Note 1: merciiiiiiiiiii !
Note 2 : Téli m'a fait un superbe montage photo de Roro pour Empathie ... Melles, Téli la grande prêtresse de la création enson et en images vous a fait gagner des points pour une fin slash, alors n'hésitez pas à l'encourager ...
ooOOoo
42 – John avait décidé de suivre les conseils de Varilia. Ils traverseraient la forêt qui leur permettrait d'éviter d'emprunter le chemin un peu plus sportif que John et Rodney avaient suivi avec les Akron.
Il y avait cependant un petit point noir à cette décision : le temps.
C'était d'ailleurs un problème double. Le soir, la température tombait vite, et selon Varilia à cette époque de l'année, elle pouvait frôler les moins 2 degrés Celsius. Et surtout, ils mettraient presque deux fois plus longtemps pour rejoindre la vallée où vivaient les Leciors.
Varilia espérait qu'il pourrait prendre de l'avance, peut-être quatre ou cinq heures.
« Je connais biens ces bois, j'y ai joué un bonne partie de mon enfance. Nous pourrons dormir dans les grottes d'Elèbes. Elles se trouvent au cœur de la forêt. Nous y serons protégés du froid. »
« Hummm, je ne sais pas. Si vous connaissez ces grottes, vos frères doivent aussi les connaître, non ? Je pense que nous devrons nous contenter d'un bivouac de fortune. »
Varilia se rembrunit.
« Vous avez raison. C'est même le premier endroit où ils nous chercherons et … »
La jeune femme réfléchit un instant et son visage s'éclaircit soudain. Elle se tourna vers le Major.
« J'ai trouvé la solution ! Les Caves Nor. »
« Les caves du nord ? »
« Non, les Caves Nor, c'est leur nom. Personne n'y va. Ils n'auront pas l'idée de venir nous chercher là.»
La jeune femme se tut soudain, son bel enthousiasme envolé.
John examina Varilia. Oho, il y avait quelque chose qui clochait avec ces Caves.
« Et pourquoi est-ce que personne n'y va ? »
« Heu, et bien, ces caves … heu … ne sont pas très sûres. »
« Pas très sûres ? Comment ça pas très sûres. »
Varilia soupira.
« Il y a eu des disparitions. Des enfants y jouaient, c'était bien avant ma naissance, avant la naissance de Vhelma, et d'eux d'entre eux ont disparu sans laisser de trace et puis un des hommes envoyés pour les chercher a aussi disparu. Des gens ont continué de disparaître, alors maintenant plus personne ne s'aventure par là. On dit que les lieux sont hantés par les fantômes de ces deux enfants et qu'ils tuent les gens qui ont le malheur ou l'imprudence de passer par là pour se venger de ne pas avoir été secourus. »
John examina la jeune femme à la dérobée. Elle n'avait pas l'air très impressionnée par cette histoire. De toute manière, ils n'avaient pas franchement le choix.
« Bien, en route pour les Caves Nor. Combien de temps nous faudra t-il pour y arriver à votre avis ? »
« Oh, je pense que nous pourrons faire la plus grande partie du chemin à dos d'équidés, dès que nous aurons atteints la petite clairière là-bas. »
Varilia désignait du doigt une petite étendue verte, sans arbre.
« Après, les arbres sont suffisamment espacés pour nous permettre d'y circuler à dos d'équidé. Il ne devrait pas nous falloir plus d'une trentaine de minutes.»
« Bien, parfait. »
John allait appeler McKay lorsqu'il se ravisa.
« Heu, vous êtes sûre que dans votre état, vous pouvez monter une de ces bestioles ? »
Varilia le regarda, un petit air moqueur sur le visage.
« Je suppose, Major, que si je peux être menacée d'être coupée en morceaux et ne pas faire de fausse couche sur le champ, je dois aussi pouvoir monter sans risque. »
Elle se tourna et avança pour rejoindre McKay.
John la regarda un moment. Il avait bien mérité cette remarque !
Il jeta un coup d'œil à sa montre : ils marchaient depuis déjà deux heures. McKay était toujours devant et il marchait sans avoir émis la moindre complainte, ce qui tenait du record. Généralement, lors d'une mission, le scientifique mettait un point d'honneur à se plaindre de tout, de la couleur du ciel trop clair – ce qui lui blessait les yeux – à la texture du sol trop dur – ce qui lui blessait les pieds !
John sourit.
Rodney allait être ravi d'apprendre qu'ils allaient passer la nuit dans des caves hantées.
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Rodney marchait.
Un pas, puis un autre. Il fixait l'espace juste devant lui et pouvait voir ses pieds, gauche, droite, gauche. Cet enchaînement avait quelque chose d'hypnotique. De rassurant.
Le silence de la forêt lui aussi était rassurant, apaisant. Comme du baume sur une plaie ouverte. Oui, c'était tout à fait ça, le silence était comme une pommade cicatrisante.
A ses côtés, Jumper marchait lui aussi d'un pas tranquille.
Et derrière, Le Major et Varilia.
En temps normal, Rodney se serait joint au Major et aurait joué son rôle de « Warning ! ». Le militaire aimait un peu trop prendre des décisions aux conséquences hasardeuses, mais Rodney veillait à le remettre dans le droit chemin. Au sens propre comme au figuré d'ailleurs, puisque Sheppard n'avait aucun sens de l'orientation ! Il était étonnant qu'il ne se soit pas encore perdu dans les couloirs d'Atlantis. Encore que Rodney l'ait croisé une ou deux fois dans les couloirs l'air un peu paumé.
Mais, là, Rodney était content d'être tout seul.
Il se demanda un moment depuis combien de temps ils marchaient comme ça, une heure, cinq, plus ? Rodney n'était pas un sportif mais il avait l'impression qu'il pourrait marcher pendant des heures.
Droite, gauche. Un mouvement de balancier, une main le long du corps, l'autre tenant les rênes de Jumper. Gauche, droite. La couleur des feuilles. Le silence. Les couleurs de l'automne. Un brun virant au jaune, comme un tapis d'or. Un tapis d'or brillant, éclatant.
Un peu trop.
Rodney cligna des yeux. Le sol de la forêt lui jouait des tours. Devant lui le tapis jaune s'était soudainement mué en un vortex, celui que l'on pouvait imaginer en traversant la porte des étoiles (39).
Rodney n'entendait plus rien, même pas ses pas sur les feuilles sèches. Il y avait juste ce tunnel doré qui l'entourait.
Et puis soudain, il ressentit une violente douleur, comme si quelqu'un venait de lui plonger une lame chauffée à blanc dans la tête. La douleur le transperça aussi sûrement que cette lame, lui coupant le souffle. Pendant un moment, il hoqueta, cherchant à reprendre sa respiration, mais rapidement l'air vint à lui manquer. Il vit le vortex autour de lui se troubler, comme un kaléidoscope.
Les lumières s'assombrirent, le kaléidoscope se mit à perdre de sa netteté et l'obscurité envahit progressivement son champ de vision, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien que du noir tout autour de lui.
Et alors, Rodney ne vit plus rien.
TBC
(39) FX assez sympa. Si vous regardez les premiers épisodes de SG1, c'était un peu différent, pour celui de SGA ils ont appuyé sur l'effet « bleu », bien sûr !
