des trucs intéressants sous les lits. En tâtonnant, je mis la main sur un billet :
« Un cadeau très spécial pour un garçon très obéissant ».
Humour douteux, tatouage de Mangemort en guise de signature, ce n'est pas la peine de chercher loin l'origine du cadeau. Bon vu qu'il allait plus ou moins bien au dîner, je suppose qu'il est rentré se coucher et qu'il a trouvé ce message.
Où irais-je si j'avais reçu une tête de Père à moitié décomposée ?
23h00 : Bureau de Snape. Je tambourinais à la porte pendant trois bonnes minutes avant qu'il ne daigne ouvrir la porte.
- Quoi ?
Comment ça 'quoi' ?
- Vous n'auriez pas vu Théodore Nott ?
- Pourquoi ?
- Il a disparu.
Essaie pas de m'impressionner avec tes yeux : tu n'as pas eu à soutenir le regard de Père alors que tu avais explosé un vase chinois (qui était moche de toutes façons) de plus de deux mille ans.
- Non je ne l'ai pas revu après le dîner. Mais quand a-t-il disparu ?
- Après le repas à mon avis. Vous ne savez pas s'il est parti voir Dumbledore ?
- Le professeur Dumbledore a quitté Poudlard tout de suite après le dîner.
23h45 : Où. Est. Passé. Nott.
Non, je ne suis pas inquiet. Théo n'est pas de ceux qui se suicident. Pas du tout.
Pour ce que j'en sais.
Le 3.
Gryffondor : 4. Poufsouffle : 1 (ne sais pas comment). Serdaigles : 0. Serpentard : 3.
00h15 : Je redescendis dans le dortoir des sixièmes années et prit sa brosse. Il y avait bien quelques cheveux. En espérant qu'il s'agit bien des siens, j'agitais au-dessus d'eux ma baguette :
Par cette mèche qui est sienne
Que sa vue devienne momentanément mienne.
Je clignais des paupières. Un couloir, des marches en pierre. Il monte un escalier pour…il est au sommet d'une tour. Je la reconnais…Qu'est-ce qui coule sur sa joue ? Des larmes. Il regarde le vide…
Je re-clignais des paupières pour retrouver ma vue. Pas une minute à perdre !
00h30 : Je me retrouvais au pied de la tour. J'eus à peine le temps de lever les yeux que je le vis tomber droit sur moi. Je sortis rapidement ma baguette et stoppais sa chute à quelques centimètres de mon visage.
Rapidement je le déposais au sol où il se mit à sangloter nerveusement dans la neige.
Que Nott en vienne à vouloir se suicider, c'est que le monde ne tourne plus rond. Il a failli me tuer en plus !
Enervé je le pris à la gorge :
- Essaie encore une fois de te suicider et je te tue, lui dis-je.
J'étais inquiet, bordel !
- J'en peux plus, Draco…j'en peux plus…soupire-t-il avant de s'évanouir.
Mais pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi ?
01h00 : Infirmerie. Je laissais au Nott au bon soin de Miss Pomfresh et regagnait mon dortoir. En chemin, je croisais Potter et sa bande de joyeux drilles qui revenaient de leur réunion.
Sortie nocturne interdite. Vingt point en moins pour Gryffondor.
- Tu oublies que Ron et moi nous sommes préfets, Malfoy.
- J'allais y venir : deux fois vingt poins en moins pour ne pas montrer l'exemple et cinq pour tenue débraillé. Sur ce, je ne vous souhaite une bonne nuit.
- Et sous leurs regards estomaqués, je continuais mon chemin et j'entendis dans mon dos :
- Bordel Malfoy ! Quand tu mouras personne ne te regrettera !
- Raison de plus. Vingt points en moins pour tapage nocturne, rétorquais-je avec un immense sourire.
- Salaud !
- Ron, arrête, il n'attend que cela !
7h30 : Infirmerie de Poudlard. Théo dort paisiblement, comme un gros bébé dans son lit douillet. Il n'est pas mignon, comme cela !
Je le bordais avant de quitter l'infirmerie.
Je me sens agréablement bien. Presque soulagé.
10h00 : Note mentale : ne plus jamais accepter de faire des exercices pratiques de DCFM. Surtout quand vous n'avez pas révisé vos cours depuis deux semaines.
12h00 : Ai retiré au moins cent points à Gryffondor en l'espace de quelques minutes. Une tenue débraillé, la voix trop haute, parler la bouche pleine…Je me sens beaucoup mieux.
Le 4.
12h00 : Convoqué chez Dumbledore. Il me tend un dossier en m'expliquant que les Gobelins avaient fait leur enquête sur les différentes associations caritatives pour lesquelles vous souhaitiez faire quelques dons.
- Je me suis permit de retirer les noms de celles dont nous soupçonnons une quelconque implication douteuse.
- Je vous en remercie pour cette délicate attention. Il va donc falloir que je retourne à Gringott pour signer les ordres de virement. Est-ce que Mr Lupin pourrait m'accompagner ?
15h00 : Banque Gringott. Arrivant toujours par l'entrée réservé. Lupin n'avait pas décroché la machoire.
- Vous êtes toujours fâché ?
- …
- Vous boudez ?
- …
- …
- …
- Si je dis des trucs malsains sur Potter vous vous mettrez à parler ?
- …
- Vous n'êtes pas drôle, Mr Lupin.
En chemin, nous avons croisé William Weasley et avec Lupin, ils ont entamé une discussion enflammée sur le Quidditch. Je les suivis jusqu'à un bureau vide.
