Titre : L'amour de trente secondes
Auteur : Ishime
Sujet : Naruto
Rating : R (yaoi et prostitution, fallait bien ça)
Genre : Euh... Sérieux, déprimant, morose, angst ?
Disclaimer Neji, Sasuke et Itachi ne m'appartiennent pas… Hélas
Résumé : Euh… Les mésaventures de Neji le pauvre gigolo…
Commentaire : Je voulais faire un ItaNejiSasu… Et j'étais d'humeur morose… Pas taper…
Dédicace : Chim', Dém', Youyou, Than, JE VOUS ADORE !
Plic. Plic. Plic.
Les gouttes d'eau sale tombaient sur
les toits des vieux immeubles, dégoulinaient le long des
gouttières, coulaient en minuscules ruisseaux sur les balcons,
et cascadaient jusqu'aux flaques boueuses qui les attendaient dans
les caniveaux. Tout paraissait moite, gluant, humide et malsain, à
l'image de ce crachin sinistre qui ne réussirait jamais à
débarrasser ce quartier de son éternelle couche de
crasse.
Neji soupira, et enfonça son menton dans le col de
son blouson. Enfant, il avait aimé la pluie. Ces trombes d'eau
salvatrices qui le purifiaient, lui faisait oublier la misère
de sa vie. Il l'avait aimée au point de courir dehors torse nu
à chaque averse, chaque orage, pour mieux sentir l'eau claire
lisser les angles trop saillants de son corps maigre. Mais le jour où
sa mère était morte, il n'avait pas plu. Son amie
s'était fait attendre pendant trois longues journées,
et quand enfin elle avait daigné se montrer, elle avait perdu
son pouvoir régénérateur. Plus jamais il ne
pourrait quitter cette auréole de saleté qui lui
collait à la peau. Il avait perdu son innocence, pour
toujours. Il s'était engagé sur l'autoroute pour
l'enfer. On ne revenait pas de ce voyage là.
Il
continua d'avancer, tête baissée, droit devant lui. Il
n'avait pas besoin de regarder devant lui pour reconnaître son
chemin, il aurait pu rejoindre son coin de trottoir les yeux fermés.
Ce trajet qui lui avait paru lugubre, à l'époque
lointaine où il venait de s'installer dans le quartier, il
l'avait suivi chaque soir pendant des semaines, puis des mois, et
enfin des années. Brusquement, il se sentit partir en arrière,
et tomba sur le béton. Il se frotta les reins. Il avait été
brutalement repoussé, renvoyé à son élément
habituel. Il devait avoir heurté quelque chose - ou plus
probablement quelqu'un.
"Attention où tu vas, salope
!"
Il ne répondit pas à l'insulte. Il avait
perdu toute notion d'amour propre longtemps auparavant, et la seule
bonne chose qu'il aurait pu gagner en ouvrant la bouche était
un nouveau client. Il n'était pas particulièrement
pressé de commencer sa longue série d'amours. Il
n'avait spécialement envie de traîner, non plus. Il
n'avait rien d'autre à faire, de toute façon. Il
n'était qu'un parasite, qui survivait grâce aux pulsions
dominatrices de gorilles décérébrés.
L'abus de testostérone chez certains hommes entraînait
immanquablement sa disparition chez d'autres. Ainsi était
faite la société humaine. Pour un dominant, il fallait
un dominé. La plupart des gens étaient dominants et
dominés en même temps, d'ailleurs. Plus on était
haut placé dans la pyramide sociale, plus on avait de laquais
à ses ordres. Seulement, dans toute pyramide, il y avait une
base. Et cette base, c'était cette entassement de misère
humaine que certains hommes politiques nommaient 'quartier
défavorisé'.
Défavorisé, le mot était
bien choisi. Les habitants de cet endroit n'étaient ni plus
stupides, ni moins capables que d'autres. Ils avaient juste atterri
ici, rejetés par cette société qui excluait dès
le début ceux qu'elle jugeait susceptibles de lui créer
des problèmes. On les parquait dans ces quartiers glauques,
plus ou moins à l'abandon, ou la loi de la jungle régnait
sans conteste. Et ils s'éliminaient d'eux-mêmes, pour
obtenir ou garder leur place dans cette hiérarchie sans pitié.
Neji s'estimait pour sa part assez chanceux d'avoir obtenu un
logement en relativement bon état - sans compter l'eau
courante, avantage rarissime et particulièrement recherché.
Ce précieux studio lui avait été 'offert' par
l'un de ses clients, un jeune homme de l'extérieur qui
dirigeait une véritable organisation mafieuse, et qui ne
supportait pas d'être accueilli par son gigolo personnel dans
un bordel crasseux. Il venait donc attendre ses clients au coin de
rue qu'on lui avait désigné, pour que son employeur
puisse le trouver quand il se sentait pris d'un besoin urgent de
sexe. Il ne se plaignait pas de cet arrangement que nombre de ses
'collègues' lui enviaient - il lui permettait de dormir dans
un vrai lit, sans être battu par un 'directeur d'établissement'
mécontent de son rendement. Il travaillait pour un maquereau,
oui, mais un maquereau riche, influent et généreux. Que
demander de plus, quand on n'était qu'un prostitué ?
