Titre : Empathie
Auteur : Rieval
Rating : PG+13 – centré sur l'amitié McKay/Sheppard
Spoiler : essentiellement Hide and Seek/Invulnérable.
Résumé : après sa rencontre avec l'entité mangeuse d'énergie, Rodney n'est plus tout à fait lui-même …
Note : cette histoire me trotte dans la tête depuis un moment – à cause de celles qui réclament que je fasse souffrir aussi John, bande de vilaines ! – mais le storyboard a eu quelques difficultés à prendre forme : je dois être plus inspirée par la Rodneytorture !
Disclaimer : pas à moi, si c'était le cas, je virerais immédiatement l'auteur de l'épisode Trinity (saison 2) : il y fait souffrir mon Roro, il n'y a que moi qui ait le droit de faire ça, non mais !
« Ce que l'esprit voit, le coeur le ressent. »
André Malraux, 1901-1976, écrivain et homme politique français.
ooOOoo
1 – Rodney n'avait pas tout de suite compris ce qui lui arrivait.
Il faut dire qu'il y avait eu beaucoup à faire. Ils commençaient juste à explorer la Cité et c'était comme si chaque porte qu'ils ouvraient donnait sur la caverne d'Ali Baba. Les équipes scientifiques étaient toutes au travail, avec beaucoup de stress, peu de sommeil et une excitation à son comble.
Atlantis était à la hauteur de tous ce que Rodney avait imaginé. Il aurait voulu que le Colonel Carter soit là elle aussi. Au moins avec elle, il aurait pu parler d'égal à égal, partager leur point de vue et, pourquoi pas, souper ensemble au clair de lune. Un clair de Lune Atlante.
Il aimait vraiment beaucoup le Colonel Carter.
Samantha.
Rodney soupira et se replongea dans ses recherches.
Celles-ci n'avaient pas grand-chose à voir avec les dernières découvertes des équipes terriennes. Enfin, pas directement. Non, il fallait bien qu'il se l'avoue, cela avait juste à voir avec sa stupidité ou sa couardise. Tout dépendait de quel point de vue on se plaçait.
La première fois, ç'avait été à la cafétéria.
Ils y étaient tous réunis pour le déjeuner. Le Major Sheppard, Teyla, le Lieutenant Ford et lui.
Début flasback ----------------------------------------------------------------------------
« … c'est fou, non mais, parmi tous les plats absolument délicieux qui existent, et je ne me limite pas à la culture anglo-saxonne, est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi, le cuisinier à t'il choisi de faire du poulet au citron ! Au citron ! C'est tout simplement meurtrier (1). Je vais en parler au docteur Weir. Ce type essaye tout bonnement de me supprimer ! »
Rodney regardait ses coéquipiers manger. Le poulet avait l'air tendre et juteux et … Il ferma les yeux ! C'était si injuste ! Il devait se contenter d'une espèce de tranche de jambon informe et peu apetissant. Il n'était pas très difficile en matière de nourriture mais il y avait quand même des limites. Et là, elles étaient atteintes.
Il allait mourir : d'un choc anaphylactique, s'il mangeait du poulet, d'un choc hypoglycémique, s'il ne mangeait rien, et certainement empoisonné, s'il mangeait ce qui se trouvait dans son assiette.
Rodney repoussa cette dernière.
De toute manière, il ne sentait pas très bien en ce moment.
Cela faisait une petite semaine qu'il avait repoussé l'entité qui avait bien faillit détruire la Cité. Le Docteur Beckett ne l'avait même pas gardé à l'infirmerie. Il s'était évanoui, certainement sous l'effet combiné du manque de nourriture et, il fallait bien qu'il se l'avoue, de peur. Hey, il n'avait pas été envoyé sur Pégase pour jouer au héro. C'était le job de Sheppard. Atlantis avait besoin d'un chef scientifique vivant, pas d'un héro mort. Et c'était souvent ce qui arrivait au héro. La mort. D'ailleurs, ne disait-on pas une mort héroïque ? Rodney n'avait jamais entendu parler d'une expression de type une « vie héroïque ». Il aimait bien le Major et ne lui souhaitait évidemment pas de mal mais il avait été entraîné pour ça – se comporter en héro – pas Rodney. C'est ce que les gens attendaient de Sheppard et il faut avouer qu'il s'y pliait bien volontiers.
Rodney fut tiré de ses pensées par un bruit assourdissant. Quelqu'un venait de renverser son plateau. Assiette, verres et coupelle s'étaient écrasèes violemment sur le sol. Le bruit avait fait sursauter tout le monde.
Rodney lui porta immédiatement ses mains sur ses tempes. Il avait l'impression que le bruit s'y répercutait sans fin. Il eu soudainement la nausée et une migraine terrible apparue presque aussitôt.
Ces migraines étaient épuisantes. Dernièrement, n'importe quoi semblait en provoquer. Et la crise pouvait durer des heures. Il se leva, chancelant un peu. Le Major fut immédiatement près de lui.
« Hey, McKay, ça va ? »
Non. Non, ça n'allait pas. Sa vue était troublée, comme si un voile se trouvait devant. Il se frotta les yeux et allait répondre lorsqu'un hurlement retentit. Il sentit immédiatement une effroyable douleur. Il n'y avait qu'une seule explication : quelqu'un venait de lui enfoncer une aiguille chauffée à blanc dans le crâne.
Il perdit connaissance immédiatement après cette dernière pensée.
Fin du flasback ---------------------------------------------------------------------------
Malheureusement, ce n'était pas une aiguille chauffée à blanc. Il aurait peut-être préféré ça, au moins il aurait pu agir. Mais là …
Il s'était réveillé avec son mal de tête carabinée, en chambre noire (2). Beckett l'avait examiné des pieds à la tête, lui avait soutiré des litres de sang, fait passer tous les examens possibles et imaginables. Rien.
Ils avaient mis ça sur le compte de la fatigue.
La seconde fois avait été moins impressionnante, mais tout aussi douloureuse.
Il se trouvait dans le laboratoire ou travaillait cet ingénieur tchèque au nom imprononçable, Karienka ou quelque chose comme ça, lorsque l'un des techniciens s'était entaillé la main avec un tournevis.
La douleur fulgurante lui avait à nouveau vrillé les tempes et il s'était écroulé. Cette fois il était resté conscient, mais avait à nouveau été placé en chambre noire. Le moindre bruit ou lumière était une torture.
Et bien entendu, toujours rien ni dans les analyses de sang, ni à l'IRM ou au Scan.
Rodney ne se rappelait plus très bien quand il avait eu la révélation. Il était dans son labo et la petite bonne femme Japonaise, Kiko ou Moko, s'était coupée le doigt avec une feuille de papier. La douleur était immédiatement apparue.
Rodney s'était immédiatement renseigné pour savoir s'il y avait eu un incident à la cafétéria. Et oui, justement : un des cuistots s'était brûlé la paume au troisième degré sur une des plaques chauffantes.
A chaque fois que quelqu'un se blessait, il était victime d'une migraine. Plus la blessure était grave, plus la crise était importante.
TBC (bon, faudra d'abord un peu de Rodneytorture avant d'arriver à celle de Johnny, patience, patience …)
(1) Bon, ça doit bien faire la cent-unième fois que je le mets dans une fic : Rodney est allergique au citrus (bref à presque tous les agrumes). Allez, c'est dit, la prochaine fois, je ne mets pas de NBP.
(2) Ceux qui souffrent de migraines savent que lors d'une crise, la seule solution est souvent de s'isoler dans le noir.
