Note : Vous êtes rapides. Une minute après avoir envoyé mon chapitre 4 en ligne, j'avais déjà deux reviews. Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Chapitre plus sombre.


Chapitre 5

Alerté par Ford du drame qui venait de se passer Carson avait fait le déplacement. Le retour sur Atlantis se fit en silence. Telle une procession Ford et Teyla portaient le brancard où reposait la dépouille de leur coéquipier. Derrière suivait Sheppard soutenu par Beckett. Le Major avait refusé qu'on le ramène sur une civière, il pouvait marcher. Il ne quittait pas des yeux le corps de Rodney. Complètement ignoré, l'autre Rodney fermait la marche. Au fond de lui il avait toujours su qu'il était la copie du Docteur MacKay et non l'original. Pourquoi avait il laissé sa place ? John lui en voulait sûrement pour ça.

Carson composa l'adresse sur le DHD et le vortex se forma. Rodney se demanda un instant s'il ne fallait pas qu'il reste sur cette planète maudite. Il n'avait plus sa place sur Atlantis. Comme si Carson avait lu dans ses pensées, le médecin se retourna vers lui et lui fit signe de passer la porte.

De l'autre côté, le petit groupe partit directement à l'infirmerie le laissant seul encore une fois. Elisabeth, les yeux brillants, le prit dans ses bras.

- Oh mon dieu Rodney. Je suis tellement triste pour vous. Vous venez de perdre quelqu'un de proche.

En plein dans le mille pensa t'il. Et pas qu'une personne. Mon double, Aiden, Teyla, Carson et surtout John.

Aucun son ne sortait de sa bouche, sa gorge était trop serrée. Il se contenta de sourire tristement au Docteur Weir.

- Si vous avez besoin de parler je suis là. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

- Merci, parvint-il tout de même à articuler. J'ai besoin de me reposer. Je retourne dans mes quartiers si quelqu'un me cherche. Il espérait notamment que John veuille bien lui parler.

Arrivé dans sa chambre il retrouva tous les objets qu'il avait prêté à son double. Non. Finalement c'était à lui qu'on avait prêté le lit de camp, les tenues. C'est lui le clone. Ce n'est pas sa chambre. Il prend la place d'un mort. De rage, il balança un coup de pied dans le lit de camp. Une douleur fulgurante au niveau de son orteil droit le cloua sur place. Il s'écroula en pleurs sur le lit.

oOo

L'infirmerie. Il savait que John dormait là. En sortant de sa chambre, Rodney avait rencontré Zelenka. Le tchèque lui avait fait son rapport. John qui avait subi un traumatisme cranien devait rester cette nuit à l'infirmerie pour une surveillance médicale.

Maintenant, Rodney se trouvait devant les portes de l'infirmerie depuis cinq bonnes minutes. Il devait absolument rentrer pour faire soigner son pied. Mais comment se comporter avec le Major ? Soudain, il entendit une voix derrière lui. Carson revenait du mess.

- Il dort. Je lui ai donné un sédatif. Vous pouvez le voir si vous voulez.

- Non Carson. Je ne veux pas le déranger. Et surtout c'est vous que je viens voir.

Carson entra dans l'infirmerie. Il se retourna et vit Rodney boiter.

- Qu'avez vous fait ?

- J'ai pris mon lit pour un ballon de foot. Le lit a gagné.

- Venez je vais vous soigner.

Ils passèrent devant le lit du Major. Rodney s'arrêta quelques secondes pour le regarder dormir. Il sentit une main sur son épaule.

- Ne vous inquiétez pas, il a un léger traumatisme cranien. Mais en ce qui concerne le traumatisme psychologique ...

Rodney soupira et s'éloigna du lit. Ils passèrent ensuite devant une pièce fermée. Rodney savait que cette pièce renfermait la morgue.

- Il est là ?

- Oui. Je dois faire son autopsie demain matin.

- J'aimerais le voir maintenant.

- Fils. Je ne crois pas ...

- Carson, supplia Rodney.

Le médecin capitula. Ils se dirigèrent vers la table où le corps reposait.

- Vous pouvez me laisser seul ?

Carson acquiesça et retourna dans le couloir. Après quelques minutes Rodney sortit de la pièce. Ses yeux étaient brillants.

- Venez je vais vous soigner.

oOo

Le lendemain matin John se réveilla à l'infirmerie. Sa tête lui faisait un mal de chien. Il avait fait un drôle de cauchemar. Il avait rêvé que Rodney mourait dans ses bras suite à un incendie. Oh non. Ce n'était pas un cauchemar mais la triste et dure réalité. Les images du drame repassaient en boucle dans sa tête. Il fallait absolument qu'il s'occupe l'esprit. Le Docteur Beckett passa par là.

- John. Vous êtes réveillé ?

- Carson je dois sortir.

- Laissez moi vous ausculter d'abord.

Après une bataille verbale le Docteur Beckett libéra le Major. De toute façon Carson avait l'esprit ailleurs. Il devait faire l'autopsie de Rodney. Le médecin frissonna. Jamais dans sa vie il n'avait dû autopsier un ami. Il fallait absolument qu'il se détache. Tu es le Docteur Beckett, pas Carson. Docteur Beckett pensa l'écossais. Il prit une inspiration entra dans la morgue et souleva le drap.

