Chapitre 6
Lourdeur et mauvaise humeur...

Harry ouvrit les yeux et soupira. Il n'était pas en très bonne forme. Il regarda les autres lits dans le dortoir improvisé des garçons. Neville était en travers de son lit, la bouche ouverte, ronflant légèrement, un filet de bave luisant sur la joue. Harry roula des yeux en entendant Ron se disputer avec sa mère. Il se redressa et se tourna vers le lit de Dean. Le noiraud fit une grimace, comment le noir faisait pour respirer avec tous ces cheveux ? Draco avait un bras sur les yeux, son drap vert au sol, les jambes écartées. Harry eut un rictus en coin, en le recouvrant. Il ne put s'empêcher de ricaner tout bas en voyant Blaise et Seamus avec leur pouce dans la bouche, dormant sur le côté, dans la position foetal. Il fut par contre surpris, pas pour la première fois cette semaine, de voir que les lits de Crabbe et Goyle étaient vides et bien rangés.

Harry se dirigea vers leur seul salle d'eau, vêtements de la journée sous le bras. Pansy lui avait demandé avant-hier pourquoi il dormait avec les garçons avec les nouvelles formes qu'il avait. Il n'avait fait que la regarder. C'était déjà assez déroutant d'avoir le corps d'une fille, il n'allait tout de même pas se retrouver au milieu de filles, de vraies. Bah ! C'était compliqué dans sa tête et il allait rester avec les mecs tant et aussi longtemps qu'il le pourrait. Il se regarda dans le miroir et fit une grimace. L'on aurait dit que de jours en jours, son visage s'affinait, s'efféminait. /Qu'est-ce qu'il peut m'arriver de pire ? Hein ! Je suis une fille... Quoi ? De plus gros... Aark !\\ grincha Harry en détournant le regard.

Il hésitait encore à se déshabiller. Si cela n'avait pas été du commentaire de Blaise sur son odeur, il n'aurait pas pris de bain le lendemain de l'accident et il aurait gardé les mêmes vêtements sur le dos. Il sursauta lorsque les autres se mirent à bouger et à se réveiller. Il devait se dépêcher pour leur laisser la place.

Millicent mangeait rapidement, sans prendre la peine de respirer, on aurait dit selon Pansy. La serpentarde avait une moue sur les lèvres en la regardant, ne sachant pas si elle devait être dégoûtée ou fascinée. Elle se tourna vers la porte de la chambre des garçons et salua de la tête Harry. Le jeune homme s'assit à côté de la corpulente serpentarde et prit le temps de la regarder avec un sourire étonné.

"Elle a rendez-vous dans trente minutes avec ses parents", lui dit Hermione qui s'assit en face de lui.
"Mouais ! Ils vont magasiner au Pré," marmonna Pansy, en soupirant.
"Étrange ! Moi qui nous croyais en quarantaine, pourquoi cette faveur ?" demanda Harry, en fronçant des sourcils, contrarié, mais ne sachant pas pourquoi.
"Bah ! Cet enquêteur le lui a permis, hier," commença Vincent, qui n'avait pas levé la tête à son arrivé.
"Les Bulstrode lui ont parlé après la catastrophe qu'était notre rencontre," continua entre deux bouchées Gregory.
"Seigneur, il faut que je fasse tout en mon possible pour que ce Dominikc ne s'approche pas de moi," finit la jolie fille avec une moue dégoûtée, jouant avec sa nourriture de la pointe de sa fourchette.

Cela ne prit pas cinq minutes que Millicent leur disait aurevoir et sortit en courant de leur salle. Harry poussa son assiette et croisa les bras sur la table. Il n'avait pas faim, il avait presque envie de vômir. Et les paroles de Pansy et Gregory lui rappelaient l'horreur qu'avait été la journée d'hier.

Lorsque les garçons s'installèrent à table, ils remarquèrent tout de suite sa mauvaise humeur et personne ne discuta plus de ce qui s'était passé hier. Draco n'aurait pas été le premier à ouvrir la bouche de toute façon.

Un lourd silence plâna sur la table. Neville regardait l'espace qu'il y avait entre lui et Pansy et Vincent qui l'entouraient. Depuis hier, Draco et lui ne s'étaient pas adressés la parole, pas comme s'ils se parlaient régulièrement avant la découverte de Malfoy senior.

