Note : TRUGAREZ !
ooOOoo
8 – Bip-wooohs-clic-bip-wooosh-clic.
Rodney en avait assez de ce bruit incessant.
Ce n'était pas qu'il était trop fort. Non. Au contraire, on aurait presque dit un petit ronronnement. Mais c'était son caractère constant qui l'agaçait. Si seulement il pouvait débrancher toutes ces foutues machines !
Bien sûr, pour ça il aurait déjà fallu qu'il soit réveillé. Et ce n'était pas le cas. Il le savait, ce qu'il ressentait était étrange, entre les deux. A moitié endormi et à moitié réveillé. Une sensation vraiment bizarre et somme toute, pas très agréable.
Hum, peut-être qu'il devrait réessayer.
Depuis qu'il était dans cet état – il ne voyait pas comment le désigner avec précision – il essayait régulièrement d'ouvrir les yeux, de se réveiller complètement. Mais il n'y était pas parvenu.
Il se concentra et ouvrit les yeux … sur ceux de Sandra. Celle-ci eu presque un mouvement de recul.
« Hey, Docteur McKay ! Gentil à vous de nous rejoindre enfin. »
Rodney la regardait, les yeux fixes, grands ouverts. Il ne clignait même pas de yeux. Il n'en revenait pas encore d'avoir réussi cet exploit. Et puis, il sentit que quelque chose n'allait pas. Il ne pouvait pas respirer !
« Ssshhhh. Calmez vous, Docteur ! Vous êtes sous respirateur artificiel. Vous allez compter jusqu'à trois et expirer très fort, comme si vous souffliez dans un ballon. On y va, 1, 2, 3 ! »
Sandra ôta avec douceur le tube qui se trouvait dans sa gorge. Il se mit aussitôt à crachoter et à tousser. Un verre d'eau avec une paille apparu immédiatement devant lui.
« Allez buvez un peu. »
O mon Dieu ! Jamais un verre d'eau n'avait paru si, si … Wow. Un nectar.
« Hey, j'avais dit doucement ! Je sais que vous avez soif. L'intubation fait toujours cet effet là, mais vous ne voudriez pas être malade, hum ? Bien, j'ai pagé le Docteur Beckett, mais en attendant, vous voulez peut-être en savoir un petit plus sur votre situation ? »
Evidemment qu'il voulait en savoir plus, quelle question idiote ! Il hocha la tête.
« Bien, vous nous avez fait une petite frayeur. Vous avez été dans le coma 4 jours, mais vos signes vitaux sont excellents, donc vous récupérerez vite. En revanche, il faudra éviter de parler au moins pendant 24 heures. Votre gorge est certainement un peu inflammée du fait du tube. »
Elle lui tapota gentiment l'épaule, réajusta la couverture sur lui et se remit à son examen. Beckett entra dans la pièce quelques minutes après. Il adressa un petit sourire à Rodney et se tourna vers Sandra.
« Bien, comment va notre patient ! »
Sandra lui tendit le dossier de McKay.
« Bien. Juste un petit peu de fièvre. Je vais chercher Célia pour votre petite séance de bain à domicile. Nous serons de retour d'ici une vingtaine de minutes, d'ici là, je vous confie aux bons soins du docteur Beckett ! »
Sandra sortit de la petite pièce après avoir adressé un sourire qui se voulait rassurant à McKay. Celui-ci n'était pas très sûr que l'annonce de ce bain soit une très bonne nouvelle. Il aimait son intimité et là … Bon sang, il détestait se trouver ici, et être incapable d'effectuer une tâche aussi simple que celle de se laver et … Il frissonna. Ils devaient lui avoir posé un cathéter ! L'horreur totale !
Beckett lui parlait mais il avait un peu de mal à suivre. Sa concentration n'était pas des plus performantes en ce moment. L'écossais vérifiait tous les équipements qui l'entouraient. Il en profita – évidemment ! – pour faire une prise de sang. Enfin, une prise de sang de plusieurs litres si on en jugeait par le nombre de petites fioles qu'il remplissait.
Rodney avait encore soif et Sandra avait raison, sa gorge lui faisait un mal de chien. Il ouvrit la bouche mais ce qui en sorti ressemblait davantage à un croassement qu'à des paroles intelligibles.
« Rodney, il y a quelque chose qui ne va pas ? »
Rodney leva les yeux au ciel : quelle perspicacité, bien sûr que quelque chose n'allait pas ! Il était à l'infirmerie suite à un coma de 4 jours !
Il parvint à émettre un son à peu près compréhensible, du moins il l'espérait.
