Note : TRUGAREZ !

ooOOoo

7 – Sheppard n'en revenait pas de la bêtise de McKay. Ou plutôt, il n'en revenait pas de son arrogance ! Une arrogance qui aurait pu lui coûter la vie. Une arrogance qui un jour peut-être pourrait coûter la vie de quelqu'un (6).

Lorsqu'il serait enfin réveillé, il allait lui passer le savon du siècle. Il jeta un petit coup d'œil à Elisabeth Weir qui les avait rejoint dans le bureau de Beckett. Hummm. Peut-être qu'il n'aurait pas besoin de faire ça après tout : le docteur Weir semblait prête à s'en charger elle-même.

Beckett s'était enfin décidé à lâcher le morceau.

John se demandait de quoi il avait eu peur : de la réaction du brillant docteur Greenaway ou de celle de ceux qui découvriraient que le gentil docteur avait fouillé dans les papiers de McKay. C'est vrai qu'en ce moment les scientifiques étaient un peu à cran. Il suffisait de voir ce qui était arrivé à Kavanaugh.

Beckett avait eu des doutes presque dès le début des terribles migraines qui terrassaient McKay. Celui-ci l'avait, pas très habilement, questionné sur ses recherches concernant la thérapie génique et comme par hasard, il avait aussi questionné Greenaway. Interrogé, le docteur Zelenka avait reconnu – il n'avait pas trop eu le choix, Elisabeth l'avait reçu après l'affaire des WC de Kavanaugh et Dieu seul savait ce qu'elle lui avait fait, mais désormais, le tchèque osait à peine la regarder ! – avoir transmis à McKay, à sa demande, ses travaux sur l'entité mangeuse d'énergie qu'ils avaient libérée peu de semaines auparavant.

McKay savait que quelque chose n'allait pas et il savait que c'était lié à l'un de ses éléments, voir à tous.

Après l'épisode du gymnase, Beckett avait voulu en avoir le cœur net. Il avait utilisé son gène ancien – John fut un peu rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul à avoir eu cette idée ! – pour entrer dans son laboratoire. Il avait trouvé le mot de passe de son ordinateur – le nom de son chat ! IN-CRO-YA-BLE ! Un QI de 250 et il utilisait le nom de son chat en guise de mot de passe ! – et il était tombé sur les différents résultats des recherches menées par McKay.

Celui-ci n'était pas allé très loin avant de tomber dans le coma, mais il avait suffisamment débroussaillé le terrain pour Beckett. John pouvait entendre l'admiration dans la voix du docteur écossais. Débroussailler. Plutôt tout raser et bâtir les fondations oui ! Exit, le brillant docteur Greenaway. McKay criait si souvent sur tous les toits, et à qui voulait l'entendre, qu'il était un génie, que John finissait parfois par ne plus vraiment y croire. Mais bien sûr, c'était le cas. En quelques jours, et quoique déjà malade, McKay avait réuni et analysé plus de données que le malheureux Greenaway et toute son équipe (7).

« J'ai juste retravaillé sur certaines de ces données, et, » Carson se leva et brancha son ordinateur sur la vidéo, « voilà ce que j'ai trouvé. » Elisabeth et John fixèrent l'écran un moment. Ils se regardèrent et finalement, c'est Elisabeth qui prit la parole.

« Heu, Carson, une explication de texte serait la bienvenue. »

Beckett fixait l'écran lui aussi, l'air très fier de sa découverte.

« Oh, oui, bien sûr, désolé. » Il s'éclaircit la voix avant de reprendre. « Ce que vous voyez ici, est la séquence ADN de McKay et là, » il tapota sur son ordinateur et une autre image se superposa à la première, » c'est l'ADN du Major, quant à ça, » il fit apparaître une nouvelle image, « c'est le mien. »

Il n'aurait pas su dire pourquoi, mais voir son ADN sur l'écran, mettait John un peu mal à l'aise. En tout cas, ça ne l'éclairait pas tellement sur ce qui arrivait à McKay.

« Vous voyez, » Carson juxtaposa les trois ADN, « ceci, » il indiquait une partie de la chaîne, « est le gène ancien. Le gène ancien naturel. »

Il laissa l'information pénétrer l'esprit de ces deux auditeurs.

« Mais … C'est impossible ! »

Elisabeth avait les yeux scotchés sur l'écran.