Après tout, son propriétaire n'avait de fétiche
que pour ses cheveux, et jamais il n'était brutalisé.
De quoi je me plains ? Je ne suce que des bites de luxe, moi.
Faut croire que mes pipes sont appréciées...
ooo
Putain de vie
Putain de peur sur la ville
Putain de pluie
Putain de système débile
Putain d'av'nir
Putain de plaie de plaisir
Putain d'folie
Putain jolie
ooo
Tout en cogitant, il était arrivé à 'son'
trottoir. Il s'adossa au mur, sans prendre la peine d'aguicher les
automobilistes. Pourquoi se serait-il fatigué inutilement ?
Ses clients étaient pour la plupart des habitués, il
n'avait qu'à attendre bien sagement. Il ferma les yeux, et
tenta d'oublier où il était. Parfois, il réussissait
à faire le vide, parfois non. Il fut interrompu par un bref
coup de klaxon. Il jeta un coup d'oeil à la rue. Oui, c'était
pour lui. Il avait reconnu sans peine la jaguar de Satori, un homme
d'affaire véreux, membre du restreint cercle d'amis de son
patron. Il s'approcha tranquillement du véhicule. La vitre
s'abaissa lentement pour laisser apparaître le visage
disgracieux du conducteur.
"Neji, mon chat, tu traînes
des pieds aujourd'hui. Je t'ai connu plus enthousiaste. Tu ne serais
pas malade, des fois ?"
Il eut un sourire las.
"Mon
dernier examen médical date d'il y a six mois à peine,
Satori, et je prends des précautions. Je connais bien mes
clients, vous savez. J'ai juste veillé un peu trop tard hier
soir, ne vous inquiétez pas."
Comme si ce monstre
pouvait s'inquiéter pour quelqu'un d'autre que lui. Neji
retint un ricanement. Le physique de Satori retranscrivait si bien sa
personnalité qu'il en venait à se demander si la nature
n'avait pas tenté de rendre justice à ses futurs actes
en façonnant ce visage hideux. Néanmoins, quand on
savait le brosser dans le sens du poil, Satori pouvait se montrer
aimable, voire même reconnaissant. Et il savait que l'homme
tenait à lui, à sa façon. Il ouvrit la portière,
et monta dans l'auto. Il soupira de bien-être en s'enfonçant
dans le siège de cuir beige.
"Confortable, n'est-ce
pas ? Mon pauvre petit chat, il faudra vraiment que je pense à
t'offrir un manteau digne de ce nom. Tu vas finir par attraper une
pneumonie, à te contenter de cette antiquité par un
temps pareil."
Neji enleva son blouson, se pencha en avant,
pour masser les épaules de l'homme. Si Satori était
venu, cela signifiait que son patron ne se montrerait pas. Et cette
ordure, si répugnante soit elle, le payait grassement - sans
compter les cadeaux qu'il lui faisait, à l'occasion. Satori
était laid et n'avait pas de succès auprès des
femmes, malgré sa fortune. Il se sentait seul et mal aimé,
comme beaucoup d'hommes de sa condition. Il avait fait la
connaissance du prostitué deux ans plus tôt, et ne
pouvait plus se passer de ses services. Il avait rapidement pris goût
aux caresses de l'adolescent, et l'avait petit à petit amadoué
à grand renfort de faveurs et de cadeaux en tous genres. Il
était même devenu l'un des clients préférés
du gigolo, qui avait découvert avec surprise qu'il était
d'assez bonne compagnie, tant qu'on faisait l'impasse sur les mains
baladeuses. La voiture stoppa en bas de son immeuble, et ils
descendirent. Neji tint la porte au dandy, le précéda
dans l'escalier et, une fois dans sa chambre, le guida vers son lit.
Il l'assit, le débarrassa de sa veste, de sa chemise, puis de
son pantalon. Quand il eut achevé de le déshabiller,
Satori lui demanda.
"Alors mon chaton, par quoi
commençons-nous aujourd'hui ?"
Neji sourit doucement,
et s'installa sur les genoux de son client pour lui sucer le cou à
son aise.
"Et bien, tout dépend... Par quoi
voulez-vous commencer ?"
Il eut un rictus, et écarta
le jeune homme de son corps.
"Tu pourrais retirer toutes ces
guenilles qui me dérangent, par exemple."
Le gigolo se
leva et commença à ôter ses vêtements, un à
un, avec une lenteur calculée. Il soutint le regard de Satori
pendant toute la durée de l'opération, et resta devant
lui, nu et impudique, se déhanchant légèrement.