Hermione se morfondait sur quelque chose. Mais elle ne savait pas quoi, elle regardait Harry et Ron à tour de rôle. La dynamique du trio avait changé quelque peu. Elle pouvait comprendre que le fait d'avoir la voix de Ron et qu'Harry ait des seins y soient pour quelque chose, mais elle se sentait triste tout de même. De plus, elle n'arrivait pas à se souvenir d'une formule d'arithmancie et cela la tenaillait.

Blaise s'ennuyait ferme. Il ne détestait personne ici, ce qui l'étonnait bien, mais il avait envie de revoir ses camarades serpentards. Il grimaça en sortant un mouchoîre de papier en se disant qu'il devrait peut-être trouver quelque chose de plus imbibant et qui s'assèche tout seul. D'après une septième année de sa maison, mais il ne le croyait pas... trop.

Pansy dormait sur la table. Personne ne s'occupait d'elle dans leur humeur nuageuse.

Vincent et Gregory ne semblaient pas se soucier de la mauvaise humeur générale. Il continuait à s'empiffrer. Pourtant, Gregory avait ses yeux clairs légèrement plissés. Une formule dont il ne se rappelait de la provenance roulait dans sa tête, il ne savait pas pourquoi. Il en parlerait à son pote pour voir ce qu'il en pensait, plus tard. Vincent, quant à lui, observait attentivement les changements de couleurs et d'émotions sur le visage d'Harry. Cela lui rappelait quelque chose, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt sur quoi.

Dean s'était fait une coupe punk. Il ne ressentait aucun humour, par contre, et avait envie de ravoir en main les caches-oreilles de l'enquêteur. Il avait besoin d'écouter de la musique, mais ne voulait pas se voir chanter.

Seamus n'avait... rien à dire. Il se fatiguait simplement de s'entendre penser. Il voulait s'entendre parler et il mettait tous ses espoirs, malgré ce que toute la bande lui avait bien dit, hier, sur les épaules de Dominikc. Il devait garder espoir de retrouver la voix. Pour l'instant, il ne pouvait que faire des gribouillis sur son ardoise pour passer le temps.

Draco réveilla Pansy, ennuyé de la voir coucher sur la table, la joue sur un morceau de tarte. Il mangeait lentement et sans appétit. Il attendait à tout moment la venue de son père. Au moins, il avait semblé comprendre que son fils ne pouvait rien à son anomalie. Enfin, le blond le souhaitait.

Un peu d'action éleva les moeurs lorsque la porte s'ouvrit pour laisser passer Minerva. Elle leur annonça la venue des parents de Seamus, Dean, Hermione, Ron, Draco et Pansy. Blaise ne fit même pas mine d'être surpris. Vincent et Gregory ne semblaient pas se soucier d'avoir été oubliés par leurs parents. Neville avait déjà tout discuté avec sa grand-mère. Il lui avait demandé de repartir, il n'avait rien d'aussi grave que les autres pour inquiéter la vieille dame. Elle n'avait fait que rigoler, sans vice, de ce qui arrivait à Malfoy, en le quittant.

"Monsieur Potter, les Weasley et les Granger voudraient bien vous voir," dit la vieille dame, forçant un petit sourire encourageant pour tous.
"Euh ! Je vais laisser passer," marmonna-t-il. Il était heureux de voir que les parents de ses meilleurs amis voulaient le voir et lui parler, mais il n'avait pas envie de leur passer sa mauvaise humeur. Mais comme les rencontres devaient se faire au Pré, il n'avait aucune intention de se faire reconnaître là-bas dans son état. Il manquerait qu'il tombe sur un journaliste.

Ils finirent de déjeuner et les appelés traînèrent des pieds pour leur sortie familiale respective.

Harry se moqua de l'enthousiasme de ses compagnons d'infortune. Son humeur semblait avoir retrouvé son chemin. Les garçons avaient décidé de s'avancer dans leurs cours et s'étaient assis ensemble pour s'entraider. Ce fut en lisant un chapitre fastidieux sur un oranger flamboyant que la première crampe survint. Il ne s'en préoccupa pas, elle était passée tellement rapidement. Ce ne devait qu'être une occurrence. Lorsque la seconde le pris au paragraphe suivant et la troisième, une minute après. Il fronça des sourcils. Finalement, la dernière crampe fut la moins douloureuse, mais elle resta en place. Une douleur sourde en bas-du-ventre. Il referma son livre.

