Le terrier. L'un des endroits qu'il préférait au monde. Harry s'y sentait comme chez lui, pas comme chez les Dursley. Pourtant il allait devoir y retourner, c'est ce que Dumbledore voulait. Dumbledore. Il lui manquait affreusement, il était plus qu'un protecteur pour lui. Il était un mai, un frère, un père. Harry ne pouvait s'empêcher de penser que sa mort était en partie de sa faute. L'autre partie revenait à Severus Rogue, le plus abject des hommes, après Voldemort. Dumbledore lui avait toujours fait confiance et il en a profité pour le tuer de sang-froid. Un frisson le parcourut. Se remémorer cette scène était horrible. Il la revivait chaque nuit, chaque nui il pleurait.
- Harry ?
- Mmm… Oui ? Excuse-moi Hermione. Qu'est ce qu'il y a ?
- Il y a que tu évites trop Ginny. Essaye au moins de lui dire bonjour. Ça lui ferrait vraiment plaisir, surtout en ce moment…
Ginny. Il pensait beaucoup à elle. Harry aurait tant aimé pouvoir la prendre dans ses bras, lui donner un doux baiser, sentir son parfum… Non. Il ne pouvait pas. Il la mettrait en danger.
- Oui… C'est dur pour moi aussi… Si tu savais…
- Mais je le sais, lui répondit calmement Hermione.
- Oui mais non. Oh ! Mais, elle compte tellement pour moi ! Je ne veux pas la mettre en danger ! Déjà Ron et toi voulez venir avec moi et…
- Nous viendrons, lui dit-elle d'un ton ferme. Et en ce qui concerne Ginny, je te signale qu'elle sera quand même en danger. Tout le monde le sera.
- Mmm… grogna Harry.
- Gros bêta ! Si j'étais toi, je profiterais de ces quelques jours pour les passer avec elle !
- Errrmy ? Je peux t'appeler Errrmy ? Nous avons besoin de toi en baaas.
Fleur venait de passer la porte aussi vite en entrant qu'en sortant.
- Bon et bien, Errrmy descend à la cuisine et Arrry réfléchit. Mais pas trop longtemps hein !
Le voilà de nouveau seul. Assis sur son lit, Harry ne savait plus quoi penser. Hermione avait marqué un point, mais il hésitait toujours. Une soudaine douleur au front le tira de ses pensées.
La douleur lui parcourut tout le corps, de la cicatrice au creux de son bras jusqu'à la pointe de ses doigts de pied. Puis elle disparu, plus rien. Tant mieux, pensa-t-elle. L'année s'était bien passée, ses examens aussi. Seul point noir, l'ambiance qui régnait chez elle. Son « père » était à Azkaban, sa « mère » devenait folle à force de ce faire du soucis et son « frère » n'avait pas réussi à mener à bien sa mission, du moins pas comme il le fallait.
- Anna.
- Oui ?
- Je… Je ne sais plus quoi faire.
Anna se leva et alla s'asseoir près de l'homme qui lui parlait. Ce n'était pas un homme. C'était l'homme qu'elle aimait, son « frère ». Ils s'aimaient. En secret. Leurs parents n'auraient pas compris, n'auraient pas voulus.
- Ne t'inquiètes pas, il ne te punira pas.
- Peut-être, mais il ne me ferra plus jamais confiance ! hurla-t-il.
- Calme-toi, ça ne sert à rien.
- Je ne suis pas faible et c'est ce qu'il va croire ! hurla-t-il de nouveau en se levant.
- Non, tu n'ai pas faible. Mais tu es encore jeune et tu n'es pas un criminel.
- Un… Pourquoi dis-tu ça ? J'aurais dû le faire ! Telle…
- Etait ta mission. Oui. Mais tu n'étais peut-être pas prêt.
- Tu es bizarre. Tu… Tu parles comme si tu étais contre le Seigneur des Ténèbres.
Il avait l'air soucieux, attendant une réponse. Autant ne pas le contrarier, pensa Anna.
- Ne dis pas ça, je ne suis pas contre lui (mais je ne suis pas avec non plus, pensa-t-elle de nouveau.)
- Alors pourquoi ne te joins-tu pas à nous ?
- J'ai mes raisons. Crois-moi, dit-elle en se levant.
Elle s'avança vers lui et plongea son regard dans le sien.
- Je t'aime Drago, ne l'oublies jamais.