L'homme ne put résister à une telle invite, et attira
ce corps docile à lui. Neji se laissa embrasser, toucher,
mordre sans une plainte, en caressant les épaules du hideux
personnage qu'il était sensé 'aimer', pour quelques
minutes encore. Il se retourna en gémissant quand l'autre lui
en donna l'ordre, et tenta d'ignorer le membre trop dur qui
s'insinuait en lui. Et quelques secondes après, Satori se
détacha de ses hanches, satisfait. Il demeura immobile,
allongé sur son lit.
"Et bien, mon petit chat, tu me
plais toujours autant, c'est le moins que l'on puisse dire. Je vais y
aller, du travail m'attend au bureau... Je repasserai dans la
semaine, et promis je t'apporte ce manteau."
Neji sourit
tant bien que mal, et attrapa la poignée de billet que lui
tendait Satori.
"Et abstiens-toi de ressortir, dans ton état
tu vas m'attraper la mort."
ooo
Alors elle fait le plus vieux métier du
monde
Alors elle fait de son mieux l'amour de trente secondes
ooo
Il acquiesça sans un mot, et regarda son unique client de
la soirée quitter les lieux d'un air absent. C'était
toujours pareil, mais jamais il ne parvenait à s'y faire
vraiment. Il se sentait toujours aussi sali, humilié. Souillé,
irrémédiablement. Il se releva et marcha pesamment
jusqu'à la cabine de douche, ou il s'enferma. Il actionna le
jet d'eau, l'orienta vers son torse et ferma les paupières. Il
voulait juste oublier. Oublier Satori, cette chambre qui puait le
sexe et la sueur, sa vie triste et morne, ce trou à rat qu'il
ne quitterait certainement jamais, et rêver de son enfance.
Quand on n'avait plus de futur pour se réconforter, on se
rabattait sur le passé. Mais il interrompait toujours le fil
de ses souvenirs, avant de revivre la mort de sa mère.
Il
sortit de la douche et s'enveloppa dans son peignoir - un cadeau de
Satori - pour aller ouvrir la porte de son réfrigérateur.
Il en sortit une bouteille de bière et la décapsula. Il
colla le goulot à ses lèvres, et frémit quand le
liquide jaunâtre coula au fond de sa gorge - l'alcool prenait
un autre goût, et la bouteille une autre forme. Mais c'était
idiot, se rassura-t-il. Le verre était froid, et la bière
moins amère, ce n'était pas un être humain... Il
n'était pas en train de fantasmer sur le goulot d'une
bouteille, si ? Ce fut à cet instant qu'il réalisa que
les mouvements de sa langue étaient les même que
lorsqu'il 'travaillait'. Il grimaça, et termina la bouteille.
J'ai tellement l'habitude de tailler des pipes que je ne peux
même plus boire sans me mettre à sucer. C'est
pathétique...
Il extirpa une seconde bouteille, de
whisky cette fois, et versa l'alcool dans un verre. Il le vida d'un
coup, et s'en servit un autre. À ce rythme, il finirait la
soirée complètement saoul. Il but le verre d'un trait.
Il allait s'endormir à même le plancher, ivre mort, et
il s'en moquait éperdument. Il remplit et vida aussitôt
un troisième verre. Il s'en moquait éperdument, puisque
personne ne risquait de lui rendre visite, et de le voir dans cet
état. Il regarda son quatrième verre se dédoubler
devant son nez.
Ça y est, c'est officiel, je suis
bourré.
On frappa à la porte. Il lâcha la
bouteille désormais vide et la regarda rouler sous le lit sans
réagir. Quand bien même il aurait voulu aller accueillir
son visiteur, il en était incapable. Et puis, il n'attendait
personne, alors qui pouvait bien avoir pris la peine de monter jusque
chez lui ? Il se laissa tomber au sol avec toute la grâce d'un
sac de pommes de terre, et ferma les yeux. S'il ne répondait
pas, l'indésirable finirait tôt ou tard par se lasser
d'attendre, et s'en irait.
"Neji-chou, ouvre-moi tout de
suite, ou je défonce cette maudite porte !"
Il
sursauta. Il ne connaissait qu'une seule personne qui l'appelait de
cette manière. Il s'appuya au mur pour se redresser, puis
voulut s'en détacher pour traverser la pièce, mais il
s'écroula de tout son long sur le plancher. L'autre se tut au
bruit de sa chute. Trois secondes et un sinistre craquement plus
tard, son patron s'accroupissait à côté de lui,
la porte éventrée gisant sur le plancher.
"Neji-chou... Je peux savoir pourquoi tu n'es pas allé
là où tu es sensé m'attendre ? Tu sais pourtant
que je ne suis pas patient..."
Au prix d'un effort
considérable, il réussi à marmonner.
"...
suis allé... Satori... cru... viendriez plus...
whisky..."
L'homme le dévisagea, pensif. Apparemment,
il n'avait pas pensé que son gigolo resterait chez lui après
la visite de son collègue. Il fronça les sourcils. Neji
n'avait pas pour habitude de boire, et encore moins de se saouler.
