Note 1 : merci pour les reviews !
Note 2 : Johnnytorture (un peu) !
Note 3 : maiheu, je voulais faire de l'humour, pas un PDE ! Si vous avez un petit ami (ou que vous êtes un mec, mais là, j'ai déjà plus de doute …), il vous dira combien c'est désagréable d'être tout nu sous une longue chemise … surtout s'il fait froid (mouahahahahaha !)
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31 – John savait qu'on allait en arriver là.
Si les Akrons avaient voulu se débarrasser de McKay au nom de leur religion, ils l'auraient déjà fait. En fait, ils auraient laissé son corps dans la maison de Crésius bien en vue. Mais, au lieu de ça, ils les avaient traîné tous les deux jusqu'ici.
Ils avaient besoin de lui.
« Les Timaré s'éteignent, comme nous. Le brassage. C'est comme ça, qu'il l'appelle. Nos deux peuples se sont mélangés, et petit à petit, les Timaré se sont faits plus rares ; leurs pouvoirs plus faibles. Ne vous y trompez pas : eux aussi, les Léciors, souhaitent se l'approprier. Tout ce pouvoir … »
Se l'approprier ? John trouvait que ces gens parlaient de McKay comme s'il n'était qu'un objet. C'était plutôt perturbant mais ça expliquait le comportement des Akrons pendant le voyage : aucun d'eux ne s'adressaient à lui directement, ne le touchaient. Il était ignoré, son humanité niée. Très perturbant, et pas franchement bon signe.
La vieille femme se tut, perdue dans ses pensées, puis elle se tourna vers Valérius.
« Nous devons le tester. Est-ce que tout est prêt ? »
« Oui. »
Valérius fixait Sheppard.
« Prêt ? Qu'est-ce qui est … Hey ! »
Deux Akrons ceinturèrent John. Valérius se leva, et saisit McKay par le bras, il fit le tour de la table, le traînant derrière lui, puis le planta devant Sheppard.
Rodney et John se regardèrent un moment, se demandant se qui se passait, quand Rodney sentit quelque chose de froid dans ses mains. Il baissa les yeux et eu à peine le temps d'enregistrer ce qui se passa. Il entendit juste le cri de Sheppard.
Rodney cligna des yeux et recula.
Le Major était à genoux et s'il n'était pas à terre, c'était seulement parce que les deux Akrons le soutenaient. Rodney fixait le corps immobile de Sheppard. Et c'est alors qu'il le vit. Du sang. Une tâche de sang qui grossissaient rapidement et contrastait avec le blanc de la chemise.
Rodney regarda ses mains. Elles étaient elles aussi pleines de sang. Il poussa un cri et laissa tomber le couteau que Valérius lui avait glissé dans les mains. Le couteau que ce dernier avait enfoncé dans l'estomac du Major.
Ohmondieuohmondieuohmondieu. Il l'avait poignardé. Il l'avait … Non, il ne l'avait pas tué. Il ne pouvait pas être mort. Rodney s'approcha et tendit la main vers Sheppard. Valérius fit un signe de tête à ses deux hommes qui relâchèrent le Major. Celui-ci s'écroula par terre, face la première.
Avant que Rodney ait le temps de faire quoique ce soit, Valérius retourna le corps de Sheppard sur le dos, d'un simple coup de pied.
La tâche de sang continuait de grandir sur l'abdomen du Major. C'était bon signe, non ? Rodney avait entendu dire que tant que l'on saignait, c'était qu'on était en vie. Un mort ne saigne pas. Donc, il était en vie. Pour le moment.
Rodney se demanda pourquoi il ne ressentait rien. Ni peine ni angoisse ni rien. Il se sentait vide. Un empathe sans sentiments. Il retint un ricanement. Il devait vraisemblablement remercier Valérius pour ça.
L'homme s'était amusé à le torturer pendant tout le temps où il était resté avec lui. Ca avait commencé par une douche froide dans les écuries. Rodney avait été mortifié de devoir se déshabiller devant cet homme. Juste comme ça, devant les stalles, avec les équidés. Rodney s'était senti plus que nu. Comme dépouillé de ce qui faisait de lui ce qu'il était : le docteur Rodney McKay, astrophysicien.
Valérius l'avait traité comme on traite un animal, non, pire que ça : comme on traite une chose. Sans émotion.