- Je ne comprends pas. Il devrait être là, s'étonne Weasley.
- La porte claque derrière nous. Lupin s'élance pour tourner la poignée mais retire vivement sa main alors qu'un éclair en jaillit.
- Où est-ce qu'on est ? Demandais-je à Lupin.
- Chut !
Sans un mot il me prit la main.
- Inutile, vous ne pouvez pas transplaner d'ici.
- Qui est là ?
- Devine.
Je commence à avoir vraiment peur.
- Je n'ai pas peur ! S'écrie Weasley en sortant sa baguette à son tour.
Moi si.
J'entends un craquement derrière moi. Je me retourne pour enfoncer mon poing sur l'auteur du bruit, mais quelque chose heurte violemment mon visage.
Plus tard. Ouvre un œil. Ou plutôt, pense l'ouvrir puisque je ne vois rien. Tente de me redresser, mais j'ai les bras et les jambes en coton.
Suis parfaitement réveillé mais je ne vois toujours rien. Je n'entends rien non plus. Porte mes mains à mon visage. Je ne sens rien.
Ne vois, rien, n'entends rien, ne sens rien. Cela ressemble à un sort de magie noire.
Encore plus tard. Ca fait combien de temps que je suis comme cela ?
Si cela continue je ne vais même plus savoir comment je m'appelle.
Sens comme un frisson me parcourir le corps. Puis une immense douleur qui traverse mon corps de part en part. Elle dure quelques secondes avant de disparaître. De réapparaître. De disparaître.
Crois avoir heurter le sol. Attends le prochain Doloris qui ne vient pas.
Mon toucher est de nouveau défaillant. Ils sont sans doute partis.
Après un certain temps. Ce traitement se reproduit encore et encore. Par deux fois, ils se contentent de me réactiver le toucher pendant cinq minutes sans rien faire d'autre. Et je reste pétrifié à attendre.
Je ne dois visiblement pas leur donner entière satisfaction car ils commencent à me frapper. C'est vraiment très courageux de frapper plus petit que soit, surtout aveugle et sourd. Mon visage me semble une plaie béante boursouflée, je ne sens plus mon bras gauche. Enfin, je le sens dans une position anormale.
Quelque chose de circulaire et de très pointu s'est enfoncé dans ma cuisse droite, puis dans mon ventre et enfin reste fichée dans ma cuisse gauche.
Je ne sais même pas si je crie puisque je n'entends rien.
Et une fois encore je m'effondre. Je reste un long moment immobile. La douleur ne s'arrête pas alors je pense qu'ils sont encore là. Ma main glisse sur ma cuisse.
Ils m'ont enfoncé une moitié de bouteille ? Mais ils sont malades ! Essaie de la retirer. PBIIIP de sa mère ! Ca fait mal…
Respire Draco. Un, deux…
Bordel, j'ai maaaaaal…lentement, j'essaie de reprendre ma respiration. Aucune réaction de la part de mes agresseurs. Bande de sadique. Ma main est pleine de sang, je le sens. Sans parler de l'odeur qui est omniprésente.
A mon réveil. Ma vue est revenue. Je suis assis sur une chaise, les bras tirés en arrière.
- Tu as fait de beaux rêves ?
Une claque phénoménale achève de me réveiller complètement. J'ai les mains attachées derrière mon dos, les pieds solidement enchaînés contre les pieds avant de la chaise. Doucement, je levais les yeux sur ma tante. Je suis dans de sales draps.
- Sale petit déchet ! fit-elle ponctuant chacun de ses mots d'une claque magistrale. Comment ma sœur a-t-elle pu enfanter une telle abomination !
- C'est vrai fait une autre voix en me jetant de l'eau glacée par derrière. Lucius aurait du t'égorger à la naissance comme je le lui avais proposé ; je sentais bien que tu ne pouvais être qu'une perte de temps.
- Vas-y chéri.
- Je sens des ondes de douleur se répandre dans tout mon corps. Je hurle, me débats contre les liens avant de m'effondrer en arrière, incapable de faire le moindre mouvement. Son mari me tapote le cou.
- Cardiaque ? Petite nature.
Une nouvelle décharge et il me tapote le cou avant de se mettre face à moi, jouant avec un couteau effilé.
- Tu me gâches tout le plaisir : j'avais déjà nourri de belles anguilles pour toi. Je vais devoir trouver une autre source d'amusement. Et si je te coupais la langue ? Ou t'ôtais les yeux ?
- …
Il se pencha et d'un mouvement sec, la lame fendit ma joue gauche, puis droite, avant de s'enfoncer dans mon ventre.
- Tu as mal ?
A-t-on avis ?
- Tu n'as encore rien vu.
Il fit tourner la lame dans la plaie et je ne pouvais plus m'arrêter de hurler pendant cinq minutes.
- Tu cries comme un vrai goret, me susurre ma tante. Mais ne t'inquiète : j'ai tout mon temps pour m'occuper de mon 'neveu'. Tout ce que tu as à faire c'est remettre le livre au Maître et tu pourras mourir. Je te promets une mort… rapide.
Sur ces mots, elle me lança un Doloris.
Je suis en train de me vider de mon sang. Et j'ai affreusement mal partout. Avant de m'enfoncer dans le néant, je remarque que ma tante est effectivement enceinte.
Nouveau réveil. Suis à nouveau réveillé par une violente douleur.