Ces derniers temps, il semblait avoir besoin d'oublier quelque chose.
Il l'aida à se redresser. Certes l'adolescent lui
'appartenait', selon les lois non-écrites de ce quartier, mais
il n'arrivait pas à le considérer tout à fait
comme un objet. Le physique du jeune prostitué lui avait plu
dès leur première rencontre, et il avait découvert
avec plaisir que son intelligence n'avait rien à envier à
son apparence.
Par quelle ironie ce garçon adorable
s'était-il vu réduit à faire la pute sur ce
trottoir ?
Son garde du corps entra à son tour dans la
pièce, et eut un reniflement méprisant. Il n'avait
jamais compris pourquoi son employeur, toujours si froid et détaché,
prenait soin de ce traîné. Il aurait pu se payer des
dizaines d'autres garçons aussi beaux que lui, voire même
plus. Non, il ne pouvait pas accepter le lien qui unissait son patron
à ce gigolo de troisième zone.
"Boss ?
Laissez-le, il finira bien par dessaouler. Pas la peine de perdre
votre temps."
Neji sourit. Il savait que cette brute ne
l'aimait pas depuis longtemps. Il ne s'en était jamais plaint.
Pouvait-on reprocher à ce gorille de s'agacer devant un tel
étalage de faiblesse ? Rares étaient ceux qui auraient
réagi différemment à sa place. Mais son
compagnon ne l'entendait pas de cette oreille.
"Nous sommes
venus l'emmener. Et d'ailleurs, c'est toi qui vas le porter dans la
voiture."
Le géant grommela un peu, puis obéit.
De toute façon, ce gamin était si léger qu'il
aurait pu le soulever à bout de bras, comme un bébé.
On aurait dit une jeune fille... Fragile, doux au contact... Il ne
put se retenir de tâter son postérieur... Il retira
brusquement sa main quand l'autre lui jeta un regard amusé.
Voilà pourquoi il détestait les prostitués.
ooo
Putain d'maquereau
Putain de merde de macho
Putain d'ivresse
Putain d'caresses en espèce
Putain
de rêve
Putain de rouge vif aux lèvres
Putain de
froid
Putain de joie
ooo
"Et voilà ta nouvelle chambre, Neji-chou. Mais je
suppose que tu n'es plus en état d'apprécier... Hmm
?"
Le jeune homme eut un sourire béat, et se laissa
installer dans le lit à baldaquin. Il ronronna pendant que son
patron le déshabillait, puis l'enveloppait dans les draps.
C'était agréable de sentir quelqu'un s'occuper de
vous... Il avait l'impression que sa mère était
revenue, et le câlinait comme avant. Mais avant, il n'était
qu'un enfant, et sa mère de le touchait pas de cette façon.
"Neji..."
Il savait que ce comportement était
intéressé. Il l'avait toujours su. Mais son patron
avait une manière de l'effleurer qui le mettait à
l'aise, il n'y pouvait rien. Il le regarda se déshabiller et
s'asseoir à côté de lui sans réagir.
D'autres se seraient indignés qu'on les prenne dans cet état.
Neji ne se préoccupait plus de ce genre de détails
depuis bien longtemps. Cet homme était son bienfaiteur, il le
savait. Grâce à lui, il n'avait plus ni froid, ni faim
et logeait dans un studio correct - du moins selon les normes du
quartier où il vivait. Personne ne le frappait, il faisait ce
qu'il voulait de ses journées, et gagnait même assez
d'argent pour se rendre chez le médecin. Un luxe dont il
n'osait même pas rêver avant de le rencontrer !
Il
sourit à Itachi quand ce dernier l'installa sur ses genoux et
ferma les yeux en sentant le bout des doigts du mafieux glisser le
long de son échine. Une autre chose qu'il appréciait
chez son 'propriétaire' : avec lui il n'avait pas à
tout faire tout seul. Même pas à provoquer. C'était
tellement plus agréable... Il se blottit un peu plus contre
son torse, et soupira de bien-être. Quelle différence il
y avait entre Itachi et le directeur du bordel où il avait
passé trois ans avant de faire sa connaissance ! Il passa ses
bras autour du cou du chef du clan Uchiha et se laissa aller. Son
patron le préférait au naturel, il le savait. Itachi
avait dû lui répéter au moins une quinzaine de
fois au début ! Avec lui, pas la peine de se forcer à
rester provoquant s'il était épuisé.
L'adolescent cligna des yeux, surpris que son partenaire ne passe pas
déjà à autre chose. Pas qu'il s'en plaigne ! Au
contraire, il adorait rester dans ses bras sans rien faire de plus.
Mais ce n'était pas vraiment habituel.
"Neji ?"
Il
s'écarta un peu - à regret - du corps qui le
réchauffait, et se redressa pour regarder Itachi dans les
yeux.
"Hai, Itachi-san ?"
