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Chapitre 2

« Maman ! Je vous en prie ! » Aëstelle, Intendante du Gondor, regardait avec tendresse sa fille de 16 ans, rouge comme une tomate mûre.

« Voyons Aëris ! Il n'y a pas de quoi être gênée ! » Aëris souffla de mécontentement. Ce que sa mère pouvait être têtue ! : Mais elle n'est pas une Aëride de feu pour rien : songea Aëris. Celle-ci regarda sa mère, elle était encore jeune et très belle. Elle avait de longs cheveux noirs bouclés, avec des mèches rouge, courtoisie de son élément. Ses yeux étaient d'un brun chaud, qui vous faisait tout de suite sentir à l'aise. Courtoisie de l'élément Terre qu'elle avait hérité de sa mère, bien qu'il ne soit pas son élément de naissance. Elle avait une peau brune et un port royal. Aëris était quelqu'un de réfléchi et de posé, en opposition à sa mère qui avait le tempérament du feu. Cela venait surtout du fait qu'elle était une Aëride d'air et que son second élément était l'eau. Elle en avait d'ailleurs les yeux bleus océan. Ses cheveux étaient aussi noirs que ceux de sa mère mais lisses avec des mèches blondes-argentées. Sa peau était légèrement plus pâle que celle de sa mère.

« Maman ! Je sais ce qu'il ressent pour moi : de l'amitié ! Point final ! »

« Je te dis que non ! Que tu peux être têtue ma fille ! » Aëris renifla.

« Il faut croire que je le tient de vous. » La seconde chose que Aëstelle ne supportait pas chez sa fille (après son caractère de cochon) était le vouvoiement. Etre la fille de l'Intendante ne relevait pas d'une partie de plaisir mais en privé, elle pouvait être plus détendue.

« Pourquoi ne vas-tu pas le voir ? Hm ? Je crois qu'il s'entraîne avec son frère. Tu peux toujours demander à son frère s'il voit quelqu'un ou s'il aime quelqu'un d'autre, puisque tu ne veux pas lui demander. » Aëris grimaça.

« Je vais faire ça. Ils devraient avoir bientôt terminé… » Aëris sortit, nerveuse comme jamais. Aëstelle se dépêcha d'aller voir Dénéthor. Son dernier décret ne passerait pas.

Le bruit des armes qui s'entrechoquent s'arrêta, signe que les duellistes avaient finis.

« Tu as fait d'énormes progrès Faramir. Tu seras un grand chef de bataille. » Faramir sourit.

« Pas autant que toi, Boromir… »

« Balivernes, je suis un soldat mais pas un tacticien. Tu es les deux, si l'on devait s'affronter réellement, je ne gagnerai pas… »

« Père n'est pas de cet avis. »

« Tu sais ce que je pense de Père. Il n'y connaît rien, toutes ces années à gouverner le Gondor en l'absence de notre Roi l'a rendu présomptueux… »

« Oui, mais Dame Aëstelle veille au grain, heureusement. Si Père devait gouverner seul… » Il frissonna.

« Oui, et Aëris se montre une digne successeur… » dit Boromir en taquinant son jeune frère. Et celui-ci ne put s'empêcher de rougir en pensant à la jeune fille. Leurs caractères étaient quasiment identiques. Ils étaient tous les deux des gens de réflexion et si Faramir était plutôt docile, cherchant à contenter tout le monde, Aëris pouvait sortir des remarques aussi froides et mordantes que la glace et ne s'en privait pas. Il aimait énormément ce trait de caractère chez la future Intendante. « Tu l'aimes, n'est-ce pas Faramir ? » dit-il doucement.

« Oui… Mais elle ne m'aimera jamais, elle a besoin d'un homme fort, pas de quelqu'un comme moi. »

« Tu es fort Faramir, à ta manière. Peu de personne pourrait supporter ce que tu as du vivre avec Père sans tenter de le tuer… » Ils relevèrent la tête en entendant leur prénom. Aëris s'avançait vers eux.

« Faramir ! Boromir ! » Aëris s'avança vers eux en courant. « Comment allez-vous ? »

« Très bien ma chère. » Répondit Boromir.

« En pleine forme. » Dit Faramir. « Que nous l'honneur de la visite de la future Intendante. » Aëris plissa le nez, elle n'aimait pas que Faramir lui rappelle son rôle. Et Faramir adorait voir cette petite mimique sur son visage d'habitude si stoïque.