- Tss, dormir en pleine journée, quelle paresse.
Un truc s'enfonce dans mon ventre là où se trouvait le poignard.
- Doloris.
Me suis évanoui.
Plus tard. Ai été réveillé une nouvelle fois par un jet d'eau glacial.
- Quel faible. Je me demande vraiment pourquoi Lucius s'est encombré d'une loque comme toi. Alors, tu as réfléchi ?
Je ne suis pas complètement idiot. Bellatrix est ma tante, je sais comment elle fonctionne : une mort rapide et puis quoi encore ? Je fais non de la tête et reçois un violent coup de poing dans le ventre. Après m'avoir explosé les deux arcades sourcilières, son mari s'intéresse à mes cheveux.
- Comment peux-tu ainsi souiller une si noble lignée ? Tu ne mérites pas d'être un Malfoy.
Il commença à tirer sur mes cheveux. Puis prend sa baguette et je sens mes cheveux s'arracher de ma tête.
- Bébé pleure ? Bébé n'a encore rien vu, fait ma tante en promenant un couteau sur ma poitrine. Chéri, apporte l'acide.
L'acide ?
Après « traitement ». J'ai le corps en feu. Cette slope m'a brulé mon pauvre petit torse. « Le visage, ce sera pour une prochaine fois. Il faut savoir prendre son temps. Passe une bonne journée. Au fait, Doloris ! ». Ce n'est même pas drôle. En ce moment, Crabbe et Goyle seniors me regardent de leurs petits yeux porcins et j'en suis à souhaiter qu'ils me tuent par inadvertance ; au moins, je n'aurais plus mal.
- Tu vois ça ? Ce sont des pointes en acier incurvées. Tu te demandes sans doute à quoi cela va servir, n'est-ce pas ?
- …
- Tu pourrais répondre quand on te parle, fait son compère Crabbe en m'envoyant une claque sur mon crâne douloureux. Quelle mauvaise fréquentation pour nos fils !
Goyle se glisse derrière moi et saisis une de mes mains. Mais que…j'ouvre grande la bouche. Il me l'a enfoncé sous l'ongle. Je me débats frénétiquement avant de m'effondrer sous leur rire gras. Je n'ai plus envie de mourir.
Je vais les tuer.
Le sang s'écoule sur mes doigts recroquevillés. Je vais essayer de m'en servir pour faire de la magie sans baguette.
- Alors mon petit Draco, on a mal quelque part ? Fait Goyle senior en se penchant. Oh regarde les yeux qu'il fait ! Tu es fâché ? Il y a des méchants qui t'ont fait bobo ?
Crève.
D'une pensée, je fis exploser les chaînes qui me retenait et envoyait à Goyle les maillons restant sur mon poignet dans les yeux. Il recula en poussant un hurlement. Je pointais ensuite ma main ensanglantée vers Crabbe et d'un mouvement lui brisais la nuque. Je me levais et observais le père de Gregory se tordre de douleur.
Qui couine comme un goret maintenant ?
Je fis léviter sa cravate et l'enserrais autour de son cou pour l'étouffer. Au bout de quelques minutes il cessa de se débattre. Me levais délicatement de mon siège. Mes jambes me font souffrir le martyr, mais je me traîne contre le mur. Je ne sais pas comment transplaner. Ai besoin de trouver Lupin ou Weasley. Doucement, je glissais une tête à travers le mur. J'ai de la chance : les deux reposaient à même le sol dans une pièce vide. Ils avaient été roués de coups : les bras du roux étaient dans des positions peu naturelles et Lupin avait le visage complètement boursouflé : c'est bien simple, je l'ai reconnu à ses vêtements.
- Vous êtes encore en vie, murmurais-je.
- Malfoy ?
- Je me laissais tomber au sol, épuisé.
- Mais comment… ? Merlin, que vous ont-ils fait ?
- Transplanez…tout de suite.
- On n'a pas de baguette ! Fais Weasley.
- Servez-vous de mon corps.
- Que…Je ne peux pas ! C'est de la magie noire !
Je lui lançais un regard. On essaie de sauver notre peau et il me parle d'éthique ? Tous des abrutis ces Gryff…
- C'est mon corps, j'en fais ce que je veux. Vous voulez crevez ici ?
Ils se regardent au-dessus de moi. Enfin, Lupin pose une main sur l'épaule de Weasley et une autre sur la mienne. Je fermais les yeux, abaissais ma conscience pour l'autoriser à prendre possession de mon corps et quand j'ouvris les yeux, je me retrouvais en plein trottoir.
Je voulus me redresser mais les forces me manquèrent et je m'évanouis.
Nouveau réveil. J'ai mal. Je hurle ma douleur et cligne violemment des paupières. Où suis-je ? Me redresse brusquement. On tente de me plaquer en arrière et de me maintenir les jambes. Je hurle.
- Calmez-vous Malfoy ! Vous avez des éclats de verres dans la cuisse, me dit une voix.
- Mal, articulais-je.
- On est obligé de les retirer avant de cicatriser fait une femme. Vous risquez une infection !
Je regardais autour de moi et vis le visage grave de Lupin. Je ne sais pas pourquoi mais je lui ai fait confiance.
Une demi-heure de souffrance plus tard. M'effondre dans des couvertures.
- C'est fait. Tu as été très courageux.
- J'ai droit à un bonbon, tentais-je faiblement.
- Non. Mais tu as gagné une potion anti-rêves, fait la femme.
- Beurk.
