Note 1 : merciiiiiiiiiii !

ooOOoo

50 – Sa chute fut brutale mais de courte durée, ce dont John était très reconnaissant. Son bras lui faisait un mal de chien, mais il n'osait pas bouger. En fait, il osait à peine respirer.

Il était suspendu à une bonne dizaine de mètres au dessus du sol, retenu par la sangle de son sac. Bénis soient les akrons et leur amour du travail bien fait ! La sangle faite en un cuir souple mais solide s'était prise dans l'un des pics, stoppant sa chute.

La question, c'était combien de temps tiendrait-elle ainsi ? Il n'était pas franchement un poids léger et … Un léger crac se fit entendre. Okay, là, il était temps d'agir avant de terminer en petite flaque rouge dégoulinante sur le pavé, enfin, sur ce qui y tenait lieu en bas.

John leva lentement la tête vers le pic où se trouvait la sangle. Il pivota doucement son corps pour se retrouver face à la crête. Millimètres par millimètres, essayant de ne pas trop peser sur la sangle, et tentant d'oublier la douleur qui s'élançait dans son bras. Il parvint enfin à la position qu'il voulait. Il mit un pied sur la roche, puis l'autre, tentant, tant bien que mal à chercher de quoi s'agripper.

Les parois étaient vraiment tranchantes, il allait doucement mais ses mains étaient déjà en sang. Un autre crac se fit entendre, John enveloppa dans bien que mal ses mains dans ses manches, serra ses dents jusqu'au sang à la douleur que ce geste provoqua dans son bras gauche, mais continua sa lente avancée. Il arriva enfin à une petite plateforme. De là, il tira sur la sangle qui lâcha immédiatement prise se cassant en deux avec un claquement sec. Il se laissa aller contre la paroi et poussa un soupir.

Et c'est alors qu'il l'entendit. Comme un hennissement, suivi de voix.

McKay. Il reconnu sans peine la voix du scientifique, un ton au dessus de la normale, indiquant son état : peur et fatigue.

John hurla.

« VALERIUS

Son cri de colère se perdit dans le vent.

ooOOoo

Rodney avait fini par s'endormir bercer par la conversation que Varilia se tenait à elle-même à voix basse, dans l'autre salle. Il ignorait ce qui s'y trouvait et s'en fichait complètement. Ce pouvait bien être un EPPZ que cela ne l'aurait pas davantage intéressé. Ce qui en soit était plutôt étrange. Lui, Rodney McKay, docteur en astrophysique et le spécialiste des EPPZ, renier son intérêt pour cet incroyable générateur d'énergie.

Pour le moment, une seule chose comptait. Dormir.

Depuis son arrivée sur cette planète, il n'était bon qu'à deux choses : réparer l'irréparable, à savoir tout ceux qui se trouvaient à l'article de la mort, et dormir. A un moment donné, il avait même eu l'impression de disparaître, de cesser d'être le Docteur McKay, au profit du Timaré, anonyme, sans individualité, à peine un être humain aux yeux des akrons, une sorte de demi-dieu aux yeux des Léciors.

Maintenant, il allait un peu mieux. Il était toujours fatigué et le simple fait qu'il ne soit pas curieux de ce qui se trouvait dans la salle où était Vrailia, était le signe qu'il n'était pas tout à fait rétabli, mais il se sentait presque lui-même. Presque.

Ses paupières ne cessaient de papillonner. La voix de Varilia était de plus en plus indistincte, comme si elle était de plus en plus loin. Rodney ferma les yeux pour les rouvrir aussitôt. Une main venait de se poser sur sa bouche.

Les yeux qui le fixaient étaient ceux de son cauchemar, bleus (43) et froids.

Rodney n'osait plus bouger. Il pouvait entendre son cœur battre à tout rompre, le bruit était si fort qu'il était certain que Valérius pouvait aussi l'entendre. L'homme était presque complètement sur lui, bloquant ses mouvements. Il aurait de toute manière été bien incapable de faire quoique ce soit. C'était un cauchemar, il avait fini par s'endormir et il refaisait le même cauchemar ! Oh mon Dieu faites qu'il s'agisse d'un cauchemar, s'il vous plaît. Mais bien sûr, sa prière ne fut pas exaucée.

Valérius se pencha vers lui et murmura à son oreille.

« Vous allez vous lever, sans bruit, et m'accompagner. »

La voix était glaciale et lourde de menace. La main sur sa bouche se fit plus pressante.

Que pouvait-il faire ? S'il se débattait ou s'il alertait de quelque manière que ce soit Varilia, que lui ferait-il ? C'était sa sœur, sûrement il ne lui ferait rien ? Mais c'était Valérius et quelque chose lui disait que cet homme n'avait plus toute sa raison et dans ce cas … Il ne pouvait pas risquer la vie de la jeune femme.

Et puis, il y avait toujours Sheppard. Le Major n'était pas loin. S'il sortait tranquillement de la grotte avec ce fou furieux, il lui suffirait de penser à quelque chose, de faire diversion et de retrouver le Major. Avec un peu de chance ce dernier les attendait dehors prêt à surprendre l'akron. Okay, il n'avait pas franchement le choix. Il hocha la tête en signe d'assentiment.

