Note : merciiiiiiiiiii !
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47 – Rodney se trouvait allongé sur le dos sur un tas de feuilles mortes à contempler des stalactites. Et il n'avait pas très envie de bouger. Ou alors juste pour se mettre en position fœtale et dormir. Oublier qu'il était là. Même s'il n'avait toujours aucune idée de l'endroit où se trouvait ce « là ».
L'effort qu'il avait déployé pour se mettre en simple position assise l'avait drainé de toute énergie et le coup que lui avait asséné Sheppard n'avait pas franchement arrangé les choses
« Bon sang, McKay ! »
Il entendit le Major maugréer et il apparu bientôt dans son champ de vision.
« Hey, Rodney, ça va ? »
Rodney lui aurait bien ri au nez s'il en avait eu la force. Non, ça n'allait pas. Il secoua la tête.
« Okay, okay, tout doux. »
Sheppard l'aida à s'asseoir. Il lui fallu un moment avant de pouvoir rester en position assise sans trembler comme une feuille. Il vit ce qui occupait Sheppard par terre. Des chiffres, une équation partiellement résolue. Qu'est-ce que c'était que ça ? Ses pensées furent interrompues par le passage d'une main devant ses yeux. Une petite main blanche. Pas Sheppard.
« Comment va-t-il ? »
Une voix féminine. Un visage féminin. Une femme.
Bon sang ! Rodney détestait ça. Il avait l'impression que son cerveau fonctionnait au ralenti. Il aurait voulu répondre mais sa voix semblait être dans le même état que son pauvre cerveau : au point mort. Il poussa un soupir bruyant.
La jeune femme était assise à côté de lui. Il remarqua son ventre arrondi. Rodney avait l'impression de la connaître mais son identité lui échappait, ce qui était agaçant, très agaçant. Il poussa un nouveau soupir.
Une gourde apparue devant lui.
« Tenez Rodney, buvez un peu. »
Il bu et rendit la gourde au Major. Celui-ci posa sa main sur son front comme pour tester sa température, Rodney la repoussa en lui jetant un regard noir. Pour qui se prenait-il ? Il y avait assez de Beckett pour le traiter comme un gamin, merci.
« Parfait, votre température m'a l'air normale. »
Rodney allait lui faire remarquer qu'il n'était pas médecin, Dieu merci, et que par conséquent il ne voyait pas comment, rien qu'en lui effleurant le front, il pouvait arriver à un tel diagnostic, mais rien ne sorti de sa bouche si ce n'est un pitoyable grognement.
Il détestait ça. Il était fatigué, il avait froid et chaud, n'en déplaise au docteur Sheppard, il était devenu muet, mais surtout, il était incapable de se rappeler ce qui c'était passé depuis qu'ils avaient quitté Atlantis.
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John était rassuré de voir McKay réveillé et redevenu lui-même. Enfin, à peu près lui-même. Le scientifique avait l'air excédé, et le fait qu'il ait du mal à produire le moindre son n'améliorait pas son humeur, mais il avait l'air okay.
« Rodney, est-ce que vous vous rappelez de ce qui s'est passé dans la forêt ? Une idée de ce qui a pu déclencher cette petite crise ? »
Rodney secoua la tête.
« Bon, de toute manière … Quoi ? »
McKay lui agrippait la main. Il ouvrit la bouche pour parler mais une fois encore, seuls quelques sons rauques en sortirent. Il se leva, manifestement énervé par son impuissance à communiquer.
« Hey, hey, pas de problème Rodney. Attendez, je crois que j'ai une idée. »
John se pencha vers le feu de camp et saisit un morceau de bois brûlé qu'il tendit à Rodney.
« Tenez, les méthodes les plus primitives sont parfois les meilleures. »
Rodney prit son étrange crayon et dégagea son matelas de feuille. Il écrivit en lettre majuscule sur la pierre : je ne me rappelle de rien !
« Oui, et bien, ce n'est pas très grave, le choc doit … Quoi encore ! »
McKay gesticulait devant lui manifestement agacé. Il effaça ce qu'il venait d'écrire et inscrivit fiévreusement : qui est cette femme ? Où sommes nous ? Où sont Ford et Teyla ?