Un nouveau sommeil plus tard. Suis réveillé par une série de crissement et je me redresse avant de pousser un affreux juron. Ai oublié que j'étais blessé au ventre.
Me tâte le torse précautionneusement. Tous mes doigts sont sous une espèce couche de bandes de coton. Mes vêtements me rappellent Sainte Mangouste.
Je regardais autour de moi. Une chambre individuelle avec des murs peints en blanc cassé. Il y avait un chevet en bois ou de nombreuses potions se trouvaient. Le crissement que j'entendais venait de l'autre côté de la porte en chêne.
Lentement, je sortis du lit. Il y avait un miroir sur un mur et je m'en approchais doucement. Catastrophique. Il y avait des cicatrices sur mon visage, là où la lame de Lestrange était passée, j'avais des bandes de coton sur les sourcils et le front, mais le plus catastrophique était plus haut. Je n'avais plus le moindre cheveu sur la tête et de nombreuses cicatrices là encore.
Chauve et défiguré.
Je me détournais du miroir et me dandinais vers une porte. Elle donnait sur un couloir vide. Je le pris et avançait quelques mètres avant de croiser une infirmière.
- Qu'est-ce que vous faîtes hors de votre lit ?
- Euh…
- Tututut ! Au lit, s'exclame-t-elle en me poussant vers ma chambre.
- Mais…
- Pas de mais ! On vient à peine de vous recoudre.
Retour à la case départ. L'infirmière me borde vigoureusement. « Ne bougez surtout pas. Un médicomage va venir vous voir », me dit-elle en s'en allant. Trois minutes plus tard, une médicomage est venu. Elle ne paraissait pas spécialement enchantée de me voir. Et me molesta sous prétexte de vérifier l'état de mes blessures.
- Vous ne pouvez pas faire attention !
-Ce n'est pas de ma faute si vous avez de mauvaises fréquentations.
- Qu'est-ce que vous insinuez ?
Sur ces mots Dumbledore est entré dans la pièce. Le visage très grave. Il a demandé au médicomage de bien vouloir attendre dans le couloir, a fait apparaître une chaise et s'est assis.
- Comment te sens-tu ?
- Chauve et défiguré. Mais je vais beaucoup mieux que ces derniers jours.
- J'en suis certain. On t'a considéré, ainsi que vos deux compagnons d'infortune, morts pendant trois jours. Le commando Sanglant, comme ils aiment à s'appeler, n'a pas pour habitude de faire des prisonniers. Mais heureusement, vous vous en êtes tous sortis vivants et j'en suis heureux, bien que l'usage de la magie noire est toujours prohibée.
- …
- Je fermerais les yeux pour cette fois. Sais-tu pourquoi tu as été kidnappé ?
- Oui. A peu près pour les mêmes raisons qui m'ont valu un séjour à Azkaban. Je l'ai encore, si c'est ce qui vous intéresse.
Le directeur hoche la tête. Me demande s'il se rend compte à quel point il est pénible de se retrouver dans ma situation.
- Tu dois sûrement me détester.
- En tout cas, j'aurais du mal à vous aimer.
- Il faut que tu comprennes une chose : si jamais les forces du mal mettaient la main sur ce livre, des milliers de vies seraient menacées, en plus de la tienne. Pour cela, sois sûr que je ferais toujours l'impossible pour que cela n'arrive jamais. Si tu me remets le livre, je peux te garantir que tu n'auras pas à subir de procès comme nous t'en avions menacé.
- Je suis désolé mais je ne peux pas me contenter de votre parole, lui dis-je. Je ne peux tout simplement pas vous faire confiance.
- Je vois, fait le directeur en se caressant la barbiche. Chat échaudé craint l'eau froide, comme disent les moldus. Cette discussion ne nous mènera, à l'évidence, nul part. Laissons le temps au temps. J'ai, hélas, une mauvaise nouvelle à t'annoncer. Il s'agit de ta tante Claudia.
- Qu'est-ce qui ne va pas avec ma tante ?
- Elle est morte. Une flèche l'a atteinte en plein cœur alors qu'elle se trouvait au ministère.
- …
- Je suis désolé.
- Quand ?
- Hier. La presse venait d'annoncer que vous étiez mort. Elle était venue pour avoir une confirmation…
- Qui?
- Il s'agit sûrement d'un tueur à gage. La marque des Mangemorts n'est pas apparue.
Nuit. Me sens affreusement mal et seul. J'ai beau me répéter que les Malfoy sont forts, cela fait beaucoup trop de choses en même temps. Je ne suis pas Père, moi. Je n'ai que seize ans, moi.
La porte de la chambre derrière mon dos, s'ouvre doucement, laissant entrer la médicomage.
- Vous devriez dormir.
- Et vous n'êtes pas sensé être là, remarquais-je glacial.
- En fait…je tenais à m'excuser.
- De quoi ?
- En fait, vos parents sont morts en même temps qu'un de mes amis.
- Le médicomage ?
- Oui. Il s'appelait Franck (je me fiche de comment il s'appelle).
- Je suis navré. Vous deviez être très proche.
- (soupir) Oui, très. C'était mon meilleur ami, commence-t-elle en s'asseyant. On était à Poufsouffle ensemble, la même promotion, et on est devenu médicomage à Sainte Mangouste. On avait les mêmes passions, les mêmes habitudes, les mêmes goûts à tous les niveaux. Nous nous complétions parfaitement …
- Vous parlez de lui comme de votre petit copain, objectais-je un sourcil levé.
