Note 1: merci pour vos reviews !

Note 2 : beuh, ça alors ! Voila t'y pas que je me fais enguirlander parce que mes fics GEN font naître des envies de SLASH chez certaines ! Même pas vrai ! Me dire ça à moi qui suis l'innocence même ("l'innocence m'aime" dirait Daniel Pennac ...).

ooOOoo

38 – John fit signe à Rodney de s'asseoir sur le petit lit tandis que lui prenait place derrière la porte. Oui, c'était une tactique éculée mais il espérait qu'ici sur Cérès ce n'était pas le cas.

Rodney ralluma la lampe à huile et la posa sur la commode puis s'installa sur le lit, face à la porte.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps. La clef tourna dans la serrure et une main apparue tenant un chandelier. Varilia entra dans la pièce. Elle aperçu Rodney et un grand sourire apparu sur son visage.

Il ne dura pas.

Une main se glissa sur sa bouche pendant qu'une autre la fouillait rapidement, la soulageant des clefs qu'elle avait glissées dans sa poche. Une voix, sèche, à l'intonation effrayante, pleine de promesse, lui murmura quelques mots à l'oreille.

« Vous faites un geste brusque, vous pousser ne serait-ce qu'un couinement et vous n'arriverez jamais au bout de cette grossesse, compris ? »

Elle hocha la tête. La main quitta sa bouche et elle fut poussée près du lit sans ménagement.

« Heu, Major, peut-être que … »

« Peut-être que quoi McKay. »

Son ton était sans appel et Rodney n'insista pas. Sheppard était dans son mode « militaire » et il était inutile de tenter de raisonner avec lui lorsqu'il était dans cet état. Rodney en profita pour examiner leur prisonnière, puisque c'était désormais clairement son statut. Elle était vêtue d'un long manteau brun et de bottes épaisses. Et elle avait un balluchon. Un balluchon ?

Varilia l'observait. Elle ressemblait beaucoup à Vhelma. Elle avait les mêmes traits fins, les mêmes yeux.

« Bon sang ! »

« Quoi ? »

« Elle n'a rien sur elle, je veux dire même pas un couteau suisse. »

« Un couteau suisse Major, ici ? Je vous en prie un peu de sérieux »

John jeta un regard noir à McKay, mais ça ne dura pas. Il était content de retrouver un peu du vieux McKay.

« Ce que je voulais dire, c'est que ces gens ont l'air d'aimer les couteaux, surtout les longs et bien effilés, ils ont toujours l'air d'en avoir un sur eux. »

John se tourna vers la jeune femme qui serrait son balluchon contre elle. Un balluchon ?

Rodney fut le premier à poser la question.

« Varilia, nous ne vous voulons aucun mal, » cette gentille affirmation lui valu un petit grognement de la part de Sheppard. John n'était pas tout à fait de cet avis. Rodney continua sans s'occuper de lui. « Venez vous asseoir. » Il la prit par les épaules et la guida vers le lit.

« Voilà. Varilia que veniez vous faire dans cette pièce en pleine nuit ? »

La jeune Akrone ouvrit la bouche pour parler puis se ravisa et jeta un coup d'œil en biais vers le Major. Elle se rappelait très bien de sa promesse si elle émettait le moindre son et porta instinctivement la main sur son ventre.

« Ne vous occupez pas de lui, il aboie mais ne mord pas. Alors, dites moi ce que vous vouliez ? »

Varilia poussa un soupir.

« Emmenez moi avec vous ! »

Elle avait dit ça si rapidement que Sheppard se demanda un instant s'il avait bien entendu.

« Vous emmener ? Mais Varilia nous … »

Elle se tourna vers Rodney et se jeta littéralement dans ses bras.

« Oh s'il vous plaît, s'il vous plaît, ne me laissez pas ici avec eux. »

ooOOoo

Rodney se sentait mal à l'aise.

Il n'osait pas ouvrir son empathie. Il avait retrouvé un peu de contrôle mais il sentait que celui-ci était ténu et le flot d'émotions que la jeune femme montrait en disait suffisamment long sur son état pour que McKay se tienne le plus loin possible d'elle. Sauf que maintenant, elle se tenait dans ses bras.

Un peu comme une pieuvre, la jeune fille l'avait immédiatement enserré de ses bras. Rodney se refusait à en faire autant, ses bras rigides le long de son corps. Il aurait aimé pouvoir la repousser. Elle pleurait dans son cou, et il pouvait sentir ses larmes mouillés sa chemise. Il ferma les yeux et les rouvrit aussitôt. Il devait rester ferme.

S'il ouvrait son empathie, il n'était pas sûr de pouvoir maîtriser les émotions et les sentiments de l'Akrone et il ne voulait pour rien au monde expérimenter à nouveau ce qui s'était passé avec Sheppard.

Seulement il savait que cela ne durerait pas longtemps, que bientôt il faudrait qu'il ferme les yeux et alors …

ooOOoo

John examina la jeune femme. Enceinte. En train de pleurer. Okayyy. Depuis quand un Major de l'USAF maltraitait-il les femmes enceintes ?

Il poussa un soupir et allait dire à la jeune femme de se calmer lorsqu'il remarqua que McKay n'avait rien dit depuis un petit moment. Il s'approcha du lit.

Rodney était complètement immobile, on aurait presque dit une statue, ses yeux fixés sur le mur devant lui, pendant que Varilia s'accrochait à lui comme s'il était une bouée de sauvetage en plein océan.

John se souvint alors de l'étrange conversation qu'ils avaient eu, Rodney et lui, quelques instants avant l'apparition de Varilia. Rodney avait l'impression qu'il perdait le contrôle de son empathie, que celle-ci prenait le dessus. Qu'il avait l'impression de disparaître.

Plutôt effrayant. Surtout pour quelqu'un qui avait l'habitude de tout contrôler.

John posa sa main sur l'épaule de la jeune femme, en prenant soin de ne pas toucher Rodney.

« Hey, Varilia. Ne vous en faites pas, tout va bien allez, hein. »

La jeune femme leva les yeux vers lui. Elle avait l'air de douter de ses paroles. Bon, il faut dire qu'ils n'avaient pas eu un premier contact très chaleureux. John s'agenouilla devant elle. Rodney était toujours immobile et silencieux. Et pâle. Un peu trop pâle.

« Varilia, je vous promets que je ne vous ferais aucun mal. Le Timaré ne le permettrait pas. Venez. »

Il la prit doucement par le bras et l'aida à se lever. Elle lâcha McKay visiblement à contrecoeur. John la conduisit un peu plus loin sur le lit et la fit s'asseoir là.

« Ecoutez, je dois m'occuper du Timaré, il est, » il réfléchit à ce qu'il pouvait dire, « un peu fatigué. D'accord ? »

La jeune femme lui fit un signe de tête.

« Bien. En attendant, » John se leva et se dirigea vers la commode. Il prit un chiffon et l'imbiba d'eau, puis revint vers la jeune femme, « tenez, lavez vous un peu, hein. Ce serait dommage de voir d'aussi jolis yeux devenir rouges et bouffis. »

Elle prit le chiffon et lui adressa un petit sourire.

John la laissa et rejoignit Rodney

TBC