Note 1 : merci pour les reviews !
Note 2 : hum, je viens de relire ce chapitre et bien c'est noir. Très noir. Il va falloir que Johnny se dépêche, s'il veut sauver Rodney, moi je vous le dis !
Note 3 : comme ce n'était pas un chapitre très joyeux, je vous ai mis une petite "vous-savez-quoi" tout à la fin (LOL).
Note 4 : C'a y'est ! Téli a fini la vidéo qui va avec cette histoire ! Je l'aimeuh (la vidéo ... et Téli, bien sûr). C'est dispo sur plein de sites, notamment gateship(tiret)one(point)net ...
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33 – Sauver son peuple ? Que voulait-elle dire par là ? Comment avoir Rodney sous la main pourrait-il l'aider à sauver son peuple ?
John en était là de ses réflexions lorsqu'une porte s'ouvrit. Il tourna la tête vers les nouveaux arrivants.
Livia soutenait une autre femme. Elles se glissèrent lentement dans la grande pièce. Caudius tira un des larges fauteuils devant une des cheminées et son épouse installa la femme dedans, la recouvrant soigneusement d'un plaid.
« Mère ? Est-ce vrai ? Lequel est-ce ? »
La voix de la jeune femme était réduite à un soupir.
La matriarca se leva et s'approcha de la jeune femme. Elle déposa un rapide baiser sur son front puis fit signe à Valérius. Ce dernier attrapa McKay par le bras et le guida devant les trois femmes.
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Rodney avait mal à la tête. Il aurait aimé se reposer. Juste s'asseoir. Et boire un peu. Sa gorge ressemblait à un vieux parchemin. Ses lèvres aussi. Il allait ajouter « ressuscitation d'autrui » à sa liste des évènements qui conduisaient à la déshydratation. Mais bien sûr, il n'allait ni se reposer ni sustenter sa soif : les choses se passaient rarement comme il les souhaitait dernièrement.
Il avait senti la jeune femme, sa détresse et son désespoir, avant même qu'elle ne soit entrée dans la salle commune.
Elle était en train de mourir et elle le savait.
Rodney leva les yeux vers elle. Leur regard se croisa brièvement. Il n'entendit pas ce qu'elle disait et fut presque surpris lorsque Valérius, avec sa douceur habituelle, le conduisit devant l'espèce de rocking-chair sur lequel elle était installée.
Valérius l'obligea à s'agenouiller, ce qui n'arrangea pas la plaie qu'il avait sur l'estomac. Il sentit le sang recommencer à couler.
Il savait ce que voulaient ces gens.
Qu'il les sauve. Tous.
Ils étaient comme des vampires se nourrissant de sa force.
Rodney frissonna lorsqu'il sentit une main se poser sur ses cheveux.
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John aurait voulu réagir, mais il se trouvait une fois de plus restreint. Caudius cette fois se chargeait de cette basse besogne.
Rodney n'avait pas l'air très bien. John vit un frisson parcourir le scientifique lorsque la jeune femme posa sa main sur sa tête.
Elle devait avoir une vingtaine d'années. Ses longs cheveux noirs et ses yeux gris la désignaient comme un membre de la famille de Valérius et de Caudius. Les autres Akrons avaient eux aussi les cheveux sombres mais aucun de ceux qui les avaient accompagnés, n'avaient des yeux d'une couleur aussi claire.
La sœur de Valérius et de Caudius. La sœur de Vhelma.
Une sœur très enceinte.
Elle devait approcher son cinquième ou sixième mois de grossesse. Peut-être. C'était un peu difficile à dire. Curieusement, elle était maigre, très maigre. Son visage presque émacié, ses bras réduits à d'étranges tiges sèches dépassant de ses longues manches.
Comme si son ventre rond abritant la vie, l'avait vidé de la sienne.
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Rodney pensa d'abord résister, ne rien faire. Mais il ne pouvait pas. Bien sûr, il y avait toujours la menace d'utiliser le Major contre lui, mais ce n'était pas ça le problème. Et ce n'était pas non plus de voir cette femme, presque une enfant, s'éteindre à petit feu. Ces gens lui avaient fait trop de mal pour qu'il éprouve vraiment de la compassion pour ce qui leur arrivait.
Non, le problème c'était lui. Ou plus exactement ce qu'il était devenu.