- …
- Madame ?
- …Je vais vous laisser.
- C'était…votre petit copain ?
- …
- Intéressant.
- Ce n'était pas mon copain. Nous avions rompu deux mois avant.
Elle referme la porte derrière elle. Je tire les draps sur moi. Donc le médicomage a été tué deux mois avant.
Le 10.
8h00 : Attends avec impatience l'arrivée du médicomage. Qui revient et me tripote avec plus de soins.
- Vous êtes sortis combien de temps ensemble ?
- Trois ans. Tournez-vous sur le dos.
- Alliez-vous vous marier ?
- Bien sûr que non puisque nous avions rompu.
- Pourquoi ?
- Tu poses trop de questions.
- Je m'ennuie.
- Je vous apporterais à lire.
- Mes parents sont morts, ma tante vient de se faire tuer, mon autre tante me torture pendant quatre jours et tout ce que vous trouvez pour me réconforter, c'est lire un livre ? J'ai besoin de chaleur humaine, fis-je d'une voix chevrotante. Faisons un brin de conversation, plaidais-je encore.
- …Il a rompu sans me donner d'explications.
- Il a fait ça ?
- Et pourtant c'était un gentleman, un seigneur…et là, il s'est comporté comme le roi des goujats. Il a dit que je ne correspondais pas à ses critères et il m'a mit à la porte.
- Un enfant de salaud.
- Et pour couronner le tout, il est sorti avec cette pimbêche de Jess Thomson, une grosse salope, SOUS mon nez !
- Cela a du être très dur.
- Un peu oui ! S'il y avait un problème, il aurait pu me le dire clairement. Les hommes, vous êtes impossibles parfois.
- Pourtant, vous le regrettez.
- Je regrette le Frank d'avant.
- Mais pourquoi a-t-il changé à ce point ? Vous le savez ?
- Votre main. Non, je savais qu'il avait des soucis (intéressant) avec un de nos confrères mais rien d'exceptionnel.
- Il l'a peut-être tué, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
- On ne plaisante pas avec les morts. L'autre main. Connely n'en valait pas la peine.
- Connely. J'allais demander plus de précision quand un médicomage est rentré. Il avait une tête de fouine. Il me tapote la tête comme si j'étais un petit chien. J'ai horreur quand les personnes plus âgées me tapotent ou me pincent les joues. Est-ce que les jeunes, nous leur pinçons les joues ? Où ont-ils vu que c'était agréable ?
- Et comment ça va aujourd'hui ? Demande-t-il d'une voix suraigüe.
- Mal.
- Notre patient est une commère, fait le médicomage en découpant les bandes de mon front.
- Fort bien, fort bien. Et bien (mais qu'est-ce qu'il a avec ma tête), à la prochaine !
- C'est qui, demandais-je quand la porte fut refermée.
- Connely.
- Il a une sale gueule.
- C'est un crétin. Il passe son temps à reluquer les ni…la poitrine des infirmières et des malades, me chuchote-t-elle.
- Il a du être content quand votre ex est mort.
- Bien sûr ! Ils se disputaient la place de chef de service. Devinez qui l'occupe maintenant. Je vais vous passer une pommade sur votre…crâne pour essayer de faire repousser vos cheveux. Redressez-vous…
16h00 : Lupin est venu me voir. Son visage avait repris forme humaine. Et il avait une boîte de chocolat rien que pour moi. Je commence vraiment à apprécier ce type. Il m'annonce que le Weasley se porte comme un charme et que Fleur Delacour ne quitterait plus son chevet, avec un clin d'œil parfaitement explicit. On a ricané bêtement pendant cinq minutes. Oui, ce type me plaît de plus en plus. Mais il ne faut pas oublier qu'il bosse pour Dumbledore, méfiance !
17h00 : Ai décidé de traîner mon pauvre corps estourbi par une tante psychopathe (et on se demande pourquoi je suis légèrement paranoïaque) jusqu'au jardin. Après cent héroïques mètres je fus rattrapé par une infirmière particulièrement revêche qui a menacé de m'abrutir de potions si je mettais un pied hors de ma chambre. Je crois que c'est un Auror en faction. Elle m'a donné à lire un roman sur l'histoire d'un Auror qui pourchasse un tueur en série qui égorgeait ses victimes les nuits de pleine lune.
20h00 : Ce roman est sinistre. Je ne mettrais plus jamais les pieds dans le parc une nuit de pleine lune…
23h00. Je savais que je n'aurais pas du lire ce livre avant de dormir. Il y a plein de bruit bizarre. Je veux rentrer chez moi.
Le 11.
Etat des cheveux : lamentable. Humeur : nulle.
9h00 : Me suis réveillé avec une impression bizarre. Mon oreiller avait une drôle de texture. Ai passé la main sur ma tête et je les ai sentis. Des cheveux.
Me traîne hors de mon lit (on m'a retiré les points de suture hier et j'en suis tout traumatisé) et me rapproche du miroir.
Me regarde.
9h05 : Me regarde encore.
9h10 : Pousse un hurlement de terreur.
9h30 : Pourquoi personne ne comprend ma détresse ? Mes beaux, mes magnifiques cheveux platine, l'un des rares points commun avec mon père, se sont envolés !
Ils sont gris.
Mes magnifiques cheveux blonds platine sont devenus gris bleuté fiente de pigeon.
- Ce doit être une réaction au stress.
M'en fous du stress. Comment je retrouve mes cheveux ?