Harry passa une main tremblante de peur sur son front, il ignora Blaise et Neville qui s'inquiétèrent de sa réaction. Il se leva et sortit rapidement. Direction : infirmerie.

Miss Pomfrey le regarda avec toute la compassion qu'elle arrivait à mettre dans ses yeux sans montrer qu'elle se moquait de Harry. Le garçon était assis sur la chaise droite devant l'infirmière sonné. Il ne bougeait pas, il était sidéré, horrifié, consterné, mais, surtout, oh surtout, dégoûté de la tournure des évènements. Un sombre nuage vint se planter au-dessus de sa tête. Il fronça des sourcils. Cela ne pouvait pas lui arriver, à lui. Il n'avait pas survécu, grâce à sa mère, à Voldemort pour se retrouver... à quinze ans avec des seins, qui lui faisaient légèrement mal, maintenant qu'il leur prêtait attention, des hanches plus rondes que cela ne lui devait être permis et... Il baissa la tête dans ses mains et resta dans cette position pour un moment.

Il se redressa vivement, les joues en feu, posant ses yeux agrandis sur l'infirmière qui était restée silencieuse pendant son moment de drame. Elle haussa un sourcil en voyant son regard paniqué et ses yeux s'illuminèrent, comprenant finalement. C'était le moment de mettre en pratique ce qu'elle venait de lui apprendre.

"Harry, viens ! Je peux rester avec toi pendant que tu le fais," dit-elle, essayant d'être sympathique, mais sachant que dès qu'elle le saurait au loin, elle se jeterait au sol, hurlant de rire.
"Hum ! Non... Si... j'ai besoin d'aide... de plus d'instructions..." dit-il, en se levant. Il prit le mince objet des mains de la femme potelée et se dirigea vers les toilettes de l'infirmerie.

Poppy se permit un petit esclaffement derrière sa main. Elle secoua la tête et leva les yeux au ciel. /Seigneur ! Cette année est une merveille, que va-t-il arriver d'autre ?\\

Harry, pendant ce temps-là, avait d'autres pensées qui lui traversaient la tête //Je vais brûler ces horreurs... et merde ! Elle ne prend pas prise avec ces... Non ! Je n'en achèterai pas d'autres... pas question que je donne plus d'importance à ce qui m'arrive... Oh ! Il faut que je fasse jurer madame Pomfrey de garder le silence !\\ continua à pester l(a) noiraud(e) en silence et tremblant(e) de rage.

Lorsqu'il ouvrit la porte, il déposa l'emballage dans la poche de sa robe et se dirigea vers Poppy qui remplissait une fiche. Il fronça des sourcils et se racla la gorge pour attirer son attention.

"Madame Pomfrey... Il ne faut absolument pas que cela se sache !"
"Harry, monsieur Dominikc Noyr doit être prévenu de ce nouveau développement chez toi, c'est bien lui qui doit vous aider, tous," lui dit-elle, le plus calmement possible pour ne pas attirer sa colère.
"Ce n'est qu'un incompétant !" cracha-t-il, ses yeux verts s'illuminant à la mention de l'autre homme pouvant -non, devant !- savoir ce qui n'allait pas chez lui.
"Harry ! Tu ne l'as pas encore vu à l'oevre... /Personne d'autre, d'ailleurs...\\ Je suis certaine que tu seras surpris. De toute façon, tu sais parfaitement bien que le directeur doit savoir ce qui vous arrive."
"Le doit-il ? C'est... mon problème, pas le leur !" s'écria Harry, les lèvres serrés de frustration.
"Je suis désolée, mais il le faut. Ils doivent bien trouver un moyen de t'aider et ce n'est pas en leur cachant tout phénomène nouveau que cela arrangera les choses. Veux-tu retrouver ton s... corps ?"
"..."
"Je suis soulagée de voir que tu comprends. Tu peux partir, tu reviens me voir pour tout nouveau développement et si tu as des douleurs trop horribles à supporter, je te donnerai une potion pour les men..."
"Parfait !" s'écria Harry, l'interrompissant, ne voulant pas entendre ce mot, précisément. Il se leva et sortit en trombe de l'infirmerie.

L'infirmière ne partit pas en rire, finalement. Elle soupira de malaise en regardant la fiche qu'elle remplissait. Elle se redressa. Elle devait parler à Albus des avancements de l'anomalie de Harry Potter.