Il haussa les sourcils et
fit la moue, intrigué par le comportement de son propriétaire.
Il le mettait dans un lit, le déshabillait, le rejoignait, et
s'arrêtait avant même d'entamer les préliminaires
! Qu'est-ce qui lui prenait, ce soir ? Était-il malade ? Il ne
faisait pas tant de manières, d'habitude...
En tout cas,
pas avant.
"Je te dégoûte, pas vrai
?"
Neji écarquilla les yeux, pris au dépourvu.
Itachi ne lui avait jamais demandé ce genre de chose. Aucun de
ses clients ne l'avait fait. C'était comme une règle,
un accord implicite. Cette demande n'avait pas lieu d'être. Il
était un prostitué. Il n'aimait personne, mais il
faisait comme si, et ses partenaires s'en tenaient aux apparences.
L'héritier Uchiha venait de briser le plus élémentaire
des tabous de la condition du gigolo. Il se retint de lui en faire la
remarque et lui sourit.
"Mais non ! Pourquoi est-ce que vous
me dégoûteriez ?"
Qu'est-ce que ça
peut lui foutre, qu'il me plaise ou non ! Il s'en tape ! Il me
baise, il me paye et tout le monde est content, point barre ! Mais
qu'est-ce que ça peut lui foutre bordel !
Itachi
soupira et s'écarta un peu plus de lui. Il ferma les yeux,
songeur, et Neji continua patiemment à sourire. Ils restèrent
immobiles une minute ou deux, sans que le jeune parrain ne paraisse
se rendre compte de l'hostilité de ce silence. Mais quand il
se retourna, ses lèvres étaient serrées et ses
yeux froids.
"Arrête tout de suite de me sourire comme
ça, ou je crois que je vais t'en foutre une. Je t'interdis de
me faire cette tête d'hypocrite. Pas toi, Neji... Pas toi.
Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me répondre ?"
Et
pendant un instant, un très court instant, le prostitué
crut voir briller des larmes aux coins des yeux noirs de son client.
Une seconde plus tard, il se demanda s'il n'avait pas rêvé.
Seulement, le regard sombre, toujours si pénétrant,
était triste, infiniment triste, et même presque
désespéré. Il serra les dents. L'euphorie
qu'avait provoqué en lui l'absorption d'une demie bouteille de
whisky avait pris fin. Il commençait à avoir mal au
crâne. Et, sans en avoir vraiment conscience, il s'était
senti blessé par la question de son amant.
Ça,
c'est le bouquet ! Il me rappelle que je ne suis qu'une pute, que je
me fait passer dessus par n'importe qui chaque jour de ma vie de
merde, et c'est lui qui est triste ! Si tu me dégoûtes
?
"Ouiiiiii, tu me dégoûtes, monsieur le
grrrrrrrrand chef de la mafia ! Parfaitement ! Tu me fous la gerbe, à
me donner envie de chialer et à le faire à ma place !
Même pas la peine de me regarder comme ça ! Tu sais quoi
? Tu m'énerves ! J'en peux plus de ta sale gueule de fils à
papa pourri gâté... Je sais, t'es un mafieux. Pis tu
t'en vantes en plus... Même pas peur ! M'en fous ! Chuis une
pute moi ! J'ai rien à perdre !"
Les provocations
d'animal blessé de Neji firent sourire Itachi. Il posa son
index sur les lèvres du gigolo, l'attira à lui et
essuya avec douceur les larmes qui coulaient le long de ses joues.
L'adolescent aurait beau le nier, l'héritier des Uchiha savait
maintenant qu'il était attiré par lui. Il lui caressa
le dos jusqu'à ce que ses sanglots s'arrêtent, puis
l'allongea au fond du matelas.
"Shhhhhh... Calme-toi, ce
n'est pas la peine de te mettre dans des états pareils...
Gomen, Neji-koi."
Il s'embrassèrent.
ooo
Alors elle fait le plus vieux métier du
monde
Alors elle fait de son mieux l'amour de trente secondes
Alors elle fait le plus vieux métier du monde
Alors
elle fait de son mieux l'amour de trente secondes
ooo
Pour la énième fois
depuis le début de la soirée, Neji se demanda ce qu'il
faisait dans cet endroit. Oh, bien sûr, il savait qu'il y était
parce qu'Itachi avait voulu qu'il l'accompagne, là n'était
pas le problème... Ce qu'il ne parvenait pas à
comprendre, c'était pourquoi son patron avait tenu à ce
qu'il vienne avec lui à cette 'petite fête'. Lui, à
une soirée huppée ! Il aurait sûrement dû
se sentir flatté, se dire que c'était la preuve que son
propriétaire n'avait pas honte de lui, mais il n'y parvenait
pas. Certes, le chef du clan Uchiha le traitait avec égards,
compte tenu de sa condition, mais le gigolo trouvait cette façon
de l'exhiber plus humiliante qu'autre chose. Et il ne supportait plus
de passer docilement d'un invité à l'autre, de se faire
tripoter par chacun au passage, et surtout de devoir subir leurs
commentaires et leurs regards méprisants. Il en voulait au
brun, qui l'avait offert en pâture à ces répugnants
personnages.