« Ai-je besoin d'une raison pour venir voir les deux hommes les plus beaux du Gondor. Beaucoup tueraient pour être à ma place. » Les taquina t-elle.

« Non effectivement… Et nous sommes ravi d'avoir la visite de la plus belle fille du Gondor ! » Répliqua Boromir.

« Tu n'es qu'un vil flatteur Boromir ! D'ailleurs je dois te parler quelques minutes en privé, si tu veux bien… » finit-elle timidement. Elle n'osait plus regarder Boromir. Ils reconnurent les signes qu'ils avaient vu avant sur d'autres filles du Gondor. C'est l'attitude que prenaient toutes les jeunes qui essayaient de séduire Boromir. Faramir était furieux et déçu.

:Evidemment ! Toujours Boromir, le brave et fort Boromir. Comment ai-je pu être aussi stupide ! Elle ne m'aimera jamais :

« Je m'en allais de toute manière. » Faramir replia ses affaires et les rangea avec soin. Bien que certains de ces mouvements trahissaient sa fureur contenue. Il se dirigea vers la Grotte Glacée, peut-être que le froid l'aiderait à se calmer.

Boromir regarda son frère s'éloignait avec tristesse, aussi décida t-il de prendre les devants.

« Ecoute Aëris, tu es une très bonne amie mais je n'ai pas de sentiments pour toi. Tu seras sûrement déçu et triste mais tu trouveras quelqu'un d'autre, un homme bien qui t'aimera… »

« De quoi parles-tu Boromir ? » Il la regarda avec perplexité. « Je voulais juste te demander si tu savais quel type de femme aimait Faramir. »

« Pourquoi ne lui demandes-tu pas ? » Elle le regarda comme s'il avait dit la plus grosse bêtise de sa vie.

« Pour qu'il me rejette ? Es-tu fou ? »

« Il vient tout juste de me dire qu'il est amoureux de toi ! Il est parti furieux parce qu'il pense que tu m'aimes, moi ! »

« Présomptueux ! Tu es sûr qu'il m'aime ? »

« Oui ! »

« Je t'adore Romi ! Je vais aller le trouver ! » Elle l'embrassa sur la joue et couru vers la Grotte Glacée, certaine de trouver Faramir là-bas.

La Grotte Glacée était, comme son l'indique, une grotte où se trouve toujours des stalactites et des stalagmites et où l'eau est toujours gelée. Cependant, pour ceux qui avaient creusé un peu plus profondément, il y avait une source d'eau chaude, loin à l'intérieur de la Grotte. C'est là que Faramir et Aëris allaient se baignaient enfants. Et c'est là qu'il revenait quand il ne se sentait pas bien. Il se déshabilla, posa ses vêtements sur un rocher et plongea dans l'eau chaude et bienfaisante. Il pleura en silence, car il savait qu'elle était l'unique pour lui.

Aëris entra dans la Grotte et se déplaça silencieusement jusqu'à la source d'eau chaude. Il était là, se laissant allait à sa tristesse, ce qui renforça la conviction d'Aëris. Elle se déshabilla et entra silencieusement dans l'eau chaude. Maîtriser le vent et l'eau y aidait bien. Elle entoura alors Faramir de ses bras, qui était dos à elle.

« Pourquoi pleures-tu Faramir ? » Faramir était gêné par la proximité de sa bien-aimée.

« Je… Ce n'est rien du tout Aëris, pourquoi n'es-tu pas avec Boromir ? »

« Eh bien, il semblerait qu'il se soit mis dans la tête que j'étais amoureuse de lui. » Le cœur de Faramir manqua un battement.

« Tu ne l'aimes pas ? »

« Je l'aime comme un frère et la vue était assez drôle parce qu'avant que j'ai pu lui demandé quoi que ce soit, il a commencé à dire que j'étais comme une bonne amie, rien de plus que je serai sans doute tellement déçu mais que je trouverai quelqu'un de bien mieux etc etc… Alors que ma question n'avait rien à voir avec lui. » Faramir s'autorisa un sourire.

« Qu'elle était donc cette question ? »

« Je voulais savoir, si j'avais une chance avec son petit frère… » lui chuchota t-elle à l'oreille. Il se retourna prestement.

« Moi ? » Elle renifla.

« Non, le 3ème fils de Dénéthor ! » Elle roula des yeux. « Bien évidemment t… » Elle n'eut pas le temps de terminer que Faramir l'embrassait. Après un long moment, ils sortirent de l'eau et se blottirent l'un contre l'autre sur une surface plane du sol et s'endormirent, un sourire aux lèvres.