Note : merci pour les reviews !
Note pour Lou : et encore une de GateShip-One, yeah !
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29 – Ils avaient été séparés immédiatement après que la vieille femme ait parlé.
Bien sûr, Sheppard avait tenté de s'opposer à cette séparation, ce qui lui avait valu un superbe crochet du droit dans l'estomac. Et bien sûr, c'est Rodney qui avait crié et qui s'était plié en deux.
Saloperrrrrnnnnnnnnnnd'empathie. Rodney n'aimait pas les gros mots. Il en prononçait rarement. Il y avait toujours mieux à dire. Ou à penser. Mais là, nondenondenondenondedieude. Il traînait un peu trop avec le Major. Et avec Carson. Ces deux là avaient un langage des plus coloré. Même si en ce qui concerne Carson, la plupart du temps personne ne comprenait ses insultes. Il faut dire que lorsqu'il était énervé, son accent rendait ce qu'il racontait complètement incompréhensible.
Rodney était fatigué et son contrôle sur cette merrrrrveilleuse capacité n'était pas des plus efficace. La preuve. Il allait avoir un superbe bleu sur le ventre et des muscles endoloris pendant un bon moment.
Sheppard s'était même excusé.
« Désolé Rodney. »
Le Major avait murmuré ces mots, les dents serrées, tout en tentant de canaliser sa propre douleur. Rodney avait juste hoché la tête en guise de réponse.
Il fallait qu'il récupère le CON-TRO-LE. Seulement, les exercices que lui avait montré Greenaway exigeaient du calme et de la concentration. Et pour le moment, il était incapable d'obtenir l'un ou l'autre. Il était toujours par terre, à genoux, une main contre son malheureux estomac, l'autre par terre, soufflant comme un bœuf.
Rodney regarda Caudius et un autre Akron emmener le Major à l'intérieur de l'une des maisons. Des jambes entrèrent son champ de vision. Il leva les yeux.
Valérius se trouvait devant lui.
« Debout. »
Rodney avait juste envie de lui dire d'aller se faire fou- bon sang ! Il traînait depuis trop longtemps avec des militaires.
Valérius le fixait toujours. Que ferait-il s'il refusait d'obéir ? L'Akron l'avait toujours dédaigné, lui faisant peur, oui, mais sans jamais le toucher. Okay, il y avait bien eu cette fois où il avait appuyé sur sa blessure après que son charmant petit frère l'ait sorti du pigeonnier. Mais à part ça, il ne pouvait pas dire que les Akrons l'avait maltraité.
Rodney resta par terre. De toute manière, il n'avait pas encore récupéré du coup de poing. Il décida d'ignorer Valérius et de se concentrer sur sa respiration.
Il ne vit pas le sourire se dessiner sur les lèvres de l'Akron. Valérius ne s'était pas attendu à ce que le Timaré ait encore un peu de résistance en lui. Bien. Très bien. Ca n'en serait que plus intéressant.
Rodney avait réussi à calmer sa respiration et il pouvait déjà en sentir les effets bienfaisants. Ses abdominaux, mis à mal par le poing de l'Akron, le faisaient déjà moins souffrir et … Il eu soudain un mouvement de recul.
Valérius se trouvait à ses côtés, un pied à terre, sa bouche pratiquement collée à l'oreille de Rodney.
« Debout. Ou bien … »
L'Akron avait juste murmuré. Il fit un signe de tête à l'un des hommes qui se trouvait encore dans la cour. Ce dernier se planta devant la porte de la maison où le Major avait été emmené quelques minutes auparavant.
« … j'exécute votre compagnon. »
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John était assis à une longue table en bois. Assis. Enfin. Et il avait à boire et à manger. Le traitement royal quoi.