Je ne suis pas son jouet ! Sa pute, peut-être,
mais pas sa poupée ! Je refuse de faire mon petit tour de
piste pour amuser ses amis ! Je refuse que tu me donnes à eux
sans même me demander mon avis ! Mais ça va pas se
passer comme ça. Tu vas voir ce que tu vas voir ! Non je ne
suis pas ton jouet, et tu vas regretter de m'avoir emmené ici
!
Il foudroya du regard Itachi, qui le surveillait du coin de
l'oeil, depuis l'autre côté de la pièce, et tapa
sèchement sur les doigts de l'homme qui lui caressait la
cuisse. Il détestait son patron pour l'avoir abandonné
ici, et pour avoir laissé tous ces hommes se 'servir' sur son
corps comme ils se servaient sur le buffet ; et au fond, il se
détestait lui-même, pour avoir cru, naïvement, que
son propriétaire le garderait à ses côtés
ce soir. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Son voisin
n'avait pas apprécié de s'être vu repoussé
par un gigolo de bas étage, et il l'attrapa par les cheveux.
"Pour qui est-ce que tu te prends ! Tu es là pour te
faire baiser, rien d'autre !"
Neji regretta de s'être
laissé aller de cette manière : maintenant il avait
attiré la convoitise de l'autre. Ces riches se comportaient
toujours de la même façon. Il suffisait qu'on leur
refuse quoi que ce soit pour qu'ils se jettent dessus. Et là,
il ne se sentait pas capable de supporter de se faire 'baiser' par ce
bonhomme grossier et mal luné. Il chercha frénétiquement
une échappatoire, mais tous les regards posés sur lui
étaient hostiles. Les hommes approuvaient unanimement leur
collègue, et semblaient prêts à prendre sa place
si nécessaire, quant aux rares femmes présentes, elles
n'avaient cessé d'essayer de le faire partir depuis le début.
Il sentit l'homme le tirer à l'écart, et eut un
gémissement de désespoir. Il se sentait au bord des
larmes à la simple idée de se faire toucher par cette
brute. Il se tourna vers Itachi, et le vit occupé à
parler à deux vieillards qui le fixaient avec une moue
intéressée. Il eut un haut-le-coeur. Il n'y avait plus
rien qu'il puisse faire : il allait se faire passer dessus par la
moitié de cette assemblée... Il avait déjà
été 'loué' par des riches pour ce genre de
soirées, et il savait quelle serait l'apothéose de ce
cauchemar. Il renonça à tout semblant de sang-froid, et
se débattit tant qu'il put, mais son agresseur n'avait même
pas besoin d'un garde du corps pour le forcer à le suivre. Le
gigolo ne retenait plus ses larmes, et parvenait tout juste à
ne pas crier. Il entendit une porte s'ouvrir, et sanglota
pitoyablement.
"Lâchez-le, vous voyez bien qu'il ne
veut pas y aller."
Neji releva la tête, ne pouvant en
croire ses oreilles. Il ne rêvait pas ? Cette voix... Ce garçon
venait bien d'intervenir pour l'aider ? Apparemment... Il ne pouvait
pas distinguer son visage, ses larmes lui brouillaient la vue...
L'homme grinça des dents, furieux de voir sa proie menacer de
lui échapper.
"Il est là pour ça, on ne
lui demande pas son avis !"
L'adolescent s'approcha d'eux, et
le força à lâcher prise.
"Moi, je me
soucie de son avis. Lâchez-le et ne vous approchez plus de
lui."
La brute se résigna à abandonner. Elle
s'écarta du prostitué à contre-coeur, et
retourna dans la salle de conférence. Neji s'assit sur le sol
et se frotta les yeux, ses sanglots se calmant petit à petit.
Il se laissa aller au sentiment bienfaisant de sécurité
qui l'envahissait. Son sauveur se pencha vers lui et posa une main
timide et maladroite sur son épaule.
"Euh... C'est
bon, il est parti ! C'est fini, il va vous laisser..."
Je
peux pas le croire... Ce type vient de me sauver la mise, et
il n'essaye même pas d'en profiter ? Il me vouvoie, en plus ?
Il doit vraiment être puceau, c'est pas possible autrement...
Oui, c'est un gosse, sa voix vient à peine de muer, il n'y est
pas habitué, ça s'entend...
Les larmes
cessèrent de couler le long des joues du gigolo, et il put
observer les traits de celui qui venait de le tirer de cet enfer. Il
sursauta. Ce visage était la réplique quasi parfaite de
celui d'Itachi, en un peu plus jeune... Et beaucoup plus expressif.
Il se souvint que son patron avait un petit frère, qu'il
gardait chez lui et protégeait de tout contact avec le monde
extérieur. Mais quel était son nom, déjà
?