John entra dans sa chambre. Pris de vertiges, il décida de se rafraîchir le visage avec de l'eau fraiche. Il vit son reflet dans la glace de la salle de bain. Il était rouge, comme s'il avait pris un coup de soleil, et quelques cheveux avaient brulés. Il soupira et baissa les yeux. C'est là qu'il sentit que quelque chose clochait. Il n'y avait qu'une brosse à dents sur l'évier, pas deux. John se précipita vers son armoire. Toutes les affaires de Rodney avaient disparu. Et merde. Il fallait qu'il discute avec lui.

Il se trouvait maintenant devant les quartiers du scientifique.

- Rodney ouvre moi. Il faut qu'on parle.

John enclencha l'ouverture de la porte et resta sidéré. La pièce avait été complètement vidée. Plus de meubles, plus de vêtements, plus de photos. Le corps de son ami n'était à peine froid et l'on avait déjà nettoyé ses quartiers. Il se gifla mentalement. Il avait tendance à oublier l'autre Rodney. Où dormait-il ? Où vivait-il ? Direction le laboratoire.

- Rodney ?

Celui-ci leva les yeux. Il avait le visage pâle et des cernes sous les yeux.

- John ? Que veux tu ?

- Je voudrais savoir pourquoi tu as enlevé les affaires de Rod... tes affaires de ta chambre. Tu comptes vivre içi ? Camper dans ton laboratoire ?

Il vit Rodney fermer les yeux et serrer les poings.

- Tu sais tout comme moi que ce n'était pas ma chambre. C'était sa chambre à lui !

- Qu'est ce que tu veux dire par là ? s'énerva John.

- Celui qui est à la morgue c'est l'original. Tu l'as toujours su. Moi je doutais jusqu'à hier. Tu m'as complètement ignoré après l'accident car tu savais que celui que tu aimais était mort. Je ne suis qu'un pâle copie. Je le sais ! Je le sais ! Je le sais !

John s'en voulait de n'avoir pas fait attention à Rodney. Hier, il avait été tellement en état de choc, tout ce qu'il voyait c'était le corps sans vie de son ami. Il fallait qu'il se fasse pardonner.

- Ne dis pas de sottises Rodney. Pour moi il n'y avait aucune différence entre vous. Je n'ai jamais su qui était le vrai.

- Ne me fait pas rire. Je te facilite la tâche en partant. Tu pourras faire ton deuil tranquillement.

Il fallait le faire taire rapidement et John ne trouva qu'un seul moyen. Il plaqua Rodney contre le mur et l'embrassa.

Rodney le repoussa et le gifla violemment.

- Maintenant tu vas m'écouter. Je ne suis pas un lot de compensation, tu entends ? C'est fini. Le vrai Rodney MacKay est mort hier ! Je suis son clone !

- Ce n'est pas la vérité Rodney, déclara Carson qui venait de faire irruption dans le labo.

oOo

- Quoi ?

- Le Rodney qui est à la morgue est la « copie » et j'en ai la preuve. Asseyez vous tous les deux il faut qu'on parle.

Le Docteur Beckett commença son exposé.

- Il y a une semaine Rodney est venu me voir car il se sentait mal. Après des examens approfondis j'ai découvert qu'il y avait une dégénérescence des cellules. Un peu comme un cancer. La rapidité de la maladie ne lui donnait pas plus d'un mois à vivre. Il ne voulait pas que vous soyez au courant. Ses poumons étaient dans un tel état que le peu de fumée qu'il a inhalé hier a mis fin à sa souffrance. Il était condamné. Comme je n'étais pas sûr de qui se trouvait à la morgue, j'ai refait les analyses. Il n'y a aucun doute là-dessus. Vous êtes l'original, Rodney.

oOo

L'enterrement fut sobre et intime. Seul Weir, Beckett, Zelenka et les membres de SGA1 y participèrent. Rodney et John firent un discours et Teyla chanta une cantilène Athosienne.

Puis Carson remis à John l'urne des cendres encore chaudes du clone. John et Rodney se rendirent sur le balcon de la chambre du scientifique.

- Rodney. Je voulais juste te dire une chose. Au moment où il est mort, je ne savais pas qui je tenais dans mes bras. Mais je vivais à ce moment là mon pire cauchemar. J'ai vu la mort l'emporter. Je n'oublierai jamais son regard. Je ne veux plus jamais revivre ça. Promets moi de faire attention et de ne pas jouer au héros. Je ne veux plus te perdre.

- Je te le promets.

Ils scellèrent ce pacte par un tendre baiser. Ensemble ils ouvrirent l'urne et jetèrent les cendres au dessus de la cité.

John déclara :

- J'ai lu un jour un livre de Jim Harrisson où il était écrit ceci : « Une fois mort, nous ne sommes plus que des histoires dans l'esprit d'autrui.». On se souviendra longtemps de sa courtehistoire. Adieu mon amour.

- Adieu mon frère.

Fin.