Note 1: Trugarez (merci en Breton) !

Note 2 : PDE ? Où ça ? Et puis non, je préfère ne pas savoir, LOL

Note 3 : c'est malin ça, du coup Téli elle va aussi voir des PDE dans ce chapitre avec Nounours !

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10 – Rodney s'était finalement décidé à subir les fameux tests du docteur Greenaway. Ce dernier avait été briefé par le docteur Weir : pas d'excès sinon … Weir était une femme qui pouvait faire un peu peur et donc Greenaway se contentait de tests faciles et pas trop dangereux.

Les premières séances avaient été cependant difficiles. Rodney avait fini deux fois à l'infirmerie mais rien d'aussi grave qu'avec le nez cassé de Sheppard. Maintenant, il avait une certaine maîtrise du procédé de guérison, même si personne, ni Greenaway ni Beckett ne comprenait le « pourquoi du comment ». Il avait appris à identifier les signes précurseurs – nausées, perte d'équilibre et surtout migraine – et à diriger ce fameux pouvoir.

Il était effectivement devenu un guérisseur.

Au labo, il avait déjà du « soigner » deux coupures – par feuille en papier, il allait en interdire l'utilisation, les ordinateurs c'était pas faits pour les chiens ! – et une foulure par coinçage de porte – il faudrait qu'on lui explique comment c'était possible avec des portes coulissantes réagissant au moindre mouvement devant elles ! – bref, il détestait ça. Et en plus, les gens pensaient qu'il était devenu gentil. Bon, il n'était pas méchant, mais « guérir les gens » ne voulait pas automatiquement dire "aimer les gens que l'on guéri ».

Rodney McKay trouvait que ce fichu pouvoir, comme aimait l'appeler Sheppard, était plutôt une fichue plaie ! Il était maudit. Peut-être était-ce une sorte de vengeance de l'au-delà : les anciens se vengeaient du pillage auquel il se livrait sur leurs découvertes.

Une chose était sûr : il aurait donné n'importe quoi pour ne pas avoir cette faculté.

Et pour couronner le tout, le Docteur Greenaway poursuivait McKay. Il voulait que ce dernier continue à « explorer cette nouvelle faculté ». Explorer. C'était sans doute la première fois que le docteur Rodney McKay était contre une exploration scientifique !

Il ne voulait rien développer, au contraire, régresser aurait été une bonne chose.

ooOOoo

Les choses se passaient plutôt bien.

Cela faisait plusieurs semaines maintenant que McKay avait repris une activité normale. Ou presque. Il n'avait pas encore repris sa place dans l'équipe du Major Sheppard.

Elisabeth voulait le feu vert de Greenaway.

Rodney avait tenté de lui expliquer que le bon docteur n'était pas des plus objectifs en la matière. En fait, ce dernier lui avait très clairement fait comprendre que s'il refusait de « continuer l'expérience », il dirait à Weir qu'il n'était pas encore prêt à reprendre les explorations interplanétaires.

La petite fouine puante!

Mais Rodney avait insisté. Il avait cajolé, pleurniché, raisonné et avait fini par convaincre Elisabeth : demain il partait en mission avec le Major et les autres sur Hoffan (12).

ooOOoo

Se mentait il à lui-même en voulant continuer à participer à ses missions ?

Rodney se posait cette question encore et encore, allongé sur son lit dans ses quartiers.

La mission sur Hoffan avait été difficile. Surtout pour Beckett bien sûr. Il avait participé à l'élaboration de ce sérum et au finish ce dernier décimait une bonne partie de la population. Rodney n'avait pas retenu le pourcentage mais il était élevé. Beckett se sentait coupable. La mort de cette jeune scientifique, une petite blonde charmante, Perla ou peut-être Perna, l'avait secoué.

Rodney s'était tenu sur ses gardes pendant cette mission, en commençant par éviter tout contact physique (13) et lorsque la mission avait pris un aspect médical, il avait décidé de ne pas retourner sur Hoffan. Ils y avaient cependant été tous obligés lorsque leur chef, Druhin, leur avait fait gentiment comprendre que Beckett, après avoir en vain tenté de sauver les malades, n'était plus le bienvenu.

Rodney soupira et se leva. Il fallait qu'il bouge, qu'il prenne l'air. Il prit sa veste et sortit de ses quartiers.

ooOOoo

Sans savoir pourquoi ni comment, il s'était retrouvé devant les quartiers de Carson.

Il avait un moment hésité devant, puis s'était éloigné. Il n'était pas très doué avec les gens tristes et il ne voyait pas ce qu'il aurait pu dire pour soulager sa peine et …

Il eu soudain une révélation : il ne savait pas quoi dire, mais il savait quoi faire. Il retourna devant la porte de Carson.

Okay et maintenant il s'y prenait comment ?

Il commença par vérifier qu'il n'y avait personne dans les couloirs. Il ne manquerait plus qu'on le voit l'oreille collée à la porte de l'écossais !

Il n'entendait pas grand-chose. Un raclement. Sans doute une chaise traînée par terre. Il posa sa main sur la porte et se concentra sur Carson. Au bout de quelques minutes, il le sentit. Il pouvait presque palper sa tristesse, sa colère aussi et surtout son sentiment d'impuissance et soudain, comme la vague d'un tsunami, tous ces sentiments le submergèrent. Il eu un moment de panique mais parvint à se contrôler.

Rodney se mit à penser à tout ce que Carson avait accompli : la thérapie génique, avoir sauvé la Major de l'affreuse bestiole suceuse de sang, avoir trouvé ce qui n'allait pas avec lui alors que Greenaway piétinait. Il essaya de se concentrer sur les aspects positifs de la présence du médecin écossais sur Atlantis : il était un homme fiable, un confident fidèle, un ami loyal.

Rodney ignorait combien de temps il était resté là, sa main collée à la porte, les yeux fermés. Au bout d'un moment, il sentit la tristesse de Carson refluer et sa colère se transformer en détermination (14).

Rodney ôta sa main de la porte et y apposa sa tête. C'était fini. Il glissa lentement le long de la paroi et se retrouva à genoux, par terre, épuisé.

Il s'était un temps demandé s'il pouvait soigner toutes les blessures. Il semblerait que oui. Mais les blessures de l'âme étaient plus difficiles à guérir que les blessures physiques. En tout cas, elles le laissaient vidé.

Derrière la porte, il n'y avait plus un bruit. Carson avait sans doute fini par décider d'aller dormir. Sage décision. Il allait la suivre aussi. Enfin, s'il parvenait à se lever et à rejoindre ses quartiers.

Il finit par y arriver et s'écroula sur son lit. La nuit ressembla à une longue chose noire de 11 heures sans rêve.

TBC

(12) Episode Poisoning the well/Sérum.

(13) Avez vous remarqué que dans cet épisode, McKay garde toujours ses mains derrière son dos ?

(14) J'ai trouvé cet épisode sympa, plein d'émotions avec Nounours qui pleure et tout et tout. Du coup, je me suis dit, justement, comment Nounours, qui est une petite âme sensible – en tout cas au début de la saison 1 – avait fait pour récupérer aussi vite : voilà, j'ai trouvé, c'est SuperMcKay qui est passé par là ! LOL