Sa... Sa quelque chose. Sase... Saso... Sake...
"Sasuke
!"
Il s'aperçut avec horreur qu'il avait parlé
à voix haute. Son interlocuteur haussa les sourcils, surpris.
"Nous nous connaissons ?"
Neji secoua la tête,
embarrassé.
"Non, pas vraiment. C'est juste que vous
ressemblez à Itachi-sama... Alors, comme je savais qu'il avait
un frère... Excusez-moi."
Sasuke sourit et l'aida à
se relever.
"Ce n'est rien. Cela vous dérangerait-il
de me tenir compagnie ?"
Neji frissonna, et l'autre s'aperçut
du double-sens que pouvait avoir sa phrase. Il rougit, et se corrigea
précipitamment.
"Je veux dire, je m'ennuie un peu,
tout seul... Je cherchais quelqu'un à qui parler... Mais vous
n'êtes pas obligé ! Je comprendrais très bien si
vous ne vouliez pas..."
Neji sourit, rassuré. Il
avait oublié à quel point il était agréable
d'être traité comme un être humain.
"Avec
plaisir."
ooo
Putain de nuit
Putain de talon aiguille
Putain d'pays
Putain de trottoir qui brille
Putain
d'histoire
Putain d'hôtel pathétique
Putain
d'mémoire
Putain d'musique
ooo
Dispute
"Neji ! Où est-ce que tu étais
!"
Le prostitué soupira. Parfait. Il venait de passer
les deux plus belles heures de sa vie depuis au moins huit ans, et
cette dispute allait tout gâcher. Il foudroya Itachi du regard.
Il n'aurait pas dû se le permettre, mais il ne pouvait pas s'en
empêcher. Tout comme il ne put s'empêcher la réponse
insolente et désagréable qui lui venait à
l'esprit de franchir ses lèvres.
"Avec votre frère,
sur le toit. J'en avais assez de me faire lorgner et tripoter par
tout vos invités !"
Mais à sa grande surprise,
son propriétaire ne lui répondit pas qu'il l'avait
emmené pour cette raison-là, ou qu'il n'avait pas de
comptes à lui rendre à propos de ses décisions -
ce qui aurait été tout à fait exact. Il secoua
la tête, découragé, eut un regard pitoyable,
impuissant, et agita les bras, dans un grand geste désespéré.
"Et c'était de ma faute à moi, s'ils ne
pensaient qu'à te sauter dessus !"
Neji manqua de
s'étrangler à cette plainte. Mais pour qui le
prenait-il ! Ah, vraiment, c'était un plaisir de voir à
quel point son patron le pensait idiot. Itachi le dévisageait,
surpris que sa réponse n'ait pas calmé son gigolo.
L'adolescent, lui, ne put retenir d'avantage sa colère. Il
savait que ce genre d'explosion lui vaudrait des ennuis, qu'Itachi
avait tous les droits qu'il lui refusait sur lui, et il s'en moquait
éperdument. Il avait mal, et entendait bien le lui faire
payer.
Non mais mais pour qui est-ce que tu te prends !
Depuis quand tu me traites comme ça ! Et pour qui est-ce que
tu me prends, bordel !
"À d'autres !
Faudrait voir à pas me prendre pour le dernier des cons non
plus ! Je fais peut-être le trottoir, mais je ne suis pas
encore assez stupide pour gober ça ! Pour votre information,
Môssieur Itachi-sama, quand on emmène sa pute à
une soirée, c'est qu'on la met à disposition des
invités ! Tout le monde le sait !"
Itachi cligna des
yeux. Il avait l'expression de quelqu'un à qui on venait de
rappeler une évidence, et qui se demandait comment il avait
bien pu l'oublier... Il déglutit, fit un pas vers son amant et
s'immobilisa devant le regard furieux de ce dernier. Neji ne
parvenait pas à décider si le fait que son propriétaire
n'ait pas pensé que l'amener à sa soirée
signifiait l'offrir aux invités le rassurait ou ajoutait à
sa colère. Peut-être un peu des deux. En tout cas, il ne
comptait pas lui pardonner si vite. Même si le yakuza se
moquait de son avis... Mais encore une fois, Itachi le prit au
dépourvu.
"Je suis désolé Neji. Je ne
voulais pas qu'ils te... Touchent. Je n'y avais même pas pensé.
J'ai juste cru que tu étais parti... Définitivement.
Est-ce que quelqu'un t'a... ?"
Le jeune homme laissa sa
phrase en suspens. Son gigolo soupira. Lui aussi avait oublié
un détail important : son patron était terriblement
possessif et, par conséquent, particulièrement enclin à
la jalousie. Il avait eu beaucoup de mal à supporter l'idée
que d'autres personnes le touchent, même ses amis, et les gens
'autorisés' à approcher son jouet étaient
étonnement peu nombreux, étant donné le physique
avenant de Neji, et l'argent qu'il aurait pu rapporter... Le
prostitué écarta une mèche de son visage et eut
un sourire las.