« j' so'fff »
Ouais, pas terrible ! Jamais il n'allait arriver à se faire comprendre comme ça ! Il poussa un soupir.
Beckett lui sourit, sortit quelques minutes de la pièce et revint avec un un mixer. Enfin, ça ressemblait à un mixer, du type de ceux dans lequel McDonald vous sert ses milkshake. Oho. Non, maintenant qu'il y pensait il avait aussi faim. Son estomac se mit à grogner.
Le sourire de Beckett s'élargit.
« Tenez Rodney, buvez un peu, mais seulement quelques gorgées à chaque fois. Lorsque Célia et Sandra auront terminé, elles vous apporteront un peu de potage. »
Il lui tendit le mixer. L'eau était fraîche et calma un peu la sensation de brûlure dans sa gorge.
Beckett s'installa près de lui.
« Maintenant Rodney, je crois qu'il est temps que nous ayons une petite conversation. »
ooOOoo
Sheppard se dirigeait vers l'infirmerie.
Beckett l'avait prévenu que McKay était enfin réveillé. Lorsqu'il arriva, le scientifique était en effet installé en position assise sur le lit. Il sirotait quelque chose de chaud vu les volutes de fumée qui s'élevait du petit bol qu'il tenait dans les mains. Du poulet ? Oui, c'était ça de la soupe au poulet.
Evidemment, seul McKay pouvait penser d'abord à manger après plusieurs jours de coma !
Elisabeth était là elle aussi.
McKay leva les yeux vers lui lorsqu'il entra dans la pièce. L'hématome qu'il avait sur le visage avait pris des tons violet/jaune contrastant avec la pâleur générale de sa peau. Il avait cependant les joues un peu rouges. Certainement à cause de la soupe.
John prit un ton enjoué.
« Alors, quoi de neuf par ici ? »
Elisabeth qui était assise sur le lit près de McKay lui répondit un petit sourire aux lèvres.
« Rodney vient de nous promettre, à Beckett et à moi, de ne plus faire de cachotteries, notamment si ces cachotteries peuvent avoir des conséquences graves sur sa santé. N'est-ce pas Rodney ! »
Ce dernier se cacha derrière son bol de soupe.
Oh oui ! Ils lui avaient fait tous les deux la leçon et avaient été très clairs. La prochaine fois qu'il leur cacherait quelque chose d'aussi important, Beckett lui avait promis les pires tortures et Elisabeth avait juste dit que le chef du département scientifique serait désormais quelqu'un qui avait besoin de beaucoup plus de baume démêlant que lui. Rodney ne savait pas ce qu'il y avait de plus effrayant, l'idée de passer entre les mains d'un médecin fou ou celle d'être remplacé par Kavanaugh. Il se demanda de quoi Sheppard allait le menacer.
Il jeta un coup d'œil au Major. Celui-ci le regardait en souriant. Rodney était sûr qu'il n'allait pas aimer ce que celui-ci allait lui dire. Et il ne pouvait même pas rétorquer ! Sa gorge lui faisait trop mal pour parler. Même cette fichue soupe avait du mal à passer. Mais il avait trop faim pour arrêter de la boire.
« Hummmm. Je vois. »
John cachait mal son amusement. Voir McKay se comporter comme un gamin que l'on vient de réprimander était vraiment un spectacle unique ! Mais il se rembrunit presque aussitôt. Il venait de se souvenir que sa propre stupidité n'était pas complètement étrangère à la présence de McKay à l'infirmerie. C'est lui qui avait insisté pour qu'il participe à cet entraînement, le menaçant de l'exclure de l'équipe s'il refusait et c'est aussi lui qui avait, par vanité, tenté de le faire tomber.
Il s'installa sur la chaise qui se trouvait près du lit.
« Et avez-vous discuté avec lui du plus important ? »
Son ton s'était fait un peu cassant. Plus qu'il ne l'aurait voulu, mais son sentiment de culpabilité l'emportait sur le reste. Ils avaient assez fait joujou comme ça avec la vanité de Rodney. Maintenant, il était peut-être temps de lui expliquer ce qui lui arrivait.
Elisabeth et Carson le regardèrent un moment, étonnés qu'il ne se joigne pas à eux pour taquiner l'exaspérant scientifique. Beckett comprenait ce qui se passait dans la tête du Major. Il savait que malgré les échanges de sarcasmes et de piques, ces deux là étaient amis « à la vie, à la mort » comme on disait chez lui.
Le Major avait raison, il était temps d'expliquer à Rodney ce qui se passait.
TBC (la Johnnytorture arrive doucement)
