Note 1: merci pour vos reviews!
Note 2 : je suis rendue au chapitre 50, j'ai donc un peu d'avance sur le "postage", si tout va bien, cette fic' devrait être finie pour la mi novembre.
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45 – Il fixait un ciel noir, empli d'étoiles.
C'était un ciel si étrange, à la fois familier et complètement inconnu.
Rodney était allongé sur le dos. Et dans l'eau. Il pouvait sentir les vagues affluer puis refluer autour de lui, sous lui.
C'était si paisible, si calme.
Il cligna des yeux. Il aurait bien aimé les frotter mais ses bras étaient si lourds qu'ils ne parvenaient pas à les soulever. Tant pis.
Avec ses doigts, il jouait avec le sable. Il s'égrenait dans ses mains. Doux et chaud. Sec.
C'était plutôt bizarre. Lui était mouillé, il pouvait sentir ses vêtements mouillés coller à sa peau, mais pas le sable sur lequel il reposait.
Le ciel commençait à changer de couleur, de longues traînées rouges se dessinaient, déchirant le ciel comme des blessures laissées là par une arme tranchante.
Rodney frissonna et ferma les yeux. Pour une raison qu'il n'expliquait pas, la vision de ces zébrures rouges le mettaient mal à l'aise.
Il laissa le floc-floc des vagues contre son corps le bercer et chasser son sentiment de malaise.
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Ils arrivèrent aux fameuses Caves en moins de quarante minutes.
John devait bien dire que ça relevait du miracle, à tout le moins de l'exploit. Le chemin avait été un peu abrupt, mais l'équidé qui portait Rodney s'était débrouillé pour éviter les obstacles. Résultats : pas de chutes malencontreuses et une barre chocolatée dévorée.
John décida de détacher tout de suite Rodney. S'il se réveillait, Dieu seul sait comment il réagirait en se voyant attacher de la sorte. Certainement pas très bien. Jumper mis immédiatement ses pattes de devant à terre et John détacha son compagnon, puis l'installa par terre du mieux qu'il put, surélevant sa tête avec sa veste.
Varilia était elle aussi descendu de sa monture et regardait tout autour d'elle.
Ils se trouvaient devant des formations rocheuses qui auraient fait la joie des spéléologues. Les caves du Nor portaient fort mal leur nom. Il s'agissait plutôt d'un entrelacs naturel de grottes. Un peu comme les célèbres Tsingy de Bemaraha (41) D'immenses blocs de roche lisse, grise anthracite et légèrement bleutée se dressaient là, leur pointes dentellées et effilées dressées vers le ciel comme d'étranges cathédrales. Entre les blocs se devinaient des espaces creux et noirs, entrée des Caves.
Pas étonnant qu'il y ait eu des disparitions ! Il y avait fort à parier que celles-ci étaient dues à des chutes. Le paysage était très beau mais le lieu était indéniablement dangereux.
John mit pieds à terre et s'approcha de l'une des caves. On pouvait distinguer des longs couloirs, bordés de stalactites. De l'eau s'écoulait le long des parois calcaires.
« Hummm. Celle-ci est un peu trop fraîche à mon goût. »
« C'est étonnant ! » Varilia fixait les longs pics, « Il y en a vraiment beaucoup. J'ignorais que cet endroit comptait autant de caves. On dirait, on dirait un immense village de pierre. »
La comparaison était très réaliste. C'était un bon endroit pour se cacher, notamment des wraith et d'ailleurs … John se baissa et ramassa quelque chose qui se trouvait coincé entre deux roches.
« Qu'avez-vous trouvé ? »
Varilia n'osait pas trop s'approcher de lui, préférant rester près de McKay.
« Des morceaux de poterie. Des gens ont vécu ici, il y a sans doute de cela des centaines d'années. »
Il lui donna le fragment de poterie. On pouvait encore y deviner un dessin géométrique rouge et jaune.
« Oh, c'est … c'est si extraordinaire ! »
Varilia caressa le petit morceau de poterie, puis elle le nettoya avec précaution avec un des pans de son manteau et le mit dans sa poche.
John sourit. Varilia était comme une héroïne de série B : émotive et aventurière à la fois, tour à tour hystérique, fascinée et courageuse. Etonnant petit bout de femme.
Il claqua dans ses mains.
« Bon, maintenant que nous sommes là. Nous allons faire comme vos ancêtres : nous trouver une petite cave bien douillette ! »
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Il ne comprenait pas très bien pourquoi il avait fait ça. Une impulsion.