L'Akron l'avait aspergé d'eau glaciale, lui avait tendu une sorte de brosse et avait juste reculé, croisant les bras sur sa poitrine, attendant qu'il se lave. Il ne lui avait pas adressé un seul mot depuis qu'il lui avait promis d'exécuter le Major, s'il refusait de lui obéir. Rodney s'était lavé – un bien grand mot – tant bien que mal. Valérius lui avait donné des vêtements propres. Mais bien sûr, pas des vêtements d'homme. Une sorte de longue blouse longue. Pas très chaude, mais dieu merci, pas transparente ! Valérius n'avait évidemment pas fourni de sous-vêtements.
Valérius l'avait ensuite laissé dans l'écurie un bon moment avant de finalement venir le chercher. Il faisait chaud dans la grande pièce où ils se trouvaient tous, mais encore maintenant, Rodney donnerait n'importe quoi pour pouvoir s'installer devant l'une des cheminées. Il était gelé. Il se sentait gelé.
Seulement, il y avait plus urgent que ça, n'est-ce pas ? Plus urgent que d'avoir à nouveau chaud. Plus urgent que de ressentir à nouveau.
Le Major se trouvait à ses pieds et il fallait qu'il l'empêche de mourir.
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La marche était de nouveau devenue athlétique. Très athlétique.
Ils grimpaient désormais pratiquement dans le noir. Et toujours sous la flotte. Mais les Léciors semblaient à l'aise. Et surtout, ils semblaient déterminés.
Les quatre hommes que Marnius avait choisis étaient jeunes, certains étaient même plus jeunes que Ford. Ils avaient au début regardé un peu bizarrement les deux atlantes, puis la marche aidant, ils avaient plus ou moins fait connaissance.
Cuelvis, le fils de Crésius, était le plus acharné. Marnius avait fini par décider qu'il fallait faire une pause – Dieu merci ! – mais le jeune homme avait voulu continuer coûte que coûte.
« Voyons Cuelvis, ce serait de la folie ! Nous devons franchir le plateau Lekrs (32), et nous n'y parviendrons jamais de nuit sous la pluie. Nous allons stopper pour la nuit et dès demain nous … »
« Non ! Nous devons profiter de la nuit au contraire. Nous aurons ainsi l'effet de surprise pour nous et … »
Marnius interrompit le jeune homme.
« Cuelvis. Nous devons prendre du repos, de manière à affronter, l'esprit clair et le corps reposé, ce qui nous attend là-haut. Nos amis, » il désigna Teyla et Aiden de la main, « ont eux aussi besoin de se reposer. Ils comprennent le risque de continuer à marcher dans la nuit, même s'ils sont conscients du danger que courent leurs compagnons. »
Marnius attendait visiblement un peu d'aide de leur part, et Teyla s'approcha du jeune homme.
« Le Timaré a raison. Le chemin est difficile, la lumière de la lune est insuffisante. Nous pourrions manquer une piste importante. Je suis sûre, » Teyla s'arrêta un moment, comme si elle avait besoin de se persuader elle-même de ce qu'elle allait dire, « que nous allons les retrouver à temps. »
Les retrouver à temps. Il y avait à la fois une promesse et une pointe de désespoir dans cette formulation. Ford observa Cuelvis. Le jeune Léciors semblait perplexe mais il finit par hocher la tête et rejoignit ses compatriotes pour préparer un abri de fortune pour la nuit.
Ford se tourna vers la petite troupe qu'Atlantis lui avait envoyée.
« Bien, messieurs, montrons à ces gens ce que l'armée nous a appris. Je veux qu'un camp soit établi dans, » il regarda sa montre, « dix minutes et les tours de gardes organisés. »
Un « bien monsieur » collectif lui répondit.
Aiden se dirigea vers Teyla qui aidait un des marines à monter une tente.
« Alors, vous en pensez quoi ? »
Teyla lui sourit.
« Exactement ce que je disais, Lieutenant. Le Major est un combattant aguerri, quant au docteur Mckay, » elle glissa d'une main experte les deux parties de la tente dans le tuyau souple, avant de se baisser pour enfoncer le piton à terre, « c'est un homme plein de ressources. Je suis sûre qu'ils vont s'en sortir. »
Ford hocha la tête et se tourna vers le plateau que l'on devinait dans la nuit.
Lui aussi espérait que Teyla avait raison.
TBC
(32) C'est pas facile croyez moi d'inventer des noms. Tiens, je me suis rendu compte que j'ai appelé l'époux de la femme qui a accouché grâce à Marnius, Gréar, et bien c'est aussi le nom des sphinx dans ma fic' « Hey Kitty ! ». Faut croire que j'ai pas un sous d'imagination pour les noms (snif) !
