Note : et comme d'habitude, un grand merci pour vos reviews !

ooOOoo

4 – Le Major John Sheppard était sur un petit nuage.

Rose le nuage. Vaporeux, doux, moelleux. Un super nuage. L'idéal pour un petit somme. La sensation était exquise : un mélange de sérénité et de plénitude. Zen.

Le pied quoi.

Il aurait pu rester là une éternité : qui a envie de quitter un havre de paix pour une galaxie peuplé de monstres qui n'aspirent qu'à une chose, vous vider de votre force vitale ?

John étendit ses membres, un peu comme un chat, cherchant un moment la meilleure position. Lorsqu'il l'eu trouvée, il poussa le soupir le plus long qui soit et savoura le moment présent. Il ne s'était jamais senti aussi bien, aussi détendu.

Il faudrait qu'il parle de cet endroit à McKay. Un peu de relaxation lui ferait du bien. Ce type avait toujours l'air tendu et stressé.

Oui, c'était exactement ce qu'il faudrait au Docteur McKay. Il lui ferait une petite place sur son nuage.

Il poussa un autre soupir. Autour de lui, le silence qui régnait était apaisant. Il se sentait si bien, si bien …. Qu'est-ce que … ?

Un bruit venait de s'introduire dans son petit univers cotonneux et rose bonbon. Un bruit qui venait détruire l'harmonie du lieu. Son harmonie. John n'aurait pas su le décrire, juste que c'était un bruit horrible, cacophonique.

Le bruit s'amplifia et il pu enfin l'identifier. Des voix. Il s'agissait de voix. Quelqu'un criait. Enfin, on aurait vraiment dit des cris.

« … se réveiller ? Carson, je croyais que … »

« … Oui, ne vous en faites … «

Les vois allaient et venaient, sans qu'il parvienne à suivre ce qu'elles disaient. Ce n'était pas bien grave. Il préférait rester là, à flotter gentiment.

« … suffit maintenant … MAJOR ! »

Cette fois, il fut incapable d'échapper à la voix qui l'appelait. Il fut d'ailleurs si surpris par le cri qu'elle venait de pousser qu'il manqua de tomber … de son lit d'hôpital.

Pas de nuage.

« Que … Quoi ?»

Sa propre voix lui paraissait aussi rauque et désagréable que celles qui continuaient à résonner autour de lui.

Il y verrait peut-être plus clair, au sens propre comme au figuré, s'il ouvrait les yeux. Alors il les ouvrit.

Pas de nuage rose ou de voûte céleste immaculée. Juste le visage souriant du docteur Beckett penché sur lui.

« Ahhhhh, je vous l'avais dit Elisabeth. Il était juste en train de dormir. »

Le docteur lui tapota l'épaule avant de s'écarter pour laisser le docteur Weir s'approcher, elle aussi, du lit.

Mais qu'est-ce qu'il fichait ici ? John essaya de se rappeler de ce qui s'était passé. Il était avec Ford en train de s'entraîner et … et McKay était arrivé. Après … il lui avait cassé le nez ! Il porta instinctivement la main à son visage persuadé d'y trouver l'horrible pansement qui maintiendrait son cartilage en place le temps qu'il guérisse, mais sa main ne rencontra que la peau lisse de son nez.

« Vous n'avez rien. »

Impossible. Maintenant, il se rappelait très bien ce qui s'était passé. Il avait joué au plus fin et avait perdu. Lorsque McKay s'était retourné pour récupérer sa serviette, il lui avait fait une prise d'étranglement, bien décidé à le mettre au tapis, seulement il faut croire qu'il était un enseignant génial parce que McKay c'était qui l'avait envoyé au tapis ! Il se rappelait avoir atterri un peu durement sur le nez.

Et il se rappelait l'expression sur le visage de McKay : douleur et peur.

Que s'était-il passé ?

« McKay ? »

Le sourire qui décorait le visage d'Elisabeth disparu aussitôt. John aurait du s'en douter. Avec McKay rien n'était jamais simple. Que diable pouvait-il encore lui être arrivé.

« Il se trouve encore en chambre d'isolement. »

« Et ? »

« Et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il a. »

Beckett semblait bouleversé. John avait pu remarquer combien le médecin écossais était investi par sa tâche. La souffrance d'autrui lui était clairement insupportable.

John continuait à caresser son nez. Il voulait en avoir le cœur net, alors il finit par se résoudre à poser la question.

« Doc', je suis sûr que mon nez était cassé et là, pouf, plus rien, vous pouvez m'expliquer ça ? »

Il vit Elisabeth échanger un rapide regard avec Beckett. Ce dernier regardait le Major comme pour déterminer s'il pouvait ou non lui dire ce qu'il en était. Il finit par pousser un petit soupir et prit la parole.

« Lorsque nous sommes arrivés au gymnase, McKay et vous, étiez tous les deux inconscients et Ford se trouvait près de McKay, lui maintenant une serviette sur le nez pour stopper le flot de sang. »

« Quoi ? Mais c'est ridicule, c'est lui qui m'a cassé le nez ! Il … Il m'a fait tomber et … Je sais ce que je dis, Ford pourra vous le confirmer. McKay n'avait rien. Il avait l'air un peu secoué mais il n'était pas blessé !»

« Non, en effet. Il n'était pas blessé mais vous, vous l'étiez. »

« Désolé Doc' mais là je suis un peu perdu. »

Beckett soupira à nouveau. Il se passa la main dans les cheveux et reprit la parole.

« J'ignore comment c'est possible mais McKay a ... » Il chercha ses mots un moment avant de reprendre. « absorbé vos blessures. Il vous a tout bonnement guéri et tout se passe comme si son organisme avait repris à son compte les lésions dont vous souffriez. »

Sheppard fixait le médecin, la bouche ouverte. Comment était-ce possible ?

« Vous voulez dire qu'il s'est mis à saigner du nez comme s'il se l'était cassé ? »

Beckett secoua la tête.

« Non, son nez est vraiment cassé. Le Lieutenant Ford nous a dit que McKay vous avait touché le bras. Le Sergent Stackhouse confirme aussi ce fait. C'est après ça que vous vous êtes écroulés tous les deux. Je pense que ce contact a été en quelque sorte ce qui a permis à cette … », Beckett fit un geste vague de la main, « aberration de se produire. »

John se rappela ce qu'il avait ressenti lorsque McKay l'avait touché. Il s'était immédiatement senti mieux puis avait sombré dans ce rêve étrange où il s'était si bien.

« Mais comment a-t-il fait ? Je veux dire, il doit y avoir une explication. »

Cette fois c'est Elisabeth qui lui répondit.

« Les équipes du docteur Beckett et du docteur Greenaway cherchent actuellement une réponse à cette question. »

« Greenaway ? »

« C'est notre généticien. Un homme brillant. »

Certainement, de toute manière il n'avait que ça sur Atlantis, des types au QI plus élevé que le chiffre du PIB du Burundi !

« Bon, okay. Donc, McKay a le nez cassé. » Cette idée n'était pas pour lui déplaire. C'était un juste retour des choses, non ? «Alors où est-il ? En train de pester contre les infirmières vampirella qui lui soutirent des litres de sang pour des examens ? »

Beckett se rembrunit.

« Non Major. Il est dans le coma. »

TBC (un chapitre un peu court mais il est tard et mon dodo m'appelle !)