Valérius avait menti. Ou plutôt, il avait caché ce qu'il savait. Mais c'était la même chose.
Il avançait seul vers les Caves du Nor.
Il était certain que c'était là qu'ils allaient. Il avait dit à Caudius qu'il rebroussait chemin et lui laissait le soin de récupérer sa sœur et le Timaré.
Valérius ne voulait plus attendre. Il ne pouvait plus attendre.
Bientôt, ceux qu'ils aimaient seraient à nouveau avec lui.
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John avait fini par trouver une cave pouvant les accueillir sans que leur séjour ne se transforme en plongée spéléologique. Il s'était laissé guidé par les signes d'occupation : morceaux de poterie, os sculptés, tissus et cordes rongés par le temps et l'eau.
Le tout avait été soigneusement récupéré par Varilia qui trouvait ça fascinant. Une archéologue en herbe !
Ils avaient fait du feu et la jeune femme l'avait ensuite aidé avec McKay. Ce dernier dormait toujours. Et c'était bon signe. Il ne semblait plus être inconscient juste endormi. Il avait presque émergé lorsqu'ils l'avaient transporté dans la cave. Maintenant, il était installé près du feu, sur un petit matelas improvisé de feuilles sèches.
Que ne ferait-on pas pour son scientifique préféré !
Varilia faisait le tour de leur demeure provisoire. Elle trouva une petite excavation conduisant à une autre cave, plus petite, dont le sol était jonché de pièces de poterie et d'autres vestiges d'une ancienne occupation humaine.
John la regarda s'installer par terre et frôler presque révérencieusement les artéfacts.
« Les Akrons ne croient pas au passage du temps, je veux dire, depuis la dernière grande épidémie, ils ont oublié qui ils étaient, seul compte le présent. Alors que ce que nous sommes se trouvent là, expliqués par ce que nous avons été. Vous ne croyez pas ? »
John s'agenouilla auprès d'elle.
« Sur ma planète, nous avons des scientifiques dont le travail est d'étudier notre passé. Et oui, je pense que d'une certaine manière, notre connaissance du passé peut éclairer notre compréhension de qui nous sommes. »
Varilia fixait un morceau de verre poli, certainement produit par du sable soumis à une forte chaleur. Elle soupira.
« J'aimerais vivre sur une planète comme la votre. Ici, j'ai l'impression d'étouffer. »
John lui caressa l'épaule.
« Ne vous inquiétez pas. Nous allons retourner chez votre sœur et vous pourrez venir nous visiter sur Atlantis si vous le souhaitez. »
Le regard de la jeune femme s'illumina.
« Vraiment ! Ce serait si … si fantastique, merci, merci beaucoup. »
Elle se jeta dans ses bras. John se sentait soudain un peu embarrassé. Il lui tapota gentiment le dos.
« Oui, et bien, ce n'est pas grand-chose. Nous allons établir un traité commercial avec Crésius, nous serons partenaires et c'est ce que font des partenaires commerciaux, des échanges. »
« Oui, et vous pourrez m'apprendre comment ces scientifiques font pour étudier des ruines. »
« Et bien, oui, je suppose que oui, nous avons des anthropologues et des archéologues sur Atlantis, enfin, je crois. Cela ne devrais donc pas poser de problème, au contraire. »
John connaissait bien le contingent de scientifiques d'Atlantis : tout ce qui pouvait leur passer sous la dent les rendait complètement hystérique. Explorer et étudier ces grottes leur feraient certainement le même effet.
Le seul petit problème, ce serait les Akrons eux-mêmes.
« Allez, venez, retournons près du feu. »
Varilia acquiesça de la tête et le suivi dans la pièce où ils s'étaient installés, après avoir jeté un dernier coup d'œil aux artéfacts.
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Valérius aperçu presque immédiatement les équidés. Et le Major.
Pas de traces de Varilia ou du Timaré.
Sheppard conduisit les équidés à l'intérieur de l'une des caves.
Parfait, maintenant qu'il savait qu'ils étaient là, il lui fallait juste se monter patient et attendre. Attendre le bon moment pour agir.
Bientôt, le Timaré serait à lui.
TBC
(41) Les Tsingy de Bemaraha se trouvent à Madagascar. Les Malgaches vous diraient qu'il s'agit du plus grand labyrinthe naturel du monde ! (www(point)madagascar(tiret)guide(point)com(slash)fr(slash)).