Prologue
Prévisions ? Brouillard...

"Vous savez quoi ?" siffla Remus, pour la première fois en colère après l'imbécile au cheveux gras. L'approche de la pleine lune n'aidait pas son humeur, malgré ses efforts. "Un jour, quelqu'un en aura assez et vous frappera d'un mauvais sort... Et ce ne sera pas votre Lord !"
"Cessez d'ennuyer mes oreilles, Lupin. Prenez votre potion et fichez le camp. Emmenez votre sac à puces avec vous," ricana Severus en secouant la tête.

Les lèvres pincés, blessé dans son amour-propre, Remus prit le gobelet et regarda la mixture épaisse. Il jeta la tête vers l'arrière en avalant d'un coup la potion, se contrefichant de son goût horrible. Il déposa le verre sur le bureau du maître de potion avec plus de force que nécessaire. Avec raideur, il lui tourna le dos et ouvrit la porte à la volée pour sursauter. Il grogna dans le fond de la gorge faisant reculer Trelawney qui l'avait pris par surprise. Il siffla entre ses dents et appela Sirius à ses côtés. Il haussa des épaules au grognement d'avertissement de son ami sur la façon dont le loup le traitait. Le loup-garou jeta un dernier regard meurtrier dans la direction de Severus qui lui offrit un sourcil levé et moqueur avant de claquer la porte derrière lui.

Sybill regarda l'homme ravagé par son affliction s'éloigné à grands pas. Elle poussa un soupir ennuyé et pris courage. Elle mit un large sourire sur son visage et ouvrit la porte.

"Que voulez-vous, Trelawney ?" demanda Severus. Il l'avait vue et s'était levé pour lui barrer l'entrée de son bureau."Je suis venue vous avertir de quelque chose... Je..." hésita la voyante, en redressant ses lunettes sur son nez étroit. Elle devait lever la tête à une hauteur inconfortable vu la proximité du maître. "Je suis un homme très occupé, lorsque vous aurez finalement trouvé le courage et les mots pour me dire ce que vous me voulez, revenez me voir..." dit Severus, en se préparant à lui fermer la porte au nez. Cette femme l'exaspérait tellement.
"Non, Severus. J'avais deux choses à vous dire, finalement," fit-elle en le poussant et se laissant entrer.
"Je vous demande pardon ?" murmura avec menace Severus, en retournant derrière son bureau.
"J'aimerais savoir pourquoi vous traitez cet homme de la sorte... Après tout ce qui lui est arrivé... Je sais bien que ce ne sont pas de mes affaires, mais je me souviens de mes années passées à Hogwarts durant mon adolescence et vous étiez toujours ensem..."
"Venez-en au fait, Trelawney. Et la façon dont je traite le loup-garou ne vous regarde aucunement," interrompit-il, le ton menaçant.
"Non, vous avez raison... Mais c'est quand même dommage... Mes compagnes et moi croyions que vous formiez un si joli coup..."
"Trelawney, vous avez encore dix secondes pour me dire ce vous avez d'important à me dire et je souligne : important, avant que je ne vous jette à la porte !" grinça le noiraud, fâché que la médium lui fasse remonter le temps dans des souvenirs qu'il avait réussi à enfouir très profondément sous d'autres souvenirs plus douloureux.
"Bien sûr... Hum ! N'allez pas travailler demain, Severus... Vous courrez à votre perte !"
"Ma chère dame, je prendrai en considération ce que vous venez de me dire," nargua la main gauche de Voldemort en se redressant.
"Vous ne comprenez pas... Vous disparaîtrez... Je n'ai pu voir comment, ni à quel moment précis..."
«Comme s'il y avait quelque chose de précis dans vos âneries...» pensa Severus, en l'attrapant forcement par le bras. "J'ai eu une dure journée, Trelawney. Je prendrai en considération ce que vous venez de dire. Je ferai plus attention durant mes cours."
"Puisque je vous dis que ce ne sera pas assez, Severus. Écoutez-mmmooooooaaaaah !" s'écria la femme lorsque Severus la poussa dehors, lui claquant la porte au nez.

Elle cligna des yeux et gonfla ses joues maigres. Elle passa la main sur sa robe, regarda le long du corridor pour voir s'il y avait eu témoin de la scène et s'en alla. Elle devait avertir quelqu'un de plus haut placé. C'était la première fois qu'elle se rappelait de ce qu'elle voyait avec son troisième oeil. Elle haussa des épaules. Il y aurait du brouillard demain, épais, lourd et la disparition de Severus s'occurerait. Il fallait qu'Albus l'écoute.