- Il est fort possible que cela soit définitif. Nous avons déjà eu des cas de ce genre.
10h00 : Terré au fond de mon lit. J'en ai marre : j'ai pas de famille (enfin celle que j'ai veut ma peau), j'ai pas d'amis, pas de petite amie (j'en suis à envisager de demander à Pansy de porter un masque pour pouvoir la sauter), et maintenant je n'ai même plus le seul point commun que j'avais avec mon père.
Et Londubat n'est pas là pour que je me défoule sur lui.
Le 14.
10h00 : Manoir Malfoy. Suis rentré en calèche, seul. Je n'avais pas spécialement envie de parler avec qui que ce soit et de toute façons, ils sont tous trop occupés. Me traîne dans la chambre de père et me laisse tomber dans le lit pour m'y rouler en boule.
Je n'ai aucune envie de faire quoi que ce soit.
18h00 : Réveillé par un rugissement. J'ai faim un bond avant de tomber au pied du lit.
- Oncle Frédéric ?
- Yes !
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis en mission.
- Mission ?
18h10 : Qu'est-ce que je fais au milieu de l'océan. Une minute, je me trouvais bien tranquille dans mon lit, et l'autre je me retrouve sur un Eclair de Feu qui…
- Où est-ce qu'on va !
- En France !
- Comment en France ! On est au beau milieu de l'Atlantique !
- Tu ne connais rien à la géographie ! Nous sommes au-dessus de la Manche !
18h40 : Mon oncle fait du surplace, dubitatif.
- Je ne me souviens pas que l'on pouvait voir des icebergs sur la Manche. Tu crois que c'est normal ?
- Oui. Si on se trouve dans l'Atlantique Nord ! Ce n'est pas la Manche : on va droit vers les Amériques ! Je veux rentrer chez moi.
- Nan, je crois que nous sommes en vue de New York ! S'écrie-t-il avant de raser les vagues à une vitesse foudroyante. Tu verras, c'est la plus belle ville du monde !
- Mais qu'est-ce que tu veux que j'aille faire à…Droit devant !
- Un énorme bateau en acier (sûrement moldu, je n'en ai jamais vu de cette forme) fonce droit sur nous.
- Attends-tu vas voir, fait mon oncle en reprenant de l'altitude. Je vais te montrer la fente de Wronski.
- Non pitié pas la fente de Wron…
Pousse un hurlement de pure frayeur quand il fonce droit sur la ligne de flottaison du bateau moldu et à quelques mètres de l'impact, remonte en chandelle en poussant des 'yahoo' hystériques.
- C'est génial ! Draco ? Ca va ?
- Non…je crois que je vais vomir…
20h00 : New York. Suis installé dans un divan, pâle comme un linge.
- Pour un attrapeur, tu as un sacré mal de l'air.
- Je te déteste.
Il ricane avant de me taper le front.
- Pourquoi es-tu venu me chercher pour m'emmener à New York ?
- En fait je pensais t'emmener à Paris, mais je me suis trompé de chemin.
- Cela ne me dit toujours pas pourquoi.
- Tante Olga m'a envoyé une beuglante pour que j'aille te chercher. Pour te défouler.
- Me défouler ? Ce n'est vraiment pas le moment de jouer, commentais-je en me redressant.
- Je te connais depuis que tu portes des couches Draco. Déjà, tu avais la mauvaise habitude « d'emmerder » le monde. Mais tu as toujours eu une tendance à refouler certaines de tes émotions. Crois-moi, j'en ai vu des types plus forts et plus baraqués que toi pleurer comme des fillettes après ce qui t'est arrivé.
…
- Il n'y a pas de mal à se laisser aller.
…
- Personne ne te reproche quoi que ce soit. Tu n'es pas le premier Malfoy à qui cela arrive et tu ne seras sans doute pas le dernier.Il y a plein de grands Malfoy qui ont été torturés ; cela ne les rends pas moins extraordinaires. Tu n'as pas à avoir honte. Je suis sûr que Lucius, s'il était de ce monde aurait été fier de toi. C'est bon, pleure un bon coup…voilà…
Le 15.
10h00 : Manoir Malfoy. Ouvre les yeux dans mon lit. Je ne me souviens pas d'être rentré. En cherchant ma baguette à mon chevet je tâte une boîte. Me lève et écarte les rideaux de la main. Il y avait deux lettres et un paquet cadeau.
Lettre n°1.
« Neveu,
Ai fait mon travail d'oncle mais tu sais à quel point les 'au revoir' et tutti quanti ne sont pas ma tasse de thé. Je m'en vais donc lâchement et reviendrais quand l'herbe sera plus vite.
Ton oncle, Frédéric.
PS : Porte-toi bien et méfie-toi de tes cousins. Ce sont les portraits crachés de leurs parents, sauf Anticonne mais cela est une autre histoire. »
Lettre n°2.
« Mon petit prince,
J'aimerais tellement être à tes côtés pour te dire à quel point je t'aime. Mais je sais bien que je serais une gêne plus qu'autre chose. Je t'envoie un item qui, j'en suis certaine, te sera de la plus grande aide.
Avec toute mon affection, ta tante qui t'aime.
Olga. »
Je prends la boîte et l'ouvre doucement. Une pensine. C'est ce que j'appelle un cadeau qui tombe à pic.
