Chapitre 1

Arador, Prince du Gondor, se promenait dans les bois, non loin de Minas Tirith. Du haut de ses 9 ans, le prince était tout à fait un fort beau garçon, qui s'embellirait avec l'âge et deviendrait sans doute un homme très convoité. Cependant, tout mignon qu'il était, Arador s'ennuyait. Il avait semé les valets de son père, et s'était enfoncé profondément dans la forêt. Il allait rebrousser chemin quand il entendit quelques clapotis, provoqué par une baignade. Ne résistant pas, il se dirigea vers la source du bruit. Dans un petite rivière, au cœur même de la forêt, se baignait une jeune fille qui devait avoir le même âge que lui. Elle avait de longs cheveux noirs et une peau bronzée. Elle se rendit compte de sa présence car elle regarda dans sa direction et lui lança

« Voyeur ! Va t-en, avant que je ne me fâche ! » Arador sembla surpris d'avoir été repéré mais eut un petit rictus ironique, sachant que si elle voulait attrapé ses armes, elle devrait sortir de l'eau. Ce à quoi il ne s'attendait pas, c'était à ce qu'un grand jet d'eau arrive sur lui et le propulse à 15 mètres de l'endroit où il était. Avant qu'il ne puisse se remettre de ses émotions et se relever, la jeune fille avait enfilé ses vêtements et tenait le jeune prince à sa merci, la pointe de son épée étant sur la gorge d'Arador.

« Tu croyais pouvoir t'en sortir si facilement ? »

« Je t'ordonne de me lâcher ! »

« Te lâcher ? Mais je ne te retient pas que je sache ! » Arador pesta.

« Enlève cette épée outre de ma gorge ! Ou je te ferais décapiter ! » La jeune fille rit.

« Toi ? Me faire décapiter ? Homme stupide ! Je pourrais te tuer à l'instant sans que personne ne sache que c'est moi, alors je te conseille de fermer cette mignonne petite bouche. » Des appels se firent entendre, on cherchait le prince. « Tu es chanceux, petit prince, je te laisse pour l'instant mais si je t'y reprends, gare à toi ! » La jeune fille rengaina son épée et partit rapidement. Tellement vite qu'Arador se demandait si ce n'était pas une elfe…


Le roi regardait son fils d'un œil amusé. Celui-ci avait accouru immédiatement à lui et lui avait expliqué sa mésaventure. Qu'il se soit éloigné de sa garde (alors que le roi le lui avait interdit) et qu'il ait regardé une jeune fille dans son bain (sans son accord), ne semblait pas le gêner le moins du monde.

« … et alors elle m'a tenu en garde avec son épée et quand je lui ai dit que je pourrais la faire décapiter, elle a rit de moi ! Je suis le Prince ! Personne ne rit de moi ! Alors, quand elle entendu les voix, elle m'a dit que j'étais chanceux et que la prochaine fois, elle ne me raterai pas ! Est-ce que je peux organiser une battue pour la retrouver ? » La roi haussa un sourcil.

« Et pourquoi voudrais-tu faire cela ? »

« Mais Père ! Elle s'est moqué de moi ! »

« Et ? Arador, tu ne peux sûrement pas imaginé que je te laisserai faire quoi que ce soit à cette jeune fille ? Tu te rends compte qu'elle avait chaque droit de te donner une leçon et elle a été particulièrement gentille ! Ta mère m'a obligé à rentrer au palais nu comme au jour de ma naissance parce que je suis aller la voir dans son bain avant notre mariage. »

« Mais ce n'est pas pareil ! »

« Si Arador, ça l'est ! Tu ne peux pas utiliser ton titre de Prince pour jouer les voyeurs ! De plus, tu m'as désobéi et pour cela tu seras puni ! » Le Prince regardait son père dans le choc.

« Tu aideras Joachim, l'écuyer. Il se fait vieux et a besoin d'aide. Durant un mois. » Arador était congelé dans l'horreur. Devoir nettoyer les écuries. Son père ne l'aimait vraiment pas.


Le mois était passé à toute vitesse. Arador avait appris à s'occuper des chevaux et il avait aimé cela. Joachim était un vieil écuyer qui avait passé toute sa vie avec les chevaux. Quand Arador lui avait demandé pourquoi il n'arrêtait pas, Joachim lui avait dit qu'il avait des petits-enfants à gâter. Puisque il n'y avait plus de punition, Arador retourna dans les bois. Ce mois lui avait appris a être plus humble et à s'apercevoir que chacun était important pour que le Royaume prospère sans à-coups. Il retrouva rapidement la rivière et scruta dans tous les coins. Peut-être était-elle parti ? Il s'adossa à un arbre pour attendre.

« J'espère que tu n'es pas là pour me faire décapiter, petit prince. » Arador se leva et chercha de partout. « Là-haut, petit prince. » Il leva la tête et la vit.

« Non, je suis venu m'excuser. J'ai eu un comportement indigne. » La jeune fille se leva, donnant à Arador une vue imprenable puis sauta pour rejoindre le jeune garçon qui avait une certaine nuance de rose sur les joues.