Caudius lui avait ordonné de s'asseoir et il s'était exécuté sans broncher. Une jeune femme lui avait servi une sorte de potage épais. Il n'avait pas la moindre idée de ce que c'était mais il avait mangé pire dans l'armée et puis d'ailleurs, ce n'était pas si mauvais. Caudius lui avait donné un peu de vin. Il ne l'avait pas encore goûté. Vu son état de fatigue générale et le fait qu'il était à jeun, boire de la piquette n'était pas la chose la plus intelligente à faire.
Il jeta un regard autour de lui.
La pièce où il se trouvait était immense. Au centre, se trouvait une non moins immense cheminée. Tout autour de l'âtre, des pots et des chaises. Ce qui ressemblait à un chien – du genre danois à robe grise – dormait dans un coin. Aucun bruit, si ce n'est celui des bûches craquant dans la cheminée.
C'était très différent de l'ambiance qui régnait chez Crésius. Ce qui était étonnant, c'était le manque total de couleur. A part les flammes rouges/jaunes du feu, tout était gris, brun ou noir. Gris les murs, noir les meubles et bruns les manteaux.
John fut sorti de ses pensées par Caudius.
« Lorsque vous aurez fini, nous irons voir la matriarca. »
La quoi ? Il aurait bien posé la question mais il était trop occupé à siroter le vin qui se révélait en effet être de la piquette. Bon, il était un peu sévère, disons que c'était l'équivalent de ce « beaujolais nouveau » dont raffolaient tant les français (31).
« Et McKay … je veux dire le Timaré ? »
Caudius le fixa sans rien dire, puis se planta devant la cheminée. Le chien se leva et après s'être étiré, rejoint son maître devant le feu. Caudius caressa distraitement la tête de l'animal puis se tourna vers Sheppard.
« Mangez. Livia va vous montrer où vous pourrez vous changer. »
D'acoooooord. Timaré égal sujet de conversation à éviter.
Il termina sa soupe et son verre, tout en se demandant ce qu'il advenait du scientifique.
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John aurait aimé pouvoir s'allonger.
En fait, s'être assis avait été une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Il se sentait vaguement engourdi. Par la fatigue, la chaleur qui régnait dans la grande pièce, le fait d'avoir le ventre plein. Sans parler du vin. Ouais, la comparaison avec du beaujolais nouveau se confirmait : le vin lui faisait tourner la tête. Juste deux petits verres.
Il avait suivi Livia à travers la maison.
Toutes les pièces étaient reliées à la pièce principale par un petit couloir. La jeune femme le conduisit dans une petite chambre et le laissa. Il entendit la clef tourner dans la serrure. Il y avait un broc et une cuvette. Des vêtements propres étaient disposés au pied du lit. Il se demanda qui était Livia. La jeune femme était silencieuse mais pas servile, au contraire, elle évoluait avec assurance. Et elle n'avait pas peur de lui. Peut-être était-ce la maîtresse de maison. L'épouse de Caudius.
John se déshabilla et versa un peu d'eau dans la cuvette. Elle était chaude. Il était un peu étonné par ce traitement de faveur. Mais quelque chose lui disait que c'était parce qu'il était chez Caudius. S'il avait été l'invité de Valérius, les choses auraient certainement été différentes.
Il se lava, se débarrassant de la crasse accumulée pendant le voyage et du sang séché sur son bras. C'était vraiment incroyable. Il n'y avait plus rien, même pas de cicatrice. Il passa les vêtements : une chemise en gros coton beige, une veste et un pantalon bruns. Mais pas de sous-vêtements. Il soupira. On ne pouvait pas tout avoir.
Lorsqu'il se fut rhabillé, il se sentit mieux. Toujours fatigué mais plus humain. Il fit le tour de la petite pièce. Pas de fenêtre, une seule porte. Rien qu'il puisse utiliser comme arme. A moins de vouloir assommer quelqu'un avec le broc.
John s'allongea sur le lit et attendit.
Il allait bientôt savoir ce que leur voulait ces gens. Qui pouvait bien être cette « elle » dont avait parlé la vieille femme ? Etait-ce cette matriarca ?
TBC
(31) Beurk !