Draco s'avachit sur son siège. Il était éreinté, sa mère était plus épuisante psychologiquement que ne devait être cette petite personne. Il sourit dans la direction de Blaise qui travaillait avec Hermione. Il ne semblait pas comprendre, ou vouloir reconnaître, le fait que la jeune fille n'arrivait plus à donner les mêmes résultats qu'avant académiquement.

"Où est Potter ?" demanda-t-il, finalement, constatant l'absence du gryffondor.
"Il a dit aller voir Pomfrey," répondit Neville, sans lever la tête de ce qu'il écrivait.
"Il lui est arrivé quelque chose ?" s'inquiéta Pansy, qui ressortait de sa chambre avec quelques livres pour faire aussi ses devoirs.
"Non, mais... Il ne semblait pas très à l'aise, une heure ou deux après votre départ. Il n'est même pas revenu pour dîner," leur expliqua Blaise, finalement s'avouant vaincu. Hermione et Ron étaient revenus deux heures plus tôt que Draco, Pansy et Dean. Seamus et Millicent étaient arrivés, quelques minutes avant elle et le rouquin. Cela faisait près d'une heure qu'il tentait de lui expliquer une formule d'arithmancie. Elle avait pourtant semblé bien comprendre ce qui sortait de sa bouche, mais elle n'arrivait pas à le mettre pratique sur parchemin.
"Il doit avoir ses règles," dit soudainement Gregory, tournant la page qu'il lisait de son livre d'Herbologie.

Un silence éberlué s'abattit dans la salle. Ils se tournèrent tous vers les deux colosses qui étaient assis ensemble à lire leur bouquin. Draco éclata de rire. Blaise et Pansy firent une grimace en entendant le son de la voix de leur ami. Malfoy était désabusé. L'anomalie d'Harry avait progressé, elle n'avait pas régressé. Qu'est-ce que cela voulait dire pour eux ?

Ron ferma les yeux et croisa les bras sur sa poitrine, fâché. Il n'aimait pas comment il entrevoyait le futur. Il adorait la voix de son amie, mais pas provenant de lui. Il fronça finalement des sourcils, tout ce qui arrivait ne voulait pas dire que leur anomalie progressait. /Cela veut juste dire qu'Harry est bel et bien une fille. On doit espérer que cela régresse. Que nos anomalies s'effacent d'elles-mêmes, c'est impossible qu'après plus de cinq jours que cela ne commencent pas à s'effacer de nos systèmes. Pas comme si je comprenais quelque chose en potion et en accident magique...\\ Ron interrompit, momentanément, ses pensées à l'entrée de Harry.

Harry ferma la porte derrière lui et se dirigea vers son bureau assigné. Il jetait des regards sombres à tout ceux qui osaient croisés ses yeux. Il s'assit sur le bord de son siège, raidement. Il eut une moue, les joues prenant une teinte rosée, en bougeant légèrement de gauche à droite, tentant de trouver une meilleure position assise.

Draco qui avait son pupitre à côté du siens soupira doucement, se tournant vers la fenêtre.

Albus regardait son visiteur nocturne par dessus ses lunettes en forme de demi-lunes. Ses yeux clairs ne perdaient pas un seul geste nerveux de l'homme qui lui avait demané audience. L'homme était assis sur le bout de son siège duveteux, le dos droit, les mains gantées de noir croisées sur ses cuisses. Il regardait partout sauf son interlocuteur. Cela faisait plus de dix minutes qu'il était ici et il n'avait encore rien dit. Albus éclaircit sa gorge et offrit :

"Du thé et des biscuits, monsieur Snape ?"
"Non, merci ! Je ne suis pas ici pour cela..."
"Pourquoi êtes-vous ici, précisément ?"
"Pour savoir... discuter d'une pesonne qui nous est..." commença nerveusement l'homme pour s'arrêter en soupirant misérablement. Il se poussa dans son siège pour s'appuyer au dos. Il ne pouvait plus se tenir droit de lui-même. Il croisa le regard d'Albus et lui sourit tristement, l'encourageant à continuer. "Cela faisait approximativement cinq années que je ne l'avais vu en personne, on s'écrivait, s'enquérrant du bien-être de l'autre, mais c'était tout. J'ai toujours cru qu'il était heureux, enfin, dans ses lettres, il le semblait. J'aurais dû me douter de quelque chose, pourtant... Chaque fois que j'utilisais la poudre de cheminette pour le contacter, il me montrait son dos et me disait qu'il était occupé. J'ai toujours, toujours, respecté sa vie privée. Il était... Il est... un homme extrêmement privé. Je me disais pour alléger ma conscience et le coeur qu'il devait y avoir une femme quelque part, mais... Je l'aurais su, non ? En tout cas, Hlynn l'aurait su, j'en étais certain, mais..."