Sheppard relu une seconde fois le message de McKay. Se pouvait il que …
« Vous ne vous souvenez pas de notre arrivée ici ? De Filia, la petite Lécior que vous avez sauvée ? Des akrons ? Valérius ? Jumper ? »
Non, non, non, non et non. Il obtint la même réponse négative à chacune de ses questions. McKay, les yeux hagards, se laissa retomber sur le lit.
« Que se passe t-il ? Il souffre ? »
Varilia qui se tenait toujours aux côtés de McKay ne comprenait pas ce qui se passait. John se passa la main dans les cheveux.
« Disons que cette journée qui s'annonçait si bien, tourne un peu au vinaigre. »
« Au quoi ? »
« Heu, je veux dire que … bon laissez tomber. McKay souffre d'amnésie. Nous n'avons plus qu'à espérer que c'est temporaire et dû à tout ce qui s'est passé. »
Varilia se tourna vers McKay.
« Je suis désolée, je me sens responsable de ce qui vous arrive. »
McKay la dévisagea un moment puis se tourna vers Sheppard et haussa les sourcils en signe d'interrogation.
« Oh, oui, bien sûr. McKay voici Varilia. C'est … heu … une amie. Elle nous aide à nous enfuir. »
Au mot enfuir, McKay ouvrit la bouche et écarquilla les yeux.
« Hey, cette fois ce n'est pas mon charme naturel qui est la cause de nos ennuis, si vous voulez savoir ce sont les vôtres, ou plus exactement ce pouvoir d'empathie qui fait de vous quelqu'un de très prisé par ici. »
Rodney écarquilla les yeux davantage et John leva les siens au ciel. McKay avait tout du pauvre bébé phoque abandonné sur la banquise. Deux grands yeux bleus le fixaient l'air complètement anéantis et vulnérables. Bébé phoque en perdition. Il en avait même la couleur. La couverture dans laquelle il était emmitouflé était blanche.
« Okay, Rodney, la mémoire va certainement vous revenir petit à petit. Je crois que vous devriez vous reposer encore un peu, hein. »
Rodney fit mine se rebeller et chercha à se lever, mais il retomba lourdement sur le lit, provoquant l'éparpillement des feuilles qui se trouvaient sous lui. Il porta la main à sa tête et poussa un petit gémissement.
« Vous voyez, vous n'êtes pas complètement remis. Donnnnnnc, vous allez gentiment vous recoucher et faire une petite sieste. Après, vous vous sentirez frais comme un gardon, j'en suis sûr. »
Rodney lui lança un regard noir, mais avec un dernier soupir finit par hocher la tête, rabattit la couverture sur lui et ferma les yeux.
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John fit un signe à Varilia qui le suivit vers le fond de la salle.
« Varilia, je vous confie McKay un petit moment. Je vais voir un peu si je peux améliorer la sécurité de notre campement et chercher du bois pour le feu. »
« Quoi ! Mais … vous allez nous laisser seuls ! Et si … Et si … »
« Varilia. Il n'y a pas de fantômes ici, juste des dizaines et des dizaines de couloirs. Personne n'habite plus ici depuis des années. Vous êtes en sécurité. Ecoutez, je n'en ai pas pour longtemps, une demi-heure tout au plus. »
Varilia poussa un soupir et hocha la tête.
« Bien. »
Lorsqu'il repassèrent devant McKay celui-ci s'était déjà endormi. John n'avait jamais vu quelqu'un avoir autant de facilité pour s'endormir n'importe où, quelle que soit la situation. Même lui, pourtant militaire et de ce fait habitué à dormir à la dure, ne parvenait pas à réussi ce prodige !
Il prit un des sacs et récupéra sa veste.
« Okay, vous restez ici bien au chaud, d'accord ! »
« Oui, oui. »
« Bien. »
Il lui adressa un petit clin d'œil et sortit, la laissant seule avec Rodney.
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Enfin, l'occasion qu'il attendait se présentait enfin.
Le Major venait de sortir de la cave.
Valérius sourit. Son piège était prêt.
Bientôt, oui, bientôt, ce serait enfin fini.
TBC