Valérius ne bougea pas, comme s'il n'était pas convaincu de la sincérité de sa réponse. Cette fois la main couvrit son nez. Et rapidement, il fut à court d'oxygène. Rodney se débattit, mais rien n'y fit, Valérius ne bougeait pas, sa main restait planté sur le visage de Rodney. Juste au moment où il cru perdre connaissance, l'akron ôta sa main.

Rodney se mit à inspirer l'air frénétiquement. Valérius se leva. Rodney le regarda à travers des yeux embués de larmes. Cela faisait à peine cinq minutes qu'il était là et il avait déjà tenté de le tuer, ce type était fou. Et ça plus que tout lui faisait peur. On ne peut pas raisonner avec un fou et c'était la seule chose que Rodney savait faire, raisonner et argumenter.

Valérius le regardait sans bouger. Il attendait.

Rodney se mit péniblement debout, essayant de retenir une quinte de toux. Il ne fallait pas que Varilia entre dans la pièce. D'une main tremblante, il saisit la couverture et la roula en boule, puis la serra contre lui. Valérius ne fit rien pour lui enlever. Il se contentait de le fixer. Rodney avait l'impression que s'il continuait à le regarder comme ça, il allait finir par lui faire des trous dans le corps.

Valérius se dirigea vers la sortie, sans même vérifier que McKay le suivait. Il était si sûr que ce serait le cas que Rodney eu une brusque montée de dégoût. Avait-il cédé trop facilement ? Il eu un regard pour l'entrée de la petite pièce où se trouvait Varilia. Non. Il ne pouvait pas la prévenir, sa seule chance de s'échapper c'était Sheppard et pour la tenter, il fallait qu'il sorte.

Les premiers pas furent les plus durs, Rodney avait l'impression qu'il allait s'écrouler, mais il parvint jusqu'à l'entrée. Il remarqua que Jumper n'était pas avec les autres équidés.

Rodney mit quelques secondes à s'accoutumer à la lumière du jour. Le Soleil tapait particulièrement fort, et le contraste avec l'obscurité de la grotte était violent. Lorsque ses yeux se furent enfin habitués, il vit Valérius auprès de deux équidés. Jumper était là, bien sûr. Rodney doutait que ce choix ait quoique ce soit à voir avec le fait de lui faire plaisir, non, il s'agissait sans doute plutôt de le narguer en lui rappelant la première ballade qu'ils avaient faite tous les trois ensemble.

Il avança prudemment vers les animaux, regardant tout autour de lui, s'attendant à voir surgir le Major à tout moment, en sauveur. Sheppard adorait ce genre de chose, jouer les héros. Et là, c'était le moment ou jamais. Mais rien ne se produisit, et Rodney fut bientôt près de Valérius.

Ce dernier lui sourit.

« Il ne viendra pas, alors inutile de vouloir gagner du temps. »

Rodney stoppa net à moins d'un mètre de Valérius.

Que voulait-il dire ? Pourquoi est-ce que … Et Rodney comprit.

« Vous l'avez tué. »

Il avait parlé dans un murmure, le souffle coupé par la nouvelle.

« VOUS L'AVEZ TUE ! ESPECE D'ORDURE ! »

Cette fois, Rodney avait hurlé.

Le sourire disparu du visage de Valérius. En deux enjambées, il fut près de Rodney.

« Oui, je l'ai tué. Allez, nous avons perdu assez de temps, venez. »

Rodney cligna des yeux et secoua la tête. Il se mit à reculer. Non. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas juste accepté la mort de Sheppard et suivre ce … ce … comme si rien ne s'était passé, de son plein gré. Il-NE-POUVAIT-PAS, c'était juste au-dessus de ses forces.

Cette fois, Valérius l'attrapa par le bras.

« J'ai tué votre précieux petit garde du corps, » il se mit à rire, un rire de dément, « pour ce qu'il vous a été utile ! Et si vous ne venez pas maintenant, j'en ferais autant avec Varilia. »

Rodney continuait de reculer malgré la pression de la main de Valérius sur son biceps, malgré la menace. Et c'est alors qu'un cri retentit.

Quelqu'un criait le nom de Valérius, quelqu'un … Sheppard !

Rodney se tourna vers l'endroit d'où venait la voix. Il essaya de se dégager de l'étreinte de Valérius quand soudain il sentit la main de celui-ci se poser une fois encore sur sa bouche, puis descendre vers son cou et commencer à serrer, serrer, serrer ...

Cette fois, Valérius n'enleva sa main que lorsque McKay s'écroula à ses pieds, inconscient.

TBC

(43) Je me rends compte que j'utilise tour à tour ces deux couleurs – le bleu et le gris – pour décrire les yeux de Valérius et de Varilia. Bon, disons qu'ils sont gris/bleus, Okay ! Perso, j'ai les yeux bleus (genre David Hewlett personnifiant notre Roro chéri), mais pour moi, ils sont plus gris foncés que bleus. Michael Shanks (Daniel Jackson) et Paul Gillion (Carson Beckett) eux, ont les yeux bleus, surtout Michael, mamamia !