Albus écouta attentivement les bribes de paroles que lui offraient le jeune Snape. Il se cala plus profondément dans son siège et poussa un soupir. Il semblerait que Heolstor se sente coupable de négligence fraternelle, pourtant il venait de répondre à ses doutes, lui-même.

"Pourquoi êtes-vous ici ? Pourquoi me dire tout cela à moi ? J'aurais cru que vous seriez en train de chercher réconfort auprès de votre ami Dominikc ?"
"Pff !" renifla Heolstor, sourire fatigué aux lèvres. "Dominikc était notre voisin d'en face, nous avions toujours, lui et moi du plus loin que je me souvienne, été amis. Il est un peu tête en l'air... Bon, d'accord ! Il n'a pas les pieds sur Terre la plupart du temps," confessa-t-il, après le sourcil levé d'Albus. "Mais c'est un brave type, Severus l'a tout de suite détesté, après l'avoir rencontré, par contre. Jamais su pourquoi. Je suis désolé pour hier."
"..." Albus ne dit rien, il ne fit que se préparer une tasse de thé. Il transfigura un morceau de sucre en une autre tasse et soucoupe, après avoir fait retransfigurer l'autre. Il souleva sa théière et regarda son invité.
"...Merci, je veux bien ! Mais pas de biscuit, je n'ai pas la dent sucrée."
"Ah !" pouffa le vieil homme, ses yeux pétillants de bonne humeur. Il lui tendit sa tasse, sourire aux lèvres.
"Merci. Je suppose que c'est de famille. Du côté de mon père. Nos mères adoraient les sucreries, par contre," soupira le jeune homme exténué. Il prit une gorgée avant de retourner son regard vers le directeur. "Oui, je vois toujours votre questionnement sur ma présence ici. Mon père, et c'est un euphémisme, n'a jamais été le genre à avoir le coeur sur la main. Et je ne sais pas ce qu'il y a entre eux, mais le sujet... Severus et lui n'ont jamais été de grands amis. Je suppose que vous le savez."
"Oui," acquiesça Albus se disant que c'était un euhpémisme comme il ne pouvait pas il y en avoir un.
"Aucuns d'eux n'ont voulu m'expliquer leur antipathie de l'autre, mais j'ai mes soupçons... En tout cas, je ne pouvais aller auprès de mon père pour discuter de ce qui s'est passé ses derniers jours. Dominikc, malgré ses grands efforts, n'est pas très sensible au sujet de Severus, non plus. Hlynn est hors du pays et irrejoinable. Je ne savais vers qui me tourner."
"Et vous étiez dans les parages."
"Cela aussi. Je ne partirai pas tant que je n'aurais pas de confirmation sur... la..."
"Vous gardez toujours espoir."
"Bien sûr !" s'offensa Heolstor, comme si cela ne pouvait être autrement.

Albus ne dit rien à cela. Lui-même n'avait pas perdu espoir. Il avait fait appel à une spécialiste en potion. Il n'avait pas entièrement confiance en Dominikc. Il ne le trouvait pas très utile, malgré ce que pouvait dire Heolstor. Il leva la tête vers l'horloge grand-père dans le coin de son bureau. Il s'approchait de minuit. Heolstor attrapant son regard, compris et se redressa, les lèvres pincés.

"Je suis désolé de vous avoir importuner," fit-il en se redressant.
"Vous pouvez encore rester quelques heures," dit Albus en se resservant de son thé et mordant dans sa petite friandise.
"Je... Merci !"

Heolstor sortit du bureau d'Albus à trois heures du matin, les yeux pouffis, son énorme nez -le définissant Snape- rouge et la gorge sèche. Ils avaient discuté des peurs du jeune homme, de sa culpabilité mal placée et de Dominikc. Ils ne s'étaient pas entendu sur ce que pouvait faire l'enquêteur sorcier. Mais s'était rassuré l'un l'autre au sujet qui leur tenait le plus à coeur.