Tout se passait comme s'il ne pouvait pas contrôler le besoin de guérir. Il devait le faire. Il devait la toucher et la guérir. C'était physique, un besoin primaire, comme sa soif.
Il savait qu'il n'était pas en suffisamment grande forme pour le faire et pourtant il savait aussi qu'il n'avait pas le choix, que son corps l'exigeait.
Rodney tendit la main vers le ventre de la jeune femme.
Peut-être qu'après tout ce n'était pas eux les vampires, mais lui.
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Chacun dans la salle retint son souffle. Le Timaré avait touché la jeune femme !
Celle-ci ne bougeait plus. Comme fascinée, elle fixait la main que le Timaré avait posé sur son ventre rebondi. Peu à peu elle se calma et sentit une douce chaleur l'envahir, et ses muscles, presque malgré elle, se détendirent. Jusqu'à ce qu'elle pousse un petit cri. Elle mit immédiatement sa main sur son ventre elle aussi. Là ! Elle avait sentit quelque chose, quelque chose lui avait donné un coup ! Le bébé, c'était le bébé. Des larmes de joie se mirent à couler sur ses joues et elle se tourna vers Livia et sa mère.
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Des triplés !
Pas étonnant que cette grossesse ne se déroule pas comme un charme. Sans suivi médical, des triplés n'avaient aucune chance d'être menés à terme vu l'état de leur mère.
Rodney commença par « guérir » chacun des fœtus : cœur, reins, système respiratoire. Puis, il s'attaqua à leur mère. C'était si facile. De plus en plus facile. Et en même temps de plus en plus dur.
Rodney avait l'impression que plus le Timaré devenait efficace, plus lui, le Docteur Rodney McKay, disparaissait.
Il avait peur. Une peur qui menaçait de le consumer entièrement. Il avait l'impression que ce merveilleux pouvoir que tant de monde lui enviait était en train de le détruire progressivement. Chaque personne guérie le rapprochait de la fin. La fin du Docteur McKay.
Et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour l'empêcher.
Rodney enleva sa main du ventre de la jeune Akron. Celle-ci se leva d'un bond et s'élança dans les bras de Caudius. Radieuse. En pleine santé. Des larmes de joie sur son visage. La joie de sa maternité enfin retrouvée.
Et par terre près du rocking-chair, la tête sur ses genoux, Rodney pleurait lui aussi.
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La petite séance ne dura pas longtemps.
John devait bien reconnaître que son Tima- heu, que McKay était de plus en plus habile avec son empathie.
« Varilia ! Oh, par les Ancêtres … »
La jeune femme embrassait sa mère et son frère. Chacun lui touchait le ventre.
Et personne ne se préoccupait de lui. Même Valérius était occupé avec sa jeune sœur. Voir ce type sourire était d'ailleurs une expérience plutôt traumatisante. John en profita. Il se leva et rejoignit McKay près de la cheminée.
Ce dernier était toujours assis pas terre et se balançait d'avant en arrière, les bras repliés sur sa poitrine, les yeux fixant les flammes dans l'âtre.
John fronça les sourcils. Que se passait-il ? Sans doute l'effet combiné des deux sauvetages d'aujourd'hui. Il s'agenouilla près du scientifique.
« Rodney ? »
McKay continuait de se balancer et de fixer le feu.
John lui toucha l'épaule. Le mouvement de balancier cessa. John sentit un frisson parcourir le corps de McKay.
« Rodney ? Hey, qu'est-ce qui ... »
« Non. »
« Quoi non, Rodney qu'est-ce que vous … »
« C'est fini. Il … Il a disparu. Envolé. »
La voix de Rodney se perdit en un grognement et il se replongea dans sa contemplation du feu.
Disparu ? Mort ! Mais de quoi parlait-il ? De lui ? John se demandait si Rodney n'avait pas un peu perdu pied avec la réalité. Qui l'en blâmerait d'ailleurs, les dernières semaines avaient été un peu rudes pour le scientifique. Sans parler des dernières 24 heures.
John ne savait pas très bien quoi faire. Il ne voulait pas brusquer McKay, alors il l'attira doucement à lui, le prit dans ses bras et le berça, s'alignant sur le rythme de balancier de ce dernier.
TBC