11h00 : Bureau de Père. Me sens soulagé d'un énorme poids. Je regardais le courrier : les condoléances de la famille sur ma prétendue mort, puis celle de ma tante pour l'essentiel. Après avoir envoyé un courrier aux pompes funèbres et au notaire pour convenir d'un rendez-vous, ai envoyé une missive à mon prochain tuteur, mon oncle William, le cousin le plus proche de Père. Il réside en Australie et en janvier, il se portait comme un charme. La moindre des choses aurait été de venir s'occuper des obsèques de ma tante lors de mon séjour à Sainte Mangouste. Mais il ne s'est même pas donné la peine : il va m'entendre…
14h00 : Ministère. D'abord il faut déclarer avoir perdu sa baguette. Je m'avance près de guichet. Le responsable aux cheveux dégarnis ne lève même pas les yeux sur moi.
- C'est pour quoi ?
- Bonjour. C'est pour signaler la disparition d'une baguette.
- Prénom ?
- Draco.
- Nom ?
- Malfoy.
La plume s'arrête et une paire de lunettes globuleuses me scrute.
- En quelles circonstances a-t-elle été perdue ?
- Lors d'un kidnapping.
Nouvel arrêt.
- Et…La…nature exacte de votre baguette ?
J'adore les bureaucrates. Ils ne posent jamais de questions inutiles.
14h30 : Chez Ollivander. De nombreuses personnes estiment qu'ils doivent avoir deux baguettes sur soi plutôt qu'une et la petite boutique ne désemplit pas.
Quant vient (enfin) mon tour…
- Essayez-là.
- Elle est toute noire ?
- Bien sûr. Allez.
- Je sais que mon nom prête souvent à confusion mais…elle est noire.
- Mr Malfoy…
- Je vais l'essayer.
Me voilà nanti de la baguette la plus moche de la création. Comment un truc pareil peut seoir à ma personne ?
15h00 : Banque Gringott. On dit que lorsque l'on tombe de balai, la meilleure chose à faire est d'y remonter. Et bien, je retourne à ma banque. Cela ne paie pas de mine à première vue, mais j'ai une peur bleue. Tout le monde se retourne à mon passage comme si j'avais la peste ou une quelconque tâche sur ma robe.
15h15 : Le responsable a été plus qu'aimable. Il s'est montré très paternel en me montrant tout ce que je devais faire. Mais il avait à son tour une mauvaise nouvelle à m'annoncer :
- Nous avions pris les devants pour joindre votre oncle William, celui qui en toute logique, devait s'avérer être votre nouveau tuteur. Notre succursale de Camberra s'est donc rendu à son domicile. Malheureusement, votre oncle a été retrouvé mort, ainsi que sa femme et ses enfants. Les Aurors australiens ont confirmé que ces assassinats ont été le fruit des Mangemorts : la Marque des Ténèbres planait au-dessus de sa demeure. Au nom de la banque Gringott, je vous présente mes plus sincères condoléances.
- …
- Souhaitez-vous que nous contactions un autre membre de votre famille qui pourra s'occuper de vos possessions?
- Pour qu'il se fasse tuer ? Aucun d'eux n'acceptera.
- Mais vous ne pouvez pas rester sans tuteur, je me dois de vous le rappeler.
- Je vais faire une demande d'émancipation. Auriez-vous du papier, je vous prie ?
- Mais bien sûr. Sitôt déposer au ministère, et jusqu'à ce qu'une réponse vous parvienne, vous serez considéré comme adulte et jouirez de la totalité de votre héritage. Il va sans dire que si la réponse est positive, vous serez soumis à aux impôts. En êtes-vous conscient ?
- Parfaitement. Faîtes porter, je vous prie. Ensuite, je souhaiterais effectuer immédiatement certaines opérations boursières.
- Un de nos agents va venir s'en occuper.
15h40 : Il m'a conduit dans une immense salle. Il y avait une immense tenture au fond de la salle où des gobelins, sur des bureaux alignés, griffonnaient sans fin sur leur parchemin en jetant de fréquent coup d'œil à la tenture. En me rapprochant, je vis que celle-ci était enchantée et des titres de bourses défilaient sans cesse.
- Voici votre agent, Mr Traphook me présente mon conseiller. Je vous laisse à ses bons soins, ajoute-t-il en s'éloignant.
- Mr Malfoy, s'incline le gobelin.
- Mr Traphook, fis-je d'un mouvement de la tête.
- Que puis-je pour vous, dit-il en retournant à sa fiche et griffonnant.
Je m'assieds près de lui.
- J'aimerais posséder le tiers d'une entreprise.
- Est-elle côtée ?
- Oui. Il s'agit…
- Notez-la sur ce papier. La discrétion, Mr Malfoy, la discrétion.
- La discrétion, répétais-je en notant le nom sur le bout de parchemin et en le lui tendant. Est-ce possible ?
- Ma foi, rien de plus facile. Donnez-moi deux heures, je vous prie.
- Deux heures plus tard. Il avait réussi et je le remerciais chaleureusement.
Le 21.
10h00 : Manoir Malfoy. Les corps d'oncle William et de sa famille ont été rapatriés en Angleterre, selon ses propres vœux, et une cérémonie commune avec tante Claudia a eu lieu. Tous ceux qui doivent voter sont venus.
18h00 : Salon Elizabeth. Après avoir reçu les condoléances des uns et des autres, j'ai eu une première entrevue avec Oncle Paul :
- As-tu des informations sur celui qui a commandité la mort de ma très chère tante Claudia ? lui demandais-je, le surprenant par mon ton.