C'est en descendant les escaliers qu'il rencontra Neville sur sa route. L'enfant était assis sur l'escalier et dodelinait de la tête en marmonnant quelque chose. L'héritier Snape allait voir s'il pouvait avertir l'infirmière, mais s'immobilisa en entendant le nom que lui avait donné toute son enfance et pré-adolescence son grand frère.

Le coeur au bord des lèvres, il s'accroupit aux côtés du somnambule. Il hésita, cherchant le serpentard aux alentours, avant de déposer la main sur l'épaule du gryffondor. Il se racla la gorge et murmura, tout bas, se sentant légèrement ridicule :

"Sevvy ? C'est toi ?... Est-ce que tu m'entends ?"

Un léger ronflement fut sa réponse. Heolstor ferma les yeux, les épaules tombantes, défait. Il tenta de reprendre une respiration normale avant de rouvrir les yeux. Il déglutit et baissa les yeux au sol. Il ne faisait pas chaud dans les corridors de l'école la nuit. Il accrocha sa canne à son bras et prit le petit corps dans ses bras, souhaitant ne pas tomber sur le jeune Malfoy en entrant dans l'espace réservé aux douze enfants.

Il remonta les escaliers au troisième étage, le coeur lourd.

En utilisant une main pour ouvrir la porte, il l'entendit à nouveau, un gémissement et...

"Heol-Éos... es trop froid... gare à Natrach... pas comme lui..." souffla Neville, en fronçant des sourcils. Il essaya de se coller plus confortablement contre la source de chaleur qui l'entourait en bâillant.

Heolstor regarda le visage du gamin qu'il tenait dans ses bras, un moment, avant que son visage ne se fende d'un sourire. /Il est vivant ! Il est vivant !\\


Chapitre Snape
Lilliputien

"Aaaaaaahhhhhhh //Aaaaahhhhh !\\" hurla Severus, en se laissant tomber dans l'eau de la baignoire.

Il cracha, toussota et se débattit pour garder la tête hors de l'eau. Lorsque tout se calma -enfin ! quand le monde commença à ralentir son tango- il ouvrit les yeux et poussa un autre hurlement, pour la troisième fois depuis son aventure hors de la brousse noire qu'était la chevelure de l'autre homme. Il y avait des choses qu'il n'aurait jamais dû voir. Il aurait préféré affronter les monstres aplatis buveurs de sang sur le cuir chevelu de Snuffles que de voir cette horreur ! Et un Sirius tout nu et mouillé n'était pas quelque chose dont il voudrait se vanter d'avoir eu vision, plus tard.

Il tenta de se calmer. Il devait se rapprocher du bord de la baignoir en céramique pour commencer son escalade.

Il. Était. Exténué ! Et il y avait de quoi

Son coeur avait repris le son de tambourin quelques minutes -lui semblait-il- après qu'une des puces l'ait repéré. Il avait déglutit péniblement. Il se rappelait du peu qu'il savait sur ces parasites. Ils pouvaient sauter des hauteurs inimaginables pour leur taille, donc leurs pattes devaient posséder une grande force. Ces monstres pourraient le broyer d'un seul coup de pattes et, avec sa taille, ils pourraient le vider de son sang, en deux secondes.

Des tremblements commencèrent à le saisir en voyant la plus grosse des cinq puces se mettre en branle. /Oh ! Seigneur ! Ces monstres m'auront eu, finalement !\\ s'était-il dit, sans savoir quels monstres il désignait. Le groupe de douze enfants qui l'avait réduit ou cette puce qui se mettait à enfoncer ses mandibules dans la chaire de Padfoot.

Il poussa un soupir de soulagement, tentant de ne pas l'émettre trop fort. Il semblerait que les puces préfèreraient ne pas trop se forcer pour se nourrir. Il sentit ses membres faiblir de soulagement, mais il n'allait pas bouger de cet endroit. Pourtant... /Une minute, lorsque la démangeaison se fera ressentir, le sac à puces va se gratter et se mordiller. Putain ! Je ne dois pas rester dans les parages, je vais me faire écraser... Okay ! Il faut que je me rappelle quel est l'endroit de préférences de ces insectes... La queue, les flancs, la tête... Comme je ne glisse pas vers le sol et que je ne bouge pas frénétiquement, je dois me trouver à la tête. Parfait !\\

Severus se laissa glisser lentement, très lentement, et, les gardant dans son champ de vision, se mit à reculer. Il se foutait de la direction qu'il prenait, il devait se retrouver sur le museau de Snuffles, là où le poil est moins long et dense. Il s'arrêta soudainement, lorsque tout se mit à trembler. Il leva la tête avec horreur, il allait se faire écraser pas les griffes du chien, mais ne vit rien venir. Sirius devait se déplacer, donc.