« Excuses acceptées mais si tu recommences sans m'avoir demandé la permission, gare à toi ! »

« D'accord. »

« Alors maintenant dis-moi petit prince, que veux-tu faire ? »

« Hein ? »

« Tu es juste venu pour t'excuser ? Tu aurais mieux fait de rester au palais à compter l'argent que tu soutires aux pauvres familles du Gondor. »

« Hé ! Je n'ai jamais soutirer d'argent à n'importe qui ! Et mon père non plus ! »

« Vraiment ? Ce n'est pas ce que j'ai entendu ! Pas plus tard qu'hier… »

« Alors ce sont des mensonges ! » Elle lui attrapa la main puis couru en le forçant à la suivre.

« Au fait, je suis Aënielle. » Dit-elle puis après quelques minutes elle stoppa, Arador se cognant contre elle puis elle le força à s'agenouiller pour regarder à travers les buissons. Le Trésorier du Gondor se tenait là, avec ses hommes.

« L'Impôt est maintenant à 30 pour cent de vos revenus. »

« Monseigneur, s'il vous plaît, c'est beaucoup trop. Nous avons à peine de quoi rembourser nos prêts… »

« Alors il ne fallait pas en prendre… Votre fille pourrait me laisser fermer les yeux sur vos dettes envers le Royaume. » La jeune fille, qui ne devait pas avoir plus de 15-16 ans, était apeuré. Arador, quant à lui, serrait ses poings. Ce traître, cette abomination, non seulement augmentait l'Impôt sans la permission du Roi, mais il devait sans mettre plein les poches puisque la caisse royale se contentait des 10 pour cent. En plus, il osait utilisait son statut pour assouvir ses pulsions libidineuses. Alors là, il n'allait pas le laisser passer ! Foi d'Arador. Il se leva, suivi d'Aënielle et prit sa voix la plus princière.

« Qui vous a donné le droit d'agir ainsi, Trésorier ? »

« Mon Prince… Je… Je ne fait qu'obéir aux ordres… »

« Obéir aux ordres ? L'Impôt n'a jamais dépassé et ne dépassera jamais les 10 pour cent. Et vous vouliez prendre cette jeune fille pour esclave ! Je ne vous le permettrez pas ! Attendez que le Roi entendent parler de ceci et vous serez châtier comme le mécréant que vous êtes ! » Le Trésorier laissa tomber le masque.

« Et qui crois-tu être ? Il n'y a personne ici pour te sauver, stupide gamin insolent. Ces hommes sont tous à ma solde ! TUEZ-LE ! » Aënielle se posta devant lui, paumes ouvertes, chantant une étrange litanie. Des racines vinrent s'emmêler aux pieds des soldats et les bloquèrent efficacement en les ligotant. Le Trésorier subit le même sort. Arador n'en crût pas ses yeux. Elle contrôlait l'eau (il se rappelait encore de la surprise qu'il a ressenti lorsqu'il l'avait rencontré) mais aussi la Terre et là, la lumière jaillit dans son esprit. Les Aërides, les Protecteurs de la Nature. Même les Elfes ne savaient pas ce qu'ils étaient devenus. Arador obligea l'un des enfants à se rendre à Minas Tirith, avec son collier, pour expliquer la situation au Roi. Le jeune garçon monta sur l'unique cheval de la maison et parti en direction de la cité de Pierre. Une heure plus tard, le Roi et sa Garde arrivèrent. Quand Arador et Aënielle, accompagnés par les Woods (les fermiers qu'ils avaient sauvé), racontèrent ce qui s'était passé, la colère du Roi fût mémorable. Tous allèrent directement aux cachots et y resteraient très très longtemps. Après avoir présenté ses excuses pour ne pas avoir vu la véritable nature du Trésorier, le roi, Arador, Aënielle et la Garde rentrèrent au château.


Après avoir partagé le repas du soir, ils se rendirent au petit salon où le roi prit la parole.

« Mon fils pense que vous êtes une Aëride, est-ce vrai ? »

« Oui, votre Majesté. »

« Comment se fait-il que vous viviez dans la forêt proche de Minas Tirith. Il me semblait que les Aërides avaient quitté la Terre du Milieu. »

« Nous vivions caché, certes mais nous n'avons jamais quitté cette Terre. »

« Vivions ? »

« Je suis la dernière représentant de mon peuple. Il a été exterminé il y a deux ans. » Le roi et Arador la regardèrent avec des yeux ronds.

« Comment est-ce possible ? »

« Lors de notre fête qui s'appelle La Communion, un poison a été versé dans nos boissons sacrées. J'étais moi-même en retard pour le début de cérémonie, quand je suis arrivé, ils étaient tous agonisants et je n'ai pu en sauver aucun… »

« Qui a pu faire cela ? » S'exclama Arador.

« Je ne sais pas… »

« Aënielle, je voulais vous demander, accepteriez-vous la place laisser vacante par le Trésorier ? »

« MOI ? TRESORIERE ? Etes-vous fou ? » Le roi rit doucement.

« Non et ce n'est pas vraiment une place de trésorière mais plutôt d'Intendante. Vous serez chargé du bien-être du peuple et si l'une des décision de l'Intendant vous déplaît, vous pouvez y mettre votre veto. Comme pour l'Intendant, vos enfants prendront la place lorsque vous déciderez de vous retirez. Alors ? » Aënielle regarda successivement le roi et son fils, soupira et accepta. Arador sauta de joie et l'enlaça avant de se reprendre. Le roi rit de la gène de son fils et fit préparer les documents officiels. Le Gondor avait une Protectrice.