- A mon humble avis, il ne faut pas chercher bien loin le coupable. Claudia avait récemment rejoint les forces de Dumbledore ; je suppose que des membres de notre famille inféodés à Tu – Sais – Qui ont pris peur en apprenant ta mort et ont décidé de l'éliminer pour m'empêcher de prendre la place d'Igor.
- Qui sont des Mangemorts au sein de notre famille ? Sont-ils nombreux ?
- Beaucoup trop.
- Qui ?
- Je ne peux rien te dire car tu es encore sous le coup de l'émotion. Il est important de ne pas faire de vague avant qu'une décision finale ne soit prise.
- Et si je vote pour toi, qu'en feras-tu ?
- Je les rayerais de notre arbre familial. Ils sont un déshonneur pour nous. Et je te protègerais, fais-moi confiance.
18h10 : Rencontre avec Dimitri. Je lui posais la même question.
- Je pense qu'il s'agit là d'une manœuvre pour me discréditer, me répondit-il. Je ne suis pas assez idiot pour agir aussi grossièrement.
- Si je comprends bien, on tenterait de m'influencer.
- Pas seulement toi. Il y a aussi tout ceux qui peuvent un jour prendre ta place : ils auraient tous peur de moi et se rangeraient automatiquement du côté de Paul.
- Tu penses donc que Paul aurait fomenté une machination contre toi. Intéressant. J'ai une autre question : combien y a-t-il de Mangemorts dans notre famille?
- Très peu, selon mes sources.
- Qu'en feras-tu si tu es élu ?
- Ils peuvent nous être utiles dans la fourniture d'informations ; je garderais un œil sur eux.
19h00 : Bureau. Ai demandé à voir Oncle Stanislas et son fils aîné Nikita. Pour commencer, je vérifiais qu'ils n'étaient pas marqués, tout en m'excusant de cette situation, peu cavalière.
- Votre entreprise connaît un nouvel actionnaire qui s'est emparé de 30 du capital, commençais-je.
- Nous le savons. Et nous savons aussi que vous êtes ce nouveau partenaire.
- Vous m'ôtez les mots de la bouche.
- Mais ce que nous ne savons pas, c'est pourquoi, dit Nikita.
- Vous détenez 25, j'en ai 30. Ensemble, cela nous fait la majorité absolue. C'est suffisant pour modifier les dispositions qui vous maintiennent sous le joug de Dimitri et qui vous appauvrissent de générations en générations.
- …
- Evidemment, je ne le fais pas par soudaine bonté d'âme. Vous devrez me rendre certains services en retour.
- Et si nous refusons ?
- Nikita !
- Père, enfin, c'est un énorme risque !
- Si vous refusez vos enfants et petits-enfants vont vous maudire d'avoir laissé passer cette chance parce que je ne vous ferais pas deux fois une telle offre.
- …Nous acceptons.
- Père !
- Suffit, fils. Tu sais parfaitement que nous ne pouvons continuer ainsi.
- Ils vont nous tuer !
- Vous ne savez même pas encore ce que je vais vous demander, objectais-je.
Ai voté Paul qui a été élu avec les six voix nécessaires. Stanislas n'a pas bougé comme je le lui ai demandé.
Le 22.
20h00 : Poudlard. Je suis arrivé avec mes bagages à la suite à l'heure du dîner. Rusard m'a fait d'immenses yeux ronds avant de me laisser entrer. Tout le monde se trouvait dans la Grande Salle et les couloirs étaient vides. Je résiste à l'envie de faire une entrée fracassante dans la Grande Salle dans le genre 'Je suis revenu !' car je ne suis pas certain que Crabbe ou Goyle aient particulièrement apprécié que je tue leurs parents.
Le 23.
7h30 : Salle Commune. Quand je suis rentré dans la pièce, un immense silence se fit et tous les élèves présents m'ont regardé avec peur et/ou stupéfaction.
- Je sais, ma couleur n'est pas terrible, tentais-je en passant une main dans mes cheveux.
- Dracoooooooo, hurle Pansy en se jetant sur moi. Mon pauvre Dracoooooo…
10h00 : Toilettes de Poudlard. J'aime bien être célèbre mais ce n'est pas exactement pour les raisons que j'escomptais. J'ai cru qu'Antigone allait s'étouffer sous ces sanglots, sans parler des regards apitoyés de certains élèves.
Mes Oreilles m'ont appris que les BBS se sont empressés de remettre le texte codé qui se trouvait sous mon lit à Dumbledore. Sans vouloir me vanter, ils vont mettre un certain temps à le déchiffrer et comme la solution est elle-même imparfaite. Ce n'est pas le plus important. Le fait est que les espions de Voldemort ont du le lui reporter.
Le connaissant, il mettra un peu moins de temps, je pense, à trouver le message. C'est tout le mal que je lui souhaite.
En me relevant de ma lunette, je vis un crapeau s'engouffrer par-dessus la porte en coassant. Me plaque contre le mur. Le batracien saute sur la lunette et me regarde sans cesser de coasser. Il n'a pas intérêt à essayer de sauter sur moi. Il fait mine de se tourner vers moi. Sans réflechir je le pousse du pied et tire la chasse d'eau. Bien fait.
En quittant la pièce, je croise Neville qui appelle un certain Trevor.
Le 27.
Oncle Paul est mort des suites d'une foudroyante maladie, Tante Anna a faite un malheureux accident de chasse et Oncle Franz est dans le coma.
Oncle Dimitri ne perd jamais son temps…