« En théorie, oui, mais les faits sont là. Je suis incapable de vous expliquer comment, enfin, disons que j'ai une petite idée mais … »

John interrompit Carson.

« Minute, vous voulez dire que maintenant, McKay a le gène ancien, je veux dire le vrai

« Oui. Je crois que c'est dû à sa petite rencontre avec l'entité. » Il farfouilla dans ses dossiers. « Les recherches du Docteur Zelenka sur les données dont il disposait sur celle-ci, montre effectivement que cette entité a été créée par les anciens dans le but de se rapprocher de l'immortalité, ou si vous préférez, d'accéder à un autre niveau de conscience. Cette chose était un concentrée d'énergie, mais, » Il secoua une feuille sous le nez de Sheppard, « c'était aussi une chose vivante. »

« Vivante ? Vous voulez dire … »

« Avant que la batterie du MALP ne soit complètement vidée, il a pu transmettre des données sur l'entité. Il y avait des traces d'ADN dans cette chose. »

« D'ADN ! » Elisabeth et John avaient poussé cette exclamation en cœur. Ils se regardèrent un moment, l'air un peu embarrassés (8). Beckett reprit sa démonstration.

«Huhu. Je ne sais pas comment, mais je suis prêt à vous parier ma ration de thé et de café du mois, que cette malencontreuse rencontre est à l'origine de la transformation de l'ADN de McKay. Les anciens ont créé cette entité à partir de leur ADN : peut-être pensaient-ils pouvoir l'utiliser pour leur fameuse ascension. »

Elisabeth se leva et se rapprocha de l'écran vidéo.

« Ca se tient. Pour pouvoir changer de forme, il fallait qu'ils modifient leur ADN de manière radicale. Cette entité aurait été créée pour reconnaître l'ADN ancien et le modifier jusqu'à ce que soit obtenu la forme souhaitée : l'ascension. »

Beckett hocha la tête en signe d'assentiment.

« Oui, et c'est sans doute ce qui s'est produit avec McKay. Cette chose a reconnu l'ADN et l'a modifié en conséquence. Le gène n'étant pas parfait, il n'y a pas eu d'ascension mais autre chose. Son gène est désormais très proche du gène naturel, mais en fait, il subsiste quelques différences. Je dirais que cette chose a amélioré le gène de McKay. »

John prit la parole.

« Amélioré ? Vous pouvez préciser votre pensée ? Parce que je ne crois pas que finir sur un lit d'hôpital, et, dois-je le rappeler, dans le coma, soit une amélioration ! »

Beckett poussa un petit soupir.

« Non, vous avez raison, mais je pense qu'il ne s'agit là que d'effets secondaires, comme les migraines. L'organisme de McKay a subi une modification génique, il va lui falloir du temps pour s'y adapter. De plus, nous ignorons encore quelle est l'étendue de cette amélioration. »

« Etendue ? Que voulez vous dire ? »

« Major, McKay montre des signes d'empathie poussée à l'extrême : au contact d'une personne blessée, il prend pour lui la douleur et la blessure, soulageant le blessé, bref, il est plus efficace que moi ! J'ai vérifié dans nos archives. Le Général O'Neill a montré la même capacité à guérir lorsqu'il était sous l'influence des anciens (9). Le Docteur Jackson dans son rapport, précise qu'après avoir réalisé ce petit miracle, le Général s'est presque évanoui, mais il qu'il s'est remis rapidement. Ce que je veux dire, c'est que McKay va devoir apprendre à, » il chercha ses mots un instant, « à gérer cette faculté. Par ailleurs, nous ignorons s'il peut en développer d'autres. »

John se rassit, les yeux toujours fixés sur l'écran : il ne manquait plus que ça !

McKay était déjà suffisamment imbu de lui-même comme ça, et maintenant il se transformait en une sorte de super-héros, avec des super-pouvoirs !

Ca promettait !

TBC (je sais, toujours pas de Johnnytorture, mais ne vous inquiétez pas, il va avoir bobo le petit Shep. Un GROS bobo !)

(7) Ca c'est pour Lee-NC-Kass : tu as raison, McKay est un génie par tous les temps !

(8) Si je faisais du SHIP, ce serait du Weir/Shep : je trouve que dans la série c'est plus flagrant que le Teyla/Shep.

(9) Saison 7 de SGC, les deux derniers épisodes The lost city, deuxième partie : Jack O'Neill y soigne Bratac qui est en train de mourir.