Il n'entendit plus le brouhaha incompréhensilbe qu'étaient les voix des adultes et adolescents peuplant la pièce privée des douze. Il se mit à courir, finalement. Il devait faire attention à ne pas rencontrer de parasites ou leurs larves ou leurs oeufs, mais il ne pouvait pas rester au même endroit qu'eux. Ils pouvaient se déplacer rapidement, mais lui, il ne pourrait éviter de se faire massacrer.

Il cessa de bouger lorsque la lumière qu'il arrivait à percevoir entre la forêt de poil disparut. Il déglutit, la peur l'attrapant à la gorge. Tout se pouvait dans le noir. Il s'accrocha à un poil et allait le grimper quand la lumière revint. Il plissa des yeux en entendant la voix de Remus qui parlait de potion antipuce. Le maître en potion se sentit l'envie de vômir. Il avait préparé la potion pour qu'elle soit extrêmement nocive pour les parasites de tout genre, mais inoffensive pour les humains... de taille normale. Il ne savait aucunement s'il s'en sortirait.

"Tu préfères que je te frotte l'antipuce avec la brosse sous ta forme animagus ou préfèrerais-tu te laver avec à la place ?" demanda Remus. La voix du loup-garou résonnant dans la tête du sorcier. Severus était horrifié, aucune des deux options ne l'avantageait. Il se ferait tué d'une manière ou d'une autre. Et de façon horrible //Je préfèrerais le cruciatus n'importe quand !\\

Il sentit une vibration parcourant son corps et sa vision devint rapidement flou. Il mit la main à ses lèvres, mais ne put s'empêcher de vômir le peu de nourriture qu'il avait dans l'estomac sur le cuir chevelu de Sirius qui était redevenu homme. /Oh ! Mon dieu !\\ gémit l'homme, en se laissant tomber à genou dans son vomit, se souciant peu de l'hygiène. De toute façon, il n'avait pas pris de douche depuis l'accident. /Si je m'en sors vivant, je prends ma retraite, des deux camps. Un ex-mangemort espion a ses limites !\\

"Merde ! Ces saloperies me donnent envie de me raser la tête !" /IL MANQUERAIT PLUS QUE ÇA !\\ hurla Severus, des larmes de désespoir s'installant, finalement dans ses yeux, après plus de cinq jours. "Je vais prendre un bain et me laver avec la potion, avant. Si tu pourrais me passer la brosse après, Rem !"
"Pas d'problème ! Vaut mieux être sûrs," pouffa Remus. "Il va falloir aussi, s'occuper de la chambre. Je dois la passer au peigne fin !"
"Vraiment désolé, Remmie !" soupira Sirius. Le bruit d'une porte se faisant entendre de Severus.
"Ne t'en fais pas, cela m'occupera l'esprit !" dit Remus, la voix feutré par la porte.

Severus eut le temps de réfléchir en deux secondes sur ce qu'il devait faire. Lorsque le bruit d'eau remplissant la baignoire résonna dans la toilette, il se redressa et se remit à courir, en titubant. Il devait trouver l'endroit où il pourrait sauter. Il priait tous les dieux qu'il se trouvait assez proche du bord du crâne de Sirius. Il jura en trébuchant lorsque l'ancien maraudeur se mit à bouger, il devait se déshabiller. Severus entendit le son de Sirius entrant dans la baignoire pleine d'eau pour son bain.

Avec un soupir de soulagement, il vit la lumière au bout de la sombre forêt. Il n'avait plus rencontré les parasites et il arrivait au bout de son chemin. En tremblant, il s'approcha, lentement, de la pente du côté de la tête de Sirius qui se dirigeait vers le précipice qu'était sa tempe. Il enfonça sa dague dans la chaire et regarda la direction qu'il devrait prendre. Il ne vit rien, mais il vit le miroir qui était parallèle sur l'autre mur de la toilette. Il poussa un hurlement en voyant Sirius tout nu qui s'assoyait dans son bain. Dans un mouvement sec pour s'éloigner de cette horrible vision, la dague magique comprenant un ordre de lâcher prise... lâcha prise et le précipita dans le vide.