"Personne ne m'a touché, bien qu'il
s'en soit fallu de peu. Vous pouvez remercier votre frère. Et
de toute façon, je ne pourrais pas partir, même si je le
voulais - ce qui n'est pas le cas. Je vous appartiens."
La dernière phrase lui laissa un arrière goût
amer au fond de la bouche. C'était la vérité.
Une vérité simple et nue, blessante, et qu'il aurait
aimé ne pas connaître. Il appartenait à Itachi,
comme n'importe lequel des meubles de sa villa de luxe. Il resterait
à jamais un objet - certes précieux, mais un objet tout
de même - aux yeux de cet homme... Cet homme qu'il aimait,
malgré toutes les précautions qu'il avait pu prendre
pour que cela n'arrive pas.
"Remercier Sasuke ? C'est une
excellent idée... Comme toujours, Neji-koi. Mais dis-moi...
Qu'est-ce que vous avez fait sur le toit ?"
Neji soupira, mi
agacé, mi amusé par la crise de jalousie de son
propriétaire. Un court instant il caressa l'idée de lui
faire croire qu'il s'était passé plus de choses qu'en
réalité, mais il abandonna vite ce projet. Il ne tenait
pas à ce qu'on lui interdise de revoir cet adorable garçon
ou pire, qu'on l'empêche de sortir de sa chambre. C'était
déjà arrivé une fois, et il aurait beaucoup plus
de mal à convaincre Itachi de lui faire de nouveau confiance
après cette imprudence.
"Nous avons parlé...
Enfin, j'ai surtout beaucoup écouté. Il se sentait
seul, et avait besoin de se confier à quelqu'un,
alors..."
Itachi hocha la tête, pensivement, et le
jeune prostitué eut la désagréable impression
d'ignorer une partie de la vérité. Il détestait
ne pas saisir tout ce qui se passait autour de lui, d'abord parce que
ce n'était pas une sensation flatteuse, ensuite et surtout
parce qu'il n'en résultait jamais rien de bon pour lui.
Qu'est-ce qu'il peut bien savoir que moi je ne sais pas ?
Probablement quelque chose concernant son frère... Mais quoi ?
Il est homo, lui aussi ? Ça expliquerait qu'il m'ait regardé
comme il l'a fait... Maintenant que j'y pense, il avait l'air de ne
pas croire que j'étais réel... Oui, ça doit être
ça...
Itachi sourit, amusé, et se tourna vers
la porte.
"Tu peux entrer si tu veux, petit frère."
Neji sursauta.
ooo
Alors elle fait le plus vieux métier du
monde
Alors elle fait de son mieux l'amour de trente secondes
Alors elle fait le plus vieux métier du monde
Alors
elle fait de son mieux l'amour de trente secondes
ooo
"Après tout, tu as empêché cette bande de
porcs de toucher à mon Neji-koi, tu mérites bien une
récompense... Viens là. Neji, tu t'en occupes ?"
Le
gigolo tiqua, surpris de la tournure que prenaient les événements.
Ce pauvre Sasuke n'avait pas l'air de comprendre à quoi son
frère faisait allusion... Il fixait ses deux aînés
sans comprendre, croisant et décroisant nerveusement les
doigts, comme un enfant pris en faute. Neji suivit distraitement ses
courbes d'un regard qui se fit rapidement intéressé.
Puisque son patron voulait que ce gosse perde sa virginité
avec lui ce soir, autant en profiter, non ? Après tout, ce
gamin était plutôt beau, même si le terme 'mignon'
lui convenait mieux.
Kawaï...
Itachi eut un
sourire entendu, tira son frère près du lit et lui fit
enlever son T-shirt. Sasuke déglutit en comprenant où
son aîné voulait en venir. Il tenta de protester, sans
grand succès.
"Nii-san ! Je... On ne peut pas..."
Le
mafieux rit doucement. Il termina de déshabiller le jeune
garçon, et l'assit sur le lit. Neji écarta les draps
qui le recouvraient d'un geste lent, calculé, sensuellement
paresseux. Il sourit gentiment au 'puceau' qui bientôt ne le
serait plus, et lui fit signe d'approcher. Sasuke s'avança
maladroitement vers lui, à quatre pattes, poussé par
son frère. Ses baisers étaient moins torrides que ceux
d'Itachi, mais plus lents et tendres.
Sentir ses mains tâtonner
le long de son corps, se faire plus audacieuses au fur et à
mesure que sa timidité s'évaporait, le laisser
l'attirer à lui, le prendre, doucement, en hésitant un
peu... Neji sourit rêveusement. C'était vraiment très
agréable. Itachi entoura son visage de ses mains et l'embrassa
à son tour. Quand le petit frère accéléra
le mouvement de ses hanches, ce furent les lèvres du grand qui
étouffèrent ses cris.
ooo
... au singulier ou au pluriel ...
ooo