Maintenant, il se retrouvait, après maintes batailles, maints déboires, sur le plancher ferme. Il prit la décision qu'il ne monterait plus sur aucune créature vivante pour accélérer sa progression vers Albus Dumbledore. Cela allait lui prendre peut-être des mois à pieds, mais au moins, il aurait plus de chance d'être en un seul morceau.

Il se traînait vers la porte de la salle de bain. Il fallait qu'il se mette à l'abri des titans. Avec un sourire amer, il passa sans se pencher en dessous de la porte et put se réfugier dans un coin sombre de la chambre de Remus Lupin. Il allait s'asseoir quand il se rappela qu'il y avait peut-être invasion de puces. Avec un soupir dégoûté de sa situation, il se dirigea vers le petit et légèrement délabré bureau de Lupin. Il refit ce qu'il avait fait chez Minerva. Rendu à l'horizontal, il se laissa tomber. Il n'allait plus se relever. Pas avant d'avoir retrouvé son souffle et pas avant que les muscles de son corps n'ont cessé de spasmer et de lui faire mal.

Il s'endormit rapidement et rêva de son père et de son demi-frère. Il gémit en se rappelant d'avoir entendu et sentit le froid dans la voix de son petit frère s'adressant aux enfants et à Albus. Il tourna sur le côté, main droite toujours encerclée autour de sa dague. Il s'était étonné plus tôt de ne pas l'avoir perdue dans sa chute et son a(baignoir)rissage. Il n'aimait pas ce qu'il entendait dans son cauchemar. Il essaya de rassurer son petit frère, il y avait déjà assez d'eux -son père et lui- de froid et austère. Il n'allait pas permettre à l'une des deux seules lumières de son enfance de tourner comme lui.

"Heol-Éos, tu es trop froid. Fais gare à Natrach et moi... Il ne faudrait pas devenir comme lui... ou moi..."


Note de l'auteur : Et bien, c'était ennuyant ! J'arrive pas à croire à quel point l'humour s'est évaporé si rapidement de la première partie de ce chapitre. J'essaierai de changer pour le chapitre 6, promis ! Mais avouez ! La partie de Snape était la plus intéressante, à date. Enfin, sans fausse modestie, je le trouve. Mal écrit, mais plus intéressant. lol
Ben... Il semblerait que j'ai réussi avant la fin de juin à l'écrire, je croyais que je ne pourrais plus continuer, je hais les pages blanches. Pour ceux qui se le demandent, non, rien ne va avec la nouvelle fic que j'écris pour le concours de Angel-of-Shadows(euh! bien écrit ?). Mais bon, je sais au moins dans quelle direction dans laquelle je veux qu'elle va.
Bon, passons aux remerciements, d'acc-o-dac !

FFN/NET

Lilly-Margot : Merci ! Pour l'inspiration, elle est revenue. J'espère ne pas trop me décevoir pour le prochain par contre. Je suis une critique, vraiment trop dure envers moi-même. Merci, encore pour le commentaire.

Frudule : Merci ! Pour le rapprochement, j'voulais une excuse facile pour envoyer Blaise dans les pantalons d'Harry . Alors voilà, j'espère que tu n'es pas trop déçu du chapitre, quand même ! Pour Snape, mon second personnage favori, c'est avec grande joie que j'écris ses péripéties. MErci, encore !

Namyothis : Merci, pour le commentaire. Je sais que c'est un peu tard, mais j'espère que tu vas vraiment mieux. Ne t'étouffe pas trop de rire, il faut que tu lises la suite. Merci, encore ! Mon style ? J'ai jamais été très changeante dans mon style d'écrit, jamais vraiment porté attention, j'devrais, mais c'est long pour rien. Peut-être quand j'aurais enfin pris le courage de publier mes écrits... Pas de sitôt ! Allez, je dois me remettre à l'écrit !

HPF/ORG

pottypotter76 : Et bien, tu l'as, plutôt que moi-même je le croyais. Merci, d'avoir laissé un message.

lea black : Merci ! Moi, non plus je n'ai jamais pensé à ces bestioles, mais comme je voulais dériver légèrement de mon histoire(inconsciemment, voyez-vous), je les ai ajoutées. Et le pire ! Je suis allée faire des recherches sur internet pour en savoir plus sur ces monstres.